Lieu ~ Une ville. Gigantesque ! Non par sa superficie mais pas sa hauteur où les bâtiments sont construits les uns sur les autres, jusqu'à ce que le sommet de la ville se retrouve dans les nuages. Nous sommes au printemps ; les journées commencent à être chaudes mais les nuits restent encore très fraîches, surtout dans les hauteurs où la chaleur a du mal à y demeurer. Et d'ailleurs c'est le soir, plus précisément à l'heure du dîner. Les rues sont donc partiellement désertes, mais prenez garde aux chats et aux chiens errants. Le reste de la description se trouve sur l'image.
Ordre des Posts : Shiro - Teruo - Meian
Amusez-vous bien ~
Dernière édition par Tayake Shin le Lun 2 Jan - 16:48, édité 1 fois
L'ambiance était trouble. La chaleur journalière que les lieux connaissaient il y a quelques heures de cela s'était transformée en froideur presque morbide, fort soutenue par ce brouillard épais qui masquait la vue à une dizaine de mètres. Ces lieux, désormais peu propices aux bonnes rencontres, dégageaient une impression de danger imminent, d'insécurité constante. C'est d'ailleurs ce miaulement innocent de matou environnant qui fit bondir le samouraï qui se retrouvait adossé dans une discrète ruelle, exécutant un triple coup d'estoc dans le vide et se rendant compte après coup de sa crainte injustifiée. Tournant la tête vers la gauche, il planta son regard dans celui du félin noir aux pupilles dilatées. Par ce temps, il ne voyait qu'une silhouette incertaine sur laquelle se dessinaient deux cercles rapprochés, illuminés, contrastant ainsi avec le décor. La créature émit un second miaulement, tournant le dos à Uroko qui se contenta de rengainer silencieusement avant de passer son bras pour éponger son front perlant de sueur. Il rengaina silencieusement, fixant le mammifère qui s'éloignait lentement pour s'arrêter et fixer de nouveau l'être humain. Un troisième miaulement, suivi de mimiques faciales difficilement compréhensibles tant à cause de la brume que du fait que l'homme ne connaissait naturellement pas le langage des chats. Mais son instinct lui disait de mettre un pied devant l'autre, de se laisser guider. Gardant sa poigne gauche sur son fourreau, il avança prudemment, ses pas aussi inaudibles que l'animal. La tension était à son comble. Sa conscience ne lui communiquait guerre d'indications ; il ne savait ni pourquoi, ni comment il était là. Comme si une main invisible guidait ses faits et gestes jusqu'à quelque objectif lui aussi incertain. Gravissant nombre d'escaliers dans le silence le plus absolu, sans perturbation extérieure aucune, la brume se dissipait peu à peu. Laissant place à toujours plus de marches à gravir. Les bâtiments n'émettaient dès lors plus de lumières. Seule une plate-forme semblait encore en activité. Et, peut-être par coïncidence, le chat noir semblait y guider le samouraï. Il arrivait parfois à ce dernier de ralentir sa cadence, incertain de ce qu'il était amené à accomplir ; l'hôte ne manquait pas d'émettre des miaulements plaintifs pour insister sur l'importance d'une telle épreuve qu'est de circuler dans un décor sombre, sans son, comme si le danger était prêt à éclater à tout instant. Le félidé augmenta sa course jusqu'à ladite hauteur qui semblait éveillée en cette douce soirée, surprenant l'homme qui montait dès lors les marches quatre à quatre, ayant désormais perdu la trace de son éphémère camarade de chemin. Il gravit les dernières marches, essouflés par cette soudaine dépêche inattendue.
