C'est ma tournée...! [PV: Yamada Fubuki]

Cette journée fut des plus éprouvantes et des plus riches. En l'espace de quelques heures, des promotions plus ou moins importantes avaient été attribuées au sein du clan Ryuuji. L'un des personnages concernés, Uroko Shiro, venait d'être adoubé samouraï. Le cap était désormais franchi. Alors, dans cet élan de bonheur, bien que n'étant pas particulièrement proche de quiconque dans son clan - à vrai dire, les seules relations qu'il entretenait étaient professionnelles - il décida quand même de s'offrir du bon temps. Émergeant du quartier général, il fit une halte devant les marches de pavés, observant au loin le soleil terminer timidement sa course, laissant derrière lui une timide traînée de lumière orangée, progressivement étouffée. Uroko Shiro regardait fièrement cet horizon lointain, un sourire en coin. Ses mèches flottaient avec la légère brise agréable qui lui fouettait l'intégralité du visage. On aurait dit quelqu'un d'heureux d'avoir pu surmonter maintes et maintes souffrances. Il étira ses bras en l'air, décontractant le long de son corps tout en exprimant des petits et longs gémissements, puis descendit calmement les marches du devant du Q.G., commençant son chemin vers les quartiers communs de la majestueuse Ryuu. Au fur et à mesure qu'il descendait diverses pentes, regardant de temps à autre derrière lui pour ne voir au final qu'une imposante bâtisse dominant la ville, la nuit s'installait progressivement. Les rues devinrent de plus en plus désertes, les commerçants regagnaient leur logis avec un air plus ou moins satisfait. Les seuls bâtiment qui daignaient émettre de la lumière n'étaient, bien évidemment, autre que les bordels, les maisons de jeu et les bars. Après tout, la majeure partie de leur chiffre d'affaire était généré à des périodes creuses.

C'étaient, de toute façon, des moyens de distraction parmi tant d'autres. Le sourire d'Uroko Shiro s'était quelque peu effacé. Après tout, il n'avait pas l'habitude de sortir le soir. En fait, il avait l'air pensif. Tout ceci lui semblait déraisonnable ; à contrario, il voulait célébrer de quelque manière que ce soit son adoubement, et rien ne lui était interdit. Il passa devant un onsen où il aperçut une demi-douzaine de geishas ravissantes. Toutes lui souriaient de loin, et il le leur rendit bien. On aurait cru qu'elles étaient emprisonnées dans un harem, et des hommes se trouvaient près d'elles à les complimenter continuellement. Uroko Shiro haussa quelque peu les épaules et fit des signes de main innocents aux dames qui ne purent s'empêcher de rire. Puis il continua son chemin pour finalement apercevoir un petit bâtiment qui daignait encore émettre de la lumière à cette heure-ci. Il lu sur les rideaux de bienvenue qu'il s'agissait d'un bar. D'un geste gracieux, il fraya un passage, baissant légèrement la tête et immergeant dans un lieu presque vide. Il y avait quelques occupants taciturnes dans la salle. Des clients qui parlaient à voix basse. Bien que l'ambiance était un peu froide, Uroko Shiro appréciait particulièrement ce calme qui lui faisait penser à ses dix ans en ermitage avec son ancien maître. Et cette pensée pour son maître l'attristat quelque peu, se disant qu'il aurait été déçu d'apprendre que l'enfant était au service d'un clan, d'un seigneur. Il haussa de nouveau les épaules, après tout, ce n'est pas comme s'il se laissait émouvoir de la sorte. Il aperçut l'hôte de l'autre côté du comptoir et lui sourit.

- Oh, bien le bonsoir, monsieur le Samouraï... Oh... Installez-vous, je vous prie ! ...
- Bonsoir à vous, merci pour votre accueil. s'empressa de répondre Uroko Shiro, quelque peu gêné par ce surplus d'honneur qui lui était subitement accordé.
- Laissez-moi vous apporter un peu de saké, monsieur le samou...
- Non merci, mon bon monsieur. Laissez-moi prendre le temps de méditer. L'alcool viendra après, chaque chose en son temps.

Uroko eut un rictus, suivit d'un petit rire. Il ne prêta pas attention aux occupants qui, eux, semblaient moins d'humeur. Ils étaient au nombre d'une demi-douzaine, occupant la même table. L'un d'eux demanda même du saké avec un ton pour le moins... Agressif. Uroko n'y prêta pas attention, pensant que c'était de monnaie courante en ces lieux. Il fit tout de même attention à se placer à distance raisonnable de cette bande de soiffards, seul à une table. Il en profita pour détacher ses cheveux pour les recoiffer. Puis il perdit son regard sur la table, avant de fermer lentement les yeux, plongé dans un dialogue interne. Il crut entendre des paroles à son égard, type "mais pourquoi il est seul ? On refoule du claqu'merd' ?". S'en suivirent des rires gras, soudains, qui perturbèrent le silence du jeune homme. Il soupira légèrement et se dit qu'il fallait qu'il se détende un peu. Il leva la main.

- Mon bon patron ? Du saké, vous prié-je !
- Oh ! Tout de suite, monsieur le samouraï ! ...

