Sujet: La vérité se trouve au fond du saké Lun 16 Mai - 22:13
Un suave et austère vent soufflait sur les plaines. Il venait caresser délicatement le visage du Brumal Seigneur, qui dormait à point fermé, étendue dans l’herbe, ses membres étendus de part et d’autres, de manière à ce quiconque le voyait puisse penser qu’il se trouve sur son territoire. Mais bien sûr il n’en était rien. Le jeune homme était sans doute tombée de fatigue et, ayant gardé de son existence adoptive de simple roturier quelques manies nomade jusque dans le sang, il s’était assoupi quelques instants là-bas, près d’un arbre. Mais bientôt, les rayons du Soleil vinrent aux paupières du Daimyo, l’incitant à la réveiller. Il ne réalisa pas tout de suite qu’il se trouvait dans les plaines. Savait-il par contre qu’il venait de dormir ? Rien n’était moins sûr, mais ses pensées étaient déjà à son travail. Le Dandy devait impérativement se rendre à Iriwaku et lorsqu’il vit l’étendue d’herbe dans laquelle il était fraîchement installé, il commença légèrement à se poser des questions. Tenzô eut donc un petit rire. Ce qu’il pouvait être sot ! Pourtant, on lui avait bien dit et redit un paquet de fois que le village abritant les tisseurs qui pourraient broder ses draps résidaient dans le Sud-Centre d'Hinomoto. Mais, non rien à faire. Cette andouille bipède s'était rendu dans le centre oui, mais du Nord...
Dévisageant ce qui semblait être un village au loin, Tenzô observait la charrette tiré par un paysan. Le vieux briscard la gueule de travers le fixait en mâchonnant. L'homme le salua et attendit poliment, avant de reprendre sa route quelques secondes plus tard, en grommelant. Visiblement, il fallait être polis dans ce bled. Cela dit, Tenzô l'aurait sans doute salué s'il l'aurait pu. D'un de ces mots un peu banal, sans grand sens, mais alors qu'il ouvrait la bouche, mais sa propre main lui pinça brièvement le nez, le faisant prononcer un « Xargl » élégant d'une voix pincée. Et il gâcha quelques secondes à se frotter le visage en dissertant mentalement sur l'étrangeté de toucher le nez des gens. Pauvre nez. Il découvrit le sien de ses mains et essaya discrètement d'en remuer le bout. Le Seigneur Hitsujide était certainement l'homme le plus atypique d'Hinomoto, parlant naturellement un langage aux antipodes de la bourgeoise, mais avec un accent de sucre et de grimaces qui le rendait parfois exotique, incompréhensible et familier en même temps. Une merveilleuse sensation. Toujours est-il que cette sieste non prévue, avait provoquée un gosier sec. Le tout maintenant était de trouver un endroit pour s'hydrater ou du moins, boire un petit quelque chose.
Avançant sa carcasse vers la ville, Tenzô sifflotait en faisant quelques mimiques avec son faciès, qui avaient le don d'amuser les enfants qui gambadaient dans les rues. Contemplant un moment le ciel pour tenter d’y apercevoir quelques étoiles. Le cirrus illusionniste poussa un profond soupir. Il était encore trop tôt pour fréquenter les coins les plus sombres de la ville. A cette heure-ci, les honnêtes gens étaient encore de sortie. Il fallait attendre encore un peu pour que les premiers chats noirs fassent leur apparition. En attendant, Tenzô pouvait toujours chercher à sautiller sous la pluie. Visiblement personne ici ne savait qui il était, et c'était tant mieux. Tel Peter Pan, il pouvait s'adonner à toutes sortes de singeries et de caprices que normalement son rang lui oblige à ne pouvoir faire. Et plaf ! Les deux pieds dans la flaque. Deux pieds géants, remarquez. Au moins du quarante-six. Avez-vous déjà vu un clown ? Eh bien, imaginez les mêmes pieds, au bout de deux longues jambes grandes comme des arbres et minces comme des allumettes. Rajoutez là-dessus un corps épais comme un haricot vert, attachez-y deux bras comme des ficelles et une tête plus vide qu’un ballon de baudruche. Colorez le tout en noir et blanc et vous aurez une description fidèle de celui qui nous intéresse.
