Iwasa Hisae - VS - Takahara Risako

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Iwasa Hisae
- VS -
Takahara Risako

Combat en 3 tours

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Mon Voisin dans la Forêt

Lieu tiré au hasard parmi plus de 50 images ~

Ordre des tours ::
Iwasa Hisae → Takahara Risako

Le Taisen no Shukusai…un tournoi interclan organisé régulièrement et permettant à quiconque le souhaitant de participer sans restrictions aucunes, que l’on soit guerrier aguerri ou simple commerçant amateur de baston.
Lorsque la nouvelle d’un d’en tel événement tomba par hasard dans le creux de son oreille, Hisae se dit « pourquoi pas » après tout…oui pourquoi ne pas s’y essayer ? se mesurer aux plus grands de l’Hinomoto pouvait s’avérer extrêmement enrichissant.
Et puis, il y avait le jeu, aucun risques, hormis celui de perdre et de récolter son content d’ecchymoses en guise de récompense pour avoir participé.

Quelques un des religieux "antiviolent" au possible n’avaient guère approuvé sa décision, mais la grande prêtresse n’en avait cure.

-Ce n’est qu’un simulacre de violence, rien de bien méchant…leur avait-elle répondu avec sa sérénité habituelle.

Retomber en enfance ne serait-ce qu’un instant pour jouer à faire la guerre…c’était toujours mieux que de la faire vraiment…
Même si elle ne doutait pas un seul instant que certain s’y était surtout engagés pour avoir une chance d’épier l’ennemi de plus près plutôt que pour le jeu en lui même…
Quoi qu’on dise ou fasse, la méfiance couvait toujours et les hostilités ne tarderont pas à reprendre une fois le tournoi terminé…
Qui vivra verra, disait-on, autrement dit, il était inutile de s’encombrer d’hypothèse pour l’instant. Le présent était à la fête. En effet, il regnait à Hitsuji une ambiance plus euphorique que d’habitude, il faut dire que les béliers joueur et festif dans l’âme étaient friands de ce genre de manifestations.
La semaine dédiée aux préparatifs du dit tournoi fut agitée, que dit-je, riche en émotions, les soirée plus échauffées et sensuelles que jamais.
Les béliers se lâchaient, et quel chahut ! franchement ça promettait…

Hisae n’avait jamais vu autant de bonheur et de visages rayonnant autour d’elle, à croire que le peuple en avait oublié tout conflits. C’était beau à voir vraiment, touchant même quand on savait que cette joie ne sera que de courte durée…

La grande prêtresse profita de loin de toute cette allégresse qui transportait Histuji.

Cependant, les participants étaient tenue de se rendre à Noguchi où ils séjourneraient tout le temps que durerait l’événement.

Là-bas l’ambiance était à son comble ! et l’exitation était tout à fait palpable, on n’attendait plus que ça, on ne parlait plus que de ça.
Emportée par l’impatience générale, Hisae se laissa progressivement gagner par la hâte et la fébrilité au fur et à mesure que la date fatidique approchait.

La veille elle éprouva un certain mal à se concentrer sur ses devoirs de grande prêtresse et peina à trouver le sommeil la nuit venue.

Vivement que cela commence ! oui ! elle se surprenait maintenant à désirer ardemment que le feu vert soit donné, combattre lui fera le plus grand bien.
Le lendemain matin, la jeune femme fut sur pieds de bonne heure. Tournant et virant tel un fauve en cage.
Enfin, après un temps qui lui parut être une éternité, un messager lui délivra une missive.
Tremblante, elle décacheta lentement le parchemin.
Dessus, y était calligraphié le nom de son adversaire, le lieu, ainsi qu’un rappel du règlement.
Pas d’armes blanches, seulement des substitues en bois, ce qui convenait parfaitement à une utilisatrice de Bô-justu.
Elle devait se rendre dans les bois environnant de Noguchi où se trouvait une cabane de chasseur abandonné, c’est là qu’elle devra affronter une dénommée Takahara Risako…
Pas d’heure évidemment…par conséquent il fallait certainement s’y rendre le plus vite possible…

Empoignant son hanbô, elle y glissa quelques senbons enduits d’un poison paralysant, peu sans dangers certe mais suffisamment puissants pour handicaper un ennemi durant une bonne heure.
Elle glissa ses fûdas dans sa ceinture et passa une main sur son rosaire de jade qui y était également accroché.
Elle senti alors l’aura agressive et rassurante de Zenki et Goki…elle espérait sincèrement ne pas avoir à faire appel à eux…ils représentaient en quelque sorte sa botte secrète.
Et puis, s’étant liée tout récemment aux deux oni,elle n’avait pas eu l’occasion de les utiliser contre des humains et à vrai dire elle n’en avait jamais eut l’intention. À la base, elle souhaitait diriger leur colère uniquement contre les yokai et mauvais esprit menaçant Hitsuji…mais si par ailleurs elle se retrouvait en difficulté…

On verra bien…se dit-elle pensive.