L'hôte s'empressa de venir porter à Uroko Shiro une bouteille ainsi qu'une petite coupelle, quelque peu maladroitement. Uroko Shiro continuait de lui sourire, cet homme était vraiment aimable. Mais tout ce remue-ménage fut perturbé par quelque aura qui s'approchait lentement de cette taverne. Une aura forte, puissante. Peut-être une aura de guerrière. Ainsi, une silhouette se laissa distinguer alors que les rideaux à l'entrée se soulevaient progressivement.

Invité

Cela faisait au moins une bonne semaine que Fubuki marchait pour se rendre à Ryuu. Effectivement, une Usagite se rendait sur le territoire des Ryuuji. En principe, elle n'avait rien à craindre. Alors qu'elle entra dans la ville de Ryuu, une question traversa son esprit. Pourquoi lui avait-on dit de prendre des vacances à Ryuu? La jeune chef de division n'avais jamais vraiment comprend ça. Mais bon! Une pose de temps à autre fait toujours du bien.

Alors qu'elle marchait de rue en rue, elle décida d'aller prendre un petit verre de saké dans un lieu calme. Sauf qu'elle ne fut pas surprise de voir que les rues étaient calme en cette nuit. Fubuki marcha un bon moment et s'arrêta devant une taverne qui semblait calme. Sa silhouette apparaissait surement au client alors qu'elle leva tranquillement les rideaux de l'entré. La jeune femme entra à l'intérieur et regarda chaque personne si trouvant. Son regard s'arrêta sur un jeune homme qui ressemblait fortement à un samouraï. L'endroit était silencieuse, un peu trop peut-être. Elle s'approcha de cet homme, le détaillant du regard.

- Puis-je m'assoir?

Une main sur ses hanches, elle regarda le samouraï dans les yeux. Sa longue chevelure d'ébène était détachée et laissait voir son visage pâle ainsi que ses yeux verts émeraudes. Elle semblait un peu épuisée. On pouvait facilement deviner qu'elle avait fait un voyage pour arriver jusqu'ici. Fubuki sentait le regard des autres clients la dévisager, mais elle s'en fichait. Elle salua le patron juste à côté du samouraï et reporta son attention sur le samouraï.

Shiro dévisagea progressivement la silhouette ; il s'agissait d'une femme belle et gracieuse. Mais cette aura puissante le laissait perplexe. Il fut d'autant plus d'étonné que, par quelque empathie, il comprit d'office qu'elle avait voyagé longuement et que la fatigue se faisait ressentir. Elle lui semblait sympathique, et le fait de voir les gorilles se mettre à baisser d'un ton et entreprendre quelques vues un peu indiscrètes fit rire intérieurement le jeune Shiro. Puis son attention se porta sur sa bouteille de saké. Il se souvint que la seule fois qu'il en avait bu, c'était en compagnie de son vieux maître. Et il avait eu horreur de ça. S'il voulait retenter, c'était bien parce qu'il lui eût dit "tu verras, un jour, tu apprendras à apprécier le bon goût du saké ; tu seras un homme". Il jugea le moment fort opportun, et puis il fallait bien marquer le coup. Il débouchonna timidement la bouteille, laissant se faire entendre un "pop!". Il plissa le front d'étonnement, puis remplit sa coupelle d'une délicatesse infinie. Reposant la bouteille, il porta timidement la coupelle à sa bouche, n'étant plus du tout attentif à la populace aux alentours. Il déversa un peu de liquide dans sa bouche quand soudain...

- Puis-je m'assoir ?

Surpris, il avala de travers sa gorgée. Il se mit à plaquer une main devant sa bouche, se retenant de tousser bruyamment. Son visage mât vira au rouge tomate alors qu'il planta ses yeux dans ceux de Fubuki. Alors qu'elle détournait son regard pour adresser ses salutations à l'hôte, il sortit un mouchoir de sa poche gauche pour tousser en étouffant le plus possible les bruits. Des larmes jaillissaient tellement le saké lui brûla les poumons. Alors qu'elle le regardait de nouveau, il s'empressa de faire un hochement de tête pour lui faire signe de s'asseoir puis continua de de désobstruer la gorge timidement. Après quelques instants, il cligna des yeux, se frotta le visage, paraissant confus, et prit la parole.

- Pardonnez-moi, madame...! Je n'ai pas l'habitude de boire, mais il y a un début à tout, dit-on...

Il entendit les gorilles s'agiter de plus belle, toiser le jeune homme d'un air moqueur. Alors qu'il reprenait peu à peu les couleurs, il leur afficha un sourire innocent - bien qu'un peu gêné - et se concentra de nouveau sur la femme, lui affichant un sourire de bon enfant.

- Vous devez être épuisée... Laissez-moi prendre en charge vos consommations. Je suis d'ailleurs touché que vous ayez choisi de vous joindre à moi alors qu'il existe un attroupement un peu plus gai à proximité... Je m'appelle Uroko Shiro. Puis-je vous demander votre nom en juste retour des chose ?

Invité

Continuant de le fixer, elle sourit légèrement amusé. Elle avait remarquer qu'il avait faillit s'étouffer. La jeune femme détacha son katana et son wakizashi de sa taille pour pouvoir s'assoir en face du samouraï. Alors qu'elle déposa ses armes à côté d'elle, il prit la parole

- Pardonnez-moi, madame...! Je n'ai pas l'habitude de boire, mais il y a un début à tout, dit-on...

