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Sujet: Un nouveau départ Ven 11 Nov - 19:06
Deux mois…Deux mois c’était écoulés…Une période qui m’avait semblé passablement longue. Probablement parce qu’il avait été difficile de conserver le caractère secrets de mes agissements tout en continuant d’agir pour le bien du clan. Je ne pouvais remercier ma paranoïa qui me poussait à être si prudent en n’étant jamais plus d’une semaine au même endroit, mettant à profit un formidable réseau de communication. Faire penser que j’étais bien loin d’Uma ne fut qu’une formalité. Tout comme transmettre mes ordres.
C’est ainsi qu’en deux mois, une nouvelle légende naquit petit à petit. Celle d’un marchand parcourant le monde et apportant à Uma des merveilles venues de toutes les régions. Des soieries les plus riches aux objets les plus rare en passant par des variétés de thé qui ne poussaient que dans quelques contrées lointaines. Cela ne restait qu’un humble marchand certes, mais quand il vint enfin s’installer dans la capitale pour installer son office, c’est avec une grande liesse qu’il avait été accueillit par les autorités. On lui avait offert une grande maison ainsi qu’un entrepôt bien gardé par plusieurs rônins nouvellement embauché comme garde du corps, on l’invitait dans plusieurs soirées…Le nom de Fujiwara Jinjiro commençait à faire le tour de la ville bien que ses apparitions restaient rare.
Quoi de plus naturel pour un marchand aimant voyager ?
S’ils savaient que ces marchandises provenaient de plusieurs caravanes détournés par de soit disant bandits de grands chemins ou encore de marchands récemment mit à mort…Un peu comme cet homme qui m’avait trahit. Mais comme on pouvait le penser, sa disparition passa complètement inaperçue. A part peut être pour les Ombres d’Umano mais ces dernières ne semblaient pas encore ce douter de ma présence. Certainement parce que j’avais pris le soin de leur faire retrouver un cadavre portant mes vêtements et le masque de cette nuit fatidique.
Deux mois n’étaient rien dans ce genre d’opération. En d’autres temps, j’aurais même dis qu’il était même prématuré d’agir comme je le faisais. Une année complète aurait été nécessaire pour ne pas faire de vague…Mais c’était exactement ce dont j’avais besoin pour que la Geisha ait des résultats rapidement. Le reste des affaires de Jinjiro serait confiées à un réseau d’intendants que je me chargerais de faire agrandir pour qu’il atteigne au moins toutes les capitales. Un outil qui promettait d’être intéressant à tout point de vue. La question qui restait en suspend était de savoir si j’associais les Ninjas de Toragi…
Ces pensées ne tardèrent pas à disparaitre alors que je passais le seuil de l’Okiya.
‘‘Irasshaimase, Fujiwara-Sama. C’est un réel plaisir de vous revoir aussi vite.’’
La jeune servante s’inclina respectueusement. Après tout deux jours plus tôt, j’étais venu en compagnie de plusieurs hauts fonctionnaires de la ville. Mes pieds quittèrent mes getas dans un léger sourire.
‘‘Konbawa Yuki-Chan’’
‘‘Akiko-Sama n’est pas disponible ce soir. Peut être aimeriez vous repasser demain ?’’
Mes yeux se plissèrent un instant avant d’arborer un sourire.
‘‘Heeeeh…Dommage que Yuki-Chan ne puisse passer la soirée avec moi.’’ Je fis mine de réfléchir un instant avant de pencher la tête sur le côté. ‘‘Pourais tu demander à Oka-San de me trouver quelqu’un ? J’aimerais qu’elle me trouve quelqu’un de charmante et d’agréable. Mmm…Pourquoi pas la plus jolie princesse de cette Okiya ?’’
La petite fille rougit un instant. Peut être sous le coup du compliment, peut être sous l’embarra de devoir répéter que la dénommée Akiko était toujours occupée. Pendant qu’elle cherchait ces mots avec soin pour ne pas froisser le client que j’étais, je m’accroupis non loin d’elle, la regardant dans les yeux après avoir observé du coin de l’œil si les filles de l’Okiya pouvaient m’entendre.
‘‘Inutile de rougir ainsi. Si Sumire-Chan n’est pas disponible ce soir, je reviendrais un autre jours ’’
La jeune fille sembla interdite un moment avant de hocher la tête et m’escorter vers une pièce avec vue sur le jardin. L’Oka-San ne tarda pas à faire son apparition. Comme je m’en doutais, elle semblait désireuse de bien ce faire voir d’un homme qui montait en puissance. Même s’il n’était qu’un simple marchand bien moins prestigieux qu’un Bushi. Mais l’argent n’avait ni odeur, ni honneur. Tant qu’il coulait à flot, sa provenance ne semblait inquiéter personne.
La conversation continua un moment. Je remarquais que la gérante avait déjà pris conscience des goûts que j’avais laissé entrevoir sur mon personnage. Le thé n’avait pas mit longtemps à arriver mais aussi de quoi fumer. On avait même apporté un Shamisen. Je remerciais chaleureusement mon Hôtesse ce qui ne manqua pas de lui plaire. Alors que la conversation continuait, notamment sur mes moyens financiers, je ne pu m’empêcher de me regarder dans le reflet ambrée de ma coupe.
Il était si rare que je me promenais sans mon masque. Voir mon visage me troublait légèrement. Une mauvaise cicatrice était visible et ce malgré le cache œil couvrant le côté gauche de mon visage. Blessure provenant de ma jeunesse impétueuse laissant entendre que j’avais taquiné le sabre. Preuve de ma réussite, je portais un kimono bleu nuit aux motifs riches rehaussés d’argent.
N’écoutant plus que d’une oreille la gérante de l’Okiya, je commençais à profiter du tabac…J’avais déjà joué bien des rôles dans ma vie…Mais il était étrange pour moi de simplement profiter de l’instant présent. Cela me renvoyait presque à cette nuit fatidique et aux questions muettes qui m’avait secoué cette nuit là…
Il n’y avait rien de plus changeant que les sentiments que l’on peut avoir vis-à-vis du temps. En effet jamais une minute n’est égale à une autre. Vous me direz quel intérêt y a-t-il à essayer de comparer des minutes. Absolument aucuns. Mais la question n’est pas à la comparaison du temps, mais plutôt sur la façon qu’il a, bien à lui, de défiler. Une fois il passe trop vite et le reste du temps il s’écoule bien trop lentement. Bien sûr ces impressions ne dépendent que d’une seule et unique chose, l’occupation que l’on a durant le temps en question. Et tout le monde sera bien d’accord sur un point, c’est qu’il n’y a pas de temps plus long que celui que l’on passe à attendre. A attendre quoi ? Cela n’a pas la moindre importance ! Tant que l’on attend, le temps est long, voilà tout ce qu’il y a à retenir. Et cela faisait deux mois maintenant que Sumire attendait. Jamais elle n’avait eu l’impression que les journées étaient si longues et le pire dans tout ça, c’est qu’il en était de même pour ces soirées ! Qu’elle travaille, passe la journée à se faire belle, à enseigner à sa petite sœur, où même, beaucoup plus rare, à ne rien faire, elle trouvait le temps long. Sumire était une personne patiente d’ordinaire, mais à ce rythme elle doutait que cela puisse continuer ainsi longtemps.
Et qu’est-ce qu’elle attendait ? Le retour de Neko-Chan bien sûr. Pourtant ce n’était pas dans l’habitude d’une geisha d’attendre le retour d’un homme, bien que cela soit nécessaire de le faire croire aux clients. Mais voilà Neko-Chan n’était pas un client. En fait ce n’était pas une personne comme une autre tout simplement. Ou du moins, il n’avait rien à voir avec tous ceux que Sumire avait déjà pu rencontrer. Etait-ce une des raisons qui avait poussé la jeune femme à se lancer dans un accord aussi aléatoire ? Sur le moment, les mots semblaient réfléchis mais avec le temps, et bon sang Sumire en avait eu du temps, on réfléchissait d’avantage. Oh, attention, la Geisha ne regrettait rien ! Au contraire, elle n’en était que plus pressée de revoir Neko-Chan. Après tout leur accord promettait tant de chose. La liberté, la possibilité de le jeune femme de fabriquer sa propre richesse et un soupçon d’aventure. Après tout elle ne savait toujours pas beaucoup de chose de l’homme qui pendant quelques jours avait été son invité secret.
Sumire sourit à ce souvenir. Elle s’était beaucoup inquiétée de réussir à cacher la présence de Neko-Chan dans sa chambre durant les jours où il était en convalescence. Mais au final cela s’était bien passé, même très bien. En dehors du fait qu’il avait fallu s’habituer à la présence de cet homme dans sa chambre quoiqu’elle y fasse, qu’elle discute avec ses sœurs, qu’elle s’habille en compagnie des servantes, ou qu’elle parle de ses soirées avec Oka-San. Des situations au début stressantes voir embarrassante, puis au final amusante. Car même si cela était parfois à son désavantage les conversations une fois la nuit venue et les autres demoiselles de l’Okiya plongée dans le sommeil, étaient très libératrices en un sens. Sumire n’avait rien appris de Neko-Chan, maintenant elle s’était fait à l’idée qu’elle ne saurait de lui que ce qu’il voudrait qu’elle sache. De son côté, elle avait aussi essayé d’en révéler le moins possible. Mais comment voulez-vous faire cela, quand une de vos sœurs entre dans la chambre avec un éventail rouge en disant qu’il est de votre couleur préférée, ou pire quand une autre vient au détour de la conversation dire que vous adorez les oiseaux et les chats. A cette remarque de sa sœur, Sumire avait hésité entre rire et rester stoïque. Sumire ne perdait jamais de vu quand elle était dans sa chambre, qu’elle avait un « chat » sur la poutre en haut, ou non loin dans les parages. Alors à chaque fois qu’on lui parlait de chat, elle pensait à Neko-Chan, une association d’idée qui ne la quitterait surement plus jamais. Et cela même quand elle connaîtrait le nom de son étrange bienfaiteur. Puis il y avait les cadeaux aussi, pas beaucoup, quelque uns, qu’elle gardait bien caché, là où personne ne les verraient par prudence. Même si il ne lui tardait qu’une seule chose, rencontrer officiellement Neko-Chan pour pouvoir les montrer sans avoir à s’inquiéter d’expliquer leurs origines. Puis Neko-Chan était partit. Sans lui laisser de nom, ni même de date de son retour. Alors voilà, depuis, Sumire attendait. Et c’était long. Bien sûr elle n’en montrait rien, elle prenait son mal en patience. Tout vient à point qui sait attendre dit-on. Mais ça n’y changeait rien.
La jeune femme avait reprit sa vie habituelle, le train train quotidien avec ses sœurs et ses clients. A chacun de ses rendez-vous, elle se demandait si Neko-Chan y serait. Même lorsqu’elle retrouvait des clients habituels ! Elle pensait toujours que Neko-Chan aurait pu réussir à s’introduire officiellement ou non d’ailleurs parmi les invités d’un anniversaire ou d’une soirée privée. Elle guettait avec attention le moindre nom de clients potentiel qu’elle ne connaissait pas, et essayait de glaner, sans le demander, il faut savoir rester discrètes, diverses informations sur ces nouveaux inconnus. Ce qu’elle voulait, c’était des détails du physique de ces personnes. Car si elle n’avait pas de nom, le visage et la silhouette de son invité restaient gravées. Mais jusqu’à aujourd’hui toujours rien ! Et Sumire commençait à s’inquiéter. Elle repoussait véhément toutes possibilité de mensonges ou tragédies qui pouvaient pointer à l’horizon et se concentrer à nouveaux sur les retrouvailles. L’attitude à avoir pour ne pas trahir la réalité des choses. Feindre. Ce serait crucial lors de leur prochaine rencontre qui devrait être comme si elle était la première.
C’était là à peu près toutes les pensées qui passaient, encore, dans sa tête lorsque l’on frappa à la porte de sa chambre. Tirée de ses rêveries par ce son, Sumire donna la permission d’entrer au perturbateur qui n’était autre que Yuki, l’une des servantes de l’Okiya.
Fujiwara Jinjiro. Ce nom disait vaguement quelque chose à la jeune femme. Les rumeurs le mentionnaient de plus en plus souvent ces derniers temps. Mais surtout, il était venu quelques jours auparavant ici même à l’Okiya. Sumire était absente à ce moment là. Mais le marchand était venu en compagnie de quelques notables influents, preuve donc que ce marchand n’était pas un petit marchant. De plus certains des hommes qui l’accompagnaient étaient des habitués de la maison, d’où le fait de leur venue sans doute. Sumire sentit son cœur s’emballait, comme à chaque fois qu’elle entendait parler d’un étranger qui la demandait. D’autant plus que celui-ci était déjà venu une fois et qu’il revenait. Futilité. Tous les habitués de l’Okiya était venu une fois puis était revenu. Il fallait prendre garde à ne pas prendre ses désirs pour la réalité.
« Très bien, aide moi à vérifier ma tenue et je m’y rend immédiatement. »
Vérifier la tenue consistait surtout en le fait de vérifier que la coiffure était bien ajustée et que le kimono était bien lissé. Sumire était prête depuis déjà un petit moment. La jeune femme avait montré de l’application au travail ces dernières semaines et n’avaient refusée que très peu de soirée et toujours parce qu’elle avait des obligations auprès de personnes plus influentes. Alors ce soir là aussi, Sumire s’était préparé pour se rendre dans une soirée. Mais la renommée du client de ce soir ne valait pas celle du marchand arrivé peu avant. Aussi Oka-San avait déjà dû faire parvenir un message à l’Okiya receveuse de la soirée que Sumire ne pourrait être présente et qu’une autre viendrait à sa place. Le changement ne poserait aucun problème vu que pour cette soirée Sumire n’avait pas été nommément demandée. Tandis que Yuki finissait de lisser le bas du kimono de Sumire, cette dernière se regarda dans la psyché se trouvant dans la pièce, une acquisition récente, cadeau de Oka-San. Cela donnait droit à quelques avantages de travaillait beaucoup par moment, et ces avantages étaient autre que de se changer les idées. Le reflet que le miroir lui renvoya lui convînt parfaitement. Quelque fut le client, la première impression était la plus cruciale. Sumire devait originellement se rendre dans une soirée célébrant une promotion. Une soirée joyeuse, d’où le fait que la jeune femme avait choisit un kimono aux couleurs gais. Décrire le kimono en totalité et de façon convenable serait bien trop compliqué, mais tentons tout de même une brève description. L’habit était blanc, bien que cette couleur trop clair soient couvertes de fleurs de cerisiers roses et de leur feuille vertes, couleur aussi de l’herbe présente sans oublier le bleu du ciel qui recouvrait une grande partie du reste de la superficie. Tout cela pour dire que le blanc était au final assez rare et discret. Le Obi était pour sa part d’un mauve clair, qui rappelé les fleurs de cerisiers tout en étant plus sombre qu’elles. Quelques fleurs roses du même arbre que cité précédemment étaient aussi dessinées dessus. Et un lacet vert clair venait faire un nœud fin et délicat autour de l’Obi, dans le but de rappeler la verdure représentée sur le reste de sa tenue. Les longs cheveux noirs de la jeune femme étant retenus dans un chignon. Aucunes mèches ne s’en échappait même si certaines donnait l’air de vouloir se défaire de leur étreinte, effet volontaire. Une épingle ornée de fleurs en soie rose ornait la coiffure. Avant de partir, Sumire ne prit pour accessoire qu’un éventail assortis. Sumire remercia Yuki et quitta sa chambre.