Elle prit alors le chemin de la forêt, marchant d’un bon pas. Arrivée à l’orée de cette dernière, elle marqua une légère pause, inspirant et expirant longuement, puis elle y pénétra lentement, tous ses sens en éveil, le cœur battant la chamade.

Lorsqu’enfin elle parvint à la dite cabane, son adversaire était déjà présent.
Émergeant des sous-bois, Hisae s’avança prudente…elle se mit en position de combat, son hanbô tenu à deux main, pointé sur la jeune femme au cheveux flamboyant lui faisant face.

-Takahara san…

Inutile de se présenter, son adversaire qui avait tout l’air d’un samourai ou tout du moins, d’une guerrière, connaissait déjà son nom. la grande prêtresse l'étudia un bref instant...pour l'instant elle ne pouvait guère en savoir plus, les indices se montreront d'eux-même durant le combat.
Leur regard se croisèrent, l'atmosphère s'alourdit, la brize agitait doucement la cîme des grands arbres et les herbes hautes, la cabane grinça...

...l'heure était au combat...

Les feuilles tombées à terre à proximité d’Hisae se mirent à s’agiter anormalement, l’air à onduler étrangement tout autour et soudain, une dizaine de Chimimoryô fondirent sur la guerrière. Aussitôt, la grande prêtresse leur emboîta le pas, rapide et préçise, tournoyant sur elle même, elle visa le côté latéral extérieur des cuisses de Takahara san, là où le nerf était proche de la peau et où il serait aisé de provoquer une crampe à l’aide un coup bien placé.

Quand on connaissait l’enthousiasme de Risako à se mesurer aux autres, il n’était pas étonnant de la trouver au Taisen no Shukusai. Ce tournois rassemblant des combattants de tous niveaux et de tous horizons était le meilleur moyen, selon elle, de progresser dans sa technique et d’en découvrir beaucoup d’autres, dont certaines étaient encore inconnues du grand public. Vraiment, il n’y avait pas meilleure opportunité pour une mère comme Risako, qui excellait à se préserver de la mort tant que son fils n’était pas devenu un adulte raisonnable. Et quelle joie d’aiguiser son esprit combatif contre ceux de ses adversaires !

Comme chaque année, elle avait laissé Bankichi à Nezumi pour mieux se concentrer sur les combats à venir. Installée dans une auberge de bonne facture et réquisitionnée pour l’évènements, elle avait entendu quelques rumeurs comme quoi deux seigneurs s’était déplacés pour l’occasion, mais n‘y fit pas plus attention. Au fait, le titre en jeu ne l’intéressait guère, il en allait de même pour les favoris du public, celui-ci misant surtout sur les hauts rangs qui avaient, il fallait le dire, reçu une meilleure éducation que leurs subalternes. Mais l’éducation au combat ne voulait rien dire. Un soldat bien trop ancré dans ses acquis ne pourrait défaire la spontanéité des coups d’un autodidacte, et c’était pour cela que Risako se rendait à Noguchi. Pour expérimenter. Car il fallait toujours ajouter un peu d’empirique à la technique.

Le lendemain de la cérémonie d’ouverture, on vint la trouver dans sa chambre et lui poser dans sa main sereine un parchemin où était inscrit le lieu où se déroulerait son premier combat et le nom de son adversaire. Iwasa Hisae. Une femme. Cette nouvelle ébranla un peu le calme de Risako qui fut soudainement prise de doute. Il fallait avouer qu’elle n’avait jamais vraiment combattu contre une femme, et les hommes lui avaient toujours donné assez de tension lors d’un combat pour l’inciter à dégainer ses armes. Peu importe. Espérant que son envie de combattre n’allait pas céder à la solidarité, elle roula le parchemin.

Le cœur serein et souriant, la trentenaire rejoignit la petite cabane dégradée par la végétation assez tôt. Et son adversaire n’étant pas encore arrivée, elle s’assit sur un tronc d’arbre tandis que ses yeux évaluaient déjà le terrain. Celui-ci, bien boisé, comportait ça et là des racines qu’il valait mieux savoir éviter. Ainsi, il serait bon de fuir ces bouts de terre pour tenter la rapidité sur le chemin joignant la cabane et aménagé par maints passages humains.

