Kenji et Kazegami

Le clinquement de la lame sur le sol se répétait maintenant depuis plusieurs minute, la pointe vacillait dans l’entre-dalle alors que le seigneur donnait l’impulsion de la rotation avec ses doigts, entrainant à nouveau ce son qui raisonnait dans les montagnes environnantes. La poignée de pierre, sculpté par l’absent ne réconfortait pas le seigneur qui se voyait plongé dans la lassitude et le désespoir. « Tempête », la lame du seigneur d’Uma, forgé par Kazegami lui-même, et dont le pommeau fut formé par le vent lui-même pendant des millénaires, mais sans son créateur, la lame semblait morte, inerte, et les tentatives de Kenji de la faire chanter au contact de la pierre était veine, Kazegami avait disparut, le vent, son souffle divin avait disparut.

Le seigneur était assit sur un tabouret de pierre, seul sur le balcon de sa chambre, contemplant cette lame alors que devant lui se dressait les montagnes d’Uma, silencieuses. Le chant du vent avait disparut, depuis pas plus de 10 min, elles s’étaient tues, abandonnant leur récitals avec le sieur vent pour créer cette harmonie si parfaite, si intense dont le seigneur d’Uma ne pouvait se passer. Kenji su tout de suite que quelques chose de peut commun venait de se produire, le vent ne s’arrête pas de souffler a Uma… Jamais !

Un bruit a la porte puis une intrusion, un garde, essoufflé qui venait de pénétrer les quartiers seigneurial sans l’autorisation du maitre des lieux… Kenji savait ses sujets respectueux et vertueux, son action ne faisant que confirmer sa crainte.

« Mon seigneur le vent… »

« Je sais ! Fait préparer mon cheval… »

« Bi… Bien seigneur Kenji ! »

Il quitta la pièce aussi rapidement qu’il était entré. Kenji se leva alors et se saisit de Tempête, rangeant la précieuse lame dans son fourreau. Il se saisit alors de Brise, son autre lame, rangea chacune d’entre elle derrière lui, les glissant sous le ruban blanc qui lui servait de ceinture, en croix dans son dos. Il enfila ensuite une veste de Kimono noire qu’il attacha rapidement, avant de se saisir de son Sugegasa.

Il passa la porte de sa chambre en hâte alors que les gardes le saluait, silencieux. Le visage baissé, le regard caché par son chapeau, le pas sur et déterminé il parcourut les couloirs du palais ne laissant personne lui parler, l’interpeler ou l’arrêter. A vrai dire, chacun savait l’implication que le manque de vent pouvait avoir pour leur seigneur, et personne n’oserait se mettre sur sa route. Chacun aurait donné sa vie pour cette cause, pour le bonheur de leur seigneur, mais la responsabilité qu’il se donnait vis-à-vis d’Uma l’empêchait de laisser quiconque intervenir à sa place, et chacun ici le savait.

Arrivait dans la cours, une troupe de villageois s’étaient réunit la ou sa monture l’attendait, tous restant silencieux, mais priant, priant pour le salut de leur seigneur. Taku, le jeune frère de Kenji l’attendait, tenant les rennes du cheval de Kenji qu’il avait lui-même entrainé pour lui. Il n’y avait pas de meilleur destrier a Uma, et donc pas de meilleur dans tout l’Hinomoto. Alors que Kenji venait se saisir des rennes, Taku lui mit la main sur l’épaule et le fixa dans les yeux.

« Tu sais que… »

Kenji ne le laissa pas finir sa phrase.

« Je le sais mon frère, et c’est pour ca que c’est a moi d’y aller… »

Le jeune Umano sourit, ravi de la conscience de son frère dans l’amour que les gents d’Uma lui portait, et de la façon dont il agissait pour le leur rendre. Il enfourcha alors sa monture, et du haut de celle-ci, parcouru la foule du regard, fixant un a un les gents présents. Aucune parole, aucun son ne retentit, mais un amour et un respect étaient palpables dans l’air. Le seigneur d’Uma avait une mission dont il devait être le seul responsable en temps que seigneur, et, une fois de plus, si chacun aurait donné sa vie pour l’aider, chacun savait que ce n’était pas sa place. Les portes s’ouvrirent, et ce long silence solennelle fut alors rompu par le fracas des sabots du seigneur qui s’éloignait de la ville par la porte principale.

L’ouest, le temple a l’ouest, voila la destination du seigneur Kenji, le temple de Kazegami qui se situait sur les sommets escarpé de l’ouest. Les légendes sur ce lieu allaient bon train. L’inaccessibilité du lieu faisait s’interrogé tout un chacun sur la façon dont ils avaient pu construire cette bâtisse. Dévoué au Kazegami, les prêtres qui y vivaient à longueur d’année étaient reclus dans ce lieu de culte, ne vivant que des dons, nombreux, des habitants d’Uma.

Alors qu’il galopait dans les hauts plateaux qui le conduisaient vers la montagne en question, l’esprit de Kenji n’avait quitté cette réflexion qui avait commencé sur son balcon avec cette simple question… Pourquoi le vent a-t-il cessé de souffler en Uma ? De sa courte vie, jamais cela ne s’était produit, et dans aucun récit, aucune histoire, jamais un tel événement n’avait jamais touché Uma de mémoire d’homme. C’était pour lui comme si le soleil ne se levait plus, comme si la Lune disparaissait, comme si la végétation cessait de pousser, il n’y avait rien de plus terrible pour le fils du vent que de voir son élément disparaitre.

Seule une influence maléfique pouvait causer un malheur si terrible, il restait à savoir quel genre. Kazegami était souverain sur ses terres, et rien ni personne ne pouvait contester son autorité, et pourtant, celle-ci venait de disparaitre. Qui donc avait bien pu ainsi mettre fin au règne si puissant du maitre du vent ? Kenji se devait de trouver cela, ou toute sa région remettrait en cause sa souveraineté. Pire encore, c’est la région d’Uma toute entière qui pouvait perdre sa légitimité, ce qui plongerait alors le pays entier dans une guerre destructrice. L’échec n’était pas envisageable.

Le seigneur d’Uma arriva alors au pied de la montagne sacré, contemplant alors le chemin escarpé qui s’invitait a lui. Une aura noire et malfaisante se faisait déjà ressentir aux alentours, et alors qu’il leva la tête, il pu ressentir ce malaise, cette gène infâme qui lui figea l’échine et lui glaça le sang. Il y avait quelque chose dans cette montagne qu’il n’avait jamais rencontré lors de ses nombreuse pèlerinage en ce lieu, aucun doute c’était bien ici que l’influence de Kazegami avait été stoppé, il fallait maintenant trouver par qui, et l’arrêter.

Eikô se prépara à partir encore une fois. Il avait reçu un message d’Uma, une pièce complexe à fabriquer, et on voulait que ce soit lui qui s’en occupe. Sa renommée avait dépassé son espérance, sa dernière visite à Uma avait payé. Il laissa donc les dernières consignes à son disciple, les commandes prêtes à vendre avec le nom du commanditaire, ces nouvelles fabrications et leur utilité …
Une rumeur circulait comme quoi les routes principales étaient peu sures ces derniers temps, des agressions, pire, des disparitions. On racontait que les esprits jouaient de nombreux tours et se nourrissaient des hommes … Vérifiant la présence de son amulette autour du cou, le forgeron avait décidé de prendre les petits chemins, passant par la forêt d’Iruma. Montant dans sa charrette contenant tout le matériel nécessaire pour forger, ainsi que des vivres, Eikô héla la monture qui se mit au petit trot.