Elle marcha d’un pas calme et réservé comme on le lui avait appris jusqu’à la pièce donnant sur le jardin où Yuki avait conduit l’invité. La servante avait précisé qu’Oka-San était aussi présente, que du thé, du tabac et un shamisen avait déjà été apporté. Arrivée au devant de la porte, la geisha frappa et attendit qu’on lui permette d’entrer. Elle eut un soupçon d’hésitation à faire coulisser le paravent. Etait-ce lui l’invité mystère ou non ? La brève description qu’elle avait pu avoir de lui d’après sa dernière visite pouvait correspondre. Mais ce n’était pas la première. Elle fit coulisser la porte et salua les personnes présentes, ce qui ne lui permit pas de voir immédiatement les visages de ses interlocuteurs.
« Oka-San, Fujiwara-Sama. J’espère ne pas vous avoir fait attendre trop longtemps… » Elle releva la tête pour finir sa salutation et vit enfin le visage de l’invité. Son cœur rata un battement et heureusement qu’il était de coutume qu’une geisha sourit, car celui de Sumire s’étendit pleinement sur ses lèvres rouges. S’adressant plus particulièrement à celui qu’elle avait toujours appelé Neko-chan, elle finit sa salutation ainsi : « …Laisser moi vous souhaitez la bienvenue dans notre Okiya Fujiwara-Sama ainsi que de vous faire part du plaisir que nous avons de vous recevoir en ces lieux. J’espère que vous y passerait un agréable moment. »
Ces mots n'étaient sans doute guère différents de ceux que Oka-San avait du proférer un peu plu tôt, mais l'importance n'était pas là. Non.
L'important c'était que deux moi était passés, c’est vrai. Mais c’est lorsque l’on finit par avoir ce que l’on attendait, que le temps écoulé ne semble en réalité être passé bien vite.
Vraiment désolée du retard, je promet d'essayer de faire en sorte que cela ne se reproduise pas ^^ C'est que j'ai été longue quand même sur ce coup...Bref, pour avoir une idée plus précise du kimono qu'elle porte :
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Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Mer 16 Nov - 0:09
‘‘Je dois avouer que je suis très impressionnée Fujiwara-Sama. Votre réputation ne vous fait pas honneur.’’
Mes lèvres relâchèrent un nuage de fumée dans un demi sourire en me demandant de quelle partie de ma réputation elle pouvait bien parler au juste. Depuis son arrivée, Oka-san usait de tous les stratagèmes possibles pour essayer de sonder ma fortune et la qualité de mon entourage. Je ne pouvais pas lui en vouloir de savoir si elle devait me traiter comme un hôte de marque ou comme un client tout à fait ordinaire. Cependant je ne pouvais pas m’en empêcher, la faire tourner en rond était un jeu auquel j’étais beaucoup plus rompu que n’importe quelle tenancière de maison de thé.
‘‘Nous avons entendu dire que votre prochaine vente de soie devait ce faire sous peu…’’
‘‘Une commande déjà vendue bien avant qu’elle n’arrive entre ces murs je le crains. Mais peut être pourrions nous négocier autre chose ? Je connais un excellent artisan dont les Kimono sont d’une facture exceptionnelle. Par mon intermédiaire, il pourrait vous octroyer une remise dans la mesure du raisonnable. Je pourrais très certainement vous faire un prix sur d’autres articles de luxe.’’
Comment ne pas voir la lueur d’avarice au fond de son regard de rapace. Les mama-san étaient décidément toute les mêmes dès qu’on parlait d’argent. Loin de me déplaire, ce rapport à l’argent les rendaient si malléable…Même les plus méfiante fondaient devant le doux son d’un Ryo d’or tombant directement dans leurs poches. Je dissimulais mon sourire derrière ma pipe, gardant mon air dégagé et nonchalant. Je n’étais pas là pour parler affaire ou du moins, je ne devais jamais me montrer intéressé. C’était la meilleure technique de marchandage que je pouvais utiliser.
‘‘Comprenez néanmoins que je viens à peine de m’installer. Déjà mainte personne sont déjà venu à ma porte me demander plusieurs faveurs. Je ne suis encore qu’un homme, je ne peux satisfaire à tout leurs désirs. S’il venait à ce savoir que vous m’avez arraché une telle promesse, vous ferriez des jaloux. Ce qui n’est bon ni pour moi, ni pour vous. Ce soir, je suis venu pour me détendre et profiter d’un instant de solitude que je peux m’octroyer.’’
La mine peu amène de mon interlocutrice valait presque tout les trésors du monde. Si facilement manipulable quand on savait y faire un tant soit peu. Ne jamais céder à une première proposition…J’aurais peut être fait un très bon marchand après tout ? Une idée qui ne manqua pas de me faire sourire une nouvelle fois alors que j’expirais à nouveau la fumée acre. Je tapotais l’ensemble dans le réceptacle prévu à cet effet, ajoutant du tabac doux et une nouvelle braise avec une lenteur délibérée.
‘‘Mais peut être pourrions nous trouver…Disons une forme de compensation ? Si aux yeux de la ville, j’obtenais quelque chose de votre part, il serait plus que normal que je vous offre un prix réduit sur mes marchandises. Une chose de grande valeur…Qui pourrait établir un lien entre vous et moi…’’
Deux voleurs n’auraient jamais pu avoir meilleur regard entendu. Une parfaite compréhension ce coula entre nous alors que je fermais mon œil pour mieux offrir la nuit à mes sens. L’appât était posée et j’espérais maintenant obtenir facilement et à bon prix la dette de la Geisha. Jamais je n’aurais cru pouvoir écouler aussi facilement des marchandises à si haut prix, à tels points que des gens pouvaient ce battre pour l’obtenir. J’étais sidéré de voir combien un simple nom pouvait avoir une si grande importance pour vendre quelque chose.
Mais je laissais cela de côté pour le moment. C’était vraiment une belle nuit et la lune s’amuser de me voir si paisiblement assis dans une Okiya. A prendre mon rôle tellement au sérieux au point que j’en étais presque détendu. Peut être était ce l’endroit après tout ? Des jours durant, j’avais pu goûter à une relative sécurité et ce malgré le fait que j’avais du mal à rester plusieurs jours au même endroit. Cela, je le devais très certainement au fait que je jouais les voyeurs malgré moi. J’étais si éloigné d’elle et de sa vie…Et pourtant si proche à un tel point que je n’avais qu’a tendre la main pour la toucher. Quelque part, cela me donnait le sentiment d’être intouchable.
Mais aussi de frustration.
On avait beau dire, j’étais un Shinobi certes, mais je n’étais pas fais de bois. Sumire était devenue une dangereuse distraction à chaque minute de ma convalescence. Ma concentration qui devait d’ordinaire être fixé sur tout signe de danger extérieur. Je m’étais pourtant surpris à sourire tout seul. A regarder plus que de raison sa nuque quand elle me tournait délibérément le dos alors qu’elle s’adonnait à ces ablutions. J’imaginais alors mille manières de l’affoler ou de faire battre son cœur plus que de raison. Mon jeu préféré alors était de faire grincer le bois pour lui faire deviner l’endroit où je pouvais me trouver et ce que je pouvais alors voir.
Je devais avouer que c’était une expérience étrangement rafraichissante et excitante. A un tel point qu’il m’avait été difficile de me séparer d’elle. Encore plus sans un mot ou une parole pour la rassurer. Est-ce que je prenais mon rôle de protecteur trop au sérieux ? Peut être. Impatient ? Certainement. Avoir tant de possibilité d’infiltration à Uma, les sources de revenus supplémentaire pour le clan, une nouvelle identité secrète dont personne ne se douterait que j’en endossais régulièrement le rôle. En temps que Shinobi, j’étais comblé au plus haut point. Un peu trop même ce qui ne manquait pas de m’inquiéter. A ce train là, si quelque chose devait arriver, je serais plus bas que terre alors que d’ordinaire j’étais plus détaché que cela.
J’essayais de ne pas inclure la Geisha dans mes pensées. Le fait qu’elle prenait…Qu’elle jouerait le rôle de ma maitresse n’en ferrait pas automatiquement…Enfin ce qu’elle pouvait ressentir à mon sujet…Ce qu’elle serait amenée certainement à faire…
Je ris doucement à cette pensée. Depuis combien de temps n’avais je pas été troublé par une femme ? Décidément, il fallait que je fasse beaucoup plus attention à mon pauvre petit cœur. Il était bien trop fragile, bien trop petit pour être confié ou être ouvert à qui que ce soit. J’étais qu’une ombre. Mon Karma m’avait été volé par un drôle d’oiseau et désormais j’embrassais une voie qui m’éloignait de la lumière salvatrice de la vie pour n’être plus qu’un instrument de la fatalité.
‘‘Fujiwara-Sama ?’’
Je rouvris mon œil d’ambre qui s’aiguisa sur la silhouette de la vieille femme qui ne manqua pas de sursauter. Mon regard passa rapidement à celle que j’avais attendue pendant ces longues semaines. Son sourire en disait long sur ce qu’elle pouvait ressentir. A vrai dire peut être pas. Etait ce sa future libération qui la faisait sourire ou la joie de le revoir ?
‘‘Yare Yare’’
Je déposais la pipe dans son réceptacle. Sous le regard médusé de l’Oka-san. J’avais du mal à contenir mon amusement quand à la scène que je provoquais. Je m’inclinais respectueusement, trois doigts sur le sol avec une dignité que j’avais observé chez les nobles.
‘‘Je ne suis que très peu expérimenté. Je vous en prie, prenez soin de ma personne et excusez ma maladresse. La vie sur les routes fait rapidement oublier les règles de savoir vivre et de politesse.’’
Je laissais en suspend la question si je parlais à l’Oka-san ou a la Geisha voir aux deux. En donnant une telle marque de respect, j’étais certain de faire diminuer encore un peu le prix. Qui avait dit que la flatterie n’amenait rien ? Je me relevais avec une lenteur calculée, un sourire arborant mon visage
‘‘Mais je suis certain que Sumire-chan saura me faire oublier l’inconfort de cette maison si vide et si froide. Son seul sourire suffit à rendre cette soirée parfaite. Mais je vous en prie, prenez place. ’’
Idée soudaine…Si nous étions seuls…Se serait elle jetée de joie sur moi ? Etrangement, la présence de la vieille femme m’était à la fois pénible et dans le même temps ajoutait une douce frustration à ces retrouvailles. Je regardais la Geisha avec ce regard avec lequel je l’avais déjà tant et tant observé de jour comme de nuit et qu’elle devait si bien connaitre. Mais a présent elle pouvait le contempler et moi je pouvais presque la toucher. Mais pour le moment, la seule chose qui m’était encore permit était bien de parler.
‘‘Si vous me permettez, pourrais je vous complimenter ? Cela peut vous paraitre étrange mais j’ai l’impression de vous connaitre depuis toujours ’’
Je dissimulais à peine mon sourire avant d’ajouter l’air gêné
‘‘Pardonnez moi, je voulais vous dire que vous êtes magnifique. Je pourrais vous contempler des heures durant sans jamais me lasser. Vous n’avez aucun besoin de Kimono ou de Bijoux pour rehausser la beauté qui émane si naturellement de votre corps.’’
Tellement de phrase à double sens. J’étais si euphorique, si pressé de jouer avec la Geisha, d’essayer de la faire rougir, de la taquiner. Est-ce que je baissais vraiment ma garde ? Il était vrai que je n’avais la tête à rien d’autre que passer du bon temps ce soir. Quelques années plus tôt, j’aurais très certainement manqué cette chance. Si tendu que j’aurais très certainement manqué de trancher quelqu’un au moindre bruit suspect. Pour le moment, je guettais toujours sa réaction. Certain qu’elle garderait son expression figée…Ce qui ne m’empêchait pas de chercher le moindre signe de rougissement ou geste qui la trahirait.
La situation était étrange. Après avoir passé des jours et des nuits ensemble, voilà qu’ils allaient devoir jouer l’indifférence. C’était évidement ce qui avait été prévu depuis le début, cependant cela n’en restait pas moins déstabilisant. Sumire avait déjà tenté, lorsque son esprit vagabondait du côté des retrouvailles, d’imaginer cette nouvelle rencontre, sans pour autant jamais vraiment y réussir. Dans ces cas là, les nombreuses idées qui lui passaient par la tête étaient fertile de réalisme. Et pourtant la situation actuelle lui paraissait déplacée, fausse. Tout n’était que mensonges. Quelles banalités allaient-ils bien pouvoir se raconter en présence d’Oka-San ? Allait-elle rester avec eux longtemps ? Surement jusqu’à ce qu’elle estime que son client était entre de bonne main. Voir peut-être même après lui avoir négocié quelques accords. Allez savoir.
Comment ce serait dérouler ce moment si elle n’avait pas été là ? Toute la question était là. Et la réponse allait sans doute rester éternellement inconnue. Aurait-elle feint l’indifférence pour le taquiner ? L’aurait elle prit dans ses bras pour le surprendre ? Sumire se serait certainement interrogée plus en profondeur sur la réaction qu’elle aurait eu si Fujiwara San n’avait pas prit la parole. Cela lui fit étrange de ré entendre sa voix ainsi après deux mois d’absence. Son cœur battait vite, très vite. Pourquoi une telle réaction ? Le plaisir de le revoir ? Le goût du jeu du mensonge ? Les frémisses de la liberté à venir ? Sur tout cela aussi Sumire aurait eu de quoi se poser de nombreuses questions. Mais elle n’avait pas voulu creuser trop en profondeur. Le mystère et les secrets étaient trompeurs, et Neko-Chan savait en jouer à la perfection. Cela pourrait être dangereux, mais si amusant aussi.
