Rencontre inattendue [Pv Saruha Kotaro / Finit]

J'aimerais me vanter d'être resté en vie. Se prendre une lame de fer entre les deux yeux aurait été suffisant pour tombée raide sur le sol froid des diverses contrées. La mort peut-être agréable dans certaines situations, cela doit dépendre de la personne avec qui l'on est, de l'endroit ainsi que de la mort elle-même, sûrement. Vivre avec cette cicatrice me donnerait-elle le moyen d'avancer ? Au lieu de m'écrouler comme si l'on jetait un sac de patates sur la glèbe. Je n'espérais plus grand-chose de l'existence même de la réalité. La blessure de ce monstre aurait dû être fatale, était-ce dû la charité des kamis ou grâces à ma volonté ? J'aurais aimé connaitre la raison de ma survie.
Si, ce temps fièrement gagné me donnait une envie quelconque à me donner corps et âmes à un clan, je ne pourrais que dire oui, en me courbant et respectant le seigneur de ce clan.

Les gardes assommés avaient encore une demi-heure avant leurs réveils soporifiques, à ce moment-là, Yoshitsune n'avait plus qu'à se livrer de lui-même au Seigneur Saruha, ou plutôt ses gardes. Il n'y avait aucun doute dont le seigneur des terres allait le recevoir, dans quel état ? Dans quelle circonstance ? D'un chuchotement limpide et vif, l'ancien chef de guerre de Toragi lâcha dans un excès de délectation.

- Quelle ville agréable ...

Les portiers de Saru s'approchèrent lentement, intimidés par le personnage qui se trouvait devant leurs portes. Pour montrer sa bonne foi, et qu'il n'allait rien tenter de mal envers cette ville, il commença à se dévêtir. Son haut marron retomba glissant à chaque marche de même que le bas. Il lui restait une sorte de pagne en guise de protection de ses bijoux intimes. Certes, cela aurait pu être pris très mal, mais c'était sa façon de dire qu'il ne voulait aucun mal à ce clan. Il s'approcha donc des gardes et en s'agenouillant devant eux avec une demande non particulière, surtout en ces moments troubles.

- Je vous salue, soldats... J'aimerais avoir l'opportunité de rencontrer votre Seigneur, Saruha Kotaro... dit-il d'un ton serein. J'ai grandement besoin de lui parler. Vous pouvez voir que je ne vous veux aucun mal, c'est en ce sens que j'ai enlevé mes vêtements en dehors de ce pagne. Je m'excuse avant tout, de ça, mais la personne qui m'a accompagné ici n'avait que ça pour moi... Sauf, que je le remercie grandement pour sa bonté.

Les braves guerriers acceptèrent la requête de l'ancien chef de guerre. Les portes s'ouvrirent lentement, finissant de monter les dernières marches avant d'atteindre le château du Seigneur Kotaro, il put distinguer de nombreux bassins. Yoshitsune fut ébahi sur ce qu'il venait de voir, nulle seconde gâchée à regardé autre chose qui pouvait nuire à cette tranquillité. Les bassins de différentes tailles donnaient un charme démesuré au lieu dans lequel il était. Ils suivirent un chemin de pavés avant d'atteindre une porte massive en chêne véritable. Les lances le pressaient dans le dos, il savait indubitablement que s'il tentait quelques choses de malhonnêtes, il serait mort dans les secondes qui suivirent son acte. Enfin, il n'était pas venu pour ça, et donc, ce genre de comportement allait être prohibé, surtout en face d'un seigneur de guerre. On lui avait dit d'attendre ici, devant la porte en chêne. Allait-il avoir son audience comme il le voulait ? Tomberait-il sur un simple conseiller du monarque des singes ? Ou bien une autre personne digne du Seigneur ? Cela semblait très intéressant, ses chances étaient très basses pour une rencontre avec le souverain de Saru. Et dans un autre chuchotement presque imperceptible, il susurra :

- La chance m'aurait-elle quitté ?

