Après quelques jours de marche et un voyage en bateau, pas très agréable au passage, on pouvait apercevoir la brume qui entourait Hitsuji, la capitale du clan Hitsujide. Takeshi ne les portait pas vraiment dans son coeur, ils dominent son clan depuis maintenant 5 ans et il s'était battu contre eux...

La ville était perché sur les hauteurs et entourée d'une brume épaisse. Comparé à Hebi, la ville était deux fois plus grandes et ses murailles était bien plus imposantes. Takeshi devait s'y rendre pour escorter une rencontre entre deux chef militaire. Décidément les missions en temps de paix n'était pas passionnantes... L'escorte était composé des gardes du chef militaire des Hebie et donc de Takeshi et 10 de ses hommes.

Une fois arrivé aux abords de la ville, les soldats de Takeshi mirent en place le campement. Bien entendu le chef et ses gardes logeront à l'intérieur de la ville... Quand le campement fût prêt, il autorisa la moitié de ses soldats à faire un tour à Hitsuji.

C'était la première fois qu'il prenait le temps de visiter cette grande ville, Takeshi partit donc seul de son côté. Le quartier marchand était plein de vie, on y trouvait toute sorte de provisions et plusieurs personnes vendait même de la viande, chose assez rare à Hebi, ensuite il arriva au quartier animé. La nuit avait commencé à tombé et les rues étaient éclairées par les lampions. Alors qu'il s’apprêtait à rentré au campement, Takeshi entendis des heures derrière lui et comme il le craignait, deux de ses soldats y étaient mêlés. Il les vit se faire expulser d'une taverne, 3 hommes, sans doute ceux qui les avaient expulsés. Une fois à l'extérieur les 3 hommes sortirent leurs armes.

Takeshi se dirigea donc à toute vitesse vers ses hommes et une fois arrivé parmi ses 2 soldats, et le katana dans la main, il leurs demanda :

-Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ?

Un de ses deux hommes lui répondit :

-Ils sont venus nous chercher alors qu'on était à la taverne, je crois ils sont payés pour "s'occuper" de nous.

Takeshi avait compris qu'il n'y avait pas besoin de chercher à discuter. Cette situation le mettait très mal à l'aise, se battre dans le capitale du clan qui domine le sien... Maintenant les six hommes se faisait face à face, l'arme à la main à attendre celui qui attaquera le premier...

Hitsuji. Cette ville brumeuse et fortifiée n’avait pas été des plus aisées à trouver dans son brouillard et dans ses hauteurs. D’ailleurs, la route avait été ardue. Mais c’était pour une vieille connaissance sur le point de mourir que Risako avait fait tout ce chemin. Après son père, il avait été le premier à croire en elle, à ne pas la juger sur son sexe. Il avait même supporté la maladresse et les nombreuses erreurs de ses débuts sans jamais perdre patience, et l’avait initiée à plus d’une discipline. Vous l’aurez compris, il s’agissait d’un des anciens enseignants de Risako et il en était pour beaucoup dans son éducation aux combats et son chemin fulgurant.

Cependant, il y a quelques années, ce Nezumide, veuf, avait rencontré une femme et l’avait suivie jusqu’à Hitsuji où ils s’étaient mariés. Ils avaient passé de longues années ensemble jusqu’à ce qu’elle le quitte. Alors, désemparé, le Nezumide avait délaissé sa santé qui ,encore ce jour-là, peu à peu s’éteignait. Il avait fait parvenir une lettre jusqu’à Risako afin de lui donner de ses nouvelles et de l’inviter pour la première et la dernière fois. Elle avait ainsi laissé Bankichi aux bons soins des prêtresses pendant quelques jours pour le rejoindre. Mais la samouraï s’en était séparée bien vite car le sentiment de révolte devant l’état de son ami l’empêchait de séjourner à ses dépends.

Risako s’était ainsi empressée de louer une chambre dans l’auberge la plus proche, et ce pour quelques jours. Elle s’était aussi planifiée quelques moments de repos pour échapper à l’ambiance fiévreuse et étouffante de la demeure du malade, mais elle ne fuyait jamais très loin et faisait en sorte d’être plus présente qu’absente jusqu’à la tombée de la nuit. Ce fut justement un soir, alors qu’elle cherchait une taverne pas trop chère, qu’elle aperçut un visage familier. Il s’agissait de Takeshi, un jeune chef de division du clan Hebie qui l’avait aidée à sauver son fils alors qu’il se situait au bord d’un ravin.

Pour ceci, elle lui sera toujours reconnaissante, cette reconnaissance, elle espérait bien la lui montrer.