Quelques torches accrochés à plusieurs torii éclairaient les environs. En face se tenait un homme, aux cheveux pourpres, au regard perçant et dominateur, dévisageant pleinement Uroko. Un visage familier. D'autant plus que cet individu était vêtu d'un uniforme qui ôtait tout ambages. Celui des Ryuuji. C'était son chef de guerre, Reiya-sempai. Une autre présence se manifestait à sa gauche. Visiblement une jeune femme qui affichait le même regard à l'attention du samouraï. Elle portait un uniforme tout aussi semblable, mais le jeune garçon n'avait pas souvenir de l'avoir croisée auparavant. Peut-être une ou deux fois alors, mais vaguement. Peut-être bien parce qu'il n'avait eu l'occasion de connaître chacun de ses camarades durant la période où il était le page de Ryuuji-sama. Bien que peu perspicace, il finit par comprendre qu'il était attendu pour disputer quelque entraînement contre Reiya-sempai, et qu'il valait mieux pour Uroko de compter sur l'aide de cette femme visiblement prête. Faisant face à sa coéquipière, Shiro joint ses pieds, bras tendus le long du corps, pouces légèrement levés contre ses poings, et se pencha respectueusement en guise de salut avant de se redresser et répéter les mêmes gestes à l'intention de son supérieur, en guise de respect et d'honneur. De sa main droite, il sortit lentement le fourreau de dessous sa ceinture dans lequel son arme reposait. Il mit son genoux gauche à terre, son pied droit prenant appui sur ses orteils, et, après avoir marqué un court un instant, fit de même avec le genoux droit. Il reposa ses pieds, se retrouvant assis à genoux. De ses deux mains, il tint son sabre à l'horizontale qu'il posa lentement à distance respectable de ses genoux. Ne fixant plus que Reiya-sempai - son adversaire - il prit une profonde respiration, gonflant son hara, puis s'inclina en posant les poings au sol, toujours les pouces légèrement levés devant, et marqua un salut plus respectueux encore, son front frôlant à même le sol un peu humide. Il saisit de nouveau son katana, le levant délicatement de ses deux mains, bras tendus, pour le suspendre toujours à l'horizontale devant lui. Puis il le rangea de nouveau à sa ceinture, se redressant sur ses orteils. Puis sur son genoux droit, puis debout. Il fit quelques pas pour réduire la distance qui le séparait de son adversaire. Peu importe la décision que prenait son alliée. Il était un samouraï, et l'honneur était plus important que tout.
Il marqua un second arrêt. Il répéta les mêmes démarches d'agenouillement, mais adopta une posture différente. Son genoux gauche était légèrement avancé et avait placé sa main droite près de la garde de son katana qu'il soutenait du pouce, près à l'expulser et à dégainer son sabre. La fameuse position du iaijutsu. L'ambiance devenait alors suffocante. La tension était à son comble. Son alliée et son adversaire s'étaient mis en garde à leur manière. Shiro plantait son regard dans celui de son sempai, qui fixait tour à tour les deux adversaires auxquels il faisait face. Il ne paraissait nullement perturbé. Cette assurance déstabilisa légèrement le samouraï qui perdit en concentration. Il lui fallait dès lors agir. Prenant une vive inspiration, il émit un cri venu tout droit de son ventre, espérant surprendre Reiya-sempai pour éventuellement gagner quelques centièmes de secondes. Il inspira davantage de Ki et il avait bondit en une fraction de seconde, faisant preuve d'un jeu de jambes exceptionnel et se rapprochant dangereusement de son adversaire. Il avait feinté. Le iaido / iaijutsu devait permettre à l'agressé de se défendre en une ou deux coupe. Mais ici, c'était Shiro, l'agresseur. A distance suffisamment raisonnable, il expulsa de son pouce la garde de son sabre pour gagner en vitesse de dégaine, et attrapa le fourreau de sa main gauche pour exécuter une coupe rapide. Ou communément appelée...
