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 Sous un Paradis de fleurs ~

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Reiya Teruo







Reiya Teruo

■ Clan Ryuuji ■
|Chef de Guerre|

Sexe : Masculin ; Age : 32
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Yomigami Sabre

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MessageSujet: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyLun 1 Oct - 7:45

Un mince filet de fumée s'élevait dans les airs. Cercles, sphères, boules … Teruo savait varier les plaisirs, bien au chaud sous le soleil de midi, confortablement installé sur son haori, lui même étendu sur les tuiles du plus haut toit du château Ryuuji. D'ici, il était le maître, à mi chemin des nuages, qu'il semblait pouvoir toucher en dépliant le bras. La vue imprenable sur le monde avait fait de cette place une favorite, il pouvait à loisir observer le monde, les détails inutiles, sans qu'on ne vienne le chercher pour quelconque affaire. Son jardin secret, sa grande trouvaille, sa carapace. Libre de tout, à condition d'y apporter son sommeil. D'ici, on ne peut rien. C'est un lieu de repos, qu'il aimerait de luxure, à quelques moments d'égarement. Il n'a pour lui que son plaisir de fumer en altitude, sa solitude et ses pensées. C'est un vice, si l'on considère les règles de bienséance. Mais le vice serait, de son avis, de ne savoir se laisser aller à certains moments. La grasse matinée pouvait être une idée peu répandue à l'époque, mais il était certain que l'homme finirait par l'accepter, et même, à l'adopter. Il fallait profiter des effets de mode, toujours être en avance, et ainsi profiter avant tout autre. Il ne gagnerait jamais la guerre des mœurs, perché sur ses idéaux, mais le secret de son action demeurait une bien belle victoire, flattant son ego par tous les sens possibles. Et pour les rares personnes au fait de son pêché mignon, il s'agissait d'évacuer le stress procuré par sa position de chef de guerre. Ah, s'ils savaient, sans doute râleraient-ils plus que les autres. Teruo n'aura jamais eu d'un chef de guerre que des aptitudes délaissées au profit de la paresse et, bien sur, le titre.

Il restait un guerrier avant tout, pourtant, lorsque ses pieds foulaient la terre d'Hinomoto. Ce pays de guerres, qui s'embrumait de jour et jour, sa beauté entachée par l'apparition plus massive de yokais et autres bêtes de l'ombre, lorsqu'il n'est pas recouvert du sang de ses habitants, sous couvert de batailles entre clans. Avec le recul, on prend en compte ce que signifie cette époque en Hinomoto. L'age du pays en guerre, où le moindre faux pas pourrait entraîner des rouages si grands et si anciens qu'ils en changeraient la vie de milliers d'hommes, femmes et enfants. Ce faux pas, Reiya Teruo n'en avait que trop peur, mais se gardait bien de se l'avouer. Cette position de soi-disant faiblesse, sous le contrôle aléatoire du clan du phœnix, l'aidait plus qu'il ne se l'avouait. Lui qui n'a pour seul vrai talent que la guerre, ne rechercherait plus que celle ci, s'il tenait un bout des rennes du pouvoir. Retranché derrière les étendard écarlates, il pouvait au contraire s'abandonner aux plaisirs solitaires, se gardant bien de sortir son arme en toutes occasions. Il avait su apprendre la patience, la modération, et s'était vu dirigé sur une nouvelle voie.

Mais l'Art de la Guerre se veut chose complexe, tant aux plus hautes strates du pouvoir que sur la voie du sabre. Des ennemis, il en gardait, autant que d'adversaires, et c'est bien le seul médicament qu'il gardait contre sa bêtise. Un nom de plus en plus populaire, yokai, semblait désigner l'ennemi phare du moment. Loin de se garder dans les limites du folklore, il avait fallu qu'ils érigent une armée, avant de s'attaquer aux clans les plus puissants du pays. Si cette simple pensée suffit à faire naître l'effroi dans le cœur des hommes, dans le cas de notre chef de guerre, il en allait autrement. Enfin, un ennemi sur lequel on peut pratiquer sans risquer d'aller trop loin d'une quelconque manière. Qu'on joue avec lui ou qu'on le mette en morceaux, ça ne gardait que peu d'importance, pour peu que son état final l'empêche de massacrer la population. L'idéal, en somme, malgré le manque de talent de ces créatures. Mit à part le général géant de la dernière fois, aucune créature fantastique n'avait su relever le niveau autant qu'un homme. Sa lame aurait peut-être le temps de rouiller cent fois avant qu'il ne se dresse finalement face à un adversaire de valeur. Au fond, Il ne lui restait plus que cette pensée. Trouver un jour un homme fort face auquel il pourrait tout donner, et peut-être même perdre. Il rêvait de se rendre au temple pour demander au prêtre de lui recoller un bras, ou de rentrer exténué après un affrontement de quelques jours. Il lui fallait de la valeur, de l'acharnement. Il ne voulait pas d'une armé, il ne voulait que sa lame et son adversaire.

A cette dernière pensée, la fumée de son kiseru prit une teinte légèrement plus sombre. Même sa fidèle pipe ressentait son besoin, pourtant partenaire de ses seuls moments de paresse. Il ne pouvait rester ici. Penser au combat lui apportait trop d'envies meurtrières pour se dorer la pilule sagement. D'un mouvement du bras, il se hissa sur ses jambes, posa son haori sur ses épaules avant de sauter dans le vide. Il se réceptionna sur un nouveau toit de tuiles au dessous, puis un autre, puis un autre, avant de poser les deux pieds au sol, à peine essoufflé par la descente. C'était un trajet pratiqué bien trop souvent pour se permettre d'avoir des difficultés. Restait à savoir, à présent, où se diriger, et surtout, que faire. Telles étaient les journées du Chef de Guerre Ryuuji, partagées entre paresse et doute. Il déléguait toutes sortes de devoirs, et ne gardait plus assez d'imagination pour combler les derniers moments de vide. Deux options se présentaient à lui dans ces moments. L'alcool, tout d'abord, pour aller jusqu'à s'oublier soit même. Les bitures monstrueuses qu'il prenait gratuitement chez le restaurateur du coin pouvaient durer des jours, ce qui n'était pas pour augmenter son capital sympathie auprès de son peuple. Le quartier des plaisirs, autrement, lui offrait quelques moments agréables, ne dépassants toutefois pas la nuit, et sans toucher de quelque manière que ce soit aux hôtes, bien que belles comme personne.

Tel était Teruo, toujours là où on ne l'attend pas. Malgré ses airs, il reste un homme pourvu de principes, et les femmes n'en sont que l'un des nombreux points. S'il est exclu de penser que le chef de guerre est rationnel, ou encore pourvu d'un psyché très humain, il ne faudrait pas pour autant l'écarter totalement de la voie de la raison. Son naturel frivole n'est que le fruit de l’expérience, il n'en oublie d'aucune façon les plus simples évidences. Lui aussi dispose de rêves, d’espérances, d'envies particulières, non nécessairement éloignées du commun des mortels. Il aura trouvé sa famille et ses camarades au sein même du clan, ses amours de la même manière, et sa solitude se voulait plus fausse que jamais, tant il se savait entouré. Lui, qui semblait capable de résoudre les pires enquêtes ou échafauder les stratégies les plus efficaces, n'arrivait simplement pas à comprendre pourquoi il fuyait de toutes les façons possibles le bonheur de n'être qu'un membre du clan dragon. Ou peut-être ne fuyait-il rien du tout, acceptant son entourage à sa manière. A croire que la vie du chef dragon sera à jamais entourée de mystères, que l'on aurait sûrement souhaités plus épiques, chevaleresques.

Un sourire se dessinait sur son visage, imperceptible. Il n'avait pas envie de Sake, et le soleil se voulait trop haut pour penser rejoindre la maison d'hôtes. Seul avec ses pensées, il ne pouvait plus que marcher. Ainsi commençait la balade, traversant Ryuu d'Est en Ouest, de Nord en Sud, avant de continuer d'autant plus loin, au travers des champs de fleurs et de céréales, pour atteindre le seuil d'une forêt. Tout, jusqu'à la moindre feuille, semblait plus beau ici. Il avait voyagé, sans doute visité la plupart des citadelles, mais n'avait jamais rien trouvé d'aussi somptueux que le paysage aux alentours de Ryuu. De la végétation à perte du vue, des fleurs plus belles que jamais à l'approche de l'hiver. Une tradition qui se voulait éclatante. Les herbes et plantes gardaient leurs vertus thérapeutiques avant même de servir d'onguent, tant la seule vue des champs semblait soigner le psyché. Du bonheur à l'état pur qui poussait à son rythme, laissant entendre à qui tendait l'oreille la mélopée des sentiments. L'âme légère, romantique, le jeune homme s'attarda à voler une fleur d'un blanc immaculé, qu'il noua sans tarder au col de son haori, balancé par le vent avec légèreté. Il laissa son regard se poser sur l'entrée du village, à quelques dizaines de mètres, délaissant le poids d'un tout, ne se concentrant plus que sur cet état de liberté totale.


Dernière édition par Reiya Teruo le Dim 28 Oct - 9:23, édité 2 fois
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Iwasa Shiro







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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyLun 1 Oct - 21:41

Un décor incertain. Nombre d'individus aussi peu identifiables les uns que les autres, si ce n'est qu'ils semblaient revêtir cette dégaine bien connue aux couleurs jaunâtres, arborant foule de dragons sous bien des humeurs différentes. Tous formaient une assistance fort peuplée autour d'une poignée d'hommes visiblement fort importants. L'un d'eux se tenait là, torse nu, assis sur les talons, les cheveux bruns aux quelques discrètes teintes pourpres, à la silhouette si mince, quelqu'un qui ne laissait nul doute quant à son identité. Il ne s'agissait nul d'autre que d'Uroko Shiro, celui qui avait la réputation du prodige quand on savait qu'il avait été adoubé au rang de samouraï par Ryuuji-sama en personne... Et qui allait bientôt procéder à un suicide rituel si l'on en croyait, d'une part, sa posture et, d'autre part, ce tanto qu'il tenait d'une poigne de fer de sa main gauche, l'air à la fois déterminé et triste. Probablement par regret d'avoir déçu ceux qui avaient placé espoir en lui. Derrière lui se tenait un autre non moins impressionnant, lui aussi à la dégaine bien connue. Et quel homme ! Il s'agissait du chef de guerre en personne, Reiya Teruo. Il serait donc l'homme qui décapiterait le samouraï désireux de laver son déshonneur. Lui aussi semblait tenir fermement son arme, par ailleurs. Enfin, devant les deux guerriers se tenait bien évidemment l'être le plus important de la cérémonie du seppuku : Ryuuji-sama, sirotant d'un air méprisant un saké, accompagné de quelques Geishas toutes aussi charmantes les unes que les autres.

« Il est temps. » lâcha-t-il enfin, d'une voix impartiale.

Shiro entreprit d'enfoncer lentement le tantot dans sa chair, précisément à gauche du Hara, puis se mit à le mouvoir d'une lenteur infinie, afin de se montrer le plus honorable possible dans un dernier souffle. Il manquait de grimacer alors que les femmes de joie qui accompagnaient le seigneur laissaient s'échapper des gloussements. Il sentait comme sa vie quitter peu à peu son corps, alors que son sempai se déplaça lentement pour lui faire face et, le fusillant du regard, de lui souffler ces derniers mots.

« De toute façon, tu étais le pire samouraïs de nos rangs. Tu aurais dû rester serviteur, tu étais doué pour ça. »

Sans attendre, il positionna son katana comme s'il allait entreprendre une vive coupe à l'horizontale. Ce qu'il fit sans attendre, droit sur le cou de Shiro. L'on entendit un bruit des plus désagréables, et il n'avait suffit que d'une tranche. La tête du samouraï resta en suspend dans les airs avant d'heurter le sol, laissant s'échapper quelques goutelettes carmins aux alentours. C'en était fini...

... Du moins, c'est ce qu'il croyait. Très vite, il ouvrit les yeux, perdant tout équilibre, basculant sur le côté droit et laissant s'échapper un cri de surprise. Très vite sa main s'accrocha à la branche voisine par réflexe, le temps que le jeune garçon ne se remette de ses émotions. Il mit quelques temps à se rendre à l'évidence qu'il avait passé la nuit suspendu à un abre, dos au tronc, dans une position des plus inconfortables et, par conséquents, des plus propices aux mauvaises songes qui avaient germés dans son esprit telles le cauchemar qu'il redoutait le plus. Voyant que la distance qui le séparait du sol était à peu près raisonnable, il se laissa tomber pour atterrir de manière flexible et de se frotter énergiquement les paupières, regardant la légère partie supérieure du soleil qui peinait à s'affirmer en cette fraîche aube. L'herbe étaient encore quelque peu imbibée de cette fraîche rosée matinale, et c'était un des instants que le jeune Ryuujika appréciait le plus... Surtout pour se remettre de ces mauvaises émotions. Pour émerger une fois pour toute de ce mauvais sommeil peu reposant, il étira tous les membres de son corps et entama naturellement quelques exercices bienfaisants pour se rassurer. Pour lui, ça n'était qu'un humble répit avant le déluge. Mais cela ne l'empêcha pas de continuer sa progression, toujours en direction de la ville qu'il avait apprivoisée depuis deux ans : Ryuu.

Pour la petite histoire, il avait filé entre les pattes de Kazumi-dono alors qu'il était revenu une fois antérieure, obnubilé par cette soudaine annonce de tournoi localisé à Noguchi, brutalement annulé à cause de participants manquant de discipline étant venus jusqu'à se battre jusqu'à la mort. Par la suite, il avait décidé de faire un détour de par les endroits les plus reculés de l'Hinomoto, histoire de rendre visite à son maître. Et à sa plus grande surprise, celui-ci avait disparu sans même laisser quelque indice justifiant son absence. Le jeune Shiro l'avait attendu une semaine, en vain. Tout ne tournait plus en sa faveur. Et malgré le temps matinal qui devenait de plus en plus beau et ensoleillé, rien n'aidait vraisemblablement le samouraï à se défaire de ce cercle vicieux en songes. Pas même cette verdure éclatante à perte de vue. Et encore moins ce amas d'habitations qu'il apercevait au loin. Il n'était plus très loin de Ryuu maintenant. Plus il se rapprochait, plus il ralentissait. Sa crainte de se retrouver nez à nez avec Kazumi-dono n'était pas des moindres ; cette femme avait, après tout, placé quelque confiance en lui ; qu'il avait démantelée dans les secondes qui avaient suivies. Et puis, à dire vrai, il craignait déjà son propre clan, alimenté par cette peur mêlée à cette hâte que tout cela se termine, histoire de soulager sa conscience au plus tôt.

De fait, il s'arrêta à quelques dizaines de mètres à l'entrée du village, le contemplant une fois de plus, parmi les innombrables occasions passées. Il ne changeait pas, tout semblait pareil, même en apparence. Mais l'idée qu'un ninja lambda puisse surgir de nulle part pour l'immobiliser ou, pour les méthodes plus radicales, le mettre hors d'état de nuir, le rendait déjà morose. Il avait eu de belles démonstrations de la puissance de cette partie "sombre" de son clan, pour ainsi dire. Mais alors que tout semblait dénudé d'espoir dans son esprit, il aperçu une silhouette comme il n'espérait plus apercevoir. Ses yeux s'écarquillèrent au sens littéral du terme, si bien qu'il pensât une fois de plus s'il n'était pas piégé dans un second rêve. Non, il n'y avait pas autant d'anomalies comme ces femmes de joie autour d'un seigneur buvant du saké. Tout était réel. Ainsi que cet individu à l'aura guerrière des plus formidables. Il s'était avancé, comme ça, en direction de l'extérieur, respirant à plein poumons la liberté, laissant sa chevelure pourpre flotter au vent sec et matinal. Lui aussi semblait apprécier ce beau temps alors que le soleil en était déjà à son zenith. Le samouraï ne pouvait que rester là, souriant faiblement, comme rassuré d'apercevoir cet être qu'il imaginait dur comme fer sur un piédestal. Reiya Teruo... Comment était-ce possible ? Était-ce un signe du destin ? Allait-il le tirer de ce mauvais pas ou, au contraire, l'enfoncer davantage ? Le samouraï ressentait tout à coup quelque bon présage et, alors que son chef de guerre se mit à daigner observer sa présence en regardant naturellement aux alentours, Shiro d'engager :


« Bonjour, Teruo-sempai. »
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Tsukiko Kazumi







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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyMar 2 Oct - 16:48

Un doux sourire, des bras vous accueillant avec leur chaleur si bienfaisante, une voix si cristalline qu’elle vous fait frissonner au plus profond de votre âme. Alors que vous avez l’apparence d’un enfant si chétif, vous atterrissez dans ces bras. La chaleur du corps contre lequel vous êtes collé vous apaise. La caresse des cheveux si soyeux sur votre peau vous rappelle la brise printanière. Le chant sortant de sa bouche est telle la mélodie des oiseaux après une pluie battante. Que des sensations agréables desquels vous ne voulez pas vous détacher…

Le chant qui arrivait aux oreilles de la jeune femme était bien différent de la voix cristalline de la personne de ses songes. Ouvrant les yeux afin de revenir à la réalité, Kazumi observa les nuages qui se trouvaient droit devant elle. Les mains derrière la tête, Kazumi était posé sur l’un des rochers qui constitué la petite montagne juste au dessus de sa demeure. Ses yeux pouvaient montrer une certaine peine alors qu’elle ne prononçait qu’un seul mot :


« Kasa*… »

Fermant une dernière fois les yeux, elle prit une grande inspiration avant de relever ses pieds et de les jeter plus loin afin que la jeune femme se retrouve debout, atterrissant ainsi en contrebas de la montagne, sur le toit de chez elle. Les bruits des tuiles alarmèrent les personnes qui se trouvaient dans la pièce se situant juste en dessous. Toshi sortit à l’extérieur et regarda Kazumi qui se tenait sur le toit, poings sur les hanches qui observait son village un peu plus loin.