La sensation de la pluie sur son visage était étrange. Ce n’était pas un rêve, et ça n’avait rien de la réalité non plus. Non pas qu’elle n’existait pas, son étoffe était trempée, mais il avait oublié. C’était comme s’éveiller d’un long sommeil, ce qui était pas faux. Depuis une heure, il sautait du trottoir au caniveau, du caniveau au trottoir, comme un sale gosse mal élevé. Il n’avait pas avancé d’un pouce, même pas d’un millimètre, ni même d’un cheveu. Ses grands pieds étaient trempés, mais il semblait trouver ça très amusant. Plaf, plaf, plaf ! Hitsujide Tenzô, revenu d’outre-sieste, redécouvrait le monde. Depuis combien de temps n’était-il pas sorti ? Quand avait-il, pour la dernière fois, respiré l’air de la liberté ? Cela remontait à bien longtemps, à une autre époque, à une vie qui n’était plus la sienne. Le Monde Extérieur lui ouvrit les bras comme un nouveau monde. Tenzô détestait toutes les couleurs qu’on y trouvait. C’était comme si la brume se dispersait, parfois pire. Dans la rue, une fille passa avec un manteau vert, un garçon en armure avec des chaussures rouges. Le Dandy les évita. Curieux, non ? Il aimait son habillement du soir, rose comme une guimauve, à la folie, et pourtant la couleur et la lumière lui étaient toujours aussi insupportables. Comme il aurait voulu tout effacer ! Faire venir les brouillards, les lanternes, les fantômes...
Il disparut derrière une porte, fut assailli par l’odeur âcre de l’alcool, mais surtout par un murmure général de conversations ténues. Quels secrets étaient révélés là, dans la pénombre de ce vieux bâtiment, lequel se nommé "Le Saké de Binks" d'après le kanji. Les murmures se firent moins nombreux, et les regards se posèrent sur lui. Qui était ce grand dadais, tout de noir vêtu ? Hitsujide Tenzô, le maître des Cauchemars ! Il s’installa à la première table libre et étendit ses longues jambes-allumettes.
« Qu'est-ce que je vous sers ? »
La serveuse était bien trop jolie pour travailler dans un endroit pareil. Jolie princesse. Dieu, qu’elle aurait été belle, si elle avait été habillée dignement ou qu'elle avait été morte ! Les gens sont tellement plus beaux lorsqu’ils sont morts. Tenzô appuya son menton dans sa main et lui adressa un sourire béat.
« Du sorgho distillé à l'extrait de rose je vous prie. » « De sor... Du saké vous voulez dire ? » « Non du sorgho. C'est rose, c'est petit, c'est bon. »
Un petit rire issu des tréfonds de la tête du seigneur résonna. Tenzô affichait un petit rictus.
« Je suis désolée mais on a pas ça ici. Autre chose ? » « Qu'est-ce qui est à base d'alcool de riz et bon ? » « Du saké... » « Va pour du saké. » gazouilla t-il.
Ce que c’était ? Aucune idée. C’était de l'alcool de riz et bon, ça suffisait. La jeune fille lui adressa un clin d'œil malicieux et partit chercher sa commande. Tandis qu’il l’observait partir, passant sa langue sur ses lèvres blafardes, Tenzô entendit la porte s’ouvrir à nouveau. Détournant son regard, il vit une petite fille qui rentrait. Bizarre, depuis quand les enfants étaient taverniers. Ah, non, c'était la fille des propriétaires. Qu'il était bête. Attendant sa commande, le Daimyo s'amusait à se cogner la tête sur la table ou à se balancer sur la chaise. La petite fille le regarda en silence se cogner. Elle sortit quelques yôkan du comptoir et les posa sur la table de l'illuminé. Des yôkan qu'on devinait fabriqués avec toute la passion d'une petite fille Tenzô s'assit normalement en fixant les pâtisseries comme des araignées potentiellement vivantes et un grand verre de sake apparut dans son champ de vision, accompagné d'un éclat de voix enthousiaste et fluté.
« Yare, yare. C'est la fête... » murmura-t-il en prenant la coupelle d'alcool entre ses doigts, trop gêné pour oser y porter les lèvres.
La gamine faisait partie de cette génération d'enfants de petits monstres de rationalisation, bien plus terre-à-terre du haut de ses neuf ans que Tenzô avait pu l'être à dix-huit ans. Ce qui expliquait le fait qu'elle l'accueillait avec tout l'enthousiasme qu'elle aurait eu pour un chaton de passage.
« T'aimes pas le saké ?» s'enquit-elle d'une petite voix inquiète.
Il songea quelques seconde à dire non et disparaitre dans un rire démoniaque mais il pouvait faire mieux niveau traumatisme quand même. Alors il sourit et répondit un peu plus fort.