Sujet: Re: Uroko Shiro & Yakei Meian -VS- Reiya Teruo Mar 3 Jan - 7:39
Allez savoir ce qu'il peut passer par la tête d'un homme dit important dont les résolutions, à défaut de changer le monde, peuvent avoir de plus ou moins lourdes répercutions sur la vie de quelques personnes. Certes, un Chef de guerre pourrait avoir un lourd impact sur l'ensemble de l'hinomoto, mais principalement dans les affaires d'état, qu'il s'agisse d'une quelconque forme de diplomatie ou tout simplement de son domaine d'expertise, la guerre. Reiya Teruo, incompris dont le talent n'est reconnu que de rares personnes et simplement imaginé par les autres a eu, un jour, le sentiment de faire fausse route. Sur cette idée, sa résolution. Cesser de n'en faire qu'à sa tête et enfin participer à la planification d'un clan puissant sont les principaux points sur lesquels sont centrés par la mécanique des rouages de son esprit calculateur - à ne pas prendre au mauvais sens du terme. Son devoir premier, à l'origine, est de garantir la formation au corps armé du clan. Faute de talent pour tout ce qui attrait à l'éducation, quelle qu'elle soit, son subordonné direct reprend à merveille cette tâche, et pour un système misant tout sur l'honneur et la gloire de l'individu, le second en chef n'a aucune raison de demander davantage à sa fiche de paye, au plus grand bonheur de son seigneur, qui tente encore de taire son addiction à son livre des comptes.
Ne pouvant donc, et ne souhaitant encore et toujours officier en tant que véritable tuteur pour la totalité des centaines d'hommes dont l'honneur reste de défendre les valeurs de leur clan, Teruo du se contraindre à garder ce côté élitiste qui deviendrait très vite une anecdote indissociable du personnage. Aussi, à défaut d'agir sur des centaines de quidam tous plus différents les uns que les autres, le chef de guerre s'est concentré sur deux individus propres à large potentiel. L'un, homme, Samuraï sans réel honneur mais au talent indéniable, et une femme ninja, que le militaire avait choisi autant pour son physique que pour le futur encourageant qui se dessinait dans son ombre. Autrement dit, le seul point commun des deux personnages restait l’intérêt porté à leur intention par leur supérieur. Si habituellement en Hinomoto un chef de guerre n'a aucun pouvoir sur le corps des services secrets Ninjas, le clan Ryuuji fonctionne différemment. paradoxalement, la personne considérée comme étant la moins habile à occuper le poste de chef de guerre dispose d'une plus large de manœuvre qu'à l'accoutumée, une autorité sur la totalité des membres du clan. Il ne serait pas exclu de penser que son expertise militaire supplanterait les ordres mêmes de son seigneur. les deux hommes se vouant une confiance mutuelle aveugle, inutile de chercher la polémique sur le sujet.
Uroko Shiro, Yakei Meian. Deux potentiels, deux personnages d'avenir pour le clan du Dragon. Dans le cadre de sa promesse, Teruo leur fit parvenir une invitation à un 'entraînement' dont il serait l'unique examinateur. Parti du principe que le combat reste la meilleur façon d'examiner rapidement et soigneusement l'individu, c'est par la voie du sabre que notre homme débutera la formation écartée de ce duo peu commun. Peut être par la suite, si le duel promis se voit concluant, adira-t-il l'un, l'autre ou les deux à avancer toujours plus. Il faudra passer outre les facultés furtives de la Kunoichi, mais si elle jouait le jeu d'agréable façon, sans doutes que la leçon lui apprendrait à disposer de talents plus bruts.
"Un Visage d'Ange" pensait-il à l'arrivée de la belle, sans en penser plus pour autant. Si par habitude il se serait jeté sur sa poitrine, les mains en avant et le sourire paillard collé au visage, la situation l'exigeait autrement. Stoïque et imperméable à son environnement, il croisait les bras et fermait les yeux, dans l'attente du dernier. Enfin le triangle fut formé, et à peine les politesses d'usages avaient été exécutées que le guerrier amorçait sa première attaque. La lecture de la trajectoire d'une technique martiale basée sur la vitesse acquise d'un sabre sortant de son fourreau est à l'accoutumée relativement facile à lire. En ce cas, ce fut plus facile encore. Porté sur la pointe de son pied gauche, il pivota avec aisance, n'offrant qu'un sol pour obstacle à la lame du Samurai, repoussée avant impact par le pied droit du gradé dans une nouvelle rotation, en sens contraire cette fois.