« Ohéééé ! Kazumi-chan ! Kumon aimerait te voir ! »


Lâchant le paysage et répondant un simple « j’arrive » à son camarade de toujours, Kazumi fit quelques pas avant de sauter pour rejoindre la terre ferme. Sans attendre, Toshi demanda la jeune femme ce qu’elle pouvait bien faire là-haut. Posant son index sur ses lèvres, elle lui déclara qu’il s’agissait d’un secret. En réalité, elle était montée sur la montagne pour se détendre et se souvenir du sourire qu’on lui avait enlevé bien trop jeune. Quoi qu’il en soit, la chef du village de Kamiku était à présent entourée de son père, Kumon ainsi que de son stratège personnel, Usui et bien sur, de Toshi. Venant s’asseoir en tailleur près de son père, elle demanda immédiatement les dernières nouvelles. A par les quelques combats entre clan, il n’y avait rien d’inquiétant. Kazumi ne pu s’empêcher de soupirer : depuis quelques temps, les ninjas n’avaient rien de bien croustillant comme mission. Regardant en diagonal les rouleaux qui se trouvaient devant elle, Tsukiko était blasé ce qui inquiétait ses proches.

« Kazumi, pourquoi n’irais-tu pas faire un tour au village ?

- Hmm… tu as peut être raison. Je vous laisse vous occuper du reste. »

Il n’était pas dans ses habitudes de laisser le travail aux autres, mais elle avait besoin de faire le point sur les derniers agissements des clans ennemis, histoire de trouver une occupation futur, des missions futurs.
Rejoignant donc les chemins du village, Kazumi remarqua des enfants qui devraient être en ‘classe’. Il s’agissait toujours de la même bande de chenapans. S’approchant par derrière eux, ils sentirent immédiatement comme une aura maléfique. Craquant ses doigts avec un regard menaçant, les enfants eurent la peur de leur vie lorsqu’ils se retournèrent. Comprenant pourquoi Kazumi agissait ainsi, ils filèrent tout de suite vers la salle où se déroulaient les cours. Lâchant un grand soupir, l’une des villageoises s’approcha de la jeune femme.


« Il ne faut pas trop leur en vouloir, Tsukiko-dono.

- Je sais bien, Obaasan*. Mais ils doivent apprendre à connaître leurs priorités »

Souriante toutes les deux, Tsukiko fut interrompu par l’un des ninjas du village qui vint lui chuchoter une nouvelle qui ne fit que l’enchanter. S’excusant après de la vieille femme, Kazumi partit en direction du village sans attendre. Adressant un message pour son père au ninja, elle s’empressa de quitter le village.
Quittant ce dernier pour rejoindre la forêt qui l’entourait, Kazumi se retrouva parfaitement dans cette végétation qui était celle de son enfance. Se faufilant parmi les arbres et les arbustes, elle ne tarda pas à arriver près de la lisière qui menait près de Ryuu. Arrêtant sa course lorsqu’elle aperçu des silhouettes, elle grimpa dans l’un des arbres avant de sauter sur un autre pour s’approcher. Restant camoufler parmi les feuillages, elle s’accroupit pour mieux observer. L’information qu’on lui avait adressée était donc vraie : Shiro était de retour sur les terres de Ryuu. Il n’avait donc pas peur du châtiment qui l’attendait au final. Cela ne fit que sourire la demoiselle qui l’effaça aussitôt en voyant l’autre personne qui se tenait sur le sol, allongé. On ne pouvait se tromper sur l’identité de celle-ci lorsqu’on était née sur les terres du dragon. Carrure fine mais allure charmeuse, le guerrier qui se tenait allongé n’était autre que Reiya Teruo, grand chef de guerre du clan. Kazumi ne pu s’empêcher de se demander ce qu’il faisait là et avant tout, qu’est-ce que ces deux personnes pouvaient bien faire ensemble, sachant que Shiro pourrait très bien se faire tuer à vu de la situation.

Enfin, connaissant un minimum Teruo, la chef ninja ne s’inquiéta pas plus que cela. Descendant de son perchoir, Kazumi vint s’adosser au tronc de l’arbre duquel elle venait de grimper, croisant les bras, un certain sourire sur les lèvres. Restant dans l’ombre, elle voulait vouloir jusqu’où cette rencontre allait mener, elle interviendrait en conséquence.


« Reiya-dono et Shiro… Voila enfin un évènement croustillant… »


[HRP : Kasa = Mère; Obaasan = Grand-mère ]
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyMer 3 Oct - 8:28

- Hmm … Oya ?

A l'image du chef de guerre, cette réaction aussi peu pourvue de mots que de sentiments. Il n'avait jamais laissé que son regard se perdre à la lisière du village, et s'était vu récompensé de la visite d'un nouvel individu. Jeune, fin, pourvu de la quasi totalité de ses cheveux, des armes à la ceinture. Plutôt rare de tomber nez à nez avec un tel homme, du moins en ces conditions. Peut-être était-ce là un jour spécial. Peut-être était-ce l'anniversaire du jeune homme, qui venait chercher le confort de quelques mots auprès de Teruo, ou peut-être venait-il tester ses capacités de combattant. Difficile à dire, tant son visage et son aura ne semblaient refléter que tristesse profonde. Ou peut-être pas ? Le chef dragon n'aura jamais su être très empathique, après tout. Toujours est-il qu'il se retrouvait confronté à un jeune guerrier, semi sourire aux lèvres, qui semblait le connaître. Intéressant. Voilà peut-être la bénédiction de Yomigami, un petit chose pour profiter de la journée, de quelques façons que ce soit.

Teruo gardait ce sentiment de déjà vu. Il avait su remarquer ce visage, au moins une fois, mais l'avait simplement oublié. Pourquoi, ça, il serait bien incapable de s'en souvenir. Au moins, le jeune semblait appartenir d'une quelconque façon au clan, c'était déjà ça de gagné. Aucune des traditions n'avait été respectée. Ni lui ni le jeune homme ne semblaient avoir conscience des règles de conduite entre différence de rangs, le suffixe « sempai » s'en voulait preuve flagrante. Qui aurait pensé qu'il rencontrerait aujourd’hui un homme susceptible de laisser tomber le « dono » habituellement plus respectueux. Étaient-ils l'un comme l'autre peu regardants sur ce genre de formalités, ou le jeune homme bombait-il le torse, attendant la remise d'une médaille ? Peu importe, au moins serait-il moins chef de guerre que simple homme aujourd'hui, et en absence de combats, quoi de mieux pour retrouver le sourire. Teruo s’avança lentement de son interlocuteur, sans un mot de plus, avant de s'accroupir près de lui. Une main sous le menton, les yeux rivés sur le fourreau de l'arme qu'il portait.

- Hmm … Je te l'emprunte.

De sa main droite, il frappa l'extrémité du fourreau, qui se démêla en vitesse de la ceinture de son maître pour rejoindre la seconde main du chef de guerre, qui tournait déjà les talons en direction de la forêt, dont il n'était séparé que de quelques mètres. Son arme fraîchement acquise au creux de sa main gauche, son Kiseru à nouveau sorti de la main droite … Il se donnait là un air vagabond, les vêtements miteux en moins. D'un geste du coude, il fit signe au jeune homme de le suivre, la suite pouvant s'avérer être plus qu’intéressante. Il s'arrêta quelques mètres plus loin, avant de poser sa main droite sur la poignée de l'arme. C'était une position de guerrier, la base même de l'Iaido. Ses genoux s'affaissèrent davantage, sa prise sur la poignée s'en resserra, avant de finalement porter un coup, unique, puissant. Au travers de la pluie de feuilles et de branches, on distinguait une coupe nette, régulière, à quelques centimètres d'un ninja. Le chef de guerre le dévisagea un instant. Oh, une femme.

Pour qui tient en horreur tous les règlements susceptibles de freiner sa quête de liberté, être épié se veut passablement contraignant, d'autant plus encore lorsque l'agent à l'origine du malaise se veut agir en solitaire, loin des ordres d'un quelconque seigneur. Décidément, le clan dragon disposait de plus d'un spécimen intéressant. Il rengaina, lentement, avant de lancer l'arme par dessus son épaule, la rendant à son propriétaire. D'un simple geste du doigt, il fit signe à celui ci de le suivre à nouveau, avant de lancer le même signe au nouveau protagoniste, et reprendre sa route. Si le chef de guerre ne possède aucune once de sens de l'orientation, il en va tout autrement pour ses places favorites. À une paire de centaine de mètres de là se trouvait une petite clairière, où seul le gazon se voulait maître, entourant un unique rocher sur un rayon de quelques mètres. Ni trop petit ni trop grand, ce petit espace dépourvu de relief restait un parfait endroit au calme pour s'adonner aux plaisirs de la sieste ou de l’entraînement en solitaire, comme en attestait le rocher au centre, érodé par l'épée au fil du temps.

Sans plus de cérémonie, le chef de guerre s'affala sur le sol, face contre terre, comme s'il venait de trébucher. Les yeux perdus, l'esprit embrumé de toutes les pensées possibles ; il n'offrait pas là le meilleur spectacle dont il se voulait capable, mais au moins parviendrait-il peut-être à faire tomber les frontières. Trois individus qui n'avaient pour seul point commun que leur appartenance au clan dragon, rassemblés sur une des favorites du chef de guerre. Qui sait où cela pourrait les mener, mais l'inconnu ainsi proposé lui semblait plus alléchant que jamais. L'occasion, peut-être, de donner une véritable définition à son statut. D'un geste du bras, il se retourna finalement, avant de se redresser, adoptant une posture en tailleur, face à ses deux nouveaux compagnons. Qu'allait-il bien pouvoir proposer à un Samouraï et à un Ninja, il n'avait ni sake ni nourriture à partager, et les centres d’intérêts communs ne seraient sans doute pas légion. Être ainsi entouré se voulait grandiose, mais regarder chacun dans le blanc des yeux pendant des heures, voilà qui ne saurait être plus inintéressant. Il fallait piquer leur curiosité, démêler leurs langues, et ainsi parvenir à quelques résultats.

- Vous vous connaissez ? …

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptySam 6 Oct - 17:21

Malgré la venue imminente et probable de la cheffe ninja, toujours aussi réactive au moindre évènement - il ne doutait plus de l'efficacité de son clan, malgré son statut de Dominé par les phoenix ardents - Shiro resta immobile. Il était plus qu'inconsidérer de fuir une seconde fois, d'autant plus qu'il n'avait aucune raison valable et qu'il était mentalement préparé à subir n'importe quelle punition. Sans doute le fait d'avoir revu son chef de guerre, qu'importe les émotions que ce dernier pouvait véhiculer, lui redonnait cette aura guerrière qu'il avait toujours exhibée. Par ailleurs, il était tellement en confiance malgré cet air indifférent du chef de guerre qu'il le laissa naturellement emprunter son unique arme, nullement décontenancé, le fixant toujours avec ce même air mi-rassuré, mi-perplexe. Car au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, il se rendait compte que Teruo-sempai semblait être indifférent, sans véritablement reconnaître Shiro. Était-ce fait exprès ou le guerrier était-il atteint d'amnésie ? Il ne se posa pas véritablement la question, trop occupé à suivre son prédecesseur qui lui avait donné un ordre formel bien que gestuel. Il dévisagea alors Kazumi bien qu'il n'eût pas douté une seule seconde de sa véritable identité. Jamais il n'avait connu autre personne susceptible de réagir aussi rapidement et, surtout, de venir à sa rencontre. Simplement parce que Shiro ne connaissait personne d'autre ayant une raison valable de l'approcher, lui qui est si dicret. Enfin, il attendit quelques instants, les bras croisés, que Teruo-sempai exécute une vive coupe avec le sabre même de Shiro, dans l'air, à quelques centimètres de la cheffe ninja qui ne se mut que guerre peu, avant de rattraper son arme rengainée à la volée, imperturbé.

La situation était des plus étranges, cela se confirmait à l'indifférence de Teruo qui fut autrefois un instructeur hors pair qui n'avait pas été des plus négligents avec Shiro. C'était en partie grâce au chef de guerre que Shiro avait été adoubé. Leurs nombreux duels avait permis au jeune samouraï de prouver son excellence technique au sabre et aux combats à mains nues. Alors, pourquoi ? Pourquoi se mettait-il soudainement à tomber comme une étoile de mer, reflêtant un comportement des plus las et négligents ? Enfin, ça n'était pas comme si Shiro, du haut de son minable statut, en tiendrait rigueur - lui-même était en situation délicate. Il sentit son pouls comme s'accélérer, sa patience s'amenuisant chaque seconde un peu plus, redoutant au plus haut point quelque réaction. Son prédecesseur n'agissait pas normalement. Mais... La tension se relâcha subitement lorsque Teruo-sempai engagea de nouveau le dialogue, demandant sur le samouraï et la kunoïchi avaient entretenu quelque lien aussi cordial fût-il par le passé.

Le samouraï ne répondit pas de suite. Il se contenta de contrôler de nouveau sa respiration, ses sens, tout, quoi. Regardant tour à tour ses deux compagnons, il prit enfin la parole.


« J'ignore ce qu'il se passe vraiment, s'il s'agit d'une comédie, si je suis paranoïaque ; oui ! Malgré mes fautes, j'ai encore un minimum d'honneur et d'humilité pour vous avouer que je n'arrive pas à déterminer s'il s'agit d'ironie ou bien d'innocence. Ai-je commis un acte si grave au point de subir le snobisme de mes supérieurs...? »

Il secoua nerveusement la tête peu après ses dires, comme s'il avait parlé sans avoir pesé ses paroles. Le mieux qu'il lui restait à faire était de se rapprocher de la cheffe ninja pour s'agenouiller et s'incliner respectueusement, une position des plus pénaudes que Shiro pouvait adopter.

« Je suis jeune et j'agis encore parfois de manière immature. Sans doute m'a-t-on nommé samouraï en connaissance de cause, et sans doute s'attend-on à ce que je prenne conscience de mes erreurs. Que voulez-vous de plus, Kazumi-dono ? Si vous voulez ma tête, allez-y, mon cou doit être suffisament dégagé... »

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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptySam 6 Oct - 18:12

Bizarrement, aucun des deux hommes ne prirent par la suite la parole. Reiya-dono attendait-il le bon moment pour agir? Shiro allait-il faire un geste qu'il regretterait peut être? Quoi qu'il en soit, Kazumi attendait sagement, toujours en regardant les deux hommes de loin, bras croisés. Ce n'est qu'après quelques instants que le chef de guerre prit enfin la décision de se lever et de prendre le katana de Shiro. Plissant un peu les yeux, la ninja se demandait bien ce qu'il lui trottait dans la tête. Reiya et Shiro commencèrent à s'approcher de l'emplacement de la demoiselle. Un petit sourire aux lèvres rapide, elle l'effaça quand le combattant trancha le feuillage qui cachait la jeune femme. Regardant les yeux de Reiya avec une certaine noirceur au départ, elle prit un visage plus détendu. Se plaçant de face à deux personnes, un poing sur la hanche, elle n'adressa pas un mot.

Suivant le chef de guerre, suivit par Shiro, le trio ne tardèrent pas à rejoindre la clairière qui se trouvait non loin de la forêt. Un endroit que Kazumi appréciait tout particulièrement. Elle y venait souvent pour s'amuser avec les enfants de son village et également pour discuter avec ses deux camarades, Toshi et Usui. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, elle était en compagnie de deux personnes différentes. En voyant la situation qui se déroulait devant elle, la jeune femme se demandait encore ce que pouvait préparer le chef de guerre. Elle fut davantage surprise lorsque celui-ci s'affala complètement à terre, faisant jaillir quelques pétales de fleurs qui se trouvaient sur sa trajectoire. Kazumi commença à avoir des soupçons sur la véritable identité de l'homme, voilà pourquoi son visage se reforma rapidement. En regardant de plus près et surtout en écoutant sa voix lorsqu'il demanda si Shiro et elle avaient eu l'occasion de se croiser par le passé, la demoiselle n'avait plus aucun doute. Même un ninja de haut niveau de pouvait pas imité Reiya aussi bien. Soupirant, elle s'apprêta à répondre à son égal lorsque Shiro semblait paniquer par la situation.