Risako se leva et salua, une jeune fille était arrivée. L’apparence de cette dernière était bien loin de l’impression de résistance que lui avait laissé son nom. En effet, elle avait l’air plutôt fluette, presque fragile, bien que la prise qu‘elle exerçait sur son Hanbô signifiait qu‘elle avait reçu un apprentissage au combat.

« Takahara-san…
-Iwasa-san, répondit Risako avec douceur. »

Leurs regards se croisèrent, sans animosité. Et le vent fit bruisser les arbres tandis que la porte de la cabane grinça sous la brise. L’atmosphère avait quelque chose de particulier, quelque chose de surnaturel. Tout autour d’Hisae _et alors que Risako ne s’était pas encore mise en garde_ des feuilles se dressèrent, s’agitèrent, pour se recouvrir d’une aura inquiétante et foncer sur Risako.

Celle-ci, dans cette nuée de petites bestioles, ne cherchait aucunement à fuir, car elle savait que cela ne pouvait que cacher une attaque rapide et furtive de la part de sa jeune adversaire. C'est ainsi, que celle-ci fonçant sur elle, elle s’avança à son tour , prit appui de ses mains sur les épaules de Iwasa ,et bondit. Le bâton frappa le vide, mais Risako se retrouva la vue bouchée par une des bestioles de la prêtresse, car il ne pouvait s’agir que d’une prêtresse. Malheureusement, la trentenaire avait déjà accompli sa prise. En effet, Hisae se trouvait étalée au sol, Risako accroupie sur ses épaules.

Celle-ci se précipita pour porter sa main sur le petit esprit dissimulant sa vue, l’y dégagea sans ménagement mais en lâchant un petit rire amusé. Ces petites bêtes ,gravitant autour de la trentenaire, avaient quelque chose d’agaçant. S’il aurait été question d’un combat à mort, elles l’aurait certainement angoissée, mais en ce moment-même, Risako était plus hilare qu’autre chose.

Et alors que sa jeune adversaire se relevait, la connaissance de armes qu’avait acquis la guerrière ses dernières années l’incita à envoyer Lame Lumière sur le bâton ennemi. Risako put ainsi voir les Senbons touchés terre ,avant de trébucher pitoyablement sur une racine dans un grand éclat de rire.

Il fallait s’y attendre, le premier coup ne pouvait être le bon. Mais qu’avait-elle donc en tête ?..
Elle pensait bénéficier d’un effet de surprise avec ses Chimimoryô, mais visiblement la guerrière ne s’en ému guère et fonça sur elle.
Esquivant le coup avec souplesse, elle bondit, pour prendre appuie sur les épaules de la prêtresse qui bascula en arrière sous la puissance de la charge.
Son dos heurta le sol non sans une certaine force, lui arrachant un hoquet de surprise.

Takahara san venait de l’immobiliser à terre. Ca commençait mal…très mal…

Hisae se maudissait intérieurement d’avoir agis trop vite, mais l’attente étant devenu insupportable, un énorme besoin de se défouler, de jeter son feu s’était emparé d’elle, la poussant à charger en laissant de côté tout analyse plus poussée de côté.

En même temps, elle savait à présent que son adversaire était plutôt de type agile et précise comme elle, ce qui promettait d’être intéressant.

Arquant le dos pour répliquer, elle s’aperçu qu’un de ses Chimimoryô était cramponné au visage de Takahara san, lui obstruant la vue. Cette dernière se releva tout en reculant et pestant contre les petites créatures. Elle l’arracha avec bien du mal pour l’envoyer bouler au loin, cependant, et toujours reculant, elle ne contrôla pas sa trajectoire et son talon vint buter contre une racine noueuse dépassant de terre. Au dernier moment, alors que son corps luttait contre la gravitation, elle eut tout de même le réflexe de couper net en deux et avec une rapidité extraordinaire le hanbô de la grande prêtresse, trahissant ainsi son clan : Nezumide.
Il y eut un éclat puissant, et le bâton se fendit net en son milieu révélant ce qui y était dissimulé; puis…ce qui devait arrivé arriva : elle chu…en un bruit mât, se retrouvant de ce fait au même niveau qu’Hisae.

Soudain et sans prévenir, elle éclata d’un rire franc et clair. Se moquait-elle ?..non, elle n’en avait pas l’air…du moins pas de son adversaire, mais plutôt…de la situation en générale, en même temps, y avait de quoi, après s’être ainsi gauffrée à cause d’une collision frontale avec un pauvre Chimimorô…
Hisae se surpris également à se laisser aller à cette hilarité, riant à son tour alors qu’elle était encore à terre. C’était trop bête oui…voilà ce qui s’appelait «commencer en beauté».

