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 Dans un temple abandonné

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Yagyu Jubeï







Yagyu Jubeï

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MessageSujet: Dans un temple abandonné   Dans un temple abandonné EmptyMar 14 Fév - 22:37

Le froid…Une sensation mordante et lancinante…Plus endurante que je le serais jamais. D’une patience au-delà de ce que tout humain pourrait endurer. Une sensation qui ne semblait n’avoir aucune fin et ne laissait aucun espoir. La seule envie qui me possédait était d’abandonner, de rester simplement là sur le bord de la route…L’eau ruisselait autour de moi sous la pluie battante et pourtant je continuais à avancer. Apprendre à faire abstraction de la douleur, ignorer la peine, endurer et toujours endurer sans rien espérer. C’est ainsi que j’avais été entrainé enfant, des réflexes acquits qui ne me rendait pas surhumain mais m’offrait une chance d’arriver jusqu’à ces ruines que j’avais découverte plus haut sur la route.

Perdu dans la forêt, le temps avait soudainement tourné bien avant que je ne puisse m’y préparer. Quelques jours plus tôt, j’étais encore reçu comme un prince sous un autre visage. Aujourd’hui, je n’étais plus qu’une ombre anonyme dont la disparition ne laisserait aucune trace. J’aurais pu en concevoir une certaine tristesse. Me révolter du fait que quoique je fasse, la vie continuerait sans moi. Que mon hurlement ce perdrait dans le chaos qu’était la vie et ne serait jamais qu’une chose insignifiante. Longtemps je me suis demandé si le savoir était ou non une preuve de sagesse ou le moyen que mon maître avait de juguler mes désirs ainsi que mes ambitions. Jamais il ne m’avait été permit de rêver. Rêver d’être invincible sous le ciel, de ne connaître aucun égal à l’épée, de vivre à la vu et au su de tous.

Mais cette fois, la question qui me venait naturellement à l’esprit était…Que peut être…Cela avait été une bonne chose de ne pas fantasmer à quelque chose d’impossible. Je devais bien admettre que la peur de l’échec me glaçait d’effroi bien plus que tous les vents du nord. Un peu comme celle d’être comparé à un frère qui possédait tout ce qui m’avait été refusé. Aujourd’hui, ma vie obéissait à ma volonté et il n’existait aucune défaite que je n’avais pas choisie. Aucune blessure que je n’avais pas délibérément prise en compte. Etait ce la preuve de la vanité dont je me pensais dépossédé ? Un bref regard vers le ciel fut suivit d’un sourire tout aussi éphémère.

‘‘Effectivement…Il y a des choses contre lesquelles je ne peux encore rien’’

La volonté du ciel était parfois si impérieuse qu’il était difficile de composer avec. Ne disait on pas que le ciel d’automne variait autant que le cœur des femmes ? Ou était ce un autre dicton ? Bah peu m’importait car me voilà enfin à l’abri du vent à défaut de la pluie. Mes pas grincèrent en pénétrant l’édifice de bois devenu si lugubre sous la lumière d’une nuit orageuse. L’impression de calme et de paix laissait désormais la place à la souffrance du froid. Je lassais cela de côté, me débarrassant en partie de mes vêtements détrempés, les jetant dans un coin pour le moment. Mes mains fouillèrent à tâtons les planches de bois finissant par découvrir la petite cache que j’avais aménagée.

Un petit coffret que j’ouvris rapidement, laissant découvrir dans un éclair assourdissant son contenu. Les vêtements noirs des gens de ma condition. Plus encore, le masque dont je m’étais débarassé avant d’entrer en ville. Un faux nom, une fausse identité, un peu de maquillage…Mais rien ne valait la sécurité relative de mon masque. Ma faiblesse. Une chose à laquelle je n’arrivais pas facilement à renoncer. Lentement, je retirais les bandes atour de mon visage, libérant dans le même temps mes cheveux que je ramenais en queue de cheval. Avec un cérémoniel presque éxagéré, mes mains se tendirent vers la surface de porcelaine. Cette fois encore, j’avais pris sur moi d’emporter le chat. Une habitude dont je ne me laissais pas quand je venais près d’Uma. Le saisissant à deux mains, je le porte jusqu’à mon visage. Sa surface glacé m’apaise alors que je commence à le fixer solidement. Une impression de bien être incomparable m’envahit. Celle peut être de retrouver un vieil ami…

Repasser des habits sec fut presque aussi jouissive et je me débarrassais des anciennes frusques de marchand. Bien décidé à ne pas laisser de trace derrière moi. La pluie n’étant pas décidée à me laisser en paix, je me roulais en boule dans un coin, près de la statue d’un Kami mineur oublié depuis longtemps des hommes. Le chokuto entre mes bras pour seule compagnie. Essayant de garder lentement les yeux ouverts pour ne pas succomber à la fatigue, n’étant pas certain de pouvoir les rouvrir…
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Akiane Akaikitsune







Akiane Akaikitsune

■ Clan Ondorie ■
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MessageSujet: Re: Dans un temple abandonné   Dans un temple abandonné EmptyMer 22 Fév - 21:03

    *Si au moins tu avais appris à faire un nœud convenable*
    *Ho toi ça va hein ! Est-ce de ma faute si cet abruti de canasson a voulu jouer la fille de l’air ?*
    *Si tu l’avais attaché convenablement la nuit précédente, on en serait pas là.*
    *Et si toi tu ne t’étais pas endormi durant ton tour de garde tu l’aurais entendu partir !*
    *Comment aurais-je pus deviner que tu ne savais pas faire un nœud hein ?*
    *Mon nœud était bien fait ! C’est toi qui…*


