Enfin une mission! Cela faisait plusieurs semaines qu'aucun contrat n'avait été transmit à Jin et les ryos commençaient à se faire rare dans la bourse de l'assassin. Heureusement pour lui, ses supérieurs lui avaient confié un acte de mission. La cible n'était autre qu'un traître du clan Hitsujide répondant au nom de Shibata Mitsuo. Ce dernier revendait des informations de la plus hautes importances aux autorités des clans rivaux dans le seul but de s'enrichir au détriment du clan.

*Parfait, rien de mieux qu'un lâche et un traître pour se remettre aux affaires.*

Pourtant le contrat ne semblait pas si simple et en lisant l'ordre de mission, Jin put se rendre compte qu'il ne serait pas aisé d'atteindre Mitsuo. En effet, ce traître comprenant que le double jeu auquel il s'adonnait était risqué avait engageait des mercenaires pour veiller à sa protection. Sa demeure était surveillé jour et nuit. Il ne serait donc pas facile de pénétrer dans l'enceinte de sa maison.

Mais comme si tout cela ne s'avérait pas assez difficile, les supérieurs de Jin lui avaient collé un mercenaire sur le dos pour lui venir en aide. L'assassin mettait toujours un point d'honneur à travailler seul. Depuis son enfance et le traumatisme engendré par la maltraitance de son père, Jin a du mal à donner sa confiance à autrui. Il connait la nature mauvaise de l'homme, il a vu de quoi est capable un homme poussé par son ego.

Mais qu'à cela ne tienne, Jin n'avait jamais refusé de mission et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait se laisser abattre. Sur son ordre de mission était noté un lieu et une heure de rendez vous afin que l'assassin et le mercenaire planifie leur attaque. Il était aussi écrit que le mercenaire était un guerrier, ce qui une fois de plus n'allait pas simplifier les choses, Jin aurait préférait travailler avec un autre assassin ou même un voleur afin de rester les plus discrets possibles et ainsi infiltrer la demeure de Mitsuo sans se faire repérer.

Une pensée venait de lui traverser l'esprit. Et si ses supérieurs ne voulaient plus de lui et cherchaient à le faire tuer en lui confiant une mission impossible à réaliser? Cette pensée provoqua un large sourire sur le visage du jeune homme qui savait évidemment que cela était insensé.
Il se dirigea alors vers le lieu de la rencontre qui s'avéra être un bâtiment appartenant au clan et qui servait de dépôt de nourriture et autre marchandise. Au moins ici ils seraient tranquilles et à l'abri des regards indiscrets. Jin s'installa donc à l'intérieur et attendit que le mercenaire daigne se montrer.

[HRP: pas trop d'inspi pour commencer mais ça ira mieux après^^]

Kidô était arrivé il y a deux jours à Hitsuji et avait déjà été engagé pour une mission. Il devait seconder un assassin dans l'élimination d'un traitre suffisamment riche pour assurer efficacement sa protection. Le mercenaire appréhendait quelque peu la mission. Tout d'abord sa spécialité était tout de même le combat à cheval, bien que depuis 10 ans il avait été contraint de combattre souvent à pied, ensuite car l'homme était un assassin. Kidô n'avait rien de personnel contre les assassins mais savait que ce genre de personnes voyaient d'un mauvais oeil de faire équipe avec ceux qu'ils qualifiaient de "brutes dénuées de discrétion".

Il devait retrouver l'assassin dans une espèce d'entrepôt ou de réserve, l'utilité du bâtiment lui importait peu. Le mercenaire avait laissé son cheval à l'écurie de l'auberge où il logeait et entra à pied dans le bâtiment. Il avisa un homme aux longs cheveux noirs qui devait être l'assassin qu'il devait assister dans sa tâche. S'avançant vers lui, il se courba légèrement par politesse en déclarant une formule d'usage.

"Ravi de vous rencontrer, je me nomme Takahara Kidô. J'espère sincèrement que notre collaboration sera fructueuse."

La réaction de l'homme et les premières minutes de leur réunion en diraient long sur ce qu'il ressortirait de leur travail en équipe. Il n'était jamais évident de travailler avec un nouveau partenaire, surtout quand celui-ci était imposé. Kidô, lui, en tant que mercenaire, avait l'habitude de travailler avec de nouvelles personnes très souvent, mais qu'en était-il de cet assassin ?

Quand la porte du dépôt s'ouvrit, Jin put observer celui avec qui il allait faire équipe. Il le dévisagea de la tête aux pieds sans se soucier si cela pouvait gêner le mercenaire. A première vu cet homme était tout ce qu'il y avait de plus normal. Son corps semblait avoir connu de nombreuses batailles et être entraîné au maniement des armes. Après tout peut-être que cette mission ne serait pas un fiasco complet. Après que le mercenaire se soit présenté, Jin en fit autant:

"Enchanté, je suis Shimazu Jin. Je l’espère également, je n'ai pas envie de laisser ma peau pendant cette mission"

C'était la première fois pour Jin qu'il faisait équipe avec un autre guerrier. Il était solitaire dans la vie comme dans son travail et il était peu habitué à la compagnie d'autres personnes hormis les geishas. Il ne savait pas trop comment si prendre et préféra entrer directement dans le vif du sujet. Il exposa alors les faits à Kidô.

"Notre cible est Shibata Mitsuo, un homme qui s'est rendu riche en vendant les secrets de mon clan. Ceci est inacceptable et le prix de cette trahison est la mort. Malheureusement pour nous, ce lâche à engagé des mercenaires pour lui servir d'escorte sentant que sa traîtrise était découverte."

On pouvait sentir dans le ton employé que Jin ne ressentait que du méprit et du dégoût pour cet homme. Il avait apprit que rien n'était plus important que le clan pour lequel on se bat et de voir un homme gâcher des années de secret le mettait hors de lui. Il fallait maintenant parler stratégie d'approche et Jin n'était pas sur que le plan qu'il avait préparé plaise au mercenaire.

"Les hommes qui protègent Shibata sont nombreux et bien armés, on ne pourra évidement pas les attaquer de front. D'après les informations que j'ai, la nuit la porte d'entrée de sa demeure est gardée par deux soldats, trois autres patrouillent dans la cour et enfin deux autres gardent la porte de la chambre de Shibata."

Jin fit une pause afin que Kidô ait le temps d'assimiler les informations avant de reprendre:

"Pour moi la meilleur solution reste d'être le plus discret possible et d'éviter au mieux les confrontations. On peut s'occuper des deux gardes de la portes discrètement et profiter de la ronde des soldats à l'intérieur pour s'infiltrer dans la maison. Mais pour moi ce plan n'est pas sans risque et le plus simple reste de passer par les toits, ainsi on pourra passer inaperçu plus longtemps et prévoir les mouvements de l'ennemi."

Jin avait expliqué la deuxième solution en regardant Kidô avec un air de défi. Evidemment il était plus dur pour les mercenaires de réaliser ce plan, ces derniers préférant les combats de front. Mais ici à deux contre sept s'était peine perdue. Il regarda alors le mercenaire essayant de capter une réaction dans son regard.

"Alors qu'en pensez-vous?"

