Qui aurait cru que, sur le versant d'une montagne, existait pareil endroit ? Voici un lieu que la plupart des moines et prêtresses connaissent et arpentent lors de pèlerinage vers d'autres temples. En passant par ici, ils accrochent à l'arbre leurs vœux écrits sur un tissu rouge, et les laissent flotter au gré du vent. La rivière aux eaux peu profondes donnent vie à une végétation luxuriante, ainsi qu'à une faune multiple. La pente est longue et abrupte, et son ascension risque de vous faire souffrir les mollets, mais franchement, le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ? Nous sommes en milieu d'après-midi, mais peu importe car les visiteurs s'y font toujours très rares.
Une nature luxuriante comme on en parcourait rarement. Qui l'eut cru ? Bientôt, deux légendes iraient profaner les environs de par une croisade des plus épiques que l'Hinomoto ne connaîtra jamais.
Parmi la faune présente, on dénotait la présence de biches, de sangliers, d'écureuils, postés çà et là vers les points d'eau pour se désaltérer ou perchés à grignoter quelque feuillage abondant. Le lieu était à la hauteur de sa réputation tant on disait qu'il était un élément de choix pour les hauts moines et grandes prêtresses qui se plaisaient à se recueillir céans. La seule caractéristique qui dissuadait les masses de s'aventurer par ici était, sans nul doute, l'altitude, la difficile accessibilité des lieux. Mais cela n'avait, apparemment, pas rebuté cet homme enveloppé d'un long manteau blanc complémenté d'un ample capuchon redressé qui ne laissait nullement percevoir le moindre trait de son visage. Il se tenait là, assis en tailleur, dos au tronc d'un cerisier donc les fleurs se détachaient sublimement à cause des légères brises qui soufflaient çà et là. Et ce doux parfum enivrant qui se propageait à même de la soudaine bise passagère qui, au fil des secondes, devenait plus prononcée, plus bruyante, plus forte. C'était le moment venu pour le vieil homme d'émerger de ses songes et enfin de se redresser sur son mètre soixante, s'aidant de sa canne pour hisser son petit corps à l'air frêle. Était-ce cette apparence morbide de Yokai sous cet accoutrement aux couleurs de la Mort ou bien les bruits de pas qui ressemblaient à des raclements de sandales sur le sol terreux qui firent les multiples mammifères prendre la poudre d'escampette ? Toujours fut-il que l'homme en blanc se retrouvait seul, guidé au gré de sa canne couleur merisier, avançant vers ce qui semblait être une aire plus calme encore, bien plus praticable puisqu'il s'agissait d'un terrain suffisamment plat pour permettre l'exhibition de quelque affrontement éreintant.
Le vent semblait souffler de plus en plus fort. La concentration de Ki était à son comble. Pour Chomei, c'était l'occasion parfaite de se mettre en condition, de s'échauffer spirituellement et d'embrasser les élémentaires du wajutsu. Glissant doucement sa canne à sa ceinture, il écarta légèrement ses jambes, faisant démonstration de plusieurs gestes de bras et de mains d'une lenteur infinie, inspirant et expirant longuement à intervalles réguliers. Il attendait patiemment la venue de son adversaire qui déjà de par son aura redoutable faisait ressentir sa présence. Mais il n'était pas encore présent physiquement, et cela offrait un répit non négligeable au chef de guerre Suigyuuku. Mimant stabilités, frappes, déplacements et autres gestes harmonieux, le guerrier au blason du Buffle des Glaces s'interrompit subitement lorsqu'il comprit que son adversaire se trouvait désormais à proximité, lui faisant face. Ni une, ni deux, Chomei se retint de nouveau droit - si ce n'est le dos légèrement courbé pour mieux se tenir sur sa canne - et s'inclina respectueusement à l'attention de...
« Umano-sama, seigneur du clan du même nom, c'est un immense honneur qu'il serait bien trop hypocrite de partager tant je me trouve face à un guerrier digne de la bénédiction de Kazegami. Je me nomme Uroko Chomei, buffle à la solde de Suigyuuku-sama. Puisse ce duel honorer nos clans, nos ancêtres et nos Kamis. »
Après ce flot de paroles solenelles, Chomei se mit en garde, de profil, sa main droite empoignant fermement sa canne vers l'extrêmité, le pouce dégagé, tandis qu'il tint sa main gauche ouverte aux doigts rapprochés devant son visage, le coude à hauteur de son coeur. Pour couronner le tout, il fléchit légèrement les jambes. Cela n'offrait que très très peu de surface attaquable à l'opposant, tandis que tous les points vitaux étaient protégés pour l'heure. Et enfin, c'était du temps gagné pour sonder méticuleusement l'esprit du guerrier à l'éphigie du Cheval...
