Quand la danseuse rencontre le prince...

Aujourd'hui c'était jour de marché à Saru, et ça tombait bien, car cette journée était magnifique! Le soleil brillait haut dans le ciel magnifiquement bleu, ses rayons traversaient ici et là le feuillage des arbres entourant la ville forestière. La température était très agréable, un léger vent venant jouer dans les feuilles des arbres. C'est en ce magnifique jour que Yuna débarqua à Saru. Quelques jours plus tôt, elle s'était trouvé à Hinode, où elle s'était ravitaillé puis était directement repartie. En effet, avant celà elle avait visité la ville d'Hitsuji, où les affaires n'avaient pas été très fructueuses pour elle, et comme elle savait devoir rester à Saru plusieurs jours, si elle voulait avoir de quoi payer l'auberge, elle ne devait pas poser plus longtemps à Hinode, bien qu'elle aurait aimé un peu de repos.

D'ailleurs, maintenant qu'elle y repensait, celà faisait déjà quelques temps que son activité lui rapportait de moins en moins d'argent. Se préparait-il quelque chose? Yuna le redoutait, car lorsqu'une mauvaise chose se prépare, les gens le sentent, et préfère épargner leur argent plutôt que de le donner à des artistes itinérants de son genre. En tout cas, la danseuse n'était au courant de rien, mais elle espèrait que la situation s'arrangerait rapidement, car à ce rythme là elle finirait par avoir du mal à subvenir à ses besoins.

C'est avec cette pensée qu'elle finit par franchir les portes de la ville, là elle descendit de cheval, marchant aux côtés de sa jument alors qu'elle la tenait par les rênes, et ce afin de se déplacer avec plus de facilité parmi la foule. C'était déjà le début de l'après-midi, et si elle voulait faire un peu d'argent, c'était maintenant ou jamais. Mais avant ça, elle avait son petit rite à respecter, surtout que là elle se trouvait dans la ville de son kami!

Yuna alla donc prier au temple, mais elle ne s'y attarda pas, afin de pouvoir se mettre rapidement au travail. De toute façon, la chose qu'elle devait faire et qui l'avait poussée à revenir en ville pouvait attendre ce soir. En fait c'était même mieux qu'elle ne le fasse que dans la soirée, au clair de lune, après avoir acheté un lotus et une hibiscus à un fleuriste. Mais pour celà il fallait qu'elle gagne de l'argent!

Alors la jeune fille se dirigea vers le marché, sur la place centrale, là où il y'aurait le plus de monde. Yuna passa quelques minutes à réunir des caisses de bois vides, empruntés aux marchands qui exposaient. Elle les disposa en un cercle parfait, de plusieurs mètres de diamètre, afin que les gens se tiennent à l'écart de cette zone, délimitant ainsi un petite piste de danse où elle pourrait accomplir son oeuvre. Une fois celà fait, elle grimpa sur le dos de sa jument qui était postée en pleine milieu, se mettant en position d'amazone sur la selle.

Et là, Yuna ferma les yeux et se mit à chanter. En fait, au début ce n'était qu'un léger fredonnement, doux et mélodieux, qui commença à monter en puissance, attirant l'attention de certains badauds qui se stoppèrent alors. Lorsqu'une petite de dizaine de personne l'observa, Yuna sauta de son cheval, qui alla se poster dans un coin de la scène improvisée. Et alors la jeune fille se mit à danser, tout en chantant. Elle sortit ses deux Tessens, Ren et Hasu, et fit de lents mouvements, accompagnant son chant. La danseuse était emplie de grâce et de douceur, mais son chant ainsi que sa danse avaient quelque chose de... Triste. Oui c'est exactement celà, tous ses mouvements faisait ressentir de la douleur, et son chant, sans réelle parole, ressemblait à une plainte, une supplique, presque le chant d'un coeur qui se déchire.

Et puis, assez soudainement, son chant se fit plus rapide, plus violent, plus profond. Et il en fut de même pour ses mouvements. Yuna était agile et rapide, son style de danse rassemblait des mouvements qui appartenaient aux danses asiatiques, et d'autres que l'on pourrait assimiler aux bohémes occidentales ainsi que d'autres utilisés par les ballerines. C'était des enchainements de mouvements de bras de Geishas, des déhanchés, et des petits sauts des Gypsys, et des pirouettes des ballerines. Les clochettes présentes sur les bracelets de ses chevilles tintaient frénétiquement à chacun de ses mouvements.