Elle se mit à lui sourire, continuant toujours de le regarder. Il était pas mal mignon malgré qu'il sois un samouraï. Il se mit à lui sourire avec un sourire de bon enfant.

- Vous devez être épuisée... Laissez-moi prendre en charge vos consommations. Je suis d'ailleurs touché que vous ayez choisi de vous joindre à moi alors qu'il existe un attroupement un peu plus gai à proximité... Je m'appelle Uroko Shiro. Puis-je vous demander vôtre nom en juste retour des chose ?

- Et bien, c'est très gentil à vous. Mais, je préfère des gens calmes plutôt que des gorilles qui se penses meilleur que les autres, dit-elle en souriant. Je me présente, je suis Yamada Fubuki, aussi appeler Tempête de neige à cause de mon prénom.

Elle jeta un regard subtil derrière elle. Fubuki n'avait pas peur qu'on l'ai suivi, c'était juste une habitude. Elle s'étira et reporta son attention sur Uroko Shiro. C'est alors qu'elle se souvient qu'elle n'avait pas de lieu où dormir.

- Uroko-san, j'aurais une question pour vous. Vous semblez venir de Ryuu, connaitriez-vous un endroit où je pourrais passer la nuit? Il faut dire que c'est la première fois que je viens ici.

Fubuki baissa la tête et soupira. Elle se demanda pour la énième fois pourquoi on lui avait dit de prendre des vacances, de plus à Ryuu! Elle très bien pu se reposer chez elle ou au temple où elle avait grandit. Même si c'était des vacances, elle n'avait pris aucune chance et avait apporter ses armes avec elle. La jeune femme releva la tête et sortie de ses pensées lorsqu'elle entendit un homme demander du saké impoliment. C'était la première fois qu'elle venait dans une taverne pour boire du saké. Elle aurait penser rencontrer des personnes, comment dire, plus poli.

S'étant remis de ses brèves émotions, il la regardait déposer les armes. Il avait vu juste : c'était une guerrière, sûrement bien plus expérimentée que lui. Bien qu'assis, il ne put s'empêcher de courber le dos respectueusement. Se redressant.

- Et bien, c'est très gentil à vous. Mais, je préfère des gens calmes plutôt que des gorilles qui se penses meilleur que les autres, dit-elle en souriant. Je me présente, je suis Yamada Fubuki, aussi appeler Tempête de neige à cause de mon prénom.

Elle sembla pressée sur les dernières paroles, jettant un coup d'oeil derrière elle, comme si elle était suivie. Il attendit qu'elle focalise de nouveau son attention sur lui.

- Uroko-san, j'aurais une question pour vous. Vous semblez venir de Ryuu, connaitriez-vous un endroit où je pourrais passer la nuit? Il faut dire que c'est la première fois que je viens ici.

- Je suis honoré de faire votre connaissance, Yamada-dono. Et pardonnons-les, nous dirons simplement que c'est le saké qui fait cet effet-là ; aussi ai-je l'intime conviction qu'il s'agit de gens comme vous et moi. Tempête de neige... Voilà un surnom qui me plait. Mais qui daigne vous appeler par ce surnom, dîtes-moi ? Je n'oserais jamais vous manquer de respect. Pour ce qui est des endroits où passer la nuit, j'en connais foule ! Il faut dire que je les ai testés, et ce presque tous lorsque je suis arrivé céans...

Il manqua de parler du Q.G. et, implicitement, de son clan. Il détourna quelque peu la discussion alors qu'un homme parmi les six demandait du saké de façon rude et impolie. Amusé, Shiro leva la main et en demanda de façon plus cordiale, afin de mettre Fubuki à l'aise. L'hôte hôcha la tête et vint premièrement déposer une bouteille et une coupole à l'attention de la femme. Ces manières firent enrager l'homme qui avait émis sa requête avant celle de Shiro. Il se leva d'un bond.

- QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ?!

Les paroles résonnèrent en Shiro, si bien qu'il eut un léger sursaut, déstabilisé. Le vieil hôte en fit tomber sa bouteille à Terre. Les cinq autres se levèrent lentement à leur tour, encerclant le vieil homme confus qui baissait déjà la tête. Comme s'il avait l'habitude de les servir, comme s'il les connaissait, les craignait. Shiro fit un bref signe de main à son invitée et se leva sans même prendre son katana qu'il avait posé, rangé dans sa gaine.

- Hop, hop hop... fit Shiro d'une voix calme et sereine en s'approchant du groupe. Tout cela n'est qu'un malentendu, laissez-moi vous dédommager, messieurs.

Il fouilla dans sa poche de quoi payer une bouteille à chacun de ces hommes. Son budget avait presque épuisé. Il tendit une poignée de Ryo à l'assistance. L'homme concerné s'avança en direction de Shiro, paume tendue vers le plafond. Shiro déversa les pièces dans celle de son interlocuteur. Ce dernier fusillait le samouraï du regard, tandis que Shiro ne répondait pas à sa provocation. Les cinq autres se mirent autour et se rapprochèrent quelque peu.