Sujet: Re: Uroko Chomei -VS- Umano Kenji Jeu 10 Jan - 4:30
2 ans, voila maintenant 2 ans que Kenji et son frère avaient fuis leur refuge pour découvrir le monde… Et alors que Taku semblait un peu plus manqué Uma chaque jour, Kenji devenait un aventurier de plus en plus aguerrit et surtout prenait de plus en plus de plaisir dans le danger et cherchait celui avec une certaines insouciance.
C’est ainsi qu’il entendu parler de l’écaille blanche, un guerrier un peu mystique, une légende dont on ne sait pas grand-chose. C’est aux abords de Suigyuu, la cité des glaces alors qu’il se prélassait dans un onsen que le nom de l’écaille blanche parvint a ces oreilles le premier. Un garçon un peu plus jeune que le seigneur, vantait les mérites de cet épéiste soit disant sans rival.
La curiosité de Kenji fut la plus forte et il suivit le jeune garçon pour trouver cet épéiste légendaire, usant pour la première fois de sa vie passé et de son nom pour le rencontrer. La chose qu’il n’anticipa pas fut son arrogance naturelle et son assurance qui le placèrent directement dans les petits papiers de l’écaille, ce dernier lui proposant un duel en bonne et due forme.
Voila donc le jeune seigneur de 17 ans propulsé dans un duel au sommet contre une des légendes de l’Hinomoto. L’excitation était a son comble, ponctué par une légère touche de stress a l’idée de croisé le fer dans un combat qui pourrait voir la fin de sa vie. Il espérait que l’écaille blanche prendrait au sérieux le titre dont Kenji avait utilisé, car si il savait la situation dans laquelle il était, il pouvait peut être simplement prendre la tête du futur seigneur d’Uma pour de bon.
Mais n’était ce pas la le but, de sortir de ce cocon protecteur, de découvrir l’excitation du danger qu’offre ce monde fascinant… Apres l’alcool, le sexe, la nourriture, il voulait le faire par les armes, comprenant l’implication que cela aurait, et l’acceptant avec tout l’honneur et la détermination d un Umano.
Cala faisait un moment qu’il était perché sur cette arbre un peu plus haut sur la colline depuis le matin et qu’il avait vu son adversaire arriver et l’attendre. La première chose qui frappa le seigneur fut la cécité évidente de l’homme, bien que celui-ci se déplaçait avec une aise étonnante. La puissance de son pouvoir fut l’autre, qui pouvait toucher Kenji alors que celui-ci se situait à plusieurs kilomètres du lieu, manipulant le vent pour avoir senteur, son et image de son futur adversaire.
Il bondit alors de l’arbre qui était un peu plus haut de la montagne pour se retrouver dans les airs et se laisser porter par un morceaux de tissu en planant jusque qu’a quelque mètre du lieu du combat, faisant alors face au vieil homme qui se serrait surement vexer a être appelé ainsi. Ce dernier prit bien vite conscience malgré son handicape de la présence de son adversaire, Kenji s’inclina a son tour respectueusement.
« Ravie de vous rencontrer Chomei-sensei… Votre légende vous précède, et je suis flatté que vous ayez accepté mon challenge. »
De simple mot pour une simple introduction… Kenji laissa choir sa veste de kimono pour ne garder que son pantalon, pieds nues et un katana dans chaque main… Le duel pouvait commencer.
