L'aube - si tant est que l'on puisse le nommer ainsi sur les terres du clan Usagite - s'était levé bien vite au gout de la Dame. A dire vrai, Noriko avait eu du mal à tomber dans les bras de Morphée, tant elle tournait dans ses draps à la recherche d'un sommeil bénéfique en vue d'une journée qui s'annonçait chargée. Réveillée aux aurores par l'une de ses servantes, la Dame Usagite fut fin prête alors que le "jour" venait à peine de pointer le bout de son nez. Avec tous ses préparatifs, et même ceux de la veille n'avaient pas étaient suffisants, elle arriva la dernière sur le lieu de rendez-vous, devant l'entrée de sa demeure. C'est là qu'elle pu voir la surprise sur le visage des deux hommes qui l'accompagneraient dans cette aventure. La surprise était le terme qui conviendrait le mieux. En effet, et afin de ne pas être facilement reconnaissable, Noriko s'était vêtue et coiffée comme un homme. Des vêtements de guerriers et les cheveux tirés en arrière, d'où s'échappaient quelques mèches d'ébène pour retomber le long de son visage pour aller se nicher dans son cou, elle paraissait tout autant belle que lorsqu'elle était dans ses habits féminins de grandes occasions. Belle, car la Dame semblait être encore plus inaccessible qu'à l'accoutumée avec ses traits plus sévères.

Elle annonça qu'elle était prête pour le voyage. Les chevaux qui avaient été préparés, attendaient presque impatients de faire une promenade. En s'approchant du plus clair d'entre eux, un à la robe grise claire, Noriko lui flatta l'encolure comme pour faire connaissance et le remercier de la laisser le monter. Tout le reste se déroula dans un silence poignant et suspicieux. La Dame enfourcha sa monture, après avoir bien vérifié que toutes ses armes - son tessen et ses aiguilles empoisonnées - étaient à leur place. Elle avait préféré porter l'éventail de fer au-dessus de la taille et caché sous son haori, tandis que ses aiguilles étaient rangées dans des brassards de cuir qu'elle avait mis sur les deux poignées et juste au-dessus de sa cheville droite. Les trois protagonistes trottaient du haut de leurs chevaux à travers la ville d'Usagi sans mot dire, ne souhaitant pas attirer l'attention sur eux. Un par un, sortant de l'ombre, d'autres cavaliers, qui constituaient l'escorte, se joignirent à eux dans un même silence pesant, pour se retrouver au nombre d'une vingtaine d'hommes et une femme bien dissimulée. Lorsque la voie fut plus large, Noriko se joignit aux côtés du Seigneur Nasaï, Mitsuo restant juste derrière eux afin de fermer la marche et de couvrir leurs arrières. Le son des sabots se tut soudainement au moment où ils arrivèrent à la sortie de la ville, gardée par des gardes qui saluèrent discrètement les seigneurs, car ils arrivaient sur un terrain végétal où l'herbe étouffait les bruits des pas. Toutefois, la Dame s'arrêta pour se retourner vers sa cité, une fois suffisant loin pour la voir dans sa globalité. La lune brillait toujours au-dessus d'elle comme pour si elle veillait sur ses habitants. Noriko pria le dieu Yumigami de lui accorder le souhait de revenir tous sains et saufs, et de protéger son clan en son absence.

En chemin, les langues se délièrent enfin, et ils purent discuter à loisir.
Songeuse, la Dame restait évasive dans ses phrases, ne se contentant que de répondre vaguement et de manière la plus courte possible, tout en essayant de rester polie. Car elle restait perplexe sur le bien de cette mission, ce que cela pourrait leur apporter, ce qu'ils allaient découvrir, ou encore, si elle eu raison de choisir de faire ce voyage avec eux. Peut-être s'était-elle trop précipitée en annonçant qu'elle irait également. Cela était trop tard de toute façon, mais Noriko ne cessait d'y penser malgré elle. Elle s'excusa auprès du Seigneur Nasaï pour son manque de conversation, et prétexta qu'elle avait passé une mauvaise nuit qui ne lui permit pas d'avoir le repos nécessaire, tout en ajoutant qu'elle allait pour le mieux.
Enfin, la troupe arriva au pied du village qui entourait le temple d'Ohama. La Dame Usagite demanda une halte avant d'aller plus loin, son Chef de guerre levant une main pour faire arrêter la marche.

~ Mitsuo, envoies deux de nos hommes en éclaireur annoncer notre visite. Nous prendrons du repos en attendant leur retour.

Tandis que les deux hommes désignés s'éloignaient au galop, Noriko mit pied à terre. Elle rêvait d'un thé parfumé et bien chaud, mais elle du s'en résigner, faute d'un lieu convenable et d'ingrédients nécessaires. Alors à la place, ses petites mains se glissèrent dans l'une des sacoches pour en ressortir une gourde d'eau et n'en bu qu'une gorgée, bien qu'elle aurait voulu la vider d'un trait. D'un revers délicat de l'index, elle essuya ses lèvres avant de s'adresser au Seigneur qui se trouvait non loin d'elle.

~ Ce sont les terres de votre enfance, n'est-ce pas ? Son regard, qui n'avait pas arrêté de fixer les habitations, se pencha sur son interlocuteur. A votre avis, comment allons-nous être accueillis ? Cela fait bien des années que je n'ai plus mis pied ici, et même si on dirait que rien n'a changé, j'ai l'impression que tout est différent...

Elle garda en secret sa dernière visite à Ohama. Noriko y était venue alors qu'elle était à peine majeure, afin de retrouver un homme tout aussi important qu'elle, si ce n'est plus. Ses souvenirs eurent le don de la rendre soudainement nostalgique, et inconsciemment, elle rêvait que revenir ici avec le même objectif. Mais même s'il n'était pas présent, quelque chose d'autre sur ce temple et sur ce village avaient changé, sans qu'elle puisse mettre le doigt dessus. Doucement, la Dame secoua la tête comme pour chasser ce mauvais pressentiment.

~ Ne prêtez pas attention à mes impressions. Comme je vous l'ai dit, cela fait bien longtemps que je ne suis pas venue, et puis le manque de sommeil sans doute...

~~L'aube de la Nuit
Yoru no Yoake~~

Une douce chaleur avait envahi la place forte des Usagi. Il fait bon vivre en cette fin de soirée, les cœurs se laissent aller, les corps aussi, car la place principale d'Usagi était devenu un lieu de fête en ce soir, les chants s'élevaient dans les cieux noirs de la nuit, les cris des enfants et les pas des danseurs résonnaient dans la cité. Pourtant, un homme en ce soir, n'a ni envie de chanter, ni envie de danser. Bien que la danse soit un hobbies pour lui, ce soir, il était d'une humeur massacrante. En tant que Chef de Guerre du clan, il veillait à la bonne santé des habitants et surtout de la Dame Noriko, maitresse de tout le clan, qui en ce soir, avait décidé d'entreprendre un voyage qui va surement s'avérer des plus dangereux.

Malgré les suppliques de son compagnon et ami, elle n'avait pas voulut en découdre, elle serait du voyage et peu importait les dangers. Elle était têtue, magnifiquement envoutante et pourtant si fragile. Mitsuo ne la connaissait que trop bien, elle jouait à merveille son rôle de bienfaitrice du clan, mais au fond d'elle-même, elle n'aspirait qu'à vivre une vie tranquille, de paix, sans contrainte et pouvoir enfin rejoindre l'homme qui occupait ses pensées.