Elle le regarda sortir des paroles dont il ne pesait pas ces mots. Kazumi ne fit qu'en sourire. Il avait du cran, bien que Reiya ne semblait pas s'occuper de la hiérarchie pour le moment. Il en voulait de même pour la jeune femme qui n'était pas vraiment en service. Le spectacle qu'offrait le samurai n'était pas terminé : il se tourna vers la chef ninja, cette dernière fit de même lorsqu'il s'inclina tout en sortant des imbécillités plus grande les unes que les autres. L'observant un instant, Kazumi ferma les yeux en regardant vers le ciel puis elle abattit violemment un coup de poing sur la tête de l'homme. Relevant la main, toujours point serré, elle répliqua.


« Êtes-vous un imbécile? Je vous ai déjà dit que votre vie ne m'appartenait pas. Et puis, je n'ai aucune raison de vous tuer. »

Haussant les épaules, la jeune femme se rapprocha de Reiya et vint s'asseoir à ces côtés, un genou plié alors que l'autre rester légèrement en l'air. Elle y vint poser le coude, avant de répondre à la question du chef de guerre sans prêter une attention à Shiro qui ne semblait pas se remettre du coup.

« Niwa-sama avait demandé à ce que j'escorte ce samurai durant son séjour. Mais alors que j'avais le dos tourné, il m'a filé entre les doigts. »

Réponse donné, la jeune femme s'affala à son tour par terre, mains derrière la tête. Elle ajouta qu'elle n'avait pas cherché à le poursuivre puisque Niwa-sama ne lui avait donner aucun ordre supplémentaire. A présent, c'était à son tour de poser des questions.

« Dite moi, vous, Reiya Teruo, n'avait pas autre chose à faire que vous détendre en ces temps de crises. »

Elle disait ça, mais il n'était pas mieux placer que lui. Elle qui devait s'occuper des villageois ainsi que les quelques missions qu'on lui avait fourni, préférait rester à discuter. Enfin, qui se ressemble s'assemble comme on dit. C'était peut être un coup du destin que ces deux hauts gradés se rencontrent ainsi que Shiro qui pourrait plus tard devenir une grand guerrier à son tour.
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyLun 8 Oct - 8:04

Teruo voyageait décidément de surprises en surprises, et toujours en moins de temps qu'il n'en faut pour y penser. Sa mémoire n'aura jamais été des plus excellentes, mais de là à ne savoir reconnaître Shiro, il fallait être particulièrement déconnecté. Que le jeune homme en prenne ombrage, surtout, suffisait à semer le doute. Quand avait-il oublié la quasi totalité de ses propres hommes ? Il se devait de le reconnaître, le statut de chef de guerre ne saurait l'habiller plus sainement, quand bien même Teruo n’eut jamais envisagé Uroko Shiro comme militaire lambda. Son potentiel, tant comme combattant qu'en tant qu'homme, lui vaudrait un jour une place bien plus importante, si il arrivait à s'en convaincre lui même. Il fallait lui réapprendre à se voir dragon, quitte à lui donner ses écailles par la force. Chose qui annonçait difficulté, tant le Shiro du présent se voulait enclin à proposer sa tête à tort et à travers.

Et quelle réponse, venant de la Ninja. Encore une de ces dames à ne pas envoyer bouler sous réserve de subir deux ou trois coups de latte au passage. Le crâne du jeune samourai ferait office de preuve à qui serait assez fou pour ne pas oser le croire. Mais la différence de statut venait à nouveau jouer son rôle, tant la jeune femme se voulait infiniment plus respectueuse à l'égard de son supérieur, quoi que partiellement relâchée, ce qui n'était pas pour lui déplaire. L'implication de Niwa dans leurs relations n'en rajoutait qu'un lien supplémentaire, peut-être venait-il de trouver deux dragonneaux intéressants. D'un mouvement, il se mit sur le dos, replia un genoux et fit passer son bras derrière sa tête, vite rejoint par Kazumi. L'ultime question de cette dernière se voulait par ailleurs autrement plus amusante.

- Mah, n'inversons pas les rôles. Je suis un chef de guerre, je n'ai de réelle utilité qu'en temps de combats. Je serai bien incapable de participer à la vie active du clan sans me mettre à dos les stratèges de Niwa, plus à même que moi d'être touchés par ce soit disant temps de crise.

Au moins avait-il su garder son sérieux, refoulant de nouvelles pulsions de paresse, s'empêchant de profiter du corps de la ninja de bout des doigts. C'est qu'on ne lui avait pas menti sur le physique non-ingrat de de cette perle Ryuuji, Niwa lui-même n'avait su se défaire de cette idée. Une bouche qui ne demandait que la sienne en retour, des lignes et courbes n'en cherchant qu'une main pour en tracer les contours, des formes généreuses qui se voulaient en attente d'un homme, d'un vrai. Ou peut-être pas, après tout, Teruo se savait légèrement trop frivole, et l'amas de pensées déplacées qui venaient avec le nom de la cheffe ninja gardaient plus de chances de n'être à jamais que fantasmes inarticulés. Il lâcha un soupir, avant de finalement reprendre.

- Par contre, ce qui va suivre tient légèrement plus de mon domaine, quoi que je sois curieux de voir de mes yeux les progrès de Shiro. Peut-être avoir un aperçu de ton propre style, aussi ?

La présence de bandits semi cachés dans les bois se voulait particulièrement forte, moins par leur force que par leur nombre. Sûrement une bande de voleurs, tant ils pullulaient ces derniers temps. Aucun risque de mettre la main sur le crétin qui vantait dans tout l'Hinomoto la fortune du seigneur Ryuuji ce jour, mais un peu d'exercice à grands coups de lame ne serait pas de refus. A ceci près que Teruo n'avait emmené la moindre lame avec lui. Il lui faudrait prendre son mal en patience, se vouloir spectateur, rien que cette fois. Les dits voleurs s'avançaient finalement, lentement, armes dégainées, leurs visages éclairés un à un par les rayons du soleil. Aucun n'était particulièrement beau, ni ne semblait avoir l'air cultivé. Rien qu'une belle bande de têtes à claques qui regretterait bien vite d'avoir fait un pas en territoire dragon.

- Maman, j'ai peur ~

Ah … Il l'a fait. D'un unique mouvement, il avait roulé sur le côté, portant sa main jusqu'au sein gauche de Kazumi, son visage posé sur le sein droit. Triste situation, tant sa réaction ne se voulait d'aucune façon naturelle ...

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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyVen 12 Oct - 17:53

La kunoïchi n'y était pas allée de main morte. Il n'était pas nécessairement question de puissance physique, mais plutôt morale. Frapper un individu à cet endroit était fort humiliant, et le jeune homme en avait déjà fait les frais dans sa jeunesse - bien que personne n'était réellement présent, autre que son maître, pour assister à ça. Shiro se retrouva brusquement à plat-ventre, n'ayant nullement anticipé une telle réaction de Kazumi. Son plexus se heurta durement contre le le gazon, de quoi le calmer pendant une poignée de secondes. Il n'avait plus qu'à se concentrer sur sa respiration, souffrant bien trop pour se plaindre. Il serra les dents aussi bien que les poings pour contenir sa frustration passagère, ne se contenant simplement que de tourner la tête pour lancer un regard malsain à la cheffe ninja qui lui avait déjà tourné le dos pour rejoindre le chef de guerre, s'asseyant à côté. Lui restait là, de nouveau coincé dans un cercle de pensées négatives. À croire que son orgueil ne lui permettait plus réellement d'encaisser ce genre de pique. Il mettait une éternité à se remettre d'aplomb, se mouvant comme une larve qui prenait son temps, jusqu'à ce qu'il entende son prénom de la bouche de son sempai. Il mit un peu plus d'entrain dans sa démarche, bien que gardant sa même expression faciale frustrée-coléreuse. Mais il avait à peine le temps d'aller voir la Kunoïchi pour la menacer en juste retour des choses qu'il apercevait des expressions hideuses émergeant entre plusieurs troncs environnants, affichant des sourires carnassiers et des airs des plus imbéciles. Des voyous de seconde classe attirés par nulle autre motivation que l'argent et le profit. Aucun esprit guerrier n'émanait de cette bande de ratés, il suffisait simplement d'humer l'air pour s'en rendre compte.

« Kazumi-dono, nous règlerons ça plus tard. Lança Shiro d'une voix calme et déterminée. »

Il marcha d'un pas lent en direction de l'approximative quinzaine d'adversaires, alors que la distance qui les séparaient se réduisait considérablement. Le jeune samouraï avait déjà le sang bouillant. D'une part parce qu'il avait été subitement traité comme un gamin, d'autre part parce que Teruo-dono ne daignait le reconnaître. Et malgré cette adrénaline soudaine, il était temps de montrer au monde qu'on avait tort de se frotter aux dragons, même les plus jeunes. Et, fort de constater que Shiro n'avait dégainé son arme, les malfrats se ruèrent sans stratégie particulière droit sur lui, brandissant leurs armes de tout genre.

Il est dit que certaines techniques offraient un avantage certain, voire une solution unique à tout problème d'agression. Shiro croyait dur comme fer à ce genre d'adage que lui eut confié son maître, autrefois. Il était dit que l'être humain était intimement lié aux quatre éléments, et que dès lors celui-ci prenait en compte chacun d'eux dans son ensemble, il pouvait se ressentir en accord, en paix avec lui-même. La doctrine même du wajutsu, en quelque sorte. C'était une autre vision de la puissance que celle offerte par les pouvoirs divins issus des Kamis, certes, mais c'était amplement suffisant pour mettre hors d'état de nuir ces indésirables. Prenant grande inspiration alors que l'idiot qui courait le plus vite fonçait déjà pour tenter une coupe à la verticale sans réflexion aucune. Durant ce laps de temps, l'on est bien évidemment sans défense. Et cet écart de temps était bien trop grand chez ce combattant inexpérimenté, qui rencontra une resistance dure comme le fer, manquant de se prendre un revers de main du jeune samouraï alors que le malheureux était sur le point d'abaisser sa lame aussi fragile que son esprit temporairement coupé par le geste vif, net et rapide du Ryuuji. Ce dernier avait adopté une position des plus normales, quoique stable, les jambes en souplesse, une main dans les airs alors que l'autre était grand ouverte, les doigts écartés en direction du sol. Dans son esprit, il était comme une montagne figée, impossible à mouvoir par la force. C'était la réprésentation légitime de l'élément terre. Il conclut par un déplacement sur le côté, suivi d'une frappe non retenue sur les côtes avec un Kiai fortement vocalisé. L'adversaire fut expulsé à deux mètres, renversant une poignée de ses compagnons au passage.

Le cycle avait débuté, et le samouraï était entraîné dans une espèce de transe guerrière qui ne lui permettrait nul faux pas et où son contrôle des émotions s'avérait indispensable ; c'est ce qui lui a, d'ailleurs, permis de triompher inexorablement contre un guerrier armé - et encore, celui-ci a entraîné quelques imbéciles dans sa chute. Mais bien que cela eut ralenti l'attaque adverse, les autres ne perdirent pas de temps ; l'un d'eux arriva avec une estoque rapide, vide de scrupules, dans le but d'empaler le jeune homme. Celui-ci, par un travail souple, rond, harmonieux, se faufila le long de la lame bien que sacrifiant quelque tissus de son majestueux uniforme dragon, d'un tai-sabaki des plus gracieux. Ses réactions émotionnelles suffisament maîtrisées, il s'accorda davantage avec l'attaque adverse et, d'un geste quelque peu artistique, il se saisit de l'auriculaire de l'adversaire, exerçant une pression infime sur un le méridien de l'intestin grele, entraînant toujours dans ce mouvement de cercle son adversaire et, brusquement, inversa le mouvement circulaire pour le désarmer et faire pression sur le dos de sa main pour le soumettre à genoux, et de lui porter un coup du tranchant de l'autre main sur le nerf de l'épaule, toujours accompagné d'un Kiai des plus expressifs. Un adversaire de plus chut. Le samouraï s'était ainsi élevé jusqu'à l'élément eau.

Mais le temps se réduisait dangereusement, et ils étaient de plus en plus nombreux, de plus en plus dangereux. La maîtrise de son propre mental était nécessaire. La technique devait être rapide, ample comme le feu qui, d'une étincelle, devient tout à coup immense. Il est dit que quiconque n'avait pas suffisament vécu le Bushido ne pouvait parvenir à un tel stade. Fort heureusement, Shiro avait été éduqué à une sensibilité accrue à ces principes et, d'un geste vif, il se saisit de son sabre qu'il dégaina comme exécutant une technique improbable de Batto, tranchant à la volée tous ceux qui avaient daigné trop s'approcher. Les premières gouttes de sang giclaient, et il était clair qu'elles correspondaient par analogie aux dégâts subis par les incendies de l'élément feu interprêté par le jeune Uroko.

Sa transe était des plus intenses, et le moindre moment d'hésitation pouvait lui être fatal. Rarement il avait expérimenté le wajutsu jusqu'à ce stade, et le temps dont il disposait dégringolait dangereusement. Pour parvenir à cet accomplissement, le disciple Shiro devait faire preuve d'un mouvement rapide, comme l'air et le vent. De surcroit, le mouvement devrait être traité à la perfection malgré la rapidité de l'attaque et sans en connaître à l'avance la direction. L'issue du cycle allait se savoir bientôt, alors que le samouraï avait projetté son sabre comme on lançait une hache, en direction d'un lâche qui avait jugé bon de se ruer droit sur le chef de guerre Ryuuji... Allait-il atteindre sa cible et ainsi éventuellement épagner quelque dégât à ses deux camarades Ryuuji, sur cette interprêtation de l'élément air ?
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptySam 13 Oct - 7:00

Plus utile pendant la guerre, hein ? En tant que chef ninja, elle comprenait ce que pouvait ressentir Teruo mais, en tant que femme, comment un homme comme lui ne pouvait-il pas avoir une vie sociale ? La vie de Kazumi était, certes, différente de la sienne mais il a également le droit de pouvoir vivre, et non pas toujours combattre. En pensant ainsi, la demoiselle ne put s’empêcher d’être attristé. Ayant regardé le jeune homme positionné à côté d’elle en tournant uniquement le regard, elle fixa ensuite Shiro qui ne semblait pas avoir réellement apprécié le coup de tout à l’heure. A son tour, Tsukiko essaya de comprendre ce que pouvait ressentir ce jeune garçon en face d’elle pendant ces temps de guerre. Lui qui était encore si jeune avait déjà une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Elle pencha ensuite légèrement la tête vers le ciel afin de finaliser sa ‘méditation’. Les temps d’aujourd’hui n’étaient simples pour personne, même pour les seigneurs qui ont la lourde tâche de maintenir un certain équilibre ou bien de protéger le peuple. C’était également son rôle, en tant que dirigeante de son village.

Alors qu’elle était encore dans les nuages, les paroles de son égal vinrent lui titiller l’oreille. Un certain nombre de bandit avait donc envahit les alentours de la forêt et projetaient de venir dans la clairière pour affronter les trois personnes. A croire qu’ils ne savaient vraiment pas contre qui ils allaient faire face. En accord au sujet de Shiro, elle laisserait ce dernier déferler sa rage contre ses hommes ainsi elle n’aurait pas à bouger de sa position, enfin, c’est ce qu’elle croyait. Alors qu’elle venait de fermer les yeux pour se détendre malgré la situation, un geste (très) imprévu de la part de Reiya : sa main et sa tête vinrent se poser sur des endroits peu approprié. Kazumi ne pu que réagir en ayant l’un de ses nerfs qui apparu sur son front et l’un de ses sourcils pouvaient montrer son mécontentement. D’une voix peu rassurante, avec une certaine pointe de colère, la jeune femme ne pu s’empêcher de répondre.


« Moi qui m’inquiété sur votre vie sociale, je vois que vous ne perdez pas de temps… Teruo-dono… Cependant… »

Elle-même ne sachant réellement comment réagir, elle fit ce qu’elle pensait de mieux : venant placer le genou rapide dans le ‘trésor des hommes’ ce qui réveilla l’homme endormi, Tsukiko, par un jeu de levier, plaça ses mains de sorte à pouvoir faire le poirier. Au passage, elle réussit à soulever l’homme enfin de le faire passer au dessus d’elle et le poser violemment au sol. La jeune femme se trouvait donc debout sur son abdomen. S’accroupissant, elle lui rétorqua.

« Si vous n’avez rien d’autre à faire, alors je préfère encore perdre mon temps avec ces hommes de bas étage plutôt que vos manières… »


Jetant un rapide coup d’œil à Shiro qui semblait parfaitement s’en sortir en utilisant des techniques que Kazumi n’avait vu qu’une fois dans sa vie. Elle était toujours impressionnée par cela. Elle s’occuperait donc des hommes qui se trouvaient derrière elle. Reprenant son calme afin de ne pas faire trop de dégâts tout de même, elle se releva sans quitter le ventre du chef de guerre. Dégainant rapidement son sai, elle vint le planter juste à côté de la tête de l’homme se trouvant juste en dessous d’elle.