Oubliant un instant ces sentiments et ses réactions, Sumire se concentra sur son client. Sur les mots qu’il prononçait, la façon dont il agissait. C’est qu’il était élégant ainsi vêtu. Le kimono richement décoré tranché avec la dernière fois où ils s’étaient vus. A sa première phrase c’est Oka-san qui répondit :
« Allons Fujiwara-Sama, j’ai l’impression que vous vous dévalorisez, vos manières sont parfaites ! »
En effet, et même si cela avait été faut, elle n’en n’aurait pas la remarque. On ne prend pas le risque de flatter un potentiel bon client. Au contraire, on le flatte, on lui passe ses caprices et on boit à son eau. Sumire se passa de commentaire, et se contenta de hocher la tête délicatement pour signifier son accord avec la maîtresse de maison. Cependant, étant nommée personnellement dans la phrase suivante de Neko-Chan, ce fût à son tour de prendre la parole, après s’être rapproché de l’invité.
« Sachez Fujiwara Sama que je prendrai grand plaisir à vous tenir compagnie tout au long de cette soirée et tout autant lors de vos futurs visites. »
Sumire ne regarda pas son Oka-San, depuis le temps qu’elle vivait dans cette maison, elle en connaissait les règles. Et pour feindre une parfaite ignorance de l’invité, il fallait respecter les habitudes protocolaire de l’Okiya. La première étant de toujours faire comprendre au client qu’il sera éternellement le bienvenu en ces murs.
La situation était cocasse mais aussi frustrante. C’était amusant de feindre l’ignorance, mais il aurait été si agréable de pouvoir parler librement. Laissant quelque peu Oka-San de côté, qui observait avec attention le premier contact qui s’initiait entre la geisha et le client, elle centra toute son attention sur Neko-Chan.
« Oh, Fujiwara-Sama, vous me flattez… » Ajouta Sumire d’un air faussement gênée, en se cachant derrière son éventail. C’était l’air qu’elle se devait de prendre dans de telles circonstances.
Avec le temps Sumire s’était habituée aux flatteries imagées de ses clients. Et elle avait finit par ne plus être dérangeaient par ces petites phrases qui laissaient souvent sous entendre que le client s’imaginait déjà bien des choses. Si cela ne la dérangeait plus, c’est parce qu’elle savait qu’ils ne pouvaient que s’imaginait des choses. Par contre dans le cas de Neko-Chan, elle remerciait intérieurement le maquillage blanc qui recouvrait son visage. Car Neko-Chan, n’avait guère besoin d’imaginer, lui il savait. Combien de fois l’avait-il observé lors de cette convalescence ? Lorsqu’elle s’habillait, se déshabillait ou même se laver.
« Mais vous savez Fujiwara-Sama, j’ai moi aussi l’impression de vous connaître depuis bien longtemps déjà. C’est étrange et amusant. Il ne manquerait plus que vous aimiez les chats, ou les oiseaux, ce sont mes animaux favoris. La seule chose que je puisse leur reprocher, c’est que bien souvent ils s’en vont et vous laisse dans l’inquiétude de long, très long moment, avant de soudainement reparaître comme si de rien était. »
La phrase était bien banale. Pour Oka-San, Sumire ne faisait qu’entrer dans le jeu du client, en acceptant dès le départ qu’ils pouvaient être liés de façon spéciale. Mais pour la geisha et Neko-chan, il en était tout autre. Si elle faisait allusion au chat et à l’absence ce n’était pas pour rien. Pour des gens au courant, ce n’était absolument pas subtile, pour des gens extérieur comme Oka-San, la geisha ne faisait que son travail en lançant une conversation banale où elle laissait transparaître ses préférences, comme une confidence au client.
Sumire guettait avec attention son client. Elle en oublierait presque Oka-San. Elle était pressée de savoir où leur conversation voilée de simplicité allait les mener, et surtout, quand Oka-San les laisserait seuls.
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Dim 20 Nov - 23:02
Je levais la tasse de thé à mes lèvres pour en laisser le thé s’écouler. Je notais encore une fois que mes goûts avaient été pris en compte et ce malgré le fait que je n’étais venu qu’une fois. Si je n’avais pas su qu’elles étaient aussi douées, j’aurais proprement été horrifié de voir les capacités d’observation d’une Okiya. Elles pouvaient noter avec une parfaite mémoire vos sourire ainsi que vos soupirs. Les Geishas étaient réellement de merveilleuses espionnes. Certaines de manière inconsciente. D’autre comme Sumire avec une ambition et une intelligence qui les rendaient presque dangereuse…C’était le dilemme du Shinobi : Trop utile pour être laissé de côté, trop dangereux quand il sait trop de chose sur vous.
A vrai dire, cette constatation me causait un léger mal être. Etre ainsi au centre de l’attention au point qu’on fasse autant de cas de ce que je pouvais aimer ou pas était presque…Contre nature ? J’avais tellement l’habitude de me cacher ou de tout faire pour qu’on me néglige. J’avais beau dire que j’avais prévu tout ceci, je n’arrêtais pas de me demander si elles pouvaient déjà en déduire quelque chose de plus.
Non
C’était impossible en l’état. Tant que je jouais mon rôle, les détails seraient mit de côté comme d’ordinaire. Quelques effets de manche suffiraient et distribuer de l’or garderait fixeraient les regards là où je désirais qu’ils restent. Je devais vraiment apprendre à me détendre et me faire plus confiance. Mais dans le même temps, je n’étais pas l’un rare survivant shinobi de mon âge en baissant ma garde. Je tournais de nouveau mon œil vers ma geisha. Ma geisha. C’était aussi étrange de l’appeler ainsi. Mais ce n’était pas désagréable je suppose. Si belle…J’aurais aimé pouvoir lire les cœur pour connaître tout les sentiments qui devaient ce bousculer dans un aussi petit cœur.
Mais je suppose que j’en avais l’idée principale quand à ces paroles. Elle jouait parfaitement la comédie pour le reste et je ne pouvais qu’en être heureux. Et toujours aussi frustré. La voir dans son élément arrivait à combler ma curiosité maladive. Voir quelqu’un qui vous est proche entrain de travailler, la voir sous un jour différent. On pouvait dire que j’avais fait tout a l’envers. J’avais vu l’envers du décor bien avant de connaitre le visage de Sumire la Geisha. Distante et pourtant à quelques centimètres de vous. Joyeuse mais réservée. Pleine de vie et pourtant si mature. Elle était parfaite dans son rôle et mon œil d’ambre était ravi de pouvoir la contempler ainsi. Et je serais probablement le seul à pouvoir jouir de cette situation car je doutais qu’elle puisse un jour m’observer en action. Du moins, je l’espérais pour elle.
‘‘Les chats et les oiseaux ?’’ Léger rire ‘‘On ne peux pas aimer ces animaux et leur demander de vivre simplement dans une cage. Ce sont des êtres savourant pleinement leurs indépendances. Explorer de nouveaux horizons, voir des choses que peu de gens peuvent observer. Ils sont comme des amants. Les garder pour nous finiraient par les faire dépérir. Et puis…’’
Je me penchais légèrement en avant, un sourire entendu sur mes lèvres.
‘‘…N’est ce pas mieux ainsi ? Après tout, nous serions privés de la joie de les voir revenir et de chanter pour nous.’ Je levais ma manche pour cacher à demi mon sourire naissant ‘’A moins que vous ne préfèreriez qu’il ne cherche vos caresses ? Je suis certain que vous êtes de celle qui aime voir un chat ce coller à vous en ronronnant’’
Ce genre de conversation à mot couvert n’était pas désagréable. Plus encore, il permettait par le jeu des sous entendus d’aller plus loin dans les mots qu’une simple conversation ouverte. Et ce sans choquer plus que de raison mon ou plutôt mes interlocutrices. Il y avait presque quelque chose d’excitant à parler de marque d’affection et autre devant un public qui ne voyait là qu’une banale conversation. Je baissais ma manche, gardant mon air composé eu égard à ma réputation. Mais ce n’était pas pour autant que je ne désirais pas enfoncer le bouchon.
‘‘A moins que vous n’aimiez les serrer très fort contre votre poitrine ?’ Je plissais mon œil d’amusement, jubilant de la réponse qu’elle en donnerait…Serait elle une simple phrase ou le reflet de ce qu’elle désirait ardemment ici et maintenant ? ‘‘Par tout les Kamis, c’est que j’en finirais par être jaloux ! Mais oui, pour répondre à votre interrogation, j’aime les animaux en général. Surtout les félins. Enfant, on disait que je leur ressemblais trait pour trait à me voir lézarder au soleil ou escalader les meubles de la maison. C’est probablement de là que vient mon esprit aventureux ’’
J’avais pas pu m’en empêcher. Glisser une tel prétendu souvenir dans une conversation pour donner de fausses informations. Encore que j’aimais les félins, c’était une vérité. Je trouvais les tigres particulièrement majestueux et hypnotisant. Les chats c’étaient tout autre chose mais je les appréciais tout autant. Ce n’était pas rare que j’offre aux chats errants un peu de nourriture. Bien sûr, je priais pour que personne ne m’attrape en faisant une chose pareille !
‘‘Cependant, vous devez être bénie jeune demoiselle. Car l’affection d’un chat n’est pas la même que celle d’un chien. Il est vrai que pour ce dernier, sa loyauté ne ferra aucun doute. Mais il est plus difficile de l’obtenir d’un chat. Mais une fois que vous l’avez, ne ressentez vous pas une fierté et un plus grand plaisir que tout ce que vous pourriez ressentir ?’’
Pendant que je laissais la Geisha à sa réflexion, je me tournais vers Oka-san qui suivait poliment notre conversation.
‘‘Pourquoi ne pas parler affaire plus tard dans la soirée ? J’aurais très certainement la tête ailleurs. Probablement tournées vers votre délicieuse pupille. Qui sait, peut être finirait elle par me convaincre de l’emporter avec moi ?’’
Le visage de la vieille femme sembla s’éclairer à l’annonce de profit à venir. Elle s’inclina respectueusement, comprenant très certainement que son intérêt était de me laisser seul pour le reste de la soirée. Néanmoins, je ne doutais pas qu’elle aurait des yeux et des oreilles partout, prêtes à révéler la moindre information utilisable contre moi dans des négociations…Ou pour quelques faveurs auprès de fonctionnaire. Elle s’éclipsa sans prononcer la moindre parole sous mon regard bienveillant avant que je le tourne souriant vers Sumire.
‘‘Pourquoi ne pas venir plus près ?’’
Je lui tendis une main, me demandant si elle allait laisser éclater ses émotions.
Sumire était rayonnante. Tout simplement heureuse, et pour une fois, il n’y avait derrière cette apparence autre chose en plus du jeu habituel de la geisha. Elle était vraiment ravie du retour de Neko-Chan et cela transparaissait par des sourires sincères et des lueurs au fond des yeux. Il ne faut pas croire qu’elle avait une attitude différente par rapport à celle qu’elle adoptait avec ses clients habituels, ce serait attirait la suspicion d’Oka-San de façon bien stupide. Mais disons que pour une fois, qu’elle n’avait pas à feindre son plaisir et cela la ravissait encore plus. Ce serait, sans aucun doute, une soirée parfaite.
La légère conversation que la jeune femme avait lancée, non sans intention, permettait aux deux protagonistes de parler librement, mais à mots couverts, à l’aide d’allusions qu’eux seuls pouvait comprendre. Et Sumire adorait ça ! Etre au centre d’un secret, ne le partager qu’avec une seule personne, et flouer les spectateurs. Pour peu elle se serait crue sur une planche de théâtre. Elle adorait les spectacles, c’était sans doute là un de ses divertissements préférés, mais qu’elle ne pouvait pratiquer que rarement, lorsqu’un client voulait bien se faire accompagner à une telle soirée.
Sumire ne quittait pas des yeux son interlocuteur. Impatiente de continuer leur discussion, elle ne détachait pas son regard de son visage. Oka-San avait disparut, et son client devenait le centre du monde. En principe c’était une obligation, là c’était une envie.
« Il va de soi que je n’aurais jamais l’intention d’enfermer de tels animaux. Ils sont libres et sauvages, ce serait cruel de leur enlever cela. Cependant, le plaisir qu’ils nous procurent en revenant suffit-il à effacer toutes les inquiétudes dont nous avons pu souffrir en leur absence ? »
Sumire laissa sa question en suspens quelques secondes pour permettre à son interlocuteur de songer à la réponse à donner à cette question, puis elle reprit :
« Et oui, j’aime qu’ils viennent chercher mes caresses, car cela signifie à mes yeux, que mon inquiétude lors de leur départ prochain sera certainement moindre. Car si j’ai réussi à les convaincre que mes caresses valent plus que celles des autres, alors je sais que même loin de moi, il pensera encore à moi. » Après quelques secondes de silence pour que ses mots soient bien compris, elle rajouta : « Tout autant que je penserais à lui évidement, puis ainsi il finira par me revenir. »
C’est un brin de possessivité qui transpirait de ses paroles, et ce n’était pas si loin que ça de la vérité. Sumire avait de l’ambition, c’était une femme et elle évoluait dans un milieu, où pour réussir, il fallait se révéler indispensable. Autant de raison qui l’avaient toujours poussé à se montrer très protectrice envers ce qu’elle considérait comme lui appartenant, que ce soit matériel ou même humain. Ses clients étaient ses clients et gare à celles qui tenteraient de la doubler. Elle ne partageait ses clients que si ceci l’exigeaient et encore elle se battait bec et ongle dans l’ombre, pour faire tomber en disgrâce ses consœurs et gagner d’avantage en lumière, pour finir par réussir à être la seule et l’unique.