Le jeune homme marchait en direction du temple, marmonnant un tas de paroles incompréhensibles, pestant de n'avoir pu la convaincre, mais jamais une parole ou ne serait-ce qu'une pensée contre sa Dame ne traversa le jeune chef de guerre. Il l'appréciait trop pour dire ou faire quoi que ce soit qui ne puisse faire du mal à la Dame du clan. Il arriva finalement si vite aux portes du grand temple dUsagi, qu'il en fut lui-même surpris. Une fois purifié, il enleva sa robe de guerrier et enfila une tenue plus simple, discrète qui rappelait étrangement la tenue des shinobis du clan. Il s'agenouilla devant l'icône des Usagite et attendit, méditant sur la rude journée qui s'annonçait.

Après quelques dizaines de minutes écoulées, il sentit une ombre bouger derrière lui. Il ne fit aucun geste, ne dégaina pas, respira profondément et en vint même à sourire.


Minato, je t'ai encore entendu...

Désolé maitre, je m'entraîne pourtant très durement. Mais vous semblez avoir une ouïe divine.

Ou c'est simplement que tu marches aussi bruyamment qu'une gazelle affolée. Rétorqua le jeune chef, un large sourire accroché à ses lèvres.

Vous êtes dur avec moi. Ajouta Minato, tout aussi souriant.

Minato Asakura, jeune Shinobi et élève de Mitsuo. L'Usagite avait pris l'enfant en pitié un soir de décembre. Jeune orphelin, il était promis à un destin terrible, c'est alors que le jeune chef de guerre avait sauvé ce petit, l'avait entrainé, choyé, grondé parfois, mais toujours aimé comme son propre petit frère. Il n'avait que 13 et pourtant, il était très doué, on le surnommé d'ailleurs le « Génie ».

Mitsuo avait fait venir son élève pour une bonne raison, il serait un renfort en plus pour la protection de la Dame. En plus d'être un shinobi talentueux, il était l'assistant du dresseur de chevaux, une couverture parfaite en somme. Le maitre et l'élève bavardèrent longuement sur le déroulement des possibles situations du lendemain, sur les imprévus, sur les possible stratégie. Il avait bien entendu déjà informé les samouraï et autres archers qui formeraient pendant ce trajet l'escorte du Seigneur Kobutama et de la Dame Usagite, mais il discutait avec Minato de certaine choses plus profonde, des fuites et retraite possible et de la seule mission dont devait s'acquitter le jeune homme en cas de drame, protéger à tout pris Noriko.

Deux heures passèrent avant que Minato ne doive partir pour préparer les chevaux du lendemain. Il salua son maitre et disparut dans la nuit. Mitsuo ne dormit pas ce soir-là, mais ne fut pas totalement éveillé non plus. Il se laissa emporter par un doux rêve de candeur et de paix. Il fut extirpé de ses songes par un moine au petit matin s'il m'est possible de le nommer ainsi. Le jeune chef de guerre s'activa pour rejoindre le point de rendez-vous. Il arriva le premier sur les lieux. Vérifia un à un les chevaux, leur cœur et leur santé. Il fut bientôt rejoint par Nasaï et enfin par la Dame.

Elle était coiffée comme un homme, habillé de manière à ce que personne ne puisse la reconnaître et avait soigneusement dissimulé son arsenal. Bien qu'aveugle, le jeune homme sentit l'odeur ainsi que l'aura de sa maitresse avaient changé. Elle était calme et sereine, mais semblait inquiètes d'abandonner la cité, ne serait-ce que pour une durée aussi courte. Mitsuo souffla une dernière fois, ce qu'elle pouvait être têtu.

Le Seigneur et la Dame conversèrent pendant le voyage pendant que Mitsuo chevauchait à l'arrière, repassant sans cesse les moindres détails dans sa tête. Sur ce que serait leur adversaire, sur leur faille, sur la façon de les combattre, il craignait que les hommes ne panique, ne comprenne pas, prenne peur devant une telle abomination de la nature. Heureusement, Minato, parfaitement déguisé pour l'occasion en simple palefrenier, chevauchait à ses côtés, le rassurant et l'amusant de par sa présence.

Le Voyage se déroula sans encombre et la plénitude avait envahi les lieux, en même temps que le soleil n'était revenu sur ses terres. La rude chaleur de la boule de feu avait frappé les hommes, habituait à la douceur de la nuit. Il faisait bon vivre au soleil et le temple d'Ohama était maintenant en vue, enfin, par pour tout le monde.

Après un ordre direct, deux samouraïs partirent annoncer notre venu pendant que le reste de la troupe se revigorait en eau et en une collation rapide, mais réparatrice. Minato fit boire les chevaux, leur parla et s'autorisa à chanter une berceuse propre au clan de la Lune.

Mitsuo avait rejoint discrètement Noriko et le Seigneur Kobutama qui conversaient librement de souvenir nostalgique. Nasaï avait passé son enfance en ces lieux et Noriko avaient gardé de ce temple une forte nostalgie amoureuse. C'était un temple connu de tout l'Hinmoto pour sa sagesse et son calme. C'était la place forte de la culture et du savoir et les moines qui vivaient ici étaient des gens réfléchit, mais aussi très doué sur l'art de faire la guerre. Mitsuo avait lui-même apprit de leur savoir sur la guerre, sur les stratégies et sur les antiques batailles.

Le Seigneur Nasaï annonça qu'il voulait se rendre au temple. La réaction du jeune homme fut immédiate.


Je vous accompagne Seigneur.
Il tourna la tête vers Noriko, puis vers Minato qui se rapprocha de la Dame instinctivement. Mitsuo se posta derrière le maitre des Kobutama et pris son rythme... Lent, pensif, attentif, un pas de guerrier en somme.

Ils arrivèrent à l'entrée du temple...

Les toits du petit village et du temple d'Ohama s'élevaient, inlassablement et imperturbablement, parmi une végétation dense et variée. Il était encore très tôt, et le soleil commençait à peine à faire percer ses rayons à travers les quelques nuages à l'est, ces derniers parsemant par endroit le bleu du ciel comme de fins voiles de soie, émergeant lentement depuis les collines verdoyantes. Peut-être étaient-ils à ce moment-là trop loin des habitations pour pouvoir entendre l'effervescence d'une ville au réveil. Quoiqu'il en soit, le Seigneur Kobutama Nasaï prit l'initiative de prendre les devants et s'avança vers le temple qui se différenciait du reste du village par sa beauté et son isolement.

Il est vrai que la Dame avait déjà pu noter l'impatience de la jeunesse chez lui, toutefois elle-même trouvait l'attente insupportable. Ce fut tout naturellement alors qu'elle approuva sa décision d'un hochement de tête avant de donner l'ordre d'avancer. Elle remarqua que son ami de toujours se posta aux arrières du Seigneur, tandis que la personne, qu'elle avait tantôt pris pour un simple palefrenier se rapprocha d'elle à hauteur respectable. Noriko sentit le sang lui montait à la tête ; elle allait dire à Mitsuo que son devoir était de s'assurer de la vie de sa Dame, et non pas de la confier à un palefrenier quelconque. Elle se ravisa toutefois, jugeant que la situation n'était pas des plus appropriée et par respect pour le Seigneur Nasaï, mais se jura intérieurement qu'elle aura une vive discussion avec lui à ce sujet.