Dès les premières phrases il semblait évident que l'homme n'avait pas envie de s'embarrasser longtemps de sa compagnie. Il alla droit au but de leur entrevue, ce qui ne déplu pas au mercenaire chez qui les années passées dans l'armée Nezumide avaient modelé un certain professionnalisme. Ce que l'assassin lui annonçait correspondait parfaitement avec ce qu'on lui avait annoncé. Leur cible était un marchand ayant été un peu trop bavard mais qui avait pu assurer sa sécurité de manière efficace. L'homme dévoila alors son plan.


"Pour moi la meilleur solution reste d'être le plus discret possible et d'éviter au mieux les confrontations. On peut s'occuper des deux gardes de la portes discrètement et profiter de la ronde des soldats à l'intérieur pour s'infiltrer dans la maison. Mais pour moi ce plan n'est pas sans risque et le plus simple reste de passer par les toits, ainsi on pourra passer inaperçu plus longtemps et prévoir les mouvements de l'ennemi."


Les yeux de l'assassin défiaient le mercenaire. Celui-ci répondit par un sourire en coin, il y avait quelque chose qu'il aimait bien chez cet homme.


"Alors qu'en pensez-vous?"


L'ex-capitaine repassa dans son esprit tout les éléments à sa disposition à l'heure actuelle. Le nombre des gardes, leurs affectations et diverses idées traversèrent son esprit. Il était clairement impossible d'affronter les sept gardes en même temps, cela était certain. Mais le plan de l'assassin était également très risqué.


"Votre plan est excellent... si on oublie qu'il faudra également sortir de la demeure de ce traitre. Je pense que tenter de s'échapper avec 5 gardes sachant exactement où nous nous trouvons n'est pas une bonne idée, vous ne croyez pas ? Et puis... vous êtes certainement beaucoup plus doué que moi pour réaliser une approche discrète... En revanche je peux vous fournir une diversion et éloigner les gardes de la cour. Que dites-vous de cela ? On élimine les deux gardes de la porte, j'attire vers moi les trois gardes dans la cour, je leur fait quitter la propriété en me poursuivant et, pendant ce temps, vous pouvez tranquillement éliminer la cible. De mon côté de m'assurerai que les gardes reviennent suffisamment tard pour ne pas gêner votre retraite."


Kidô fixait l'homme dans les yeux, sans pour autant chercher à le défier ou à le provoquer. Il énonçait simplement un point de vue, le plus calmement du monde. Son plan nécessitait qu'il fasse un bon repérage des lieux avant la nuit pour ne pas se retrouver perdu ou bloqués dans les ruelles de cette ville qu'il connaissait relativement peu. Mais, heureusement, il était encore suffisamment tôt pour que cela soit possible sans qu'il y ait besoin de retarder l'opération, sauf s'ils perdaient du temps à se battre durant une heure sur l'élaboration du plan.

Jin écouta attentivement l'idée du mercenaire. Ce dernier exposa son plan de manière simple et claire sans tenter de s'imposer. Et il n'avait pas tort, il serait surement plus utile à créer une diversion plutôt que d'essayer de s'infiltrer dans la propriété du traître. Et puis comme ça l'assassin aurait le champ libre pour agir à sa manière. Il fallait tout de même agir dans la plus grande discrétion afin d'éviter que leur cible ne prenne la fuite.

Du moment qu'il pouvait s'occuper de Shibata en personne Jin était satisfait. Pour lui la trahison envers son clan était le pire crime imaginable. Les membres actifs des Hitsujide mettaient leur vie en péril pour protéger cette ville et lui n'en avait visiblement rien à faire. Il voulait voir la peur dans les yeux de ce lâche, il voulait le voir s'agenouiller et supplier pour sa vie. Bien sur il ne pourrait convaincre l'assassin même en lui proposant une somme plus grande que celle du contrat. En pensant à cette scène et à l'agonie de Shibata, un léger sourire se dessina sur le visage de l'assassin.

"Bien, cela me semble judicieux. Je crois que nous sommes tombé d'accord. "

Finalement travailler en équipe n'était peut être pas une si mauvaise idée. En alliant les différents styles de combat et les différentes visions des choses, on pouvait trouver de nouvelles stratégies, de nouvelles façons d'opérer et cela n'était pas si mal. Cela offrait de nouvelles possibilités et rendait la mission plus aisée.

"Maintenant que nous sommes d'accord sur la façon d’exécuter ce contrat, je pense qu'une reconnaissance des lieux serait la bien venue afin d'éviter tout problème extérieur et de trouver une porte de sortie."

Il ne suffisait pas seulement d'assassiner la cible, il fallait encore trouver un moyen de sortir vivant de la propriété car une fois le subterfuge repéré, les trois gardes ne tarderaient pas à rappliquer. Et pour trouver un chemin afin de disparaître, il fallait se rendre sur place et observer les différentes possibilités.

La modification du plan initial proposé par le mercenaire semblait plaire à l'assassin. Les deux hommes avaient réussi à se décider rapidement sur leur plan d'action et jouissaient de suffisamment de temps pour repérer les lieux de leur opération nocturne de manière satisfaisante avant le coucher du Soleil. Le mercenaire put même s'octroyer le luxe de faire un petit détour par l'auberge où il logeait pour y déposer ses armes. Il attirerait ainsi moins l'attention des gardes du traître et ceux-ci ne pourrait avertir leur maître d'allée et venues suspectes qui pourraient lui mettre la puce à l'oreille et l'inciter à fuir.

Une fois sur place, l'ancien capitaine analysa les rues, les ruelles, leurs embranchements, les culs-de-sac et l'agencement du tout. Il fallait qu'il sache par où il pourrait prendre à revers ces adversaires et par où il ne devait surtout pas aller sous peine de se retrouver coincé entre un mur et trois gardes armés. Kidô était peut-être un bon combattant mais combattre de nuit contre trois hommes dont il ignorait le niveau était bien trop risqué.

Tandis qu'il analysait des dizaines de situations possible, aussi vite qu'il se les imaginait une évidence le frappa. L'assassin n'aurait aucun moyen de communiquer avec le mercenaire si quelque chose tournait mal et qu'il se retrouvait piégé à l'intérieur du bâtiment. Cependant il ne pouvait pas aborder ce sujet avec l'assassin, celui-ci pourrait le prendre comme une remise en doute de ses compétences. Il décida donc d'attendre de voir si celui-ci aurait l'initiative d'en parler de lui-même. Sinon il en parlerait quand ils seraient leur rendez-vous pour l'opération du soir, juste avant de se quitter.

Une fois arrivée sur les lieux Jin décida de monter sur les toits des bâtiments environnent afin d'avoir une meilleur vue sur la propriété du traître. La cour était entouré d'un mur d'enceinte où se trouvait la porte d'entrée et les deux premiers gardes. A première vue s'ils agissaient discrètement, l'assassin et le mercenaire pourraient se débarrasser des gardes sans alerter les trois autres qui patrouillaient dans la cour. Ensuite Jin pourrait escalader le mur qui mesurait dans les trois mètres grâce à son kyoketsu shoge pendant que Kidô attirerait les trois gardes à l’extérieur du bâtiment.

Par contre Jin ne savait pas où se trouvait la chambre du traître et les deux derniers gardes dans la maison. De là où il était positionné, il ne pouvait qu'apercevoir la demeure de Shibata et s'il s'approchait plus il risquait de se faire repérer. L'assassin n'aimait pas y aller à l'aveugle, mais risquer de se faire repérer ferait échouer la mission et il pourrait dire au revoir aux ryos qui allait avec. Il devrait donc rentrer dans la demeure et être le plus discret possible pour éviter de se faire prendre et trouver le traître par ses propres moyens.

