Eikô était ravi d’être de retour aux sources. Il avait passé tellement de temps loin de sa ville ! Son voyage n’avait pas été de tout repos, kidnapping, tentative de meurtre, attentat déjoué … Qui le croirait s’il le racontait. Comme quoi, la vie de forgeron n’est pas de tout repos.
Toujours est-il que retrouver ses outils et sa forge lui fit le plus grand bien. Il s’adonna cœur et âme à son ouvrage, heureux de remplir ses tâches, et surtout d’avoir améliorer sa technique grâce à sa visite au forgeron de Saru. Il agrémentait certain de ses travaux de décorations subtiles, en en faisant de vraies œuvres. Il avait encore un peu de mal à maîtriser la technique, mais avec le temps il finirait par acquérir la minutie du forgeron Saruien.

La journée était bien avancée lorsqu’il termina la dernière commande en cours. Torse nu avec la chaleur de la forge, la sueur dégoulinait de son front. Il l’essuya du revers de son gant, marteau en main. Il sursauta quand une femme l’apostropha, aussi discrète qu’un chat. Entre ses mains un tissus caché un objet d’assez grosse taille. Curieux, le jeune homme s’approcha de l’inconnue :
- Que puis-je faire pour vous ma Dame ?
Elle le dévisagea, le regard amusée.
- Vos exploits sont parvenus à nos oreilles. Vous avez été d’une grande aide au Clan Nezumide, qui n’est pourtant pas un Clan allié au votre … Seriez-vous en train de changer de bord Eikô-Kun.
Vexé par son insinuation, et par le diminutif employé à son égard le forgeron rétorqua cinglant :
- Je ne sais qui vous êtes mais je vous prie de me montrer un peu plus de respect. Je suis Ryuuji, corps et âme, cela ne m’empêche pas d’aider mon prochain, peu importe d’où il vient. Qui a décidé que telle personne devait être mon ennemi sous prétexte que son Clan n’est pas mien ? Certainement pas moi ! Ennemi sera celui qui me considèrera comme tel. Est-ce votre cas ?

Loin d’être offusquée la femme sourit, semblant satisfaite. Roucoulant, les mots plus doux les uns que les autres, elle apaisa le forgeron en rogne :
- Loin de moi l’idée de vous avoir pour adversaire, et encore moins celle de vous manquer de respect. Voilà là une belle tirade qui confirme notre choix.
Que diable disait-elle ? « Notre » ? Mais de qui parlait-elle ? Attendant la suite, mâchoire crispée, Eikô ne se détendit en rien.
- Nous vous avons choisi pour vous confier un objet de grande rareté, pour vous dire la vérité il n’en existe qu’un seul. Inutile de vous dire qu’il est plus précieux que la prunelle de vos yeux, et très convoité. En plus de votre fidélité, votre dextérité dans votre métier vous a précédé. Cet objet est extrêmement fragile, il doit subir un soin quotidien tant qu’il n’est pas en lieu sûr.

Elle s’arrêta quelques instants le temps que toutes ces informations s’imprègnent dans le cerveau d’Eikô. Plongeant son regard dans le sien elle reprit, découvrant l’objet d’une infime délicatesse :
- Nous devons à tout prix le faire parvenir à Hagi, il doit rester intact jusque-là, aussi bien son apparence que le mécanisme qui s’en trouve à l’intérieur.
Le jeune homme s’approcha, voulut prendre l’objet pour l’observer de plus près mais la mystérieuse Dame le remballa.
- Je dois avant tout savoir si vous acceptez l’offre que je vais vous faire, prêt à risquer votre vie pour cet objet, prêt à le couver tel le plus fragile des œufs. Et après tout cela, prêt à l’oublier, ne pas chercher à savoir le pourquoi du comment. Je vous demande juste de l’amener à Hagi en toute sûreté. En échange, votre action se trouvera récompenser d’une belle somme et surtout d’une renommée dans tout l’Himonoto … Alors ?
Un long silence se fit, Eikô pesait le pour et le contre. Cela faisait à peine quelques semaines qu’il était rentré dans sa ville, cependant il avait honoré toutes ses commandes. Il avait toujours cette envie de découvrir le monde, mais cette mission risquait d’être dangereuse d’après ce que disait la Dame.
- Et si j’échoue. Je ne peux et prendre soin de votre bien, et le défendre au péril de ma vie.
Acquiesçant elle lui répondit :
- Si vous acceptez vous ne serez pas seul, une personne plus apte au combat viendra défendre le voyage, nous vous engageons avant tout pour que vous l’entreteniez.
Quelques secondes de silence :
- Je n’ai pas tout mon temps.
De nouveau ce silence :
- J’accepte !
- A la bonne heure, nous sommes heureux de votre coopération.
Elle lui tendit l’objet :
- Observer le bien pour prendre tout ce dont vous aurez besoin pour l’entretenir, il y a plein de pièce minutieuse à l’intérieur. On viendra vous rejoindre sous peu.