Or, alors que Risako allait apostropher Takeshi, des bruits bagarreurs et de grosses voix couvrirent la sienne. Elle vit, avec surprise, deux hommes apparemment soldats d’Hebie, se faire jeter d’une proche taverne par trois gars sans réels signes distinctifs. Sous ses yeux, Takeshi accourut parmi ses subalternes, katana à la main et faisait maintenant dignement face à ses ennemis.

Ca tombait mal pour lui, à pic pour elle, mais la sagesse de Risako la poussait à avancer en ignorant l’escarmouche se préparant. Après tout, ce n’était pas ses affaires et, bien qu’elle soit une quelconque anonyme par là, elle ne voulait en aucun cas impliquer son clan dans les différends entre Hebies et Hitsujides.

Elle allait donc passer son chemin quand elle vit une pointe argentée dépasser d’une ruelle. Cette pointe appartenait à une flèche et était brandie sur les trois Hebies. Risako ne pouvait décidément pas laisser un archer tuer Takeshi sous ses yeux. Alors, elle s’en approcha en silence, se plaquant contre le mur perpendiculaire à la ruelle de sorte que l’archer, concentré sur sa cible, ne puisse la remarquer. Celui-ci n’avait pas encore bandé son arc; il attendait patiemment que son champ de tir soit libre car les passants dissimulaient sans cesse ses proies. Le niveau de la flèche permit à Risako de deviner que son archer était agenouillé, certainement pour ne pas être facilement repéré.

Alors, Risako, dans un demi-plongeon, empoigna arc et flèche qu’elle tira en avant. Bien que la trentenaire ne soit pas très forte physiquement, la surprise de l’archer le fit perdre l’équilibre et le contraignit à s’allonger à plat-ventre. La samouraï put alors lui prendre le bras et s’accroupir au-dessus de lui, de sorte de l’immobiliser comme il se doit. Puis de lui demander calmement s’il n’avait pas de complice dans les environs. Comme il ne répondait pas, Risako s’apprêtait à lui tordre un peu mieux le bras jusqu’à ce qu’elle bondisse sur ses pieds et se retourne pour parer ,de justesse, un coup de lame surpuissant qui l‘envoya au sol.

A peine avait-elle chuté qu’elle exécuta une roulade arrière et jeta son wakizashi. Celui-ci ne tarda pas à se ficher dans le mollet de l’archer qui en avait profité pour prendre ses jambes à son cou. Il trébucha dans un cri de douleur. Et ce cri avertit Risako que sa proie ne pourrait fuir très loin et serait aisément retrouvable grâce au sang qu’elle perdait.

Or, aux prises avec son nouvel adversaire _ qui paraissait ,d’ailleurs, être un véritable colosse aux vues des attaques dévastatrices de son nodachi qu’il dégageait maintenant de terre _, Risako avait tiré son katana et acérer son regard dans une garde aguerrie. Par chance, le géant semblait lent dans ses réflexions et dans ses offensives. Et en vérité, son envergure avait aidée la jeune samouraï à le repérer tout à l’heure et allait l’aider davantage. Elle n’avait qu’à attendre une nouvelle offensive de sa part, dans l’espoir que les Hebies n’aient pas trop de mal avec leurs adversaires respectifs et que la blessure de l‘archer soit si profonde qu‘elle le pousse à cesser sa course.

La nuit n'allait pas facilité le combat. Chacun des hommes d'Hebi faisait face à un adversaire. Ces hommes n'avaient rien de particulier, leurs habits étaient classiques, aucun signe distinctif. Impossible de déterminer s'il était vraiment de Histsuji.

Plusieurs choses troublaient Takeshi, premièrement l'homme qui lui faisait face semblait être très stressé et deuxièmement, aucun des trois hommes ne semblait vouloir commencé à attaqué, comme s'ils attendaient que quelque chose se passe... Le chef de division attendait lui aussi quelque chose, l'arrivée des gardes ! Mais après un court moment de réflexion il en déduit que les gardes ne viendraient sûrement pas, les trois hommes devaient les avoir soudoyés. Takeshi n'avait aucune intention d'attendre plus longtemps, il profita d'un court moment d'inattention de son adversaire direct pour lui donner le premier coup : il leva son katana et il l'abaissa d'un coup sur son ennemi. Il avait jaugé son coup de manière à ce qu'il ne soit pas trop fort et que son adversaire ait le temps de le bloquer, il ne voulait pas le blesser mais plutôt l'impressionner.

Comme prévu, l'homme arrêta l'attaque de Takeshi in extremis au dessus de son visage grace à son katana et le coup l'avait tellement surpris qu'il recula de plusieurs pas en arrière. Aux bruits du fer qui se croise, les hommes d'Hebie avait également commencé à attaqué et un cri de douleur se fit entendre. Cela aurait pu inquiéter le chef de division mais il n'avait pas reconnu la voix d'un de ses hommes et le cri semblait venir de plus loin.