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Sujet: Re: Uroko Chomei -VS- Umano Kenji Jeu 10 Jan - 4:30
Le membre 'Umano Kenji' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
Sujet: Re: Uroko Chomei -VS- Umano Kenji Jeu 10 Jan - 19:07
La politesse était de mise tandis que les deux guerriers se tenaient en garde. Il n'y avait nul mot à surenchérir, le duel était sur le point de commencer. Un jeune Damyo de cet acabit réservait sans doute bien des surprises, et Chomei, méticuleusement posté de manière à n'émaner aucune faiblesse, pouvait profiter de sa position inconfortable pour son ennemi afin de le déchiffrer. Les esprits le passionnait tellement au point de mettre ses adversaires dans l'embarras. Et autant se servir d'une telle habilité quand on sait que celui qui vous fait face n'est pas un guerrier des plus faciles à venir à bout. Qui l'eut cru, lui, le général des buffles, affronter directement un seigneur ? L'idée lui déplaisait tant il s'agissait d'un homme avec qui son propre seigneur avait conclu un pacte de non-agression. L'idée d'avoir comme adversaire Umano Kenji, en quelque sorte le représentant légitime Kazegami, lui était amère tant il craignait quelque jalousie de la part de Mitsuru-kun. Mais il était trop tard pour faire marche arrière, et il faudrait montrer à long terme à ce jeune homme qu'il aurait sûrement refusé une telle entrevue si les deux individus étaient réellement ennemis. La réputation de l'écaille blanche n'était plus à refaire, et lorsque deux grands esprits se rencontraient, ça promettait une croisade des plus explosives pourvut qu'on n'usurpât point les pouvoirs de Kobutama...
A en croire la manière dont s'était posé le seigneur et le fait qu'il s'était dévêti de son haut de keikogi, Chomei déduit que son adversaire miserait littéralement sur la rapidité de mouvement tant il était léger et dépourvu de protection physique. C'était un bon point pour lui et sans doute devait-il être au courant pour la cécité du vieil homme. Chomei ne put que frissonner à l'idée que le maître de l'Air ait pris de si méticuleuses dispositions à l'égard du général de Suigyuuku. Et dans ce silence infini, les deux auras se cherchaient mutuellement. Bientôt une, deux, trois minutes s'écoulèrent tandis que les guerriers ne bougeaient pas d'un cil. Pour le chef de guerre, c'était à la fois de tout repos et une situation des plus délicates. Un seul moment de doute et il pouvait se retrouver décapité dans la seconde même. Le temps continuait de s'écouler, et les divers bruits environnants tels que celui des branches dont le feuillage s'agitait ou ceux des oiseaux qui batifolaient d'un arbre à un autre n'y faisaient absolument rien. Dix minutes s'étaient écoulées ; l'air était à la fois lourd et froid, un mélange qui devenait insupportable tant la faune se dégageait progressivement de la scène.
Le silence se rompit soudainement, brisé en mille morceaux comme si l'on jetait un pavé contre une fenêtre. C'était le Kiaï violent qu'émit Chomei qui fit littéralement fuir tout animal restant aux alentours, faisant vibrer au passage les tripes de son adversaire pour le brusquer et l'empêcher de réfléchir tandis qu'il enchaîna dans le même souffle, chargeant à vitesse exagérée, empoignant de sa main gauche sa canne-sabre pour feindre de la dégainer et obligeant le Damiyo a réagir suite au cri soudain ainsi qu'à la possible attaque. Mais le chef de guerre n'en fit rien ; à la place il se laissa choir, fondant et ondulant sur le sol pour mieux se rapprocher du seigneur qui n'avait sûrement pas protégé son bas. Avant que ce dernier ne tente quelque incantation on quelque attaque, le chef de guerre vint poser un pied sur le genoux du guerrier du Vent, l'autre se collant au nerf tibial le plus fort possible comme pour lui faire... Une clef de pied ! Il poussa ensuite très fort sur le genoux pour faire tomber son adversaire - pourvu que celui-ci sache chuter au risque de finir sur le dos temporairement étouffé. Par la suite, le chef de guerre ponta habilement contre le sol, dans une agilité infinie, pour finir accroupit et sur ses deux pieds, tandis qu'il se redressa et dégaina sa canne sabre pour tenter une frappe élancée du dos de son sabre en direction du tibia droit du jeune seigneur, l'abattant froidement et sans scrupule, toujours avec ce même kiai rebutant et effrayant quiconque n'était pas habitué à subir l'ardeur du combat et l'aura broyeuse du buffle. Le reste du corps de son adversaire étant difficilement à portée puisqu'il se protégeait de deux sabres, cette simple attaque digne d'un jujutsuka ferait parfaitement l'affaire pour l'instant, histoire de déterminer la dangerosité d'Umano-sama, de voir de quoi le guerrier au cheval était réellement capable...