La journée passa rapidement, il n’avait fait que trois haltes pour se dégourdir les jambes, se restaurer et surtout pour ne pas trop épuiser son cheval. Encore près des villages, il s’arrêta dans une auberge dormir. La salle était animée, il attrapa des brides de conversations avant de trouver le tavernier. Certains parlaient des événements survenus il y a maintenant plusieurs mois, la vague déferlant sur tout l’Himonoto, racontant que cela recommencerait sous peu. Cherchant à se rassurer, Eikô attrapa son amulette. D’autres parlaient d’esprits aperçus non loin du village. Quelques-uns réfutaient tous ces agissements surnaturels et accusés les brigands de ces bouleversements.
Allant dans la chambre indiquée par le patron des lieux, Eikô dormit peu cette nuit-là, taraudé par les conversations.

La traversé du lendemain fut tout aussi calme que le jour du départ. Les villages se faisaient de plus en plus rares sur sa route, il put dormir encore une fois à l’abri de murs, ce qui ne fut pas le cas le troisième jour. Les nuages avaient caché le soleil tout le long du jour. Il pénétra dans la forêt d’Iruma dans le milieu d’après-midi. A peine le soleil descendu sous l’horizon, un noir le plus complet s’abattit sur la terre. Eikô alluma une lanterne afin de trouver un endroit où bivouaquer. Il ne fut pas long à trouver, non loin un espace découvert était parfait pour y installer sa charrette. Il attacha sa monture à un arbre, lui laissant une longue bride afin de le laisser brouter.
Cela faisait un peu plus d’une heure qu’il s’était endormi lorsque le hennissement de son cheval le réveilla. La bête, affolée, tirait sur sa longe violemment. Eikô se précipita pour le calmer quand il comprit la cause de son effroi. Des centaines de petites lumières voletaient autour d’eux, abasourdi il ouvrit la bouche, béat. Il finit de rassurer l’étalon avant de s’assoir, émerveillait et à la fois apeuré par le spectacle. *Des lucioles …* pensa-t-il alors. Attrapant son amulette il se mit à prier, sans pour autant quitter les petits êtres des yeux. D’après ce qu’il savait, ces petits êtres n’étaient pas mauvais et pourtant signifiaient une mort proche. Les lumières se dispersèrent peu avant l’aube, laissant le forgeron inquiet partir à travers les bois.

Rien d’étrange n’arriva jusqu’à la ville d’Uma. A peine eut-il pénétré la ville qu’Eikô se renseigna sur le plus proche des temples. Il devait se recueillir, demander l'aide du Dieu des lieux. La présence des lucioles l'avait perturbé.

Le vent soufflait, comme à son habitude dans cette ville. Il se dirigea vers l’endroit indiqué, menant droit vers les montagnes. Une pression soudaine disparut, jetant un silence dans la ville. Eikô comprit que le vent avait cessé, et une agitation anima alors les rues. Affolés, les habitants couraient les uns vers les autres. Continuant sa route, il arriva au pied de la montagne, une sensation étrange lui parcourut l’échine. Quelque chose de malsain régnait … Non, il se laissait aller à son imagination. Il vit un homme sur son destrier non loin, s’approcha de lui et s’inclina.
- Je vous prie de m’excuser, je cherche le temple de Kazegami, est-il loin d’ici ?

Alors qu'un homme vous demande où se trouve le temple de Kazegami, votre vue se fait brumeuse pour vous transporter dans un rêve éveillé, là où vous n'avez plus la notion de l'espace ni du temps. C'est alors que vous découvrez devant vous un jeune poulain dont la robe blanche comporte plusieurs signes énigmatiques rouges. Il se présente à vous comme le fils de Kazegami et vous raconte que son père est sur le point de mettre à l'épreuve le clan Umano après qu'un Oni l'est convaincu de la bestialité des hommes. Malheureusement, le poulain ne peut rien faire et c'est au seigneur de sauver son peuple au péril de sa vie en rejoignant Terayama et en discutant avec Kazegami. Le petit cheval vous avertit également que le peuple Umano est privé de pouvoirs jusqu'à nouvel ordre.

Ainsi, le rêve se dissipe doucement et vous revenez à la réalité. Soudain, vous apercevez un Tatarigami foncer sur la cité abandonnée par le vent.
Que faites vous ?

_Vous faites confiance aux guerriers Umano, ils réussiront bien à intercepter ce Yokai sans qu'il ne fasse trop de dégâts._
ou
~~_Vous filez engager le combat avec la créature tant vous savez combien elle est dangereuse. (Laisser l'issus du combat au PNJ)_~~

Spoiler:

Le seigneur d’Uma posa son regard sur l’inconnu qui venait à lui. A voir ce qu’il transportait avec lui, il était facile d’en déduire son métier. Il le fixa alors dans les yeux un instant pour voir un peu de quoi cet homme était fait, laissant un long silence après la question qu’il venait de lui être posé. A vrai dire, Kenji, pourtant d’un naturel plutôt ouvert et sympathique était très indisposé après ce qu’il venait de découvrir et la raison de sa venue ici.

Mais alors qu’il allait ouvrir le bouche pour répondre, il commença à se sentir étourdit, ses sens se troublant et ses muscles l’abandonnant. Il perdit le sens de la réalité pour se réveiller dans un rêve bien loin des choses qui l entourait. Face à lui, un jeune poulain radieux et robuste dont la robe lui rappelait étrangement celle de Kazegami. Habitué aux comptes et légende entourant la divinité qu’il vénérait, il garda son calme fixant l’animal dans les yeux.

Celui se manifesta alors, sans mot, sans son, rien que de part son regard, il transmit au seigneur d’Umano les tristes réalités qui avait frappé… Son père, Kazegami. Les choses devenaient claires aux yeux du jeune seigneur et son rôle dans tout ca également. Lorsqu’il revint a lui, son visage marqué par le doute et la crainte avait disparut, son air enjoué et sure de lui était revenu. Il avait une question, on lui avait donné la réponse, et maintenant le chemin était clair, plus d’interrogations, plus d’inconnu, il savait ce qu’il avait à faire.

Il fit alors faire volte face a son cheval, fixant alors le Sud-Est de leur position, par delà les montagnes, ces montagnes qu’il connaissait bien pour les avoir parcouru inlassablement avec son frère dans sa jeunesse. Ainsi Kazegami était manipulé et il doutait maintenant d’Uma et de ses hommes. Kenji sourit, Kazegami lui-même le mettait au défi, il avait l’occasion de prouver a celui qu’il venerait sa fidélité et sa capacité à diriger Uma, qui sait, il pourrait peut être même le rencontrer. Il se tourna alors vers le forgeron alors que Mistral, son cheval, montrait la même impatience que son seigneur a vouloir en découdre.

« En haut de cette montagne derrière moi forgeron. Malheureusement, tu n’y trouveras pas Kazegami, ce dernier a décidé de prendre des vacances. Je pars à sa rencon… »

Il fut coupé dans sa phrase par un violent qui suivit d’un éboulement le long de la montagne. Kenji fit demi-tour a nouveau pour faire face a flan de falaise qui orienté vers Uma. Une imposante masse sombre dévaler cette derrière avec une vitesse folle et un acharnement monstrueux. Il n’était pas dur de comprendre l’origine de cette monstruosité ainsi que sa destination.

Alors que la monture de Kenji cabra, le regard de ce dernier se durcit intensément alors qu’il plaçait sa main sur le pommeau de son katana, l’autre tenant fermement les rênes. Apres le vent voila la deuxième manifestation de l’influence de ce Yokai sur Kazegami. Il se dirigeait vers le village bien décidé a attaquer et détruire celui-ci, il fallait l’arrêter coute que coute.