Takeshi se doutait que ces hommes ne savaient pas se battre et le cri qu'il avait entendu l’intriguait, il décida donc de mettre un terme au combat. Pour ça il visa d'un coup rapide la base du katana de son adversaire qui, surpris, le laissa tomber. Alors qu'il s'attendait à ce qu'il rete face à lui, Takeshi vit son adversaire s'enfuir en courant et en se retournant, il vit les deux autres hommes faire de même et un homme sortant d'une ruelle avec un wakizachi planté dans la jambe. Le chef de division ordonna à un de ses deux hommes de s'occuper de lui et il courut avec son autre soldat dans la ruelle. C'était Risako, la mère du garçon qu'il avait sauvé à Nezumi... Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Est-ce que c'est elle qui a blessé l'homme ?

Avant qu'il ai pu dire quoi que ce soit, Takeshi aperçu un homme imposant et il compris que Risako se battait avec... Il donna l'ordre au soldat de chercher de l'aide au camp puis il se mis au niveau de Risako et lui demanda :

- Besoin d'aide ?

Le combat n'allait pas être facile car la ruelle était étroite et il n'y avait que très peu de lumière... De plus Takeshi ne savait pas s'il fallait aider Risako ou son adversaire mais elle, il la connaissait, le choix était donc rapidement fais !

Tandis que Risako faisait face au géant à la force herculéenne, Takeshi déboucha dans la ruelle. Risako fut soulagée qu’il aille bien. D’ailleurs, il lui proposa son aide, mais, gardant son regard rivé sur son adversaire, elle refusa. Elle était sûre d’elle, elle menait la danse. Et ils étaient déjà bien assez de deux dans un endroit si sombre et étroit, seulement éclairé par les pâles rayons de la pleine lune et les quelques faibles torches des rues à proximité.

Or, à peine Takeshi était-il arrivé, que le colosse abattit une seconde fois son nodachi sur Risako qui esquiva d‘un pas de côté. Elle profita de sa lenteur pour lui asséner un très vif coup de katana sur les doigts alors qu’il tirait sa lame de terre. Il la laissa tomber sous le coup de la douleur et fuit en tenant ses doigts ensanglantés.

Aux vues de sa manière de manier le nodachi, Risako avait compris qu’il ne savait pas vraiment se battre et qu’elle pouvait très bien l’impressionner pour qu’il s’en aille. Elle trouvait d’ailleurs malheureux qu’un homme si peu expérimenté au combat soit l’arrière-garde d’un archer qui avait fait bien des efforts pour ne pas être repéré. Les adversaires des Hebies n’avaient pas du se montrer très doués non plus puisque Takeshi l’avait rejointe bien vite, et frais et dispo qui plus est.

Ignorant pour le moment ces quelques détails, Risako essuya son katana et le rengaina pour se précipiter sur le chemin de taches de sang dont l’archer avait parsemé le sol. Il fallait avouer que c’était aussi bien pour retrouver le wakizashi de son genpuku que pour mettre la main sur le blessé. Elle remarqua alors que sa voie avait croisé celle des soldats Hebies ,avant de supposer qu’ils s’en étaient assurément occupé. Mais il n’y avait de wakizashi nulle part.

« Vous avez attrapé le type avec mon arme plantée dans la jambe, je présume ? » lança-t-elle subitement à Takeshi.

Cette façon de parler tranchait nette avec les habitudes de la trentenaire, mais elle se sentait légèrement frustrée. Après tout, ce devait être à elle de proposer son aide, pas à Takeshi. C’était parti d’une bonne intention, mais elle ne l’avait pas supportée. De plus, elle craignait pour son petit sabre qu’elle n’avait pas encore retrouvé. Parce qu’elle y tenait énormément, à son Wakizashi…

Takeshi fût étonné par le fait que Risako refuse son aide, surtout en voyant la taille de son adversaire. Mais vu le déroulement du combat, si on peut appeler ça un combat, son étonnement s'est vite estompé. Comme tout les autres hommes, il n'avait pas l'air d'être un combattant aguerri et cela intrigait beaucoup le chef de division.

« Vous avez attrapé le type avec mon arme plantée dans la jambe, je présume ? »

« Oui, un de mes hommes s'occupe de lui en ce moment même, suivez moi. »

A la question de Risako, Takeshi comprit tout de suite que cet homme, qu'il pensait victime d'une agression, était plutôt agresseur. Une fois sortis de la ruelle, l'homme blessé était entouré de plusieurs personnes, qui essayaient de s'occuper de sa jambe, et d'un des soldats d'Hebie. Takeshi se tourna vers lui et lui demanda :

« Vous avez réussi à savoir ce qu'il c'est passé ? »

« Oui et c'est bien ce qu'il me semblait, ils sont payés pour nous avoir. D'après ce que j'ai compris les trois hommes étaient là pour faire diversion pendant que lui devait nous abattre avec son arc. Par contre impossible de connaitre le commanditaire de l'attaque, il dit ne pas le connaitre directement. »

Le chef de division ne savait pas quoi penser, pouvait-il croire cet homme ? Et s'il disait vrai, pour qui travaillait-il ? Takeshi n'avait ni le temps, et ni vraiment l'envie d'ailleurs, de mener une enquête là dessus, surtout à Hitsuji...

