Et leur volontée fut faite... [PV Hazama Mitsuko]

- Sanzo-sama, excusez moi de vous déranger pendant votre moment de détente, mais j'ai une annonce importante a vous faire. Au vu des circonstance actuelle et des étranges apparitions de Yokais dans l'Hinomoto, le conseil religieux du temple de Terayama organise une réunion avec les Haut-moines et Grandes-Prêtresses des divers clans. Ils demandent si vous serez présent...

Sanzo fixa le moine supérieur un long moment. Ce dernier fixait son maitre avec une certaine inquiétude. Il connaissait que trop bien le tempérament du Haut-Moine de Ryuuji et il craignait que ce dernier refuse l'appel du conseil.

[hrp= désolé de la qualité du post, je n'était pas trop inspiré, et je n'ai plus beaucoup de temps ^^" si jamais quelque chose ne te convient pas, fais le moi savoir et je changerait illico]

Bien que son pèlerinage se déroulait merveilleusement bien, la grande prêtresse ne pouvait s'empêcher de penser à sa région natale. Ses amis, son seigneur ainsi que les habitants du temple. Rien que d'y repenser faisait monter en la jeune femme une grande nostalgie. Elle en fut rapidement sortit lorsque son compagnon, Akimitsu revint par les airs vers sa maîtresse. Celui, qui avait pris la forme d'un corbeau, vint se poser sur l'épaule de la femme qui se trouvait à cheval. Cette dernière sourit par la présence de son ami qui tenait quelque chose dans son bec. Un bout de papier. Mitsuko, intrigué, prit ce message et le déroula. Il s'agissait d'une invitation, ou plutôt une réunion des grands dirigeants de la religion. Surement voulait-il parler des derniers accidents avec les Yokais. Mitsuko devait y participer et cela tombait bien. Elle qui se dirigeait actuellement vers les terres de l'Est, elle ne se trouvait plus très loin du lieu du rendez-vous qui se trouvait être à Terayama. Caressant le front de l'animal avec deux doigts, Mitsuko donna l'ordre de se rendre au temple des cascades qu'était Terayama.
Le paysage qui se dessinait sous les yeux des voyageurs nezumidiens était plus que radieux. Même après quelques années rien n'avait changé. La grande prêtresse n'en était que plus émerveillée. La route suivait son chemin alors que Mitsuko commençait à apercevoir le temple qui apparaissait dans la montagne entourée de ses magnifiques coulées d'eau. C'est avec le sourire qu'elle regardait ce lieu spirituel qu'elle connaissait si bien.

Arrivé en aval de la montagne, le petit village qui s'y trouvait furent surpris de revoir la prêtresse d'Iriwaku. Cette dernière ordonna que l'on fasse une pause avant de prendre le chemin dans la montagne. Descendant de sa monture, Mitsuko fut ravi de pouvoir revoir certaines connaissances qui avaient pris quelques rides avec le temps. Quant à Akimitsu, il avait repris son envol vers le temple alors que la jeune femme le regarda juste un instant. Le fait que son compagnon parte pour le temple aussi rapidement voulait dire qu'une certaine aura lui plaisait. Mitsuko se doutait bien de quelle aura il s'agissait. Laissant l'oiseau prendre son chemin, elle redonna toute son attention sur la populace. Toujours souriante, la grande prêtresse fut invité à prendre le repas auprès des habitants. C'est avec regret qu'elle déclina l'invitation, elle devait se rendre au temple dans les plus bref délai. C'est ainsi qu'elle reprit la route en remerciant tout le monde. Accompagné de ses prêtresses ainsi que de prêtres guerriers, Mitsuko reprit le chemin de la montagne pour se rendre au lieu du rendez-vous. L'ascension fut longue mais elle valait la peine. Les arbres qui longés le chemin laissèrent apparaître les grandes cascades ainsi que les bâtisses du temple. Ils étaient arrivés.