« Je vous le laisse… »

Simple phrase mais qui voulait tout dire. Cette fois, elle se dirigea enfin vers ses assaillants qui ne perdirent pas de temps : deux d’entre eux se ruèrent sur la jeune femme, katana levé. Tel un loup, elle se faufila rapidement entre les deux hommes afin de ne pas recevoir les deux attaques. En même temps, la jeune femme sortit son kaginawa. Elle accrocha la partie grappin de l’arme sur la jambe d’un des hommes. Avec ces déplacements, celui-ci ne tarda pas à se retrouver par terre. D’un geste habile, la jeune femme fit tourner son arme afin de le mettre en rotation. Le second homme qui était encore debout revint à la charge mais c’était peine perdu pour lui. Lançant le grappin, celui-ci vint agripper l’épaule du bandit. En tirant fortement dessus l’homme perdit l’équilibre et vint se fracasser la tête contre le genou que Kazumi avait préparé. Ainsi, les deux assaillants étaient à terre. Il fallait encore s’occuper du reste du groupe. Les jambes légèrement écartées, une main tenant la corde du kaginawa, l’autre le faisait tourner.

Elle observa les quatres personnes qui se trouvaient devant elle. Deux étaient équipés de la même façon que les deux autres, l’un semblait plus basé sur l’art de maniement des kunais. Peut être un ninja inexpérimenté. Le dernier quant à lui possédait un yari. Analysant la situation, la jeune femme trouva rapidement un moyen de les mettre à terre tous les quatres. Cette fois, ce fut elle qui lança le premier assaut sur le possesseur des kunais. Cela se voyait qu’il n’était pas à l’aise en combat. Quelques pas agiles sur le côté puis devant, elle se retrouva rapidement derrière lui. Agrippant son pied, Kazumi le mit à terre.


« Je t’emprunte ça. »

A présent, la kunoichi possédait deux kunais en sa possession. Et elle ne tarderait pas à les utiliser. Elle s’attaquait maintenant aux deux hommes aux katanas. L’un d’ente eux vint avec un coup horizontal. Esquivant en se baissant, Kazumi vint entourer la corde du kaginawa autour de la lame. Cela fait, l’attaque verticale du deuxième fit imminente. Un pas du le côté, elle reproduit le même mouvement. Le grappin était à présent entouré aux deux armes. Lâchant celui-ci, la kunoichi dégaine l’un des kunais qu’elle avait récupérer et le lança de sorte à prendre au passage la corde se trouvant entre les deux katanas. L’arme de jet vint ensuite se planter au sol, bloquant ainsi toute attaque.

Cet assaut terminé, la jeune femme sentit comme une présence derrière elle. Se retournant, elle vit le dernier homme apte à combattre, yari prêt à traverser la jeune femme de part en part. Activant sa capacité de pas du loup, les yeux de la jeune femme prirent une légère teinte de jaune un bref instant. Se décalant rapidement afin d’éviter l’attaque, l’homme ne perdit pas de temps pour donner un autre coup horizontal cette fois. Sautant, Kazumi sortit du champ de vision de l’homme qui se demandait où elle était passée. Yari derrière lui en ayant gardé la position terminale de son dernier assaut, il sentit comme un poids sur l’extrémité. En se retournant, il remarqua la jeune femme, accroupie, sur son arme. Surpris, Tsukiko en profita pour lui donner un coup de poing violent qui le mit à terre. Récupérant le yari de l’homme, elle vint le planter juste à côté de sa tête alors qu’il essayait de se relever.


« A ta place, je ne ferais pas ça… »

Le visage refermé de Kazumi montrait qu’elle ne voulait pas passer plus de temps à les combattre. L’homme en trembla et ne bougea pas d’un centimètre. Le long soupir qui lâcha montrait son abandon. La jeune femme fit de même avant de regarder ses deux camarades. Il semblait très bien s’en sortir. Pas de quoi s’inquiétait. Cependant, quelque chose chiffonnait la jeune femme, comme un pressentiment, un mauvais pressentiment qui se trouvait… derrière elle. Lorsqu’elle se retourna, elle remarqua l’absence des deux hommes aux katanas. Avaient-ils fuis ? Ou préparaient-ils un mauvais coup ? Les sourcils de la jeune femme se froncèrent. Elle n’aimait pas ça…
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyDim 14 Oct - 11:55

Ainsi débutait la danse des dragons. Ballet moins aérien que bestial, démontrant à plus d'un titre la jeunesse de sa famille. Voilà des années qu'il n'avait eu le loisir de porter une attention particulière à des combats aussi dénués d'âmes. Lorsque lui même se voulait dragonneau, à vrai dire. Il manquait là l'harmonie qu'il retrouvait chaque fois qu'il prenait les armes avec son seigneur, mais en matière de capacités individuelles, ces deux là ne manquaient de rien. On pouvait sentir leur potentiel d'ici, nul doute qu'avec un minimum d'implication, ils deviendraient bien vite maîtres de leur discipline. Si la ninja se passerait sans nul doute d'un apprentissage guerrier, le jeune Shiro quant à lui promettait d'être bon disciple, du moins après s'être échappé de son pessimisme. Sa maîtrise du sabre lui vaudrait sans nul doute de devenir maître lui même un jour, si tant est que ses techniques deviennent réellement dignes de suivre la voie de l'hérédité. Un dragon au service des éléments, voilà qui, sur la papier, promettait de bien belles possibilités. Restait à le débarrasser de toutes ses pensées néfastes, lui accorder un petit crédit, qu'il y puise la force de faire face à l'avenir sans se soucier des coups bas. A en juger tant par l'indice de talent qu'il montrait là que par son implication réelle envers le clan Ryuuji, sûrement ferait-il bon chef de division, pour commencer. Ainsi monterait-il toutes les étapes normalement, à l'inverse du chef de guerre actuel, pour peut-être finir par prendre sa place un jour. Son habileté le démontrait bien assez : Shiro restait de ceux dont le potentiel guerrier se voulait bien plus ardent sur le champ de bataille.

Kazumi. Ce nom était inscrit sur l'étiquette dépassant du sai qui se dressait fièrement à quelques centimètres du visage de Teruo. Devait-on y voir là une présentation plus poussée, quoi que très éloignée des sentiers habituels ? Mah, la jeune femme venait de tomber irrémédiablement sous son charme, aucun doute là dessus. Son corps - ou sa paire de semelles - s'était voulu d'une chaleur douce mais puissante, alors qu'elle se dressait fièrement, sous ses airs de domination, sur le corps de son supérieur. Peut-être en de meilleurs circonstances, les positions se seraient vues inversées, les vêtements oubliés, et la relation visitée plus avant. C'est du moins ce que le chef de guerre aimait à penser, forcé de déraciner l'arme ninja, l'utilisant comme éventail pour dissiper au mieux l'érotisme de ses déboires mentaux, la tempe posée sur sa main libre reléguée au statut de repose-tête, son coude faisant office de pied. Il ne ressentait plus que la douce brise flattant ses cheveux, l'odeur du sang frais et une vive douleur à la cuisse, qui s'était voulue bouclier du sanctuaire des plaisirs. S'il était dommage de constater l'absence de ce joli brin de femme, garder un œil sur ses formes voluptueuses alors qu'elle mettait à bas ses ennemis ne s'en voulait pas moins déplaisant. Un style quelque peu plus bestial de ce que l'on attendrait habituellement d'un ninja, mais non dépourvu d'une certaine forme de poésie. Elle se voulait belle, même au milieu de la crasse que représentaient les bandits, sa compassion n'en ressortait que grandie, quoi que bien naïve.

Il n'avait souhaité les aider, par pure curiosité pour leurs styles respectifs. Si Shiro se voulait pragmatique, quoi que plus intéressé par son propre art que par la troupe ennemies, il en allait autrement de Kazumi, qui semblait juger préférable la vie à la mort. Dans un pays tel que l'Hinomoto, ce mode de pensée se voulait incroyablement naïf, gardant même un petit côté suicidaire. Il en allait de son style de vie, certes, mais d'autres enjeux se voulaient maîtres de la situation. Teruo se leva, lentement, le sai de Kazumi, qui pendait entre deux de ses doigts la seconde précédente, vint se figer au creux du cœur d'un des derniers bandits, final d'une course aérienne par projection. Après tout, les ninjas ne sont pas seuls maîtres de l'art du lancer d'arme, le jeune Shiro semblait également avoir voulu en faire la remarque quelques temps plus tôt, son arme parcourant toujours de long en large le cou de sa dernière victime. Affichant un fin sourire, le chef de guerre entama la marche, parcourant la distance qui le séparait de la cheffe ninja sous les yeux des derniers survivants. Il arracha le Yari du sol, avant d'achever la victime de Kazumi, d'une simple pression de la lame sur son cœur. La taille de cette nouvelle arme n'était pas sans lui rappeler la danse mortuaire de son seigneur, armé de sa naginata. Il ne ferait certainement pas aussi bien, mais il pouvait là s'abandonner à un nouveau style de combat. Peut importe la taille et la forme de ses griffes, un dragon n'en sera toujours que l'une des créatures les plus dangereuses au monde. Il fallait à présent le montrer de la meilleur manière qui soit.

D'un bond unique, en arrière, accompagné d'une pirouette par pur soucis de style, commença sa propre danse. Les feux du dragon ravivaient son âme, l'odeur du sang ranimait sa chair. Trop de temps s'était écoulé depuis son dernier combat, il ne saurait faire preuve de retenue aujourd'hui. D'un mouvement du poignée, la lance forma un large arc de cercle, la pointe fauchant les cordes vocales d'un ennemi au passage. Puis un petit moulinet, suivi d'un second, laissant Teruo jouer des mains avant d'abattre une nouvelle fois sa lame d'un mouvement plus violent, tranchant net le bras depuis l'épaule d'un nouveau bandit, puis tournant sur lui même, lui fauchant alors une jambe, légèrement au dessous du genoux. Un nouveau moulinet, puis la pointe de la lance perçant un nouveau cœur. Les rares survivants de l'assaut des dragons ne tardèrent pas à disparaître à l'horizon, la queue entre les jambes, elles mêmes engourdies par le long filet d'urine qui affluait sous l'effet de la peur. Ramassis de déchets qui ne devaient leur vie qu'au manque total d’intérêt qu'on pouvait leur porter. Délaissant la lance figée à la verticale, transperçant toujours sa dernière victime, Teruo s’avança à nouveau vers la cheffe ninja. Une fois à portée, d'un simple mouvement des jambes, il se retrouva dans son dos, avant de l'attraper par la taille, et porter ses lèvres au bout de son oreille, qu'il attrapa d'un gentil coup de dents.

  • Je peux comprendre l'attention que tu porte à la vie, mais attention à ne pas confondre compassion et naïveté. N'oublie pas où nous sommes, et ce que représentaient ces hommes. A deux pas d'ici travaillent paysans et civils innocents, qui ne disposent d'aucun savoir militaire. Un seul de ces bandits, si faible soit-il, garde le moyen de trancher l'un de nos protégés. Aucun ennemi ne mérite compassion sur le territoire Ryuuji, à moins que tu ne veuilles mettre à mal la réputation de notre seigneur, déjà malmenée par des sujets autrement plus importants.


Et déposa ses lèvres sur la nuque de Kazumi, sans autre forme de procès. Drôle de pêché mignon, user de son statut pour un sermon ne pouvant offrir contestation, alors que ses propres gestes se voulaient loin de refléter le sérieux de la situation. Il profitait ni plus ni moins de la situation pour épancher son envie de femme, la refermant davantage dans une situation dont elle n'aurait jamais le contrôle. Il releva finalement la tête, lâcha la cheffe ninja avant de rejoindre le rocher central, qui fit rapidement office de chaise. Il aurait à loisir de flirter avec Kazumi à l'avenir, loin de la présence de Shiro ou toute autre personne pouvant freiner le bon déroulement du plan. Il y aurait d'autres projets pour la journée, peut-être même arriverait-il à faire flancher la cheffe ninja avant la tombée de la nuit. Restait à faire bon usage de la paire de dragons qu'on lui proposait, une bande de bandits plus manchots que jamais ne saurait calmer son esprit guerrier, réveillé bien malgré lui.

  • Hmm … J'ai bien une petite mission à vous confier aujourd'hui, si vous avez un peu de temps. Niwa m'a demandé de m'en occuper, je ne suis, semblerait-il, pas assez actif ces derniers temps, et le conseil le presse de donner ma place à quelqu'un de « mieux placé », pour les citer. Pas que je tienne plus que ça à ma position, mais mettre à la tête des affaires militaire un gueux pas fichu de nouer correctement son hakama serait une insulte à la décision de notre précédent seigneur. Donc, j'ai un adversaire d'autant plus coriace à vous proposer, si vous souhaitez me suivre.


Peut-être était-ce du à leur présence, ou à quelconque phénomène ces derniers temps. Teruo n'était en rien avare de mots, aujourd'hui, pourtant adepte du silence par habitude. Le jeune Shiro frisait l'insolence à se révéler être si intéressant, quant à Kazumi … Tous imaginent sans peine à quoi il pouvait bien penser la concernant. Mais il est des habitudes qu'il garde en tous temps, comme le fait de se mettre en route sans attendre la moindre réponse des intéressés, délaissant son trône de pierre pour s'engouffrer dans la forêt, non sans récupérer deux sabres gisant à terre, accompagnés de leur fourreau. Armes de faible facture, mais qui tiendraient sûrement assez longtemps pour la mission qui les attendait. Il n'avait par ailleurs fait mention d'aucun détail de l'affaire à ses nouveaux protégés. Peut-être donnerait-il plus de détails au creux de la marche, après les quelques détails qui lui restait à régler.

  • J'ai enfin décidé de ce que je vais faire de vous. Uroko Shiro, que tu en sois content ou non, peu m'importe, j'aime ton style, dès que nous serons de retour, je m'occuperait exceptionnellement d'une tonne de paperasse pour faire de toi un chef de division. Tu es un samouraï doué, et les nouveaux devoirs qui s'accompagnent du titre te feront un os à ronger autrement plus intéressant que ta fascination pour ta propre mort. La clique mécontente derrière Niwa n'aura pas son mot à dire tant que je garderai le titre de Griffe du Dragon, même si je fais de toi par la même occasion mon disciple officiel. Non que je garde beaucoup d'arts martiaux à t'apprendre, mais t’entraîner avec quelqu'un comme moi te sera de beaucoup plus profitable que de te faire les dents sur des quilles du même niveau que les voleurs de tantôt. Tu as, et ce depuis longtemps, ta place au sein du clan, peu importe ce qui a pu se passer depuis la dernière fois que l'on s'est croisés. Si je dois à nouveau ressentir ton foutu pessimisme, je te livrerai à un travail tel que tu mourras de vieillesse bien avant d'avoir l'occasion de retoucher à ton sabre.


Bon dieu, quelle tirade. De mémoire d'homme, le chef de guerre n'aura que trop rarement glissé tel pavé dans une conversation, et en avait pourtant oublié sa fascination du jour, la cheffe ninja et son corps quasi parfait. Il jeta un œil derrière lui, se refusant à tout nouveau mot, laissant l’intéressée deviner son regard, si tant est qu'une telle chose se veut possible. « Je ferais de toi ma femme » se disait-il, imaginant quelconque lien télépathique dans ce jeu de regards. Quoi qu'à la vue du visage de Teruo, on pouvait tout aussi bien y lire « Tu vas devenir mon esclave de corps et d'esprit » ce qui pourrait se révéler être au moins aussi intéressant, à terme. Que la punition divine s'abatte, tout de même, si ses projets n'entraient pas en ligne de compte pour les perspectives d'avenir de la belle.

Ce fut une longue route, tant et si bien qu'ils ne tardèrent pas à border la frontière du territoire Ryuuji, théâtre des futures opérations. Un léger sentiment de culpabilité avait fait avouer la nature de ladite mission sur le chemin, un Yokai particulièrement costaud qui ne semblait vouloir s'en prendre qu'au clan dragon. Reste de l'armée vaincue il y a quelques temps ou simple engeance aimant le goût du sang dragon, qui pouvait savoir. Toujours est-il que Ryuuji Niwa ne voulait que son chef de guerre sur cette affaire, à lui seul moitié de l'équipe ayant mit un terme à l'attaque du gorille géant d'il y a quelques lunes. S'il s’avérait que ce Yokai là soit la relève, ils ne seraient pas trop de trois pour y mettre un terme définitif. Kazumi et Shiro pouvaient bien se substituer à leur seigneur pour cette fois, quand même même l'harmonie martiale se verrait peu comblée.

Un soupire vint couper le silence, alors qu'enfin ils tombaient nez à nez face à la bête. Trois bons mètres de haut, mais loin de l'aura que le général gorille savait déployer. Quelle coïncidence, cependant, que l'unique Yokai soit en réalité au nombre de trois. Trois grandes et puissantes créatures qui s'amusaient depuis des jours à couper les routes commerciales à grands coups d'attaques sanglantes. Pas de cérémonie, encore moins d'échange pour cette fois. Place à la force brute, à l'image du chef de guerre dégainant son sabre, et se jetant sans plus attendre sur son ennemi tout désigné, le monstre central.