D'un regard cristallin et plein d'altruisme, il demanda aux gardes dernières lui.

- Puis-je savoir si, le Seigneur Saruha Kotaro me recevra ? Ou bien... Bref, passons... En tout cas, votre ville ainsi que ce château sont transcendants. En comparaison à celui des Toragi... Il n'y a pas photo.

[ Fiouuuu... Si besoin d'un rajout, envoie-moi un mp ]

Les fruits du printemps possédaient ce goût sucré et acide que peu connaissaient à leur saison. Kotaro avait une petite préférence pour une baie violacée qui ne poussait qu'aux frontières septentrionales de son domaine, kanryuu, ainsi était-elle nommée car elle laissait l'impression d'une brise fraîche en bouche. La main paisible, ni trop lourde ni trop légère, le Roi Singe dégustait justement un bol de ces baies dans un salon privé jouxtant la Salle du Nénuphar quand la silhouette d'un homme s'agenouillant se matérialisa sur le papier de riz légèrement jaunis de la pièce. Silencieux, Kotaro releva la tête. L'homme était un messager de la garde qui venait lui annoncer une sombre histoire à laquelle le clan Toragi était rattaché. L'appétit du seigneur Saruha retomba aussi subitement qu'il s'était manifesté. Pendant un long instant, il resta méditatif, ni totalement présent ni totalement absent. Son regard oscilla sensiblement sans jamais trop s'éloigner d'un point fixe situé entre la table basse et ses genoux.

Le clan Toragi lui livrait un homme ou était-ce l'homme qui lui livrait le clan Toragi ? La réponse à cette question avait ceci de tortueux que tout ce qui touchait de près ou de loin le clan du tigre était teinté de faux-semblants. Et si le singe était par nature à même de les deviner, il n'aimait jamais avoir à les dénicher. Kotaro voulut pourtant en avoir le coeur net. Dans un bruissement de vêtements qui relevait définitivement d'une noblesse d'un tout autre temps, il se leva et congédia le messager d'un mouvement de menton. Deux servantes se précipitèrent à l'intérieur de la pièce – comme si elles aussi répondaient à des ordres muets – et l'aidèrent à se dévêtir et enfiler une tenue plus appropriée aux couleurs du clan, d'un vert presque émeraude avec un ample haori auquel le blason Saruha était cousu dans un filament de soie blanche. Par une porte dérobée, Kotaro entra ensuite dans la Salle du Nénuphar, entièrement vidée de sa horde de conseillers qui devait, encore à cette heure, se régaler d'un repas goûteux. Prenant place sur un lit de coussins assemblés sur l'estrade surplombant la salle, il s'assit sur ses talons et laissa ses mains s'allonger sur ses cuisses.

Un simple regard échangé avec les gardes de la porte suffit à la faire ouvrir.

L'homme qui se trouvait derrière, Kotaro ne l'avait jamais vu. Le messager s'était montré pourtant très clair à son sujet.. le clan Toragi avait volontairement ou non laissé un de ses moutons s'échapper. Le singe était joueur et quelque chose lui disait qu'il allait s'amuser de la situation.

« C'est une bien drôle d'histoire qui vient de parvenir à mes oreilles. Je ne me souviens déjà plus d'une visite Toragi en ces murs depuis ma tendre enfance. Il fit signe à son invité de s'avancer. Le clan du tigre ne s'est jamais vraiment intéressé à celui du singe. Après tout, la foudre frappe sans se soucier de ce qui pousse à l'endroit où elle s'échoue. Mais vous, qui êtes-vous et qu'apportez-vous de nouvelles que nous ne sachions déjà ? »

Yoshitsune s'avança à pas de velours. Se présentant s’en proférer une quelconque indignation chez son hôte du jour. La liaison de ses pas, et de son anhélation ressemblait à celle d'un chasseur en dénichant sa proie. La scène était toute différente, même si cela se ressemblait. Caressée dans le sens du poil avant de tendre un piège, l'idée ne lui était jamais venue en tête, il n'en avait point besoin, et il ne voulait qu'une seule chose. Il s'arrêta délicatement et d'un revers de la main positionna son pagne à demi-hauteur pour pouvoir s'asseoir en Seiza. Le haut de son corps s'affaissa, il salua le seigneur de Saru avec respect. Je vous prie de m'excuser, Seigneur. Le guerrier se replaça tranquillement avant de fixer du regard le visage de l'amphitryon.