S’aidant de ses deux « demi-hanbô », la jeune fille pris appuie sur terre et se remit sur pied en un bon leste et rapide.
Qu’à cela ne tienne, elle se débrouillait aussi très bien avec les bâtons plus courts ou Jô.

L’autre venait de se relever, toutes deux se remirent en position de combat, chacune avec le sourire aux lèvres cette fois-ci, le regard luisant de défis.

Tout ceci n’avait été qu’une mise en bouche, nulle doute qu’a présent Takahara san n’hésitera pas à dégainer son arme. Hisae pouvait clairement la voir, toujours dans son fourreau, reposant contre la hanche de la guerrière.

Réfléchissons…deux jô en mains…à terre, six senbons…juste derrière son adversaire, la forêt…dense et ombragée…les Chimimoryô…la Brume occulte si jamais…et Zenki et Goki en dernier recours…
La grande prêtresse n’était pas sans défenses, le tout était de faire preuve d’ingéniosité quand à l’agencement et la combinaison de toute ses possibilités…

Toutes deux se trouvaient sur le chemin poussiéreux et jonché de feuilles mortes qui menait à la cabane.
Elle s’aperçue tout à coup qu’elle venait de perdre un de ses grelots, un éclat attira brièvement son regard à terre, un peu en après les senbons, il était là…

Une idée vint subitement à Hisae, une idée sougrenue certe mais qui lui plus instantanément. Sans lâcher son adversaire des yeux, elle exécuta quelques brefs et vifs moulinets à l’aide de ses Jô, puis dans une attitude presque théâtrale, les entrechoqua trois l’un contre l’autre…veillant à ce que l’échos ai le temps de raisonner entre chaque coups donnés. Elle avait effectué cette manip’ tout en se concentrant afin de faire apparaître un chimimoryô juste à ses pieds, un seul…

Attrapant un senbon, il se mit contre toute attente à danser avec , oui, à danser parfaitement ! trémoussant son petit corps spirituel en rythme avec une musique que lui seul semblait entendre.
Un autre apparu à ses côtés s’empara également d’une aiguille en bois pour le rejoindre dans cette étrange chorégraphie, puis un troisième fit son entré, un quatrième, et ainsi d’suite jusqu’à six.
Un chant étrange et inquiétant émergea de la forêt juste derrière Takahara san. Juchés dans les arbres, dissimulés dans l’épais feuillage, d’autres Chimimoryô avaient fait leur apparition, joignant leurs voix aigues et grinçantes tous en chœur.

Tous les arbres bordant la clairière semblaient retentirent de leur tapage sauvage et assourdissant.

Puis les six Chimi’ dansant devant Hisae s’avancèrent sans cesser de se tortiller pour former une ronde à distance raisonnable autour de Takahara san, comme si elle avait été un trophée d’guerre ou un totem…l’un des six attrapa même le grelot en plus du senbon qu’il tenait pour imprimer davantage de rythme à leur « spectacle ».

Hisae elle semblait en transe, les yeux mi –clos, son corps effectuant elle aussi une sorte de danse étrange, imprévisible un tantinet absurde : enchaînant des mouvements tantôt lents, souples et maîtrisés tel le serpent s’apprêtant à frapper, tantôt brefs rapides et précipités à la manière d’un félin furieux ou d’un oiseau apeuré.
En réalité, cette mise en scène venant de sa part n’était pas vraiment nécessaire avec les Chimimoryô tant l’énergie qu’ils réclamaient en échange était faible. Les danses religieuses comme celle-ci étaient un moyen d’augmenter la concentration et la perception que l’on avait de son environnement. Elles permettaient aussi dans le cas d’invocation d’esprits relativement puissants d’atteindre un état de symbiose supérieur en renforçant les liens spirituels unissant l’invocateur et l’invoqué.

En l’occurrence ceci s’avérait injustifié dans la situation présente…à part faire diversion.

Brusquement, d’un coup d’un seul, dans ce qui sembla simplement être un pas de danse comme un autre, le groupe des six se plaça devant la trentenaire puis bondit pour éviter Hisae qui venait d’exécuter un roulé-boulé en direction des jambes de son adversaire afin de les faucher à mi-mollet à l’aide de ses jô ; et ce dans un mouvement des bras partant de l’extérieur vers l’intérieur.