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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyDim 14 Oct - 13:18

Le cycle avait été achevé. La cible décapitée chut piteusement sur le sol alors que le samouraï ressentait une aura ardente, comme l'appelant à un cinquième et dernier stade qu'il n'avait pas l'air de connaître pourtant. Frustration passagère, bien qu'intense, qui lui fit serrer les poings et exprimer sa rage par un cri de guerrier tel qu'on n'en avait plus entendu depuis les temps anciens. L'adrélaline dégringolait, aussi bien que son expression qui redevint peu à peu normale, quoiqu'exprimant une mine fatiguée, comme si le samouraï avait dépensé trop d'énergie. Son corps oscillait légèrement, comme s'il avait froid, alors qu'il marchait presque difficilement en direction de son sabre pour s'en emparer de nouveau ainsi se hâter de donner une coupe grâcieuse dans le vent afin d'expulser les dernières gouttes de sang qui perlaient sur sa lame. Rengainant, il prit soin de coulisser le plat de son katana le long de son pouce et de son index afin d'essuyer les dernières tâches et ainsi éviter d'émousser la lame. Son état de fatigue lui fit brusquement s'asseoir à terre, se laissant choir les fesses les premières, se serrant quelque peu contre lui-même pour calmer ses tremblements. On aurait dit, sur l'instant, une jeune fille frigorifiée, terrorisée. Son pouls, quant à lui, était digne d'une petite souris qui n'avait cessé de fuir les prédateurs ces dernières heures durant. Le mieux qu'il lui restait à faire était de contrôler sa respiration, au rythme régulier, afin de reprendre le dessus, tout simplement. De fait, il en ignorait complètement les excès de Teruo à l'égard de Kazumi. Il fallait dire que le jeune samouraï n'avait jamais véritablement été élevé avec l'amour d'une mère ces dernières années. Non. Il avait eu la vie dure, et son éducation sexuelle était presque inexistante, si bien qu'il ignorait toute attirance envers qui que ce soit. Mais peut-être était-ce ce fait qui faisait sa force, lui, le jeune prodige de dix-huit ans qui avait vaincu haut la main une demi-douzaine d'hommes plutôt rapprochés. S'en sortir sans égratignure aucune relevait de la science-fiction, et pourtant, privilégier la souplesse à la force s'avérait définitivement utile dans de tels cas. Enfin... Était-il vraiment indemne, alors qu'il finit par se relever difficilement, manquant de se rétamer une seconde fois. Voyant Teruo s'éloigner de la Kunoïchi pour rejoindre le rocher central, et sans vraisemblablement avoir prêté attention à ce qu'ils avaient pu se passer entre eux deux, Shiro reprenait lentement ses esprits, alors qu'il s'apprêtait à dégainer de nouveau son arme, espérant la pointer droit sur Kazumi et mettre les choses aux clair. Mais à peine eut-il dégainé ne serait-ce qu'un vingtième de sa lame que le chef de guerre engagea un discours alléchant à leur attention.

... Une mission. De la part du chef de guerre. Le samouraï soupira et rengaina docilement son sabre, non discrètement, pour bien faire comprendre qu'il avait la ferme intention de reporter cette entrevue plus tard, qu'importe si les deux autres entretenaient des relations intimes ou non. Il tourna alors les talons en direction de Teruo-sempai, s'approchant calmement pour mieux écouter les dires de son supérieur. Malgré cette indésirable sensation, il restait un samouraï au service, certes, de son seigneur, mais aussi bien de son chef de guerre, qu'il considérait comme son prédecesseur et ce peu importe son état. Ah, un autre ennemi. Et plus coriace ; il avait parlé sans ambages. Et bien qu'il disait clairement offrir, proposer de le suivre, il était évident qu'il s'agissait d'un ordre bien déguisé. Mais c'était plus motivant ainsi et, malgré tout, Shiro acquiesça d'un hochement de tête, fermant les yeux un court instant, et s'essuyant par la suite discrètement son front perlant de sueur. Il était en effet encore bouleversé par ce qu'il venait d'accomplir, par cette humiliation de Kazumi, aussi bien par le fait de combattre aux côtés du chef de guerre. C'en était beaucoup d'un coup. Mais un samouraï devait tenir le coup quelqu'en fussent les évènements et perturbations ; aussi Shiro, puisqu'il faisait partie de ceux-là, se mit à marcher aux côtés de son idôle, en prenant soin de s'éloigner de Kazumi de peur de devoir lui porter un coup assez mal placé pour considérer que cela soit du respect, chose dont elle n'avait pas nécessairement fait preuve en lui assénant un coup aussi humiliant quelques minutes plus tôt.

Son humeur sembla s'améliorer, aussi bien intérieurement qu'en apparence, lorsque Teruo lui expliqua sans aller par quatre chemins qu'il voulait contribuer à sa promotion au rang de chef d'escadron. Quoi de mieux pour flatter l'égo d'un samouraï comme Shiro ? Une chaleur ardente mêlée d'angoisse parcourut le jeune homme, tant il mourrait d'envie que cette démarche aboutisse que sa crainte admirative de Teruo-sempai s'intensifiait à l'idée de le décevoir. Et malgré ces écarts et son "pessimisme" comme l'avaient souligné ses deux camarades, il allait enfin avoir des responsabilités. En temps normal, l'enfant qu'il restait sauterait au plafond, d'un youpi, le poing brandit, prêt à aller payer sa tournée à l'auberge la plus proche. Mais là, c'en était tout autre. Le trio se rapprochait lentement de leurs futurs adversaire, dont le jeune Uroko ignorait encore l'incroyable acabit qu'ils pouvaient exhiber. Il considérait ceci, au fond de son coeur, comme la dernière étape pour prouver qu'il méritait bien plus que d'être un samouraï. Et même s'il recommençait à marcher normalement, s'il se sentait bien, si son pouls avait repris un rythme normal, il avait dépensé suffisament d'énergie pour devoir redoubler d'efforts pour les évènements à venir. En fait, même sans avoir la moindre idée de ce que seraient leurs adversaire, ou son adversaire simplement, prendre les paroles de Teruo-sempai à la légère était signe inéluctable de bêtise voire de folie pure. Certes il n'avait pas tout le temps ce sérieux et cette crédibilité qu'on pouvait accorder au seigneur Niwa, voire même à ce bon vieux moine Sanzo, mais quand il s'agissait de combat, les deux hommes étaient sur la même longueur d'ondes : ils savaient mesurer le danger des broutilles.

Et quel danger. Les trois dragons tombèrent nez à nez avec trois adversaires, dont l'un faisait presque deux fois la taille de leur chef de guerre. C'en était impressionnant et apeurant, si bien que le chef Reiya avait fermement montré son intention de se le farcir. C'en était fort rassurant et le samouraï aurait aimé assister à son tour à ces échanges armés. Une fine silhouette non dénudée d'imcompétence et d'esprit guerrier, tel un dragon prêt à déployer ses ailes pour voler au duel, faisant face à ce Yokai géant, paraissant comme invincible de premier abord... Voilà qui aurait pu être intéressant. Mais l'attention du jeune homme se focalisa sur un adversaire autre, faisant un peu plus que sa taille, avec un masque de démon affichant une expression de désespoir. Sa dégaine ne laissait aucun doute quant à son apparence. Même si ce n'était pas un véritable démon qui fut autrefois l'esprit d'une femme revenue des enfers pour se venger, il avait tout l'air d'un Hannya. Les deux adversaires se mirent à lentement s'éloigner pour laisser leur champ d'action suffisament libre pour ne pas entraver celui des deux autres adversaires, tandis qu'Hannya cogna à multiples reprises de ses deux poings suffisament fort pour intimider. Mais Shiro n'avait nullement peur lorsqu'il se savait aux côtés de ses camarades. Souriant en coin et fermant les yeux, il ôta lentement son fourreau dans laquelle reposait fièrement sa lame... pour les jeter suffisament loin, se mettant en garde de jujutsuka honorable, les mains bien en évidence et protégeant ses parties vitales.

.

« Je suis un samouraï, et souhaite me battre à armes égales avec toi, démon. Et cela ne m'empêchera pas de t'offrir une mort honorable. Prépare-toi. »

A ces paroles, les deux adversaires chargèrent, Hannya brandissant le poing, Shiro brandissant un simple tranchant de main. Même s'il s'agissait de céder en souplesse face à la force de l'ennemi - dans l'idée du jujutsu - ce n'était pas pour autant qu'il ne savait pas frapper fort, et aux bons endroits...


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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyDim 14 Oct - 14:38

Finalement, l’affrontement se termina par une réussite pour tout le monde. Chacun des combattants Ryuujis se trouvant dans la clairière fut vainqueur. Kazumi qui regardait encore en direction de la forêt n’affiche qu’un petit sourire pour montrer sa sérénité malgré la fuite des deux bandits. Récupérant son kaginawa, elle l’entoura de sorte à pouvoir le replacer dans sa sacoche qui se trouvait dans son dos. De plus, remarquant son sai si gentillement prêté à Teruo dans la poitrine d’un des bandits, elle ne tarda à le récupérer et d’un geste vif, à enlever le sang qui s’y trouvait dessus. Faisant tourner celui-ci autour de son index tel un revolver, elle le rangea près de sa hanche droite. Au final, le chef de guerre en avait eu besoin. D’ailleurs, en parlant du loup, alors que la jeune femme se retournait pour apercevoir ses deux camarades, la Griffe du dragon se retrouva trop rapidement derrière Kazumi. Entouré à la taille et sentant les dents de l’homme sur son oreille, elle ne fit qu’un geste de la tête pour retirer ces dernières. Sourcils froncés, elle ne pouvait s’empêcher de haïr les manières de cet homme. Il n’avait aucun romantisme, tout ce qu’il voulait, était de posséder ce qu’il désirait, en l’occurrence la chef ninja.

Tournant légèrement la tête afin de pouvoir croiser le regard de l’homme, ce dernier lui fit un sermon sur la vie et la mort et sur les risques à laisser ces bandits s’enfuir. Kazumi ne pu que sourire face à l’ignorance de son égal. Affichant un regard beaucoup plus fort, montrant en quelque sorte sa domination, la jeune femme lui répondit d’une voix plus rude.


« Je vois que vous ignorez réellement qui je suis. [Plisse légèrement les yeux] A l’heure qu’il est, ces deux pauvres bêtes ne doivent plus être de ce monde… »

Effectivement, le sourire qu’avait affiché Kazumi tout à l’heure en regardant la forêt était justifié : elle avait aperçu trois de ses subordonnés qui ne pouvaient s’empêcher de la suivre. Ces derniers avaient poursuivit les bandits afin de mettre un terme à leur vie. Sourire narquois sur le bord des lèvres, la kunoichi ne se laissa donc pas envahir par ce sentiment d’oppression que Teruo avait essayé de faire passer. Bientôt, ce dernier vint déposer un baiser dans le coup de la jeune femme. Surprise, elle fit en sorte de se dégager de là. Libérer de son étreinte, elle se retourna vers l’homme qui se dirigea comme si de rien n’était vers le rocher se trouvant au centre de la clairière. Le fixant avec noirceur, Kazumi se demandait bien à quoi il jouait, se doutant un peu de son but.

Laissant cela de côté pour le moment, elle rejoignit les deux hommes car oui, Shiro s’en était sorti avec brio lui aussi. Kazumi qui était venu de positionné près de ce dernier, attendait la moindre parole ou le moindre geste de la par du chef de guerre. Mais en réalité, ce fut le samurai qui prit l’initiative, du moins pour un bref instant. La kunoichi ressentit le bruit d’un sabre prêt à être dégainé. Tournant juste le regard vers son futur opposant, elle ne bougea pas d’un pouce. Pour être franche, elle se concentra plus sur les paroles de Teruo prononça. Un vrai roman de sa part : celui-ci relatait une ‘demande de mission’. Niwa-sama semblait avoir quelques doutes sur l’inactivité du chef de guerre. Bizarrement, cela n’étonnait en rien la jeune femme mais il est vrai qu’elle non plus ne voulait pas voir une personne n’ayant aucune réelle qualification à la place de Teruo. Bien que cela ne la concerne pas directement, elle pourrait voir son titre de chef ninja en danger.

Restant silencieuse, Kazumi approuvait la mission dont elle ferait bien sur partie. Sans attendre, les trois compagnons prirent la route, Teruo menant la marche suivie de près par son futur disciple, Shiro car une fois de plus, son égal prit la parole en faisant éloge du jeune samurai. Au vue de la réaction de Shiro, celui-ci était heureux. Il y avait de quoi. Lui qui avait subit tant de pression ces derniers temps, il lui fallait cette promotion. Kazumi en afficha un sourire de soutien. Après tout, elle voyait en le jeune homme un petit frère qu’elle n’avait jamais eu, bien que Toshi puisse très bien jouer le rôle mais les circonstances ont voulu qu’il devienne un ami proche de la demoiselle. Alors que l’atmosphère était décontractée, le regard de Teruo dans celui de Kazumi refroidit un peu les environs. Cette dernière soutient ce regard avec noirceur. Elle lui fit clairement comprendre qu’elle ne deviendrait jamais proche de lui, et encore moins être sa femme ou une idée de ce genre.

Bientôt, le petit groupe arriva à la frontière du territoire, de l’autre côté de la forêt. Kazumi eut comme une mauvaise sensation et surtout, elle pouvait sentir l’odeur néfaste du sang dans l’air. Cela ne faisait aucun doute, leur cible ne devait pas être loin. Et quand on parle du loup, on en voit la queue : un Yokai faisant deux fois la taille de la jeune femme fit son apparition. Reculant d’un pas pour ne pas se casser le coup, la jeune femme était sceptique. Un colosse comme celui-ci était une menace mais à eux trois, ils s’en sortiraient sûrement à terme. Afin s’il n’y avait pas d’inconvénients. Un nouveau visage, ou plutôt masque fit son apparition face à Shiro : un hannya. Du 2 contre 3, voila qui rendait plus difficile que prévu et ce n’était pas tout. C’était autour de la jeune femme de faire face à son adverse. Celui-ci était de bien plus petite taille que les deux autres. Dégainant son premier sai, elle remarqua que ce Yokai avait l’apparence d’un furet et, qui plus est, il n’était pas seul. Sortant de derrière lui deux formes similaires. Il n’y avait plus aucun doute aux yeux de la jeune femme : il s’agissait d’un Kamaitachi, un esprit faucheur. D’après les informations qu’elle avait à propos d’eux, ces petites créatures n’étaient d’une force monstrueuse, mais leur agilité et vitesse était bien supérieure. De plus, il s’agirait de créature ayant la réputation d’être les plus machiavéliques.

Cherchant dans sa sacoche, elle en sortit trois morceaux de métal qui ressemblait à des aiguilles mais beaucoup plus épaisse. Plaçant ces dernières entre ces doigts, elle resta fixe par la suite, attendant une attaque de son adversaire qui prirent une formation étrange, celle d’une roue…


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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyLun 15 Oct - 10:31

Sa dernière rencontre avec un Yokai n'aura pas été des plus pacifique, sorte de singe géant n'ayant pour seul désir que de réduire le village Ryuuji à néant. Bien que repoussée, l'attaque avait su faire du dégât, tant au village même qu'à ses habitants. Les hommes n'en savaient que trop peu sur les Yokai. Leur nombre, la puissance qu'ils peuvent atteindre ou encore la hiérarchie qui pouvait se mettre en place entre eux. Aucune archive, aucune réelle information sur eux ; ils ne sont qu'une toile de fond sur la carte de l'Hinomoto. A ce titre, difficile d'imaginer ce que pourrait donner le combat, son adversaire culminait sur trois mètres de haut, semblait s'être entiché de pièces d'armures en tous genres, et s'offrait un nodachi horriblement grand en guise d'arme. Déroutant, une créature dite du mal qui se voulait copier à sa façon le samouraï. De quoi glacer le sang de certain, le réchauffer pour d'autres, comme le chef de guerre dragon, dont le sourire se voulait particulièrement étiré alors qu'il bondissait sur son adversaire.

La différence de taille n'est pas grand handicap, en fin de compte. Les rouages du destin eurent vite fait d'attirer les géants sur le champ de bataille de Teruo, parfois sous forme de bêtes, parfois plus humanoïdes, comme à l'instant. Son propre style s'en était vu changé pour équilibrer dextérité, vitesse et force. Sans plus d'effort, il se voyait capable de trancher net aux endroits précis, ce qui lui serait certainement bénéfique cette fois, à moins que le Yokai n'en décide autrement et ne le tue par écrasement. Comme une dernière provocation, ce fut bien un écrasement que le chef de guerre tentait à présent, sa lame abattue de ses deux mains sur le sommet du crâne de son adversaire, qui n’eut aucune difficulté dans sa parade, aidé de son avant bras, et qui renvoyait déjà son arme de massacre le long du flanc de Teruo. Il posa le pied sur le torse de son adversaire, avant d'effectuer une pirouette arrière, l'entraînant au dessus de la lame ennemie, ramenant la sienne d'un nouveau vertical, de bas en haut, qui ne tarda pas à découper la coiffe de son nouvel ami.