Son sourire s’agrandit quand il parla de sa façon présumée qu’elle aurait de les serrer très fort contre sa poitrine, elle trouva drôle d’ajouter doucement mais malicieusement :
« Et de les couvrir de baiser. »
Mais elle faillit bien rire quand il parla de sa ressemblance avec les chats, et surtout de sa façon d’escalader les murs des maisons. Jouant l’intéressée comme le voudrait la situation, dans le but de tromper Oka-San, elle décida aussi de voir ce que Neko-chan pourrait répondre à sa question suivante :
« Vraiment ! Escalader les murs des maisons rien que cela. C’est impressionnant ! Mais dites-moi, je serais curieuse de savoir ce que vous espériez trouver en faisant cela ? »
Un esprit aventureux… Voici une chose qui plaisait aussi à la jeune femme. Elle qui n’avait jamais voyagé plus loin que les alentours d’Uma, lorsqu’on lui parlait d’aventure, elle rêvait. Certes elle n’avait pas dans ses projets d’avenir proche de partir voyager. Non avant cela, elle voulait se faire un nom, obtenir une situation stable et des amis puissants, mais après…Oui, peut-être d’ici une dizaine d’année, pourrait-elle, aller vagabonder à droite à gauche, faire des rencontres et voir du pays. Que ce soit à titre professionnel ou personnel, cela n’avait pas d’importance.
Mais pour en revenir à Neko-Chan, dont elle essayait d’accumuler tout les renseignements possibles qu’elle pouvait réussir à glaner à droite à gauche sur lui, il lui plaisait de plus en plus. Fort agréable physiquement, très mystérieux, avec une bonne situation, aventureux, maniant le dialogue avec aisance, visiblement intelligent. Mais où donc ce cacher les défauts là dedans ?
« Vous avez raison Fujiwara-Sama, il n’y a pas plus grande fierté que d’obtenir la loyauté d’un être insaisissable. Cependant, je ne me repose jamais sur mes acquis. Comme vous l’avez dit plus tôt, ces êtres sont capables de voir des choses que nous ne pouvons voir, des choses qui pourraient, peut-être, un jour leur donner l’envie de me laisser. Hors je ne tiens pas à ce que cela arrive, cela me peinerait profondément. »
Plus que de la peiner, cela l’enragerait. Il était évident, que depuis un moment déjà, les animaux n’étaient que prétexte pour se parler librement. Ce que Sumire voulait faire comprendre par ses dernières phrases, c’est qu’elle avait bien conscience d’avoir mis la main, certes grâce au hasard, sur un être inattendu. Comme toute bonne opportuniste qui se respecte, ce n’était pas dans son intention de le laisser filer. Elle était déterminée et pouvait s’avérer très surprenante. Alors que son cher bienfaiteurs n’ailles pas trop voir ailleurs, au détour d’un voyage chez une autre jeune femme qui pourrait le séduire, car la jalousie est le domaine privilégié des femmes. Elle pourrait tout faire pour son bonheur, tant qu’il faisait tout pour le sien. C’était donnant donnant.
C’est non sans plaisir que Sumire observa Neko-Chan congédier poliment Oka-San. Ils allaient enfin être seuls Bien sûr les murs n’étaient pas épais dans une Okiya, et rien qu’au regard avare qu’eu Oka-San en partant, Sumire ne douterait pas qu’elle allait veiller dans l’ombre à ce que la soirée se déroule bien que ce soit par le biais d’une servante ou d’une de ses consœurs. Alors soit elle resterait méfiante, mais elle n’allait pas pour autant se priver du plaisir qu’elle ressentait à pouvoir être seule avec Neko-Chan. Elle salua son Oka-San quand celle-ci partit. Nul doute là aussi qu’après le départ de Neko-Chan, elle discuterait longuement avec sa supérieure, cette dernière voulant tout savoir de ce qui pourrait éventuellement lui échapper.
A peine fut-elle sortie que Neko-Chan proposa à Sumire de venir plus près, en lui tendant la main. Radieuse Sumire prit sa main. Malgré la joie évidente qu’elle ressentait elle préférait rester calme. Un trop grand entrain si il était perçu de l’autre côté des murs et paravent serait considéré comme étrange. Cependant alors qu’elle s’asseyait au plus près de lui, sans pour autant lâcher sa main, elle lui dit, tout près, mais assez bas :
« Je suis heureuse Fujiwara Sama que nous soyons seuls. »
Elle lui lança un sourire entendu. Puis elle reprit de façon plus haute sur le ton de la conversation anodine.
« Dites moi Fujiwara-Sama, vous êtes un grand commerçant à ce qu’on m’a dit, et vous avez-vous-même dit être très souvent sur les routes. Aussi j’aimerais savoir comment vous trouvez notre maison et ce qui vous a fait la choisir. On m’a dit que vous étiez venus il y quelques jours, j’espère que le service vous a convenu et que mes consœurs se sont montrer attentives. »
Mais pas trop non plus. Ce qui intéressait le plus Sumire, c’était de savoir avec qui, Neko-Chan avait été deux jours auparavant, histoire de savoir si elle avait une rivale au sein de sa propre maison. Après tout si Sumire se montrait possessive avec ses clients, c’était le cas de ses sœurs, nul doute que sa consœur quelle qu’elle soit aller se sentir en compétition avec Sumire. Même si cette dernière, du fait des accords passés avec Neko-Chan n’avait aucune chance de perdre. Mais la rivalité entre geisha pouvait être mauvaise, aussi mieux valait la prévenir.
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Dim 27 Nov - 23:08
Depuis longtemps, j’avais appris à occulter ma rage, dissimuler ma peine, cacher ma surprise derrière un sourire, une langue acerbe ou plus particulièrement un masque. Ce manque de réaction d ma part était souvent perçue comme une forme de blasement dû à ma longue vie. Mais je l’avouais bien volontiers, il m’arrivait souvent d’être surpris. Mon entrainement m’avait simplement appris à être plus réactif et adaptable que la moyenne ce qui faisait que je n’étais que rarement prit de court.
Pourquoi je parlais de cela maintenant ?
Peut être parce que je n’avais pas vu venir la Geisha. Je n’avais pas entrevue son caractère possessif et ce malgré les jours passés ensemble. Je n’avais pas prévu qu’elle garde ainsi ma main dans la sienne et au grand jamais je n’aurais pu prédire que mon cœur manqua un battement dans ma poitrine. Je n’avais vraiment pas l’habitude qu’on fasse autant attention à moi certes, mais c’était un étrange sentiment que…d’être…Je m’étais toujours dis qu’elle n’attendait qu’une occasion pour être indépendante. Pour s’élever dans les hautes sphères, gagner en prestige et plus certainement encore pouvoir imposer sa volonté.
De cela, je pensais largement en profiter et avoir un œil plus particulier sur les activités du clan Umano. Plus encore, les petits secrets honteux de chacun. De ceux qui ce partagent entre homme durant ce genre de soirée. Cela demandait du temps, de l’attention et beaucoup d’argent…Mais jamais…Je n’arrivais vraiment pas à comprendre comment j’étais intégré dans les désirs de la geisha. En lui donnant tout ce qu’elle désirait, n’avait elle pas assez ? Je ne m’étais jamais attendu à ce qu’elle éprouve…Une forme de possessivité envers moi. Est-ce que j’interprétais mal la chose ? A moins que ce n’étais du au fait que je n’avais toujours pas acheté sa dette ? Que ressentait elle envers moi ? Etais je vraiment important à ces yeux ? Voulait elle vraiment me faire plaisir ?
Le fait même que je pouvais penser à ce genre de question me troublait au plus haut point. Les Geishas étaient des êtres terrifiants qui avaient vraiment le pouvoir de vous ensorceler. Néanmoins, je devais avouer une chose. Ce n’était pas désagréable. Même si ce n’était qu’une illusion provoqué par l’appat du gain ou du pouvoir, il n’était pas déplaisant d’avoir ma main dans la sienne. Je ne détestais pas qu’elle la garde ainsi et à fortiori, qu’elle se montre possessive envers moi. Bien que la question demeurait dans mon esprit. Qu’étais je à ces yeux ? Un Danna, très certainement. Inutile de poser la question. Mais j’aurais bien aimé connaitre la portée de cette réponse.
Je me rendis compte que j’étais resté prisonnier un long moment de mes pensées et que pire encore, j’avais le regard braqué sur nos mains depuis bien trop longtemps. Il n’était pas difficile de savoir a quoi je pouvais penser dès lors. Je me dépêchais de détourner la tête, prétextant une soudaine attention envers ma pipe. Voilà pourquoi je détestais en partie ne pas porter de masque ! J’étais bien trop vulnérable. J’avais peut être choisis la solution de facilité en me remettant à un simple morceau de bois ou de porcelaine…Je fis une prière muette aux Kamis, espérant ne pas avoir rougit.
‘‘Ah…Hé bien...En fait, j’ai eu la chance de tomber sur deux de vos clients privilégiés. Voyez vous, ils ont eut la malchance de croiser la route de bandits de grand chemin. Après un âpre combat, ils les ont mit en déroute mais gravement blessé, ils se sont résignés à leurs sort sur le bord de la route. Ma caravane passait par là et j’ai eu le plaisir de leur prodiguer des soins. Désireux d’effacer leur dette envers votre humble serviteur, ils m’ont invités dans votre ville et m’ont demandés d’ouvrir une échoppe ici. Croyez bien qu’ils se sont empressés de m’inviter ici dès qu’ils en eurent l’occasion.’’
Repenser à cette farce que j’avais joué m’avais distrait de mes pensées précédentes. Je repensais à ces terribles bandits qui n’étaient rien d’autre qu’une poignée de crève la faim que j’avais rassemblée pour l’occasion. Choisir deux clients de l’okiya une simple formalité et l’embuscade une partie de plaisir. Etrangement, la dizaine de paysan c’était transformé en cinquante bandits et nos deux héros qui avaient piteusement prit la fuite à la première goutte de sang en avait abattu des dizaines avant de tomber. Je ne parlais même pas des fameuses blessures…De simples égratignures. Mais ce n’était pas comme si j’avais choisis les deux samurais les plus vantard et les plus faible et pourtant fils d’influant notable de la ville. Leur blason était redoré, j’avais une certaine notoriété et les samurais avaient une belle histoire pour impressionner les dames. Aussi essayais je de ne pas sourire trop fort.
‘‘Je suis donc venu il y a peu. Mes compagnons me trouvaient trop morose. Ils n’ont pas tardés à m’inviter ici. J’ai trouvé l’endroit charmant et ils ont tenus à me présenter toutes leurs favorites. Voyons qui c’était occupé de moi déjà…’’
Si j’avais écouté mes deux compères, nous aurions fêté cette fameuse victoire le soir même. Il avait fallut que je leur rappelle la gravité de leur blessure pour qu’ils se regardent un moment et joue les grands blessés. Mais maintenant que j’y pensais, je ne savais s’il était une bonne chose d’aiguiser la possible jalousie de Sumire envers l’une de ces consoeurs. Je n’avais nul envie de déclencher quelque chose que je ne maitrisais pas et qui pourrait conduire a la ruine de mon plan. Cependant, je me doutais que la Geisha le saurait tôt ou tard et qu’elle mettrait des points sur les I à sa manière. Peut être que si je m’associais à sa vengeance personnel, y avait il moyen de la détourner vers la voie du Shinobi ?
Je pris un moment, faisant mine de réfléchir avant de basculer ma tête sur le côté dans un sourire.
‘‘…Ah oui, c’est Akiko-chan qui c’est occupée de moi. Mes camarades voulaient que la meilleure Geisha de l’Okiya s’occupe de moi. Ils m’ont certifiés qu’elle serait parfaite pour moi. Elle m’a priée de revenir une nouvelle fois.’’
Je restais un moment silencieux avant de m’approcher de son oreille
‘‘…Mais je dois avouer que si je suis revenu, c’est parce qu’ils m’ont parlé d’une autre geisha qui n’était pas présente alors. Une jeune femme merveilleuse, belle et surtout vive d’esprit. Respirant l’intelligence et la grâce dans chacune de ces paroles et de ces gestes. ’’
J’étais si proche d’elle que mes lèvres appelaient avidement à toucher sa nuque. Au lieu de cela, je me détournais pour me servir un peu de thé avec ma main libre. Cela me demanda un brin de dextérité mais je n’avais aucune envie de libérer sa consœur prisonnière de la geisha.
‘‘Et pour répondre à deux de vos questions. Ce qui m’a poussé ici et ce qui me pousse à visiter des lieux si éloignés c’est la curiosité. Enfant, je voulais tout voir, aller là où d’autre ne pouvait et garder ces moments précieux pour moi. Une fois adulte, j’y est ajouté l’avidité de vouloir trouver les meilleurs produits mais j’ai du rapidement apprendre à les partager pour aller encore plus loin. C’est pour cela que je suis ici ce soir. Pour découvrir un trésor’’ Je levais légèrement nos mains. ‘‘Mais j’ai beau être marchand, il y est des choses que je garde uniquement pour moi’’
Je ris légèrement en appuyant mon regard d’ambre sur Sumire
‘‘Et je dois avouer que vous avez piqué ma curiosité en parlant de ces félins. J’aimerais être un chat en cet instant et découvrir de quelle manière vous vous y prendriez pour faire en sorte qu’il vous revienne toujours.’’
Je ris doucement, portant la tasse d’une main à mes lèvres. Le thé était d’une très bonne qualité mais cela ne m’empêchait pas de continuer d’observer chaque facette du visage de mon interlocutrice. Et mes oreilles dressés de faire le point sur les murs peu épais autour de nous qui laissait parfois entrevoir une présence. Je reposais la tasse, m’approchant une nouvelle fois de son oreille.
‘‘Je sais que c’est contraire aux règles d’une Okiya et qu’ici c’est le plaisir du client qui compte mais…J’aimerais être un chat en ce moment...Pour m’avouer alors quel genre de plaisir vous désirez. Quel plaisir il vous faudrait pour effacer ces inquiétudes de votre esprit.’’
Mon pouce caressa légèrement le dos de sa main dans un léger sourire.
‘‘Mais si cela peut vous rassurer…Si j’en étais effectivement un, je ne pense pas que j’éprouverais un jour l’envie de me priver de vos caresses.’’