Aidés par ses gardes du corps pour descendre sa monture, Mitsuko joignit ses deux mains et commença à avancer vers le bâtiment principale où elle fut accueilli par un haut moine qui était ravi de la voir. Le remerciant, la demoiselle remarqua la présence des moines de Ryuu. Elle n'était donc pas la première à être présente.

« Je vois que le Haute-moine de Ryuu est déjà présent.

- Oui Miko-sama. D'après mes dernières informations, il se trouverait sur l'un des ponts les plus élevés. »

A peine le moine avait-il terminé sa phrase que Mitsuko se dirigeait déjà vers l'endroit indiqué. Bien sur, elle remercia l'homme pour cette information bien qu'elle savait déjà où se trouvait Genjo-dono. C'était cette personne que Akimitsu avait été voir. Etant un être de lumière, il ne pouvait qu'apprécier le haut-moine qui se trouvait être un grand prodige pour le maniement de l'élément lumière. Une fois arrivé à l'étage le plus haut, Mitsuko pu voir sur le pont le grand moine, Sanzo Genjo. Il semblait très intéressait par Akimitsu. S'approchant doucement avec sa grâce et son pas lent, Mitsuko prit la parole, sa voix se mêlant parfaitement avec le bruit cristallin des cascades.

« Vous semblez très intéressait, Genjo-dono? Est-ce la première fois que vous voyez un yokai de lumière comme celui-ci.? »

Arrivé à hauteur de l'homme, Akimitsu s'envola vers l'épaule de sa maîtresse, mais avant de s'y poser, il prit la forme d'un petit animal, une belette. Regardant son camarade, Mitsuko remarqua que celui-ci semblait apprécié le haut-moine. Souriante, la prêtresse rajouta avec son sourire.

« Il semblerait qu'il vous apprécie énormément. »

Après ça, elle se tourna vers le paysage qui se dessinait sous ses yeux. La région de Terayama n'avait pas changé, toujours aussi radieuse et lumineuse. Les arbres étaient en parfaite harmonie avec les villages et les montagnes, ainsi que les rivières qui traversaient la région. Bien que cet endroit lui était familier, elle ne se lassait jamais de le regarder. Mais les choses allaient devenir plus sérieuse lorsque le sujet principale de la réunion serait abordé. Mitsuko avait vu ce qui s'était passé à Nezumide, c'est même elle qui a participé à l'élimination de l'un de ces Yokaïs, elle savait donc de quoi il en retournait. Et cela l'inquiétait. Sans vraiment s'en rendre compte, le visage de la demoiselle était devenu tout de suite plus sérieux, voir même attristé, et cela, Akimitsu le ressentait, c'est pourquoi il vint caresser la joue de la prêtresse, qui reprit son sourire et le caressa à son tour. Après avoir reprit ses esprit, Mitsuko se retourna vers la haut-moine.

« Avez-vous fait bon voyage? »

- Ma foi oui, c'est la première fois que je vois un esprit comme le votre. Je dois avouer que ses changements de forme m'intrigue...

- On peut dire cela oui, Terayama est assez proche de Ryuu. Et vous ? N'était ce pas trop loin par rapport a vos contrées ?

- Ce qui se passe en ce moment en l'Hinomoto m'inquiète. La guerre a déchainé les esprit, et de nombreux démons sont apparu. Ryuu en a déjà fait les frais... Je me demande ce qu'il faudrait faire pour que les choses n'empire pas...

- Pensez vous que d'autres viendront ?

[Hrp: désolé pour le temps de réponse, mais les examins pleuvent en cascade en ce moment ^^" ]

Le grand moine semblait vraiment très intéressé par Akimitsu. D'ailleurs, ce dernier vint sauter sur la rambarde du temple afin de s'asseoir et regarder le paysage à son tour, tout en remuant la queue dans tout les sens. Faisant de même, Mitsuko appréciait vraiment ce qu'elle avait sous les yeux. La lumière et l'émerveillement de la faune et de la flore étaient radieuse. Durant cette observation, Genjo avait demandé à son tour si la prêtresse avait fait bon voyage. Contrairement à ce qu'il pensait, elle n'était pas parti de Nezumi, ce qui était une bonne chose car la route aurait été forte longue.