Sujet: Re: Uroko Chomei -VS- Umano Kenji Mer 23 Jan - 4:25
De longs moments de contemplation, Kenji les connaissait trop bien, ces moments qu’il avait passé jeune à admirer les montagnes d’Uma l’esprit en quête de rêve et d’évasion, cherchant en son fort intérieur cette flamme, cette énergie source de sa vie et de son pouvoir. C’était maintenant ce vieil homme qui plongeait Kenji dans cet état second, non pas qu’il le voulait, mais sentait son esprit en lui, il était donc a son tour aisé de parcourir son propre corps.
Ce Chomei semblait lire en Kenji comme dans un livre ouvert, et ce dernier ne lui cacha rien, si cela pu l’aider a se redécouvrir lui-même… Impétuosité, passion, fougue, tout y été, et tout était accessible pour l’aveugle, Kenji ne cachait son être, fier de ce qu’il était, de ce qu’il devenait… C’était sa force, cette assurance, cette arrogance dans l’amour qu’il portait a Uma et a son héritage…
« Je suis Kenji, comme tu le sais déjà… Le fils du vent, mon élément, ma force, ma volonté… Présente moi un obstacle je le contournerais, essais de te saisir de moi et je m’échapperais, essais de me blesser et j’esquiverais… Lit en moi autant que tu veux vieil homme, tu trouveras toutes tes réponses, dont celle qui expliqueront ta défaite. »
Kenji finit sa phrase avec un sourire confiant qui disparut aussi vite qu’il n’apparut après le cri de Chomei. Sentant comme une impulsion électrique lui parcourir et lui paralyser le corps, Kenji vit son adversaire prendre les devants et lui foncer dessus. Une bonne chose que la stratégie de Kenji fut basé sur un coup simple, peut puissant et ne nécessitant pas une précision extrême.
Reprenant rapidement ses esprits, il lança sa main droite en l’, air, entrainant son sabre dans un mouvement ascendant qui créa un petite lame de vent qui vrilla jusqu’au pied du vieil aveugle. L’attaque n’eut que pour but de venir sectionner la lanière tenant sa chaussure, son pied glissant et provoquant alors un déséquilibre notoire grâce à la célérité de l’attaque.
Ce qui fut par contre une surprise pour Kenji qui avait l’habitude d’avoir cette chance, c’était que Chomei avait volontairement décidé de choir pour son attaque, chose qui fut anticipé par Kenji étant également le but de la sienne. Il plongea la tête la première dans les jambes du fils du vent qui cueilli sa joue avec un puissant coup de genou, la perte d’équilibre du a la section de sa chaussure l’empêchant de porter son attaque.
Le choc fut rude et Kenji et la mâchoire de Chomei subit des dommages considérable, dut a sa propre vitesse, voila quelque chose qui diminuerait peut être l’effet de son cri. Il se releva sur le coup, sonné par la violence du contact pour voir Kenji a mi-hauteur et en plein élan, son sabre de droite armé bien haut au dessus de sa tête. Il abattit un coup d’une puissance redoutable au niveau du crane de son adversaire, suivant alors d’un coup d’estoc dans son épaule tenant son arme. Il fit pivoter la lame pour écarteler la plaie.
Le sang jaillit alors sur l’habit immaculé de l’aveugle alors que Kenji prenait appui dessus pour en sortir son katana, poussant son adversaire à terre. Il frappa l’air de sa lame pour en faire gicler le sang, regardant son adversaire avec une certaines ironie.