La frustration de Risako retomba dès que Takeshi l’invita à le suivre. Ils sortirent donc de la ruelle sombre où s’était passé l’accrochage pour que le chef de division mène la capitaine jusqu’à l’archer qu’elle avait blessé et que les soldats Hebies avaient attrapé. Il avait bien de la chance car plusieurs personnes s’occupaient de lui et de sa plaie. Cependant, il n’en menait pas large et faisait peine à voir. Il avait même préféré avouer tout ce qu’il savait immédiatement plutôt que fuir les gardes en supportant encore la terrible douleur que sa blessure lui infligeait.

Tandis que Takeshi terminait d’écouter son homme, Risako alla récupérer son arme qu’elle essuya consciencieusement à l’aide d’un mouchoir avant de la rengainer. Ceci attira l’attention du soldat qui la considéra d’un regard soupçonneux. Il fallait dire que Risako avait pour habitude de se fondre dans le décor, malgré une chevelure flamboyante et des vêtements souvent très colorés. Le soldat ne l’avait donc pas repérée jusque là et elle avait décidé de se faire discrète. Après tout, cette tentative de triple meurtre ne la regardait aucunement…Jusqu’à tout à l’heure, du moins, quand elle s’en était prise à l’archer. Bref.

Risako remarqua soudainement qu’on l‘observait, et, alors que le militaire allait demander son identité à son supérieur, elle salua d’une courbette puis prit la parole en ses termes:
« Si cela vous intrigue, mon nom est Takahara Risako. Je suis une connaissance de votre chef de division ici présent et je vous ai rendus service en empêchant ce mercenaire de le tuer. »
Un ton aimable et poli, un joli sourire, et le soldat ne trouva rien à redire bien que sa méfiance en resta indemne.

Cependant, Risako ne voulait pas en rester là. Tout indiquait que les Hebies avaient à s’en faire s’ils poursuivaient comme si de rien était ce qu‘ils avaient à faire à Hitsuji. Il fallait débusquer le commanditaire et vite avant qu’il ne parvienne à blesser quelqu’un, ou bien pire. Mais comment enquêter quand notre temps est déjà tout pris par une mission ? Risako comprit très vite le dilemme de Takeshi. D’autant plus qu’elle connaissait les différentes situations des clans, et qu’elle savait donc que les Hebies qu’elle avait devant elle se trouvaient sur les terres de leurs dominants. Il n’était certes pas évident pour eux de prouver son sérieux et de faire ses preuves dans de telles conditions.

Alors, après avoir entrainé Takeshi à l’abris des oreilles indiscrètes, elle lui dit d’un ton calme et serein:
« Excusez-moi de me mêler de ça alors que ce ne sont pas mes affaires, mais je voudrais vous demander la permission de m’occuper personnellement de ceux qui vous veulent du mal. Bien sûr, je n’ai pas les qualités d’un ninja, mais ce serait ma façon de vous remercier pour ce que vous avez fait à Nezumi. »

Entendre la proposition de Risako avait grandement soulagé Takeshi. Il ne pouvait pas refuser et puis après tout... Elle lui devait bien ça !

« Vous me rendrez un grand service si vous faites ça, je n'ai absolument pas les moyens pour essayer de mener mon enquête, de plus je ne pense pas en être capable, mon métier c'est plutôt le combat... »

Il était mal à l'aise à la fois à cause de la situation, car il était probablement en danger dans la ville, et aussi par l'offre de Risako. Takeshi a pour habitude de toute faire lui même, mais là, ça ne vas pas être possible. Il accepta donc et dis à Risako :

« Ce que je peux vous dire pour vous aider c'est que moi est mes hommes nous sommes venus escorter un de nos chef militaire pour une rencontre officielle et il passe son séjour près du château avec ses gardes personnels. Moi et mes hommes nous avons installés notre campement à l'extérieur de la ville et j'y serais les trois quart du temps et on devrait partis dans 3 jours environs. J'essayerais de contacter un des gardes personnels de notre chef pour le mettre au courant de l'histoire. »

Takeshi faisait le tour de ce qu'il pouvait donner comme information à Risako mais il ne voyait rien qui puisse l'aider. Après l'avoir saluée il se dirigea vers ses hommes et il leurs dis de le suivre jusqu'au campement. Ils essayaient de prendre les rues encore assez fréquentées de manière à ne pas se faire surprendre au coin d'une ruelle...