Les Chimi’ en plein saut lancèrent leurs aiguilles empoisonnées en direction de Takahara san, faisant mine de la viser. En réalité il faisait une passe à leur « congénères » qui venait, en face, au même moment, de surgir de la frondaison arboricole pour fondre sur le dos de leur cible.
Une fois la manip’ exécutée, les six s’accrochèrent à ce que leur petits membres purent happer : à un pan de tissus, à sa ceinture et même au fourreau de son arme! Tendis que les autres qui lui tombaient dessus, projetèrent les aiguilles de bois dans le but cette fois-ci de réellement l’atteindre.

Une fois les projectiles tirés, le second groupe se jeta également sur la guerrière pour la harceler tel un essaim d’abeilles en furie.

Entre temps, Hisae s’était éloignée, tenant fermement ses jô prête à parer ou esquiver toutes contre-attaques.

Les perles de son rosaire se mirent subitement à vibrer malgré elle, produisant une sorte de stridulation sec et régulière…les émotions de la jeune femme faisait irrémédiablement échos à la colère de Zenki et Goki qui par cette manifestation réclamait à sortir.

-Non…murmura-t-elle en un souffle, sans cesser de quitter son adversaire des yeux.

-Pas maintenant…

Il fallait qu’elle se calme, qu’elle récupère les rennes de ses émotions, qu’elle reste concentrée et maîtresse d’elle même…ce n’est qu’ainsi que le couple démoniaque enfermé dans son chapelet se calmera…

Le joli rire de la jeune fille incita Risako à se moquer de plus bel de l'absurdité de la situation. Il fallait l'avouer, elle n'avait pas encore pris au sérieux l'affrontement et préférait s'amuser comme une enfant. Cependant, une fois son fou rire passé, elle retrouva une âme de guerrière et se releva. Après tout, Risako était capitaine. Ce rang suscitait de solides compétences et une certaine maturité dont elle n'avait pas fait preuve jusque là. Et ne serait-ce que par respect pour son adversaire, la trentenaire se devait de se concentrer sur la suite du duel.

Les deux combattantes se mirent de nouveau en garde pour se sonder l'une l'autre avec défiance. C'est alors qu'Iwasa entrechoqua les bouts de son ancien Hanbô jusqu'à ce qu'une feuille prenne l'aura d'une nouvelle petite bête. Une deuxième se matérialisa, puis une autre encore. Au total, six bestioles dansantes naquirent, chacune armée d'un des Senbon jusque là à terre.

Le bois s'anima sur un rythme angoissant, le bruit creux des entrechoquements battant la forêt environnante. Peu à peu, Risako se retrouva comme cernée par l'omniprésence des petites créatures qu'Iwasa avait invoquées. Chacune d'entre elle, qu'elle soit au abord de la cabane ou sur une des branches des innombrables arbres, entonnait un même chant sur un ton égal, comme pour prouver son appartenance au groupe qui paraissait immense. De quoi était il capable ? A quoi rimait tout ce remue ménage ? Et surtout, d’où viendrait le danger ?
Risako observait avec patience la scène, tous sens aux aguets. Mais quelques rides de tension marquaient alors son visage.

Comme si l’ambiance ne suffisait pas pour attiser la crainte dans le cœur de l'adversaire, les six minuscules bêtes armées se répartirent autour de la trentenaire pour former une ronde et reprendre leur danse au son saccadé d'un grelot. Leur maîtresse, quant à elle, se mit à se mouvoir tel un pantin désarticulé sous les yeux de la trentenaire. Elle avait tout l’air d’être en transe, ce qui ne signifiait rien qui vaille.

Les six petits esprits bondirent soudainement devant Risako pour esquiver tout aussi vite Iwasa. Celle-ci parvint à faucher les jambes de la jeune femme qui roula sur son dos pour se réceptionner rapidement. A peine fut-elle debout, que les esprits tout proches l’assénèrent de leurs Senbon. Risako eut alors le réflexe de transformer son bras en lame et de parer les aiguilles lancées en un grand arc de cercle. Sur les six, quatre furent ainsi interceptées. Et alors que la trentenaire reculait sous l‘assaut des bestioles, elle vit une aiguille se planter dans la terre meuble après l’avoir frôlée, et sentit une autre pénétrée la peau d’une de ses épaules. Elle l’arracha, ignorant les esprits qui, ayant atterri sur elle, se mettaient à lui tirer les cheveux ou à s’immiscer dans ses vêtements pour la perturber.

