(HJ : je rappel l'ordre de passage : moi, Tetsuo et enfin Souzy. En ce qui me concerne je n'ai pas débuté immédiatement a Shuho, j'attends l'arrivée de Tetsuo avant, de ton côté Souzy tu peux décrire ton voyage toi aussi ^^)
-Quoi qu’ouïe-je ?! Hisae pila, le regard brillant, une expression presque émerveillée illuminant ses traits fins.
-Oui dame Iwasa, une kirin…selon les témoignages, elle aurait été aperçue aux alentours des montagnes de Shuho…répondit le prêtre supérieur, imperturbable.
Tout deux arpentait le Kairô, le corridor encerclant la cour, en direction du bâtiment principal.
La grande prêtresse, dont la surprise venait de la stopper net dans son élan s’avança alors de quelque pas vers l’extérieur. Elle leva un regard luisant de curiosité, se noyant dans le bleu céruléen de ce ciel printanier.
Une légère brise agitait doucement la cîme pour certaine fleurit des cerisiers délimitant la grande allée menant au temple. L’hiver s’achevait et les premiers bourgeons pointaient, dans peu de temps, ce sera la fête du printemps.
La kirin…un animal fabuleux promesse de chance et de bonheur…serait-ce possible ?..Hisae se surprit à vouloir y croire…pourquoi pas après tout…
Si une kirin parcourait l’Hinomoto en ce moment même, ce n’était pas par pur hasard, cette chimère était dit-on l’envoyé des kami, elle symbolisait le changement, une période fastueuse, marquait les tournant décisifs de l’histoire.
Mais comment savoir si ces rumeurs s’avéraient fondées ? depuis toujours Shuho était le théâtre de manifestations pour le moins étranges. Ces mystérieuses montagnes inspiraient la crainte et le respect, refuge d’entités en tout genre, elles seraient le berceau des yokai et esprits en tout genres.
-Dame Iwasa…le prêtre supérieur rompit le silence, mettant également fin à sa rêverie. Il s’avança à son tour, quelque peu interloqué par on attitude ; néanmoins, il devinait sa fascination, il savait son intérêt légendaire pour le mystique et ne souhaitait pas qu’elle prenne de risque inconsidéré pour quelque témoignage de paysans.
-Je perçoit votre impatience, mais je vous en conjure, laissez moi m’en occuper, j’enverrais une petite escouade sur les lieux et…-Non ! Hisae se tourna vivement vers lui, constatant sa surprise, elle eut un sourire gêné en s’apercevant de l’ardeur de sa réponse.
-Non, je…pardonnez mon impulsivité, mais je tient vraiment à m’y rendre moi même.Comprenez que ce genre de manifestations ne peut-être prise à la légère. ajouta-t-elle non sans une certaine émotion.
Son interlocuteur inclina la tête en signe de respect.
-Je ne le sait que trop bien mais…La jeune femme avait du mal à saisir pleinement son inquiétude. D’un autre côté, elle ne pouvait laisser une si belle occasion de partir une fois de plus à l’aventure lui filer entre les doigts.
Elle posa une main rassurante sur l’épaule de son interlocuteur.
-J’apprécie ta bonne volonté, sache que je n’ignore pas les risques d’une telle entreprise Ryohei, c’est pourquoi j’apprécierais que tu m’accompagnes. sur ces mots, elle eut un sourire chaleureux.
Ce dernier s’inclina, visiblement reconnaissant.
-Ce serait un honneur, mais avec tout mon respect, qui s’occupera des affaires quotidiennes du temple en notre absence ?Judicieuse remarque que voilà. La grande prêtresse avait pour ainsi dire oublié ce petit détail. Il n’était pas moine supérieur et second maître en ces lieux après elle pour rien.
Elle eut un petit rire embarrassé.
-Dans ce cas, je te laisse le soin d’organiser ma sécurité pour ce pèlerinage. répondit-elle alors avec un sourire entendu.
D’habitude, elle décidait tout toute seule, de l’itinéraire à prendre jusqu’à l’escorte ; cette dernière était en générale bien maigre pour ne pas dire inexistante, ce qui avait le don d’exaspérer ses compatriote religieux qui n’hésitaient pas à la qualifiée de petite inconsciente. Mais pour une fois, elle laisserait Ryohei se charger de tout cela, personne n’aura donc à s’en faire pour elle cette fois-ci.
Car comme tout les autres ici, il se souciait énormément de la sécurité de sa supérieur hiérarchique ; vrai qu’elle n’était pas n’importe qui de par son rang, elle symbolisait le lien avec l’au-delà. Aux yeux de beaucoup, Hisae semblait peiner à saisir toute l’ampleur de son statu et des tâches lui incombant.
En effet, Hisae ne s’estimait pas autant que cela, mais bon. Pour une fois, elle ne discuterait pas.
Les jours qui suivirent lui parurent étranges. En effet, elle n’avait pas l’habitude d’être ainsi prise en charge pour cela, et comptait rarement sur les autres pour faire ce qu’elle s’estimait capable de faire. Cela la mettait mal à l’aise, un mal-être cependant atténuer par la promesse d’une possible rencontre avec la kirin. La chimère ne cessa de lui trotter dans la tête durant tout le temps que durèrent les préparatifs.
Le jour du départ, tout était prêt, rien ne manquait, les affaires avaient été paquetées avec soin, les bêtes de sommes pansées et harnachées, l’itinéraire tracé avec soin. Ils remonteraient la côte jusqu'à Terayama en passant par Noguchi, de là ils obliqueront vers Shuho, cette dernière étape était de loin la plus risquée car les montagnes se situaient en plein territoire ennemi, encerclées par Ondori et Tora, les deux plus grandes puissances militaires qui tenaient également Ryuu plus au Nord.
N'ayant donc aucune possibilité d'asile où que ce soit une fois là-bas, la prudence serait donc de mise ; au final, une telle escorte s'avérait tout à fait justifiée.
Le moine supérieur l'avait lui même composée de dix prêtres guerrier et dix samurai.
Toujours aussi récalcitrante à ce niveau là, la grande prêtresse se garda cependant de tous commentaires, elle avait donné sa parole, toutes contestations seraient ici bien malvenues, surtout au vu de la dangerosité de ce voyage.
Ceci dit, Ryohei lui avait fait une fleur en lui épargnant le palanquin, elle voyagerait donc à pieds comme ses compagnons, cela évitait de plus de trop attirer l'attention.
La plupart des religieux assignés à l’escorte étaient déjà là, patientant dans la cour en compagnie de la grande prêtresse et Ryohei, ne restait plus que les samurai qui devraient arriver d'un instant à l'autre à présent.