Sentant alors l’absence de Kazegami, Kenji ressentit pour la première fois le doute s’emparer de lui, un sentiment très étrange qu’il n’avait connut qu’a la mort de son père, son… courage semblait comme l’abandonner alors que Uma se retrouvait en danger, un danger qu’il n’avait connut depuis qu’il avait été intronisé seigneur d’Uma.

Le regard perdu, le corps hésitant, la main tremblante, Kenji semblait comme apeuré par la descente du Yokai, pourtant, il devait agir, il devait avoir la force de faire ce qui est nécessaire, avoir la force de prendre la bonne décision et de jouer pleinement son rôle de seigneur d’Uma. Ses yeux ne lâchaient pas le monstre, voyant cette abomination arriver au bas de la montagne pour commencer à courir dans l’herbe, laissant dernière lui une trace nauséabonde.

Ses doigts s’écartèrent alors du pommeau de son sabre, il était Umano Kenji, seigneur d’Uma, et il avait la force, la force de faire confiance aux siens, de croire en son peuple comme eux croyaient en lui. Il comprit en cet instant un peu plus les implications des responsabilités du seigneur. Agir en égoïste en se mettant toutes les responsabilités sur le dos serait une erreur fatale, pour lui en premier, et pour son peuple en second. Il le regardait tous avec honneur et respect prêt a le servir, non pas parce qu’ils le doivent, non pas parce qu’ils le peuvent, mais parce qu’ils le veulent.

Aujourd’hui plus que jamais Kenji avait besoin de son peuple, avait besoin de son frères, des gents d’Uma pour l’aider dans sa quête. Il partait à la rencontre de Kazegami lui-même, dans le seul et unique but de sauver ces gents qui le pousse toujours un peu plus chaque jour, mais ils étaient fort et fier, autant que lui, prêt à affronter n’importe quelle adversité qui se présenterait a eux. Il observa pendant de longue seconde le Tatarigami s’approcher du village, voir les gardes le repérer, les flèches commencer à voler…

Il se retourna à nouveau vers le forgeron et reprit la parole d’une voix simple et sur de lui.

« Excusez moi j’ai été distrait. Comme je vous le disiez, Kazegami a décidé d’aller à Terayama, et je m’en vais de ce pas à sa rencontre. Vous n’êtes pas d’ici, mais nous pouvons partager la route si vous voulez toujours le rencontrer. »

Conclu t’il d’une voix simple et décontracté, omettant volontairement son rang et son statut, il ne voulait pas si il devait partager la route avec cet inconnu être soumis au protocole lourd et étourdissant due a son rang.

L’homme le fixa durement sans émettre la moindre réponse. Il pâlit soudain et ses yeux se fermèrent, inquiétant le forgeron. Ce dernier s’approcha de quelques pas quand l’inconnu fit volte-face sur son destrier, perdu dans la contemplation du paysage, sourire aux lèvres. Etait-il fou ?
Eikô s’apprêtait à partir quand une voix le retint :
- En haut de cette montagne derrière moi forgeron. Malheureusement, tu n’y trouveras pas Kazegami, ce dernier a décidé de prendre des vacances. Je pars à sa rencon…

Une créature monstrueuse dévalée le flan de la montagne. Eikô en eu un haut le cœur face à ce qui l’attendait. Une espèce de tarentule géante avec des membres partout sur son corps … Des yeux rouges sang et sans vie, promesse d’une mort certaine. Le forgeron attrapa son arme prêt à défendre sa vie. Face à une telle masse il préféra prendre son marteau, puissant, destructeur …

L’angoisse tordit le ventre du jeune homme, les lucioles avaient-elles prédit SA mort ? Il ne pouvait le croire, qu’avait-il fait pour ainsi attirer le courroux des Dieux ? Non ce n’était pas lui, mais cette terre. Depuis qu’il y avait mis les pieds une force étrangère l’avait assaillit. Devait-il fuir ?

Il jeta un œil sur l’inconnu, ce dernier parut hésiter longuement avant de relâcher le pommeau de son sabre. Le monstre passa sans se soucier d’eux, fonçant sur la ville. Eikô ne put retenir un cri, les villageois allaient se faire massacrer. Paralysé, il ne détacha pas son regard de la scène, comme si son âme avait quitté son corps il ne réussit pas à ordonner ses membres de bouger.
Il fut soulagé de voir que les gardes de Uma réagirent plus vite qu’il ne l’avait espéré, protégeant la ville du désespoir.

Eikô s’agenouilla, attrapa son amulette avant de prier de toute son âme. C’était la deuxième fois qu’il croisait le chemin d’une telle créature, le Dieux de cette terre voulait lui faire entendre quelque chose, mais quoi ? Lui demandait-il son aide ? Il devait s’en assurer, il devait le rencontrer.

De nouveau l’homme s’adressa à lui :
- Excusez-moi j’ai été distrait. Comme je vous le disiez, Kazegami a décidé d’aller à Terayama, et je m’en vais de ce pas à sa rencontre. Vous n’êtes pas d’ici, mais nous pouvons partager la route si vous voulez toujours le rencontrer.
Le forgeron resta sans voix face au calme de l’inconnu.
- Il me faut voir votre Dieu au plus vite, conclut-il, je vous suivrez. Il s’inclina légèrement avant de poursuivre. Mon nom est San Eikô, forgeron du clan Ryyuji.
Il remit son marteau à sa ceinture.

Le temps presse. Après avoir fait connaissance, vous reprenez la route. Après quelques minutes de parcours, un mur de vent vous barre le chemin et rend la voie principale impraticable. Il ne vous reste comme possibilité qu’un bois sombre que l’on dit rempli de Yokai. Mais votre monture s’agite lorsque vous vous y avancez et ne semble pas vouloir s’y engouffrer.

-Bien que la piste soit impraticable, vous avez confiance en Kazegami et vous tentez de vous rendre à Terayama en laissant votre marche se faire porter par le vent.-
Ou
~~-Vous empruntez le second chemin, bien qu’il soit plus long et peut-être plus risqué-~~

Les voila les deux sur la route, allant aussi vite qu’ils le pouvaient. A vrai dire la monture de Kenji était l’une des plus rapide d’Uma, et donc de l’Hinomoto, mais celle de Eiko semblait bien plus lente et molle, de plus elle tirait cet énorme charrette pleine d’armes et d’outils. Le seigneur d’Uma perdait patience, ce forgeron, Eiko semblait des plus sympathique, mais il mettait en péril la mission de Kenji, et surtout, il irritait grandement celui-ci.

Ils avaient pu discuter un peu et en apprendre un peu plus l’un sur l’autre, Kenji veillant toujours a ne pas mentionné son rang. Les raisons qui poussait le Ryyuji à voir Kazegami importait peut au seigneur, a vrai dire sa simple présence le rendait indifférent, mais c’était un compagnon de voyage et Kenji était quelqu’un de social, et qui savait le restait en toute circonstance si il y avait l’occasion de l’être.

Mais alors que le chemin continuait vers le sommet de Terayama ou le temple ou semblait s’être refugié Kazegami un étrange mur se leva devant eux. Translucide, ce dernier semblait troublait le paysage qu’il y avait derrière mais sans empêcher la lumière de passé, comme uniquement perturbant celle-ci. Kenji compris en s’approchant un peu plus que c’était un effet du vent qui créait cette distorsion devant eux, et pour être aussi forte, les courants d’air qui la constituait devaient être redoutables.