La Dame confia la garde et le soin des cheveux à l'un des guerriers qui les accompagnait, lui disant de les faire suffisamment reposer dans le cas où ils devraient repartir sous peu. Lui et les quadrupèdes restèrent donc près d'une bâtisse qui semblait être à l'abandon, tandis que les autres poursuivirent leur route vers la grande double porte qui gardait l'entrée du célèbre temple. Noriko se complaisait à admirer les sculptures qui ornaient la façade, pendant que Mitsuo annonça leur venue à l'un des moines qui vint à leur rencontre. La jeune femme continuait à scruter le mur, semblant fascinée par une telle œuvre qui résistait à l'assaut du temps et des intempéries. Et même si cela pouvait faire croire qu'elle n'était qu'une Dame hautaine, indésireuse de regarder les gens en face, en réalité ce fut tout autre ; car elle écoutait attentivement la conversation.

Et elle eut raison, et de toute façon, le moine ne sembla même pas remarquer sa présence, à tel point elle se fondait parmi les autres hommes. Les formalités d'usage furent écourtées, le vieux moines aux tempes grisonnantes semblait nerveux et pressé de se débarrasser de ces visiteurs inopportuns, si bien qu'il ne les invita même pas à entrer afin de se rafraichir. Il fut un temps où Ohama accueillait tous voyageurs, à la recherche d'un abri ou en quête de spiritualité, et à vrai dire elle-même avait pu en profiter une fois ou deux.

Enfin, la Dame remarqua l'origine de ce pressentiment qu'elle avait tantôt ressentit.
Le petit village d'à côté et le temple lui-même étaient d'un calme morbide, alors que Noriko les avait connus beaucoup plus actifs, bruyants, en bref : vivants. Elle se rapprocha discrètement du Seigneur Nasaï afin de pouvoir lui parler tout bas, de sorte à ce que lui seul - et Mitsuo tant bien qu'elle connaissait l'étendue de son ouïe - pouvait entendre :

~ Peut-être pourriez-vous faire parler cet homme plus aisément. Je vous en prie, cherchez à savoir ce qu'on nous cache et à attirer son attention.

Tous trois avaient pu remarquer sans grande peine que, visiblement, le vieux moine ne désirait absolument pas à ce qu'ils entrent. Toutefois, son air nerveux et son intonation sincère quand il présenta ses excuses au Chef de guerre pu faire comprendre à Noriko qu'il tentait de dissimuler quelque chose et qu'on le lui avait imposé. Usant du Pouvoir Divin du Cristal de son clan, la Dame se dédoubla en laissant un faux moi continuer à contempler innocemment les façades, tandis qu'elle-même se hissait à l'arrière où elle espérait trouver une porte dérobée qui lui permettrait d'entrer dans l'enceinte. Un peu par chance, elle tomba dessus alors qu'elle déplaçait les feuillages d'un petit érable afin de pouvoir passer. La porte, simplement faite de bois mais qui avait l'air d'être bien solide, avait été barricadée de l'extérieur, de telle sorte que personne ne puisse en sortir. Quand Noriko fit un mouvement afin de commencer à déblayer le passage, le palefrenier de tout à l'heure passa devant elle et entreprit de le faire à sa place. Silencieusement, il dégagea la porte en prenant soin de ne faire aucun bruit, tandis qu'elle regardait aux alentours afin de constater s'ils avaient été suivis ou vus. « Je n'aime pas me prendre pour un vulgaire brigand, mais puisque nous n'avons guère le choix... » Ce fut sur cette pensée qu'elle passa la porte, suivant le palefrenier qui ouvrait le pas.

L'intérieur était plongé dans une obscure presque totale, tant bien qu'elle eut du mal à prendre ses repères ou à savoir où elle pouvait se trouver en ce moment même. Elle se cogna contre le palefrenier et faillit trébucher. Le contact brutal et à la fois réconfortant de la peau de l'homme qui l'accompagnait la fit toutefois sursauter. Son cœur battait à présent tellement fort qu'on aurait dit qu'il aurait voulu transpercer sa cage thoracique. Car Noriko ne s'était pu empêcher de lâcher un cri de surprise, pourtant très faible, mais qui dans un silence absolu faisait écho.

Si au moins elle pouvait voir où ils se trouvaient, et surtout savoir ce qui provoquait chez elle ce malaise insupportable depuis qu'ils avaient franchi le seuil ...

Elle avait entendu des pas, puis un grincement. La porte qui s'entrouvrit avait laissé passer un fin filet de lumière, sous lequel elle avait pu distinguer deux individus entrer dans son repère. Tapie dans l'obscurité, ses yeux perçants lui permettaient d'y voir comme en une nuit de pleine lune ; dans des nuances de gris.

Elle entendu le cri aigüe de la femme. Comme si cela avait été un signal, une bougie s'embrasa comme par enchantement en une flamme bleutée. L'atmosphère se fit soudain plus lourd, plus inquiétant. L'unique source de lumière éclaircit une partie de l'enceinte du temple, une grande pièce dans laquelle s'élevaient quatre poutres de cèdre, celles-ci se dressant aux angles d'un carré surélevé.
Mais la lumière permit également de constater l'ampleur d'une scène morbide. Les écrans de papier où avait été peints des paysages où figuraient des grues en plein vol, étaient à présent tachés de sang par endroit, en de grosses éclaboussures.
Puis, autour du fameux carré, gisaient là des corps inertes de moines et de prêtresses dans des faciès de surprise et de peur qu'ils purent ressentir face à la mort. Plus près du centre néanmoins, se trouvait un autre corps qui, celui-ci, n'avait rien d'humain. Ce corps ressemblait comme un jumeau à celui qu'avait ramené Mitsuo Usagite dans son Clan. La différence notable était qu'il portait un haori sur lequel figurait le blason des Hitsujide. Mais pour quelle raison ?

Alors que vous cherchez la réponse, une deuxième bougie s'alluma d'une flamme également bleue, cette fois au centre du carré. Au milieu d'une mare de sang, se tenait assise une petite fille. Vous ne pouvez pas clairement distinguer son visage, mais vous ressentez chez elle quelque chose que vous n'avez jamais ressenti auparavant ; une innocence emplie de malice. Elle donne envie d'être cajolée, d'être traitée comme une poupée fragile, mais vos sens vous disent de ne pas vous y fier, et ce, même si sa voix était l'innocence et la pureté incarnées :


On joue ?

Bande Son

~~Aku no kongen
La source du mal~~

Une bien étrange journée avait débuté. Bien que leur voyage ai pu semblait normalement monotone, l'atmosphère que le jeune chef de guerre ressentait près du temple n'avait rien d'ordinaire. Quelle était cette étrange impression. Une aura, si infime soit elle semblait émaner des profondeurs du temple, une aura aussi peu banale que le moine qui se présenta à la petite troupe réunis en ces lieux. Noriko jeta un coup d'œil à Mitsuo qui perçut son regard et une sorte de rancœur qu'elle n'exprima pas avec des mots, bien qu'ils soient complètement inutiles entre les deux jeunes gens. Le moine s'approchait, seul... Un cortège d'accueil bien mince pour un seigneur, qui plus est ayant passé pas mal de temps en ces lieux reculé, emplit d'une sérénité peu commune.