Ce fut certainement la mauvaise idée de la journée. On pouvait toujours s'en douter de la part d'un yokai, mais le visage affreux qu'il arborait à présent tranchait net avec la beauté de Kazumi, quand bien même il semblait copier du mieux possible le faciès humain. Deux yeux, une bouche, un nez, même un semblant de barbe blanche. Devait-on en déduire pour autant que cette créature était vieille ? Peu d'importance, au final, le respect envers les aînés n'ayant pas court en ces lieux. Mais la simple idée de vieillesse en rajoutait sur le tableau. D'un côté une créature hybride humanoïde expérimentée, pourvue d'une armure complète, d'une arme titanesque et d'une soif de sang incroyable. De l'autre, un humain, tant de taille que d'épaules banal, qui n'avait pour seule armure qu'un haori posé sur ses épaules, qu'il jetait à présent à terre. Il gardait le choix de combattre à son envie, mais c'est bien face à un guerrier qu'il se tenait à présent. Aucun besoin de retenir ses coups ou de chercher la destruction par tous les moyens, l'affrontement se déroulerait dans les règles de l'Art. La griffe du dragon sortait à présent son deuxième sabre. Le second round pouvait débuter.

Les deux adversaire firent face au même moment, le premier d'un nouveau bond, le second par un fauchage en règle, loin devant lui. La créature n'avait rien à envier aux hommes sur le maniement du sabre, la suite de leur affrontement en ressortait plus belle que jamais, Teruo dansant de ses deux sabres, cherchant pour chaque coup la faille dans l'armure. En face se dressait ce monstre et son nodachi, qui semblait se rapprocher chaque fois un petit peu plus de son adversaire. Ne restait pour eux que le bruit de leurs sabres, jetés à corps perdu dans la bataille. D'un dernier mouvement, le second sabre du chef de guerre parvint à glisser le long du semblant de nez de son adversaire. Un mince filet de sang, violet, coulait à présent sur sa joue. Premier point pour le dragon, pourrai-on penser, si la lame de son adversaire ne lui avait pas entaillé le bras au même moment. Difficile de dire où la bête excellait le plus, elle n'avait jamais véritablement cherché le coup ultime, s'était contentée de suivre Teruo dans ses mouvements. Ou peut-être était-ce l'inverse, à ce stade de l'affrontement, aucun d'eux ne semblait véritablement prendre le moindre avantage. Les deux sabres du chef de guerre pouvaient toujours se jouer du nodachi adverse, l'armure déjouait toute tentative de blessure ensuite. La lenteur des coups adverses lui laissait tout juste le temps d'une esquive, d'une parade ou d'un nouvel assaut.

  • Tché. A ce train là on y est encore à la prochaine lune. Je suis ravi de constater l'efficacité dont vous savez faire preuve. J'imagine qu'il existe de vos semblables encore plus forts … Intéressant. Pour la peine, je vais te donner un nom. Kiki.


Ce n'était jamais que la vérité. Ces trois là se voulaient puissants, mais sans doute existait-il toute une bande de yokai d'autant plus puissants. Il fallait se rendre à l'évidence, deux comme celui ci lui vaudraient certainement un aller simple pour rejoindre le précédent seigneur Ryuuji, inutile d'imaginer ce qu'il adviendrait d'un affrontement avec un de ses pairs d'autant plus fort. Du haut de son statut de chef de guerre, il se voulait l'un des hommes les plus puissants de l'Hinomoto. Ce ne serait pourtant pas suffisant. La dernière bataille face à l'armée de yokais promettait des suites, plus intenses que jamais. A son niveau actuel, il n'aurait simplement aucune chance de faire front sans y perdre la vie, à moins qu'un étendard n'arrive à rallier les clans majeurs. Et encore, rien n'était joué. Pourtant, Teruo n'arrivait à effacer son sourire. La promesse de batailles épiques, d'un niveau bien supérieur à celle ci réjouissait son esprit guerrier. Le sang, qu'il soit écarlate ou violet, coulerait un jour à flots, et il se voyait déjà en première ligne. Comment, alors, un simple sbire comme son adversaire du jour pouvait le retenir plus que de raison ? Il servirait de tremplin. Le premier, non le dernier, tremplin vers la puissance, l'ultime, la consécration du guerrier. N'être qu'un des guerriers les plus fiables du pays n'était pas suffisant. Il devait être le plus fort, se dresser au dessus de tous. Pour l'heure, terrasser sans retenue Kiki, de toute sa rage.

Un sabre dans chaque main, une jambe légèrement en retrait, puis le début d'une course. Il n'avait plus aucun besoin de viser la tête ou le coup, il taillerait le corps de Kiki depuis le bas jusqu'à ce que sa tête arrive à portée. Dans un cri guerrier, il frappa, d'un second mouvement, il frappa à nouveau. Il pouvait lire les mouvements ennemis, à présent, et ne trouvait aucune difficulté à danser autour de sa lame de cauchemar, pour porter de nouveaux coups, faibles mais précis. De nouveaux jets de sang violâtre, alors que les cuisses et genoux de son adversaire se voyaient légèrement entaillés. Ça ne suffirait pas, mais au moins tenait-il le bon bout. Il se devait la victoire, sans quoi les deux jeunes dragons qu'il avait embarqué dans cette histoire ne tiendraient pas plus longtemps. De sa lame gauche il para le dernier coup de Kiki, repoussant le nodachi autant que sa propre lame. D'un mouvement des doigts, l'arme de sa main droite pivota, offrant la lame au revers de sa main. Dans un cri rauque, il glissa la pointe de son arme entre deux plaques d'armures, avant de l'y enfoncer jusqu'à la garde. Son ennemi recula de quelque pas, avant de poser un genou au sol, sa main portée jusqu'au sabre figé au travers de son épaule. L'affrontement voyait venir sa fin, de quelque manière que ce soit, mais ce dernier coup ne serait pas suffisant. Ramenant ses deux mains sur la poignée de son dernier sabre, Teruo se préparait déjà à la suite.
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyLun 15 Oct - 21:08

Une fois de plus, Shiro se retrouvait face à face avec un adversaire dont la distance se réduisait dangereusement, la rapidité étant de mise dans chacun des partis. Mais la rapidité d'un simple être humain, aussi endurant et olympique soit-il, ne vallait pas grand chose à celle d'un Yokai qui avait misé sur cette précieuse capacité. Il était d'une nécessité absolue pour le samouraï que de se mettre en position défensive, ne pouvant dès lors plus éviter les multiples frappes prêtes à surgir d'Hannya. Il fallait absolument les encaisser. Inspirant pour gonfler son hara, l'humain s'imaginait alors, une fois de plus, comme un arbre solide et robuste dont ses orteils pouvaient référer à des racines profondemment enfouies dans le sol, ses bras protégeant coûte que coûte son coeur et sa tête, encaissant multiple coups de poings non retenus et gémissant légèrement à chaque heurt. Mais il ne bougerait pas, il ne cèderait pas, malgré l'attaque éclaire que menait son opposant en direction de toutes parts. Non, sa force d'esprit était suffisament forte pour l'empêcher de lui causer quelque grave blessure. Au mieux il y aurait des contusions qui guériraient d'elle-même le mois durant... Enfin, toujours était-il qu'il était impossible au dragonneau de pouvoir placer la moindre attaque, trop occupé à parer et encaisser les coups de son adversaire. Mais lui qui se situait à l'élément terre, devrait bien passer à l'élément Eau tôt ou tard, aussi décida-t-il un infime instant d'abaisser sa défense pour espérer placer une frappe entre deux attaques adverses, mais il fut littéralement surpris non pas par une attaque qui l'eut pris de vitesse, mais à une possible erreur de perception. Le poing d'Hannya vint se loger dans la pomette droite du garçon, s'en suivit un coup sans retenue dans le plexus solaire du jeune Uroko, de quoi le faire planer quelques mètres plus loin, offrant quelques roulés boulés en spectacle, finissant sur le dos, yeux écarquillés, bouche grande ouverte, respirant comme une souris et incapable d'émettre le moindre son. L'adversaire ne montrait étrangement aucun signe de fierté. Il restait sur sa dernière position, le poing droit bien avancé - celui qui avait propulsé le samouraï d'une manière phénoménale. Quant à Shiro, dans sa paralysie momentanée, ne pouvait que tourner la tête vers la droite, observant son prédecesseur s'en sortir avec brio face à cette espèce de mastodonte sans âme.

... Ah ! Que penserait d'ailleurs la Griffe des Ryuujis si celle-ci venait à apprendre qu'un de ses ongles daignerait se casser aussi facilement ? Pensée qui, en un éclair, ramena Shiro sur pattes, d'un souple bond après avoir ponté sur le haut du dos. De son pouce, il essuya non tendrement le coin de sa lèvre pour en dégager une substance couleur rougeâtre carmin. Les coups qui eurent été portés n'étaient pas des plus tendres, et il était temps de lui rendre la monnaie de sa pièce pour cette deuxième manche - dire seconde releverait d'une absurdité grotesque, il faudrait plus d'un tour pour mettre à terre cette espèce de combattant Yokai, d'autant plus que Shiro n'était pas près de se laisser tuer par de simples attaques. Il avait eu l'habitude d'avoir reçu de telles injures de son maître pour l'endurcir, autrefois. De quoi lui forger une habitude quasi constante de forcer ses pectoraux pour limiter les dégâts, et par conséquent des réflêxes qui lui valurent cette fois de rester en vie. Mais en dépit de son ingéniosité, ce fut un répit moindre ; le Yokai en voulait encore plus, il avait soif de vengeance, et il fonçait, fonçait, pour attaquer toujours plus rapidement et toujours plus fort sur cette espèce de bloc de terre spirituel que s'imaginait le samouraï pour endurer cette nouvelle vague d'attaques brutales et irréfléchies. Et encore, le samouraï pensait pouvoir lire les trajectoires des coups, désirant réitérer sa tentative, abaissant sa garde une nouvelle fois dans l'espoir de lui porter un coup, mais... Encore un problème de perception. Les bras qu'il croyait voir distants se retrouvaient déjà dans sa pomette, dans sa tempe, et comme guise de bouquet final, un coup de pied joliment relevé en direction de son cou, fracassant presque ses mâchoires et projettant le garçon à deux, voire trois mètres de haut, jusqu'à le laisser atterrir à plat ventre après trois loopings. Shiro gisait dès lors sur le sol, inerte, évanoui. Respirait-il encore ? On ne le savait pas. Tout ce dont on pouvait observer, c'était ce Yokai qui cognait fièrement ses poings et faisait vaniteusement démonstration de frappes et acrobaties toutes aussi impressionnantes les unes que les autres, toujours dans le but d'humilier le jeune samouraï.

Mais il se passait autre chose. Shiro n'avait pas encore donné sa vie sur le champ de batail. Non. Quelque péripétie continuait, au plus profond de son esprit, de son subconscient. Il ne voyait que ténèbres et désolation, plat ventre sur le sol, incapable de faire le moindre mouvement. Et son énergie vitale semblait le quitter petit à petit, alors qu'au loin, cette lueur oscillait en amplitudes lumineuses, comme lui incitant à se rapprocher. Il rampa de toutes ses forces, voulant crier, expulser toute la frustration qui hantait son coeur tant son corps était douloureux. Mais ses cris étaient comme hapés par le vide, comme s'il se retrouvait dans le néant avec ce petit point blanc qui grandissait de plus plus. Il se dessinait progressivement une silhouette, comme la robe d'un moine, se tenant là, debout, s'avançant à son tour jusqu'aux pieds du jeune Uroko qui se sentait alors comme s'il n'avait que six ans, c'est-à-dire comme un corps d'enfant. Le personnage de blanc vêtu saisit l'enfant par le col, ce dernier affichant un air blasé et reconnaissant nulle autre aura que celle de son ancien maître, Chomei. Celui-ci laissa le bambin tomber sur des petites pattes, et se mit à tourner autour de lui.


« Tu vois. Tu vois ce que ça fait de jouer les durs, à vouloir prouver sa valeur par des excès d'équité. D'une, tu aurais dû garder son sabre. De deux, parce que tu es bien trop aveuglé à l'idée d'en mettre plein la vue à tes camarades, tu ne te focalises que sur cet aspect-là. Jeune homme, ce n'est pas le moment de plaisanter. Tu as engagé ce combat, tu dois t'y tenir. Ton heure n'est pas venue. Il faut juste que tu sondes son esprit par la force du tien. Ah... Si tu étais resté plus longtemps, peut-être que tu aurais appris des techniques de l'élément Ether... Mais ne regrettons rien ! De toute façon, tu dois survivre. Et nous nous retrouverons sur le champ de bataille, afin de déterminer lequel de nous deux méritera de vivre. Allez, p'tite tête, fais ce que je te dis et ce que je t'ai toujours répété depuis dix ans : meus ta conscience dans ton hara, pas dans ton cerveau. Et là, tu percevras le monde comme je le perçois, les infimes détails te paraîtront évidents, les leurres te sembleront grossiers comme des maisons... Ah, on m'appelle. Et c'est bien la dernière fois que je t'assiste, stupide apprenti. »

Retour à la réalité. Le soleil, la verdure, les cours d'eau, les oiseaux, tout revenait. Et même Hannya, cet adversaire qui n'avait de cesse de se mouvoir dans tous les sens, croyant dur comme fer à sa victoire... Jusqu'à ce qu'il aperçoive Uroko se tenir là, sur ses jambes, certes un peu frêles et engourdies, mais qui reprenaient vite leur forme. Une très mauvaise surprise pour le Yokai, tant il décida de mener une autre offensive toujours plus forte et plus rapide. Vite ! Le samouraï ne changea pas ses habitudes non plus, se protégeant de toute part, s'imaginant incarner la forme d'un avatar de Terre, dur comme un roc, téléportant sa concentration dans son hara, s'imaginant que tout son poids, toute sa force résidait ici. Naturellement, les paupières du jeune homme s'abaissaient, alors qu'il continuait d'encaisser les coups. Ceux-ci devenaient de plus en plus faibles. Il la ressentait, cette colère qu'éprouvait le démon à ne pas avoir pu mettre au tapis son adversaire si facilement. Il semblait même à Shiro qu'il pouvait bien mieux percevoir et anticiper les mouvements de Hannya. Ils étaient, certes, encore rapides, mais ils les ressentaient et prévoyait presque leurs destination. Jamais deux sans trois, le samouraï tenta une ultime fois de percer entre deux agressions, enlevant sa garde et comme se morphant, par la force de son esprit, de l'élément terre à l'élément eau. Très vite il fit preuve de gestes souples, ronds, harmonieux, et se laissa glisser le long de la frappe de son adversaire, d'un tai-sabaki, se retrouvant en un éclair dans le dos du Yokai. C'était presque trop simple. Mais le démon ne se laissa pas décontenancer. Il fit volte-face... Pour se recevoir un coup de coude non retenu de la part du samouraï qui, également, en un battement de cil, avait passé de l'état eau à l'état du feu. Et ce coup de coude représentait l'étincelle qui avait jailli tout à coup pour devenir flamme ardente. Mais il ne fallait pas perdre de temps, laisser son esprit exempt d'obnubilation néfaste, le dernier élément était à portée, son mental ne devait pas céder. Le démon basculait peu à peu en arrière, mais c'était l'occasion idéale de lui porter un ultime coup. Dans un dernier soupir, Shiro se retrouva en position de gigotaï, les genoux fortement fléchis, puis bondit de tout ses muscles pour administrer l'uppercut du siècle à son adversaire. Tel un mouvement aussi rapide que le vent et l'air, maîtrisé malgré le peu d'espace-temps dont il disposait pour l'exécuter et en prévoir les conséquences. Conséquences qui n'auraient rien de dramatiques puisque c'était un ennemi. Ennemi qui voltigeait au même titre que Shiro avait battifolé quelques minutes auparavant ; de même, avant de finir à plat vendre, chutant d'un son lourd.

Comme auparavant, la même sensation ardente envahie le jeune samouraï, ne pouvant qu'exprimer son aura débordante d'avoir accompli un cycle par un Kihai fortement vocalisé, comme déchiré par l'appel d'un cinquième élément dont il ne connaissait rien. C'en était troublant et déroutant mais, à contrario, le jeune homme se sentait puissant, léger, animé par sa simple force de l'esprit dont il avait sû faire preuve. C'en était délicieux. Il ne put s'empêcher par ailleurs d'adresser une révérence complice à ces deux camarades, leur promettant une tournée générale, survie et réussite à leur clan, qu'importe le pétrin dans lequel ils pourraient se trouver. Ceci pour les encourager et leur donner un peu de son karma guerrier. Enfin, malgré cette réussite écrasante, Hannya sembla également se remettre de cette attaque non tendre. Son masque était fissuré et à moitié brisé, et il n'apparaîssait pas des plus joyeux. De la fumée s'échappait de toute part de son corps, comme s'il allait chauffer ou exploser de rage. Et par la suite de frapper à multiples reprises contre ses propres poings, puis les tendant subitement en direction du sol pour faire émerger quatre longues griffes d'acier rétractiles sur chacun de ses poings, entre ses phallanges. Réaction qui fit doucement sourir le dragonneau, alors que tous deux chargeaient à nouveau à une vitesse encore plus accrues, l'un avec la ferme intention de trancher et découper, l'autre porté par le vent, bien décidé à sortir vainqueur de ce combat, tout autant.