C’était devenu une habitude pour Sumire de guetter le moindre geste de ses clients, sans pour autant en avoir l’air, et de pouvoir ainsi anticiper ou même interpréter leurs moindres volontés. Tout comme elle avait l’habitude d’accomplir certains gestes ou d’adopter une attitude particulière, selon le client et la situation. C’est pourquoi, garder dans sa main, celle que son interlocuteur lui avait tendu, ne lui avait, à elle, pas parut inattendu. Après tout il y avait quelque chose entre eux. Quelque chose de très difficilement identifiable. Pour la simple et la bonne raison que les relations que nous entretenons avec les gens sont toujours complexes et aléatoires parfois. Trop de choses sont à prendre en compte dans les sensations qu’on éprouve pour une autre personne, tellement même qu’il est impossible de les énumérer. Mais il y avait deux trois choses que Sumire avait déjà identifiées, du moins de son point de vue à elle. Il n’y avait pas d’amour, il était bien trop tôt pour ça et c’était presque proscrit, sous sa forme sentimentale évidement, dans le métier de la jeune femme. Bien trop dangereux à son goût même si toujours extrêmement attirant. Pas vraiment de l’amitié non plus, cela s’apparenterait plutôt à de la complicité pour elle mais pas seulement. Il y avait, de sa part à elle, évidement, l’appât du gain, mais aussi une attirance due à autre chose qu’au charme puissant de l’argent et du pouvoir. Pour Sumire, le sentiment qui dominait actuellement, c’était la complicité. Un secret commun, une manigance mise en œuvre. Qui sait où cela aller amener ? Tout deux avaient plus ou moins accepté de se faire confiance. Et quand il lui avait tendu la main, elle avait interprétée selon comme un souhait de rapprochement. Une habitude de geisha tout simplement. Si un client, voulait garder un peu de distance, il se contentait de lui demander de se rapprocher, s’il lui tendait la main, à ses yeux c’est qu’il lui demandait d’accepter de se rapprocher de façon plus proche, même si on restait encore très loin des bras passaient autour des épaules. Enfin c’est assez difficile à expliquer. Chaque personne à une façon à soi de s’exprimer et d’interpréter. Visiblement, Sumire et Jinjiro Fujiwara n’avait pas la même façon de faire. Aussi même si elle fut intérieurement surprise que le jeune homme fasse un court temps d’arrêt là-dessus, qu’elle n’avait d’ailleurs pas remarqué de suite, elle ne dit rien et surtout ne fit rien. Laissant le choix à son invité, qui fixait leur main enlacées, la possibilité de les défaire ou de ne rien y faire. Vu que le jeune homme choisit la seconde option, la jeune femme ne changea rien à sa prise, et continua de faire comme si de rien n’était, bien qu’elle s’interrogeât quelque peu sur la raison de la surprise de Neko-Chan.
Qu’est-ce qui pouvait bien expliquer ce léger blocage de la part de son invité ? Le manque d’habitude ? Après tout il avait dit être souvent sur les routes, il n’avait plus l’habitude d’une maison, alors une Okiya, où les femmes sont payées pour vous divertir, sans vous laisser une minute de répit alors qu’il devait avoir l’habitude de ne compter que sur lui-même (on disait les routes peu sûres pour les marchands) n’en parlons pas ! Mais parallèlement, venant d’un homme qui avait escaladé le mur de sa maison et était entré par la fenêtre dans sa chambre en pleine nuit blessé, elle pensait avoir plus de chance d’être surpris par lui que lui par elle. Ou bien simplement, le jeune homme ne s’était pas attendu à ça de sa part, ce qui étonnait aussi la jeune femme, car son geste avait été naturel et non vraiment prémédité. Comme elle se l’était déjà faite remarqué à elle-même, ce soir elle ne jouait pas forcément la comédie. En tout cas, ce moment là, si simple et si banal, sans importance réelle, si ce n’est qu’il laissait peut-être transparaître leur futur rapprochement, elle n’avait rien feint. Après tout d’ici peu, il serait son Danna, ils seraient « physiquement » plus proche que ça, alors…Non, elle ne voyait pas vraiment d’explications pour le moment. Et elle n’allait certainement pas en demander. Tout deux avait une relation étrange, qui se construisait tout aussi bizarrement et à l’envers en plus. Aussi elle fit comme elle faisait, à chaque fois qu’un client avait une attitude à laquelle elle ne s’attendait pas, elle le suivait dans sa volonté. Visiblement, Jinjiro voulait faire comme si rien de particulier c’était passé, ce qui au fond était vrai, aussi la jeune femme fit comme si elle n’avait rien remarqué.
Si la jeune femme n’était déjà pas tout sourire, peut-être en aurait elle esquissé un. Visiblement, tout deux avaient encore beaucoup de choses à apprendre l’un de l’autre, et cela lui plaisait. Elle ne doutait pas qu’avec le temps, elle en saurait plus sur sa façon d’être à lui. Pourquoi s’intéresser à cela ? L’habitude du métier tout simplement. Pour perdurer, une geisha se doit d’être toujours utile à quelqu’un. On ne peut rien attendre de plus, d’une personne avec laquelle on n’a aucune relation, qu’une aide temporaire dans le meilleur des cas. Il faut donc concevoir des relations sur le long terme. Et peu importe le sentiment qui lie cette relation. Après tout même un rival peut devenir irremplaçable. Et pour nouer des relations durables, il faut apprendre à se connaître, c’est tout. D’où le fait de sa possessivité. Comment concevoir une relation unique s’il y a des interférences ?
Délaissant ses pensées, Sumire se concentra à nouveau sur les paroles de Neko-Chan qui répondait à la question qu’elle avait formulée quelques secondes plus tôt. Ainsi donc, Neko-Chan avait rencontré des habitués sur la route et leur était venu en aide. Quelle chance ! Elle ne pouvait s’empêcher de dire que le hasard faisait parfois bien les choses. Le hasard et le destin étaient deux choses sur lesquelles Sumire avait un avis mitigé. Elle ne les nier pas sans pour autant totalement y adhérer. Elle avait adopté une attitude neutre, lorsqu’on lui parlait de l’une ou de l’autre de ces choses. Restant évasive, le temps de pouvoir y réfléchir plus ardemment seule et se faire un avis plus solide sur le sujet.
Quand aux clients habitués dont parlait Neko-Chan, Sumire ne ressentit pas le besoin de demander leur nom. Il s’agissait d’habitués, elle devait les connaître et une histoire telle que celle que lui racontait Neko-Chan allait rapidement faire le tour des maisons de thé et des Okiya. Nuls doutes que de nombreuses versions toutes différentes allaient rapidement voir le jour. Aujourd’hui Neko-Chan lui parlait de brigands, d’ici quelques semaines, quand l’histoire commencerait à être oubliée, on parlerait d’un démon ou d’une quelconque créature divine qui donnerait au récit un nouveau souffle et permettrait à tous de vanter les protagonistes, tout en offrant une foule de sujets de conversations abordables. Oui, Sumire ne doutait pas de réentendre bientôt cette histoire, qui sait peut-être qu’elle-même la raconterait. En fait cela serait fort probable. Après tout elle la tiendrait de Jinjiro Fujiwara en personne.
Quand vînt le moment qu’il lui dise qui s’était occupé de lui, Sumire trouva que les secondes s’écoulèrent bien lentement. Il fit une pause, semblant réfléchir. S’amusait-il à la faire languir ? Ce qui signifierait qu’il avait parfaitement comprit que Sumire tenait à avoir cette information. Quoi qu’il en fût, Sumire se contenta de patienter sans pour autant se départir de son sourire amical. Durant les quelques secondes qu’il mit à lui donner le nom de sa consœur, elle, passa en revue dans son esprit, celle de toutes les filles de la maison. Celles dont elle savait qu’elle n’avait rien à craindre pour le moment, celles qui pourraient potentiellement se poser en rivale et celles qui seraient vraiment ses rivales si elles venaient à jouer sur le même terrain.
Akiko.
Est-ce que Neko-Chan avait conscience qu’il avait prononcé dans les phrases suivant le nom de sa « sœur » suffisamment de choses pour pouvoir vexer Sumire un bon moment et déclencher sa colère contre l’autre jeune femme ? Quelle question, c’était plus que probable. Sinon il n’aurait pas par la suite tournée les choses en la faveur de Sumire. C’était de sérieux compliments qu’il lui adressait. Elle les apprécia suffisamment pour en oublier un instant sa future rivale. Elle doutait que ce fût vraiment les mots prononcés par les autres clients. Bien sûr elle en avait quelque uns comme toutes les geishas qui l’appréciait beaucoup. Mais là, c’était Neko-Chan qui lui parlait, pas un autre. Souriante elle lui répondit :
« J’espère alors Monsieur, que vous n’êtes pas déçu par la réalité, car c’est un bien beau portrait qu’ils vous ont fait, je doute qu’il soit totalement vrai. »
Modestie jouée. Quand on nous fait des compliments, on dit généralement « merci, mais vous en faites trop » juste pour ne pas passer pour une personne trop sûre d’elle. Mais en général, le merci est plus sincère que le reste qui ne sert donc qu’à faire bien. Pour sa part, Sumire appréciait grandement le compliment. Restait à savoir s’ils étaient vrais ou s’ils n’avaient pour but que de flatter son égo.
Neko-Chan s’était beaucoup approchait d’elle pour lui parler. Elle avait pu sentir son souffle dans son cou, et bien qu’il ne fasse pas froid dans la pièce cela la fit frissonner. C’est presque à regret qu’elle le regarda s’éloigner pour se servir du thé. Mais il le fit sans séparer leur main, ce qui rééquilibra la donne.
« Je suis heureuse de savoir que vous ayez été entre de bonnes mains, Akiko-San est très compétente. »
Et oui, il fallait bien qu’elle glisse un léger mot sur sa collègue. L’ignorer n’aurait pas été très subtil et la dévaloriser sur le ton de la plaisanterie n’était pas dans le genre de la jeune femme. D’autant plus qu’en l’état actuel des choses, elle ne savait pas si Akiko allait se poser en rivale. Elle était certes jolie et talentueuse, les deux jeunes filles ne se considèreraient en compétition uniquement si elles avaient le même objectif. Et il se pouvait très bien que pour une raison ou une autre Akiko ne jette pas son dévolu sur Neko-Chan. Dans ce cas, les deux jeunes filles n’entreraient pas en guère. Sinon, Sumire saurait prendre les mesures adéquates de façon discrète.
La suite de la conversation se réorienta ensuite sur les chats et les sous entendu qui les accompagnaient. Il s’était approché d’elle et lui avait parlé bas. Toujours aussi souriante, elle lui répondit tout aussi bas, le but était bien entendu de ne pas se faire comprendre d’éventuelles oreilles baladeuses, tout en laissant promettre de belles choses à de potentiels regards indiscrets.
« Que de curiosité Monsieur…Il y a des choses qui ne se demandent pas, mais qui se découvrent. Cela n’apporte t’il pas plus de plaisir de se savoir capable de deviner les attentes d’un autre ? Quand à mes inquiétudes ne vous en troublait point, elle s’estomperont d’elles même avec le temps. »
Au fur et à mesure qu’ils bâtiraient leur relation et qu’elle ferait tout pour la consolider. Elle s’éloigna un peu du visage de son client et reprit d’une voix normale.
« Dîtes moi Monsieur, vous êtes ici pour vous divertir, alors qu’est-ce que vous voulez faire ? Vous devez bien savoir que nous ne manquons pas de possibilités.»
Conversation, jeux, musique, chant, histoire ou même danse, tout était réalisable.
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Mer 30 Nov - 20:33
Mon regard ne quitta pas un seul instant la jeune femme à mes côtés. Mes lèvres laissant entr’apercevoir une forme d’amusement à l’idée de ce divertir. Si seulement elle savait pour l’homme sous le masque du chat. Pour l’homme sous le masque du commerçant. L’amusement pour un être tel que moi impliquait d’habiles manipulations pour dresser les gens les un contre les autres, d’observer le sang versé sans faire le moindre effort, de contempler la face caché des gens soit disant vertueux et honorable. Le plus grand amusement que je pouvais trouver était de découvrir une faille dans une hiérarchie déjà corrompu et de simplement donner le petit coup de pouce pour que tout s’écroule sous son propre poids. Bien sûr, j’éprouvais beaucoup de plaisir à agiter aussi bien ma langue acide que ma lame…Mais je doutais qu’une Geisha puisse goûter à ce genre de jeux. Du moins pour le moment car je me doutais que son appétit pour le pouvoir ne lui demande bientôt d’entrer dans le cercle des intrigues.
Je ne savais que demander. L’habitude des Okiya n’était pas mienne et pour moi la détente consistait à trouver un endroit sombre et difficile d’accès où je pourrais fermer l’œil quelques heures. Je n’étais pas certain de pouvoir apprécier les arts à leurs justes valeurs. Même si j’avais tendance à penser que l’art se suffisait à lui-même, je ne voulais pas mettre la Geisha dans une situation inconfortable où elle se sentirait peut être blessée.
‘‘Les mains d’Akiko sont peut être compétentes mais pour le moment, je préfère être entre les vôtres’’
J’insistais plus que de raison sur le mot…Il était vrai que j’aimais aussi à abuser du langage et de leurs doubles sens. Effectivement, cela n’aurait pas été une mauvaise chose d’être littéralement entre ses bras. Une sensation qui faisait battre mon cœur à plus d’un titre. Je n’avais pas l’habitude de ces effusions de tendresse…Où plutôt que je n’avais pas l’habitude qu’on m’en témoigne. J’aurais bien trop peur d’être à la merci de la personne. Un coup de poignard dans le dos était si vite arrivé. Baisser ma garde était beaucoup me demander même si la curiosité était là. D’ailleurs, je commençais a jouer de mes doigts entre les siens, m’habituant à être touché…
‘‘Parce que je ne vois aucune raison d’être déçu par la réalité. Je sais que chacune de vos paroles sont méditées pour qui sait écouter. ’’
Difficile de trouver de quoi appuyer mes dires sans aborder tout ce que j’avais pu voir depuis ma cachette. Je ne pouvais parler que de ces paroles à double sens, une souplesse d’esprit pour comprendre et jouer le jeu comme elle l’avait déjà démontré par notre marché. Je me creusais l’esprit pour trouver un moyen de parler librement malgré nos contraintes. Un jeu qui m’allait tout aussi bien et dont j’avais passablement l’habitude. Un peu trop peut être.
‘‘Ne serait ce qu’à vous entendre parler de la sorte d’un chat ou un oiseau aventureux. Votre patience, votre courage d’endurer ainsi le silence, votre affection sincère et complète pour les êtres qui vont sont précieux. Faudrait-il être aveugle pour ne pas s’en rendre compte.’’ Je plissais les yeux avant d’ajouter d’une moue amusé une perche pour les possibles oreilles qui nous espionnaient ‘‘Si seulement je pouvais l’être à vos yeux, je suis certain que vous ferriez de moi un des hommes les plus heureux qui est foulé le sol de ce pays. Je rachèterais immédiatement votre dette pour faire votre bonheur car je sais que vous ferriez le mien sans rien dire, ni exiger. Que chaque jour serait une merveilleuse surprise ’’
J’éclatais de rire quelques secondes. Je pouvais presque entendre les bruits de course dans le couloir. J’avouais que je n’avais pas mal joué pour le coup. Compliment argumenté et prouvé, proposition ouverte qui allait irrémédiablement vers l’accomplissement de ma promesse…Je passais la main de Sumire sur ma joue en souriant. Appréciant la chaleur et la douceur de sa peau. Une brusque envie de la laisser explorer mon corps. La laisser voir ce qu’elle désirait voir.