Mais quelque chose n'allait pas dans le comportement, dans les termes employés et surtout dans l'aura que dégagé le moine, d'habitude si serein, les serviteurs des dieux arbore un calme apaisant, une aura douce, digne d'un état constant de méditation, mais pas cet homme. A cela se posait un problème, voir même deux. Soit le moine n'était pas ce qu'il prétendait et Ohama avait sombré à une invasion, soit il s'était passé quelque chose de grave en ce lieu de paix.

Pas besoin d'être aveugle pour comprendre cela, mais aucun des deux nobles ne fit de commentaire sur son apparence, il devait donc être moine, ce qui voulait dire que quelque chose n'allait pas. Noriko baissa la voix pendant que le moine, très nerveux, lancé les salutations qui conviennent au Seigneur Nasaï et au chef de guerre. Ses derniers mots le troublèrent, détourner son attention ?! Mais avant qu'il n'ai pu réagir. Noriko usa de ses pouvoirs de la nuit pour ce dédoubler, puis pour se rendre invisible. Personne en ces lieux n'aurait pu détecter sa présence, mais Mitsuo, qui ne pouvait plus se fier à ses yeux « regarda » la dame s'éloigner. Quelle imprudence !

Il détestait lorsqu'elle agissait ainsi, bien que souveraine, son esprit d'aventure et plein de curiosité l'emportait sur le reste et parfois, cela plongeait son acolyte dans des situations aussi coquasse que dangereuse, pour elle. Nasaï s'inclina et le moine lui rendit sa courbette, pendant que Mitsuo fit signe à Minato de rejoindre la dame, le jeune garçon connaissait sa mission et l'avait accepté et bien qu'il fut l'un des plus grands génie du combat toute génération confondus, Mitsuo ne fut pas tranquille pendant son entrevus avec le moine.

Les hommes d'Usagi sortirent quelques offrandes en l'honneur de l'Illuminé, mais devant l'insistance du moine, ils se résignèrent à laissait les paquets sur les chevaux. L'impolitesse, les cachotteries et le ton employé par le moine était sans borne. Tetsuo était son nom. Après les salutations d'usage, sans même prendre une position plus formel aux discutions, Tetsuo les pressa de quitter les lieux, bien qu'il y mit quelques formes, Mitsuo commençait à s'impatienter, tandis que Nasaï dégageait un mélange d'exaspération et d'inquiétude.

Malgré toute la bonne volonté et le savoir faire oratoire du jeune homme, le moine ne céda pas et ne divulgua pas un mot sur les évènements qui c'était produit, pire, il niait qu'il se soit passé quoique se soit. Il sentait la peur, transpirait abondamment et bafouillait. Les hommes d'Usagi étaient déjà intrigués par le comportement du serviteur des dieux, conscient, comme tous, que le naturel n'était pas présent en cet homme. Ils s'avancèrent un peu plus pour tendre l'oreille et chacun d'entre eux resta aux aguets, les muscles bandés, près à dégainer.

Mitsuo essayait tant bien que mal de suivre le parcours de Noriko, son aura s'éloignait de plus en plus et il ne distinguait aucune parole. Minato l'avait rejoint et devancé dans son parcours, il fut légèrement rassurait, mais rien n'entravait leur passage et rien ne semblait indiquer une quelconque activité humaine. Le second « moi » de Noriko était toujours présent. Il admirait son savoir faire au niveau des dons, elle était très habile pour dissimuler sa présence et son dédoublement était presque l'égal des maitres de la nuit. N'en pouvant plus, le jeune chef de guerre interrompit le moine:


Arrêtez Testuo ! Dites-nous une fois pour toute, ce qui se passe i...

Il fut coupé dans son élan. Il venait d'entendre ce que lui seul aurait pu distinguer, sa dame, le maitre d'Usagi venait de pousser un cri et il distingua bientôt plus clairement une aura malsaine autour de Minato et de Noriko. L'ombre de dame Usagite venait de s'évaporer, signe d'une rupture psychique. Le jeune homme s'élança vers le temple, sans faire attention aux cris du moine. Il se tourna vers l'assistance:


Seigneur suivez-moi, il s'est passé quelque chose ! Vous autres, faite le taire et attachez le, restez sur vos gardes et aux moindres signes alarmant, rejoignez-nous !

Bien que la situation paraissait déjà alarmante, surtout que les hommes connaissaient l'acuité des sens de leur leader. Mitsuo courait vers le temple, sans se retourner, il sentait Nasaï sur ses talons, mais continuait de courir vers le lieu du cri. Plus il avançait, plus l'aura maléfique grandissait. Jamais auparavant il n'avait ressenti ce genre d'émanation, même ce chien de Toragi, aussi machiavélique soit-il n'avait jamais, au sein de la bataille, laissait émaner une telle violence. Quoi quant fut le possesseur, il n'était apparemment pas humain.

Il trouva rapidement une entrée dans la muraille du temple, qui avait été tantôt déblayée. Il entra dans la pièce, le souffle court. Noriko et Minato se trouvait devant lui, il fit deux pas en avant pour se positionner en défenseur. Il ne se préoccupait plus du seigneur cornu. Dans un souffle puissant, les bougies aux alentours s'allumèrent et tout les êtres présents ne purent qu'étouffer un cri d'effrois. L'odeur de la mort régnait dans cette pièce. Le sang, la sueur et l'urine venait se mêler pour former une atmosphère dès plus répugnante. Le pire des massacres avait eu lieu ici. La réponse aux questions posé à Tetsuo volèrent dans la pièce. Les moines avaient été massacré, la plupart des corps gisaient sans vie, écorché, démembré dans un tableau morbide effrayant. Lorsqu'enfin, la pièce fut totalement éclairée, tout parut plus obscur que jamais.

Ce qui semblait être un « Yokai » gisait au milieu des saints, en plus de son apparence, il arborait l'insigne du clan Hitsujide. Une rage bouillonnante envahit le jeune chef, un piège. Quel complot avait encore mijoté ses vicieux béliers ?! Il n'eut pas le temps de s'interroger plus longtemps, car bientôt, même respirer lui parut douloureux. La source de l'aura, la source de tout ce mal, de cette tuerie, de son désarroi se trouvait devant lui. Sa présence obscur, maléfique avait envahi toute la pièce et prenait à la gorge toute forme de vie. Une petite fille, quelle être des enfers pouvaient avoir pris l'apparence d'une petite fille.


On joue ?

Mitsuo agit sur-le-champ, il tourna la tête vers son apprenti si bien que maitre et élèves agirent de concert. Chacun d'eux pris un angle différent, sortirent leur Kusarigama et se lancèrent à l'assaut. (Le Kusarigama est une sorte de couteau attaché au bout d'une longue chaine). Ils lancèrent quasi instantanément et bientôt, la petite fille maléfique se retrouva entravée par des chaînes où les couteaux avaient pénétrés la chair au niveau des bras.


Qui es-tu ? Et ne prétend pas être une fillette ? Montre nous à quoi tu ressembles réellement !

L'adrénaline avait fait son effet et tous les sens du jeune chef était en alerte. Cette créature ne devait pas s'approcher de sa dame. Quoi que ce soit, une lutte acharnée allait se dérouler bientôt.

D'un calme impassible, le visage de la fillette n'exprime aucune émotion malgré son sourire candeur. Elle vous observe arriver les uns après les autres du coin de l’œil sans tourner la tête vers l'un d'entre vous. Elle sent à l'intérieur de ses entrailles l'adrénaline d'un combat qui s'annonce, et malgré votre surnombre vous ne vous sentez nullement en sécurité.