Dernière édition par Uroko Shiro le Jeu 18 Oct - 19:47, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyJeu 18 Oct - 17:49

Observant du coin de l’œil ses camarades, Kazumi se rendit compte que les deux jeunes hommes étaient bien plus différents qu’elle. La rage qu’ils montraient pour le combat qui s’annonçait était aussi grande que leur honneur pour le clan du dragon. Teruo méritait bien son titre de Griffe du dragon alors que Shiro était tout aussi digne d’être le disciple de ce dernier. Leur force était plus grande que celle de la jeune femme. Elle, n’utilisait que des subterfuges pour compenser son manque de force. Au vue de son adversaire pour ce combat, cela ne sera pas un désavantage mais si elle avait dû affronter l’un des opposants de ses compagnons, elle aurait de grandes difficultés. Cela importé peu pour le moment, elle y repenserait dans de meilleures conditions.


Adressant à présent son regard sur les trois furets qui prirent l’apparence d’une faux, ces dernières ne tardèrent pas à foncer sur la demoiselle. Elle fut grandement surprise par la vitesse à laquelle ils se déplaçaient. Esquivant de justesse d’une impulsion sur le côté, elle fut néanmoins blesser au niveau de la joue ainsi que la jambe qui lui servit d’appui. Dans l’élan du saut, elle empoigna comme il se devait ses aiguilles. Lorsque le trio se sépara, la jeune femme en profita pour lancer ses armes de jets. Les créatures n’essayèrent pas d’esquiver et se prirent chacun une aiguille : l’un dans l’épaule, l’autre dans la cuisse et le dernier dans la poitrine. Les furets ne comprirent pas vraiment ce qu’ils leur arrivaient mais au vue du peu de douleur qu’ils ressentaient, ils laissèrent cela de côté et l’un d’entre eux fonça à nouveau sur la demoiselle. Sa vitesse était encore plus importante que lorsqu’ils étaient sous la forme d’une roue.

Lorsque le furet se trouva à hauteur de la demoiselle, il assigna un coup de faux horizontal rapide grâce à la vitesse accumulé par sa course. Kazumi sauta fin de passer au dessus de la lame. Une fois le pied à terre, elle s’empressa d’enchaîner avec une roue frontale. De ce fait, elle vint placer rapidement son talon sur le menton de la petite créature qui s’envola au vue de son poids. Kazumi prépara son sai fissuré quand les deux autres bêtes se ruèrent simultanément sur elle. Très synchronisé, ils levèrent tous les deux leur faux afin de venir abattre leur arme sur la demoiselle. Elle ne pu totalement éviter cette fois. Parant l’une des lames avec la partie ramifiée de son arme, Kazumi se prit la deuxième faux sur l’épaule. S’accroupissant afin que cette dernière ne s’enfonce pas entièrement, elle fit un saut en arrière afin de s’éloigner. Roulade arrière, puis redressement grâce à l’une de ses mains, la kunoichi se retrouva debout mais une main sur sa plaie. Heureusement, elle n’était pas très importante mais la douleur était quand même présente. 3 contre 1, il y avait clairement un désavantage. De plus, le trio était rapide, il fallait mettre un point d’égalité sur ce point. Fermant un instant les yeux, la jeune femme ressentit comme une grande aura l’envahir. Alors que les deux rescapés ramassèrent le troisième en vol, Kazumi rouvrit les yeux, ces derniers ayant prit une teinte jaunâtre. Elle lâcha sa plaie qui ne s’arrêta pas cependant de saigner mais elle pouvait à présent bouger comme elle le voulait.

Un nouvel assaut s’effectua : deux des trois adversaires partirent chacun d’un côté afin de prendre la demoiselle en sandwich alors que le dernier sauta de sorte à se retrouver au dessus d’elle. Elle ne se ferait pas avoir deux fois. Rangeant son sai et en exécutant un petit saut, Kazumi réussit à passer au dessus des coups horizontaux des deux furets. Se retournant en l’air, elle se réceptionna avec les mains et vint placer ses pieds perpendiculairement au reste de son corps. En jouant avec ses mains, elle mit un coup à la mâchoire ainsi qu’un coup dans les côtes des furets. Ces derniers à terre, elle se mit accroupi afin de se stabiliser et dégaina son sai qu’elle dressa au dessus de sa tête. Le furet sauteur qui était blessé à l’épaule ne comprit pas les prochaines secondes qui se déroulèrent.


« Rétablissement ! »

Dans un chuchotement, Kazumi prononça ses mots : la lame brisée du sai vint fusionner avec l’aiguille, qui est en réalité le bout de l’arme manquante. De se fait, le furet se retrouva empalé. D’un geste vif, la kunoichi vint trancher de part en part le corps de la créature. De ce fait, elle lança la dépouille du furet loin devant elle. Les deux autres se précipitèrent vers leur frère alors que la jeune femme garda quelques instants sa position de son attaque, bras droit placé devant son buste, main près des côtes gauche et sous le bras gauche de sorte à avoir la pointe du sai en direction opposé à son regard. Ce dernier était glacial, montrant toute la détermination qu’elle déchaîne durant ce combat.

Après ces minutes, la pointe du sai de la demoiselle se brisa et tomba à terre, se couvrant au passage du liquide pourpre qui se dégageait de son épaule. C’est à ce moment là que la jeune femme se rendit compte du peu de temps qui lui restait avant de s’évanouir. Elle devait en finir au plus vite. Sans attendre, elle se rua sur ses opposants. Malheureusement, la mort de leur frère ne leur plaisait pas vraiment, l’un des deux furets arrêta la lame de la jeune femme alors que l’autre enchaîna avec une attaque circulaire. La kunoichi eut le temps d’esquiver d’un salto arrière mais ce n’était pas terminé, le furet blessé à la poitrine lança sa faux comme on lance un boomerang. Surprise de voir une telle attaque, Kazumi trouva rapidement une solution en lançant à son tour son sai, pointe en avant. Certes, cela ne stoppa la faux mais elle dévia de sa trajectoire d’origine. La kunoichi se retrouva désarmé mais pas pour longtemps. S’empressant de récupérer son kaginawa dans sa sacoche, la jeune femme envoya le grappin sur la faux et d’un coup sec, fit venir à elle l’arme qu’elle prit en main, le manche le long de son bras, la face circulaire de la faux vers le bas et la pointe dirigé vers le haut. N’ayant jamais utilisé ce genre d’arme, cela serait l’occasion, cependant le furet ne semblait pas vraiment heureux et ne réfléchit pas un seul instant : il se précipita vers la jeune femme. Penchant l’arme de sorte à la prendre à deux mains, Kazumi se rua à son tour sur lui. A bonne distance, elle se stoppa nette, et utilisa la vitesse pour venir donner un coup horizontal mais l’animal était rapide. Il sauta et, les griffes les premières, se retrouva sur le corps de la demoiselle. Au passage, celui-ci semblait avoir les mêmes penchants que Teruo. Le furet s’était attardé sur les avantages de la jeune femme qui fut hors d’elle. Attrapant la bestiole par le col, elle le balança par terre de toutes ses forces avant de venir planter la faux dans le ventre. La créature agonisait mais Kazumi se concentra sur la dernière bête qui semblait calme malgré la mort de ses deux confrères.

Sentant un léger vertige, la kunoichi se laissa tomber le long du manche de la faux, un genou à terre. Se tenant la tête d’une main, elle sentit qu’il fallait vite en finir. Ramassant le bout de saï dans la poitrine du dernier yokai tué, la demoiselle se redressa comme elle le pouvait. Genoux légèrement pliés, pieds écartés, elle tenait difficilement debout. Observant son adversaire qui s’approcha d’un pas lent vers elle. Il ramassa au passage l’arme de la jeune femme et lui jeta à ses pieds. Devait-elle comprendre qu’il voulait la tuer de façon équitable ? Voila qui fit sourire la jeune femme. Une créature aussi machiavélique avait pitié d’elle. Quelle ironie ! Rangeant son kaginawa, elle prit l’arme à terre en main avant de prendre une position de combat. Le dernier assaut allait avoir lieu : sans attendre le furet prit sa faux avec ses deux petits pattes et se précipita sur Kazumi qui en fit de même de son côté…
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyLun 22 Oct - 15:44

Jamais il n'avait combattu en groupe de cette façon. Chacun s'était trouvé un adversaire à sa hauteur, mais la simple présence de ses deux subordonnés rendait la situation légèrement différente. A dire vrai, il n'avait jamais combattu de cette façon, lançant de temps en temps quelques regards aux autres spectacles, délaissant du même coup son propre fardeau. En y repensant, peut-être son adversaire du jour n'était pas à la hauteur. La concentration pure n'était pas au rendez-vous, et la difficulté ne se voulait au final que gêne, tant les protections ennemies étaient solides. Au delà de la défense, nulle peine. L'arme de Kiki était si grande qu'il peinait lui même à l'utiliser, la lenteur de ses mouvements permettait une lecture facile de son style de combat, ridiculisant de fait la fierté des deux combattants. Difficile de croire que le chef de guerre Ryuuji était rouillé au point de ne savoir achever son ennemi dans la seconde. Les derniers mois passés dans l'inaction la plus totale n'avaient su lui rendre service qu'en lui offrant l'occasion de cumuler le repos, tel un animal en hibernation. Restait à se réveiller pleinement, et couper des têtes comme au bon vieux temps, sans se poser de questions inutiles. Ces trois là n'étaient certainement qu'une avant garde, des sbires de créatures d'autant plus puissantes. Scénario cliché, sans aucun doute, mais tellement plus sympathique pour qui ne trouve son compte qu'au milieu du champ de bataille.

Son esprit guerrier brûlait, moins pour la piétaille à genoux face à lui que pour la possibilité de croiser toute une bande de guerriers dignes de ce nom. Un véritable feu de dragon qui prenait son cœur, à l'instant, alors que sa lame fendait les cieux, prête à achever la bleusaille offerte comme apéritif. Bleusaille qui n'offrait à présent aucune surprise, chargeant de toutes ses forces comme la stupide montagne de muscles qu'il était, offrant sa tête sur un plateau d'argent, bien trop proche du sol pour s'avérer inatteignable. Il ne regardait même plus son ennemi, alors que sa lame fauchait sa tête sans résistance à la base du cou. Le corps sans vie de la créature s'effondra au sol dans un bruit sourd, alors que sa tête roulait le long de la route, à quelques mètres de là. Le chef de guerre épongea les quelques gouttes violâtres sur sa joue d'un revers de la main, avant de planter son sabre dans le sol, remplaçant ainsi la tête manquante du Yokai défunt. Il ne laissait qu'une signature en guise de message. Le clan dragon ne saurait accepter plus d'insultes. Des moines aux paysans, en passant par l'armée du clan, chaque dragon ferait face à la menace Yokai, de tout son être. Un clan vassal n'est certainement pas un clan mort, il fallait le graver dans les annales de l'Hinomoto.

Il fit de son adversaire un siège, s'offrant son dos pour reposer son derrière, le regard lancé vers les deux combats restant. Shiro semblait s'être réveillé, comme son chef de guerre, alors que Kazumi oubliait la finesse pour le massacre simple. Des combats différents pour un spectacle varié, voilà qui savait lui plaire. Le résultat des affrontements se voulait tout aussi clair que le sien, restait à déterminer la manière dont les choses se déroulaient. Le genre de détail dont raffolait Teruo, le genre de petit chose qui sait construire un tout. Se cachant derrière un éventail à hauteur des yeux, ne lui restait qu'à attendre la fin des hostilités, tout en gravant chaque mouvement dans sa mémoire. Il comptait bien apprendre deux ou trois choses à Uroko Shiro dans un proche avenir, autant commencer par les bases, et lui apprendre ses propres faiblesses. Bien que Teruo soit lui même faible, peut-être réussirait-il à changer le clan dragon à l'aide de quelques pierres isolées. Le vent du changement s'était levé, il résonnerait bientôt au travers du pays entier. Sans être sur le devant de la scène, le clan Ryuuji aurait son rôle à jouer, par les simples actions des trois dragons présents autant que pour l'ensemble du reste du village. Cette histoire saurait être contée en temps utiles, ne restait qu'à rentrer au village et ainsi clore ce petit chapitre de leur histoire. Niwa serait certainement intéressé par la tournure des événements, lui qui aura su prendre à cœur dès le départ le problème nommé Yokai. Teruo poussa un dernier soupir, caché derrière son éventail. La surcharge de travail à venir pour son seigneur lui vaudrait également quelques charges supplémentaires, un ennui mortel à prévoir, à nouveau ...

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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyVen 26 Oct - 20:35

La perception de l'espace-temps n'était plus celle que l'on connaissait. Pouvait-on réellement parler de perception par ailleurs lorsqu'il s'agissait de ces deux adversaires, littéralement entraînés dans une danse quelque peu dangereuse, comme en symbiose, s'échangeant des coups aussitôts esquivés et contre-attaqués. L'on voyait une huitaines de traits se dessiner dans les airs, parfois droits, parfois se courbant, formant de belles paraboles, mais dont la trajectoire ne se perturbait pas. Le samouraï se mouvait en harmonie avec ces belles vagues de quatre griffes d'acier, les évitant sans effort aucun, comme porté au gré du vent, aussi léger et rapide que l'air. Hannya était rapide, Shiro était souple et agile, aussi avait-il l'heureuse faculté de lire les mouvements de son adversaire avant même que celui-ci ne les entreprenne. C'était une faculté intéressante dont il ressentait déjà les fondements avec son maître, et peut-être serait-ce un art à approfondir pour le maîtriser ensuite. Mais les coups devenaient plus rapides, et malgré cette acuité décuplée ainsi que cette sensation inouïe que celle de se sentir volatile avaient leur limite : les quatre entailles rougeâtres, bien parallèles, qui vinrent se dessiner sur le torse du dragonneau, confirmait l'implacable supériorité du Yokai. Un coup bref, rapide, net, qui fit le samouraï bondir en arrière histoire d'écarter temporairement le danger et de rétorquer ces quelques mots exempt de tendresse envers son ennemi.

« Je sais tout : tu as utilisé ces rayures sur ton bras pour me leurrer sur leur longueur, telle une illusion d'optique. C'est comme ça que tu as pu m'atteindre via tes frappes bien placées. C'est ingénieux, et à la fois déloyal que d'entreprendre une telle supercherie pour parvenir à bout de ses adversaires. Dois-je croire que je suis bien plus coriace que toi ? »

Il avait parlé avec détermination, audace, orgueil. A croire que le coup qui lui avait été porté n'avait fait qu'augmenter son adrénaline, l'effet complètement inverse de ce qui aurait pu être attendu. Un sourire presque malsain se dessinait sur les lèvres du samouraï, tandis que ses pupilles virèrent au même teint jaunâtre que celles de la Kunoïchi débordée par un trio de mustélidés maléfiques. Il se mettait de nouveau en garde. Hannya approchait encore, agitant ses griffes dans une même chorégraphie à laquelle Shiro s'adapta de nouveau, bougeant aussi bien sur les côtés que sur la verticale. C'en aurait été magnifique à voir si ça n'était pas aussi rapide. Ils durèrent assez de temps comme ça, jusqu'à ce que le samouraï cru pouvoir placer un coup alors qu'Hannya se trouvait sans défense, trop occupé à entreprendre une attaque. Son plexus était à découvert. Ni une, ni deux, Shiro se dit qu'il était temps d'en finir avec son ennemi. Il assouplit ses jambes pour mieux lancer sa force dans la frappe de son poing gauche, l'accompagnant, comme toujours, d'un Kiai bruyant... Pour finalement frapper dans le vide. L'ennemi s'était volatilisé, comme ça, sous une légère fumée. Pour se retrouver derrière à l'instant même et de lui asséner un coup sembable au précédent en travers de son dos, laissant le samouraï choir à quatre pattes, gémissant sous la douleur qui lui coupa nettement toute adrénaline. Mais ce fut cette fois son cerveau reptilien qui l'obligea à se rouler sur l'avant pour échapper à Hannya qui comptait bien en finir lui aussi. Par chance, alors qu'il évitait coute que coute les frappes diverses vers l'arrière, Shiro se dirigeait vers son sabre qu'il avait jeté dès le début du combat. Cette arme qui était restée sagement tapie sur la verdure, et qui d'ailleurs avait laissé une trace visible après en avoir relevé le fourreau, fut littéralement dégainée après saisie pour décrire un mouvement circulaire aléatoire et se heurter aux griffes d'acier du Yokai, repoussé de quelques mètres. Le coup avait été aussi puissant que l'instinct de survie du jeune Shiro, qui était dès lors tout essouflé et qui ressentait peu à peu l'épuisement. Mais il fallait tenir, pour l'honneur, pour... la vie. Mais... Tenait-il à la vie ? Enfin, il avait adopté une posture défensive, Hannya faisant de même. Tous deux furent immobiles un instant, comme s'il s'agissait d'un combat d'esprits, d'auras. Celle de Shiro était redevenu des plus normales après cette folle transe guerrière guidée par son kata. Celui de Hannya se prononçait moins qu'avant, comme s'il voulait empêcher Shiro de le lire. Tout simplement.