Une fois ses observations terminées, Jin descendit et alla retrouver le mercenaire dans une ruelle afin de faire une dernière fois le point avant de passer à l'action cette nuit. Visiblement il avait lui aussi fini de découvrir les environs et de planifier ses actions.

"De ce que j'ai pu voir, notre plan peut être réalisable. Je n'ai pas pu voir plus en détail la maison à proprement parlé, ce qui peut poser problème. En effet, cela risque de prendre plus de temps pour trouver le traître et l'éliminer, ce qui veut aussi dire que vous devrez tenir les gardes éloignés le plus longtemps possible."

Cet imprévu contrariait l'assassin. Il détestait ne pas tout savoir pour ses contrats. Il pouvait toujours y avoir des imprévus qui risquaient de compromettre la mission. Si Jin tombait nez à nez avec un garde dès son entrée dans le bâtiment, il devrait être assez rapide pour éviter que celui ci ne donne l'alerte. Cela devait être plus difficile pour le mercenaire aussi qui devrait retenir trois gardes plus longtemps. Finalement cette mission ne serait pas des plus faciles.

Alors que le Soleil continuait de décliner sur Hitsuji, l'assassin le rejoignit dans un coin tranquille afin qu'ils puissent discuter calmement. Il était passé un peu plus tôt devant la demeure de leur cible et avait pu constater qu'il serait délicat, à cause du mur d'enceinte, de communiquer, même à l'aide des fenêtres. Cependant la maison était grande et les fenêtres du deuxième étage étaient visibles depuis la rue, ce qui avait donné une idée à l'ex-capitaine. Il laisse cependant l'assassin exposer en premier ses conclusions. Celui-ci lui annonça qu'il devrait retenir assez longtemps les trois gardes car il n'avait pas pu repérer de l'extérieur où dans le bâtiment était sa cible. Cette déclaration permettait au mercenaire de rebondir sur le point qu'il voulait aborder.


"S'il y a un incident à l'intérieur , accroche un foulard ou un linge de couleur claire à une fenêtre du deuxième étage. Comme cela je pourrait voir si tu as besoin de renfort et essayer de faire au mieux."



Bien entendu il était très possible que l'assassin n'apprécie pas que le mercenaire suppose qu'il puisse avoir besoin d'aide, mais il fallait qu'ils mettent en place un système de ce genre pour le bien de la mission : éliminer la cible était largement prioritaire sur les petits problèmes d'égo d'un assassin. Cependant leur collaboration était très efficace depuis le début, Kidô avait donc bon espoir que tout ceci passe sans problèmes.

Finalement le plan et les repérages étaient terminés et bientôt, l'assassin et le mercenaire pourraient passer à l'action. Ce dernier avait émit une dernière remarque qui n'était pas insensée. Certes, Jin avait suffisamment d'expérience pour s'en sortir seul une fois dans la maison du traître mais les dires du mercenaire n'était pas infondés et mieux valait prévoir une façon de communiquer afin de le prévenir en cas de problème. Toutefois pour Jin, encore peu habitué à travailler en équipe, chacun devait jouer son rôle et s'il avait besoin d'aide pour sa partie de la mission, alors il l'a considérerait comme un propre échec.

Il se contenta donc de répondre par un "hum" qui montrait qu'il acceptait cette solution sans toutefois réellement penser en avoir l'utilité. Il se tourna ensuite vers le soleil couchant. Ils avaient encore quelques heures devant eux et le mieux à faire était que chacun rentre chez soit afin de se préparer.

"Il serait temps de rentrer pour nous préparer. Retrouvons nous ici même pour lancer l'assaut. Nous attaquerons quand la Lune sera cachée par cette montagne au Nord."

Il désigna du doigt l'endroit dont il voulait parler afin que le mercenaire puisse visualiser cette dernière de son auberge. Cela correspondait à environ minuit. A cette heure ci ils seraient cachés de l'éclat de la Lune et pourraient ainsi approcher la propriété du traître sans se faire repérer.

"Cette mission ne sera pas de tout repos, préparez-vous bien."

Sur ce, il quitta le mercenaire pour rejoindre sa demeure. Sur le chemin, Jin pensait à la façon dont il allait opérer, il essayait de voir toutes les possibilités et de prévoir les problèmes auxquels il risquait de se confronter. Le plus dur serait de se repérer dans la maison, de trouver la chambre du traître tout en ne se faisant pas repérer par les deux gardes à l'intérieur.

Une fois chez lui, l'assassin prépara ses affaires, il rangea son kyoketsu shoge à l'intérieur de sa tunique et mit son katana à sa ceinture après avoir vérifié que ce dernier était toujours bien aiguisé et que la fiole de poison située dans le manche était bien remplie. Une fois son équipement prêt, il alla dîner au restaurant prêt de chez lui où il aimait aller, il ne fallait pas se retrouver avec le ventre vide en pleine mission. Il prit un bol de riz avec une soupe d'anguille accompagné d'une petite bouteille de saké.

Après cela il fut temps d'aller retrouver le mercenaire dans la ruelle prêt de la propriété de la cible. Jin arriva en avance afin d'observer une dernière fois la demeure du traître. La porte et la cour étaient éclairées par des torches et à l'intérieur une seule source de lumière était visible des fenêtres. Il devait surement s'agir de la pièce où se trouvait la cible. Une fois ce dernier repérage fait, Jin attendit le mercenaire avant de passer à l'action.

Il était difficile de dire si l'assassin avait mal prit ou non sa remarque étant donné que celui-ci s'était contenté d'un simple acquiescement sans fioritures. Néanmoins il semblait avoir comprit la nécessité d'un tel procédé, au moins par pure sécurité. Les deux hommes se quittèrent donc après avoir convenu du lieu et de l'heure de leur prochain rendez-vous.

Kidô se dirigea donc vers l'auberge où il logeait afin de prendre un dîner. Il allait falloir qu'il mange léger afin que sa digestion ne puise pas son énergie au détriment de ces capacités musculaires et cérébrales qui allaient sans doutes être mises à rude épreuve. Il se contenta donc d'une soupe et d'un quignon de pain, ce qui arrangeait bien sa bourse par ailleurs. Bien qu'il n'ait pas beaucoup de richesses sur lui Kidô n'était pas dépourvu de ressources comme on aurait pu le croire. L'argent qu'il avait gagné ces dernières années avait été placé chez divers marchands un peu partout dans Hinomoto et fructifiait pendant que le mercenaire gagnait de quoi survivre modestement et engrangé quelques maigres bénéfices. S'il continuait à ce train là il pourrait se permettre de se retirer dans un coin isolé et subvenir à ses besoins jusqu'à la fin de ces jours dans plus ou moins 15 ans de durs labeurs. Cela l'amènerait aux alentours de 50 ans, il n'aurait alors plus qu'une petite vingtaine d'année à vivre en étant optimiste. En attendant qu'il soit dépensé pour une cabane en montagne et un champ de salades, cet argent pouvait lui servir en cas de besoin, même s'il doutait avoir de plus grosses dépenses dans les prochaines années que l'achat d'un nouveau cheval au cas où le sien serait tué lors d'une mission. En résumé, sans être un homme pauvre Kidô n'était pas bien riche non plus, quoi qu'il s'en sortait suffisamment honorablement, pour un mercenaire, pour pouvoir envisager de manière réaliste de rengainer son sabre avant d'être trop vieux pour être efficace.