Eikô prit le précieux, la femme avait disparu …

Vous entendez soudain pousser un cri non loin d'où vous vous trouvez. Il s'agit d'un cri de détresse, et alors que vous vous précipitez à l'air libre, vous distinguez trois hommes bien bâtis et un sac qui s'agite. Apparement, la mystérieuse femme a été kidnappée et à présent, les criminels fuient à travers la ville alors que celle-ci est bondée.

La sauver comporterait quelques risques, à savoir qu'une de ces brutes ne s'en prennent à un innocent pour vous obliger à reculer. Ou que votre affrontement fasse du grabuge et que vous finissiez tous en prison quand les Metsukes viendront vous mettre la main dessus.
Alors ? Que faites vous ?

Spoiler:

Un cris retentit derrière mon dos, instinctivement, je me retournai, et sortit de la forge. Trois hommes relativement costaux tenait un sac qui gigotait. Ces gars m'avait pas l'air très sympathique, et il semblait qu'il ne valait mieux ne pas les côtoyer. Je lançais un bref regard au forgeron, avant de partir à la rescousse de cette inconnue. Je n'étais pas du genre à jouer les héroïnes, mais ce n'est pas honorable de s'en prendre à plus faible que soit… De plus, restée en tant que simple spectateur d'un tel acte n'en serait que plus déshonorable pour ma personne.

Je me faufilais entre la foule, ne perdant pas ma cible des yeux. Je ne savais pas si le forgeron m'avait suivie ou non, je n'avais pas regarder derrière moi pour le savoir, et de toute manière, les environs étaient trop peuplé pour que je le vois… Je suivais le bout de sac, qui était légèrement surélevé. Je me pressai, tentant de ne pas trop bousculer les gens, laissant par moment échapper un " Excusez-moi" afin qu'on me laisse un passage.


L'objet, je n'y avais plus pensé! Je ne savais même pas si le forgeron l'avait en sa possession, si c'était le cas, j'espère qu'il a eu l'intelligence de le mettre en lieu sûre si il a quitter sa forge, car si ce n'était pas le cas, la mission serait compromise…

Soit, je n'avais pas le temps de retourner à la forge, je pressai le pas, me faisant plusieurs fois bousculer de nombreuse fois, ignorant les râlements que les gens pestaient lors de mon passage précipité.

Je vis le bord du sac tourner vers une rue adjacente, je les suivais. Cette rue était moins peuplée, mais je ne voyais plus mon objectif. Etant donné qu'il y avait moins de personnes, je dégainai un de mes sabres. J'avançai toujours rapidement, tout en regardant autour de moi afin de tenter d'apercevoir les kidnappeurs.

- Salutations forgeron ... Savez-vous où je pourrai trouver un dénommé San Eikô ?
Le jeune homme regarda la nouvelle arrivante, de longs cheveux noirs comme l’ébène cascadaient sur ses épaules, un visage fin, presque angélique, avec une profonde détermination brillant dans ses yeux. Elle n’avait pas l’air commode.

Il n’eut le temps de lui répondre qu’un cri déchira l’air. L’inconnue fut plus rapide à réagir, se retournant vivement elle courue vers l’appel.
Eikô aperçut trois hommes de forte carrure emporter un sac mouvant. Qui était dedans ? Peu importait, il se devait d’aider cette personne coûte que coûte. Son Clan avant tout. L’objet qui lui avait été confié était déjà caché sous une trappe connue de lui seul. Il l’avait mis là en attendant son coéquipier. Il attrapa son marteau et partit à la suite de la jeune femme. Son avance permit à Eikô de se faufiler sans mal dans la foule, le chemin étant déjà tracé. Certaines personnes, outrées, jurées sur son passage. N’y prêtant guère attention il accéléra le rythme.