- Je sais bien qu'il ne s'agit pas de prendre le thé, mais un peu de tact serait plus que bienvenu, garçon. lança-t-il simplement alors que son pied droit repoussait l'individu même d'une poussée. Ne prêtant que trop peu attention au manque flagrant de courtoisie de son disciple d'un soir, sa dernière action aura été de jeter un cailloux sur la seconde intéressée, avant de commencer sa course, sabre en main, vers l'insouciant Samuraï, sur qui il bondit tout en sortant partiellement son arme de son fourreau, s’abattant de tout son poids sur son adversaire, lame la première, prête à réduire en poussière quiconque ne prendrait pas au sérieux les instants à venir. Les hostilités lancées, restait à examiner l'ensemble des quelques minutes futures.
Spoiler:
Démarrage en douceur le temps que tout le monde poste. Je ne ferai plus de post aussi 'long', mais bien plus complets à l'avenir ^.^
Sujet: Re: Uroko Shiro & Yakei Meian -VS- Reiya Teruo Mar 3 Jan - 17:05
Brume sur la ville, rampant le long des ruelles assombries, s'insinuant dans les esprits trop tôt effrayés par son mystère. Elle s'empare des murs et des corps, grimpe jusqu'aux toits, s'arrête sous les moustaches d'un chat noir. Ses yeux d'or fixent un point lumineux parmi tant d'autres, sa queue se balance lentement, il ronronne doucement sous la caresse d'une main gantée. Une brise printanière s'installe sur les hauteurs, chassant la brume sur quelques endroits de la ville. Le félin redresse la tête, une ombre se relève, attache ses cheveux et les dissimulent sous un tissu noir, voile sa bouche et son front, ne laisse à la nuit que ses yeux bleus dérangeants. En contre bas, un samurai semble s'être perdu dans le brouillard, la silhouette sombre s'avance sur le bord du toit, le chat la devance, saute. Quelques minutes s'écoulent avant que brusquement, l'ombre du samouraï se mette à courir vers le lieu de rendez-vous. Amusant.. ce chat. La shinobi se met elle aussi en mouvement, passant par les toits, la voie la plus directe vers le plateau surélevé. Sans un bruit, elle arpenta les sentiers de la brume et se hissa jusqu'aux bâtiments entourant le lieu où elle devait se rendre.
Il y avait là un homme et son ombre grandissante. Portant les couleurs du clan, l'homme qui avait assez de pouvoir ou d'arrogance pour la faire appeler sans n'avoir aucune requête à lui soumettre. Il désirait.. un entrainement ? Lui, un chef de guerre. Meian n'y avait rien compris. Que lui voulait-il au juste ? Il n'avait en rien à se plaindre d'elle et surtout, son statut quoi qu'élevé ne lui permettait tout de même que peu de liberté avec un chef ninja. Non, ce qui l'étonnait le plus, c'était la raison évoquée à cette rencontre étrange. Souhaitait-il vraiment s'entrainer ? Qu'est ce qu'un guerrier pouvait bien vouloir tirer d'un affrontement avec un shinobi ? À moins qu'il doute qu'elle fasse le poids si elle venait à tomber face à un sabre bien entrainé ? Un chef de guerre qui s'inquiète de l'espérance de vie d'un chef ninja.. La jeune femme posa une main sur le tissu qui couvrait son front, qu'elle tourne cela dans tous les sens, elle ne comprenait pas. Mais elle était loin d'être à son aise avec les convenances et les codes qui seyaient aux clans, elle n'avait pas été éduquée pour devenir un bon membre mais pour assassiner correctement. Les politesses ne lui servaient jamais beaucoup.