Après ce maigre repas, l'ex-capitaine se rendit à l'écurie de l'auberge et brossa son hongre avant de l'arnacher. Comme tout bon cavalier de métier il vivait en harmonie parfaite avec sa monture et en prenait grand soin. Tandis qu'il flattait l'encolure de sa monture et la guidait hors du bâtiment, il repensa à l'assassin. D'après le peu qu'il avait vu de lui il n'aimait pas beaucoup les traîtres et c'était parfaitement compréhensible. Kidô se demanda comment il réagirait en apprenant que son partenaire était un ancien capitaine ayant abandonné son clan et gloussa de l'ironie de la situation. Il bénit ensuite silencieusement l'habitude des assassins à être avares de paroles et le fait qu'ils ne posaient que très rarement de questions personnelles.

Finalement, tandis que la lune disparaissait petit à petit derrière la montagne au nord, Kidô arriva au point de rendez-vous. Il avait fait un petit détour pour laisser son cheval à un endroit stratégique et avait rejoint l'assassin, qui était arrivé en avance, à pied. Ils s'avancèrent tout deux discrètement en direction des portes de la demeure du traitre et des deux mercenaires les gardant.

Le mercenaire était arrivé et la mission allait pouvoir réellement commencer. Ce n'était plus le moment de se poser des questions sur son coéquipier, Jin devait maintenant faire confiance au mercenaire et aller de l'avant. Il regarda une dernière fois vers la montagne au Nord afin de vérifier qu'aucun éclat de la lune ne pourrait les trahir pendant l'assaut de la demeure du traître.

"Bien, il est temps d'agir."

L'assassin ne dit rien de plus et les deux hommes avancèrent discrètement vers les deux gardes de la porte, couvert par l'obscurité. Jin fit signe au mercenaire pour lui montrer qu'il s'occupait du garde de gauche. Les deux hommes se séparèrent alors, l'assassin contournant son ennemi sur le coté. Les torches fixées au mur donnaient une petite zone de lumière aux deux gardes. Jin s’arrêta à trois mètres environ de sa cible, à la limite de la zone éclairée.

Il attendit un peu avant d'attaquer pour que le mercenaire ai eu le temps de se positionner, puis il commença à faire tourner l'anneau de son kyoketsu shoge au bout de la corde qui le reliait à la lame. L'anneau était fait de métal et son poids projeté contre le crâne d'un ennemi permettait de l’assommer à coup sur. Jin attendit donc que son équipier soit prêt et au moment d'attaquer, il donna un rapide coup de pied dans l'anneau de son arme afin de projeter le bout de métal directement vers le visage du garde.

Ce dernier s'écroula, sonné. Jin s'approcha de sa cible au sol et avec l'autre parti de son arme lui trancha la gorge. Le soldat mourut sans avoir eu le temps de prononcer le moindre mot. De son coté, le mercenaire s'était chargé de son garde et la mission ne pouvait mieux commencer.

C'était maintenant au mercenaire de jouer et d'attirer les trois gardes de la cour à l’extérieur de la propriété du traître. Quant à Jin, il contourna le mur d'enceinte afin d'attaquer par le flan est. Quand les trois gardes seraient partis, il pourra escalader le mur d'enceinte et accéder à la maison de la cible.

Suite au signal donné par l'assassin les deux hommes avancèrent en silence. Ils se positionnèrent et Kidô se positionna à quelques mètres de la cible qui lui avait été désigné. L'obscurité était si profonde que les deux gardes ne voyaient pas plus loin que la zone éclairée par les torches. De plus, ils étaient relativement peu attentifs, ce qui facilitait le travail des deux meurtriers. Au moment où l'un des gardes était assommé par l'arme de Jin, l'autre périt d'une flèche dans la gorge. Il avait saisit la flèche comme pour essayer de l'enlever et avait tenté de crier mais il ne put produire qu'un borborygme informe tandis que du sang dégoulinait de sa bouche. Kidô n'était peut-être pas aussi bon que les meilleurs archers mais atteindre une cible éclairée à cinq mètres était parfaitement dans ses capacités.

Suite à ce début de mission sans incident, le mercenaire attendit que son collègue de mission s'éloigne et poussa la lourde porte d'entrée qui grinça légèrement. Il décrocha une torche à l'entrée de son support et avança tranquillement dans la cour. Il ramassa un cailloux rond d'un chemin et trouva rapidement des yeux un garde interloqué par sa présence. Celui-ci eut juste le temps d'alerter ses compagnons par un cri qu'il reçut le galet en plein visage. Saignant du nez, le se lança à la poursuite de l'intrus, ses deux collègues à sa suite.

Quittant la résidence du traitre, Kidô s'engouffra dans une ruelle. Avant que ses poursuivants ne puissent le voir il lança sa torche dans un cul-de-sac à gauche et tourna à droite. Attirés par la lumière les trois gardes allèrent à gauche et l'un deux reçu une flèche dans sa jambe gauche, dépourvue d'armure. Tandis que Kidô se remettait à courir, se rapprochant petit à petit de son cheval, les trois gardes lui courraient toujours après, l'un allant cependant moins vite à cause de sa jambe blessée.

Spoiler:

Le mercenaire avait exécuté sa partie de la mission, c'était déjà un soulagement pour Jin. Après tout, il ne pouvait pas avoir une pleine confiance en un homme qui vendait ses talents au plus offrant. Mais maintenant, en entendant les cris des gardes et les pas de courses, l'assassin savait qu'il pouvait avoir confiance en cet homme qui été parti avec trois gardes à ses trousses pour le bien de la mission. Quand à Jin, il avait la voie libre. Il devait tout faire pour éliminer la cible le plus vite possible afin de faciliter un peu la tâche du mercenaire.

Une fois la cour vidée de ses gardes, l'assassin lança la lame de son kyoketsu shoge de l'autre coté du mur d'enceinte. Le lame arrondi se coinça contre le haut du mur et Jin put escalader ce dernier. Cette arme était devenu au fil du temps l'outils favori de l'assassin car en plus d’accroître l’allonge de son utilisateur et d'être redoutable au combat, elle permettait d'escalader n'importe quel mur ou bâtiment, ce qui favorisait grandement l'infiltration lors des missions.

Une fois sur le sommet du mur, Jin contourna la cour, évitant ainsi la lumière des torches. Il put ainsi s'approcher de la maison sans risque d'être vu. D'autant plus qu'à ce moment là, un des deux derniers gardes présent dans la propriété sorti de la maison afin de surveiller l'entrée du bâtiment en l'absence des autres mercenaires. Cet élément non prévu dans le plan initial vint contrarier les projets de l'assassin. Il pouvait soit entrer directement dans la maison en évitant le garde, mais si ce dernier décidait de revenir à l'intérieur, Jin risquait de se retrouver cerné par l'ennemi. Mais s'il éliminer le garde à l’extérieur, qui se trouvait baigné des lumières des torches de la cour, en premier, il risquait de se faire surprendre par le dernier garde à l'intérieur de la maison si celui ci pouvait voir ce qu'il se passait dans la cour de sa position.