Tous deux gagnaient du terrain sur les kidnappeurs quand ceux-ci disparurent de leur vu dans une rue. Eikô rattrapa la jeune femme qui ne prêta attention à lui, les sens en alerte. Elle dégaina une lame quand lui leva le marteau, prêt à toute attaque. Il resta légèrement en retrait par rapport à elle couvrant ainsi ses arrières. Il comprit à l’instant que ce serait elle qui l’accompagnerait jusqu’en Hagi, jamais il ne se serait douté qu’il s’agirait d’une femme. Stoppant net ses réflexions, il se tendit, prêt à parer un éventuel piège.

Vous vous activez à la rescousse de la mystérieuse inconnue, maintenant emprisonnée dans un sac sur l'épaule d'un des hommes à fortes carrures. Mais, à cette heure-ci, les rues de Ryuu sont complètement bondées. Peu à peu, les trois hommes et leur victime parviennent à se détacher de vous. Ne vous avouant aucunement vaincu, vous foncez tant bien que mal vers la petite ruelle où ils débouchent, et comme vous ne les voyez pas, vous vous attendez à une embuscade...
Il n'en est rien. Vous prenez conscience que vous faites fausse route, mais un détail attire votre attention. Rusée, la victime a profité d'un trou dans la toile du sac pour y verser les diverses poudres en sa possession et vous voyez celle-ci éparpillées au sol, vous traçant une piste claire et fraiche.

Le temps passait, et rien. Eikô avait beau regarder partout mais rien ne se mouvait. Il hésita avant de s’approcher des différents bâtiments pour en vérifier les alentours. Personne n’était là. Il vint se replacer près de la jeune femme brune lorsqu’une traînée étrange attirant son attention. Il s’y dirigea et se pencha dessus, tâtant la texture. Il s’agissait de poudre, quel type, il n’en savait fichtre rien. Soudain il se souvint des bourses accrochées à la taille de l’étrange femme qui lui avait confié la mission. Et si c’était elle la prisonnière ? Cela paraissait logique. Il en référa à la femme guerrière avant de poursuivre la route tout en suivant le chemin laissé par la victime.

Il espérait de tout cœur que personne ne fouillait sa forge, mettant sens dessus dessous. Il suivait à nouveau la jeune femme. Sa démarche était gracieuse, voire féline. Le kimono qu’elle portait ne cachait en rien ses courbes délicates. Vu la lame qu’elle tenait, un Katana, il devait s’agir là d’une Samouraï, ou du moins d’une guerrière de ce genre de caste.

La foule se faisait plus dense à mesure qu’ils marchaient, les pieds éparpillaient les grains de poudre ci et là, effaçant petit à petit la seule piste qu’ils avaient de retrouver la dame. Eikô voulait accélérer le pas avant que tout ne disparaisse, il fut stoppé par la jeune femme sans explication. Il comprit qu’elle préférait jouer la carte de la prudence et ne pas se jeter dans la gueule du loup comme disait le dicton.
- Comment vous appelez vous ? Lança-t-il.
Le moment était peut-être mal choisit mais cela lui permettrait de patienter.

Après avoir traversé une bonne partie de la ville ils se retrouvèrent devant la maison des Geishas, la piste s’arrêtait devant.

Les gars que vous filiez se sont engouffrés dans une Maison de Thé, là où les Geisha font leurs offices et le saké coule à flot. Bien sûr, il ne serait pas bon de vous y retrouver. En effet, les trois hommes savaient que vous étiez à leur trousse avant même que vous décidiez de les suivre à travers le centre-ville. Il vous vient alors à l’esprit qu’entrer là-dedans signifierait une mort certaine. Et si celle-ci se ferait par les armes, vous seriez bien chanceux. Vous vous faites donc à l’idée que vous ne pourriez jamais sauver la pauvre victime…

Un homme assis par ici et ayant tout l’air d’un vagabond vous observe depuis votre arrivée. Après quelques secondes, il vient à votre rencontre et vous propose de vous aider en échange de quelques ryos.

Spoiler:

Il était évident que les hommes se trouvaient à l’intérieur de la maison, endroit réputé pour le bon plaisir des hommes face à ses femmes bien éduquées. Et il était tout aussi évident qu’un piège les y attendait. Ils étaient en une mauvaise posture.

Un homme vint à leur rencontre. Il portait des haillons, son sourire noircit et sale dégageait une haleine pestilentiel. Un vagabond à coup sûr. Il tourna autour d’eux avant de leur lancer :
- Je pourrais p’t’être bien vous aider. Malheureusement ma mémoire m’fait faux bond, sûr que quelques pièces m’aiderais à m’souvenir.