    Et ça durait depuis des heures…Tout individu sain d’esprit aurait depuis longtemps fait enfermer la jeune Akiane. Il est vrai que se disputer pendant des heures avec soi-même avait quelque chose d’étrange. Mais qu’importe, la demoiselle n’était pas prête de s’arrêter…

    *À cause de toi j’ai mal partout et j’ai faim !*
    *C’est de ta faute, pourquoi n’as-tu pas ôté les vivres du dos des cette bête ? T’as enlevé la selle, le bridon, mes pas les vivres !*
    *Me suis dis que là, aucune bête ne songerait à les voler.*
    *Aucune bête…sauf le cheval !*
    *Gna gna gna. Il n’a pas volé les vivre, il est juste partit avec durant la nuit.*
    *Et tu appelle ça comment ?*
    *Un emprunt sans le savoir. C’était de la viande séché, je ne vois pas ce qu’un cheval peut faire avec de la viande séchée et un morceau de fromage.*
    *Je ne sais pas…il pourra peut-être le revendre au marché de Ryuu, car LUI il y sera avant la nuit !*
    *Est-ce de ma faute si toute les rizières de ce foutu pays se ressemble ?*
    *C’est de ta faute si tu as AUSSI laissé la carte avec les vivres.*
    *Tu sais quoi ?*
    *Non mais je vais le savoir.*
    *Je te zut !*

    Akiane s’élança d’un pas énergique sur le chemin, hors d’elle. Elle n’avait pas la moindre idée d’où allait, mais ce qui était sûre c’est qu’elle y allait. Les bijoux dans ses cheveux s’agitèrent bruyamment, comme pour retranscrire dans l’air la tempête qui faisait rage en elle. Dans le fond, elle n’en voulait pas au renard. Elle était juste épuisée, affamée, et surtout transie de froid. La brume permanente qui couvrait la région avait le don de glacer les voyageurs jusqu’au plus profond de leur âme, les rendant susceptible et frileux. Même le plus épais manteau d’Akiane n’était pas parvenu à résister à l’humidité. Ses vêtements étaient gorgés d’eau, rendant d’autant plus difficile sa progression. Elle se sentait sale, pleine de boue et de vase. Ereintée, la demoiselle finit par s’asseoir au bord du chemin. À bout de souffle.


    « Kitsune ? »


    Personne ne répondit à son appelle. Elle retenta l’expérience à plusieurs reprises, sans plus de succès. Se disant qu’à présent MÔssieur boudait, elle se redressa et reprit courageusement sa route. La nuit allait bientôt tomber, il devenait urgent qu’elle trouve un abri pour se réchauffer. Elle tremblait presque de froid, tout en maudissant ce stupide canasson qui l’avait lâchement abandonné. Comme si cela ne suffisait pas, il se mit bientôt à pleuvoir et l’orage menaçait, loin dans les cieux. Pestant contre elle-même et sa malchance du jour, vociférant contre sa bonne étoile qui semblait l’avoir abandonné, elle cherchait encore et toujours un lieu propice à l’abriter pour une nuit.

    Enfin, la chance finit par tourner. Dans l’obscurité, elle sentit sous ses pieds que le chemin de terre se garnissait peu à peu de dalles, l’informant que quelque par plus loin elle trouverait un édifice. Retrouvant un peu son courage, souriant faiblement, elle accéléra le pas et tomba bientôt nez à nez avec les ruines d’un temple. Ne s’arrêtant pas sur l’aspect peu chaleureux de l’édifice, elle poussa la porte d’entrée de toutes ses forces. Le bois craqua dans un bruit épouvantable, alors que les gonds crissèrent assez fort pour lui donner des frissons. Akiane se glissa par l’entrebâillement et referma rapidement la porte. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres alors qu’elle s’appuya sur le mur. Elle se sentait à peine assez de force pour s’effondrer dans un coin. Mais avant il lui faudrait bien se sécher et se réchauffer un peu, au risque d’attraper la crève le lendemain.

    Dans un nouveau soupir de désespoir, elle se mit en devoir d’analyser la pièce. Pas âme qui vive, du moins en apparence. Elle n’avait pas le courage de fouiller convenablement les lieux. Si un dragon avait élu domicile ici, elle ne l’aurait probablement pas remarqué, tant pis. Au moins espéra-t-elle qu’elle ferait un bon casse-croute. Rapidement, elle amassa un tas de bois pas trop humide et parvint sans trop de difficulté à allumer un feu dans un foyer abandonné. Il était peu probable que les propriétaires lui fassent un procès. La jeune femme se déshabilla ensuite, ne gardant que ses sous vêtements, et étala du mieux qu’elle put ses vêtements autour du feu. La chaleur réconfortante de ce dernier l’apaisa. Le feu était pour elle un élément rassurant, quoi de plus normal au vu de son appartenance au clan Ondorie. Elle se mit à somnoler doucement, son esprit vagabondant vers le monde du rêve.

    Akiane se recroquevilla en boule autour des flammes, ses cheveux rougeoyant dégoulinant sur le parquet poussiéreux. Instinctivement elle coinça ses armes et sa besace sous son bras et se laissa border par le crépitement du feu. Ses paupières se fermèrent toute seule, et la seconde d’après elle sombra dans un profond sommeil sans rêve.

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Dans un temple abandonné

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