« Si si c'est super.»
Et l'enfant étouffa un éclat de rire en se mordant les lèvres.
« "Super". » « Quoi ? » « Bin ça se dit plus "super", c'est les vieux qui disent ça. » « Oh. »
Tenzô se décida à boire sa coupelle d'une traite, cachant son haussement de sourcils dans son verre. Et voilà qu'il était vieux. Il n'eut le temps de boire qu'une gorgée que des paumes de petite filles s'enfonçaient dans ses jambes.
« Pourquoi, tu es vieux en fait ? Là d'où venais les gens disaient ça ? Tu viens d'où ? Pourquoi t'es parti ? Tu pourras me montrer un jour ? Est-ce que tu as un papa et une maman ? Tu aimes les Ondorie ? » « On va dire... que un yôkan égale une réponse d'accord ? » « Oh.. d'accord. Alors tu ne manges pas les yôkans ? »
C'était vraiment ce qu'il voulait tient. Entrer dans un bar, pour se débaucher à faire du baby-sitting avec une enfant. En fait, la débauche c'était prendre des cours et le pire étant que l'instructeur était semblable à un nourrisson. Non, décidémment il pouvait pas continuer comme ça. A ce rythme, il y serait toute la nuit, et même dans les siècles à venir. A ce rythme, il apprendrait même à faire des scoubidous dans deux milles ans... M'enfin, c'était peut-être intéressant de rester et d'en apprendre plus. Elle avait citée le clan Ondorie. Etait-il sur leur Terre ? Ca n'y ressemblait pas, peut-être un clan sous leur joug. Ca lui revenait maintenant, quel était le nom de ces braves déjà. Boarf qu'importe. Avec un peu de chance, il trouverait ici des informations croustillantes à défaut de pouvoir se saouler.
« Ha ! Question, question ! »
La petite fille était allongée à plat ventre sur le sol, et avait un bras coincé sous son corps. L'autre se dressait dans le noir, comme à "l'école". Tenzô avala le reste de son yôkan en cachant habilement une grimace quand une pépite de sucre lui crissa sous la dent de façon inhabituelle et lui appuya sur le front.
« Vas-y. » « Est-ce que, commença la petite fille en préparant tout son souffle, Il y a des Yokai là où tu habites. »
L'idiot en apparence réfléchit quelques secondes avant de répondre.
« Il y a un marais plein d'poissons et de coquillages. » proposa-t-il. « Mais c'est pas des yokai du tout ! » « Si ! C'est des gyokai. »
La gamine écarquilla les yeux et ouvrit une bouche toute ronde, à la fois ébahie et outrée. Comment un adulte pouvait-il dire des choses aussi stupides. Et comment pouvait-on confondre des Yokai avec des Gyokai ?
« Han même pas vrai. Les Gyokai ils vivent avec les Tanukis et y'a que les Toragi qui en ont. C'est impossiiiiible ! Et puis d'abord... »
Un grand fatras interrompu le débat. Ça avait un bruit de chose qui titube et qui traine la patte. Mais apparemment c'était juste un homme. A son entrée, tout le monde arrêta de bavarder. Tenzô jetta une œillade à ce curieux personnage, ma fois fort alléchant. Avec un peu de chance, il le délivrerait de l'emprise tyrannique de cette enfant.
.•○ HS : Bon bah j'ai fait une bonne connerie fufu ~ Ou comment transformer un forum style samuraï en une crèche '_' J'espère que ça te posera pas de problèmes. Si y'a un blem hésites pas à me le dire, j'éditerai.