- C'était la moindre des choses. Tu m'as manqué d'respect. Je retiens ton visage ; en plus tu passes pas inaperçu, toi la mauviette... Ton sabre, tu l'as volé à qui, hein ?

Les cinq individus se mirent à avoir un rire gras. Shiro haussa les épaules et tourna les talons... Mais deux hommes lui barrèrent la route, haussant le menton comme pour intimider. Shiro fronça légèrement les sourcils, lançant tout de même un regard complice à Fubuki.

Invité

- Je suis honoré de faire votre connaissance, Yamada-dono. Et pardonnons-les, nous dirons simplement que c'est le saké qui fait cet effet-là ; aussi ai-je l'intime conviction qu'il s'agit de gens comme vous et moi. Tempête de neige... Voilà un surnom qui me plait. Mais qui daigne vous appeler par ce surnom, dîtes-moi ? Je n'oserais jamais vous manquer de respect. Pour ce qui est des endroits où passer la nuit, j'en connais foule ! Il faut dire que je les ai testés, et ce presque tous lorsque je suis arrivé céans...

- Hum...et bien qui m'appelle comme ça? Enfin, je voudrais dire, la personne qui m'appelais comme ça était mon maître. Il est mort il y a quelques années.... Mais bon! C'est le passé maintenant. Je serais ravie que vous me proposiez un endroit où dormir.

Fubuki regarda Shiro lever sa main et commander du saké poliment, tout le contraire de l'autre. L'hôte s'approcha d'eux en premier, même s'ils avaient demander en deuxième. Elle remercia gentiment l'homme qui déposa une coupole pour elle. Cependant, cela fit enrager l'homme qui avait émis sa requête avant celle du jeune samouraï. Puis, il se leva d'un bond, criant presque.

- QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ?!

La jeune femme sursauta légèrement, surprise de la réaction de l'homme. Malheureusement l'hôte fit tomber la bouteille sur le sol. Elle regarda les cinq autres hommes se lever lentement pour encercler le vieil homme qui baissa la tête. Fubuki regarda Shiro qui lui fit un signe de la main et qui se leva sans prendre son katana. Elle observa la scène, amusée.

- Hop, hop hop... fit Shiro d'une voix calme et sereine en s'approchant du groupe. Tout cela n'est qu'un malentendu, laissez-moi vous dédommager, messieurs.

Elle fut surprise que le jeune samouraï tendit une poignée de Ryo aux hommes qui s'y trouvait. Shiro déversa alors les pièces dans les mains de son interlocuteur. Elle remarqua cependant qu'il fusillait le samouraï du regarde alors que celui-ci ne répondait pas. Il était calme, peut-être un peu trop. C'est alors que les cinq autres se mirent autour, se rapprochant peu à peu.

- C'était la moindre des choses. Tu m'as manqué d'respect. Je retiens ton visage ; en plus tu passes pas inaperçu, toi la mauviette... Ton sabre, tu l'as volé à qui, hein ?

Les cinq individus se mirent à avoir un rire gras ce qui déplu à Fubuki. Elle fixa Shiro qui haussa les épaules et tourna les talons. Cependant deux hommes lui bloquèrent le passage. Le jeune samouraï fronça les sourcils, mais elle remarqua tout de même qu'il lui lançait un regard complice. Était-ce un signe pour dire que c'était à elle de jouer? Bonne question. Alors, elle se lança.

- Saviez-vous, messieurs, que c'est très mal polie de retenir un homme qui parle avec une jeune femme?

- Oh toi la femme, tais-toi!

La jeune femme se leva, haussant les épaules. "Quel homme malpolie!" pensa-t-elle. Elle s'approcha d'eux et réussis à se glisser entre eux, se mettant dos à dos au samouraï.

- Je pense que les hommes avaient changés avec le temps, mais il faut croire qu'ils se pensent toujours supérieur aux femmes. Désoler, Uroko-san si je vous ai vexé en disant cela, dit-elle en lui faisant un clin d'oeil avant de regarder les homme se trouvant autour d'eux.

- Saviez-vous, messieurs, que c'est très mal polie de retenir un homme qui parle avec une jeune femme ?
- Oh toi la femme, tais-toi !

Tout se passa si vite, et Fubuki se fraya un chemin rapidement entre deux hommes - grâce à sa silhouette fine sans doute - pour se mettre dos à dos avec Shiro. Ce dernier avala sa salive. Il pensait qu'elle resterait sagement à regarder, ayant essayé de lui faire comprendre "ne vous inquiétez pas, je maîtrise la situation".