Le bonhomme se mit à reluquer la femme sans gêne, son sourire s’étira.
Eikô s’interposa rapidement, non pas pour protéger Hanae, mais plutôt le mendiant. Il avait vite saisi le tempérament de la jeune femme et un tel type n’inspirait que le dégoût.
- Veuillez passer votre chemin, nous n’avons pas besoin de votre mémoire faillible. Vous feriez mieux de vite déguerpir !
Inclinant nonchalamment la tête le type s’éclipsa.

Eikô pensa alors à l’objet dans sa forge. Et si tout ceci était une diversion ? Il n’était pas un combattant, rentrer dans cette maison ne lui vaudrait que des ennuis, peut-être même la mort. Et il devait avant tout vérifier que l’objet convoité était toujours en sa possession.

Il s’approcha de la femme :
- Je ne sais pour vous mais je ne vais m’attarder dans cet endroit. Je vais à la rencontre des gardes les prévenir. Le meilleur moyen de sauver cette femme est peut-être d’amener l’objet à Hagi, comme elle me l’a demandé. Encore faut-il qu’il soit toujours à la forge … finit-il en murmurant.
Il s’apprêtait à partir avant de rajouter :
- Quelle que soit votre décision faites attention à vous.

Il courut à perdre haleine, prévenant les premiers gardes qu’il put croiser. Il se dirigea ensuite vers sa forge en tout hâte, se précipitant sur la trappe pour vérifier son contenu.
Il constata avec soulagement que le précieux objet s’y trouvait toujours. Il prépara rapidement ses affaires ainsi que sa charrette. Il était temps d’honorer son nouveau contrat.

Vous n'avez d'autres choix que de laisser l'alchimiste à son triste sort en prévenant tout de même les autorités.
Vous retournez là où vous avez déposé le précieux objet, louez un cheval et prenez la route. Contre toute attente, vous rejoignez sans encombre Hagi après plusieurs heures de route, mais Hagi est une gigantesque plaine et vous vous apercevez que vous ne savez pas à qui remettre l'objet. Vous devez faire preuve de patience et de discernement.
Soudain, un homme, surgissant de nulle part, se présente à vous. Il a tout l'air d'un ninja et il essaie de vous convaincre de lui donner l'objet, prétextant que celui-ci doit être rendu à son temple le plus vite possible et avec un maximum de précautions, sans rien vous dire de plus.

Eikô avait loué le cheval le plus rapide de Ryuu, du moins c’est ce que lui avait certifié le palefrenier. Il n’en était pas pour lui déplaire. Nerveuse, la monture ne montrait que peu de signe de fatigue, le forgeron s’obligea à faire halte pour se sustenter lui et sa monture ainsi que dormir un peu. Il était parti seul, Hanae ne l’avait pas suivi. Peut-être avait-elle réussi à libérer la femme de ses geôliers … Elle le rejoindrait sûrement à Hagi si l’occasion se présentait, en espérant qu’il ne lui soit rien arrivé … Une boule serra le ventre d’Eikô qui s’inquiétait pour la jeune femme. Mais il avait une mission à accomplir, il avait donné sa parole, engagé son honneur.

A son grand étonnement le voyage se passa sans encombre, il n’avait pas été suivi et aucune attaque n’avait troublé sa route. Un autre problème se présenta à lui. En effet, Hagi était une large plaine où la végétation reprenait ses droits. De nombreux arbres poussaient ci et là. De grandes rizières recouvraient le sol. A qui devait-il donner l’objet ? Il ne s’était pas posé la question … Et le problème était fort épineux. Peut-être Hanae le savait, malheureusement elle n’était pas là pour le lui dire.

Le forgeron avançait en espérant rencontrer un paysan quand un homme surgit près de lui :
- Bonjour San-san. Je me nomme Mitsu Hachi, je suis en charge de prendre le relais, je dois amener … l’objet, au plus vite au temple. Il est impératif qu’il reste intact !
Les mouvements de l’homme étaient rapides et fluides, un Ninja ? Avec sa tenue vestimentaire il en avait tout l’air.
- S’il faut l’amener au temple alors j’irai moi-même, je dois apporter quelques soins au mécanisme, et il est en mon devoir de le remettre moi-même à la personne concernée.
Suspicieux, Eikô n’avait pas confiance en l’individu. Et s’il faisait partie du groupe qui avait kidnappé l’alchimiste ? Il mourrait d’envie de lui demander d’où venait l’objet, quel était son utilité et pourquoi était-il si convoité. Répriment sa curiosité il se rappela les paroles de sa « patronne » : « […] ne pas chercher à savoir le pourquoi du comment ». S’abstenant, il sentit néanmoins une note de frustration monter en lui.
- Ne vous en faites pas, je ramène l’objet au plus vite …
Espérant que l’homme n’insiste pas et surtout ne lui propose pas de lui indiquait le chemin il partit au petit trop vers les premières habitations en vue.