Elle s'assura que les alentours étaient déserts avant de sauter de son perchoir, pliant les genoux pour amortir sa chute plus que pour être discrète ce qu'elle fut pourtant, elle n'avait pas le besoin de cacher sa présence, elle était invitée. Un sourire fugace prit ses lèvres lorsqu'elle réalisa que c'était bien une des premières fois qu'elle était invitée, presque défiée. Elle prit soin de ne pas surprendre son hôte en alourdissant ses pas et pénétrant dans le cercle de lumière à quelques larges pas de lui. Découvrant son visage et s'inclinant légèrement pour seules marques de politesses, s'il souhaitait obtenir plus de respect d'elle, il aurait tout intérêt à lui prouver que ce qu'elle commençait à prendre comme une certaine fantaisie d'homme de pouvoir, avait une toute autre valeur. S'assurant que ses cheveux étaient bien attachés sous le tissu noir qui les couvrait, elle renia un certain amusement lorsqu'un chat noir fit son apparition, glissant comme un songe entre les chevilles de la chef ninja avant de disparaître dans l'obscurité grandissante. Il ne fallut plus que quelques secondes pour que le samurai arrive à son tour. Il s'incline avec minutie et respect, s'agenouille, présente son arme.. Meian se demande si elle aurait du faire le même cérémonial.. Le chef de guerre allait être déçu s'il s'attendait à la même attention de la part de la shinobi. La jeune femme regardait la danse mais ne bougeait pas d'un cil. Elle ne savait pas vraiment ce que devait être la suite des opérations, ses entrainements d'autrefois n'avaient pas du tout cet aspect hiérarchique. Mais en fait, le samurai lui réserva une bonne surprise puisqu'il se mit en position de combat sans autre palabres.
Un katana dans le dos, Meian s'était bien dit que si elle devait vraiment faire ses preuves en matière de combat de sabre, elle ferait mieux de ne pas utiliser ses armes fétiches. Seulement, les senbons lui brulaient les doigts, il aurait été si simple pour elle d'attendre que le chef de guerre se jette sur le samouraï pour lui envoyer une volée d'aiguilles, de se fondre dans son ombre, un wakizashi à la main. Mais elle supposait que ce n'était pas le but de cet entrainement, elle n'avait rien à prouvé à un manieur de sabre en matière d'armes de jet et de furtivité. Très bien, très bien, elle ferait selon ce défis. Ce n'était pas un grand handicape, le Maître n'avait jamais négligé le katana. Les deux hommes débutaient les hostilités, figée dans ses habits sombres, la jeune femme observait leurs déplacements, évaluant rapidement la force et le sérieux que mettait ces deux là dans leur affrontement. Visiblement, le gradé n'avait pas l'intention de faire un cours explicatif. Il lui lança.. un cailloux. Évité d'un léger effacement de l'épaule. La jeune femme n'y prêta pas vraiment attention, bien plus intéressée par le prochain mouvement de son adversaire. Il fondait sur le samouraï à peine remis de son éjection sommaire. L'Ombre bougea. De là où se tenait la shinobi, il ne restait que quelques herbes aplatis. Un léger murmure dans le dos du chef de guerre, il n'aura pas plus de temps à consacrer à son bras de fer avec le samouraï. Un chuintement caractéristique le fera se détourner, le bras plié au dessus de sa tête, une main gantée tire de son fourreau, la lame éclatante d'un katana qui ne connait pas la défaite. La jeune femme sait parfaitement que son petit jeu n'est qu'une provocation, son intérêt se limite à détourner l'attention de son adversaire. Elle se recule, arme en main, lame basse, un pied reculé, les épaules détendues, le regard figé, implacables et sans émotion. Une garde simple, une position de débutant, pourtant il y a dans son maintient de quoi alerter même les ignares. Il n'y avait nul ambiguité dans son esprit concernant le sérieux de cet entrainement, car jamais aucun combat de sa vie ne fut sans importance ou sans danger.
- Ferons-nous preuve de tact en remportant cet étrange combat ?