« Avant de recevoir l'invitation, je me dirigeais vers les terres de l'Est. Le voyage ne fut donc pas si pénible que cela. »

Souriante, Mitsuko redirigea son attention sur son compagnon qu'elle commença à caresser. Alors que tout semblait bien se dérouler pour le moment, un sujet d'actualité fut mis sur le tapis par l'homme près d'elle. Les derniers évènements qui s'était passé à Hinomoto. Ainsi donc, le grand moine était tout aussi inquiet. Continuant de caresser son ami, la demoiselle garda cependant sa voix douce et rassurante.

« Je ne pense pas que la guerre soit la première cause des déchaînements des esprits. J'ai ressentit une drôle d'agitation chez Akimitsu et dans les astres... Mais je n'ai pu savoir de quoi il s'agissait précisément. »

Reposant son regard inquiet sur le paysage, c'était la première fois que Mitsuko ne pouvait prédire un événement futur grâce aux astres. Ces derniers avaient l'habitude d'être cachottier mais c'était fois, c'était différent. Eux même semblait perturber et ne savaient pas ce qu'il allait se passer. Alors que les deux personnes étaient concentrés sur les évènements qui arrivaient, Genjo brisa le petit silence en demandant si d'autres représentants se présenteraient à cette réunion. Par intuition, Mitsuko aurait dit que oui, et pourtant.

« Malheureusement... je crains que nous ne soyons seuls pour faire cette réunion. »

L'atmosphère était de plus en plus tendu et Akimitsu le ressentait. Voilà pourquoi, une fois que sa maîtresse avait fini de lui donner caresse, il regarda cette dernière puis le moine. Voyant leur inquiétude, l'animal sauta sur l'épaule de la demoiselle et vint frotter sa tête et son museau sur la joue douce et agréable. L'attention de son ami l'a touché énormément. Elle lui donna quelques caresses sur la tête avant qu'il n'aille sauter sur l'épaule du haut moine. Passant sous derrière le cou pour rejoindre l'épaule opposé, ce dernier vint également lui lécher la joue. Les mouvements de sa queue venant jouer un peu avec les cheveux de l'homme. Souriante et lâchant un petit rire qu'elle cacha en plaçant sa main recouverte par la manche de son kimono près de sa bouche, elle s'exclama.

« Et bien Akimitsu. Il semblerait que tu es trouvé un nouveau compagnon. Je compte sur vous pour prendre soin de lui, Genjo-dono. »

S'inclinant légèrement après cette demande, Mitsuko était de voir que son compagnon pouvait s'attacher à d'autres personnes. La compagnie du haut moine était très agréable. La prêtresse espérait passer un peu plus de temps avec lui, histoire de discuter des problèmes à venir mais également des passes-temps de chaque. D'ailleurs, l'un des moines du temple vint interrompre les deux personnes pour déclarer que le koto de la demoiselle avait bien été apporté et qu'il se trouvait dans la salle de prière du dieu Tachigami. Le remerciant pour cette information, Mitsuko se tourna vers son coéquipier.

« Aimez-vous la musique, Genjo-dono? Je serais ravi de vous faire attendre l'une de mes compositions, si vous le désirez. »

En apprenant cette nouvelle, Akimitsu sauta de l'épaule de l'homme pour revêtir une apparence un peu plus conséquente, celle d'un tigre. Son pelage ressemblait à l'éclat dégagé par la lune. C'était l'apparence qu'arborait l'animal lorsque la demoiselle jouait des morceaux avec son instrument. Caressant le dos de son ami, Mitsuko attendait une réponse de l'homme avant de se diriger, quoi qu'il arrive, vers le bâtiment principale du temple.