Certes, vous devez avoir raison sur le point que le clan Toragi ne s'est jamais intéressé aux vôtres... Et si celui-ci l'intéressait, cela doit être vos terres, voir, votre pouvoir qui je trouve très palpitant et captiveur. Vos questions sont bien trop hâtives à mon goût... Mais, si vous voulez passer à la vitesse supérieure soit, c'est vous le chef. Je suis un ancien général de Toragi. Mon nom vous êtes peut-être parvenu ici, dans votre ville, '' Sanzo Emishi '' pour vous servir... Malheureusement, après une rencontre infructueuse avec une sorte de démon, j'ai dû abandonner mon poste. Un marchand de passage m'a soigné et transporté avec lui le temps que je récupère. Je ne peux que le remercie infiniment pour ce geste. J'aimerais lui offrir davantage que la protection de son échoppe roulante.

Yoshitsune essaya de contenir le sang qui voulait sortir, le ravalant à l'intérieur de sa gorge permettant à ne pas être embarrassé devant le Seigneur Saruha.

Excusez-moi une nouvelle fois... La blessure s’est rouverte, je vais donc faire vite.Je ne peux pas y retourner. Je n'ai plus rien à réaliser dans ce monde pour l'instant... Et étant tout près de vos frontières, je me suis demandé si vous, le Seigneur féodal de cette contrée me permettait de rester parmi votre peuple. J'en concède que cela doit être difficile pour vous de faire confiance à un membre du clan Toragi, je suis prêt à vous prouver que ceci n'est point que des mots. Que ce soit un enfermement, une perte d'un membre de mon corps, de mes pouvoirs... Cependant, en même temps, mon prénom ne sera plus '' Sanzo '', mais Yoshitsune, je vous prie de m'appeler comme ça dorénavant.

La vie est un jeu d'échec. Utiliser des pions avant de garantir sa survie, allait-il être comme ça ? Ou d'une tout autre catégorie ? Il était prêt à vaincre, et à montrer à Kotaro qu'il était décidé.
Évidemment, c'était seulement les choix de Yoshitsune, mais celle de Kotaro était-elle différente ? Ses choix décideraient de la vie de l'ancien général, mais aussi d'une ville, peut-être...

Vous m'avez aussi demandez, ce que je pouvais vous apportez... Et bien, c'est tout simple étant l'ancien chef de guerre des Toragi, je peux vous conseiller dans certaines stratégies sur le terrain, vous protégez d'une attaque ennemie, ainsi que donnée ma vie pour la vôtre. Mais, vous révélez des informations que je pourrais connaître de ce clan.

L'annulaire gauche dans la bouche, il commença sa dévotion.

Ce doigt froid sera le signe de mon respect envers vous.

Le sang commençait à couler recueillant tout le plasma qui aurait pu se répandre dans la pièce.

Le regard fixé sur l'ancien chef de guerre Toragi, Kotaro l'écouta s'épancher sur son histoire, qui si elle n'avait rien de captivant, était néanmoins étonnante. Plus d'une fois, il s'étonna de l'audace – ou de la bêtise, appelez ça comme vous le voudrez – dont l'étranger faisait preuve. Avait-il conscience que s'il parlait à un seigneur d'un clan mineur, cela n'en restait pas moins un seigneur qui n'avait pas plus de leçons à recevoir qu'il pouvait en donner ? Kotaro en doutait. Le clan Toragi n'était capable de livrer au monde que des bruts épaisses, des individus sans foi instruis avec les pieds à défaut de posséder une tête pleine. A l'instant, le Roi Singe n'aurait su dire si l'homme qui se reflétait dans ses yeux était l'un de ces sous fifres ou s'il était tout simplement fou à lier.