Sujet: Re: Uroko Shiro & Yakei Meian -VS- Reiya Teruo Mer 4 Jan - 20:08
La lame se dégage du fourreau a vitesse appréciable. Certes ce n'était pas la meilleure performance du samouraï, mais celle-ci en aurait pourfendu plus d'un. Il fallait être d'une habilité non-négligeable pour en réchapper, mais d'une habilité exceptionnelle pour y esquiver une telle attaque sans même craindre de voir quelque accoutrement déchiré. Déchiré aussi bien par cette lame qui ressemble à une griffe de dragon venue tout droit vous déchiqueter, ou à une fine pression d'air transperçant toute matière à proximité. Mais il n'en fut rien. L'aisance exceptionnelle du chef de guerre - il n'était pas chef de guerre pour rien - déstabilisa intégralement le samouraï, qui ne s'était absolument pas concentré sur quelque plan B que ce soit en guise d'ouverture. Il fallait garder le meilleur pour la fin. Projeté en arrière d'une force non négligeable, il tapa de sa main libre sur le sol pavé pour encaisser plus facilement le choc plutôt que de tomber sur le dos seul. Question de physique : plus on annule les forces, moins importante est la douleur. Mais ici, elle avait de quoi couper partiellement le souffle du samouraï, ressentant comme un *poc* dans le myocarde, tel un coup vif sur le tsuki prêt à vous ôter la vie si celui-ci est bien placé : la faiblesse des points vitaux. C'était dans ces moments dangereux ou la mort était aux aguets, où le samouraï se devait de fermer les yeux, sourire comme acceptant la mort pour préserver son honneur. Les impartiales vertus du bushido, en somme.
... Mais ici il n'en fût rien. Voici pourquoi. Mourir pendant un entraînement n'était pas digne d'un samouraï et ce, peu importe l'adversaire qui nous fait face. Et puis, bien que Shiro n'avait rien d'un être exceptionnel, dépourvu de pouvoir magique et d'autres talents surnaturels, son ancien maître avec compensé cela avec d'autres savoir poussés à des limites presque inhumaines. Aussi l'homme à terre, à la vue de l'attaque frontale et sans pitié de son supérieur qui se retenait sûrement lui aussi de sorte à envoyer le paquet plus tard, gonfla de nouveau son hara et put résider de nouveau sa conscience en ce milieu même, concentrant l'énergie vitale de sorte à éviter la griffe impitoyable du grand dragon à qui il a eu la folie presque sans honneur de déclarer les hostilités. Mais un chef de guerre ne voulait-il pas qu'on lui montre à quel point ses hommes étaient prêt à envoyer, dit-on dans un langage peu soutenu, "du lourd" de manière croissante ? Et ce cérémonial entrepris avec aisance et amour de sa culture de la part du samouraï n'avait-il point suffit ? De là à se faire appeler garçon sans-même un suffixe, un titre comme pour considérer l'honneur de son partenaire - et non son adversaire - voilà bien une chose qui put paraître déroutante.
... Ou était-ce pour développer l'esprit de contradiction de l'humble serviteur, encore jeune, puérile, agissant parfois déraisonnablement. Un jeune, quoi.
* Deuxième manche. * pensa-t-il sans scrupule, parce que les paroles s'envolent, les écrits restent et les pensées telles que celle-ci, à défaut d'être lues par des mentalistes et des magiciens de la vérité, n'ont aucune incidence sur l'instant présent.
Deuxième. Car lui-même sait, malgré l'aide fort appréciable de la charmante shinobi, que venir à bout du vénérable Reiya-sempai revêtirait deux sacrées paires de manches bien retroussées de sorte à éviter les éclaboussures. Et le samouraï avait déjà été éclaboussé légèrement en guise d'avertissement. Ce n'était que de l'eau plate, un peu chaude et surprenante sur le coup. Bientôt ça pourrait être de l'acide, laissant des séquelles indélébiles. Ainsi, cet esprit contradictoire voulant prouver à son maître "tu regretteras de m'avoir nommé garçon", mêlé à ce fameux diction "un homme averti en vaut deux" - avec Reiya-sempai on pourrait dire quatre, n'oublions pas Meian-dono, quand-même - fit ponter Shiro avec une souplesse et une habilité surpassant de loin celle dont avait fait preuve le gradé.