Ils s’arrêtèrent non loin de ce phénomène peu commun qui indiquait bien l’état de Kazegami a l’heure actuelle. Ce mur paraissait infranchissable, et même si il ne l’était pas, il pouvait facilement repousser une personne manquant de témérité. C’était un premier test parfait pour l’accompagnateur du seigneur d’Uma et savoir quelle serait la motivation de celui-ci pour voir Kazegami.

« Et bien en voila quelque chose de nouveau… Kazegami fait déjà des siennes, il ne faut pas qu’on perdre plus de temps. »

Kenji était descendu de cheval et faisait maintenant face à ce mur. Il n’avait jamais rien vu de tel auparavant et ne savait pas vraiment sa quoi s’en tenir. Il fit volte face pour commencer à regarder aux alentours. Il y avait la foret qui rallongerait considérablement leur chemin, mais au vu de ce qu’il se passait, le temps était compté. Le tatarigami pouvait encore sévir à Uma, et si ce n’était pas le cas, un autre pouvait arriver très vite.

Il croisa alors le regard du forgeron pour lire son esprit et savoir ce qu’il voulait faire, et sa réponse semblait être évidente. Comme le seigneur, ce dernier souhaitais voir Kazegami et semblait très concerné par son but, quelqu’il soit. Kenji se tourna a nouveau pour refaire face au mur, Kazegami avait perdu foi dans les hommes, il n’était donc pas le moment de perdre foi en Kazegami.

« Et bien je crois que nous n’avons pas trop le choix. Tu vas devoir abandonner ta charrette ici, voir même ton cheval, ils n’ont pas l’air d’être apte a parcourir une telle route, enfin c’est a toi de voir. Kazegami est quelque part derrière ce mur, ne perdons pas de temps… »

Il remonta alors sur son cheval, et d’un pas lent mais déterminé, il franchit alors ce mur de vent qui se dressait entre lui et son but.

L’homme qu’il suivait semblait être un bon vivant. Malgré l’inquiétude qui se lisait sur son visage il restait courtois et engageait la conversation. Cependant Eikô sentait bien qu’il ralentissait son compagnon de route, il lui aurait bien dit de partir sans lui s’il n’avait pas besoin de parler au Dieu de ces terres. Le forgeron se contenta donc de suivre, essayant de faire au plus vite avec ses outils, sa charrette et son cheval qui était loin d’être une monture de course.

Apprenant un peu plus sur son guide, qui répondait au prénom de Kenji, ils stoppèrent lorsqu’un mur d’énergie s’érigea en face d’eux. L’air vrombissait, plus il s’approchait de l’obstacle, plus Eikô sentait une pression pesait sur son corps. Il était descendu de sa charrette à la suite de l’Umanien faisant face à présent au mur invisible. Il vit son compagnon cherchait un autre chemin, et comme lui, il en déduit qu’il serait trop long de passer par ailleurs.

Le son que dégageait l’obstacle se fit plus intense, un regard, et les deux hommes se mirent d’accord. Plus le temps de tergiverser, ils affronteraient ensemble les épreuves du Dieu du vent.
- Et bien je crois que nous n’avons pas trop le choix. Tu vas devoir abandonner ta charrette ici, voir même ton cheval, ils n’ont pas l’air d’être apte a parcourir une telle route, enfin c’est à toi de voir. Kazegami est quelque part derrière ce mur, ne perdons pas de temps…
Le forgeron acquiesça, ils avanceront plus vite comme ça, endurant la distance ne lui faisait pas peur.

Il détacha sa monture, et attrapa la charrette. Il la plaça près d’un bosquet et la dissimula derrière quelques branches et autres végétaux. Il lui en coûtait de laisser ainsi ses outils, son travail, sa vie … C’est ainsi que Kazegami l’avait voulu, oui, il en était sûr, il avait été choisi par le Dieu pour aider Kenji dans sa quête. Qui sait, peut-être sa naissance inconnue avait-elle un lien avec ces terres …

Il garda son fidèle marteau à sa ceinture :
- C’est partit lança-t-il à son compagnon de route, une lueur déterminé dans le regard.

Téméraires, vous franchissez le mur de vent jusqu’à ce qu’une puissante rafale vous repousse avec violence. Vous atterrissez alors au point de départ avec douceur, aidés par une petite brise. Vos chevaux, effrayés, fuient quelques mètres plus loin et vous regardent avec curiosité. Vous perdrez du temps à essayer de les calmer, d’autant plus que vous n’avez plus qu’à emprunter le chemin de la forêt.

Sans monture, vous vous engagez donc dans les bois quand vous apercevez une jeune fille d’une grande beauté qui avance péniblement, blessée à la cheville. Il va sans dire qu’elle n’a aucune chance de sortir de ces bois vivante si vous n’intervenez pas.

~~-Vous vous approchez d’elle pour lui proposer de l’aide-~~
Ou
-Vous continuez votre route, ce piège étant bien trop évident.-

La marche était silencieuse depuis un bon moment, alors qu’il avait quitté le flan de la montagne pour passer par le chemin de la foret, seul le bruit du vent dans les arbres rompait ce silence pesant que le seigneur avait imposé depuis l’échec face au mur de vent. Le visage fermé, le regard dure, et les lèvres scellés, son compagnon avait bien du comprendre que Kenji ne se pardonnait pas d’avoir mal jugé ainsi l’humeur de Kazegami, et ne supportait encore moins cette défaite qu’il trouvait humiliante.

Il avançait à quelques mètres devant le forgeron, le pas léger et silencieux, l’esprit vif et le regard attentif malgré sa déception lisible sur ses traits. Il avait une main en avant qu’il utilisait contre arbre et branche, la seconde placé sur le pommeau de l’un de ses katanas placés en croix derrière lui dans sa ceinture. Apres l’épisode du mur, il ne savait plus trop quoi penser, il en était presque perdu et ressentait, chose très rare chez lui, de la peur, il devait donc être prés a tout.

Apres un long moment a s’enfoncer un peu plus dans la foret, un léger bruit apparut, il fit signe a Eiko de se cacher et en fit de même en se plaquant derrière un arbre, laissant dépasser un œil vif pour voir ce qui s’approchait d’eux. C’est l’esprit perturbé que Kenji posa ses yeux sur la belle jeune femme qui se présentait a eux, boitant, elle semblait blessée mais que légèrement. De la ou ils étaient, il ne pouvait vraiment dire ce qu’elle avait, ni ce qu’elle faisait la. Une jeune femme ainsi dans une foret aussi dangereuse pouvait être beaucoup de chose, mais en ces temps maudit, un piège était ce qui venait dans l’esprit de Kenji en premier.

Il se plaqua à nouveau contre l’arbre, quittant son observation pour croiser le regard du forgeron qui en disait long sur ce qu’il voulait faire. Bien sur, rester immobile, rester caché, laisser passé ce qui avait de forte chance d’être un monstre ou autre, et de continuer son chemin ensuite, tranquillement. Il avait la main moite sur le manche de son katana, son cœur battant à la chamade. Il se tourna à nouveau pour observer la demoiselle qui déambulait lentement dans les bois.

Il était dans un état ou la beauté de la belle ne le touchait plus, mais elle était blessé, toute seule, dans une foret aux milles dangers, et si son esprit galant voulait le faire agir dans la précipitation, il savait se raisonner. Mais ne pas venir a une personne en difficulté était quelque chose qu’il ne pouvait accepter, un piège ? Surement, et si elle ne l’était pas, il laisserait peut être une jeune femme mourir seule ici, et il valait mieux prendre le risque d’affronter un Yokai plutôt que de laisser mourir une innocente.