La suite confirma la seconde hypothèse.

La vision absurde qui s'offrit à son regard le décontenança. Kotaro leva brusquement le bras droit et s'écria avec vigueur :

« Avez-vous perdu la tête ! Jamais le sang n'a coulé dans la Salle du Nénuphar ! Je ne laisserais pas un Toragi profané le sanctuaire des Saruha. Qu'on apporte à cet animal blessé de quoi se nettoyer ! »

Une nuée de servantes surgirent armées de serviettes, de bassines d'eau, et de bandages enduies d'onguent. Il fut prêté un soin particulier au doigt ensanglanté du Toragi sous l'oeil attentif du maître des lieux.

L'affaire prenait une tournure fâcheuse. Kotaro n'avait jamais apprécié la sauvagerie des Toragi. Fiers de leur supériorité, ils s'étaient toujours livrés à toute sorte de rites barbares auxquels les Saruha ne comprenaient que l'abondance du sang écoulé. Dans leur si grande ignorance, les Toragi avaient sans doute oublié que certains clans étaient passés maîtres dans l'art de sculpter l'esprit plutôt que le corps. Le clan Saruha en était sans doute l'exemple le plus flagrant. De conseils stratégiques, ils n'en avaient guère besoin.

« Je n'ai pas plus besoin de votre supposé respect que de vos stratégies. La fierté Toragi coule dans vos veines, leur suffisance tout autant. Vous n'arriverez pas à vous en laver en agissant de cette manière. Le tigre aurait passé plus de temps à étudier qu'il aurait peut-être espéré déloger le singe de son arbre. »

Kotaro n'attendait aucune réaction. Il regarda les serviteurs retourner à leurs occupations et se demanda s'il était bien utile de poursuivre l'entretien. Mais le singe apprenait de ce qu'il voyait à défaut de chasser avec l'efficacité inébranlable du tigre. Aussi se remémora-t-il la récente domination des Toragi sur les Usagite. Il sourit en commençant à entrevoir l'utilité d'un Toragi prêt à le servir.

« Il y a bien quelque chose que vous pourriez faire pour moi. Vous rendre au château Usagi et demander audience auprès de la Dame Usagite. Vous vous abaisserez plus bas que terre en pardon de ce que votre clan a pu lui faire endurer et lui ferez savoir que Saruha Kotaro vous envoie. Vous vous présenterez sous votre vrai nom. Alors peut-être serez-vous le premier chaînon d'une profonde amitié entre Saruha et Usagite, en offrant à la Dame un plan détaillé des installations militaires Toragi sur son territoire et dans la capitale Tora. Je suis certain qu'elle appréciera ce présent. Vous lui apporterez également une invitation à séjourner à Saru quand bon lui semblera. »

Il fit signe à l'un de ses serviteurs d'approcher et lui murmura quelques instructions. L'homme réapparut quelques minutes plus tard avec un kimono et une cape aux couleurs du clan soigneusement pliés.

« Acceptez ces vêtements et descendez aux cuisines pour reprendre quelques forces. Après quoi, si vous acceptez la mission que je vous prête, vous rejoindrez les écuries et partirez aussitôt pour Usagi. »

Surpris par le geste vif et du crie de Saruha Kotaro, Yoshitsune s'arrêta soudainement dans sa longue tirade. Aucun être humain n'avait versé ne serait-ce qu'une seule goutte de sang dans cette salle, était-elle très importante pour le seigneur du clan Saruha ? Sans nul doute, il n'aurait pas crié comme ça si c'était une simple broutille qu'on pouvait jeter comme une vieille paire de chaussettes. S'abaissant une nouvelle fois, mais seulement de la tête cette fois-ci.