Sans plus attendre, Risako fonça sur son adversaire avec toute la bestialité d’un tigre. Et ce même regard prédateur. La lame courbe que formait son bras bien au clair, semblant prête à trancher son ennemie. Elle, oui, elle, la guerrière, avait déjà maintes fois tué et connaissait les airs que donnaient les envies de meurtres.
Risako filait avec la même détermination, bien que feinte. Elle passa comme une flèche tout près d’Iwasa pour, une fois dans son dos, se retourner brusquement et la piquer à vif au bras, avec son propre Senbon. S’attendant à un mouvement de sa part, Risako se révéla un peu pour fondre à nouveau dans le champ mort de la jeune fille, la piquer cette fois à l’autre bras et réitérer l’opération pour lui planter non profondement l’aiguille dans le dos, là où elle serait difficile d’atteinte.

Risako gagnerait à rester ainsi protégée par le champ aveugle de son adversaire et à le déconcerter selon son art « Eclipse », mais il n’était pas intéressant dans un affrontement comme celui-ci, de préférer la facilité à la confrontation. Son bras revenu à sa forme habituelle, elle quitta donc son abris pour s’éloigner à distance raisonnable de son adversaire, prête à toutes éventualités mais un peu gênée par la douzaine de créatures grouillant sur elle.

Hisae l’avait deviné, son attaque n’avait pas fonctionné, du moins qu’à moitié. Venant d’une guerrière de cette trempe, c’était prévisible.

Oui, la grande prêtresse en était sur et certaine à présent, son adversaire était de type « samourai » et non « kunoichi » pour nommer la chose ainsi ; en effet, la jeune fille avait pu constater que la Nezumide attaquait et contre-attaquait généralement de front, sans chercher à user de subterfuges quelconques ou à se dissimuler dans le décors pourtant fourni en végétation.
De plus, elle était directe dans ses coups, ne feintait guère, sans oublier son arme : un bokken…nulle trace de bombes fumigènes ou d’armes secrètes sur elle, elle l’aurait senti au travers de la douzaine de chimi qui ne cessaient de l’assaillir.

Jusque là, tout s’était plus ou moins bien déroulé selon son plan. Serte, Takahara san avait réussit à parer quatre de ses senbons, et à en esquiver un de justesse, sauf le dernier, qui s’était fiché en plein dans son épaule.

Ce n’était plus qu’une question de temps à présent, le poison ferait bientôt effet, engourdissant son corps et atténuant ses réflexes…

Cependant, le fait d’avoir été ainsi touchée ne sembla pas lui plaire, et c’est sans plus attendre qu’elle chargea après avoir rageusement arraché l’aiguille de bois de sa chair.
Elle paraissait complètement hors d’elle, et pour la première fois depuis l’engagement des hostilités, la grande prêtresse craignit ce qui allait suivre.

-°Oups…°c’est à peu près le mot qui traversa brièvement son esprit brusquement mis sous pression.

Elle ne put d’ailleurs s’empêcher d’esquisser un mouvement de recul tant Takahara san se montrait impressionnante.
Fléchissant les genoux afin d’assurer ses appuis, elle se prépara au choque, mais contre toutes attentes, rien ne se produisit. Son adversaire la dépassa à toute allure pour se retourner subitement et « l’épingler » dans son angle mort à l’aide du senbon qu’elle avait en main.
Hisae sentit l’aiguille transpercer la peau de son bras gauche. Pivotant sur elle-même, ses deux demi hanbo fendirent l’air en vain, sa cible était de nouveau derrière elle, aiguillonnant son autre bras avant de la lui planter une bonne fois pour toute dans le dos et de se retirer à distance raisonnable.

Elle avait agit à une telle vitesse…et avec les Chimimoryo sur le dos par dessus le marché…qu’est-ce que cela aurait donné si elle avait été entièrement libre de ses mouvements ?
Cette façon qu’elle avait eu de bouger, de se glisser telle une ombre dans son angle mort…c’était effrayant. Tout à coup Hisae douta…ninja ou non ? s’était-elle trompée dans son diagnostique ?

Boarf ! inutile de s’encombrer la tête avec ce genre d’élucubrations, tergiverser sur ce qui aurait pu se passer n’apporterait rien de bon.
La réflexion se devait d’être au présent…voire au futur…

Gagner n’était pas sa priorité, à la base, elle s’était engager juste histoire de s’amuser et de donner le meilleur d’elle-même, cependant, prendre du plaisir dans un jeu tel qu’il soit induisait un minimum de velléité quand à la victoire

Que faire à présent ?..le senbon planté dans son dos n’était qu’un détail, au final, elle avait eut plus de peur que de mal. La grosse majorité du poison avait été pour son adversaire, et en admettant qu’elle n’est pas reçue la dose complète, ce qui était potentiellement resté sur l’aiguille de bois s’avérerait insuffisant pour véritablement handicaper la grande prêtresse.