Il se tourna à nouveau vers Eiko, lui lançant un autre regard lui montrant sa détermination à agir. Sa main gesticula un peu alors qu’elle resserrait sa prise sur l’arme tranchante, il écarta l’un de ses pieds comme pour passer à l’attaque, sachant qu’il ne voulait pas surprendre la jeune femme. Il plaça a nouveau son regard sur la belle, prêt a sortir quand il entendit un hennissement.

C’était mistral qui n’était pas loin, sentant la détresse de son maitre. Il n’avait pu les rejoindre à cause de cette foret maudite, mais il était la. La jeune femme entendit alors le son et commença a se diriger vers celui-ci… C’est une aubaine pour Kenji, il pu alors se relâcher, enlever sa main de son pommeau et rester cacher jusqu’à ce qu’elle passe et ne puisse plus les voir. Mistral pourrait l’emmener si elle était vraiment blessé, et n’aurait aucun problème a fuir si c était un Yokai en dehors de cette foret. Il fit un signe rapide a Eiko invitant celui à continuer, la route était encore longue.

Passer sous le mur de vent se révéla être un jeu d’enfant. Eikô ne put savourer cette victoire bien longtemps qu’une puissante bourrasque le projeta en arrière. Il crut que jamais ça n’allait s’arrêta quand enfin ses pieds touchèrent la terre ferme. Il regarda autour de lui, retour au point de départ. Kenji était à ses côtés, le visage fermé.
- Et bien je crois qu’il ne nous reste plus qu’à prendre le chemin des bois … Souffla le forgeron.

Son compagnon avait perdu tout son bon entrain, l’incompréhension et la déception se lisaient sur son visage. Eikô le laissa dans son mutisme, respectant le silence imposé. Il se concentra sur le paysage. Il y avait différents types d’arbres mais principalement des conifères. Il y avait également de nombreux buissons ci et là, les baies y paraissaient appétissantes. Ne connaissant pas la vertu des fruits, comestible ou non, Eikô préféra ne pas les goûter.

Il remarqua un arbre fendu à son pied, peut-être une bête avait-elle donné un coup de corne, ou plutôt de défense … La sève coulait, liquide ambré formant une longue goutte sur le tronc. *Le sang des arbres* pensa le forgeron. Il n’eut davantage le temps d’approfondir sa pensée qu’un craquement attira son attention. Kenji lui fit signe de se cacher, il se jeta derrière le fameux tronc sanguinolent de sève. Il s’accroupit, penchant légèrement la tête pour observer la scène. Une jeune femme entra dans son champ de vision, le visage apeuré, le pied meurtri. Il fallait l’aider.

Eikô regarda son compagnon, pourquoi ne bougeait-il pas ? Et lui, pourquoi attendait-il l’approbation de Kenji pour agir ? Il s’apprêtait à se lever quand il vit l’homme se saisir de son katana. D’abord affolé par ce geste il comprit très vite la pensée de l’inconnu.
- Un piège … susurra le jeune homme dans un souffle.
Oui, comment une jeune femme pouvait-elle se retrouver seule à déambuler dans la forêt ? Une attaque ? Comment aurait-elle fait alors pour s’en sortir seule ? Peu importait, les Kamis se jouaient de lui, d’abord les lucioles, après le Tatarigami … Pourquoi pas un autre Yokaï qui prendrait l’apparence d’une innocente jeune femme ?

Kenji l’observait, le regard plus que déterminé. Il resserra sa prise sur son arme, poussant Eikô à prendre son marteau. Le jeune forgeron se demandait si les circonstances ne leur jouaient pas des tours. Ils n'allaient tout de même pas attaquer cette femme ? Et si elle était en réel danger ? Le sang battait à ses tempes, au moindre signe de son complice il sauterait hors de sa cachette près à combattre.

La jeune femme fit volte-face, au grand soulagement d’Eikô qui comprit que le hennissement d’un de leurs chevaux venait de les sortir d’un terrible doute. Il vit Kenji se relâcher, la pression retomba. Après encore quelques minutes d’attente ce dernier lui fit signe de sortir, la traversée pouvait reprendre. Eikô rit, nerveusement, il crut ne plus s’arrêter.
Il lança un regard à Kenji :
- Allons bon, qu’allons-nous rencontrer d’autre ?

Vous continuez votre chemin dans les bois. La piste monte jusqu’à passer par un tunnel de fortune récemment accidenté que vous devez absolument traverser pour continuer. Nul doute que celui-ci peut vous réserver des surprises. Courageusement, vous vous y engouffrez, mais après quelques pas, un tremblement de terre provoque un éboulement au-dessus de votre tête.
Que faites-vous ?

-Vous essayez de fuir, le plus vite possible vers la sortie sachant que vous en êtes encore loin-
Ou
~~-Vous essayez de fuir vers l’entrée qui est bien plus proche-~~

Le silence pesant de la foret, l’absence de vent et de senteur, l’ombre des arbres sur leur visage, autant de présages qui indiquait un danger imminent. Les tourments de Kazegami avait frappé tout les environs d’Uma, et plus Kenji et Eiko se rapprochaient du dieu du vent, et plus ils pouvaient ressentir cette influence néfaste par l’absence flagrante de vie autour d’eux. Le seigneur n’en pouvait p lus de ce silence pressant et, sans détourner son attention des alentours, il commença alors à murmurer.

« Alors dit moi l’ami, tu te retrouve dans cette galère avec moi, mais qu’est ce qui t’a amené ici dans un premier temps ? »

Leur pas se faisaient toujours aussi prudent, légèrement accroupis, ils dansaient chacun de leur coté entre les arbres pour se rapprocher un peu plus de Kazegami. Alors que leur chemin continuait paisiblement, ils arrivèrent au pied d’une falaise dans laquelle disparaissait un petit tunnel. Il ne semblait d’y avoir d’autre chemin, et celui paraissait le plus rapide, bien que, de loin, le moins sur pour la vie des deux jeunes hommes.

Pourtant le temps pressé, et ils devaient faire au plus vite. S’arrêtant a l’entrée du petit passage, ils l’examinèrent pour voir ce que pouvez être les risques dans cette tombe. Tout paraissait grandement instable, et il pouvait s’ébouler a tout moment. Il regarda alors son compagnon et le dévisagea de la tête au pied, constatant la robustesse de celui-ci. Il était costaud, musclé et il l’espérait rapide. Kenji lui-même était svelte et athlétique, courir ne serrait pas un problème pour lui. Il s’écarta alors un peu de la paroi et se mit face a l’entrée.

« Est-ce que tu aimes courir ? Si on entre la dedans, il nous faudra foncer pour atteindre la sortie de l’autre coté le plus vite. A voir cette roche, cela peut s’ébouler a tout moment. Je ne vois pas d’autre chemin et nous avons déjà perdu assez de temps comme ca. Mais si on se manque, on finira enterré vivant. Je suis prêt a accepter la mort, si Kazegami ne vit pas, je n’ai pas de raison de vivre non plus. Mais toi forgeron ? Veux-tu risquer ta vie ici ? »

Apres ces paroles, il se prépara a son assaut de ce tunnel, quoi que Eiko décide de faire, Kenji traverserait ce tunnel. Il prit alors son élan et pénétra dans le petit passage au pas de course, gardant les yeux fixé sur le plafond prêt a réagir au moindre signe de faiblesse de la part du la structure. Et l’inévitable arriva, un crépitement raisonna dans la montagne, accompagné d’une chute de gravelés. La sortie était encore loin, et sans s’arrêter, il se tourna pour voir Eiko collé à lui, et la lumière de l’entrée, bien plus proche d’eux. Il croisa le regard du forgeron et hurla.