« Aller vieillard, arrête de jouer avec moi et sort tes crocs que l’on s’amuse, si tu me sous-estime des le début du combat tu n’as aucune chance… N’as-tu pas lu en moi ? Ne sais tu pas de quoi je suis capable ? »
Sujet: Re: Uroko Chomei -VS- Umano Kenji Mer 23 Jan - 19:18
Sans nul doute l'acabit du vieux Chomei avait induit le seigneur Umano en erreur. Lui s'était laissé choir pieds devant, malgré le désequilibre qu'il avait subi faute d'avoir été déchaussé par un coup subtil, fin, relevant d'une maîtrise absolue de l'élément Air. Le genoux de son adversaire n'avait donc rencontré que le calcaneus du Suigyuuku, et le vieil homme blanc, bien que s'étant sonné sur le sol faute d'avoir glissé, était resté indemne. Pour l'heure. Car l'adversaire était presque aussi agile que le chef de guerre, et le vieux général n'avait pas réussi à infiltrer le creux de son autre pied derrière Kenji pour le faire chuter. Mais à peine était-il à terre qu'il se retrouvait déjà debout, accroupi, tandis qu'une attaque de front surgissait sans sommation, droit sur son crâne. Le vieil aveugle le sentait : l'air sifflait, la posture du Damyo lui apparaissait clairement et ce de manière permanente. Vouloir trancher un maître en jujitsu par le crâne, ce n'était pas relever de l'utopie mais de la folie pure. Et bien que puissance et vitesse étaient au rendez-vous, Chomei n'irait jamais s'opposer à celles-ci ; au contraire il s'en servirait, les encouragerait. Aussi se maria-t-il avec les formes du maître du vent, se rapprochant de lui plutôt que de le fuir, s'adaptant à la frappe verticale, posant sa main sur celle de Kenji pour continuer et amplifier le mouvement à en déséquilibrer le jeune homme. Mais la rapidité était telle que le vieux ne réussit à se saisir d'Umano pour maîtriser la trajectoire de la frappe et terminer sur une clef. Fort de ce constat, il renonça à cette idée tandis que le seigneur avait déjà amorcé une autre attaque, aussi rapide et dangereuse que la première. Mais Chomei se trouvait bien trop proche de lui pour que l'estoque du seigneur du Vent ne puisse aboutir à quelque chose de suffisament dangereux ; à la place elle ne fit qu'éfleurer le bras porteur du général, laissant une éclaboussure de sang jaillir. Mais c'en était le prix à payer pour laisser l'ennemi baisser sa garde. C'était le moment opportun.
Ni une, ni deux, l'aveugle, après ce traditionnel Kiaï formidable qu'il éxalta de tout son être, se stabilisa, stable comme un bloc de terre, lâchant sa canne sabre pour venir heurter son bras égratigné contre celui de Kenji, la paume grande ouverte en énergie, comme s'il s'imaginait s'enraciner dans le sol, retenant le souffle qui lui restait dans son hara et l'expirant progressivement tel un flux d'énergie qui se propageait continuellement pour dicter les attaques qui suivraient. Son autre main, elle voltigea vers le visage de son adversaire qui n'avait d'autre choix que de reculer le visage au risque de se recevoir une gifle de front. Dans les deux cas, le jujitsuka gagnait suffisamment du temps. Sans perdre une seule fraction de seconde, en un éclair, Chomei empoigna l'avant bras du seigneur de sa main opposée qui s'était défaite de son sabre, pour aller exercer une forte pression sur le radius et le cubitus de son opposant et lui infliger une douleur aigüe tant le méridien de l'intestin grêle s'en retrouvait compressé également. Levant son index, il haussa la main comme pour indiquer la direction où Kenji se dirigeait : en haut. Ce dernier n'eut d'autre choix que de se tenir sur la pointe des pieds, lâchant à son tour son sabre, pour minimiser la douleur, alors que le vieil homme blanc, par un geste circulaire et harmonieux, décrivit une chute d'eau, ramenant le bras du seigneur vers le sol, indiquant cette fois la direction opposée. Mais malheureusement Kenji était encore armé d'un autre sabre, et le chef de guerre n'eut d'autre choix que de se défaire de son circuit destiné à maîtriser l'adversaire une fois pour toute avant de se prendre un coup. Haussant le pied sur lequel était tombé sa canne sabre, il la fit voltiger vers l'avant et se jeta dans la même direction à corps perdu, faisant quelques roulades pour s'éloigner aussi loin du seigneur du Vent comme il le put. Se redressant tout en ayant saisi à nouveau son unique arme, et pivotant d'un taï sabaki tout en dégainant sa canne et fendant l'air à la verticale, par réflexe, au cas où l'adversaire aurait décidé de le prendre de dos, il se retrouva de nouveau en garde.