La jeune artiste dansa ainsi de longues minutes, alternant entre des passages lents et rapides, une petite foule s'était alors rassemblée, pour beaucoup des gens du peuple. Finalement après un passage lent, son corps descendit lentement au sol, dans un grand écart parfait, une jambe partant devant et l'autre derrière, sa robe parfaitement étalée autour d'elle, elle se pencha en avant, posant sa tête sur sa jambe, écartant les bras de chaque côté de son corps.

Ainsi finit sa prestation. De nombreuses personnes applaudirent, mais la foule commença légèrement à se disperser, alors que la belle jument couleur sable de Yuna passait sur les bords de la scène, une sorte de grande bourse de cuir dans la bouche, afin de récolter un peu d'argent...

[Une petite idée de la chanson sur laquelle danse Yuna, imagine qu'elle fait la mélodie en fredonnant, bien sur c'est pas aussi poussé. Les passages lents: Ici. Et les passages plus rapides et violents: Ici C'est plus ou moins la même mélodie mais avec des ryhtmes différents. Et désolée pour le titre du sujet, c'est nul je sais mais j'ai rien trouvé de mieux x)]

Sura était un village que Kenji connaissait par cœur. Enfant, il l’avait parcouru en long en large et en travers, jouant à différent jeu avec celui qui était devenu le seigneur local. Il aimait souvent y venir, du fait qu’ici, les gents le reconnaissaient rarement, et il pouvait ainsi jouir d’une liberté absolue sans avoir à répondre aux attentes dues a son rang. Cela faisait maintenant 4 ans qu’il était revenu a la tête d’Uma, et ce rôle, bien qu’il le prenait a cœur, lui pesait énormément sur les épaules, lui qui rêvaient de liberté, de voyage aux confins de l’occident.

Mais a part son frère, personne ne savait vraiment les sentiments du jeune homme, qui se forçait à répondre aux attentes placer en lui, parce qu’avec la passion pour la liberté, il avait celle pour Uma, et il ne faillirait pas a sa tache, il l’avait juré a son père alors mourant. C’était la raison pour laquelle il s’autorisait ces petites visite a Saru, sortir de ce monde superficiel que pouvait être le monde de la cours pour profiter des joies simple de la vie.

Il arriva sur la grande place du marché, observant marchants, artistes, enfants jouant dans les petites ruelles pavé. Lui passait au milieu de ce joli monde incognito, vêtu d’un pantalon coupé au milieu du tibia et d’une veste de kimono largement entrouverte. Il cachait son visage par un grand chapeau pointu et une écharpe de soie qui lui couvrait le cou jusqu’au menton. Il souriait, saluait les passants les plus joyeux, ignorant les tristes ou ceux qui lui lançaient des regards méchants, agressifs…

Au détour d’une ruelle alors qu’il entrait dans la grande place, le vent lui envoya un son doux et mélodieux dans le creux de l’oreille. Tout de suite attiré, il en chercha l’origine pour aller à la rencontre de ce groupe de personne accumulé autour d’une ravissante danseuse. Se faisant une place au milieu de la petite foule, Kenji posa immédiatement ses yeux sur la belle, exécutant son art avec grâce et fluidité, contemplant ses cheveux qui bougeaient dans le rythme de cette voix suave et mélodieuse. Il fut conquis quasi immédiatement par ce corps habile et voluptueux, fixant le visage de la belle et cherchant son regard a chacun de ses tours et de ses mouvements.

La passion que Kenji pouvait éprouver pour les femmes s’amplifiait toujours en présence d’une danseuse… Celles-ci avaient un dont de leur corps pour séduire et il y était plus sensible qu’au reste. Observer les sublimes courbes de la belle se déhancher et se courber au rythme de la musique mettait le jeune seigneur en émoi, conquis après les quelques secondes qu’il avait passé a observer cette perle rare.

Mais malgré cette grâce et cette volupté, il pouvait ressentir une tristesse et une mélancolie dans le chant et la danse qu'il observait avec passion, sentiments qui le touchèrent lui-même au travers de la musique et de l’expression de la jeune femme. Contemplant sa danse avec le plus grand intérêt, il la regarda se finir alors que les gents, tout aussi touchaient que lui, commençaient à déserter la place.