« ON FONCE !!!!! »

Les foulées du seigneur augmentèrent en fréquence et en amplitude, son poids léger lui permettait de se mouvoir avec fluidité et vitesse, il espérait que ce serait le cas de son compagnon. Les éboulis commençaient à se faire de plus en plus gros, et Kenji pouvait voir le chemin se bloquer devant lui, il devait commencer à zigzaguer et a sauter au dessus des bouts de roche.

L’un deux se fit plus gros que les autres, mais sa chute n’était pas certaines. A quelque mètre devant le seigneur, il pouvait apercevoir ce monstrueux rocher qui risquait de leur boucher le passage. Il tombait petit à petit, retenu par des cailloux qui bloquaient encore sa chute. Kenji arma son katana, prenant un peu plus de vitesse, et se synchronisa pour arriver a bonne distance du dit cailloux au moment ou celui-ci céda. Apres avoir frotter sa lame pour la faire vibrer contre les rochers, il arma un puissant coup de sabre qui vint scinder le rocher en deux, libérant un passage à peine étroit pour laisser les deux protagonistes passer.

La course semblait encore longue au vu des circonstances dans lesquelles ils se trouvaient actuellement. Kenji, voyant sa dernière heure arriver si il n’était pas capable de finir sa course, pensa a son père, a sa mère, a son frère, a Cho, et les autres seigneurs, a toutes ces filles qu’il avaient eut, a toute celle qu’il n’aurait peut être pas. Mais il sourit, sourit de lui, sourit de sa vie, dans une situation ou tout pouvait prendre fin, il constatait une chose, il n’avait pas de regret.

L’air se faisait lourd, la végétation se fanait ci et là, aucun bruit, aucun oiseau ne chantait, aucun rongeur ne déguerpissait sur leur passage … La vie n’était plus dans cette partie de la forêt. Qu’est-ce qui avait poussé la vie à fuir ? Un nœud se forma au creux du ventre d’Eikô.

Une voix rompit le silence, celle de Kenji. Le forgeron l’écouta avec soulagement, ses craintes laissaient de côté pour quelques secondes.
- Je suis venu à Uma pour vendre mon travail. J’aime voyager, et devenir forgeron itinérant est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour voir du pays, partager mon travail et surtout continuer à apprendre de nouvelles techniques. Tu sais, chaque forgeron à sa technique de travail, étudier celle des autres me permet de m’améliorer. J’ai été à Saru, là un forgeron travaillait le métal avec une telle finesse que le résultat semblait être une œuvre d’art. Il m’a appris à travailler avec sa grâce, depuis j’orne mes outils de quelques décorations délicates. Ils sont uniques maintenant.

Il marqua un temps de pause avant de reprendre.
- Quand je suis arrivé sur vos terres, des lucioles sont apparues pendant une nuit. Je crois que c’est un message que ton Dieu m’a envoyé. Alors je voulais l’interroger, les lucioles sont signes de mort le savais-tu ? Je me suis mis en quête d’un temple, et je suis tombé sur toi. Voilà l’histoire.

Le temps de conter sa venue et ils se retrouvèrent au pied d’une falaise. Seul chemin possible un tunnel au plafond pas très haut. Ils s’y approchèrent et jugèrent la fiabilité du passage. Ce qui ne disait rien qui vaille au forgeron. Il avait beau regardé à droite, à gauche aucune autre route ne s’offrait à eux.

- Est-ce que tu aimes courir ? Si on entre là-dedans, il nous faudra foncer pour atteindre la sortie de l’autre côté le plus vite. A voir cette roche, cela peut s’ébouler a tout moment. Je ne vois pas d’autre chemin et nous avons déjà perdu assez de temps comme ça. Mais si on se manque, on finira enterré vivant. Je suis prêt à accepter la mort, si Kazegami ne vit pas, je n’ai pas de raison de vivre non plus. Mais toi forgeron ? Veux-tu risquer ta vie ici ?
Non, Eikô n’était pas prêt à accepter la mort, une sourde angoisse étira ses tripes. Il était hors de question qu’il abandonne maintenant. Ce Dieu, Kazegami, l’avait menacé … Ou avertie. Il le mettait à l’épreuve, et l’avait mis sur la route de Kenji. Alors, quoi qu’il en coûta, il suivrait le jeune homme, il parviendrait à Terayama et communiquerait avec le Dieu via les Prêtres et Prêtresses.
Le forgeron regarda son compagnon de route et acquiesça.
- C’est partie, traversons ce tunnel …

Il suivait de près Kenji quand un sourd craquement se fit entendre. Eikô ralentit la course et sentit quelques gravelés lui tomber sur la tête. Un tonitruant « ON FONCE !!! » le fit partir au quart de tour. Sans se poser la moindre question il courut vers l’autre extrémité du tunnel, malheureusement bien trop loin à son goût. Les éboulements étaient de plus en plus gros, les obligeants à slalomer. Kenji fendit une grosse roche de son katana leur libérant la voie. Eikô attrapa son marteau prêt à exploser le moindre obstacle.

L’air se faisait plus chaud, la poussière remplissait ses poumons. Il toussa, les yeux lui piquaient. *Non, je ne mourais pas dans ce tunnel, on va en sortir … On va s'en sortir !*
Il accéléra la course, les muscles lui tiraient …

Zigzagant entre les rochers et les éboulements, vous sortez sans encombre du dangereux tunnel pour vous retrouver nez à…pieds avec un Oni responsable de cette agitation. Serait-ce l’Oni ayant convaincu Kazegami du malheur que peut apporter l’entreprise humaine ?

-Vous engagez la conversation pour lui faire entendre raison. Après tout, les Onis ne sont pas foncièrement méchant.-
Ou
~~- Vous l’attaquez. Il a quand même essayer de vous tuer !-~~

La course effrénée des deux comparses arrivait à sa fin, mais il n’était pas encore complètement sorti d’affaire. Le bout du tunnel était juste devant eux et la lumière du soleil se faisait de plus en plus forte, mais les derniers mètres étaient les plus dangereux car l’éboulement avait déjà commencé depuis quelques secondes. Un plus des rochers qui risquaient de leur tomber dessus, il y avait tous ceux qui jonchaient le sol dorénavant. Il n’était plus possible de courir, mais il fallait aussi slalomer et sauté pour continuer d’avancer.

A cet exercice, Kenji était le roi, mince vif et agile, il n’avait aucun problème à se mouvoir dans ce genre d’endroit, mais il avait pu voir que cela ne serait peut être pas le cas de son compagnon, plus grand, plus costaud, plus lent… Il pouvait sentir la respiration de ce dernier s’éloigner de lui, étant plus rapide dans ces endroits plus difficile d’accès, il ralentit alors le pas, prenant ainsi le temps de sectionner quelques rochers de plus au passage.

Le bout du tunnel était la, mais comme une dernière épreuve, la grotte semblait maintenant s’effondrer sur elle-même, une roche bien plus gros que les autres commençait à boucher l’entrée, si ils ne parvenaient pas a la franchir a temps, ils devraient la détruire… Il se tourna et aperçu Eiko bien trop loin pour arriver a temps, Kenji devrait donc tout faire pour réduire cette roche a néant.