‘‘Mais peut être que je m’emballe ? Après tout, nous nous connaissons si peu. Je vois peut être ce que je désire voir ?’’ Je souriais à nouveau avant de soupirer d’aise. ‘‘Mais j’aimerais que vous me surpreniez tous les jours. J’aime votre façon de voir les choses et de les faire. Je pourrais finir par vous vouloir pour moi uniquement’’
J’entrelaçais de nouveau mes doigts dans les siens, réfléchissant à ce que je pourrais lui demander sans trop savoir. Ce que j’aurais réellement aimé aurait été effectivement de l’avoir pour moi uniquement. Sans espions autour de nous et de partager quelques instants de tendresse avec elle…Il était vrai que j’avais beaucoup apprécié ce moment passé sur ces genoux. Pouvais je le demander une nouvelle fois ?
‘‘Mais pour répondre à votre question, je ne sais que répondre. Avez-vous une spécialité que vous désirez me montrer en particulier ? Quelque chose qui fait votre fierté ? Sinon peut m’importe, je me contenterais de vous arracher votre histoire…A moins que vous ne préfériez les miennes ? ’’
Avec un malin plaisir et une lueur de défi dans l’œil, je me fixais sur son regard.
‘‘J’aurais plus envie de dire que je suis tout à vous…Que vous n’avez qu’a me surprendre ? ’’
Sumire était attentive à chacun des mots de Neko-Chan. Neko-Chan… Sans savoir pourquoi, Sumire aimait beaucoup ce surnom. Sans doute n’était-ce dû qu’au fait que c’était le premier nom qu’elle lui avait donné. La seule façon dont elle l’avait pu l’appeler durant deux mois entiers. Il était évident aux yeux de la jeune femme que ce surnom suivrait Jinjiro Fujiwara très longtemps… Pourquoi méditait-elle sur ce point déjà ? Ah, oui, on en était revenu à parler des chats et des oiseaux. Mots couverts pour se dire beaucoup de choses. Enfin les mots n’étaient plus si couvert que cela. Il parla de racheter sa dette. Argumenta ce choix possible, tout en tempérant sa proposition, précisant qu’il était peut-être trop tôt. A partir de là, il semblait évident à Sumire, que tout deux avaient une minute ou deux de solitude. Plus aucuns espions n’étaient cachés derrière les portes. Cela durerait peu de temps, trop peu de temps pour se permettre de parler franchement et clairement. Car rapidement, ce n’est plus une espionne qui aurait mais deux. Sumire n’avait aucuns doutes au fait qu’Oka-San, allait se déplacer pour savoir par elle-même comment évoluerait les choses. Il fallait donc rester prudent, et surtout ne pas la décevoir. Ni elle, ne Neko-Chan.
« Vous savez Monsieur, il n’y a qu’un pas je crois pour que je puisse vous considérer avec autant d’attention qu’un de ces animaux. Après tout, vous êtes un homme libre, aventureux, souvent absent mais qui aime sans doute retrouver un chez soi, même si cela sans doute qui est le plus dur à faire. »
Elle fit une pause un instant, faisant mine de réfléchir, comme si elle pesait ses mots consciencieusement, afin de ne pas dire une bêtise. Comme si elle réalisait à quel point ses mots à venir avaient le pouvoir d’engager son avenir. Bien sûr en réalité, elle savait déjà ce qu’elle comptait dire. Elle et Neko-chan avait bien assez argumentés lors de leurs premières rencontre. Son avenir à court terme, elle savait déjà comment il allait se passer. Mais pour le moment, c’était Oka-San qu’il fallait convaincre, et pourquoi pas Neko-Chan aussi. Après tout jamais ils n’avaient parlés de comment serait leur vie après ou si peu. Bien sûr ils avaient dit qu’elle garderait son autonomie et lui écrirait en son absence. Mais jamais, ils n’avaient longuement parlés de leur vie à deux.
« Je pense que je serais heureuse d’être celle qui pourrait donner cette impression. » Elle ne nommait pas son interlocuteur volontairement. Laisser l’impression que sa réflexion était objective. Puis se rappeler qu’elle parlait avec une personne en particulier.
« Enfin, je veux dire, que je serais fière aussi si je pouvais vous donner l’impression de rentrer chez vous, alors que jusqu’à maintenant, votre seule demeure véritable devait être l’étendue des routes. »
Elle jugea plus sage de s’arrêtait là, même si elle aurait pu révéler d’avantage sa pensée, en assurant qu’elle veillerait avec attention au bonheur de son Danna, dès lors qu’ils seraient liées. Mais Oka-san était sans doute là. Et le rachat de la dette est une chose essentielle pour une Geisha. Jinjiro Fujiwara était certainement une personne plus que recommandable pour un tel accord, d’où le fait que la geisha devait faire comprendre qu’elle pourrait répondre à ses souhaits sans hésitations. Cependant un trop grand emballement aurait paru suspect. Cependant Sumire ne se priva pas de rendre ses caresses à la main de son interlocuteur, écoutant la suite de ses propos, les yeux dans les yeux.
« Je serais très honorée d’être la seule à trouver grâce à vos yeux. » ajoutât t’elle lorsqu’il parla de vouloir, peut-être un jour, la garder pour lui seul.
La seule chose qui pourrait éventuellement inquiété la jeune femme, c’était cette surprise quotidienne dont parlait le jeune homme. Il n’y avait rien de plus dur que de se montrer toujours étonnante et ce dans le bon sens du terme. C’était un travail de tous les instants. Il ne fallait rien laisser passer des attentes de l’autre, toujours les anticiper, sans arrêt se remettre en question toujours trouver de nouvelles idées. Sumire se pensait assez astucieuse pour pouvoir remplir, dans l’immédiat cette condition. Après tout ils ne se connaissaient pas très bien, aussi elle avait pour le moment l’avantage de pouvoir se révéler peu à peu, à petite dose, en fonction de ce qui semblerait plaire à son Danna. Le pire des pièges avec le temps serait la routine. Puis il y aurait l’absence qui pourrait jouer en sa faveur ou en sa défaveur. C’est une chose à laquelle elle devrait réfléchir sérieusement.
Mais pour le moment présent, une idée lui vînt. Une idée assez inhabituelle, qui avait ses chances de surprendre son client mais aussi Oka-San. Mais cette dernière, qui ne devait avoir en tête en ce moment que le fait que sa « fille » fasse ce qu’il faut pour que le client concrétise ce qu’il avait auparavant laissé entendre, devrait apprécier.
Un art en particulier qu’elle maîtrisait plus qu’un autre ? C’était plus ou moins ça. Disons que si elle avait la primauté sur cette chose, c’était que ce n’était tout simplement pas un des divertissements habituels et qui en principe ne se pratiquait qu’en comité très restreint ce qui, ça tombait bien, était le cas ici.
« Quand au fait de vous surprendre Monsieur, j’ai une idée qui devrait vous satisfaire. » Puis elle fit une courte pause.
Un doute venait d’apparaître. Il ne serait peut-être pas partant. Elle ne comptait pas proposer quoique ce soit d’indécent évidemment. Mais en repensant au fait qu’il avait été surpris qu’elle lui tienne la main, comment réagirait-il à cela. Elle se rassura en se disant qu’au final il semblait bien aimer lui tenir la main. Alors peut-être que cela lui conviendrait aussi. Après tout, quand on demande une surprise, il faut en général s’attendre à être un peu désarçonné. Cependant par précaution, elle ajoutât en clin d’œil à une phrase qu’il avait dite plus tôt.
« Cependant si vous considérez qu’il est trop tôt, peut-être pourrions nous nous tourner vers autre chose. Peut-être une histoire. J’aimerai beaucoup entendre l’une de vos aventures épique. Ou je pourrais vous en raconter une, j’en connais énormément. Vous avez sans doute un registre favori. Mythe, réalité ou drôle. Ou bien nous pourrions tout simplement continuer à parler. Nous pouvons faire les deux évidement. »
Rassurez vous elle n’en n’oubliait point son idée de départ. Cependant, il était évident que continuer la conversation durant éviterait le silence, tout simplement. Alors autant savoir de suite ce qu’ils allaient se raconter. S’il voulait une histoire, il fallait qu’elle réfléchisse à ce qu’elle pourrait bien lui narrer. Puis d’un autre côté, elle laissait passer les secondes pour faire durer le suspens. Il n’y avait qu’à espérer que son idée se rait bien reçue, sinon, comme elle avait dit, elle se tournerait vers autre chose. Jugeant qu’assez de temps s’était écoulé. Elle se pencha vers lui pour être plus proche et lui dit :
« Je ne doute pas que les voyages constants sur les routes ne sont pas de tout repos. Et je pense que vous ne prenez pas suffisamment le temps de vous détendre. Aussi je me propose de vous y aider. » Elle fit une dernière petite pause. « Je me débrouille assez bien en massage. »
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Lun 5 Déc - 13:02
La phrase raisonnait dans mon esprit. Jinjiro le marchand aventureux, celui qui n’avait pour seul domaine que la poussière des routes. La réalité n’était pas si éloignée de la fiction. D’aussi loin que je pouvais m’en souvenir…Non…Mes souvenirs me ramenèrent vers cette maison de mon enfance. Celle où j’ai été vendu contre le bonheur de ceux que je considérais comme les miens. Ce n’est depuis cette époque que je considérais tout ce qui ce trouvait sous le ciel comme mon foyer. Mon code était tout aussi clair sur ce sujet…
Mon corps est ma maison
…Cela incluait aussi bien 4 shoji et un toit que les membres qui en faisaient partit. La solitude serait ma mère. Le silence serait mon père. La mort ma compagne la plus fidèle. N’avoir ni famille, ni endroit où trouver le repos m’avait rendu plus libre de faire ce que je voulais quand je le désirais. C’est pour cette raison que j’avais établi ce code. C’est pour cette raison que je lui étais toujours fidèle. Ce que je faisais aujourd’hui n’était qu’une parodie pour me permettre de travailler correctement. Je ne devais jamais l’oublier sans quoi je serais pris au piège de cette illusion qu’on appelait une vie normale. A moins que je la craignais ? La peur de m’attacher et de me créer une faiblesse ?
Le doute commençait à créer une faille en moi. Etais je sage ou rien de moins qu’un imbécile me cachant éternellement derrière mes blessures pour fuir le monde ? Le moine s’isolait du monde justement pour ne pas être tenté par les délices de la vie. Etait ce parce que son mental ne serait pas assez puissant pour résister jour après jour à la tentation ? Pouvait on dire qu’il était fort dans ce cas ? Qu’est ce que la force ? Devais je le prendre cette situation comme une épreuve pour en ressortir grandit ? Devais je prendre ce risque ?
Bien sûr, la question n’était plus là. Je n’allais certainement pas reculer alors que j’avais tout à portée de la main. J’aurais été le dernier des imbéciles si je n’en profitais pas. C’était tout au plus une raison de méditer un peu plus et peut être de renforcer mon être. Je décidais de mettre cela de côté pour le moment. Une aussi belle soirée ne devait pas être compromise avec de telles pensées. D’ailleurs la suite des évènements venait d’être tracée…Massage et histoire. Des histoires. Rien que cette mention suffit à me faire sourire. Moi, Yagyu Jubei, le Shinobi le plus révéré et le plus détesté du clan Toragi ? Avoir des histoires ? Le spécialiste de la mise en scène ? Cela me rappelait ces soirées avec mon mentor, où l’on se racontait les plus terribles contes, essayant de démêler le vrai du faux. Quand à inventer des aventures pour le pauvre Fujiwara ou le laisser être le héro de l’une de mes propres aventures, cela pouvait toujours ce faire.
La main de la Geisha dans la mienne, je la menais sur mon Kimono au niveau de ma poitrine. Il me suffit d’un doigt pour la pousser sur ma peau, la laissant découvrir du toucher cette terre entièrement vierge qui c’était toujours refusé à elle durant mon séjour. L’idée de me faire masser me causait quelques troubles comme d’ordinaire quand il fallait baisser sa garde et faire confiance a quelqu’un. Mais ce n’était pas une idée si désagréable. Je sentais sans peine mes muscles des épaules et de la nuque particulièrement raide depuis quelques temps. Cependant, je ne savais pas si me délester d’une partie de mes habits dans une Okiya était une bonne chose au vu de certaines blessures que j’avais. Celles d’animaux remontant à mon adolescence, celle des lames d’autres ninjas, des flèches…Je pouvais toujours trouver une explication à tout cela. Mais allez savoir pourquoi, je trouvais cela très personnel de les faire partager.
Je profitais néanmoins de la proximité de son visage pour lui murmurer quelques mots.
‘‘Soit, je te raconterais une histoire pendant que tu me masse. Mais uniquement si tu me déshabille.’’
Ne la quittant pas un seul instant des yeux, j’accompagnais sa main sur mon torse, la faisant glisser contre mes abdominaux, lui faisant découvrir du bout des doigts quelques cicatrices au passages avant d’arriver à ma ceinture. J’attrapais cette dernière entre deux doigts pour les passer entre les siens.
‘‘Une histoire donc…J’en connais une. Une histoire vraie qu’un vieil homme m’a offerte par une nuit comme celle ci. Il disait que dans la forêt qui jouxtait son village, il existait une bête surnaturelle. Une bête affamée de chair humaine qui s’en prenait aux malheureux qui avait la malchance de ce perdre dans le brouillard. Un jour, un homme surprit par l’orage décida de couper par la forêt pour rentrer chez lui. Il ne mit par longtemps à ce perdre et pouvait sentir le regard de la bête sur sa nuque. Il avait beau courir et se cacher, les hurlements à glacer le sang étaient toujours sur sa trace. Il ce mit à prier tout les Kamis…Et croit le où non, mais les Kamis lui ont répondu sous la forme d’un Tengu.’’
Je ris doucement. J’avais spontanément choisis cette histoire bien malgré moi. Une histoire au sens bien caché qui parlait fondamentalement de moi. Mais fallait-il encore lire entre les lignes. Difficile quand on ne savait pas de quoi on parlait réellement.