Le bruissement des feuilles ressemblait à un murmure délicat. Des oiseaux virevoltaient avant de se poser sur les branches et entonner leur chant. Les arbres, taillés avec précision, se dressaient fièrement tels des acteurs de premier plan. Une tasse de thé dans les mains, la Grande Prêtresse observait le jardin du temple. Après un pèlerinage la menant jusqu'à Usagite, retrouver ce visage de verdure la mettait en joie. Chaque touche de verdure, chaque rocher, évoquait la contrée qu'elle aimait tant mais aussi les contrées traversées. Au delà du plaisir contemplatif se cachait la méditation. Se pencher sur son âme et sur le monde en suivant le changement de ce paysage tantôt joyeux, tantôt triste, tantôt paisible. La jeune femme aurait pu en oublier les prières et ses obligations si une voix ne l'avait pas ramené à sa réalité. Miki la fixait avec cet air teinté sévérité et de tendresse.

« - Fukyuu-sama. Les Hauts-Moines et Grandes Prêtresses se retrouvent à Terayama pour un conseil organisé par le temple. La discussion portera sur les nombreux év- »

Un soupira interrompit la phrase. Chieko tourna la tête, esquissa un hochement avant de reporter son regard sur un buisson. Elle irait. Non sans regretter, comme à son habitude que les guerriers ou chefs de clan ne soient pas plus impliqués. Leur situation était un tout. La prêtresse reprit la parole délivrant aux passages de nouvelles informations. Le silence s'installa jusqu'à ce que la brune souffle que son départ aurait lieu demain matin. Ses paroles mirent un terme à la discussion. Un nouveau soupir se faufila entre ses lèvres. Elle devait déjà quitter Ondorie. Si elle voulait partir l'esprit tranquille, il lui fallait se remettre de suite au travail. Ce qui fut chose faite après avoir fini la tasse de thé.

Le lendemain matin, le petit convoi composé d'un guerrier et de deux prêtresses et deux moines partit sur la route de Terayama. Parmi les religieux, deux maniaient les armes assurant ainsi une sorte de renfort. Ce faible nombre convenaient parfaitement à la Grande Prêtresse qui, avec son large chapeau de paille et sa tenue identique à celle des moines, avait décidé de profiter du voyage. Le trajet ne fut pas toujours paisible. Des rencontres avec des yokais interrompaient celles avec les villageois rencontrés ici et là. Des inquiétudes, des larmes, des sourires, de la colère. Ces émotions devenaient des bagages qu'ils transportaient avec eux jusqu'à leur point de chute. Après des kilomètres parcourus, la silhouette du temple se découpa dans le soleil couchant. D'un coup, le pas s'accéléra. Tous avaient hâte de pouvoir se reposer dans un lieu calme. Des moines les accueillirent. Chieko s'entretint avec l'un d'eux pendant que les autres s'occupaient du reste groupe. N'ayant pu finir certaines tâches à Ondori, elle avait fait demander à ce que sa présence soit tue pour le moment. Le moine s'inclina simplement considérant, au ton sérieux, que le sujet devait être grave.

Plusieurs heures plus tard, du repos pris et une nouvelle tenue plus féminine passée, la jeune femme sortit du bâtiment principal. Un moine apparut lui signalant la présence de Sanzo-sama et de Hazama-sama sur l'un des ponts. Après l'avoir remercié, elle se mit tranquillement en marche. Au loin, la Grande Prêtresse et le Haut-Moine apparurent dans son champ de vision, ainsi que la présence d'un esprit. Une hésitation l'arrêta une minute. Son visage se tourna vers le ciel et ses paupières se baissèrent un instant. Elle repensait aux nombreux yokais commençant à se nicher à Shuho. Comme prêts à se jeter sur les humains s'y osant. Son visage se baissa et ses paupières se soulevèrent. Ils étaient tous responsables. Doucement, ses pieds bougèrent la rapprochant des autres religieux.