Pivotant par de gestes gracieux - élémentaire eau - se faisant mince pour accroître sa rapidité de mouvements - élément air - le samouraï, a présent dans le dos de son partenaire, glisse son bras droit sous le sien et fait de même avec le bras gauche qu'il ramène derrière la nuque et se fait dur, l'immobilise - élément terre...
« Ferons-nous preuve de tact en remportant cet étrange combat ? »
... Vous prié-je, aimable chef ninja, de me laisser terminer cette sublime valse à quatre temps. N'étant pas friand de triolets, je me dois de conclure en jouant cette dernière note : l'élément du feu. Telle une étincelle minuscule, qui picote un peu parce que le samouraï applique son genoux au milieu du dos de sorte à obliger "Tori" à se pencher. Et soudain l'étincelle devient flamme lorsque, le gradé, qui essaie naturellement de se défaire de cette emprise et tentant quelque dangereux coup d'épée, se fait expulser, droit devant, sur une femme en garde basse, mais en garde. Prête à pourfendre ce qui se trouvera à portée. Le gradé finira-t-il bifide ou réussira-t-il à ralentir sa course et à se stabiliser puis à faire face à la shinobi qui, il faut l'avouer, n'est pas un adversaire à prendre à la légère elle non plus. Trois contraintes, une issue. A, finalement, il y aura peut-être un triolet, une division exceptionnelle du temps - quoique exceptionnel serait un bien petit mot céans. Cela relève de la science-fiction mais étant un chef de guerre, tout cela n'est que futilités, et sûrement s'en sortira-t-il sans peine. Entre temps, le samouraï, redevenu soucieux de son honneur, ne se demanda point s'il eût trop fait d'honneur à son supérieur que d'avoir envoyé valser le sieur sur la belle bien que que ce premier n’exerçât point quelque retroussement zygomatique idiot à l'idée d'atterir sur une poitrine. Non, l'honneur, il résidait dans le fait de se partager la tâche et de répondre intelligemment à la provocation du gradé plutôt que par des paroles qui seront, espérons-le, inhibées en pensées le temps de ce conflit éreintant. Excepté :
« WAJUTSU ! »
Littéralement. Ceci en heureux mélange vocal et ventral - le hara, toujours le hara. l'art, la science, la technique de l'accord, la paix. Accord avec ce monde qui résiderait dans la compréhension des quatre éléments naturels. On dit aussi que c'est une autre manière d'appeler cet art martial très prisé des samouraï qu'est le Jujutsu. Des gouttes de sueur perlaient déjà le front du samouraï ; cela faisait longtemps qu'il n'avait pas risqué sa vie ainsi...
Dernière édition par Uroko Shiro le Jeu 28 Juin - 23:02, édité 1 fois
Sujet: Re: Uroko Shiro & Yakei Meian -VS- Reiya Teruo Mar 10 Jan - 2:29
Grâce et impétuosité, formes attendues engendrées par deux êtres distincts. Si grâce n'en tenait aucune originalité, l'impétueux en revanche n'avait rien de ce dont faisait état la rumeur. En bien ou en Mal, cet avatar de chair et d'os resterait brut jusqu'aux premières lueurs écarlates, teinte ne pouvant mieux convenir à l'utopie d'un clan forgé par l'homme, substitut préférable aux raccourcis du rôle. Pensées balayées par le flot des évènements masquant la rivière de songes au calcul, restait l'instinct et l'ardeur, tels décrits dans les récits, sentiments piétinés par le choc du métal, déformés sous l'averse cramoisie. Comme en cet instant, ô jeux d'artistes que de rafraîchir de couleurs la voûte céleste autrement enchanteresse.