Tandis que Mitsuo et Minato l'entravent de leurs chaînes, et que Nasaï la menace de son arme, elle reste sans bouger, sans se défendre. Contre toute attente vous la voyez trembler, secouée en de petits spasmes. La fillette se met soudainement à pleurer, sanglotante elle tente de se recroqueviller sur elle-même.

Devant un tel spectacle, vous ne pouvez rester de marbre, toutefois la personne la plus touchée par la petite fille est Noriko. Entendant ses pleurs et ses lamentations, la Dame ressent une profonde pitié. Tu as envie de la consoler, de lui offrir tes bras en guise de consolation. Seul Mitsuo comprend le stratagème éhonté, et alors que tu tentes d'en avertir les autres il est déjà trop tard, car la Dame s'avance vers la fillette.

Comme hypnotisée, attirée par un étrange pouvoir, tu repousse le naginata d'un revers délicat de la main, vois les chaines et tu entreprends de les retirer, pour finalement la prendre dans tes bras comme s'il s'agissait d'un enfant issu de ta chair et de ton sang. Vous tentez de rappeler Noriko à la raison, mais vos tentatives sont vaines, vous sentez que vous n'appartenez plus au même monde.

Blottie dans les bras de la Dame, ses sanglots s'arrêtent brusquement. Un sourire respirant la malice et le mal déforme son visage ; la ruse a fonctionné.
Débute alors une métamorphose dont vous avez du mal à observer le processus à cause de l'obscurité ambiante, toutefois vous constatez six ailes couleur vert absinthe qui poussent de son dos, son corps s'agrandit en reprenant la même couleur ainsi que ses jambes qui ne forment qu'une queue unique et démesurément grande. Le haut de son corps devient alors gigantesque et couleur bleu de cobalt, sa tête est maintenant celle d'un scarabée et six pattes ont remplacé les bras tantôt frêles.

Noriko est restée contre le corps de la créature, de la glace emprisonne la femme. Tu te réveilles enfin comme sortie d'un songe éphémère, mais il est déjà trop tard ; tes bras et le bas de ton corps sont déjà bloqués. Pire encore, la glace ne cesse de se répandre.


Vous désirez savoir, voyez où votre curiosité vous a mené.
Je suis Nanabi no Kabutomishi.

Vous sentez que si vous n'agissez pas vite, vous risquez de perdre Noriko à jamais.

Lorsqu'elle eu franchi le seuil de la porte dérobée, Noriko se retrouva en une place qu'elle connaissait bien de ce temple. Il s'agissait de la grande salle, là où les moines et les prêtresses chantaient leur sutra. Cependant, l'horreur a remplacé la spiritualité du lieu. Les murs étaient souillés de sang, une odeur nauséabonde planait autour d'eux et l'atmosphère était pesante.

La lumière se fit.

La petite fille qui se trouvait sur l'estrade du milieu proposa de jouer. Mais de quel jeu s'agissait-t-il exactement ? Le même que celui qui a causé autant de mort et de désolation en ce lieu de culte ? Sur ses gardes, Noriko porta la main sur son tessen en cherchant le peu de réconfort qu'elle puisse trouver en cet instant. Même si elle ne se trouvait nullement seule, la Dame se sentit tout de même isolée du reste du groupe.

Immédiatement, Mitsuo et Minato lancèrent une attaque simultanée visant à entraver les mouvements de la fillette, suite à quoi Nasaï l'interrogea sur son nom en brandissant son arme sous sa gorge.

Curieuse mais redoutant la réponse, Noriko ne disait mot, attendant que celle-ci ne survienne enfin.
Une frisson glaciale lui parcourra l'échine, faisant dresser ses cheveux. Tous ses sens en alerte, la jeune femme sentit une ombre planer sur elle. L'enfant avait porté son attention sur elle. Sans la percevoir de ses yeux elle put néanmoins aisément la ressentir ; la sensation d'être passée du chasseur au chassé, du prédateur à la proie.
A quel moment aurait-elle pu baisser sa garde... Oui, ce fut lorsqu'elle l'entendit se perdre en pleurs, lorsqu'elle vit ses petites épaules trembler et son corps frêle secoué par les sanglots. C'était les pleurs d'une enfant qui lui serrèrent le cœur.

Noriko ne sut si c'était l'obscurité ambiante, ou bien l'atmosphère lourde, mais quelque chose déclencha un sentiment en elle dont elle ne se doutait pas. Elle, la Dame Usagite Noriko, réputée pour être la plus belle femme mais aussi la plus difficile à approcher pour un homme en raison de sa froideur, était à présent emplie d'une tendresse maternelle. Ne pouvant distinguer clairement le visage de la fille, son imagination prit le pas sur tout le reste.

La jeune femme vit en elle l'image de ce qu'elle aurait pu avoir ; sa propre fille. Si les guerres n'avaient pas eu lieues, si le clan Toragi n'avait pas conquit le clan Usagite, Noriko aurait pu continuer à le voir. Elle réalisa soudain que la guerre l'avait dépossédée de ce qu'elle chérissait le plus. Ensemble, ils auraient pu avoir cette vie. En cet instant, elle crut décelé chez l'enfant leurs traits mis en commun. La peau pâle de Noriko et la couleur de ses yeux, avec son regard franc et intense.
Tout cela n'était qu'un rêve révolu, résolu à retourner et à rester dans le néant d'un avenir perdu...

~ Je refuse de la perdre ... !

La Dame s'approcha, sensible, attirée par une force mystérieuse qui la retenait prisonnière. Doucement, elle entreprit de dégager cet arsenal martial autour de la petit fille pour finalement s'agenouiller à sa taille, tandis que le bas de son hakama se teintait petit à petit de rouge. Noriko caressa son visage. Ses joues étaient si douces, la Dame avait également cette douceur étant plus jeune. En passant la main dans ses cheveux, elle crut reconnaitre sa chevelure.
La femme ouvrit doucement ses bras, et étreignit l'enfant avec tendresse.

~ Enfin nous nous rencontrons ...

Heureuse fut-elle de constater que les pleurs cessèrent. Sans d'abord chercher autre raison, elle se dit que cela était assurément de son fait. Toutefois sous ses doigts, la peau enfantine se changea lentement, petit à petit. Elle devint rugueuse, voire même elle avait de plus en plus la même texture qu'une carapace. Mais rien n'y fit, Noriko ne se réveilla pas.

Une courte absence s'installa alors, durant laquelle la Dame crut s'être évanouie. Lorsqu'elle s'éveilla finalement, ses bras et ses jambes étaient paralysés. Non pas paralysés : ils étaient bloqués, figés dans la glace !
Attachée au corps gigantesque de ce qui se nommait Nanabi no Kabutomishi, Noriko lâcha un cri d'effroi retentissant. Cette illusion, ces rêves, elle les vit éclater, partir en fumée alors qu'elle y croyait si fort.

Le regard tantôt empli de tendresse et d'amour maternelle fut tout autre lorsqu'elle pu sentir le regard de la "chose" se poser sur elle. Ses yeux d'un ordinaire vert opale étaient à présent flamboyant de rouge. L'Akaï Hoshi fut la réponse à la tromperie.

~ Pardonnez-moi mon cher Nasaï, j'ai, comme qui dirait, eu un moment d'égarement...
Mitsuo ! cria-t-elle avec rage mêlée à sa froideur légendaire. Envoie cette chose immonde dans les abysses !