Je vous prie d'accepter mes excuses une nouvelle fois... La prochaine fois, je m'abstiendrais de faire couler mon sang, ou tout autre sang ennemi.

Les servants du clan l'empêchaient de s'abaisser plus bas. Les bandages commencèrent à prendre de l'ampleur, son doigt quant à lui fut vite bandé pour arrêter le sang qui coulait. Son regard ainsi que tous ses sens étaient tournés sur le sol homme qui pouvait avoir de la reconnaissance dans la salle. Mais, celui-ci rendait moins bien l'appareil, Yoshitsune croyait à un seigneur réfléchi, le cas sûrement dans un autre contexte, sauf que là, c'était complètement l'inverse qui se passait. Était-ce voulu ? L'ancien chef de guerre en doutait énormément.

Cela me choque, je trouve votre attitude... étrange. Elle ne me dérange guère, mais je suppose qu'une personne ne possédant pas du sang Toragi dans ses veines aurait été acceptée sans peine... C'est vrai que j'ai ma fierté, mais elle n'est pas du même calibre que ceux vivants tout près du Seigneur, que ce soit dans la capitale, ou aux alentours. C'est plutôt de type personnel qu'en rapport au clan donc je viens. Vous jugez sur des faits qui se sont produits avant que je sois un soldat. Faire ressurgir le passé est-il une bonne chose ? Le présent est bien plus révélateur que ce que nos ancêtres ont vécu.

L'espérance, hein ? Cependant, vous faites erreur sur mon cas. Je ne me base pas que sur ma force afin de vaincre les autres. Même si c'est un moyen comme un autre que d'assurer ses batailles, les stratégies, la réflexion est tout aussi indispensable sur un champ de bataille qu'en dehors, je le sais parfaitement. J'ai étudié longuement afin d'avoir le poste de Chef de guerre Toragi, maintenant ce n'est plus le cas, c'est aussi un choix personnel.

Les serviteurs avaient fini les finitions sur le corps de Yoshitsune, les bandages en grandes quantités montraient plus le côté sauvage de l'ancien chef, que celui de son intelligence. En tout cas, le savoir en médecine du clan Saruha était indéniable, le baume aligné de façon spectaculaire, avec un massage des muscles pour les détendre. Des soins poussés à l'extrême, le guerrier n'en avait point besoin, à part peut-être son doigt. Ce fut un cas d'indignation de la part du seigneur de guerre du clan des singes. L'épéiste ne le montrait, mais ce court passage de Kotaro l'horripilait au plus haut point, un sourire sur les lèvres, des yeux pleins de tendresse.

Si je résume depuis le début, vous voulez que je vous serve de chien, permettant à votre clan d'avoir une alliance secrète avec celui de la Dame Usagite afin, qu'elle trahisse Toragi au moment venu, ai je tords ?! Insistant bien, sur ses derniers mots.

Après le doux mot du seigneur, des nouveaux vêtements lui furent donnés pour cette mission, l'accepter pour ce faire accepter ? Refusé pour se faire haïr ? Quel affreux dilemme... Droit comme un piquet, l'iris en direction du nénuphar, des sons furent émis par sa bouche au même moment ou sa tête tourna radicalement de direction envers le leader des grands singes.

Ayant déjà entendu de nombreuses conversations sur votre clan, mon seigneur, je ne peux en qu'affirmer quelques-unes... Mais, passons. Vous m'opposez à deux options très compliquées à choisir. Si je rends visite à Dame Usagite, je perdrais mon honneur d'homme, et si je n'y vais pas, je suis quasiment certain que vos choix seront très peu différents des manières non hospitalières. En revanche, le dernier point, sur les armes militaires ainsi que l'invitation de déjeuner ne me dérange guère, alors que toucher le sol pour des fautes que je n'ai pas commises est une réalité absurde pour moi. J'accepte cette mission, seulement, si je n'ai nullement occasion à lécher le sol comme un chien asservi, lâcha'il dans un épris de colère.