‘‘Il est dit que la créature lui offrit un bon compromis. Il lui offrirait la vie sauve et plus encore. La gloire, une épouse, de l’or…Tout cela en échange d’une vie. Quel homme aurait pu refuser alors que la mort est sur ses pas ? Il accepta et le Tengu dans un éclat de rire lui montra le chemin de la sortie. Sur le chemin du retour, il tomba sur l’antre de la bête, laquelle contenait l’or des gens qui avaient disparut, des objets très précieux, mais aussi une jeune femme terrorisée qui attendait de ce faire dévorer. L’homme emporta tout ce qu’il put et rentra dans son village en héro. On dit que nombre d’expédition on été mise sur pied pour traquer la bête mais qu’étrangement, elle ne réapparut jamais dans la forêt. Tout comme le Tengu’’
Avec un léger frisson, je me laissais faire sous les doigts de la jeune femme. Lui laissant toute latitude quand à ce qu’elle désirait faire.
‘‘ Naturellement, notre homme oublia rapidement cette sombre histoire. Il épousa celle qu’il avait contribué à sauver et vécue dans le luxe et l’opulence. Il eut même de beaux enfants qui furent sa fierté. On dit que jamais un homme ne fut aussi heureux que lui et rien ne manquait à son bonheur. Dix années passèrent et une nuit, on dit que le Tengu revient réclamer son dut. C’est là que les histoires ce contredisent. On dit que l’homme n’accepta pas et que le Tengu kidnappa l’un des enfants. L’homme remuerait ciel et terre pour le retrouver. On murmure aussi qu’il sacrifia sa propre vie pour ne pas donner une autre vie en échange de tout ce qu’il avait reçu.’’
Je m’approchais de son oreille, un sourire aux lèvres.
‘‘Mais le vieil homme, lui, m’a certifié que dans un certain village, une famille avait mystérieusement perdu un enfant et que tous ce comportait comme s’il n’avait jamais existé. ’’
Je ris doucement, haussant les épaules.
‘‘J’aime les histoires d’horreur comme celle-ci. J’aime particulièrement les légendes, les contes fantastiques. Enfant, je voulais rencontrer ces bêtes fabuleuses.’’
Ce que j’avais fais quelque part avec un certain vieux Tengu. Mon œil d’ambre s’arrêta sur la jeune femme un moment. J’avais été sacrifié par mes propres parents sans le moindre remord. Mais Sumire n’était elle pas dans le même cas ? Personnellement, j’avais du ressentiment envers ce qui m’avait servit de famille. Peut être pas envers ma petite sœur qui était trop petite pour se souvenir que j’avais existé. Cette vie qui était la mienne, je ne l’avais pas choisis mais je l’avais plus ou moins accepté. C’était le Karma qui en avait décidé ainsi et je jouissais d’une certaine liberté que nul autre ne possédait. En échange, je vivais dans la terreur d’être trahit. Que ressentait-elle à ce sujet ? Vivre sous la coupe d’une vieille acariâtre, dans un challenge permanant…Sur ces points, on pouvait ce ressembler.
‘‘Est-ce que…Tu en veux à ta famille ? Au destin ? Aux Kamis ? Je veux dire...’’Je détournais un instant mon œil avant de revenir sur elle. ‘‘ Aurais tu aimée être autre chose qu’une Geisha ?’’ Je me raclais la gorge avant de détourner mon regard. ‘‘ Je n’aurais peut être pas du poser la question. Je suis désolé’’
Un client s’excuser dans une Okiya. J’avais vraiment du mal à jouer ce rôle finalement…
La seule réponse que lui offrit son futur Danna fût un accord, étrangement soumis à condition. Le déshabiller était une étape évidente de l’activité du massage.
« Je crois que pour pouvoir vous masser cela va être nécessaire. » répondit-elle à son interlocuteur, d’une voix basse et un large sourire aux lèvres.
Il avait accepté sa proposition. Sans grand entrain lui semblait-il, mais tant que cela n’était pas un refus, la jeune femme s’estimait gagnante. Gagnante de quoi ? Ce serait sans doute une question à creuser, car, en la situation actuelle, il n’y avait rien en jeu, donc rien à gagner. Mais Sumire était ainsi. Un petit rien, tant que cela allait dans son sens, la ravissait. Tout comme cela pouvait profondément l’irriter ou la vexer si cela s’avérer contraire à ses désirs. On pourrait sans doute dire que la jeune femme était un brin capricieuse. Consciente de ses charmes elle les utilisait et n’aimait pas qu’on y résiste. Mais on s’éloigne du sujet là.
Le jeune homme guida la main de Sumire sur sa poitrine. La jeune femme songea que c’était la première fois qu’elle touchait cette peau. Ce qui lui sembla étrange au fait de la proximité qu’ils avaient partagés quelques mois plus tôt. D’un autre côté elle était ravie, elle allait enfin voir presque autant de choses que lui avait pu apercevoir lors de leur cohabitation passée. C’était le juste retour des choses. Il lui mit entre les mains la ceinture de son habit. Sumire, par pur amusement, et le temps de réfléchir à la façon dont elle allait s’y prendre, fit tourner le bout de tissus entre ces doigts. Les vêtements d’hommes étaient bien plus faciles que ceux des femmes à défaire. La geisha savait exactement comme s’y prendre. Assise face à lui, tandis qu’une de ces mains se perdait sous l’habit au niveau de l’épaule gauche, la seconde défit délicatement l’étreinte de la ceinture. Se faisant elle dit :
« Soit, alors j’écoute votre histoire. »
Tandis que Jinjiro Fujiwara commençait à conter son histoire, la jeune femme fit courir ses mains sur la peau du jeune homme dont le vêtement, moins serré dorénavant ne la gênait plus. Elle n’avait pas défait en totalité le vêtement, mais l’ouverture du kimono laissait apercevoir le torse. L’esprit de la jeune femme était aussi attentif à l’histoire raconté que ses yeux l’étaient au torse devant elle ou même que ses mains l’étaient aux muscles tendus qu’elle sentait sous ses doigts, notamment au niveau des épaules. Elle aperçue des cicatrices, un certain nombre d’ailleurs. Visiblement, être marchand pouvait s’avérer bien plus dangereux qu’on ne pourrait d’abord le croire.
Délicatement, avec pour seul bruit, un léger bruissement d’étoffes, la jeune femme se leva pour aller se placer derrière le narrateur. Elle lui aurait bien demandé de s’allonger, ce qui était le plus habituel pour un massage, mais elle ne voulait pas interrompre le cours de l’histoire. Elle plaça ses mains au niveau de la nuque du jeune homme, pressant légèrement pour descendre peu à peu au niveau des épaules. Tout en faisant cela, elle s’imaginait fort bien la scène, qui lui était racontée. Elle imaginait l’homme courir dans les bois, au cœur du brouillard, une ombre menaçante le poursuivant. La jeune femme se dessinait en pensée la panique qui étreignait le cœur de l’homme alors qu’il courait à en perdre haleine, les traces effrayantes laissaient par les pas de la créature dans le sol, l’absence de toutes autres créatures vivantes dans la forêt, bien trop apeurées par les hurlements déchirants pour oser se montrer. D’un geste souple, elle fit descendre le haut du vêtement du marchant sur ses hanches pour avoir d’avantage de liberté dans ses mouvements. Elle était proche de lui, elle souffla légèrement dans son cou, dans le but de lui soutirer un frisson. Tandis que les mains de la geisha continuaient leur travail, l’histoire avançait.
C’était une histoire intéressante. Mais qui comme la plupart des folklores ou des histoires transmises de bouche à oreille, la fin n’était elle jamais clairement établie. Cela avait au fond l’avantage de laisser à l’auditoire la possibilité de choisir lui-même la fin qui lui convenait le plus. Celle de l’homme qui payait sa dette par sa propre vie, celle où il passa le reste de sa vie pour retrouver un enfant perdu maudissant sans doute le jour où il avait passé l’accord qui l’avait conduit là. Ou celle, ou sans remord, il renonça à un de ses enfants. A choisir, Sumire prendrait la première solution. La jeune femme aimait les histoires, elle trouvait que cela poussait à la créativité. Sumire silencieuse, attendait que le marchand ait finit de parler. Elle sourit. Qui n’aimait pas les contes ? Qui n’avait pas rêvé de rencontrer ces créatures ? Elle-même se souvenait que enfant, quand elle rentrait tard avec ses frères, elle se cachait derrière eux au moindre bruissement de feuille craignant qu’un être maléfique ne fût là, caché dans le noir. Cela faisait bien rire ses frères, du moins les plus grands d’entre eux. Croiser une créature mythique, ils auraient bien chanceux ou malchanceux, si cela leur était arrivé à eux.
« Je pense que tout le monde aime les histoires. Les gens n’ont que des préférences pour un type ou un autre. »
La suite de la conversation surprit la jeune femme. Sur le moment elle cessa son massage. Ce n’était pas une question qu’on lui posait souvent. A vrai dire, on ne lui avait même jamais encore posée. C’est vrai que c’était quelque chose de personnel. Et on n’aborde en principe pas ce genre de sujet avec des inconnus. Mais Neko-Chan et Sumire faisait tout à l’envers alors. Aussi étonnant que ce fût, la jeune femme n’était ni choquée, ni en colère, seulement surprise et peut-être un peu nostalgique. Elle ne pensait pas souvent à sa famille. Elle essayait d’éviter ces souvenirs. Pas qu’ils soient mauvais. Mais…appréhender ce fait, qu’elle ait été vendue étant enfant, n’était pas évident. Au fil des années, elle avait réagit de façon bien différente à cette situation. Elle avait posée des regards différents sur sa condition.
« Ne vous excusez pas. J’admets que c’est une question inattendue qui me prend quelque peu au dépourvu. »
Reprenant son massage, elle continua :
«Je ne pense pas souvent à ma famille, tout en me posant souvent des questions sur eux. C’est assez contradictoire je sais, mais c’est comme ça. Je ne crois pas que je leur en veux, je leur en ai voulu. C’est compliqué. Aussi loin que je me souvienne, il me semble que c’est ma mère qui prit la décision. Je ne me souviens pas bien de l’au revoir. Mais mon père était malade, trois de mes frères avaient quittés la maison, les deux autres n’avaient pas trop leur mots à dire je suppose, je ne sais pas même si ils étaient au courant. Ou peut-être est-ce moi qui imagine les choses ainsi. C’est bien possible. Petite je crois que j’étais en colère, mais maintenant je relativise dirons-nous. Il y a énormément de choses que j’ai aujourd’hui dont je n’aurais jamais même pu rêver si j’étais restée dans mon petit village. J’ai beaucoup plus d’avenir maintenant que je n’en n’avais avant, plus d’éducations aussi. Vous me demandez si j’aurais voulu être autre chose qu’une geisha, mais enfant, à part être une paysanne parmi d’autre, je ne pouvais pas espérer grand-chose. Pour être tout à fait franche avec vous, je crois que pour savoir si j’en veux vraiment à ma famille, il faudrait que je les voie, surtout ma mère. Que je lui parle, que je sache si ils ont pu vivre comme si je n’avais jamais existé, ou comme la fille à laquelle ils avaient dû renoncer par la force des choses. »
C’était peut-être un des souhaits secrets qu’elle ne s’était jamais vraiment avouées à elle-même. Revoir sa mère, son père, ses frères. Ses parents était-ils seulement encore en vie ? Son père avait-il survécu à sa maladie ? Qu’étaient devenus ses frères ? L’un d’eux souhaitait devenir guerrier de l’armée Umano, avait-il réussi ? Peut-être était-il non loin d’elle ? Le reconnaîtrait-elle seulement ? Comment réagirait ses parents, ses frères en la revoyant ? Trop de questions auxquelles elle n’aurait sans doute jamais de réponses. Et pourtant, parfois elle aimerait les connaître.
« Mais dîtes moi Monsieur, pourquoi une telle question ? »
Spoiler:
[hrp : Désolée, désolée, désolée du retard.... ]
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Jeu 22 Déc - 20:57
Mon œil s’évada dans le vide laissé par le silence de cette réponse qui me laissait songeur. Je m’étais montré particulièrement idiot en posant cette question. Je n’avais fais que me dévoiler en parlant d’une chose dont je n’avais toujours pas réussi à me détacher malgré les années. Moi qui pensais que j’avais réussi à tourner la page, je me surprenais encore à haïr le Karma et plus particulièrement les membres de ma famille. Etrangement, je n’éprouvais aucune rancœur envers mes bourreaux. Mes mentors. Mes frères d’armes.
Je me souviens encore de ce petit garçon, tenant la main de ce gigantesque vieil homme grisonnant. Rassemblant tout son courage pour ne pas pleurer. Ce recroquevillant la nuit pour se protéger du froid de cette forêt glacial. De la première fois qu’il planta son couteau dans les flancs d’un animal pour protéger sa propre vie. J’avais appris à supporter tout cela. Et comme la Geisha, j’avais plus ou moins réussi à oublier cette époque. A me détacher du choix de mes parents, arborant les mêmes questions quand la nostalgie n’était pas loin. Toujours cette curiosité de savoir s’ils pensaient à moi.
Mes doigts se mêlèrent aux siens, l’empêchant ainsi de continuer son massage. Je l’attirais doucement, l’invitant à s’écraser contre mos dos mit à nu pour mieux ressentir la chaleur de la jeune femme. Peut être pour me consoler. Peut être pour la consoler elle. Car moi j’avais eu le luxe de retrouver mes parents. Moi dont la vie avait été effacée. Une marque honteuse qui leur fallait faire disparaitre en caressant l’espoir que jamais je ne viendrais à réapparaitre. A réclamer l’affection qui m’était dut. Avoir ce droit d’être reconnu et appelé par son véritable nom. La haine que je pouvais ressentir à leur égard m’avait fait épargné mon frère au dernier moment. Je voulais qu’il souffre. Qu’ils vivent dans la honte. Je voulais leur faire partager mes sentiments, cette frustration et cette peine qui c’était distillé toutes ces années en moi.