Plus qu'un ordre, c'était en cet instant son désir le plus cher. Le démon tourna la tête vers les trois hommes, sentant que le danger viendrait de leur direction. Grossière erreur, car même si ses membres étaient entravés et l'empêchaient de saisir son tessen, Noriko portait également sur elle ses senbons empoisonnés. A cause de l'obscurité, Nasaï, Mitsuo et Minato auront surement du mal à porter leurs attaques. Si elle ne pouvait améliorer cela, elle pouvait au moins les aider en réduisant l'acuité visuelle de l'adversaire. La Dame vit immédiatement une faille et propulsa de sa bouche une unique aiguille en direction de l’œil gauche. Grâce au don des Usagite, la jeune femme visa juste, et la bête poussa des cris de douleur entre lesquels surplombait la voix de la Dame :

~ Ta tête finira sur les portes de la grande Usagi, et tous sauront que l'on ne peut abuser Usagite Noriko impunément !!

~~Akuma wa giman no minamotodesu
Les démons ne sont que tromperies~~

Le Seigneur de Kobutama s'était avancé rapidement dans la pièce pour tenir en joue l'espiègle démon se cachant sous cette apparence d'enfant. Mitsuo n'avait jamais aimé les étrangers, mais ce Nasaï était différent, il s'en tenait au respect des codes moraux des samouraïs, il était un guerrier, rien de plus et sa vie, tout comme celle de Mitsuo, n'était réel que pendant le laps de temps où son sabre se trouvait libre de tout fourreau. La situation semblait maintenant sous contrôle, bien que la force mental de l'impie ne semblait ni trembler, ni tressaillir. Le jeune chef de guerre n'entendit pas en rester là à attendre que la chose ai pu se trouvait une issue de secours et voulut intervenir rapidement. Le premier de leur problème arriva et toute la petite stratégie du groupe fut réduite à néant en un clin d'œil.

Sans trop comprendre pourquoi, Mitsuo ne put que constater que Noriko s'avançait vers la fillette et avant d'avoir put réagir, elle enlaçait la pseudo gamine de ses bras protecteurs. Un sourire étrange se dessina sur les lèvres du démon, déformant la bouche de l'enfant. Le jeune homme lâcha la chaine qui entravait la bête et bondit vers l'avant. C'est à ce moment que le plus gros de leur problème arriva. Le démon choisit enfin de montrer sa véritable apparence, et sa véritable force. Nasaï n'avait pas encore bouger, choquer par un tel retournement de situation, combattre un homme, c'est facile, combattre un démon, c'est autre chose. Le guerrier lunaire fut soufflait à travers la salle avec une violence inouïe. Minato accourut à son côté et l'aida à se relever. Ce qui se tenait devant eux n'avait définitivement rien d'humain.

Une immense stature, un corps de scarabée, des ailes dont le battement émettait un son insupportable, surtout pour quelqu'un ayant l'ouïe plus développé que nature. Un corps dépourvu de grâce, de beauté ou de tout autre harmonie. Sale, puissant, à l'aura plus noire que jamais, dépourvu de scrupule, de compassion, née pour tuer, découper et posséder le plus grand nombre d'âme.


Nanabi no Kabutomishi !

Impossible ! S'agirait-il du démon à queues des légendes de l'Hinomoto. Imposteur ou pas, il fallait se hâtait, Mitsuo tourna toute son attention sur la dame. Elle fixait la bête avec rage, elle semblait enfin en possession de tout son esprit. Il s'émanait d'elle une force suprême, celle de l'Akaï Hoshi. Seul le maitre du clan pouvait utiliser ce don quand bon lui semblait. Sa force d'esprit avait reprit le dessus, chaque seconde comptait à présent.


Envoie cette chose immonde dans les abysses !

Un sourire se dessina sur les lèvres du chef de guerre, Noriko avait confiance en lui, jamais il ne la trahirait, jusqu'à la mort, tel était son serment. Depuis toujours, il l'avait protégée, ce n'est aujourd'hui que cela changerait. Il jeta un regard à Minato:


C'est l'heure !

Kobutama avait choisit ce moment précis pour lancer son offensive, fort bien, il permettrait au deux Usagi de se mettre en place pour l'assaut. Minato fila le long des murs pour se placer de l'autre côté de la bête tandis que Nasaï continuer de s'avancer vers Nanabi. Il lança quelques répliques que Mitsuo ne prit pas le temps d'écouter. Il fallait agir vite et bien que la précipitation soit la pire des stratégie, l'équipe pouvait compter sur l'armement lourd du seigneur des sangliers. Minato fit signe à son maitre, tout le monde était en place.

Le jeune chef de guerre fit le vide en lui, oubliant tout, la bête affreuse qui se dressait devant eux, son aversion pour le monde des ténèbres, les doutes concernant Toragi et la sincérité de Nasaï et ne concentra que sur son seul objectif, terrasser la bête et sauver Noriko. Il banda ses muscles, près à l'action...


Jinkō-Tekina Hi !

Nasaï venait de lancer l'offensive. Une série d'explosion heurta le sol et le démon, frôlant de peu Noriko, fait qu'il se jura intérieurement de reprocher au seigneur. Minato courait déjà vers sa cible. Il était jeune et déjà si puissant, il possédait un avenir grandiose au sein des ninjas. Mitsuo bondit une première fois vers l'avant, esquiva une griffe qui lui aurait trancher la tête et bondit de nouveau. Comme prévu, l'attaque de Nasaï avait fendu la glace et Noriko était partiellement libre. Minato fit un premier envol et trancha le reste de l'entrave tandis que Mitsuo attrapa sa maitresse au vol et se laissa glisser sous les pattes de l'immondice. Il déposa Noriko en lui criant quelques chose qu'encore aujourd'hui, je ne puis remettre sur papier et bondit de nouveau.

Minato était déjà préparé, l'assaut des Ninjas se faisait imminent et toute la puissance du clan de la lune aller déferler sur la bête...


Tsuki no hōken ! (Le Sacre de l'astre Lunaire)

Tout deux se dédoublèrent et, tandis qu'ils courraient, ils encerclèrent le démon. L'attaque fut brève, mais totalement dévastatrice, tout du moins ils le crurent. Un enchainement de coup porter à toute les parties du corps exposer. Si ce coup est réalisé dans de bonne condition, trois ninjas peuvent défaire tout un bataillon de soldat. Malgré la robustesse de l'armure de Nanabi, quelques blessures apparurent et un liquide verdâtre s'écoula lentement des plaies. Il était dur comme de la pierre, mais les explosions en serie de Nasaï avait fragiliser le tout. Lorsque les deux ninjas terminèrent l'assaut, la poussière avait envahit la salle, si bien que l'air était tout bonnement irrespirable et tous les occupants durent la quitter, sans trop savoir si leur réalisation avait fonctionné ou pas. Minato escorta le seigneur hors du temple et Mitsuo prit soin de Noriko. Le petit groupe retrouva donc ses soldats devant l'entrée. Ils étaient indemne, mais tout ne semblait pas terminé, loin de là.


Ne me faite plus jamais une peur pareille Dame Noriko !