Le trajet se déroula sans encombre et, une fois arrivé au campement, il fût soulagé de voir que tout ses soldats qui étaient aller en ville étaient revenus. Il leurs demanda s'ils avaient été agressé mais rien, ils n'avaient eux aucun problème... Suite à cet évènement, le chef de division interdis toutes excursion hors du campement et il mit en place un système de ronde la nuit, pour garder la campement. Takeshi espérait que Risako allait trouver ce qui sa cachait derrière cet histoire plutôt étrange...

Le lendemain il avait prévu de partir avec quelques uns de ses hommes parler à au chef militaire d'Hebie, ou à un de ses gardes pour leurs parler de ça et aussi pour leurs dire de faire attention à eux !

Tandis que brillaient faiblement les étoiles dans la nuit sombre et brumeuse de Hitsuji, Risako regagna la chambre qu’elle avait louée dans une auberge sans prétention. Elle y déposa ses deux fidèles lames et se changea pour revêtir un Komon* sombre et la parer d’un somptueux Obi orange fleuri de blanc ou elle glissa son Tessen. Ce beau kimono, quoique plus ou moins informel, se révélait assez sobre pour dissimuler l’origine et le statut de celle qui le portait. Il n’y avait ni manche impressionnante, ni Gamon *². D’ailleurs, il était parfait pour la ville, et, malgré ou bien gré une traitresse discrétion, il ne pouvait attirer le mauvais œil. Risako eut ensuite le réflexe de s’emmitoufler dans un Haori clair et soyeux, arborant le même coloris que son Obi avant de partir vers la taverne où avait débuté la précédente attaque.

Takeshi avait accepté sa proposition et Risako avait foi en sa discrétion naturelle. Depuis qu’elle s’était mariée, mais surtout depuis la pseudo mort de Kidô, l’ombre l’avait recouverte d’un voile. Rien ne l’avait changée selon elle, mais la modification avait procédé de manière plus vicieuse, véritablement inconsciente. C’était comme si la trentenaire cherchait à se préserver des regards, surtout venant du sexe opposé. Cette tache pouvait se montrer difficile avec une chevelure couleur de feu, pourtant il n’en était rien car Risako était née calme et laconique. Voilà pourquoi elle ne craignait pas d’être remarquée comme participante à l’accrochage passé.

Elle trouva la taverne quasiment déserte. Seuls quelques clients attablés et se comptant sur le bout des doigts d’une main jouaient sagement aux dès tandis qu’un saoul dormait dans un coin. Le responsable de la taverne, au comptoir, avait du mal à croire qu’une femme pose un pied dans son établissement. Il était tellement surpris que lorsque Risako vint le trouver, il s’exclama:
« Une femme ? Chez moi ?!»
_« Est-ce vraiment si rare ? Je voudrais un repas chaud, s’il vous plait. »
Ce n’est qu’après avoir servi une soupe claire et fumante, un bol de riz et quelques légumes salés qu’il répondit dans un sourire :　
_« Les créatures de votre âges préfèrent s’occuper de leurs familles que venir dans un tel endroit. Vous n’avez pas de mari, pas d’enfant ?　»
_« J’ai un fils dont je suis fière. Sans me vanter, il est débrouillard, poli et fait la meilleure cuisine que je n’ai jamais goutée. Quant à mon mari, cela fait dix ans qu’il est parti. »
_« Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? Désolé de vous le faire remarquer, mais avec votre venue si tard dans la nuit et un fils qui cuisine, vous avez des mœurs plutôt inhabituelles… »
Risako lacha un petit rire avant qu’il ne poursuive:　«…Presque aussi inhabituelles que cette escarmouche entre parias et soldats Hebies, tout à l’heure, dans ma taverne.»
_« Des parias ? » demanda Risako, feignant la surprise afin de connaître le point de vue du tavernier.
_« Tout à fait, ma p’tite dame. Ces gars avaient tout l’air de parias. Ils portaient des haillons puants, et j‘allais les chasser de mon restaurant. Malheureusement, ils ont été plus rapides que moi et ont fait fuir la plupart des clients en attaquant les Hebies.»
_« Ce ne serait pas plutôt les gens les plus pauvres de cette région? Il me semble que vos deux clans ont eu quelques différents par le passé. Peut-être ces '　parias' voulaient-ils se venger.　»
_« Aah…C‘est possible. Sincèrement, je ne sais pas.» Il y eut un silence. L’homme semblait réfléchir. « Je pense plutôt à ces bandits offrants leurs services aux plus offrants, cependant, ils n’avaient pas bien l’air de savoir se battre face aux gars de l’armée d’Hebi. »

La discussion s’arrêta là, et c’était déjà bien assez pour satisfaire Risako. Elle savait déjà que l’archer avait été engagé, ce petit brin de causette ne faisait que confirmer ses soupçons. Il y avait sûrement un Hitsujide qui complotait dans l’ombre pour se venger des guerres de dominations et surtout des Hebies. Pourtant, ces derniers n’en étaient pas sortis vainqueurs.