« - Sanzo-dono, Hazama-dono. »

Poliment, elle s'inclina devant ses aînés. Tous deux semblaient être en pleine conversation. Etant arrivée dans un moment de silence, Chieko ne savait ce qu'il avait été dit. Et comme pour se détourner de cette ignorance, ses yeux noisettes coulèrent sur l'imposant tigre.

(Ohlalalaaaa j'vous prie de m'excuser pour cet énoooorme, que dis-je, ce GIGANTESQUE retard @_@")

*
* *

Au coeur de la pénombre, une lueur, silencieuse, un éclat tremblant. Les silhouettes vacillantes de volutes brumeux et entêtants s’élevaient doucement, tissant de leurs gracieuses arabesques un voile opalescent.

Derrière cette tenture éthérée, enveloppée par ces vaporeuses étreintes, la grande prêtresse d’Hitsuji priait. Sa voix réduite à un monocorde chuchotis quasi inaudible, rappelant le chant des feuilles agitées par le vent, psalmodiait, récitait les quantiques sacrés dédiés au divin bélier ; berçant les lieux de sa douce mélopée aux accents irréels.

Il régnait une sérénité, un calme presque imposant.

Jusqu’à ce que les grandes portes s’ouvrent à la volé, chassant la brume ambiante, agitant rubans et autre suspensions, allant même jusqu’à souffler quelques bougies.

La bourrasque éteinte, le silence retomba lentement. Une voix l’empêcha cependant de se poser de nouveau.

- Pardonnez mon intrusion Iwasa sama, nous venons d’apprendre qu’un conseil réunissant tous les hauts religieux aura lieu a Terayama dans deux jours afin de discuter de l'épineux problème que représente la propagation des yokaï, nous avons cru bon de vous avertir sur le champs.

Allons bon, un conseil…Hisae fit la moue, dubitative, mouais, pourquoi pas…outre les sois disant enjeux stratégique, cela aura au moins le mérite de la divertir.
De plus, papoter avec ses égaux pourrait s’avérer fort enrichissant mine de rien.

Agenouillée devant l’imposante statue de Kasugami faiblement éclairée de part et d’autre par les luminaire ayant survécu à l’entrée fracassante de son confrère ; ses amples vêtement épanouies tout autour d’elle, telle une fragile et délicate corolle, Hisae daigna enfin ouvrir les yeux.
La faible lumière suffit à accrocher le néant de ses iris qui luisirent doucement.
Les mains toujours jointes, dissimulés sous ses interminables manches, la grande prêtresse sembla un instant interroger du regard le kami de la brume…

- Iwasa sama…

La voix retentit de nouveau, en attente de réponse.

Le prêtre messager, qui avait mis un genoux en terre et s’était incliné à son arrivé afin d’énoncé son information s’était entre-temps quelque peu redressé, ne sachant trop comment se conduire.

Il devinait la réflexion et l’interrogation chez sa supérieure hiérarchique mais également l’inattention et l’indécision.

- Soit … murmura-t-elle doucement à l’intention de son interlocuteur.

Satisfait, le prêtre se remis sur pied, s’inclina brièvement avant de quitter la pièce.

Hisae abaissa ses mains qui vinrent se rétablirent le long de son corps, tendis qu’un sourire ironique vient ourler ses lèvres.
Pour une fois qu’elle s’appliquait dans ses prières, voilà qu’on venait la déranger c’était un comble vraiment…

Amusée, elle se laissa aller à cette autodérision intérieure durant un court instant avant de retrouver son sérieux.

Trève de plaisanterie, à présent, l’heure était à l’action.

Inspirant longuement, elle se releva, les somptueuses étoffes l’enlaçant bruissèrent en un doux murmure tendis que les grelots tintèrent distinctement, clairs et limpides.
La grande prêtresse contempla une dernière fois l’effigie minérale de l’évanescent bélier avant de lui tourner à son tour le dos et de quitter les lieux à pas lents, songeant, légèrement impatiente, au voyage qui l’attendait.