Jin opta pour la première solution en se disant que si le garde qu'il avait sous les yeux était sortit pour palier à l'absence de ses collègues, il ne rentrerait pas tant que les autres ne seraient pas revenu. Donc autant le laisser dehors tant qu'il ne le dérangeait pas, ça faisait un ennemi en moins à l'intérieur. Jin entra donc dans la maison du traître par une des fenêtres de l'étage accessible depuis le haut du mur d'enceinte en espérant ne pas avoir prit la mauvaise décision.

La fenêtre qu'il avait repéré pendant la reconnaissance des lieux et qu'il avait déterminée comme étant surement la pièce où se trouvait sa cible se trouvait à deux fenêtres de celle par laquelle l'assassin était rentré. Il aurait donc à traverser deux pièces avant de pouvoir éliminer le traître.

Continuant sa course poursuite, l'ex-capitaine tourna brièvement la tête pour jauger la distance qui le séparait des trois gardes, à peine une quinzaine de mètre. Il tourna à droite et réfléchi à toute vitesse sur ce qu'il devait faire désormais. Se retourner et combattre était la pire des solutions face aux deux bretteurs et au lancier, en pleine nuit, il n'avait aucune chance. Son cheval n'était qu'à deux virages d'ici, à peine deux cent mètres. Il prit un virage serré à gauche, et jeta derrière lui un tonneau vide dont l'utilité à cet endroit lui échappait. Le premier des gardes du traitre parvint à sauter par dessus et le second, le lancier, parvint à l'éviter d'un habile pas de côté. Mais, le troisième homme, déjà blessé à la jambe par la flèche de son adversaire ne put se mouvoir assez habilement et chuta sur ce tonneau qu'il distinguait à peine à cause de l'obscurité presque totale.

Sans se retourner, Kidô tourna à nouveau à gauche et arriva dans la ruelle où il avait laissé son cheval. Il se rua vers lui à toute vitesse et le détacha avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille et de lui donner un tape sur le croupion. Le cheval parti à toute allure vers les deux gardes et bouscula d'un coup d'épaule le bretteur. Le lancier avait pu se jeter sur le côté in extremis pour éviter de finir piétiner sous les sabot du hongre alezan. Dégainant son Tachi, Kidô fonça sur le lancier et lui asséna un coup de pied en plein visage alors qu'il se relevait. Il le bloqua ensuite en posant une botte terreuse sur son torse et planta sa lame dans son cou. Il retira son arme et s'enfuit à nouveau alors que le premier épéiste finissait de se relever, se remettant difficilement du choc qu'il venait d'essuyer, et que je second arrivait aussi vite qu'il pouvait dans la ruelle.


"- Reviens ici espèce de fils de pute !
- Bats-toi comme un homme sale lâche !"


Ignorant les provocations de ses adversaire, Kidô continuait de courir. Comme l'un de ses deux ennemis courrait maintenant clairement plus vite que l'autre il pouvait se permettre de les combattre une fois qu'il y aurait suffisamment d'écart entre eux. S'il pouvait en finir rapidement avec le premier il pouvait avoir le dessus sur l'autre qui était déjà bien entamé. Mais si son adversaire le plus dangereux se révélait plus coriace que prévu, le mercenaire pourrait avoir de gros problèmes... Cependant il n'avait pas le choix, faire durer plus longtemps la course-poursuite risquait de décourager les deux hommes qui préfèreraient alors rentrer bredouille chez leur maître que perdre leur temps et s'épuiser d'avantage au milieu de la nuit face à un adversaire qui n'avait visiblement pas décidé de se laisser capturer.

L'assassin avait réussi à pénétrer à l'intérieur de la maison et maintenant il devait être le plus discret possible ne connaissant pas la position du dernier garde dans la demeure du traître. La pièce par laquelle il était entré devait servir de grenier ou de dépôt. De nombreux tonneaux et sacs de provision jonchaient le sol. Aucun doute que la vente d'information que pratiquait le traître lui donnait une coquette somme pour vivre dans une luxure respectable. Voir cela, ne faisait que rendre Jin encore plus rageur envers ce lâche qui vivait au dépend du bien du clan.

La pièce était plongée dans le noir et aucune torche ne l'éclairait. Il n'y avait aucun signe de vie dans cette salle donc l'assassin, se déplaçant baissé et en posant délicatement ses pieds sur le sol à chaque pas afin de ne pas alerter les gardes, se dirigea vers l'unique porte qui permettait de sortir de cette pièce. La tension était forte et Jin essayait de calmer les battements de son coeur en contrôlant sa respiration. Ce n'était pas le moment de faire une bourde qui risquait de lui coûter la vie. Il devait être attentif à n'importe quel son qui venait à ses oreilles ou à n'importe quel détail qu'il pouvait voir et juger utile pour sa mission. La haine qu'il éprouvait pour sa cible lui permettait de continuer sans hésiter à avancer.

Une fois sorti du dépôt, Jin tomba sur un long couloir. Ce dernier était éclairé par des lanternes qui laissaient à intervalle régulier des espaces d'ombre ou de lumière. Il devait avancer dans ce corridor jusqu'à la chambre du traître qui selon l'assassin se trouvait à une trentaine de mètre de sa position. Il allait être difficile de traverser ce couloir si le garde était dans les environs, il était certain que Jin allait se faire repérer à cause de la lumière vacillante des lanternes. Mais comme Jin devait avancer le plus rapidement possible, il décida d'utiliser la ruse pour faire sortir le garde de sa cachette.

Dans le dépôt, Jin avait repéré des sacs de sciure de bois. Avec cela il avait une bombe incendiaire des plus efficaces. Il disposa un sac au fond du couloir de son coté et avait prit une ficelle dans le dépôt pour s'en servir de mèche. La mèche était posée au dessus d'une lanterne et il suffirait d'un coup de vent pour enflammer la ficelle et ainsi déclencher un incendie. Jin prit un autre sac et sorti par la fenêtre du dépôt. Ainsi une bourrasque de vent permit à la mèche de prendre feu. Normalement Jin aurait le temps d'aller de l'autre coté du couloir en passant par l'extérieur et ainsi allumer un autre feu. Il espérait ainsi pouvoir isoler sa cible de son garde pour alors avoir tout son temps pour s'occuper du traître. Mais ce plan était plutôt dangereux car le feu attirerait le garde à l’extérieur et s'il s'étendait rapidement les trois gardes qui étaient parti à la poursuite du mercenaire comprendraient le piège et ils reviendraient immédiatement pour protéger leur maître.

La tactique de Jin était périlleuse mais si elle marchait comme l'assassin le voulait, alors il aurait le temps d'éliminer la cible et de partir sans avoir à tuer les mercenaires qui seraient occupés à s'occuper du feu pour pouvoir se rapprocher de leur maître.

Courant toujours, le mercenaire tentait de se situer mentalement dans le plan qu'il s'était fait dans la tête. Si ni sa mémoire ni sons sens de l'orientation ne lui faisaient défaut il pouvait tourner à droite pour se rapprocher de la demeure du marchand, s'il continuait à s'éloigner les gardes auraient tôt fait d'arrêter la poursuite.