Kotaro resta imperméable au discours de son interlocuteur. Le singe était malin par nature et en avait plus appris sur le clan Toragi qu'il en avait espéré. Il fut principalement amusé d'entendre qu'un homme qui se prétendait l'ancien chef de guerre de la plus grande armée du pays, ne fut même pas membre de cette même armée deux années plus tôt, lors de la prise de pouvoir des Toragi sur le territoire Usagite. Ou alors il mentait, ou alors le clan Toragi avait une drôle de manière de recruter ses haut-gradés.

Peu à peu, le visage de Kotaro se détendit et un doux sourire arqua ses lèvres. L'homme qui lui faisait face avec l'audace d'un fou n'avait pas plus de bon sens que n'en possédait, de réputation, les autres Toragi. Croire que le clan Saruha éveillerait la colère des Usagite était d'une stupidité sans nom. Il fallait être aveugle ou très peu aux faits des choses pour ne pas voir que les Usagite méprisaient les Toragi avec ou sans l'aide des Saruha. Que dire de plus face à l'accusation d'alliance secrète si ce n'est que Kotaro était libre de nouer des liens amicaux avec qui il lui plaisait d'en nouer, sans que cela n'ait besoin d'être caché aux yeux du monde. Comment pourrait-il l'être de toute façon ?

Finalement, la réponse d'Emishi à l'ordre de mission tomba. Le regard songeur du Roi Singe le fixa intensément. Son sourire avait disparu.

Il n'avait pas plus besoin de traîtres que de brebis égarés au sein de sa cour. Si Kotaro ne comprenait finalement pas pourquoi l'étranger s'était présenté à lui s'il n'était pas disposé à obéir à ses ordres, il était conscient qu'une nouvelle carte venait d'entrer dans son jeu. Il leva les yeux par dessus les épaules de son invité et hocha de la tête. Trois gardes de la porte approchèrent ; le serviteur qui tenait les vêtements se figea en pleine course. Emishi était encerclé, l'extrémité de trois lances pointées sur ses omoplates et sa colonne vertébrale.

« Qu'on apporte de quoi écrire à notre invité, ainsi qu'un long parchemin »

Les serviteurs s'exécutèrent et posèrent le tout devant Emishi, conformément au regard de Kotaro. Le seigneur se redressa sur ses deux jambes. Son regard pesa de tout son poids sur les épaules du déserteur.

« Je pourrai m'attirer les faveurs du seigneur Toragi en lui livrant votre tête, ou la voir s'échouer au pied des remparts de mon château, pour avoir osé parler de la sorte . Qui croyez-vous être pour dicter à un seigneur ce qu'il doit ou ne doit pas ordonner à ceux qui prétendent le servir ? Question rhétorique, Kotaro croisa les bras dans son dos. Un homme incapable de suivre des ordres n'est pas plus digne de porter mes couleurs que celle d'un autre seigneur, car tous mes hommes savent que leur vie ne saurait être mise en jeu sans une excellente raison. Vous apprendrez que Saruha Kotaro n'a peut-être pas la poigne de fer de Toragi Araki ni sa rudesse, et qu'en conséquence il vous laissera quitter sauf son château. En échange de quoi, je souhaite que vous me donniez les plans des installations Toragi puisqu'il s'agit de la seule chose que soyez en mesure de me livrer sans que cela n'entache votre honneur. »

Kotaro donna pour ordre à sa garde d'enfermer l'homme dans les geôles du château s'il refusait de livrer les plans. Au lieu de quoi, ils devraient le raccompagner aux frontières du domaine si les plans étaient dessinés. Pour sa propre part, Kotaro estima en avoir assez entendu. Il quitta donc la salle par une porte dérobée et laissa celui qui se faisait appeler Yoshitsune Emishi seul face à son destin.