Lacéré de part en part, Nanabi no Kabutomishi déverse son émoglobine dégoûtante sur le sol. Si vous pensiez lui avoir porté un coup fatal, il serait temps de revenir sur terre, les quelques coupures parcourant son corps cicatrisant non totalement mais à grande vitesse. Loin d'être invulnérable, vous savez qu'il vous faudra attaquer avec plus d'intensité.

Prit d'un accès de fureur incontrôlée, le Yokai se déchaîne et détruit le décor. Faites aussi attention à vos mouvements, le sang verdâtre déversé sur le sol a laissé place à de la glace, solide et glissante, tel du verglas.

Contraint de changer de plan suite à la libération de Dame Noriko, Nanabi no Kabutomishi, toujours ivre de colère, se jette à corps perdu une nouvelle fois sur la dame, conscient que son trépas faciliterai grandement la suite du combat.

les termes du contrat ne changent que peu, il vous faudra faire preuve de talent pour éviter que l'un de vous ne trépasse, dans un décors où votre mobilité se voit au premier abord réduite. Cela ne reste toutefois aucunement insurmontable.

L'instant où l'aiguille toucha l’œil sembla permettre au Seigneur de porter son premier coup, et non le dernier. Cette première offensive ébrécha le lien glacé qui la retenait au corps du monstre. Face contre ce dernier, Noriko ne put voir ce qui était en train de se passer dans son verso, là où se trouvait à cet instant le reste du groupe. Elle crut toutefois sentir la présence de Minato venir vers eux à vive allure, suivi de près par le Chef de guerre. Celui-ci la rattrapa alors avant qu'elle ne touche le plancher, tandis que la chaine de glace se brisa comme en un éclat de verre. Entrainée dans une glissade folle, tous deux passèrent sous le démon, pour finalement se retrouver derrière la cible à abattre.
Ce que lui dit Mitsuo à ce moment-là, la Dame ne le comprit pas. Elle sembla entendre sa voix, mais ce fut comme si rien ne passait la frontière de ses tympans. La jeune femme se contenta alors de le fixer avec un regard qui exprimait la consolation de l'avoir libérée à temps.

Tandis que l'Akaï Hoshi disparait graduellement du visage de Noriko, les trois hommes livrèrent une bataille sans merci, celle où l'on disait, à cette époque, que l'honneur d'un homme se révélait au grand jour. Les facultés de son ami d'enfance lui étaient familières, mais la rage et l'intensité dont faisaient preuve le jeune Seigneur la laissa admirative. Sans parler de Minato, apparemment un homme entrainé sous la tutelle personnelle de Mitsuo, qui démontrait en cet instant toute son habilité au combat.

Rapidement, la grande salle du temple s'emplit de poussière sous les assauts répétés des deux parties. Tous partirent alors se réfugier à l'extérieur du temple, toussant en cherchant à expirer la poussière de leurs poumons qui les empêchait de respirer convenablement.
Ils retrouvèrent le reste de la troupe. Armes dégainées, les samouraïs et les shinobis n'attendaient que de pouvoir en découdre à leur tour lorsque l'ordre aura été lancé. Immédiatement, les soldats se postèrent à l'entrée du temple afin d'empêcher le monstre de sortir, si toutefois il bougeait encore.

Ne me faite plus jamais une peur pareille Dame Noriko !

Une phrase qui aurait pu la faire sortir de ses gonds si elle n'avait pas été prononcée par son ami de toujours. Mais Dame d'Usagite ou non, celle-ci se força bien d'admettre son erreur d'avoir ainsi foncé tête baissée, sans parler de sa réaction de tantôt. D'ailleurs, que s'était-il réellement passé ? Ce fut comme dans un rêve, où votre corps et votre voix ne vous obéissent que partiellement, où vos yeux vous montrent ce qui n'est pas réel.

~ Il me semble pourtant m'être déjà excusée là-bas, Mitsuo. surenchérit-elle, faisant allusion où elle s'adressa au Seigneur alors qu'elle était encore prisonnière du démon. Noriko ne put cependant s'empêcher de fournir une excuse, pas seulement pour Nasaï, Minato et Mitsuo, mais également pour elle-même. J'ai entrevu un avenir utopiste, celui que j'aurai tant aimé vivre en ce jour, et celui auquel nous avons droit. Alors aucun de nous ne peut se permettre de mourir aujourd'hui, car dès demain c'est à cette quête que je me dévouerais corps et âme. Pas seulement pour moi, mais également pour tous les Usagites et pour tous les Kobutamas.

Noriko posa son regard attentivement sur le petit groupe qui l'avait suivie dans cette folle aventure. Avant même qu'elle ne pu exprimer sa gratitude, le temple d'Ohama trembla et ses murs commençaient à se fissurer de part en part, sous les coups incessants de Nanabi no Kabutomishi qui cherchait visiblement à se défaire de cette prison dans laquelle il s'était enfermé.

Enfermé... N'étaient-ce pas les moines et les prêtresses qui avaient barricadé toute possibilité de sortie ? Oui, bien sûr. Ils avaient dû voir ou comprendre la véritable nature de la fillette, ainsi donc cela l'empêchait de parcourir librement le pays, et qui plus est... par les airs.

~ Le démon ne doit pas sortir du temple !

Ses blessures doivent être en train de cicatriser, si ce n'est qu'elles ne le soient totalement. Lorsqu'elle était en contact avec son corps immonde, Noriko était la mieux placée pour apprécier la carapace solide qui lui conférait une véritable armure, alors elle se dit que le mieux qu'ils pouvaient faire était de faire des entailles. C'est tout...? Leurs capacités offertes par les Kamis et des générations d'art martial ne leur permettraient donc pas de défaire la créature ?

S'agitant dans tous les sens, son sang verdâtre qui était encore collé sur lui se défit pour faire un sol terriblement glissant. Dans ce cas de figure, aucune attaque de front ne pouvait être envisageable. Il ne restait plus que le toit, celui que Nanabi avait perforé par ses cornes alors qu'il se dévoilait. Une idée germa dans son esprit, et un guerrier et deux shinobis parfaitement entrainés étaient plus que suffisant. Sans parler qu'il y avait parmi ceux-ci une personne bénie par Bakugami.

~ Seigneur Nasaï, cela est sans doute notre unique chance de l'abattre une bonne fois pour toute. Un de mes hommes pourraient s'en occuper, mais nos bombes ne feraient autant de dommages qu'une véritable force explosive offerte par un Kami. Je propose un plan ; mes soldats et moi allons encercler le temple afin d'entraver toute fuite. Pendant ce temps, vous, ainsi que Mitsuo et Minato pourraient vous faufiler par le toit ; souvenez-vous du trou qu'il a fait. En l'attaquant par les hauteurs, vous aurez un avantage certain sur lui, il suffira alors de faire une entaille suffisamment profonde et d'y placer une Bombe Flamboyante. Elle marqua une courte pause, marquant un silence sali par les coups sourds et les cris du monstre qui allait bientôt connaitre sa fin. Ne vous en faites nullement jeune Seigneur, car Mitsuo assurera votre protection.

La vingtaine d'hommes s'éparpilla autour du bâtiment ; les plus rapides à l'arrière, les plus massifs à l'entrée où Dame Noriko resterait. Cette dernière sortit alors ses deux éventails de fer, tantôt cachés sous son haori poussiéreux comme si elle allait prendre part au combat en attaquant de front. Positionnée ainsi, dans l'axe de la double porte ouverte, elle était comme un joli appât se balançant au bout d'une ligne.