Quoi qu’il en soit, et d’un point d’vu purement logique, elle se devait d’éviter le corps à corps et preféré à cela le combat à distance, son adversaire ne disposant visiblement pas d’armes de jet ; de plus son style de combat était redoutable, rester hors de porté était la meilleur solution à adopter. Cependant, l’Hitsujide ne disposait plus d’armes de lancé, du moins, plus sur elle…

Bon…trève de réflexions, c’était à présent à elle d’agir…et pourquoi pas continuer dans le bluff temps qu’on y était ?

-°Il est temps de se réveiller…°se dit-elle, tout en redoublant de concentration.

-°Mais avant toute chose…°

Hisae eut un petit sourire mutin tendis que ses bras se relâchèrent le long de son corps fluet.
Un à un, les chimi disparurent, libérant la guerrière de tout entrave.
Lentement, elle ferma les yeux, une aura étrange se mit à danser autour d’elle, et soudain un bras surdimensionné de Goki apparu à sa gauche en un bruit proche d’un brasier s’allumant d’un coup.
En un geste presque trop mesuré voir délicat pour sa nature, l’hideuse et yokaiesque extension retira l’aiguille du dos de sa maîtresse pour la brisé doucement entre ses énormes griffes, avant de disparaître comme elle était venu.

Encore un tour de passe passe qui ne manquerait pas de faire son effet…

Là dessus, elle esquissa un pas, puis un autre et ainsi de suite, s’avançant lentement vers son adversaire, l’aire plus sereine que jamais.
Puis d’une vigoureuse détente de ses chevilles, elle s’élança, le son clair du bois qui s’entrechoque raisonna dans la clairière.

Voltigeant l’une autour de l’autre à la manière de deux danseuses, elles échangèrent de nombreuses passes d’armes, chacune faisant appel à toute leur maîtrise, l’une du sabre, l’autre du bâton.
Les bras de la grande prêtresse l’élançaient quelque peu, mais elle tenait bon, elle le devait, sinon la partie serait terminée pour elle.
Être gagné par l’euphorique fierté d’avoir remporté un combat, "d’homme à homme"…elle souhaitait connaître ça au moins une fois dans sa vie.

-°Je peux…je peux le faire…

L’intense confrontation dura bien dix bonnes minutes, dix bonnes minutes durant lesquelles les armes factices se quittaient pour se retrouver avec fracas dans la seconde qui suivait, le tout rythmé par les respirations saccadées et les regards déterminés.

Alors qu’aucunes ne semblaient véritablement prendre le dessus, Hisae se vit prise au dépourvu par un coup qu’elle ne parvint à contrer convenablement ; son adversaire esquiva alors pour se retrouver de nouveau dans son angle mort.

-°Ah non, pas encore !° répliqua intérieurement la jeune fille, craignant que la guerrière ne récidive.

Ne sachant que trop bien qu’elle n’aurait pas le temps de contre-attaquer si tel était le cas, elle fit alors appel en désespoir de cause au pouvoir de Kasugami, le kami de la brume.

°…Brume Occulte…°

Un épais brouillard empoisonné se leva subitement, enveloppant la jeune fille ainsi que son assaillante. Bénie par le dieu bélier, Hisae ne craignait rien, en revanche Takahara san avait plus de souci à se faire.

Après avoir lancé le sort, elle s’éloigna à distance avant de charger de nouveau, s’entourant de l’aura malveillante de Zenki et Goki.
Au moment de l’impact elle pris soin de juste laisser transparaître l’hideux visage d’un des yokaï en une distorsion de l’air.

Elle venait d’abattre ses dernières cartes, maintenant, advienne que pourra…

Le Senbon avait été imbibé de poison. Oh, ce n'était rien de bien grave, mais Risako pouvait nettement le sentir engourdir ses muscles avec lenteur. A commencer par le bras atteint.

Il fallait avouer que la prêtresse se débrouillait très bien pour une jeune fille aussi frêle qui n'avait certainement pas connu de combat contre un samouraï. Elle avait montré à Risako qu'elle était pleine de ressources, rattrapant même sa faiblesse physique évidente.

Et quelle volonté ! On aurait dit qu'elle s'amusait de la crainte de la capitaine qui avait peur de sa propre force. Elle avait beau se dire qu'il ne s'agissait que d'un duel où il n'était pas question de mort, mais si la guerrière s'écoutait, elle aurait eu mille et une opportunités de mettre son adversaire hors combat, et ce, pour longtemps.
Saleté d'habitude !