Sujet: Re: La vérité se trouve au fond du saké Lun 23 Mai - 6:59
C'était en bordure de plage. L'océan déposait son écume sur les rochers et le sable fin, blanchit, quasi rayonnant sous un soleil esseulé dans l'immensité du ciel. Ce silence doux et pur, que seule la migration des oiseaux venait perturber, via le battement d'une centaine d'ailes à l'horizon. Cette tranquillité qui se reflétait sur cette mer d'huile, dont le bleu azur s'effaçait graduellement, laissant peu à peu la place aux reflets dorés de cette boule de feu de feu plus vieille que le monde, qui terminait à son rythme sa course jusqu'au point de midi. Entre deux dunes de sable, une silhouette, debout à même le sable, pieds nus, le regard dirigé vers un horizon plus lointain qu'on ne le penserait. Véritable géant pour le crustacé y jetant un œil à quelques mètres de là, la silhouette était immobile depuis bien quelques heures. Les paupières relevés, le dos droit, les jambes à peine écartés pour supporter pleinement le poids de son propre corps, l'homme semblait rêveur. Au sens propre, même, puisqu'à y voir de plus près, il s'était endormi, sans prendre la peine de fermer les yeux ou de se creuser un nid confortable dans le sable pourtant malléable. Qui sait quand, comment et pourquoi cet énergumène se trouvait là à l'instant présent. Quand bien même un œil extérieur à cette époque décrirait cette situation, il ne saurait qu'en dire de plus. Perdu, échoué, en transe ou à l'origine d'un devoir conféré par son dieu, qui sait ce qui pouvait bien se passer entre ses oreilles, décorées ci et là de paillettes de sable, éblouissant au même titre que son origine, quelques dizaines de centimètres plus bas. Qu'il est bon de se dorer la croute seul au soleil.
Qu'il est meilleur encore de se réveiller par la douce musique de centaines de pinces se refermant sur une dizaine d'orteils enfoui sous un sable soufflé par la brise. Tel un héros de cartoon, voilà que notre silhouette regagnait la terre ferme par bonds de quelques mètres, laissant choir une grande partie de ces nuisibles au beau milieu des airs. Ah ... Sur terre, mer, dans les airs ou en pleine guerre, il y a toujours de ces pernicieux petites choses qui vous bourrent le mou, faisant de votre personne une vague marionnette dansant au rythme de ces épouvantails de cauchemars. Ici, un simple crabe enseveli sous le poids d'un homme arrivait toujours à appeler sa bande de potes, les teigneux du coin, les Yakuzas du sable. c'est toutefois sans Kanji tatoué sur leur carapace ou ambitions politiques qu'ils s'étaient rués sur l'impie, forts de leur nombre, sans peur et sans aucune envie de sauver leur copain, toujours à moitié crevé, dont seul un duo de pattes ressortait d'un sable piétiné. Le pauvre ère, toujours à côté de la plaque, voyant défiler moult questions sans réponses prit la fuite après s'être débarrassé des boules rougeâtres qui décoraient ses pieds. Une sandale après l'autre, en pleine course, voilà une vision bien pitoyable. Sa course ralenti peu à peu, jusqu'à l'arrêt total. Les talons se tournèrent, un petit doigt vint caresser le creux d'une oreille, grattant par la même les cristaux de sable et de sel obstruant son ouïe. De son autre main, il grattouillait son nombril. Telle était la pose gracieuse et incroyablement classe d'un Teruo qui réfléchit. A quoi, pourquoi ? Non, mais, vous avez déjà vu un dit Chef de Guerre sans arme ? Son cimeterre, bien planqué dans son fourreau était à la merci de ce gang de tueurs, qui, de leurs yeux globuleux, devaient scruter le retour de leur proie avec attention.
Et quand on a pas le temps, on ne fait pas les choses à moitié. Galopant à la vitesse de l'éclair jusqu'à la bordure de sable où il s'était assoupi, nul doute que sa course précédente demeurait un simulacre de fuite, pourtant ni désiré ni pensé. Avec le temps, les gens s'habituaient au caractère infiniment étrange de l’intéressé. Il ne réfléchissait que trop epu, laissant ses actes conduits par un instinct fort mal renseigné sur les règles de vie en communauté. En y pensant, combien de fois avait-il été chassé de ci ou de là pour des actes qualifiés d'ignobles pourtant fort recommandé par le corps ? Enfin, il n'est plus à préciser l'inconscient de Reiya Teruo, sûrement trop subtil pour les globes oculaires non avertis. Le fait est que c'est l'heure de la baston. Un homme stupide Versus l'armée de Crabes de la plage désolée. C'est avec joie que nous commenterons les moments forts du match. Et dès la première minute, voilà l'attaque coordonnée imparable de l'armée des crabes, se hissant les uns sur les autres jusqu'à atteindre deux fois la hauteur de leur adversaire du jour. Attaque facilement contrée par le Chef de Guerre, lançant une de ses sandales comme un Kunai, détruisant la composition des pinces sur pattes qui s'écroulaient telles des quilles mal empilées. Ah ! la ruée kamikaze des rouges qui sortent du sol pour s'attaquer une nouvelle fois aux orteils sans défense, suivi d'une autre, dont la cible restait le point sensible un bon mètre plus haut. Esquive de Teruo, qui prend ses appuis pour un combat de boxe à venir, ignorant les quelques gêneurs accrochés à sa peau. Une, deux ! Une, deux ! Voilà un enchaînement parfaitement maîtrisé par le sieur, qui renvoie chez lui le moindre intrépide crustacé. Oh ! la stratégie est contrée par une chaîne sortant du sol, composée de moult crabes attachés entre eux, ligotant les bras de l'ennemi public du moment. Attention, il me semble apercevoir les deux leader du groupuscule pro-crustacé grimper la chaîne et ... Aaah ! Leurs pinces se referment sur le téton du pauvre Teruo, qui hurle à l'instant de douleur. Pour des raisons d’éthique, la suite du combat sera censurée. Sachez cependant chers lecteurs que notre homme en a fait de la salade, a récupéré son arme et s'en est allé vers de lointaines contrées suite à ceci.