Le lendemain matin, Risako ira interrogé le médecin qui s’occupait alors de son ancien maître. Peut-être était-il au courant de ce qui s’était passé et avait-il d’autres informations à lui fournir. En tout cas, si l’enquête avançait à ce rythme, la trentenaire aurait vite fait de mettre la main sur le commanditaire des tentatives de meurtres...

*Komon:Il s'agit d'un kimono avec un motif répétitif. Ce kimono est assez informel, et peut être porté en ville, ou rendu plus formel avec un joli obi pour manger au restaurant. Les femmes mariées et célibataires peuvent le porter.
*²:blason d'une famille ou d'un clan.

Le lendemain, après un court entrainement histoire de se mettre ne forme, Takeshi se rendit à l'intérieur de la ville avec 3 de ses hommes. Le but de cette sortie était de prendre des nouvelles du stratège d'Hebie pour savoir s'il avait lui aussi subis une attaque.

Il faisait frais ce jour là à Hebie, très beau mais frais c'était en milieu de matinée et les rues étaient déjà très fréquentées. Le groupe de 4 soldats avaient même du mal à se frayer un chemin à travers tout ce monde ! Takeshi avait misé sur la prudence et avait dis à ses hommes de prendre leurs armes, avec ça et leurs tenue aux couleurs d'Hebie ils n'étaient pas très discret...

Après une dizaine de minutes de marches sans encombres, à part quelques regards méprisants de là part de quelques citadins, ils étaient arrivés face à la porte du chateau lorsqu'il rencontra deux des gardes du stratège. Après les avoir salués poliment, Takeshi leurs demanda :

« Tout se passe bien de votre côté ? »

« Oui on a eu aucun problème pour l'instant. »

« Faites attention quand même, on a subi une attaque hier soir et heureusement personne n'a été blessé. »

« Vous savez qui est derrière cette attaque ? »

« Non aucune idée mais j'ai une connaissance qui y travaille... »

Ils se saluèrent et reprirent leurs routes. Le retour était aussi difficile que l'aller mais toujours rien de particulier à signaler. Une fois arrivée au campement, Takeshi et ses hommes s'entrainèrent aux maniements des différentes armes : sabres, lances etc... C'était plus un manière de tenir occupé les soldats en attendant le départ, ou des nouvelles de Risako.

Spoiler:

Comme prévu, le lendemain matin, Risako se rendit chez son ami qui s’affaiblissait d’heure en heure. Elle put y croiser le médecin et l’interroger sur ce qui s’était passé la veille. Cependant, il ne trouva rien pour l’aider mais lui fit tout de même remarquer que les Hitsujide devaient être nombreux à avoir du ressentiment à l’égard des Hebie. Elle ne pouvait donc compter sur ce détail pour poursuivre son enquête. Bien embêtée, la trentenaire se mordit le pouce en cherchant que faire. C’est alors que…

Une voix faible, très faible, l’interpella. Il s’agissait du mourant. Alité et silencieux depuis des jours, il rassemblait ses forces pour parler. Risako s’approcha de lui. Elle était touchée par ses efforts, mais quelques peu nerveuse car la mort allait lui arracher un être cher et elle ne pouvait rien y faire. Elle s’agenouilla près du futon dans un bruissement de tissus, et signifia à son ami qu’elle se tenait à l’écoute. Il commença, de sa respiration sifflante:
«Ma fille… je crois pouvoir t’aider…. Il y a quelques années…j’ai rencontré un jeune garçon… qui est maintenant…soldat. Son père…était un chef de division…brillant et apprécié. Mais…il est mort…durant la bataille opposant Hitsuji et Hebi. Depuis…il ne veut plus…fréquenter les étrangers….Mon enfant…fais bien attention à toi.
Sur ces mots, la parole lui manqua soudainement. Il tendit une main pâle et tremblante, squelettique, vers Risako qui la prit délicatement entre les siennes.
_ Décidément, vous avez toujours été là pour moi. Même dans vos derniers instants, vous faites tout votre possible pour m’aider. C’est dur de constater que je ne puis vous rendre la pareille.
L’homme prit une grande, une très grand inspiration, il semblait chercher son air. Sa voix se perdait peu à peu dans le silence.
_ Tu n’as pas … à me restituer …ce que j‘ai fait, Risako-kun. Ecoute bien…ce garçon…habite une grande demeure…parcourue par un ruisseau…aux portes de la ville…. Je ne peux…malheureusement…te donner plus de détails….
Il tourna lentement la tête, plissant les yeux avant de poursuivre :
_ Prend soin de ta famille… et ne m’oublie… pas.
_ Kaneda ? Kaneda-sensei ?!»
Il n’y eut pas de réponse et il n’y en aurait jamais eue. c’était enfin fini. il avait désespérément attendu cette défaite contre la mort, et elle était arrivée doucement. Le médecin n’accourut pas, Risako ferma les yeux ternis de son vieux mentor et vieil ami.
Ce que Risako avait à faire maintenant était délicat. Elle pourrait se rendre chez ce garçon en dissimulant le plus possible à quel clan elle appartenait et qu’elle était son rang. A moins d’attendre une nouvelle offensive pour remonter la piste, mais ceci mettrait en danger les Hebies. Aussi, les mercenaires employés pourraient de nouveau ignorer l‘identité de leur commanditaire…
La première solution se trouvait tout aussi risquée; n’ayant suivi aucun enseignement ninja, Risako pouvait se trahir et avouer inconsciemment le nom de son clan et son statut. Ce qui serait diplomatiquement dangereux, surtout si la famille du garçon appartenait à un rang supérieur.
Donc, si le suspect lui demanderait son identité comme il serait en droit de le faire, la Nezumide serait perdue.
Elle n’avait pas le choix. Pour éviter tout risque, il fallait informer Takeshi de cette première piste, même si elle avait des chances de se révéler fausse. Le chef de division, en tant qu’Hebie et cible, n’aurait alors aucun mal à faire suivre l’enquête et à avertir les autorités de la ville. Et si ce premier chemin était correct, l’affaire serait très rapidement terminée.