Il faisait gris, les nuages cachés le soleil. Une espèce de brume voilé l’air, donnant au paysage un air fantasmagorique. Eikô se cala près d’un arbre à l’abri des regard pour nettoyer l’objet et vérifier le mécanisme. Il reprit la route. Le forgeron aperçut des paysans dans les rizières, descendant de sa monture il marcha à leur rencontre.
- Excusez-moi, pourriez-vous m’indiquer le temple le plus proche je vous prie ?
Même s’il ne faisait pas confiance en l’homme peut-être fallait-il vraiment amener la marchandise au temple de la ville. Les Prêtres le lui diront, ses hommes ne lui mentiront pas.

Suivant les indications données par le paysan, Eikô se retrouva face à un petit bâtiment quelque peu délabré … Le temple ?

Un cri retentit, il semble provenir du sanctuaire devant vous. Le ninja se montre, s'élance et s'engouffre dans le sanctuaire en hurlant "sensei, sensei !". Il s'agit sans aucun doute d'un de ses supérieurs qui se fait attaquer.

Hésitant, Eikô commença à faire le tour de la bâtisse à pied lorsqu’un cri retentit à l’intérieur. Il se précipita devant l’entrée et fut bousculé par le ninja qui l’avait accosté plus tôt.
Celui-ci, paniqué, appelé son maître tout en s’engouffrant dans le temple. Sans plus réfléchir Eikô se jeta à sa suite et découvrit une scène de combat. Le Ninja était aux prises avec deux agresseurs tandis qu’un homme d’âge plus mûr était maîtrisé par trois autres individus. Le nombre de cinq frappa Eikô, faisaient-ils partie du groupe de Ryuu qui avait attaqué la femme ? Etait-ce les mêmes ?

Attrapant son marteau le forgeron se jeta dans la mêlée, tâchant de libérer l’inconnu. Il cassa d’abord un bras d’un seul coup féroce avant de se faire remarquer. La douleur fut-elle que l’agresseur s’évanouit sur le coup. Le second se jeta sur lui, laissant le maître du Ninja avec un seul adversaire. Eikô parait les coups tant bien que mal, mais son rival était vif et bien armé. Un pas après l’autre le forgeron reculait, les blessures superficielles se multipliaient. Soudain son assaillant partit d’un coup sec en arrière. L’homme qu’il venait d’aider lui rendait la pareille et le sauver d’une mort certaine. La sueur coulait de son front, il se ressaisit et alla aider le Ninja. Il fit la même diversion en frappant d’un nouveau coup de marteau, manque de chance l’assaillant l’avait vu et avait esquivé le coup. Il libéra ainsi le Ninja d’un attaquant, mais cette fois prit les devant et l’assaillit de coups de marteau qui atteignirent leur cible par deux fois et continuaient de faire reculer l’ennemi. Dans un brusque élan ce dernier leva son katana sur Eikô qui en profita pour lui asséner un coup plus puissant à l’épaule. Un craquement sourd se fit entendre, l’homme s’écroula, dans les vaps.

Se retournant Eikô vit que seul le Ninja et son maître restaient debout, il se précipita dehors retrouver sa monture. Fort heureusement le destrier était resté à sa place sagement. Il attrapa la sacoche accrochée à la scelle et fut soulagé de découvrir l’objet intact. Il le prit et se redirigea à l’intérieur du sanctuaire. Devait-il le donner aux deux individus ?

[Dernier tour]

Reconnaissant, le vieil homme dont la force est impressionnante vient vous trouver pour vous remercier. Et voyant que vous tenez l'objet, il fait signe au ninja. Celui-ci s'approche avec un parchemin et vous le passe. Là-dessus est inscrit toute la procédure pour prendre soin de l'objet et l'on voit que certains détails ont été écrits après coup d'une écriture cursive clairement féminine. Est-ce l'oeuvre de la femme vous ayant chargé du mystérieux objet ?
Les deux s'inclinent avec respect pour vous remercier d'en avoir pris soin.