- Je pense que les hommes avaient changés avec le temps, mais il faut croire qu'ils se pensent toujours supérieur aux femmes. Désolé, Uroko-san si je vous ai vexé en disant cela.
- Nous verrons plus tard...
Il n'avait pas eu le temps de parler. Ils N'AVAIENT plus le temps de parler. L'un des trois hommes qui lui faisait face engagea les hostilité avec un coup de poing. Pris de panique, Shiro eut le réflexe de neutraliser le bras, de saisir deux doigts de l'adversaire pour éloigner le bras de façon plus docile - qui supporterait d'avoir les doigts cassés, après tout - et enfonça violemment son talon dans le myocarde de l'adversaire. Il fut projetté en arrière, tombant sur le dos et se cognant sur le coin d'une table. Il ne se releva pas, juste inconscient. Le pouls de Shiro augmenta. Il avait fait ça de façon spontanée et lui-même avait peur sur la situation présente. Après tout, il aurait aimé que les choses se passent plus calmement. Les deux autres pochtrons prirent leur distance avant d'empoigner un manche de bois, dégainant lentement leur sabre. Le jeune garçon fronça les sourcils et adopta une position de jujutsuka défensive. La situation était délicate, Fubuki était dos à lui et jamais il ne bougerait de sa position initiale si c'est pour qu'ils l'attaquent de dos. Quand on manque de respect à une femme, on est capable de lui faire du mal et encore plus de l'attaquer par derrière. Une idée fusa.

- NON ! Ne faites pas ça ! Dit-il en regardant par-dessus l'épaule d'un des deux soiffards, comme pour faire croire qu'il parlait à l'hôte essayant de faire quelconque bêtise.

Les deux hommes tournèrent naturellement la tête. Shiro profita de la distraction pour botter le sphincter de l'un d'eux et l'envoyer paître sur les genoux, quelques mètres plus loin. L'autre individu réagit vite et tenta un coup d'estoc qui effleura le bras du samouraï. Il gémit légèrement, se mordant la lèvre, mais cela ne l'empêcha pas d'attraper la main porteuse de l'arme blanche pour la tordre, la désarmer, la coller à son propre torse pour soumettre l'adversaire et le mettre à Terre. Il profita du désarroi pour accourir à sa table et de saisir de son katana. La paire d'alcooliques le rejoignirent, se tenant à distance modérée et pointant leur arme avec hésitation, le regard remplit de peur. Shiro plaqua une main sur sa plaie qui saignait modérément. De son autre main, il tenait fermement son fourreau qu'il était prêt à envoyer dans l'estomac de quiconque s'approcherait trop prêt. Il lui arrivait de regardait Fubuki de temps en temps, pour qui il était inquiet bien qu'il ne doutait aucunement de ses talents ; sinon, elle ne serait pas venue lui prêter main forte.

Invité

- Nous verrons plus tard...

Elle hocha légèrement la tête, ne quittant pas les brutes du regard. Elle sentit alors Shiro bouger pour surement neutraliser un adversaire qui venait d'engager les hostilités. Toujours calme, elle n'avait pas bouger d'un pouce. Mais, le bruit d'un sabre sortant de son fourreau fit tournée légèrement sa tête et elle vit deux hommes avec des sabres dans leur main. Sauf qu'elle sursauta lorsque le jeune samouraï dit.

- NON ! Ne faites pas ça !

Quelques secondes passèrent et elle put entendre un gémissement faible venant de derrière elle. Shiro ou bien l'une des brutes? Fubuki se mit sur la défensive, mais vit Uroko Shiro courir vers la table où ils se trouvaient un peu plus tôt. Elle réalisa alors que c'était lui qui avait gémit lorsqu'elle vit la blessure qui saignait modérément. Alors, elle profita de se moment pour se diriger vers l'hôte. Elle se pencha sur l'homme et alla se cacher avec lui derrière le comptoir.

-Est-ce que vous allez bien? Murmura-t-elle au vieil hôte.

Il hocha la tête, restant silencieux. La jeune femme leva légèrement la tête au dessus du comptoir pour voir se qui se passe, mais tout ce qu'elle vit était l'une des cinq brutes. L'homme la regarda, son sabre en main.

-Ils ont tous des sabres ou quoi? dit-elle en esquivant le sabre en roulant sur le côté.

Fubuki sortie de derrière le comptoir et sauta sur une table. L'homme leva son sabre tout en s'approchant d'elle. Elle eut le temps de sauter en pour esquiver son coup de sabre. Lorsqu'elle redescendit, elle posa un pied sur la main qui tenait le sabre. Celui-ci était planter dans la table. Puis, avec son autre pied, elle le frappa au visage et sauta vers le comptoir, restant debout sur celui-ci. L'homme bascula légèrement tombant au sol, mais il se releva peu de temps après.

Les trois hommes restaient figés. Shiro n'avait pas bougé d'un millimètre malgré sa plaie. Il fusillait à tour de rôle ses adversaires du regard. Il arrivait de temps à autre à Shiro de lancer quelques regards à Fubuki qui semblait gérer la situation de son côté. Vivement, il pivota son fourreau en demi-cercle pour le tenir au bon endroit ; c'est-à-dire prêt à dégainer. Il s'accroupit, fronçant un peu plus les yeux et gardant une main sur le fourreau, prêt de la garde de son sabre, le pousse en léger appui sur celle-ci comme s'il allait propulser l'arme pour la dégainer.

- Partez, ou mourrez.