L'adversaire, l'air fier, fouetta le vent pour retirer le sang de Chomei qui souillait la lame. Ce geste administra une pensée amère au vieil homme qui passa une main sur son bras pour jauger de la gravité de la plaie. C'était une égratignure, certes, mais qui le drainerait au fur et à mesure que le combat perdurerait. Il fallait y mettre en terme au plus vite. Pendant ce temps, Chomei ne bougeait pas d'un cil, sondant son adversaire qui semblait quelque peu contrarié d'avoir été l'objet d'une maîtrise si parfaite provenant de la part du maître du wajutsu ; si Chomei avait en effet raté ses clefs, Kenji se serait retrouvé le poignet brisé, sans aucun doute. Une technique mal exécutée pouvait être des plus dangereuses, aussi le vieil homme, fort de cinquante année de pratique d'un tel art martial, savait user de ses connaissances à d'autres fins. Ce n'était qu'une question de temps et bientôt il parviendrait à faire choir Kenji sous sa volonté, tandis que ce dernier débitait des paroles apres et acides. Le vieux buffle de répondre.
« Est-ce la peur qui vous rend subitement exempt de politesse, jeune seigneur ? Je peux le sentir ; les battements de votre coeur ne mentent pas. Vous êtes effrayé parce ce que vous auriez pu subir. Votre comportement relève d'un esprit décousu, d'une personnalité faible que je ferai voler en éclats. Il est décidément logique que vous ayez proposé un pacte de non-agression avec l'alliance de l'Est... Vous n'êtes pas un noble étalon, mais une poule mouillée. Votre technique est impressionnante, vous êtes l'un des rares qui a su se défaire de mes contre-attaques. Mais qu'en est-il de votre âme ! Toute votre éducation martiale est à refaire ! Je vais vous montrer que la force d'un esprit surpasse de loin les techniques puériles et surfaites que vous exhibez fièrement de votre orgueil indigne d'un SAMOURAÏ ! »
A ces mots, Chomei, qui resta en garde, se redressa légèrement, cernant un peu plus chaque seconde l'adversaire qui était à une distance plutôt raisonnable pour ne pas subir un second courroux du Vent. Il lâcha de nouveau son sabre, les paumes grandes ouvertes en direction du seigneur Umano, se tenant droit, sans défense, tandis qu'il oscillait doucement ses doigts comme s'il manipulait... Du vide. Lentement une aura de malheur et de désespoir se dessinait autour de celui qu'on appelait l'écaille blanche ; ce surnom donné par pléthore de criminels qu'il avait croisés et tués, en référence à une espèce de vieux crocodile blanc à l'image de la bonté et de la pureté, telle une qualité poussée à l'extrême à en devenir un défaut, qui soigne le mal par le mal et, telle une écaille, s'immisce dans les rouages pour les bloquer et compromettre les projets les plus diaboliques. Il était le diable du diable même. Il était un démon pour les démons, un Yokai pour les Yokais et, ça, Kenji allait en avoir la preuve, lorsque soudainement un son oppressant retentit, se répercutant aux alentours à en secouer les feuillages environnants. Telle une brusque vague de Ki qui prévenait du danger imminent tandis que le général buffle prononça cette incantation.
« SHIN-NO-IPPOU ! »
Deux petites lueurs blanchâtres s'illuminèrent soudain, tels deux flashs aveuglants, des ténèbres dans lequelles était enfoui le visage de Chomei. Il transmit à Kenji cette horrible sensation de désespoir, de tragédie, de frustration, le rendant littéralement immobile et paralysé. Mais le vieux ne s'arrêta pas là. Il leva le bras comme pour comprimer la gorge de Kenji à distance, insistant sur son art digne d'arcanes ésotériques du Ki négatif. Il voulait l'étouffer.
« Vos poumons se vident lentement, paralysés, incapables de se remplir de nouveau. Vous pouvez survivre des mois sans manger ; des jours sans boire, mais qu'en est-il pour la respiration ? L'ironie du sort lorsqu'on est Maître de l'Air ! »
Un rire malveillant s'échappa soudainement du vieil homme. Il était dès lors bercé par cette aura négative, susceptible de le rendre fou, avide de puissance. Mais il fallait rapidement mettre un terme à ce duel qui ne perdurerait pas tant les deux guerriers étaient suffisamment forts pour se liquider mutuellement. Il n'y aurait qu'un gagnant et Chomei comptait bien ouvrir les yeux à ce seigneur puéril qui semblait bien aveugle, lui aussi.
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Sujet: Re: Uroko Chomei -VS- Umano Kenji
Uroko Chomei -VS- Umano Kenji
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