Pour récapituler, le commanditaire ne voulait pas se montrer. Il agissait par le biais de groupes de mercenaires douteux dont certains ne savaient même pas se battre. Il pouvait s’agir d’un riche soldat ou simplement d’une personne sans acquis au combat, mais aisée financièrement.
Or, le commanditaire, s’il était un soldat, ne pouvait s’attaquer aux Hebies sans mercenaires car ils étaient une petite dizaine. Aussi, si se montrer n’aurait pas posé problème, il les aurait certainement attaqués avec eux.
La première piste tenait donc la route et Risako se rendit au campement dans le but de croiser Takeshi et de tout lui raconter.

La journée avait commencé normalement comme presque toutes les autres depuis son arrivée : entrainement sous le soleil et dans la fraicheur matinale. Les hommes commençaient à s'ennuyer, heureusement qu'il ne leurs restaient plus que quelques jours à attendre...

Takeshi se demandait comment se passait les choses pour Risako, il ne pouvait compter que sur elle pour découvrir qui était le responsable de l'attaque que deux de ses hommes et lui avaient subis. D'ailleurs en parlant de Risako, la voilà qui arrivait vers le campement, elle est facilement reconnaissable avec sa chevelure rouge... Visiblement elle avait l'air triste... Mais Takeshi, ne voulant pas l'ennuyer, il ne lui posa aucune question à ce sujet. De plus il était bien trop pressé d'avoir les nouvelles informations que la jeune capitaine avait obtenues !
Risako lui raconta donc tout ce qu'elle savait et ce qu'elle avait projeté de faire : soit attendre la prochaine attaque, soit continué à enquêté et attaqué directement le responsable. La première option n'enchantait pas vraiment le chef de division d'Hebie : il ne voulait pas prendre le risque de blesser ses hommes pendant une autre attaque qui se fera sûrement par des hommes plus compétents.
Après une courte discussion avec Risako il décida de mener une partie de l'enquête de son côté avec 2-3 de ses hommes et de se donner rendez-vous aux portes la ville le soir même.



Après avoir enlevé tout ce qui étaient aux couleurs d'Hebie et après avoir dissimulés leurs tantô ou leurs dagues, Takeshi et 2 de ses hommes se dirigèrent vers Hitsuji. Chacun avait un quartier où il devait obtenir des informations sur personnes susceptibles d'engager des mercenaires contre les soldats d'Hebie. Une fois entrée dans la ville, ils se séparèrent pour commencer leurs tâche.
Il fit un premier tour rapide dans son secteur pour voir les endroits qui pourrais sembler intéressant : quelques tavernes, des marchands, un temple... Takeshi choisit de commencer par questionner les différents marchands à propos des hommes importants en ville, le seul nom qui revenait toujours était celui du seigneur des Hitsujide... Fallait s'en douter... A part ça, quelques noms de marchands importants avait été cité.
Après avoir fais le tour des petites échoppes, le chef de division se dirigea vers une taverne un peu miteuse où les ivrognes étaient déjà présents, d'ailleurs il n'y avait qu'eux... Il leurs paya un peu de sake, pour pouvoir engager la conversation facilement. La discussion passa par plusieurs sujet, la météo, les différents seigneur de clan, l'armée d'Hitsujide et là, un des hommes a parlé d'un ancien général ayant participé à la guerre contre le clan d'Hebie et déchu pour des raisons obscurs dont Takeshi n'avait pas tout compris, l'alcool faisant effet aussi bien sur lui que sur ses interlocuteurs déjà un peu éméché à son arrivée.
A la fin de la discussion, le chef de division pris directement le chemin du lieu de rendez-vous pour mettre en commun ce que ses hommes et Risako avait réussi à obtenir comme information. Lui n'avait rien eu de vraiment intéressant à part l'ancien militaire. Il ne restait plus qu'à voir ce que les autres avaient pus obtenir.