Kidô trouvait le blessé remarquablement endurant. Il continuait toujours sa course et parvenait même à suivre plus ou moins son co-équipier. Cela n'aidait pas vraiment le mercenaire qui aurait de loin préférer pouvoir les combattre l'un après l'autre. En l'état actuel des choses il lui faudrait pouvoir éliminer son premier adversaire en une dizaine de secondes pour pouvoir être prêt pour l'arrivée du second. Mais, ignorant le niveau d'épéiste des deux gardes, l'ex-capitaine préférait ne prendre aucun risque. Il était plus célèbre pour ses talents tactiques et ses dons de cavaliers que pour ses compétences d'épéiste ou d'archer et ce n'était pas pour rien. Il avait un niveau bon, bien meilleur que la plupart des hommes, certes, mais sans plus. Et de nuit tout devenait toujours plus compliqué.

Il pouvait toujours se servir de son Tantô comme d'une arme de lancé. S'il parvenait à blesser son premier adversaire avant qu'il ne soit au contact il aurait plus de chance de l'achever rapidement pour passer au suivant, mais tout ceci était bien trop hasardeux. Les chances de toucher un adversaire en mouvement à dix mètre de distance en pleine nuit après avoir couru n'était pas assez satisfaisantes pour tenter le coup.

Sans chercher à réfléchir d'avantage Kidô tourna à droite, comme il l'avait prévu, et se plaqua dans l'embrasure d'une porte. Il pourrait ainsi laisser passer son premier adversaire, qui continuerait vers la demeure du marchand, avant d'achever le blessé qui devrait opposé moins de résistance, d'autant qu'il ne pourrait voir arriver le coup. Il y aurait ensuite un duel entre les deux derniers survivants. C'était sans doute la solution la plus raisonnable que l'ex-capitaine Nezumide pouvait envisager.

Jin se trouvait à l'extérieur de la maison avec sur son épaule, un sac rempli de sciure. Sa position n'était pas des plus confortable mais l'assassin était habile et pouvait se déplacer assez aisément dans des endroits pareils. Tout en s'accrochant à la corniche juste avant le toit du bâtiment, il progressait doucement vers une autre fenêtre qui lui permettrait de contourner la chambre de la cible et ainsi pouvoir mettre son piège à l'oeuvre. Le garde était toujours dehors, imperturbable devant la porte de la maison et ne semblait pas avoir remarqué Jin qui se trouvait pourtant environ trois mètres au dessus de lui.

Malheureusement, le trajet fut plus dur et donc plus long que ce que Jin avait imaginé. Le sac sur son épaule déstabilisait beaucoup l'assassin qui était obligé de ralentir de peur de faire tomber le sac dans la cour, ou pire de tomber lui même. Si jamais il tombait, la chute risquait de faire mal et l'accueil que lui réserverait le garde d'autant plus. Il devait donc se dépêcher pour éviter que son plan ne tombe à l'eau tout en évitant de se précipiter et ainsi finir mort dans la cour de la maison de sa cible.

Les mains solidement accrochées au rebord de la corniche, Jin put atteindre une fenêtre dans un ultime effort d’extension. A première vue, la pièce ressemblait à un salon, une table basse se dressait au milieu de la salle et des armoires avoisinantes contenaient de la vaisselle. Personne ne se trouvait dans cette pièce, ce qui rassura l'assassin qui était entré un peu précipitamment. Il se dirigea immédiatement vers la porte qui donnait sur le même couloir, en avançant le plus silencieusement possible.

Au moment où Jin ouvrit la porte, des flammes jaillirent du fond du couloir. Le piège s'était déclenché trop tôt et Jin n'avait pas eu le temps de préparer la suite. Alors qu'il allait sortir, il entendit des bruits de pas venant de l'autre coté du couloir. Jin put discerner une ombre avant de se cacher dans la pièce pour éviter d'être vu. Les pas s'approchaient de plus en plus vite et l'assassin dégaina son katana. Caché à l'ouverture de la porte qui donnait sur le couloir, Jin attendait que le garde arrive à son niveau pour le surprendre. Une fois qu'il jugea que les bruits de pas étaient assez forts, Jin se leva et se plaça d'un geste au milieu du couloir, bloquant l’accès au garde qui se retrouva surpris par l'intrus. D'un coup de katana Jin acheva le mercenaire qui n'eut pas le temps de dégainer.

Maintenant il fallait agir vite et supprimer la cible avant que le garde de l’extérieur ne se rende compte du départ du feu à l'intérieur de la maison. Jin se dirigea donc vers la chambre de la cible au pas de course et se stoppa devant. Il reprit son souffle et essaya de se calmer, l'adrénaline ayant poussé son coeur à battre très vite. Une fois calmé, l'assassin posa sa main sur le bâtant de la porte et l'ouvrit à la volée...

Camouflé dans l'embrasure d'un portail, Kidô attendait. Il entendait les bruits de la course de ses poursuivants. Le premier des deux hommes se rapprochait et ne tarda pas à le dépasser. Le deuxième, certes un peu moins rapide, courrait toujours malgré la flèche dans sa jambe. S'il ne faisait pas si sombre on aurait pu voir qu'il serrait les dents et que chaque pas crispait un peu plus son visage. L'homme le dépassa à son tour et se retourna, entendant quelque chose derrière lui. C'était trop tard, la lame avant déjà traversé son coup et il mourut sans pouvoir prononcer un seul mot.Le premier homme entendit quelque chose tomber et se retourna. Il discerna une silhouette se tenant au dessus du corps sans vie de son collègue. Il s'avança donc vers sa cible qui ne semblait plus chercher à s'échapper.


"Ah, tu t'es enfin décidé à te battre à ce que je vois. Tu es trop fatigué à force de courir, c'est ça ? Ou alors tu penses peut-être pouvoir me battre ? Tu es le plus mauvais assassin que j'ai jamais vu, si tu voulais tuer le patron tu ne pouvais pas plus mal t'y prendre. Tu ne pensais pas qu'on serait si nombreux, hein ? Tu croyais qu'après les deux de dehors tu serais tranquille ? On va en finir ici et maintenant et j'aurais une belle prime pour avoir protégé le patron."


Tandis qu'il parlait, les deux hommes se rapprochaient. Kidô enjamba le cadavre et fit quelques pas en avant, silencieusement. Ayant fini son discours, son adversaire chargea dans un cri de guerre rauque. Leurs lames s'entrechoquèrent tandis que Kidô parait habilement l'attaque de son adversaire. Les deux combattants étaient prudents, en effet combattre avec si peu de lumière état périlleux un coup rapide pouvait facilement échapper à leur vigilance et les tuer. Un combattant moyen pouvait tuer un excellent bretteur avec une telle obscurité. Quelques échanges de coups sans convictions prouvèrent qu'aucun des deux n'avaient l'intention de se mourir. Mais entre ces deux hommes, seul le garde ne voulait pas mourir, l'ex-capitaine n'avait plus rien à perdre.


Il para un coup d'estoc dirigé vers sa poitrine et asséna un coup de tête violent à son adversaire dont le nez se brisa dans un craquement horrible. Reculant de quelques pas, légèrement sonné, il para un coup de taille dirigé vers son coup et entreprit une riposte un peu hasardeuse. Bien qu'il commençait à paniquer il tenait bon et gardait un contrôle relatif de ses gestes ce qui démontrait qu'il s'agissait d'un combattant d'un plutôt bon niveau.