Nanabi sembla la regarder en cet instant, un regard que la Dame lui échangea volontiers avant que le démon ne lance une charge vers elle, fort heureusement arrêtée par les murs toujours debout.

~ Nous attirerons son attention autant que possible de ce côté. Je vous prierai de faire vite, avant que les murs ne cèdent.

Bande Son

~~Rengō no tanjō
La naissance d'une Union~~

Un tableau pittoresque dessinait ces contours dans cette ambiance belliqueuse. Deux chefs de clans allaient unir leur forces pour contrer une menace bien plus grande que n'importe quelle force guerrière. Il n'était plus question d'honneur, de famille ou de manière, faux semblant ou je ne sais quelle pirouette. A cet exact moment, il n'était plus question que de survie et deux forces si opposés dans leur éducation, dans leur façon de parler, de combattre, venait de trouver une entente pour combiner leur savoir, pour faire une trêve dans l'immensité de cette guerre des clans. C'était magnifique à voir et Mitsuo ne put que se complaire de la situation.

Les mots de sa dame furent à la fois effrayant, encourageant et complètement déroutant. En seulement deux phrases, elle venait de faire comprendre à tous qu'elle acceptait, après tant de non dit, une alliance avec les Kobutama contre l'envahisseur à griffe. Du moins s'il ressortait vivant de cet affrontement qui serait bientôt gravé dans les livres d'histoire. En plus de belle parole, Noriko se tenait d'une telle manière que Mitsuo ne put se tromper, elle réfléchissait à un plan d'attaque. La capacité analytique de sa maitresse le prenait souvent de court et forçait l'admiration de tous. L'un des plus grands stratège que les Usagi n'ai jamais connus venait d'entrer en action et la rapidité à laquelle ses yeux transférer les informations à son cerveau était impressionnante.

Minato se tenait toujours aux côtés de Nasaï, il était calme, malgré les blessures et la créature immonde qui leur servaient d'adversaire. Le seigneur avait largement démontré sa valeur et le jeune chef de guerre ne put qu'approuver la décision prise par sa souveraine. Il avait connu lui aussi les méandre du destin et il était contre toute attente, un très bon combattant, il serait surement un allié de taille et alors, peut-être qu'enfin, les Usagi auraient leur revanche.

Mais l'heure n'était pas au futur, mais bien au présent et Noriko semblait avoir terminée son analyse. Elle s'était tournée vers Mitsuo et le seigneur borgne et avait parlé d'une voix autoritaire et sûre. Son plan n'était pas compliqué, ne nécessitait pas de capacité particulière, mais d'une bonne dose de courage, qui ne manquait certainement pas à nos jeunes héros présent ici, simple, rapide et vraisemblablement efficace. Nasaï venait d'acquiescer et se mit à courir en direction du temple. Les Usagi se mirent en place et gagnerait avec leur maitresse, autant de temps que possible.


Yô... Ne me perds pas de vue.

Oser faire de l'humour dans un moment pareil, cet homme devait vraiment avoir du cran, le jeune chef de guerre l'appréciait de plus en plus, tant et si bien qu'il s'autorisa même un sourire. Minato lança un regard taquin à son maitre et retourna son attention sur le seigneur, qui collait de près. Les trois hommes se ruèrent sur le temple et pénétrèrent dans l'enceinte du temple, ou tout du moins ce qu'il en restait. La poussière avait disparu et les trois jeunes gens grimpèrent de gravas en gravas pour atteindre le toit. Une fois en haut, ils prirent le temps de récupérer leur souffle et d'observer la situation dans son ensemble. La bête faisait face à ses opposants terrestre, Noriko en tête et lancer à tout vas de grands coups de patte. Elle n'était pas précise, bien que redoutablement meurtrière, elle manquait de précision, tant mieux.

Nasaï se lança à l'assaut de la bête. Il entama largement d'un grand coup de sabre la nuque de leur terrifiant adversaire. Mitsuo banda ses muscles et fusa vers sa cible, talonnait de près par Minato. Ils lancèrent un assaut commun et leur coup de sabre respectif fusèrent sur la plaie déjà béante du monstre à six ailes. Lorsqu'ils atterrirent au sol, Mitsuo chercha le seigneur des yeux, c'était à son tour de terminer le travail, mais à la place de l'espoir qui c'était installé, une vision d'horreur se dévoila enfin. Kobutama venait de se faire frapper par les redoutables coups de la bête, si bien qu'il en avait perdu connaissance. Du sang sortait de sa bouche, mais d'après ses battements de coeur, il respirait encore.


Il faut gagner du temps pour le seigneur Nasaï !

Un ordre lançait aussi bien à Minato qu'à tous les guerriers encore debout. L'unité de la lune allait faire son entrée. Ils se lancèrent à l'assaut du monstre, frappant les jambes, grimpant sur la bête, tailladant les plaies déjà ouvertes sur son corps, sur ses yeux, le déstabilisant. De nombreux samouraï furent touché tant et si bien qu'à la fin de l'attaque, seule Minato, Mitsuo et Noriko se tenait debout. Ils avaient du mal à respirer et une estafilade sanglante parcourait le torse du chef de guerre. Minato quant à lui se tenait l'épaule droite de laquelle coulait abonnement un flot continu de sang. Ils ne pourraient pas gagner d'avantage de minutes pour le Seigneur. Il venait de reprendre connaissance et récupérer son énergie. Une dernière fois, Mitsuo et son jeune apprenti canalisèrent leur réserve et lorsque le signal fut donné, ils firent front. Une dernière fois, il fallait que Nanabi laisse sa nuque à découvert pour l'attaque funeste. Une dernière fois, les deux shinobis montrèrent leur talent dû à la puissance de la nuit. Ils se dédoublèrent et foncèrent vers la bête.


Tsuki no eikyō (Le choc Lunaire)

L'attaque simultanée, rectiligne, de quatre lames entravèrent la bête au niveau de l'abdomen, la forçant à se replier sur elle-même. Son cou était enfin à découvert. Nasaï avait reprit ses forces et lança son ultime attaque. Mitsuo bondit sur le côté, empoigna son disciple et se mit à l'abri derrière un rocher. Une énorme explosion fit alors son effet, libérant la puissance destructrice des sangliers. Un nuage de poussière envahit la scène, laissant ses acteurs sans vision distincte de la situation... Enfin presque tous. Mitsuo ferma la bouche et couvrit le corps de Minato pour éviter les projectiles. Il laissa ses sens le guider vers le reste du monde. Noriko c'était mise à couvert et ne craignait plus rien tandis que les guerriers de la lune, déjà évanouie, ne nécessiteraient que l'assistance d'un médecin pour s'en sortirent. Nasaï quant à lui se tenait sur la bête, épuisé, mais sauf et victorieux.

La bête avait capitulé. Elle c'était écroulé sous les assauts répéter de cette union commune de deux clans. Lorsque la situation le permis, tous se tenait debout et Minato fut envoyé quérir l'aide requise pour les samouraïs d'Usagi. Son bras le lançait, mais il était courageux et suffisamment robuste pour tenir le voyage. Mitsuo, Noriko et Nasaï c'étaient adossé à un arbre, trop fatigué pour parler, trop heureux pour briser ce silence de victoire. Une nouvelle union avait naquis dans la souffrance, mais cette première réussite venait de bâtir les fondations d'un tout bien plus grand. Nous étions surement à l'aube d'un nouvel espoir.