Des sifflements se firent entendre au dehors. Les forces de l'ordre étaient en route pour intervenir. Le peu de passants avaient sûrement véhiculé la péripétie de ces lieux aux environs ; tout était parvenu plus ou moins vite jusqu'à une patrouille qui avait vite fait le rapprochement céans. Les deux hommes qui cernaient le jeune garçon relevèrent et réveillèrent leur camarade. Tous déguerpirent en file indienne, renversant quelques tabourets et sans même prendre la peine de se retourner pour jurer quoi que ce soit. Shiro se redressa pour s'asseoir de nouveau sur sa chaise. On entendait le groupe impérial, dont on voyait seulement les jambes, partir à la poursuite des six malfrats ; cela s'entendait surtout aux bruits de pas pressés au dehors. Shiro s'aperçut que les ryos qu'il avait donné au meneur des pocheronts étaient tombés par terre. Il n'y fit pas attention pour le moment, et se contenta de relever sa manche pour vérifier sa plaie. Elle n'était pas belle mais pas horriblement moche non plus. Il laissa tomber sa manche sur son bras, se leva pour ramasser ses ryos un à un. Il les déposa sur le comptoir à l'attention de l'hôte et focalisa son attention sur Fubuki.

- Yamada-dono, je regrette la tournure des choses. Laissez-moi vous accompagner, comme promis, dans un endroit où vous pourrez passer la nuit... Et nous remettrons cela à plus tard... Si j'en ai l'occasion. Être samouraï n'est pas de tout repos, il faut croire...

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Fubuki regarda le jeune samouraï ramasser les pièces de ryos une à une. Visiblement, le meneur des procheronts avait oublié ses ryos. Elle entendit le groupe impérial partir à la poursuite des six malfrats. Shiro déposa les ryos sur le comptoir, alors que la jeune chef de division descendit du comptoir.

- Yamada-dono, je regrette la tournure des choses. Laissez-moi vous accompagner, comme promis, dans un endroit où vous pourrez passer la nuit... Et nous remettrons cela à plus tard... Si j'en ai l'occasion. Être samouraï n'est pas de tout repos, il faut croire...

-Ne soyez pas désoler, Uroko-san. Montrez-moi plutôt cette blessure.

Elle se pencha, arrachant le bas de son kimono et déposa le bout de tissus sur le comptoir. Elle s'approcha de lui, relevant sa manche.

-Elle n'est pas trop belle à voir cette blessure, dit-elle en souriant.

Fubuki pris un mouchoir se trouvant dans l'une des manches de son kimono et exerça une légère pression sur la blessure. Puis, elle essuya la plaît et déposa le mouchoir sur le comptoir. Avec le bout de tissu, qu'elle pris en main, elle fit un bandage. Lorsqu'elle finit, elle serra légèrement les deux bouts et fit une boucle pour que ça tien.

-Voilà. Maintenant, faites attention. Bon alors, guidez-moi jusqu'à l'endroit où je pourrais dormir.

La jeune femme retourna à leur table et pris son katana ainsi que son wakizashi. Puis, elle les accrocha à sa taille. Elle s'inclina légèrement devant l'hôte pour s'excuser des dégâts, puis elle sortie de la taverne, attendant Shiro.

Shiro inspecta son bandage. Diantre, ceux-ci étaient encore plus solides que les siens ou ceux de son maître. A croire que Fubuki accordait énormément d'importance aux premiers secours, ce qu'on faisait rarement entres hommes où, comme disait la femme, on se croyait "supérieurs", "solides"... Il ne put s'empêcher d'avoir un sourire bête et enfant, si bien qu'il s'inclina respectueusement à l'attention de l'hôte, imitant la courbure de Fubuki, puis la rejoignit lentement au dehors, ne manquant pas de ranger son sabre gainé à sa ceinture. La nuit était un peu plus sombre. Les étoiles étaient à leur apogée et brillaient par centaines dans le ciel. Beaucoup moins de bâtiments semblaient éveillés, eux aussi. Il en restait quelques rares. Et ils n'étaient désormais que tous les deux. Tout était redevenu si calme et seul le bruit des grillons se faisait entendre au loin. Gêné, il passa une main derrière sa tête.

- Ahem... Merci pour votre hospitalité, Yamada-dono. Je suis content que ça se soit terminé ainsi, je n'aurais pas supporté que vous et moi ayons recours à un bain de sang. Ces hommes avaient bien des défauts dans leur posture... J'ai aussi le regret de vous dire que j'ai pris un malin plaisir à participer à tout cela. Qu'est-ce qu'on s'ennuie, parfois...

Il eut un petit rire enfantin. Shiro manquait de sagesse, mais cela ne lui importait guerre tant qu'il n'était pas en service pour son clan. Il tourna le dos à Fubuki, comme pour indiquer une direction dans laquelle se diriger. Il lui avait fait une promesse et allait la tenir. Mais il se souvint d'un détail subtile, aussi tourna-t-il les talons pour faire de nouveau face à son interlocutrice.

- Vous préférez plus quelque endroit confortable ou bon marché ? Comme je vous disais à l'intérieur, j'ai un peu fait toutes les auberges de cette ville puisque cela fait deux années que je la cotoie.

Invité

La nuit était un peu plus sombre et on pouvait voir les étoiles qui brillaient par centaines dans le ciel. Tout était si calme qu'on pouvait entendre des grillons. La jeune femme regarda Shiro en souriant. Comme s'il était gêné, il passa une main derrière sa tête en disant.