Le vieil homme s’approche avec reconnaissance. Il est vrai que sur ce coup-là Eikô les avait aidé, même s’il c’était juste agit de diversion. Le Maître lui serra la main et le remercia. Sur un signe de sa part le Ninja s’approcha à son tour du forgeron et lui tendit un parchemin.

Le déroulant avec hâte, Eikô découvrit la manière d’entretenir l’objet qu’il avait transporté jusqu’ici, et, gribouillé ci et là d’une écriture féminine, quelques détails supplémentaires. Serait-ce la femme qui lui a confié la mission ?
Le forgeron se décida à faire confiance au vieil homme et à son subalterne, cependant il préférait donner l’objet dans un lieu plus sûr. S’ils devaient être à nouveau attaqués, les deux hommes réunis seraient plus apte à le défendre. Il en fit part à l’aîné qui acquiesça.

Ils sortirent tout trois du temple et se mirent en route. Eikô remit l’objet dans la scelle de sa monture après avoir remis une petite barre de fer comme indiquée dans le parchemin. Ils traversèrent les rizières sans mot dire, se rapprochant du pied de la montagne. Ils en étaient encore loin lorsqu’ils s’arrêtèrent dans un petit quartier loin des habitations des paysans. Un échange de regard des deux hommes inquiéta le forgeron qui se rassura tout aussi vite. Ils lui montrèrent une riche demeure où une femme attendait assise sur le perron. Son visage était caché par le livre qu’elle lisait : « Le murmure du vent ». Le petit groupe s’approcha, Eikô attacha sa monture à l’entrée. Les hommes saluèrent la propriétaire du lieu qui releva la tête. Le forgeron eu un saut au cœur en croyant reconnaître la femme qui lui avait confié la mission. En regardant de plus près il s’aperçut qu’il ne s’agissait pas d’elle, les yeux plus anguleux, la bouche plus fine. En tout cas on ne pouvait nier le lien familial, une proche parente sans aucun doute, peut-être sa sœur.

Le jeune homme prit l’objet de sa mission avec lui et sous les signes du Ninja se dirigea vers l’entrée de la maison. La Dame les fit entrer, la demeure si grande était pourtant sobre à l’intérieur. Ils s’installèrent sur le sol autour d’une table rectangulaire. Une jeune fille vint servir le thé.
- Je suis ravie de voir que vous êtes en forme San-Kun, le voyage a dû vous exténuer.
Voyant l’air interrogateur de l’intéressé leur hôte continua :
- Ma sœur à fait le bon choix en vous confiant ceci, dit-elle en montrant l’objet d’un mouvement de tête. Par réflexe Eikô serra un peu plus le sac dans sa main. Je ne vois pas Haru-sama, j’espère que rien ne lui est arrivé.
Effectivement, le forgeron ne l’avait pas revu depuis Ryuu.
- Elle est restée à Ryuu poursuivre des kidnappeurs. Il marqua une pause. Sans vouloir vous inquiéter pour rien, nous pensions que la victime était notre commanditaire … Votre sœur.
Une lueur d’inquiétude brilla dans les yeux de la Dame. Elle but une gorgée et répondit amèrement :
- Ce sont les risques à encourir, et elle le savait très bien.

Cependant un regard lançait au vieil homme indiqua que les recherche allait se poursuivre.
- Veuillez pardonner mon impatience San-Kun, l’objet pour lequel ma sœur s’est sacrifiée est-il en bonne état ?
Eikô le dévoila et le tendit à la Dame qui le prit délicatement. Elle l’inspecta minutieusement et parut satisfaite.
- Merci, merci beaucoup. Vous serez généreusement récompenser, et je vous offre le gite le temps de vous remettre ne route. Me permettez-vous de récupérer ce bien et de le ranger en lieu sûr ?
Le forgeron mourrait d’envie de lui demander à quoi servait l’objet, pourquoi tant de mystère, de convoitise. Il s’abstint et fit seulement un signe de tête en approbation à la question de la femme.

Quand elle revint l’ambiance fut plus légère, ils parlèrent tous ensemble d’une multitude de sujets, de la profession d’Eikô, les anecdotes, la vie à Ryuu … Il ne fut plus question de la mission. Il dormit une nuit avant de repartir pour sa ville de cœur, accompagné des deux combattants.