Terayama. La distance à parcourir n’était pas des moindre mais cela plaisait à la jeune femme. Rien de mieux pour s’aérer l’esprit qu’une longue ballade avec des rencontres à la clée.
La vie religieuse n’était guère trépidante, à part prier toute la sainte journée, baptiser de temps à autre un ou deux gamin né dans l’année ou encore unir deux amoureux par les liens sacré du mariage ; la nouveauté se faisait rare et les sorties exceptionnelles. Autant dire que toutes les occasions étaient bonnes pour se faire la malle.

Pensive, Hisae acheva sa journée en se consacrant aux préparatifs de son futur pèlerinage. Le jour qui suivit fut également dédié au paquetage des affaires ainsi qu’au règlements de question d’ordre purement administrative.

A l’aube du troisième jour, la grande prêtresse quitta le temple en compagnie de deux autres prêtres : deux hommes et une femme, répondant respectivement aux noms de Ganju, Kaiji et Ume.
Le bruit de leur pas mêlé au claquement sec des sabots des bêtes de somme raisonnait dans les rues silencieuses, lancinante et monotone mélopée.
La ville s’éveillait à peine qu’ils en franchissaient les portes, droit vers le Nord Ouest, en direction de Terayama.
A l’Est, l’horizon ensanglanté enfantait lentement l’astre du jour. Pas un nuage ne tachait le ciel rougeoyant, parfaitement lisse, promesse d’une journée radieuse.
S’ils ne traînaient pas, ils y seraient avant la nuit.

Le quatuor évoluait à pied, tendis que les bêtes, en l’occurrence un trio d’âne, transportait tout le nécessaire.
Hisae appréciait marcher, cela lui permettait de se libérer de toutes réflexions ou doutes et quelque part d’accéder à un certain repos mental au profit d’un effort purement physique.
Pour ce faire, elle avait revêtu des habits plus sobre, moins seyant certes mais bien plus pratique, chauds et résistants ainsi que des waraji, ces chausses réalisée à partir de paille de riz, fort pratique pour ce genre d’activitée. Hors de question de voyager en tenue d’apparat, fort inconfortable, de plus, qui disait apprêtée, disait palanquin ou monture, ce que la grande prêtresse avait toujours refusé, préférant repousser sans cesse ses limites en privilégiant l’effort et la réussite par ses propres moyens.

Elle marchait donc en tête d’un pas vif s’aidant de son hanbo afin de progresser sur le sentier sinueux longeant le littoral.
Il faisait bon, une brise imperceptible allait et venait de temps à autre, douce et légère, le chant des vagues rythmait leur allure de temps en autre ponctué par les cries nasillards de quelques oiseaux marin qui survolaient la côte.

Les secondes, les minutes, les heures défilaient, s’égrenaient comme autant de marches à l’ascension du soleil dans le ciel céruléen.

Vers le milieu de journée, ils parvinrent à Noguchi. Là elle pu cette fois-ci saluer sa famille et prendre de leur nouvelles. Sa mère, comme tout bon médecin qui se respecte se révélait toujours aussi occupée, quand à son frère, il avait bien grandit depuis, et envisageait à présent de devenir soldat, ce que semblait désapprouvé leur chère et tendre génitrice. En tout cas, il était visiblement hors de question pour lui de rester au village. D’après son frangin, l’avenir était en ville, à Hitsuji, ce qui n’était pas totalement faux dans le fond.
Hisae aurait apprécié rester davantage, continuer à discuter avec eux, de tout et de rien, mais le temps d’un repas et déjà elle devait s’en retourner à ses obligations et reprendre la route.

La fin du voyage se déroula sans encombres. Si ce n’est la température qui baissait inexorablement, conséquence de la progressive déchéance solaire dans le ciel.
Ils arrivèrent à destination à la tombé de la nuit.

Là, ils furent acceuillit par les moines y résidant. D’après l’un d’eux, trois des divins représentants étaient déjà arrivés. Hisae n’était donc pas la dernière, à supposer que d’autres se joignent à la danse, ce qui n’était pas certain.