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[HRP] Kotaro n'est donc plus dans la salle à la fin de ce post. Tu n'auras pas de place au sein du clan Saruha, conformément à ce que tu as exprimé dans ton RP. Kotaro te laisse quitter le domaine Saruha si tu lui livres les plans qu'il demande. Je te laisse donc un post pour décider de ton destin, accepter, dessiner, et te faire reconduire aux frontières. Refuser, et décrire ton emprisonnement dans les geôles du château. Après ton prochain post le topic prendra fin quoi que tu décides [/HRP]

Si prévisible...

Saviez-vous qu'un homme jadis avait déjà réussi à éliminer une dizaine d'hommes avec le même nombre de lances pointées sur lui ? En plus, sur tous les angles. La comparaison reste flagrante je trouve...

Il aurait sûrement eu le temps de se retourner et briser les manches voir les enfoncer dans son corps en esquivant les parties sensibles afin de sortir péniblement. Il aurait pu le faire, mais avait déjà fait un choix avant même cet affrontement.

Je ne coulerais plus de sang dans cette salle.

L'encre et le papier posé, les serviteurs s'écartèrent de nouveau, les gardent quant à eux, à la même place. S’ils devaient rester comme ça, ils allaient être fatigués très rapidement. La première phrase du seigneur du clan Saruha ancré au plus profond de son cerveau résonna plusieurs fois avant de prendre une bonne inspiration et ressortir ce qu'il pensait.

Alors, faites-le, cela vous saura bénéfique dans les deux cas. Une excellente raison ? Je n'ai rien contre ce point de vue, mais comme nous l'avons abordé très brièvement, si c'est quelques choses qui doivent faire contre leurs principes ? Tant que cette raison est bonne, vous vous en fichez de ce que pensent vos sujets ?... Fit-il avec une voix faiblissante.

Vous êtes vraiment un Seigneur subtil. En réfléchissant, peut-être que... faisons-le dans l'originalité ?

Yoshitsune attrapa gracieusement le pinceau ainsi que le parchemin, dessinant au fur et à mesure quelques installations de guerres Toragi avec des explications sures le contrôlèrent de ces armes. Il pouvait donc partir librement maintenant, Saruha Kotaro avait disparu laissant les gardes et lui dans une confrontation mortelle.'' L'ultime fierté '' est une chose qu'on ne peut pas représenter, souvenez-vous-en. Il demanda à ce qu'on lui menotte ses jambes, ainsi que ses bras. Il avait clairement vu le jeu de Kotaro dans ses yeux, avait-il prévu l'engouement de l'ex-seigneur de guerre ? Sûrement pas, il allait méditer de nombreuses heures dans sa nouvelle cage voir des années... Cela dépendrait de la volonté du monarque des singes. La cellule choisie était une cellule souterraine, sans lumière ou presque pas. Le choix de vivre dans une geôle aurait été la meilleure solution ? Ou seule de vivre à l'extérieur de ces murs était la plus favorable ? L'unique chose qui le troublait le plus n'était pas de ne plus voir les rayons du soleil, mais ceux de la lune. Le geôlier plaça une lampe à l'extérieur, permettant au prisonnier de voir très faiblement l'agissement des gardes. En tout cas, il pouvait dormir tranquillement maintenant, une chose de bien dans ce monde de brute. Yoshitsune prévit un plan de secours, ne pouvant plus rien faire, il demanda en même que sa détention du parchemin ainsi que l'encre pour pouvoir écrire librement. Généralement, après avoir judicieusement choisi ses mots sur les parchemins, il les déchira recouvrant ce qui lui servait de lit comme sommier, c'était bien plus confortable que la roche elle-même, naturellement. Il n'avait plus qu'à attendre patiemment avant le retour d'une personne importante du clan.

[ Assez simple, j'ai voulu faire dans l'originalité... La suite va être un sacré '' délice ''. ]