Il ralentit le pas pour armer son sabre et prendre la mesure de la chute pour se synchroniser avec le moment opportun pour frapper. Calquant son jeux de jambes sur ses observations, il se plaça alors a bonne distance, et appuyant avec tonicité au sol, levant un peu de poussière, il déclencha son coup qui partit a une vitesse folle en direction de l’obstacle.

Le roche fut sectionnée, mais pas dans son intégralité, la lame se coinçant a mit chemin des extrémités de la zone de coupe. Le rocher tombait encore, entrainant Kenji avec lui qui refusait d’abandonner son sabre. A trop insister, la lame se brisa, quelques secondes avant le tour du rocher. Alors dépassé par Eiko en plein élan, Kenji accomplit une roulade pour s’extraire de la chute de pierre et du tunnel. Il observa son sabre dont la lame avait réduit de moitié, puis posa ses yeux sur le forgeron dont il pouvait voir le marteau bien en main, il comprit alors comment le rocher éclata.

« Et bien, nous voila sortit de ce tunnel de malheur. Si c’est bien des lucioles que tu as vu, c’est que ce présage ne semblait pas être pour toi… Ou pas encore… »

Dit-il avec un sourire malicieux sur les lèvres. C’est alors qu’il fit volte face pour se retrouver nez a nez avec un Oni, immense, effrayant, qui les fixait avec son regard monstrueux. Ne se laissant pas décontenancer, Kenji observa la créature des pieds a la tête, restant silencieux, son sabre encore entier bien en main. Le second, tempête, finit dans son fourreau, il ne lui était plus utile maintenant, mais il avait un forgeron sous la main, celui-ci pourrait peut être s’avérer d’une certaines aide plus tard, si chacun d’eux survivait a cette rencontre.

Apres l’observation, il se plaça face à la créature et se remémora de cette vision qu’il eut en venant ici. Le fils de Kazegami l’avait mit en garde, surement contre la créature qui se trouvait à présent devant lui. En signe de respect, Kenji s’inclina légèrement pour ne pas perdre de vu son adversaire, puis rangea son autre lame, se retrouvant ainsi main nue.

« Seigneur du monde fantastique, je me présente devant toi comme un humble serviteur. Je suis Umano Kenji, seigneur du clan des chevaux, bénit par le dieu du vent dans ma jeunesse. Je sens aujourd’hui cette bénédiction bien loin de moi, et j’ai cru comprendre que tu en étais la cause. Tu as porté un jugement sur la race des hommes que je ne peux contredire. Guerre, violence, il y a beaucoup de chose dans nos cœurs qui nous pousse vers notre propre destruction. Mais si tu cherche un peu plus loin, tu y trouveras bien autre chose. »

Il mit alors à penser à ses parents, sa famille aimante qui l’éleva comme toute personne puisse souhaiter, il pensa à son frère, qui était aussi son meilleur ami, leur complicité, leurs aventures, et il pensa surtout a Cho, sa belle et mystérieuse acrobate. Passant sa main derrière son dos, il pu se saisir du petit peigne de jade qu’elle lui avait confié dans cet onsen durant le tournoi, il ne l’avait quitté depuis, car il lui rappelait sa belle, apaisé son humeur, adoucissait son cœur.

« L’amitié, l’amour, sont des choses que Kazegami partage avec nous, a travers nous, et en l’éloignant ainsi tu lui en prive, et tu juge les hommes sur un tableau incomplet, sur une farce de manipulation. Tu lui enlèves le pire, mais également le meilleur, tu le condamne à l’isolement, et pour son bien comme pour le notre, je ne peux l’accepter. Son enseignement nous demande de chaque jour de nous remettre en cause, et c’est ce que nous faisons… Et si le malheur de notre et si fort en lui, qu’il sache qu’il n’ait de notre volonté, mais que son message est parvenu haut et fort a tout membre d’Uma. Je te conjure, oh puissant esprit, libère mon seigneur. »

Kenji avait parlé avec une voix calme et sincère, sur de lui, de ses paroles, son charisme transpirait a chacune de ses syllabes. Mais il n’était pas dans son pouvoir de faire quoi que se soit, du moins, il voulait tout éviter pour provoquer le monstre. Il savait son discours vrai, il savait ses sentiments pure, il savait la volonté d’Uma intact, si l’Oni n’entendait pas raison, c’est qu’il n’était qu’un esprit malfaisant, mentir, qui en plus d’avoir manipulé Uma et son seigneur, avait manipulé Kazegami, et il n’y avait pire chose aux yeux du seigneur…

Le tunnel semblait interminable. Kenji prenait de l’avance sur lui, Eikô avait les poumons en feu. Le bout était là, devant lui, pourtant il semblait s’éloigner à chaque pas. Il avait beau redoubler d’effort il semblait faire du surplace, l’éboulement, lui, semblait s’amplifier.
Le forgeron vit alors son compagnon de route se débattre avec une roche qui allait boucher le bout du tunnel. Marteau bien en main, il ne perdit pas son élan et frappa de toute sa force, éclatant la roche et libérant Kenji de son étreinte mortelle avec la pierre. Malheureusement la lame du katana s’était brisait avec la pression.

Enfin l’air libre. Eikô appuya les deux mains sur ses genoux, le souffle court. La sueur gouttait de son front, il se serait bien étalé par terre. Un peu de tenue tout de même. Kenji lui parla des lucioles d’un air malicieux, il dû voir les yeux apeurés du forgeron car il se retourna brusquement pour tomber nez à nez avec un Oni. La bête grogna, les dents acérées sortaient de sa gueule. Portant seulement un pagne en guise de vêtement, les cornes et le gourdin étaient eux beaucoup plus dissuasif.

Après toutes ses épreuves Eikô empoigna à nouveau son marteau prêt à défendre sa vie, la meilleure défense est l’attaque, son maître le lui avait souvent répété. Il fut étonné et désarçonné lorsqu’il vit Kenji qui lui, au contraire, baissé les armes en guise de bonne foi. Il parla à la créature comme l’on pouvait parler à un Roi, ou à un Dieu même. Dans la peur le jeune homme avait voulu attaquer, même tuer l’Oni, sans lui laisser la chance de riposter, ou seulement de discuter. Il se blâma pour son propre comportement, imitant maintenant son compagnon. Il rangea son marteau et l’écouta attentivement.

Il fut touché par ce que disait l’habitant du vent, et espérait que l’Oni le soit également. A sa grande surprise il voulut à son tour prouver sa valeur et celle de son peuple, du pays, à la créature.

Il employa les mêmes mots pour s’adresser à l’être fantastique :
- Seigneur du monde fantastique, je me présente à toi, Eikô San, simple forgeron de mon Clan. Je ne ferais de discours aussi beau que Kenji, mais tout comme lui mon cœur est là. Je voulais te parler de la vie des hommes. Tous ne sont pas des meurtriers, mon père adoptif était agriculteur, beaucoup des hommes et des femmes de ce pays travaillent dur mais fièrement pour vivre. Je suis de ceux-là. Je ne cherche la discorde, seulement l’échange. Je voyage pour apprendre, apprendre les cultures, apprendre d’autres techniques de forge, connaitre les habitants des villages étrangers au mien. En venant ici j’ai eu plusieurs avertissements, je crois que Kazegami, le Dieu de cette terre, a voulu communiqué avec moi. Me laisseras-tu m’adresser à lui ? Nous laisseras-tu communiquer avec le Dieu de cette terre ? Nous avons besoin de lui …

[Dernier Tour]

La fabuleuse créature vous regarde un à un. Son regard terrifiant, et menaçant au départ, vous fixe chacun avec intérêt. Il vous observe, il vous écoute. On aurait alors dit que ce Yokai n'avait rien du monstre que l'on contait si souvent.