Maintenant que Takeshi connaissait le panel d’informations de Risako, il avait décidé de poursuivre les investigations de son côté, avec deux de ses hommes. Tous les quatre se retrouveraient ensuite aux portes de la ville avec, si les Kamis le voulaient, nombre d’indices solides et quelques pistes.
Risako alla profiter de ce moment pour vérifier la sienne, à savoir un jeune garçon xénophobe et désireux de se venger des Hebies. Ainsi, ses réflexions et ses pas la menèrent vers une Okiya, la plus prestigieuse de la région, selon plusieurs marchands, et donc occupant les meilleurs salons de thé de la ville.
Or, le précédent emploie de mercenaires indiquait que le commanditaires était aisé financièrement, et qu’il avait besoin de se dissimuler s’il avait quelques aptitudes à la guerre. En tout cas, il était riche et pouvait donc se payer le luxe d’organiser des réceptions dans les meilleurs salons de thé et de fréquenter les geishas les plus populaires. Aussi, les racontars voulaient que les Hitsujides soient assez fêtards et, par définition, soient friands de fêtes et de réceptions.

C’est en faisant confiance aux dires que Risako se présenta poliment à la gérante de l’Okiya, sachant pertinemment que les visiteurs n‘étaient pas les bienvenus. Avec une certaine gêne, elle expliqua à la vieille femme pourquoi elle était venue et ce qu’elle voulait savoir. Par chance, celle-ci ne se montra pas curieuse, bien que surprise qu’on s’invite ainsi chez elle, et appela la grande sœur de l’établissement. Une jeune femme magnifiquement parée et à la peau lisse descendit gracieusement à la vue de Risako, suivie de près par sa servante. Le visage de la belle geisha n’affichait aucune expression. Il fallait dire qu’en cette époque la réserve et la modestie était appréciée quand elle venait d’une femme. Risako procéda à l’interrogatoire, et remarqua avec joie que la gracieuse Geisha semblait bien connaître le jeune homme dont elle lui parlait. Elle lui confia même qu’il s’était , par maintes reprises, plaint de l’alliance Hitsujide-Hebie et qu’il avait tenu des propos insultants envers ces derniers.

Risako quitta l’Okiya un peu plus confiante. Elle était maintenant certaine de la haine du garçon envers les Hebies, de surcroit, grâce à son feu maître, elle savait où il habitait. En bref, tout allait bien et l’affaire serait bientôt rondement menée. Cependant…

Un shuriken vint érafler la joue de Risako dans une douleur vive. Cette dernière chercha immédiatement d’où il venait, mais le coupable avait disparu aussi vite qu’il était apparu. La capitaine prit ceci comme une mise en garde. Le commanditaire la suivait, non, les suivait, depuis qu’ils avaient répondu à l’attaque des types qui ne savaient pas se battre. Certes indirectement, mais il les suivait de près et il les attendait certainement. Il devait bien rire à les voir se démener pour le trouver. Risako rageait de ne s’être rendue compte de rien. Mais, maintenant, il n’y avait qu’une chose à faire: prévenir les autres.

Les soldats d’Hebie, Takeshi et Risako se retrouvèrent alors aux portes de la ville. La trentenaire leur annonça la nouvelle qui avait marqué son visage. La plaie n’était pas profonde, après quelques jours,
elle ne paraitra plus, mais la menace était belle et bien là. Après s’être soucié de cette dernière, on discuta des recherches. Takeshi avait entendu parler d’un général déchu avec un de ses hommes, ce qui embêta quelque peu Risako. Sa piste était-elle mauvaise ? Impossible, elle avait nombre d’indices et ses compagnons les connaissait. En effet, elle savait où habitait le jeune homme dont elle leur avait parlé, son motif, sa haine contre les Hebies... Un autre soldat avait remarqué le quartier chic de la ville où habiterait certainement le général.

Il fallait maintenant les trouver dans les quartiers d’habitations et les arrêter afin de les remettre aux autorités locales. Et ce ne sera pas une mince affaire, puisque le commanditaire, qu’il représente les deux pistes ou une seule, les attendait avec patience et confiance.