Ni une ni deux, Kenji commença à tapoter de son pieds, frappant sa scandale de bois sur le pavé en dessous, intriguant les personnes autour ainsi que la belle danseuse. Il voulait la séduire, l’attirer a lui, la rendre heureuse, son cœur avait fait un tour a la vue de la belle, comme il le faisait a chaque fois qu’il rencontrait une nouvelle demoiselle, et il avait prit la mauvaise habitude de toujours le suivre.

Mais en plus de la belle, il voulait mettre un peu de gaieté dans ce marché, réconforter les gents qu’il savait anxieux après les derniers événements, il voulait voir la danseuse avec le sourire sur les lèvres, et il voulait, lui, s’amuser, comme il l’avait toujours fait. Le rythme imposé par sa scandale continua alors qu’il se mit à danser en rond, suivant la petite scène que Yuna avait mit en place, les yeux rivés sur la belle, avec un grand sourire qui se dessinait sur ses lèvres. Gardant la rythme dans ce qui n’était pas vraiment une danse, mais plus un trottinement rythmé comme aurait pu faire un enfant, il sortit de sa manche son Shakuhachi et le porta a ses lèvres, inspirant grandement, il commença à jouer une musique, rythmée et enjouée, guidé par ses pas qui le faisait tournoyer autour de la belle.

Les notes sortir de sa flute pour aller chatouiller les oreilles curieuses des passants, se retournant alors vers la petite scène pour l’approcher, intrigué par ce curieux mais joyeux personnage et par la beauté de la jeune femme. L’engouement que suscita la musique entraîna gaiement des passants, qui se mirent également a taper du pied, ou a taper dans leur mains, Kenji continuait son récital, changeant de direction de temps en temps, et jouant avec la foule a l’aide de grimace et autre gestuelle comique auxquelles il pouvait penser, espérant que la belle danseuse se joigne a lui dans cette petite folie de l’esprit.

Il était heureux et il pouvait transmettre ce bonheur autour de lui, c’est ce qu’en temps que seigneur de son domaine il voulait faire chaque jour, aiguayer la vie des gents pour qu’ils puissent sourire… peut être aurait il du être artiste, comme la jeune femme, peut être aurait il eut plus d’impact… mais cela importait peut maintenant, il était Umano Kenji, seigneur d’Uma, et il aimait danser, il aimait la musique et personne ne l’en empêcherait. Pourtant il faisait attention de garder son visage couvert, l’attitude des gents pourraient changer du tout au tout si ils apprenaient qui il était vraiment et il voulait garder la joie et la simplicité de ce moment.

Leur petit numéro finit alors que Kenji prit la belle par le bras et commença a danser avec elle, tournoyant sur eux même alors que leur bras se tenaient croiser l’un dans l’autre au niveau du coude. Cette petite danse invita certains passant à faire de même et la petite scène se vit accueillir plusieurs autre personnes qui s’étaient joint a la fête. La musique s’arrêta alors, et Kenji poussa la belle en avant alors qu’ils s’inclinaient tout les deux, les passants applaudissant et jetant des pièces dans le panier que tenait la jument.

Il se releva alors et s’approcha de la danseuse, restant dos a elle, il prit l’une de ses mains qu’il leva en signe de gloire, la seconde vint se placer sur sa hanche, il approcha alors son visage a son oreille, enivré par l’odeur exquise de la belle.

« La joie véhicule beaucoup de générosité de la part d’inconnus, même si je dois dire que votre danse m’a bouleversé. Vous avez ce dont rare de pouvoir provoquer des émotions chez les gents avec votre danse, et j’en suis admiratif. »

Ils saluèrent la foule alors que celle-ci commençait à se disperser alors que le monde de Kenji s’était arrêté de tourner, vivant cet instant que pour la proximité avec cette jeune femme dont il avait voulu partager ce rare moment. C’est alors qu’il voulu croiser son regard et découvrit le sien, peut être trop, aux yeux de la belle. Il ne l’avait jamais vu, peut être elle l’avait déjà aperçu auparavant. Il s’inclina alors gracieusement, baisant délicatement la main de la jeune fille.

« Je me prénomme Ken…shin, je suis un voyageur de passage, et vous qui êtes vous, a part une créature capable de faire rougir de honte la plus belle des fleurs ? »

A ce moment la il plongea a nouveau son regards dans le sien, pendu aux lèvres de la belle et attendant sa réponse.