"Vous dites cela, ô humains. Mais je vois bien de la peur dans les yeux de ce forgeron. Il allait m'attaquer, il en était prêt. Ainsi, si mon jugement est biaisé, le vôtre l'est également. Cependant, pour vous féliciter de votre franchise et de votre attitude, je vais vous laisser passer. Après tout, je suis le premier à blâmer. Foncez donc vers le temple, mais promettez moi une chose, humains. Rétablissez ce tunnel qui, en plus de servir aux humains, servait aussi aux nôtres. Il en va aussi de toi, forgeron, qui travaille pour les armes et la violence.Tu dois me promettre d'aider le seigneur Umano dans cette entreprise."

Là dessus, l'Oni fait un pas puis deux pour vous laisser le passage.
Est-ce un piège ?

-Vous acceptez, certains de sa bonne foi et vous continuez votre route vers Terayama.-
ou
-Reconstruire ce tunnel ? Dans une foret pleine de dangers ? Jamais ! Sans accepter, vous forcez le passage.-

Les yeux de la créature semblaient comme une arme terrible qui n’attaquait pas la chair mais directement l’âme. Puissante et violente, elle s’insinuait par le miroir de l’âme, les yeux pour dévorer de l’intérieur un être faible et couard, un être qui n’aurait pas su lire a son tour. Pas de chance pour le Yokai, Kenji avait surement l’âme la plus dépravée et la plus consciente de l’être, ce qui lui donnait un charisme et une confiance en soit qu’être aussi bizarre, surnaturelle ou effrayant puisse t’il être ne pouvait l’effrayer.

« Le cœur de l’homme est fragile, influençable et capable du pire comme du meilleur. L’homme se souvient l’ami, il se souvient ce que les tient lui on fait subir, comme les tiens se souviennent de ce qu’on a pu leur faire subir. Sur une telle note, il serait facile de penser que nous sommes ennemis. Mais quand je vois que les hommes n’ont pas besoin des Yokais pour se faire du mal, c’est que parmi les hommes il y a les bons et les mauvais, comme je m’imagine facilement être le cas chez les tiens. »

Il se retourna alors et alla vers Eiko, plaçant sa main sur l’épaule de celui-ci et le fixant dans les yeux intensément, comme pour lui donner un peu de cette force mentale que Kenji savait avoir. Son compatriote s’était laissé impressionner par la créature, il n’avait pas l’habitude de ce petit jeu auquel Kenji jouait souvent avec les autres seigneurs pour assoir sa force sans pour autant en venir aux armes. Apres avoir rassuré son ami, il se retourna à nouveau vers la créature fantastique et la salua.

« Reconstruire ce tunnel, pourtant il n’est pas dans un lieu qui nous appartient, ni même nous sera utile régulièrement, et nous ne sommes pas non plus responsable de sa chute, je ne vois pas pourquoi lui ou moi devrions accomplir cette tache. »

Il commença alors avancer d’un pas sur en direction de Terayama et s’arrêta lorsqu’il arriva a la hauteur du Yokai. Il tourna la tête et le fixa à nouveau dans les yeux. La créature était mythique, et dans un combat tel que celui qui se présentait a eux, Kenji et Eiko avait une chance infime de s’en sortir, bien qu’ils défendraient chèrement leur peau. Et même si elle pouvait perdre le combat, il serait très étonnant, voir impossible qu’elle ne meurt, contraire a eux qui en aurait finit pour cette vie.

Il ne bougeait pas le regard, celui, sérieux et sur, fixant avec attention et presque du mépris cette créature qui leur offrait maintenant le passage. C’est ce qui mit la puce a l’oreille de Kenji, dans ce conflit, c’était quatre-vingt contre vingt pour la victoire, et cent a zéro pour la survit, le Yokai n’avait aucune raison d’émettre la sympathie qu’il avait émise a leur égard, et ce tunnel se reconstruirait avec ou sauf eux, sans qu’avec eux, l’accès a Terayama serait peut être grandement facilité.

Il jeta un regard en arrière à Eiko avant de fixer a nouveau le Yokai, changeant alors son regard inquisiteur en un sourire enjoué.

« Qu’a cela ne tienne l’ami, je dois aller voir Kazegami parce que mon peuple s’inquiète, et je dois te dire que je commence a mourir de faim. Laisse nous finir cette quête, Eiko et moi reviendrons avec des hommes pour creuser ce tunnel, mais j’espère te voir dans le coin, ta présence semble comme… Eloigner les autres créatures qui pourraient ne pas être aussi sympathique que tu semble l’être. Continuons Eiko, le temple n’est plus loin, tu dois aller étudier tes lucioles, et moi faire la sieste, ne perdons pas de temps.»

Il accompagna sa phrase d’un premier geste de salutation a l’égard du Yokai puis d’un deuxième pour faire signe à Eiko de le suivre. Etonné, il restait ravi de n’avoir eut à sortir son sabre que contre un caillou, qui avait pourtant gagné. Mais une seule lame, même si elle était précieuse, n’était finalement qu’un petit prix pour la paix et la sérénité d’Uma. Le cœur léger, l’âme reposée, il reprit la route vers Terayama qui n’était maintenant plus très loin. Toujours avec Eiko a ses cotés, ce dernier tombant bien, il pourrait aider le seigneur à réparer son sabre, peut être serait il même capable d’en faire un meilleur ?

Eikô n’en menait pas large, le Yokai avait raison, il avait voulu le tuer. Il baissa les yeux, honteux. Il laissa à nouveau Kenji prendre la parole, sage comme son discours précédent. L’homme se dirigea vers lui et soutint son regard, comme pour partager sa force. Le forgeron se ressaisit, prêt à affronter le courroux de la créature.

Cependant Kenji reprit la parole, refusant à l’Oni de reconstruire le tunnel qui n’était pas à lui et qui ne servirait à son peuple. Cette fois ce fut son compagnon qui se montrer dédaigneux envers le Yokai. Alors que ce dernier leur offrait le passage malgré le comportement mal intentionné d’Eiko, Kenji le méprisait. Il dû s’en apercevoir car il se ravisa rapidement. Il lança un regard au forgeron qui le soutint et acquiesça de la tête. Oui, ils allaient réparer le tunnel, ils devaient bien ça à l’Oni.

Son ami concéda et revint sur sa parole, il engagea son peuple dans la reconstitution de ce tunnel, et pria la créature de rester dans le coin afin d’assurer leur sécurité. Il fit ensuite signe à Eiko de le suivre. Le jeune homme s’arrêta à son tour près de l’Oni :
- Je vous prie de pardonner mon comportement, la peur m’a incité à la violence, et c’est inadmissible. Je vous donne ma parole de forgeron que mon marteau servira à reformer le tunnel. Je ferai des renforcements en fer forgé. Merci de votre générosité. Il s’inclina et rejoint Kenji.

Un dernier regard vers la créature et ses pensées se tournèrent vers Kazegami, le Kami du Clan Umano. Il était temps de résoudre son mystère. Il avait la sensation que ce Dieu l’appeler à lui, il ne lui était pas si inconnu … Il regarda alors Kenji et sourit, oui, la chance allait leur sourire.

▬Quête Accomplie ▬

Scène finale

Récompenses

2000 points de gloire et 1 point d'agilité pour chacun des participants.

Objectifs

Faire revenir le vent sur le territoire Umano.

Conditions requises

-poster dans votre Journal de Bord.