Malgré son léger avantage, Kidô ne parvenait pas à trouver le bon moment pour achever son ennemi. La nuit occultait les failles dans sa gardes et les défauts de son armure, il était donc bien plus difficile de savoir où porter ses coups. Alors qu'il faisait mine d'attaquer le flanc gauche de son adversaire, l'ex-capitaine se baissa au dernier moment pour entailler sa jambe assez profondément. Il se releva, bloqua la lame de son adversaire à quelques centimètres de la garde et lui asséna un coup de paume dans la nuque, lui enfonçant la glotte pour boucher sa trachée. Tombant au sol, presque incapable de respirer, l'homme para miraculeusement le cou censé l'achever et roula sur lui même pour se relever. Alors qu'il se remettait doucement et arrivait peu à peu à respirer il reçut un coup de pied dans l'entrejambe et fut achevé par un coup d'estoc qui lui transperça l'œil droit et remonta jusqu'au cerveau.


Kidô essuya sa lame sur l'habit de son adversaire et se dirigea vers l'habitation du traitre. Il commençait à être réellement fatigué et décida donc d'y aller en marchant pour récupérer un petit peu.

En ouvrant la porte de la chambre de sa cible, Jin tomba sur une pièce sombre, éclairée d'une simple bougie posée sur un buffet. Dans le lit l'assassin put distinguer une boule difforme dans le noir. Son katana toujours dans sa main, il avança vers le bougeoir et s'en saisit afin d'éclairer la personne qui se trouvait dans la pièce. L'homme ne bougeait pas mais on pouvait sentir la peur émaner de son coeur et de son souffle saccadé.

"- Pitié... Pitié, je vous en prie. J'ai de l'argent... Autant d'argent que vous voudrez, je peux vous rendre riche.

- Silence traître!"

La cible de Jin avait comprit immédiatement pourquoi l'assassin était ici et les paroles qu'il avait ne faisait que rendre Jin encore plus en colère. Visiblement il savait très bien pourquoi l'assassin se trouvait devant lui. Décidément cet homme n'avait aucun honneur, aucune dignité et il ne méritait pas de vivre. Ce mécréant ne pourrait pas soudoyer Jin pour qui seul le clan comptait.

"Shibata Mitsuo, vous vous êtes rendu coupable de trahison envers le clan Hitsujide. La peine pour cet affront est la mort par décapitation."

Jin était resté le plus sérieux possible. Quand il s'agissait d’effectuer une mission, il devait rester aussi neutre que possible, éviter de dévoiler tout sentiment personnel, c'était selon son père les principes fondamentaux pour réussir dans cette branche. Jin posa alors le bougeoir sur le sol, il pouvait voir les larmes couler sur les joues rondes du traître. Le poing serré sur le pommeau de son katana, l'assassin se rapprocha de sa cible et trop obnubilé par l'accomplissement de sa tache, il ne remarqua pas que le traître avait mit sa main dans ses habits et en avait sortit un poignard.

"Vous ne m'aurez jamais!"

Dans un geste de désespoir, il se rua sur Jin qui dans un mouvement de pure réflexe parvint à éviter la lame qui termina dans la manche de son kimono, déchirant le tissu. Jin asséna un coup de pied dans l'estomac de son adversaire qui tomba au sol dans un cri strident, sur les genoux. Cet homme n'était pas un guerrier et seule sa garde était dangereuse.

"Les traîtres n'ont pas de place dans ce monde."

D'un geste rapide Jin trancha le cou de la cible dont la tête se détacha le plus simplement possible du reste du corps pour atterrir au sol et rouler aux pieds de l'assassin. Jin resta un moment à observer le visage figé dans la peur du traître. Il n'avait eu que ce qu'il méritait et Jin n'avait aucun regret pour son acte. Sa mission était maintenant accomplie et il devait rejoindre le mercenaire à l'entrée de la propriété et voir s'il avait eu des problèmes. Il restait toujours un garde à l'entrée de la maison mais ce dernier une fois que le feu serait visible de l’extérieur rentrerait pour voir ce qu'il s'y passe et Jin pourrait ainsi partir sans avoir à l'affronter. Pour l'instant tout se déroulait comme prévu, espérant qu'il en soit ainsi pour son coéquipier à l’extérieur de la propriété.

Sa petite marche n'avait pas vraiment reposé le mercenaire et il était fourbu de sa course à travers les ruelles. Il avait finalement eut les trois et s'en état sorti bien mieux qu'il ne l'espérait. Il avait été relativement chanceux mais ne risquait pas de s'en plaindre. Une fois arrivé près de la demeure du traître il repéra deux choses. La première était qu'aucun linge ou tissu blanc n'était visible, l'assassin se débrouillait donc très bien tout seul et s'était tant mieux. La deuxième était de la fumée qui s'échappait d'une des fenêtres, visiblement il y avait un début d'incendie. Risquant un œil à l'intérieur de la cour il vit qu'un garde était posté devant le bâtiment, Yari à la main. Le lancier venait visiblement de sentir l'odeur de brûlé et état en train de se retourner pour voir ce qu'il se passait. Voyant le début de catastrophe il se hâta de rentrer dans le bâtiment.

Kidô réfléchissait, s'il laissait l'incendie se propager une bonne partie de la ville pouvait être dévastée, d'un autre côté réveiller tout le quartier en criant "Au feu !" risquait de compromettre la sortie discrète de l'assassin. Il décida donc d'attendre un quelconque signe de lui pour taper au porte et alerter la populace du début d'incendie. Il commença tout de même à puiser de l'eau dans la cour du bâtiment d'en face et à disposer les seaux pleins dans la rue. Il se serait bien passé de cette activité supplémentaire mais préférait éviter d'avoir la destruction de la moitié de la ville sur la conscience.

Spoiler:

Jin passa par la fenêtre de la chambre pour quitter la propriété du traître. Une fois dehors, encore accroché à la corniche, il put voir le dernier garde rentrer dans la maison à cause de la fumée qui commençait à sortir du bâtiment. L'assassin se laissa tomber dans la cour. Il put voir le garde emprunter l'escalier pour voir ce qui pouvait bien arriver à l'étage. Jin le suivit avec un peu de distance pour éviter de se faire entendre ou voir et attendit qu'il découvre ce qui se passe pour profiter de la surprise pour l'avoir.

Le garde, une fois en haut, poussa un cri d'alerte, mais ce qu'il ne savait pas, c'était que plus personne ne se trouvait là pour l'aider. Jin entendu qu'il se dirigea vers la chambre de son patron et il en profita pour monter à l'étage à son tour en faisant le moins de bruit possible. Le feu qui était parti du fond du couloir avait maintenant atteint le milieu de ce dernier. Jin entendit un nouveau cri, mais celui là n'était pas un cri d'alerte mais plutôt un déferlement de rage. Le garde avait du voir le cadavre de son maître décapité. Il s'était alors précipité hors de la pièce, voulant rattraper l'assassin qui s'était enfuit par la fenêtre visiblement. Mais Jin qui attendait dans le couloir surpris le dernier garde d'un coup de katana horizontal dans les cuisses. Le garde tomba au sol dans un cri de douleur et l'assassin mit fin à ses souffrances d'un nouveau coup en plein coeur. Après avoir essuyer son katana, Jin le remit dans son fourreau.

Voyant que le feu prenait de plus en plus d'envergure Jin se dépêcha de prendre un morceau de tissu blanc sur le corps du garde et l'accrocha à la fenêtre pour que le mercenaire, si le plan avait fonctionné, puisse venir l'aider à éteindre le feu qui était encore contrôlable mais risquait de rapidement empirer. L'assassin se dépêcha d'aller chercher toute l'eau disponible dans la maison en attendant que le mercenaire le rejoigne. Il commençait à être vraiment fatigué mais l'urgence de la situation lui permit de continuer. Leur mission avait était menée à bien mais il restait encore à empêcher que toute la maison soit brûler.