- Ahem... Merci pour votre hospitalité, Yamada-dono. Je suis content que ça se soit terminé ainsi, je n'aurais pas supporté que vous et moi ayons recours à un bain de sang. Ces hommes avaient bien des défauts dans leur posture... J'ai aussi le regret de vous dire que j'ai pris un malin plaisir à participer à tout cela. Qu'est-ce qu'on s'ennuie, parfois...

Fubuki ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il eut un petit rire enfantin. Puis, elle le vit lui tourner le dos, sans comprendre se qu'il faisait. Il tourna aussitôt les talons pour la regarder et lui demander quelque chose.

- Vous préférez plus quelque endroit confortable ou bon marché ? Comme je vous disais à l'intérieur, j'ai un peu fait toutes les auberges de cette ville puisque cela fait deux années que je la cotoie.

Pendant un moment, elle semblait réfléchir. Puis, après mure réflexion, elle lui dit en souriant.

- Je préfère un lieu confortable, je suis en vacances après tout! Sauf que pour le moment, ça ne ressemble pas trop à des vacances, dit-elle en riant légèrement.

C'est que depuis qu'elle était partie, ce n'était pas vraiment des vacances. Marcher pendant près d'une semaine et ensuite devoir se battre dans une auberge, ça ce n'était pas se reposer. Alors, elle s'étira et regarda dans la même direction que Shiro regardait tout à l'heure.

- Alors, c'est par là que nous allons? Demanda-t-elle, un peu perdue.

Certes, Fubuki était un peu perdue. C'était la première fois qu'elle venait ici, mais elle avait le goût de visiter cette fameuse ville. Elle savait que le clan Ryuuji se trouvait ici, mais puisque son clan et le clan Ryuuji est en quelque sorte allié, elle courrait aucun risque. Enfin, c'est ce qu'elle se disait.

- Je préfère un lieu confortable, je suis en vacances après tout! Sauf que pour le moment, ça ne ressemble pas trop à des vacances.

Le garçon haussa les épaules, un peu gêné. Elle n'avait pas tort, la dame ! Il regarda le sol, un peu confus ; effectivement, cette péripétie n'avait pas été des plus amusantes pour lui qui s'était blessé et elle qui s'était fatiguée.

- Alors, c'est par là que nous allons ?

- Absolument ! Et en toute logique, on ne recroisera pas ces malfrats. Peut-être d'autres ? Non, normalement non, tout est relativement calme céans, Yamada-dono. Pourvu qu'on dose suffisamment le saké.

Il eut de nouveau un rire enfantin qui se fit entendre à plusieurs mètres à la ronde en raison de ce silence. Certes il pouvait réveiller les résidents, mais sur l'instant présent il s'en moquait ; après tout, il devait penser à lui ce soir-là. Il se tourna de nouveau vers la direction dont il parlait à Fubuki, et se mit à marcher tranquillement, les mains ballantes, s'assurant qu'elle marchait à ses côtés. Il jetait, de temps à autre, quelques coups d’œil à sa camarade. Presque tout en elle l'impressionnait et le laissait sans voix : son aura, sa beauté, ses armes, sa dégaine, bref, tout, quoi. Il prit son temps pour continuer la conversation.

- Yamada-dono... Il y a une idée qui me trotte dans la tête. Vous pensez que j'ai failli à ma tâche ? Que j'ai déshonoré je-ne-sais-qui étant samouraï ? J'ai menacé ces gens de les tuer mais je pense que ce n'est pas la solution. Et puis je ne l'aurais pas fait ; les sabres n'ont généralement pas de double tranchant et je trouve ceci pratique. Et puis imaginez ce pauvre commerçant qui devrait nettoyer ce bain de sang. Accessoirement la milice me serait tombé dessus... Enfin, je divague. Vous savez, les seules fois où je tue, c'est quand mon seigneur me l'ordonne. En dehors de mes fonctions, je ne suis qu'un être humain comme les autres. Si je vous parle de tout cela, Yamada-dono, c'est que j'ai l'intime conviction que vous appartenez aussi à un clan, que vous n'êtes pas rônin. Et si nos clans étaient ennemis ? ... Cela me désolerait. Enfin, je divague. Jusqu'ici j'ai eu mes variantes en terme d'honneur et je m'en suis toujours bien sorti avec ma conscience.

Il se gratta de nouveau la tête. Il avait plus l'air d'un enfant innocent qu'autre chose quand il se laissait aller. Mais son art de l'épée primait sur la sagesse, après tout...

Invité

- Absolument ! Et en toute logique, on ne recroisera pas ces malfrats. Peut-être d'autres ? Non, normalement non, tout est relativement calme céans, Yamada-dono. Pourvu qu'on dose suffisamment le saké.

Il eut un nouveau rire enfantin qui fit sourire légèrement la jeune femme. Lorsqu'elle le vit se tourner de nouveau vers la direction dont il parlait, Fubuki se mit à côté de lui et commença à marcher. Elle regarda autour d'elle, observant chaque bâtiment. Le silence était toujours présent, jusqu'à se que le jeune samouraï reprenne la parole.