Devant elle, la jeune Iwasa sourit. Elle ne dansait plus depuis que Risako lui avait planté l'aiguille dans le dos. C'est alors que les bestioles collées à cette dernière disparurent. Prudence. Cette libération ne voulait rien dire, le poison faisait doucement son office. Une aura nébuleuse se mit à courir le long du corps de la jeune fille avant l'apparition mystérieuse d'un bras monstrueux de puissance. Voilà la raison pour laquelle Iwasa était si sûre d'elle ! Les petites créatures n'étaient que de doux agneaux, il fallait qu'elle en contrôle une autre bien plus dangereuse. Le monstre retira l'aiguille du dos d'Iwasa pour la briser entre deux doigts comme l'on briserait un cure-dent.

Risako marchait elle dans cette curieuse mise en scène ? En tout cas, elle avait dégainé et attendait maintenant la confrontation avec sa jeune adversaire qui avançait pas à pas vers elle. Son esprit protecteur avait l'air si puissant que la guerrière ne mentirait pas en disant qu'elle avait peur…Mais dans ce duel, on ne risquait rien que quelques coups.
Iwasa s'élança, Risako para. Débuta alors une série de vives passes d'armes où l'esprit guerrier des deux combattantes redoubla. Bien que engourdie par le poison, la trentenaire avait l'avantage de la force et de la vitesse. En réparti, sa fatigue se faisait durement ressentir. Cette situation dura et dura, jusqu'à ce que Risako se sente trop essoufflée pour continuer ainsi. Elle renvoya alors les armes de la jeune fille dans un élan de force pour essayer de se confondre une nouvelle fois dans le champ mort adverse.

Tandis qu'Iwasa se voilait de brume, Risako frappa son flanc de son bokken le temps de s'immiscer derrière elle. Le deuxième coup, fut pour le haut du crâne, mais sans force, juste assez afin de signaler à la jeune fille qu'elle était touchée, et le troisième…

Risako se frotta vigoureusement les yeux. Sa vue se brouillait sans qu'elle sache pourquoi, et à chaque clignement, son état empirait. Il en allait ainsi de ses quatre autres sens, mais dans une moindre mesure. Les sons semblaient s'éloigner comme dans le tout début de la torpeur. De plus, la poigne que Risako exerçait sur son bokken lui parut pâteuse sans la sensation que lui procuraient habituellement les extrémités de ses doigts.

La jeune femme reprenait son souffle, calmement, paisiblement. Elle n'avait pas à paniquer, même partiellement privée de sa vue et de son aisance à se mouvoir. Iwasa s'était écartée, elle en était certaine. Elle percevait une fine tâche blanche se détacher de l'ambiance sombre et forestière faite de verts et de bruns. Cependant, autre chose attira son attention.

La créature, hideuse et cornue ! A peine visible avec sa peau d'un gris obscur, mais elle était bien présente et lui faisait face, imitant sa maîtresse jusqu'à ce que la brume les dissimulent. Risako souffla fort et serrait son bokken. Avoir eu la preuve que cet esprit ne cherchait qu'à défendre sa maîtresse ne lui suffisait pas. Pourtant, il n'était pas question de se laisser impressionner.

Risako se déporta sur le côté avant de lancer Lame Divine. Celle ci entailla profondément l'écorce d'un arbre non loin qui craqua avant de s'abattre sur Iwasa, balayant la brume. Des oiseaux s'envolèrent, affolés. Le monstre était à présent occupé à défendre sa maîtresse contre cette attaque surprise. Sortant du brouillard, Risako fondit instantanément sur Iwasa, sabre de bois au poing. Dans un effort surhumain, elle se servit de sa puissance physique pour anéantir toute chance de parade à son adversaire avant de la frapper au ventre de la garde de son bokken. Et alors qu'elle était trop proche d'Iwasa pour que les monstres se risquent à attaquer, l'abris de son champ aveugle lui permit d'atteindre la jeune fille à la nuque. L'agonie de cette dernière aurait commencé ainsi si le combat se serait avérer véritable.

Risako s'élança hors de l'ombre de l'arbre. Empoignant la prêtresse, elle permit à cette dernière d'échapper au terrible poids du tronc. Cependant, en pleine course, Risako trébucha une nouvelle fois sur une racine et la jeune Iwasa se retrouva à tomber avec elle. Après avoir lâché un petit rire, elle s'excusa auprès de son adversaire et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Son sourire était radieux et sa peau luisait de milliers de goutes de sueur.

"Je pense …que l'on peut arrêter là. Merci pour ce beau duel."

Cette phrase marqua la fin de l'affrontement de premier tour du Taisen no Shukusai opposant Iwasa Hisae à Takahara Risako.

Takahara Risako VAINQUEUR