Le quatuor profita donc de l’heure qui suivit pour se reposer un peu avant de se présenter à leurs semblables.
Hisae s’octroya un brin de toilette, puis, aidé d’Ume, elle entreprit de revêtir une tenue plus appropriée à son rang. Fort heureusement et à défaut de place, les habits prévues n’étaient pas aussi complexes que ceux exigés d’ordinaire pour les grandes occasions comme celle-ci.
Elle portait donc un kimono immaculé liseré de broderies simples et élégantes, d’inspiration florale, il était ceint à la taille d’un obi tissé de fils dorés lui aussi brodés de quelques motifs. Elle arborait également la coiffure traditionnelle hitsujide constitué de deux chignons symbole des cornes du divin bélier, qu’elle avait cependant personnalisés en y mêlant quelques grelots. Par chance, les manches de son vêtement n’étaient pas aussi longues ce qui lui permettait une plus grande liberté de mouvement.

En clair des habits comme elle les aimait : simples, confortables discrets et néanmoins esthétiques.

Une fois prête, elle remercia Ume pour ses services, discuta un bref instant avec Ganju et Kaiji avant de se laisser guider par un prêtre du temple vers le lieu de rencontre.

Durant le trajet, la grande prêtresse admira longuement l’intérieur de l’édifice qu’elle parcourait. Sa curiosité fut piquée lorsqu’elle remarqua que son guide la menait vers l’extérieur et non vers une salle comme elle avait imaginé.

C’est là, au détour d’un couloir qu’elle les aperçu tous trois. Malgré la disparition complète du soleil à l’horizon, elle pouvait encore distinguer leurs silhouettes se découper sur le pâle manteau nocturne encore marqué par l’agonie solaire. Il y avait un homme et deux femmes. Un haut moine et deux grandes prêtresses donc, trois avec elle.
Le prêtre l’accompagna jusqu’à la porte donnant sur le balcon, là il s’inclina brièvement avant de se retirer.
Hisae se tenait dans l’embrasure, hésitant à franchir les quelques mètres la séparant encore du groupe. Elle ne savait trop comment s’introduire, de plus la jeune femme qui lui tournait le dos en ce moment même semblait tout juste arrivée elle aussi.

Elle parcouru rapidement les alentours du regard.
.
À droite, au bout du balcon extérieur longeant l’édifice, un autre religieux armé d’une torche allumait les luminaires fixés aux murs, qui devaient bien eux aussi faire le tour du temple.

Il passa devant elle, éclairant le trio, ce qui permis à grande prêtresse d’Hitsuji de distinguer davantage les traits de ses interlocuteurs, excepté celle demeurant de dos. Malgré cela, tous semblaient jeunes, mais pas autant qu’elle, tous sauf peut-être et encore une fois celle de dos, au vue de sa taille...
Soudain, une sensation étrange la saisit et elle porta une main à son rosaire de jade dont les perles furent instantanément parcouru d’un frisson, les perles cliquetèrent légèrement, signe que quelque chose d’anormal se tenait là. En effet, son attention ne tarda pas à se braquer sur un immense tigre argenté : un esprit, appartenant sans doute à l’un des trois, à moins que ce ne soit un gardien du temple. Étonnant qu’elle ne l’ai pas remarqué plus tôt étant donné son imposante stature.

Fascinée, Hisae cessa alors toutes tergiversations mentales et alla donc pour s’avancer à son tour lorsqu’elle s’aperçut qu’elle ne connaissait même pas les noms ni même le clan de ses futures interlocuteurs.

…

Que dire dans ces moments-là…

Un profond sentiment de solitude l’envahit. Oh si bien sûr elle avait sûrement dû entendre parler d’eux quelque part, mais question mémoire…

Gênée, elle arbora un petit sourire confus

-Bonsoir … lâcha-t-elle alors humblement d’une voix incertaine, tout en s’inclinant brièvement.