[très court, plus trop d'inspi pour la fin]

Alors qu'il n'avait eut le temps de puisé que quelques seaux d'eau le mercenaire aperçut un bout de tissu blanc volant à la fenêtre. Il était difficile de savoir si c'était à cause du feu, des gardes ou des deux. Dans le doute il prit les deux seaux qu'il venait de remplir et se dirigea aussi vite qu'il put vers la maison, grimpant à l'étage.


Il découvrit dans le couloir les cadavres des deux gardes et en déduisit qu'ils n'auraient plus que le feu à combattre. Le feu avait bien prit et il fallait vraiment qu'ils se dépêchent. Kidô déversa le contenu des seaux sur les flammes, ce qui les ralentit un moment mais ce n'était que tu temps de gagné.


Même s'ils s'y mettaient tout les deux, la distance entre le feu et le puis était trop importante pour arriver à contenir l'incendie convenablement, le mercenaire n'avait donc pas le choix que d'alerter les habitants du quartier. S'ils se rassemblaient assez rapidement ce feu ne serai rien d'autre qu'une grosse frayeur. Mais si les habitants tombaient sur les cadavres dans le couloir...


"Je vais chercher de l'aide, cache les cadavre et retient le feu comme tu pourras. Je fais aussi vite que possible."


Il repartit en courant dans l'escalier, les deux seaux à la main. Une fois en bas il frappa à toutes les portes en criant "AU FEU !" aussi fort qu'il pouvait. Il y eut plusieurs réactions à l'intérieur des maisons et Kidô reparti puiser de l'eau en attendant que les volontaires sortent. Il remontait son premier seau quand plusieurs hommes vinrent l'aider. Une chaîne rudimentaire commença à se constituée, renforcée et accélérée au fur et à mesure par ceux qui arrivaient en renfort.


Kidô ne tarda pas à reparaître à l'étage de la demeure accompagne d'un autre homme. Ils portaient en tout trois seaux. Le feu avait progressé mais cela aurait pu être bien pire. Une fois les seaux déversés dans les flammes ils redescendirent chercher ceux que d'autres étaient supposés avoir déposé en bas de l'escalier. À ce rythme ils en avaient pour un moment avant d'éteindre complètement les flammes...

Spoiler:

Dans le couloir la chaleur commençait à devenir insupportable. A ça, il fallait ajouter la fumée qui emplissait la pièce et faisait que l'air devenait irrespirable. Heureusement pour Jin, plusieurs fenêtres étaient ouvertes et cela permettait d'évacuer la fumée mais cela attisait aussi le feu qui grandissait à vu d'oeil.

C'est à ce moment là que le mercenaire arriva. Il avait vu le message laissé par l'assassin et était venu immédiatement. Au final, Jin avait placé sa vie dans les mains d'un inconnu et ce dernier lui avait répondu. Voyant que la menace était éliminée mais que le feu prenait de l'ampleur, il était allé chercher des renforts dans le quartier pour arrêter le feu. Pendant ce temps Jin devait à tout prix cacher les corps des gardes et de la victime et éliminer toute trace de l'assassinat pour éviter d'éveiller les soupçons du voisinage. Les traces de sang seraient effacées par le feu ou par l'eau apportée par les villageois et le mercenaire.

Il fallait donc cacher les cadavres et Jin s'occupa en premier des deux gardes. Il avait repéré des tonneaux dans le dépôt par lequel il était entré dans la maison et il alla les ouvrir pour voir ce qu'ils contenaient. Aidé d'une barre de métal, l'assassin retira les couvercles et découvrit comme il l'attendait que les tonneaux contenait de l'alcool. C'était l'idéal pour Jin qui s'empressa d'amener les corps dans le dépôt où il les cacha derrière les tonneaux et d'autres caisses de provisions. Si le feu venait jusqu'ici, les cadavres brûleraient et on ne retrouverait jamais les corps. Les gardes et le traîtres étaient lourds et la chaleur et le manque d'oxygène n'aidaient pas. L'assassin était épuisé mais il fallait continuer pour éviter d'être repéré.

Une fois tous les corps caché, le mercenaire réapparut avec un autre homme. Ensemble ils purent contrôler le feu et l’empêcher de s'étendre. Et ce fut au bout de la nuit que le feu fut complètement éteint. Les habitants venues en renfort rentrèrent chez eux, Jin leur assurant que tout aller bien se passer. C'est donc épuisé mais fier du travail accomplie que l'assassin fit ses adieux au mercenaire.

"Eh bien, on peut dire que ça aura été une nuit chaude. En tout cas merci de votre aide. J’espère sincèrement que nos chemins se recroiseront un jour."

Grace à cette mission, Jin avait réapprit à placer sa confiance en d'autres personnes et rien que pour ça, il était satisfait de la mission. Bien sûr, la cible aurait put être éliminée en évitant toute cette débauche d’énergie après y avoir réfléchie, mais au final tout c'était bien passé, les deux hommes n'étaient pas grièvement blessés et le clan avait inventé une histoire sur la cause de l'incendie pour éviter que les voisins qui avaient vu le feu ne s'inquiètent.
Jin quitta donc le mercenaire avec comme seule idée de pouvoir se reposer et récupérer de cette longue nuit.

Cela avait été long mais ils avaient réussit à éteindre les flammes. Kidô remercia tout les volontaires d'avoir apporté leur aide, même si la proximité de leur propre maison avec le lieu de l'incendie ne leur avait pas trop laissé le choix, et avait finalement rejoint l'assassin pour des adieux symboliques.


Ils avaient eut de la chance, tout les deux, mais comme le disait le proverbe : "La chance sourit aux audacieux". Les deux hommes avaient prit les bon choix aux bons moments et c'était uniquement à cela, et aux mauvais choix de ceux d'en face, qu'il devait le fait d'être réunis en cette fin de nuit, épuisés, mais satisfaits du travail accomplit. Le traître avait officiellement trouvé la mort dans l'incendie et tout le monde était content, sauf ses gardes qui s'étaient battus pour voler la part du salaire des autres ce qui expliquait les cadavres retrouvés dans le quartier. Les habitants purent ainsi se plaindre du manque de morale des mercenaires et la vie reprenait son cours comme si de rien était.


Kidô et Jin étaient face à face, contemplant une dernière fois le théâtre des opérations. On pouvait réellement dire qu'ils s'en étaient bien sortis.


"- Eh bien, on peut dire que ça aura été une nuit chaude. En tout cas merci de votre aide. J’espère sincèrement que nos chemins se recroiseront un jour.
- Oui, c'est le moins qu'on puisse dire. Ça a été un plaisir de travailler avec vous. Je repasserai sûrement à Hitsuji bientôt. Si je vois des ombres bouger en pleine nuit je penserai à vous !"


Ce fut sur un sourire amical et une courbette courtoise que les deux hommes se quittèrent pour bénéficier d'un repos bien mérité. Kidô songea qu'il allait devoir payer une nuit de plus à l'auberge que prévu. Ce n'était qu'un demi-problème, d'autant qu'il préférait dormir avant d'aller chercher sa paie. Il aurait un peu de temps pour visiter la ville, ce n'était pas si mal après tout.