Quelques minutes s'écoulèrent, dans le silence le plus total - du moins, dans leur esprit - jusqu'à ce que le dragonneau, à la grande surprise de tous, prononça ces mots :


« Yokai, puis-je commencer le combat ? »

C'était la meilleure. Lui qui était presque à bout de force, qu'avait-il en réserve après tout ce qu'il avait été capable de montrer jusqu'à présent, démontrant la magnificence du wajutsu et de fait l'art de se battre à mains nues, ainsi que cette acuité surhumaine ? Que réservait-il ? L'on ne le savait pas bien, si ce n'est que c'était lui qui menait la danse, agitant son sabre çà et là. Hannya esquivait remarquablement bien les frappes de Shiro, si bien qu'il était impossible pour lui de placer une contre-attaque. Les rôles s'étaient inversés, et bientôt le Yokai serait suffisament essouflé pour laisser passer un revers de lame venant se loger de l'autre côté de son visage, explosant littéralement ce qui restait de son masque et le projettant en prime sur le côté. Mais le Yokai ne se laissa pas décontenancer, reprenant équilibre après s'être roulé dans son élan, pour venir attaquer Shiro de flanc. Grossière erreur, quand on sait que cette histoire d'illusion d'optique ne fonctionnait plus ; Shiro n'avait qu'intercalé sa lame entre les griffes du poing offensif de Hannya ; la pivotant sans douceur aucune pour briser les griffes rétractiles du démon et de lui asséner un revers de lame de sorte à lui entailler le ventre à l'horizontale. Tout était allé si vite, et il n'y avait plus d'autre issue possible. Pris de panique, Hannya retenta une attaque éclaire mêlée à des espèces de téléports pour se retrouver dans le dos de Shiro, pour lui asséner un coup de son unique poing encore pourvu de griffes... Mais le samouraï opérait, lui aussi, de la même manière. Il avait glissé son fourreau dans son dos, intercalé à son tour entre les griffes de son opposant. De même, il pivota franchement la gaine de son sabre piégée entre les armes d'Hannya pour les briser, avant d'asséner un coup de pied arrière sur la rotule de ce dernier.


Même si vous contournez le dragon, celui-ci peut encore se servir de sa queue pour vous démunir ; dès lors il peut de nouveau vous faire face avec un coup de patte bien placé. C'est sensiblement ce qui se produisit, après que le Yokai eût émit un cri de douleur et de basculer légèrement de sorte à se retrouver à genoux. Le samouraï ne s'était pas fait attendre, la lame de son sabre arrivant droit sur le coup de son adversaire pour la trancher d'un coup net, puissant, pourfendant la chair et les cartillages factices de Hannya. C'était fini, les deux êtres restaient immobiles un instant, tandis que le corps inerte du Yokai finit par céder au désequilibre pour ensuite choir piteusement sur le gazon. Shiro, lui, restait là, encore, dans cette posture finale qui ressemblait à celle de quelqu'un qui venait d'asséner un coup puissant, les jambes fléchies sur le sol, bref, comme la position de quelqu'un qui aurait dégainé son sabre pour entreprendre une coupe rapide et déterminée. Et, au fur et à mesure, cette position perdait de sa prestance et de sa stabilité. La douleur et l'épuisement avaient raison de Shiro, gagnaient chacun de ses membres. L'adrénaline n'était plus et il ne put que lâcher son arme avant de choir à plat ventre à son tour, inerte, le visage sans émotion ou presque, apercevant au loin un être de blanc vêtu à qui il tendait son bras le moins engourdi. Mais en vain. La personne fit demi-tour, l'air de rien, sans exprimer le moindre intérêt supplémentaire qu'il avait accordé tout le combat durant.

Ce fut le coup de grâce, qui se prononça comme un poque dans le myocarde du jeune Shiro. Et la consciende du dragonneau céda, son corps inanimé jonchant à côté du cadavre de son adversaire.
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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyDim 28 Oct - 6:55

La vitesse de déplacement des deux combattants était équitable sur cet assaut. Le contact des deux lames laissa échapper un scintillement bref. Les deux adversaires se regardèrent dans le blanc des yeux alors qu'ils essayaient de ne pas céder à la puissance de l'un et l'autre. Kazumi se servit de la force de son adversaire comme appui pour sauter par dessus lui. De ce fait, la furet était déséquilibrer vers l'avant. La kunoichi posa un pied à terre alors que l'autre vint immédiatement se diriger vers le visage de son opposant, celui-ci ripostant avec le plat de sa faux. Ce qui suit s'enchaîna ensuite très rapidement; peut de personne aurait réellement compris : Cette fois, ce fut la créature qui commença en repoussant le pied de la demoiselle et continua vers un coup de faux horizontal. Kazumi esquiva celle-ci en sautant par dessus la lame, jambe fléchit. Une fois les deux pieds à terre, elle enchaîna toujours au corps à corps avec un salto arrière, en s'aidant de ses mains. De ce fait, elle vint mettre deux coups de talons dans le menton du furet, mais seulement un atteint la cible. Sans attendre, elle empoigna son sai de toutes ses forces et se rua avec un appui sur l'ennemi légèrement dans les airs. La petite taille de son adversaire procurait à ce dernier un avantage car le coup de l'arme blanche ne l'atteint pas cette fois, il la contra en utilisant sa faux qu'il planta dans le sol pour pouvoir reprendre équilibre et ainsi se servir du manche comme contre. Ce n'était pas terminé pour Kazumi qui, même son arme contrée, se servit une nouvelle fois de son corps pour essayer de venir à bout de ce combat. D'un coup de pied circulaire droit, elle réussit à atteindre la tête du Yokai qui fit envoyé à quelques mètres de là, laissant sa faux planter dans le sol derrière lui.

A cet instant, le souffle de Kazumi était bien trop rapide pour le peu d'attaque qu'elle avait tenté de donner. Les vertiges se faisaient de plus en plus nombreux et sa vue commençait à se troubler davantage. Si elle n'en terminait pas avec le prochain coup, elle ne s'en sortirai pas. De plus, elle aperçu Teruo plus loin, posé à observer le combat de Shiro ainsi que le sien. Elle ne pouvait pas se laisser battre aujourd'hui, pas devant les yeux du chef de guerre. Cela l'humilierai. Serrant les dents et utilisant la rage qui bouillait en elle, elle appliqua une dernière fois sa capacité de la patte du loup afin de pouvoir en finir. Regardant son adversaire avec ses yeux dorés qu'elle arborait, la demoiselle n'attendit pas que la créature se relève pour l'assaillir. Prenant la faux dans sa main de libre, elle se précipita sur son adversaire : commençant par un coup de sai essayant de se planter dans la poitrine du furet, celui-ci l'esquiva en se décalant sur le côté. Cependant, c'était déjà terminé pour lui. Kazumi lâcha son arme personnel et tourna sur elle-même. De ce fait, elle utilisa la vitesse de rotation pour venir trancher dans un mouvement diagonal, de bas en haut, le Yokai avec la faux. Le temps semblait s'être ralenti alors que le dernier furet s'envolait et la kunoichi gardait la pose du mouvement. Les yeux de la jeune femme brillait plus que jamais à la lueur du jour laissant ainsi une dernière vision d'horreur à son adversaire, celle d'un grand dragon hurlant de toute son âme la rage qu'il contenait.

Le temps reprenant son cours, la chute de la créature fit voler quelques pétales de fleurs qui se trouvait la. En quelques secondes, la présence du Yokai n'était plus : il partit peu à peu dans un nuage de poussière qui fut transporté par la brise du vent. Les deux autres furet commencèrent eux aussi à disparaître. Entouré par le cadavre poussiéreux de ses adversaires, Kazumi regardait le ciel se voilait par le poussière. Elle semblait déconnecté du monde actuel, comme hypnotisé par le bleu cyan du ciel, le chant de la brise emportant l'âme du Yokai.
Ce fut autour de la faux de disparaître peu à peu. Lorsque celle-ci avait totalement quitté les mains de la demoiselle, celle-ci revint enfin à la réalité. Elle sentit comme un fort battement dans sa poitrine qui fit réveiller la blessure précédemment reçu. Se tenant l'épaule tout en serrant les deux, elle ne pu s'empêcher de se poser un genou à terre. La rage et l'envie de combattre avaient totalement pris le dessus sur la douleur durant le combat. Malheureusement, elle avait perdu beaucoup du liquide rouge qui se trouve en chaque être humain. Les fleurs ainsi que l'herbe s'étaient teintés de cette couleur, témoignant du massacre...

Essayant de trouver les dernières forces qui se trouvaient en elle, Kazumi se releva tant bien que mal, vacillant au moindre coup de vent trop violent. Équilibre repris, elle jeta un coup d'oeil sur ses camarades, l'un étant totalement bien remis de son combat, alors que Shiro se trouvait déjà au sol, sûrement mort de fatigue. Même lui s'en sortait mieux que la jeune femme. Au final, elle fit la seule à être réellement blessé. Elle en sourit. Peut être qu'il fallait qu'elle reprenne l'entraînement plus intensément. Un chef ninja se faisant avoir si facilement n'était peut être pas digne de ce titre. Quoi qu'il en soit, Kazumi afficha un dernier visage de soulagement, avant que sa vue ne se trouble et que la fatigue et la blessure ne prenne le dessous. Fermant les yeux, elle se laissa tomber en avant. Durant sa chute qu'elle cru durer une éternité, le visage de ses compagnons, Toshi, Usui ainsi que celui de son père défilèrent devant ses yeux. Leurs sourires étaient un émerveillement pour la demoiselle. Voir leurs visages alors qu'elle était sur le point de perdre conscience lui rappela pourquoi elle était devenu la dirigeante de son village.
Se laissant porter par ses sentiments, Kazumi perdit connaissance alors qu'elle terminait sa chute...


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MessageSujet: Re: Sous un Paradis de fleurs ~    Sous un Paradis de fleurs ~  EmptyDim 28 Oct - 9:22

- Ce n'est pas très gentil, ça, les jeunes.

Quelle douce musique que celle d'un vieux bonhomme rouspétant ses cadets. Pourtant, vieux, il ne l'était pas, du moins se voulait-il plus jeune que la belle Ninja, s'il s'écoutait. Mais la hiérarchie étant ce qu'elle est, se tenir au dessus des deux dragonneaux lui permettait ce rôle de vieillard désabusé. Les jeunes n'avaient aucune considérations pour leurs aînés, préféraient de loin combattre de toute la force de leur honneur plutôt que d'en finir rapidement, évitant ainsi au dernier membre encore debout de devoir les trimbaler de droite à gauche jusqu'à rentrer à la maison. Le clan dragon n'avait rien à envier aux autres, avant de partir. Mais dans l'instant, Teruo comprenait finalement leur position. Fort de la protection d'un Kami que l'on dit immortel, ils s'étaient vus plus orgueilleux, moins enclins à accepter la puissance d'autrui. Et d'autant plus aujourd'hui que les années passées, le clan Ryuuji se voulait incroyablement jeune. Niwa lui même ne comptait assez de printemps pour prétendre être très bon seigneur. Pourtant, il ne faisait jamais que ce qu'il pouvait, à l'instar de la majorité. Cette jeunesse éternelle leur avait coûté leur libre arbitre. Sous la tutelle du clan écarlate, peut-être arriveraient-ils à maturité plus facilement. C'était là toute l'étendue des pensées du chef de guerre, qui se débarrassait de toute inquiétude quant à ses subordonnés. Le clan gardait un peu de soucis à se faire avec des membres de cet acabit, mais au moins ne serait-il pas totalement délaissé à la faveur de l'ennemi si l'affrontement devait faire rage un jour. Les dragons n'étaient définitivement pas en voie de disparition.

Teruo délaissa la carcasse de son Yokai, posant pied à terre, avant de se débarrasser de son éventail, le lançant sur le côté d'un revers de la main sans le moindre remord. Il s'approcha de Kazumi, d'un pas lent, avant de poser ses doigts sur la plaie la plus profonde. A dire vrai, le manque de foi du chef de guerre vis-à-vis de Yomigami aura toujours fait en sorte de délaisser les pouvoirs offerts à l'ensemble du clan dragon. Il n'avait jamais prit la peine de réparer quoi que ce soit, et la présence de médecins et autres religieux bien plus qualifiés que lui au sein du clan le sauvait toujours de la moindre tentative. Il n'en restait pas moins le guerrier que l'on considérait comme étant le plus proche de la créature nommée dragon, tant par sa férocité que par son implacabilité au combat. En tant que tel, il aurait été irrespectueux de faire abstraction des arcanes fournies par pur soucis de manque de considération envers son dieu protecteur. Aussi, sa capacité à panser les blessures se voulait au moins aussi étendue que les médecins habituels, comme le démontrait le corps de la jeune femme, dont il ne restait de la plus sérieuse blessure qu'un filet de sang et une mince cicatrice qui disparaîtrait sans doutes avant son réveil. Mais, par manque d’expérience et d'expertise, il se voyait incapable de continuer le traitement sans s'épuiser davantage. Tout en grognant sur le fait qu'il doive en plus porter les deux jeunes gens au village, il se promettait d'emmener Sanzo à la prochaine bataille. Si l'ensemble du clan devait calquer le comportement de la jeune Ninja, sans doutes serait-il préférable d'emmener les moines en première ligne.

Kazumi d'abord, hissée sur son épaule droite sans grand effort, laissant sa tête inconsciente pendre jusqu'à son bassin. Puis vint le tour de Shiro, hissé à son tour, non sans plus d'efforts, avant de finalement parvenir à se remettre debout, les deux dragons perchés sur ses épaules. Par pur soucis de vengeance envers ces deux ingrats, il aura honteusement volé le katana du premier, qui pendait à présent à sa ceinture. Pour la seconde, il s'agissait de laisser choir une main sur son derrière, non sans profiter de quelques caresses du bout des doigts aux sommets intéressants. Restait à tourner les talons et à reprendre la marche jusqu'au village, où un fastidieux rapport l'attendait. Décidément, la journée ne se voulait remarquable que pour étoffer encore un petit peu plus ses relations. Le soir même, il pourrait attacher le nom de Kazumi à son carnet d'envies, alors que celui de Shiro deviendrait inextricablement lié à la hiérarchie du clan. Encore tant de chose à faire avant de rejoindre son futon et la douceur de sa couverture, c'en était plus que désespérant. Au moins son malheur fut-il quelque peu sauvé par un paysan de passage sur la route. Il aura fallu s'expliquer longuement avant de faire connaître son identité et ses intentions, mais au bout du compte, le vieil homme baissa sa fourche, non sans avoir crié au bandit sur toute la durée de l'explication. Prit de remords, il sera allé jusqu'à offrir sa brouette au chef de guerre, qui ne tarda pas à y entasser les corps immobiles de ses subordonnés. Voilà un problème réglé, alors qu'il continuait sa route, poussant la brouette où logeait ce qui s'apparentait à un couple de cadavres.

Quelques malheureuses rencontres auront suffi pour se faire à l'idée. Le chef de guerre Ryuuji devait avoir une tête de criminel, non rassurée par sa marchandise. Les quiproquos s'entassaient au même rythme que son humeur diminuait, devant aller jusqu'à couvrir la brouette de son haori. Ah, si Niwa pouvait voir ça, sans doute serait-il prit d'un fou rire non retenu, amenant de fait l'hilarité de l'ensemble de ses suivants. Teruo pouvait déjà voir la scène, lui accroupi, à tracer une spirale du bout de son doigt, accusé par le doigt d'un seigneur hilare, suivi par une brochette de bonhommes non au fait de l'ingéniosité de leur chef de guerre pour toutes territoires de torture. Cette simple pensée suffisait autant à l'humilier davantage qu'à lui donner un dernier vrai sourire, alors qu'enfin les murs du village se dessinaient devant lui. Il pouvait enfin se débarrasser de ce long soupir qui démangeait ses poumons, et plus d'en lâcher un nouveau alors qu'il abandonnait sa brouette au beau milieu de la rue principale du village, ne portant plus d’intérêt qu'à son haori qu'il reposait sur ses épaules, avant de prendre la route du palais. A défaut de déranger Niwa dans l'instant, sans doute écrira-t-il son rapport dans la soirée avant de le lui remettre en mains propres avant la tombée de la nuit. Restait quelques détails administratifs à régler, comme l'accession au siège de chef de division pour Uroko Shiro. Restait à savoir comment les soldats prendraient le fait qu'un homme plongé dans une brouette avec pour seule couverture la tempête de cheveux d'une Kunoichi devienne chef de division...
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