Son arrivée en ville vers la fin de journée s'était remarquée. Il laissait dans son sillage quelques paillettes de sable et de sel, des morceaux de crabes et quelques grognements dignes d'un animal sauvage. Le revoilà en terrain connu, bien qu'il n'ai aucune idée d'où il pouvait se situer. Son instinct le ramenait vers un endroit fort approprié. Le Saké titillait ses narines depuis plusieurs kilomètres, nul autre réconfort ne saurait lui redonner goût à la vie. Caressant son mamelon endolori, voilà qu'il passait la porte d'un établissement très fréquenté, tuant au passage l'ambiance légère qui planait peu avant. Debout, seul, les paupières à demi closes, il avait cessé de renifler l'odeur exquise de l'alcool pour se situer. Il était entré, les rires s'étaient tuent. Soit il se frotterait a de véritables adversaires, soit il était en territoire conquis. Coup d’œil à droite, puis à gauche, enfin talons tournés et par ici la sortie. Dehors, la même chose. Les regards tournés vers lui, sans un mot, presque sans bruit. Qu'à cela ne tienne, s'il devait séjourner parmi les fantômes, que la soif et l'ivresse lui viennent rapidement.
De retour dans 'Le Saké de Binks'. Teruo se débarrassait de sa cape et de quelques vêtements en lambeaux, avant d'attraper un nouvel ensemble qui lui tendait l'une des serveuses, détournant les yeux du corps nu du peu pudique Chef de Guerre. D'une main, sa chevelure retrouvait son éclat, de l'autre, son arme rejoignait sa ceinture. Ses sandales, sa boucle d'oreille, et le saké s'occuperait de son haleine. Voilà une célébrité locale toute propre, que seule une petite fille venait perturber.
" M'sieur, m'sieur ! Ya un crabe sur ta jambe ! " " Oya ? ..." répondit-il d'un ton las. En effet, c'était bien un de ces petits emmerdeurs, qui s'était accroché à son mollet sur tout le trajet, et dont la pince ne voulait desserrer, pas même un peu. De sa main droite il prit un couteau de décoration accroché au mur, avant de trancher littéralement la pince du crabe, dont il balança le corps dans une marmite qui mitonnait non loin. Quant à la pince, il la retira tranquillement avant de la lancer à la suite dans la casserole.
" T'es trop bizarre !" lança-t-elle, loin de se douter de qui son interlocuteur pouvait être. ce dernier qui étouffait un sourire franc derrière une coupelle de saké, volée sur une table non loin. Après s'être doucement étiré, voilà qu'il déposait un petit sac bourré de Ryos sur la tête du propriétaire, les yeux presque en larmes, suppliant intérieurement l'enfant de ne pas trop poser de questions.
" Toi aussi t'es vieux ! T'es avec le monsieur là ? Ya des Yokai là où tu habites ? " " Yare ... " lâcha-t-il franchement, ne détournant pas ses yeux de l'homme que la petite fille pontait du doigt. " J'suis pas vieux. Et c'est quoi un Yokai ?" " Bouh t'es nul ! " " Ta gueule. Patronne, une cruche et une coupelle ! "
Sans un son de plus, voilà qu'il prenait place autour de la table de l'inconnu, comme attiré, intéressé par cette personne, qui aurait à offrir bien plus que les quelques bizarreries déjà présentes. Restait à savoir si l'alcool fera son office avant de ne plus savoir réfléchir ...
" Yo. Je suis Teru'. C'est rare de trouver quelqu'un digne d’intérêt en c'moment. Tu tiens l'alcool ? T'as l'air un peu palôt.
La vérité se trouve au fond du saké
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