- Yamada-dono... Il y a une idée qui me trotte dans la tête. Vous pensez que j'ai failli à ma tâche ? Que j'ai déshonoré je-ne-sais-qui étant samouraï ? J'ai menacé ces gens de les tuer mais je pense que ce n'est pas la solution. Et puis je ne l'aurais pas fait ; les sabres n'ont généralement pas de double tranchant et je trouve ceci pratique. Et puis imaginez ce pauvre commerçant qui devrait nettoyer ce bain de sang. Accessoirement la milice me serait tombé dessus... Enfin, je divague. Vous savez, les seules fois où je tue, c'est quand mon seigneur me l'ordonne. En dehors de mes fonctions, je ne suis qu'un être humain comme les autres. Si je vous parle de tout cela, Yamada-dono, c'est que j'ai l'intime conviction que vous appartenez aussi à un clan, que vous n'êtes pas rônin. Et si nos clans étaient ennemis ? ... Cela me désolerait. Enfin, je divague. Jusqu'ici j'ai eu mes variantes en terme d'honneur et je m'en suis toujours bien sorti avec ma conscience.

La jeune femme continua de marcher et le regarda. Il se gratta de nouveau la tête, ce qui lui donnait l'air d'un enfant innocent.

- Vous savez Uroko-san, je ne penses pas que vous avez failli à votre tâche. Un samouraï se doit de respecter son seigneur. Mais en faisant cela, en menaçant ses hommes, pensez-vous avoir trahit votre seigneur? Pour ma part, je ne penses pas.

Elle s'arrêta de parler et leva les yeux vers le ciel. Fubuki se doutait qu'il devait venir du clan Ryuuji pour être un habitué de cette ville. Puis, elle décida de répondre à sa question s'ils étaient ennemis.

- Je ne penses pas que nos clans soient ennemis, même que c'est le contraire. Mais, je ne dirais rien de plus.

La jeune femme baissa les yeux et le regarda. Tout en continuant de le suivre, elle s'étira légèrement et bailla. Il était temps pour elle de dormir. Ce petit combat et cette marcha lui enlevais ses dernières forces, mais elle ne peu s'empêcher de lui demander.

- On arrive bientôt?

- Vous savez Uroko-san, je ne penses pas que vous avez failli à votre tâche. Un samouraï se doit de respecter son seigneur. Mais en faisant cela, en menaçant ses hommes, pensez-vous avoir trahit votre seigneur? Pour ma part, je ne pense pas.

Il ferma les yeux, acquiesçant d'un bref signe de tête. Il était encore en vie et bien avec sa conscience, chose principale. Son seigneur n'avait sûrement que faire de ses états d'âmes. Manquant de sombrer dans quelque réflexion interne, il jeta un coup d'oeil à Fubuki qui semblait adopter la même attitude que lui : pensive, les yeux levés au ciel, sans redouter le danger aux alentours.

- Je ne pense pas que nos clans soient ennemis, même que c'est le contraire. Mais, je ne dirais rien de plus.

Il afficha un regard innocent, se laissant planter par celui de Fubuki. Quelque part, c'était une bonne nouvelle. Ne voulant pas se montrer un peu trop satisfait, il haussa les épaules comme pour dire tant mieux. Enfin, elle exhiba quelques signes de fatigue, ce qui fit sourire le samouraï d'un air gêné. Comme s'il pouvait être... Fatiguant lui-même.

- On arrive bientôt ?

Aussi vite posa-t-elle sa question qu'il pointa du doigt un bâtiment éclairé en fin de rue. Il était plutôt grand, autour d'autres bâtiments eux-mêmes "de nuit". Il y avait un peu plus de monde en ces lieux. C'était une partie de Ryuu un peu plus vivante en ce créneau horaire. Il s'arrêtèrent devant ce grand bâtiment qui avait l'air d'une auberge pour personnages aisés.

- J'ai fait l'erreur d'aller ici alors que je ne connaissais pas Ryuu lors de mon arrivée. Je n'avais pas beaucoup d'argent et j'aurais aimé allé ailleurs, je suis bien plus habitué aux endroits "économes", dit-on. Ici, vous n'aurez pas de souci à vous sentir bien, je pense. Pour ce qui est de cette histoire de clans, généralement, il est sûrement vrai que le mien n'est pas difficile à deviner. Mais je ne peux vous confirmer vos impressions. Vous pouvez être une ennemie comme une alliée, et j'ai une vie en dehors de mes fonctions. Mais enfin, si vous êtes allée ici pour vous détendre, c'est peut-être que vous n'êtes pas en mauvais terme avec notre clan. Ou que vous soyez une espionne, et j'en passe. Mon Dieu, que tout cela est envahissant... Je vous parle, je vous parle, mais vous êtes sûrement fatiguée.

Shiro s'inclina profondémment face à Yamada pour la saluer. Après un léger temps, il se redressa, tout sourire.

- Si vous restez dans les parages quelques jours, peut-être aurons-nous l'occasion de nous recroiser. J'irai faire un tour à votre auberge si jamais j'ai des pauses, histoire de vous saluer. En attendant... Le couvre-feu a raison de moi : mes quartiers m'attendent.

Il sourit une dernière fois tendrement à Fubuki puis s'éloigna avec la même démarche : la tête légèrement penchée en arrière, regardant les étoiles qui étaient de plus en plus nombreuses dans le ciel.