Maquillé d'intentions sibyllines, de combien de dédaliques rouages de son esprit l'homme s'inclinait-il pour ne finalement servir qu'en tant qu'outil de mesure, à l'image d'un compas ou d'une boussole. Non têtu mais patient, notre héraut n'aura véritable image qu'une fois le fer froissé. Dans cette optique, il avait porté attaque, d'aucune mesure avec son talent mais bonne mise en bouche. Lorsqu'enfin il fut au centre d'une tornade potentielle, seule une légère brise se levait, petit tourbillon inoffensif où la rigidité ne tenait pas rigueur. Plus marionnette que partenaire, la danse de fougue ne s'en trouvait que davantage disgracieuse, abrutissant la mélodie lorsqu'un corps sans vie s'en voit défait, ravivé par l'éclat de la voix d'une prêtresse sans nom dont le monochrome guerrier résonnait au travers de son être, jusqu'à prendre contrôle et former cette tornade espérée, à renfort d'une épée jumelle déchargée de son fourreau à son tour. La physique du corps et des forces, dans une grâce et symbiose parfaite, formait les ailes d'un dragon, échappant à tous assauts par la sauvagerie des rafales soufflées. Accompagnant ce vent de destruction, se portant sur ces ailes, Teruo se livrait à sa nouvelle cible, la belle, lame la première, bientôt frappée par la seconde, multipliant l'impact. A peine l'écho du métal frappé résonnait que les doigts de sa main droite relâchaient la pression, l'arme avec, pour abattre son poing sur la joue du jeune homme dans un nouveau cercle de la tornade, frappant la belle de son pied dans la foulée et continuant sa spirale jusqu'à retrouver son arme perdue, qu'il planta à même le sol, s'offrant un appuis et à nouveau la joie des pieds touchant terre.
L'arme libre sur une épaule, le pommeau de sa jumelle emmitouflé sous la main droite du Chef de Guerre, voilà une posture peu commune. N'ayant pour le moment jamais ressenti le besoin d'adopter une vraie garde, il ne lui viendrait pas à l'esprit de commencer à donner davantage. Peut être pour ses deux adversaire la sortie de son deuxième sabre serait une victoire, auquel cas ils seraient bien stupides. Mais, entre l'insouciance désinvolte et l'art de l'ombre, il se pourrait que le héros de cette histoire ne soit pas celui attendu, laissant victoire aux jeunes. A défaut de son montrer trop méfiant, sans doutes serait-il plus sage de les provoquer un peu, et ainsi monter le niveau aux plus hauts sommets. L'usage de son pouvoir 'Renaissance' obligatoire devrait être l'objectif de ses adversaires, à moins qu'ils n'aient pour projet de mettre un terme à sa vie et alors tenter de prendre sa place. Peu probable de la part du Ninja, cette pensée pourrait par contre parcourir l'esprit du jeune Samurai. Les quelques échanges n'ayant pas suffit à se prononcer quant à ses motivations. Il fallait corriger ce manque rapidement.
Mais délaissant le Samurai, le gradé vit attention plus intéressante sur le Chat-Dragon. Déracinant son arme du sol, il s'élançait avec célérité vers ces courbes féminines, avec pour ferme intention de les trancher de bout en bout. Entraînement peut être, fierté d'abord. S'il existait l’infime chance que la défaite de la jeune femme suffise à la mettre dans le lit de son supérieur, alors pourquoi pas. La sous estimer cependant aurait clairement l'effet inverse, aussi l'intention de tuer, même si rarement effacée de sa lame, restait de mise pour l'assaut. d'une taille horizontale de sa première lame vint le premier coup. A hauteur du plexus, peut être emporterait-il une ou deux côtes, avant de se concentrer davantage sur le gamin, et finir rapidement cette mise en scène. Si aucun des personnages ne se donnait à fond, on aurait vite fait de se lasser pour en revenir au quotidien ordinaire. Mais forts de caractères différents, ces deux disciples d'un soir se révèleraient sans aucun doute plus coriaces qu'imaginé, malgré les déboires du Samurai dans l'expression de son style trop juvénile. Selon les décisions du duettino, le combat pourrait bien marquer les moments les plus difficiles de Teruo ces dernières années.