Cependant, jamais je ne m’étais présenté à eux comme ce fils perdu. Leur vue me rendait désormais malade. Je voulais leur pardonner et dans le même temps les oublier à jamais. Sumire pourrait comprendre ce que j’avais au fond de moi. Elle était comme moi. Cette question, je l’avais posé en espérant une autre réponse. Elle avait encore de l’espoir à leurs propos…Je savais que sa situation ne serait pas si différente de la mienne. A vrai dire, je comprenais entièrement ces sentiments. Moi aussi j’avais cette occasion unique qui ne ce serait jamais présenté a moi. J’avais vu et fait des choses défiants l’imagination. Et cette seule ombre dans ma vie, c’était ce sentiment de vide. De cette question perpétuelle qui me poussait à regarder derrière moi.
Et si ? Et si cela c’était passé autrement ? Et si cet homme au masque de Tengu ne m’avait pas emporté avec lui ?
‘‘Je me demandais juste…’’
Je hoquetais de rire en pensant que cette histoire était si bien agencée que nul n’irait penser que j’étais cet enfant et le Tengu, un chef ninja. C’était si ridicule et pourtant cela fonctionnait si bien. Elle n’avait toujours pas fait le rapprochement entre ma question et l’histoire. Le fait que je m’étais présenté sous le masque d’une créature mythique comme le Bakeneko. Néanmoins, j’étais certain qu’un jour, elle comprendrait. Un jour peut être, nous serrions assez proche pour qu’elle puisse voir au travers de toute cette couche de mensonge qui me protégeait.
‘‘…Si…’’
Mes lèvres se soulèvent. Tremblent. Mais aucun son n’en sort. Encore une fois, mon œil d’ambre ce perd dans le vague alors que je cherche les mots. Je ne pouvais pas lui dire. Encore moins ici. Je n’étais qu’un idiot beaucoup trop sentimental quand on touchait à un passé si lointain qu’il aurait du l’oublier. Pourtant je m’enivrais de cette tristesse qui m’envahissait alors qu’elle me consolait sans le savoir. J’aurais pu me complaire dans cette souffrance juste pour vivre une seconde de plus dans ces bras. Goûter à cette illusion. Celle d’être aimé ne serait ce qu’une minute.
‘‘…Si tu aurais préféré vivre loin d’ici. Avoir une vie, des joies plus simple avec ta famille. Trouver un homme bon que tu aurais aimé de tout ton cœur. Rêver à des choses impossibles juste pour le plaisir.’’
Mon pouce caressa la paume de sa main en souriant.
‘‘Plutôt que de servir de pitoyables ivrognes qui cherchent à abuser de toi. Dans la haine et la violence des intrigues qui poussent à la jalousie et la méfiance. Terminer par être au service d’un Danna qui te rendra peut être malheureuse.’’ Je posais ma joue contre la sienne.‘‘En voudrais tu au destin et à ta famille d’avoir un Danna comme moi ?’’
Je sillais sous ma propre question. J’avais vendu la mèche à plus d’un titre. A sumire en confiant une partie de ce que je ressentais. En transférant sur elle une partie de ce que j’avais moi-même véçu…Mais aussi à d’éventuelles oreilles indiscrètes en avouant que je la prendrais sous mon aile. En espérant qu’elles ne comprennent pas que je la connaissais avant tout cela. Je me relevais légèrement, me demandant ce que je pouvais dire pour détourner la conversation avant de passer la main dans mes cheveux.
‘‘Enfin, je voulais dire que je suis orphelin. Pendant longtemps je me suis demandé ce qu’aurais pu ressentir un garçon ainsi abandonné…C’était…Moi aussi je me sentais ainsi.’’
Je me grattais plus fort le cuir chevelu en me traitant d’idiot.
‘‘Enfin…C’est compliqué…’’ Léger soupire’’Je suis vraiment un idiot, neh ?’’
C’était étrange comme chacune de leurs rencontres menaient à des retournements de situations et à des dénouements inattendus. Sumire avait imaginé cette rencontre comme quelque chose de plus classique dirons-nous. Une soirée simple, presque banale. Ils se seraient présentés, auraient discutés de sujets communs, comme l’actualité où ses activités à lui, ce qu’ils avaient fait un peu au départ d’ailleurs. Puis elle aurait fait étalage de ce qu’elle savait faire. Ils auraient fait entendre aux oreilles indiscrètes, des rires, de la musique, des histoires, tout ce que l’on trouve dans une soirée, des choses qui auraient laissé penser aux espions, qu’ils passaient de bon moment, qu’il était probable qu’ils se reverraient plus tard… Mais au lieu de cela voilà qu’ils parlaient du passé, que la conversation prenait des airs plus intimes. Sumire se demanda si elle avait bien fait de continuer en ce sens. La prudence aurait dû la pousser à ne pas répondre à cette question. En effet, cela pourrait paraître étrange à son Oka-San que dès la première rencontre de tels sujets soient abordés. Bien sûr des clients originaux ça existait. Mais là, on était clairement dans les confidences… Sumire n’avait pas réfléchie avant de parler, du moins pas réfléchie aux éventuelles conséquences. Et ça ne lui ressemblait pas. Elle s’était piégée elle-même, c’était la sensation qu’elle avait, trompée par ses sentiments. Elle connaissait déjà Jinjiro, c’était un secret certes, mais c’était un fait. Dès le départ, il y avait eu quelque chose entre eux, une certaine alchimie, une sorte d’intérêt, de fascination peut-être pour l’autre. A tel point, qu’un cours instant, tout deux avait dû oublier qu’ils mimaient une première rencontre. Ils s’étaient tout deux laissé aller aux confidences, et cela continuait encore. C’était dangereux. Mais ce le serait plus de changer maintenant de sujet. Cela ne ferait que paraître plus étrange encore.
Lorsqu’il attira à lui, elle se laissa faire, se collant contre son dos. Laissant l’une de leur main enlacée, elle passa son autre bras autour de sa taille et posa sa tête sur son épaule, en un geste de tendresse. Cela paraîtrait peut-être déplacé, cependant vu l’atmosphère qui s’était installée, elle ne pouvait pas rester de glace, puis de toutes façon elle n’en avait pas envie. Lorsqu’il hésita à parler, comme si c’était difficile à dire ou comme si il cherchait ses mots, elle attendit patiemment, restant près de lui. Presque inquiète de ce qu’il pourrait dire. Les confidences, ce n’était pas vraiment son rayon. Enfin, pas des confidences aussi sérieuses, qui ne se révélaient que car entre eux il y avait de là confiance. Sumire avait eu tort de penser que leur relation n’était basée que sur un soupçon d’amitié, de secret et de manigance. Il lui paraissait maintenant évident qu’il y avait autre chose. Cette fameuse confiance dont ils avaient parlés lors de leur premier entretien. Cette confiance qu’elle avait dit ne pas accorder facilement. Voilà qu’une semaine de cohabitation et deux mois d’absence avait suffit pour l’instaurer. Sumire avait l’impression de ne pas s’être maîtrisée. C’est pourtant une chose essentielle dans son métier. Cela devenait compliqué, peut-être dangereux et surtout effrayant à ses yeux. Mais elle n’en dit rien. Parler de cela, ce serait se trahir à coup sûr. Cela attendrait une autre rencontre ou même jamais. Elle devait se laisser du temps, pour réfléchir, se questionner, voir même se remettre en question. Pour le moment, le silence, le temps qu’il finisse de parler lui semblait être la meilleure des solutions. Cela cacherait son trouble, lui permettrait de mettre de côté ses questionnements pour se concentrer sur ce de Jinjiro.
Encore une fois, il lui posait une question difficile, à la réponse tout aussi compliqué. A la première question, elle n’avait pas vraiment réfléchie, elle avait répondu à l’instant, sincèrement. Maintenant, bien qu’elle veuille rester sincère, elle dû prendre le temps de réfléchir, ce qui laissa à Neko-Chan de finir d’exprimer ses…craintes ? Le fait qu’il sous entende qu’il acceptait de devenir son Danna ne la choqua pas, après tout c’était leur accord, mais c’était dit peut-être trop naturellement.
« Je crois que quelque soit notre situation on rêve toujours de choses irréalisables. Quand aux bonheurs plus simples avec sa famille…J’en ai sûrement eu, certain sont flous, d’autres nets, beaucoup oubliés. Après je me dis que j’en aurais d’autres, avec d’autres personnes. J’en ai eu ici, avec des amies. »
Là elle pensait surtout à quand elle était petite, elle venait juste d’arriver, elle n’était pas encore apprentie geisha. Loin de la concurrence entre les filles, elle s’était bien entendue avec d’autres fillettes de son âge.
Quand au fait d’en vouloir au destin d’avoir un Danna comme lui… Ils auraient été seuls, elle aurait répondu, que c’était le destin qui l’avait envoyé, faisant ainsi allusion à leur première rencontre. Elle aurait aussi dit que jusqu’à présent, elle n’avait aucunes raisons d’être en colère contre le destin, au contraire même. Mais cela aurait été suspect et même si Sumire ne savait pas si ils étaient observés ou écoutés en ce moment, elle préférait ne pas faire de vague, elle réfléchit alors à ces mots. Essayer de faire passer le plus de choses possible simplement.
« Un Danna comme vous…Pourquoi devrais-je en vouloir à ma famille ? Le peu que vous m’ayez dit jusqu’à maintenant, et depuis que l’on se connait…ce soir. Il ne me semble pas que j’aurai de raison d’être inquiète. La véritable question serait plutôt, vous, seriez vous sûres de vouloir une geisha comme moi ? Votre choix ne serait-il pas trop précipité ? »
Si elle avait pu, elle se serait encore rapprochée de lui, pour lui signifiait qu’elle ne disait pas exactement ce qu’elle voulait dire. Elle faisait des suppositions, qui pour eux n’en n’était pas, mais qui était destinées aux éventuels espions.
La raison de cette conversation intime lui fût donnée peu après. Il était orphelin voilà pourquoi.
« Je comprends. » se contenta t’elle de dire. « Mais non vous n’êtes pas un idiot ! » ajoutât t’elle après son soupir. « Je vous trouve plein de surprise. C’est très plaisant à mes yeux. Fort, courageux, sensible… attirant, vous avez de quoi faire tomber toutes les femmes on dirait. »
Souriante, elle lui déposa un baiser sur la joue, léger et long.
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Dim 1 Jan - 13:58
Mensonge sur mensonge…Demi-vérité à moitié avouée…Au final, je n’étais pas de ceux capables de s’exposer sans un voile de mystification sur mes origines ou ce que je pouvais réellement ressentir. Moi qui me pensais si libre d’agir et capable d’une grande richesse d’action ou de pensée, j’étais finalement le prisonnier de ma propre existence. De tout ce que j’avais pu vivre, de ces années d’expériences qui c’étaient ancrées en moi comme autant de réflexes de survie. La vérité, c’était que je n’avais jamais fais la paix avec mon passé. Cela ne hantait pas mes nuits, n’obscurcissait pas mon esprit mais me laissait toujours ce goût amer sur mon destin.
Des souvenirs heureux avec ma famille.
D’aussi loin que je pouvais jeter mon esprit, je n’arrivais à en faire remonter un seul. Ce n’était pas important au final car ce que j’étais devenu me convenais tout à fait même si cela me laissait un goût d’inachevé. Quelque chose qui me manquait et laissait un vide au fond de moi. En vérité, ma plus grande peur était que j’étais le même petit garçon qu’autrefois. Peureux, prêt à évacuer des torrents de larmes de ces yeux, désirant qu’on le serre très fort et que pour une fois on lui dise que tout ira bien. Qu’il y a quelqu’un pour le protéger. Ma plus grande peur, c’était qu’au final, j’essaye de rattraper tout ce temps perdu avec ce pouvoir qu’on m’avait conféré. Celui de rendre possible les rêves les plus fous. Balayer toutes les difficultés pour ouvrir la voie vers une nouvelle ère. Cela me terrifiait d’être ainsi prisonnier moi qui était toujours si large d’esprit. Moi, qui dans mon arrogance, me plaçait toujours en observateur amusé de la nature des hommes, jouant avec les fils de leurs désirs comme autant de marionnette.
C’était si terrifiant d’être simplement humain et non l’outil d’un pouvoir aussi destructeur que celui de Toragi. Et pourtant, Sumire, l’image même de la geisha qui cherchait à s’élever envers et contre tous…Sumire n’éprouvait aucun regret. Elle n’éprouvait aucune haine envers sa condition. Elle y trouvait son bonheur si simplement que cela pouvait forcer l’admiration. Est-ce que cela venait alors de moi ? Etais je trop paranoïaque ? Trop informé de ce qui ce passait dans les ombres pour trouver mon propre bonheur ? Etait ce simplement mon point de vu qui m’empêchait de vivre ce que je désirais ?
‘‘Je suis un marchand…’’
Perce-moi. Ouvre les yeux et regarde-moi. Mes lèvres le lui hurlaient alors que j’évoquais ce doux mensonge qui me rendait la vie si douce.
‘‘…Mes yeux sont exercés à reconnaître tout ce qui pourrait m’intéresser. Si je mettais autant de temps à tergiverser, nombre de bonnes affaires finiraient par me passer avant que j’arrive au bout de mes réflexions. Dans ce métier, il faut avoir l’œil avisé, un jugement sans faille et une bonne dose de chance.’’
Un si simple baiser sur la joue. Si long. Si long que cela signifiait forcement quelque chose au point que cette intrigue provoquait au sein de mon corps une excitation naissante…Pour ne pas dire palpable.
‘‘Mais la chance existe aussi sous une autre forme. Moins que le hasard, c’est peut être le destin qui força mes pas…’’
Je penchais ma tête en arrière, approchant mes lèvres des siennes en souriant.
‘‘…Cependant il n’y avait que ton sourire pour m’obliger à me plier à une telle volonté divine ’’Et encore plus bas de rajouter ‘’Ou devrais je plutôt parler de courbe divine ? De la douceur de ta peau ? Devrais je complimenter l’éclat au fond de tes yeux pétillants de vie et d’intelligence ?’’
Je n’étais pas fort. J’agissais avec secret et détermination pour ne frapper qu’une fois. Je n’étais pas courageux, j’avançais toujours dans les ombres, ne m’exposant que pour répandre la mort avec fatalité. Je n’étais pas une personne qui méritait éloge ou affection…Cela ne m’empêcha pas de rester dans ces bras quoiqu’il m’en couterait à l’avenir.
‘‘Veux tu faire fléchir définitivement mon esprit et me montrer que tu es l’unique dont j’aurais jamais besoin dans ma vie ?’’Mes lèvres n’étaient plus qu’a un murmure des siennes‘’Montre moi tes compétences. Je veux tout connaitre de toi’’
Il y avait dans leurs échanges quelques choses d’étonnant. Ils passaient d’un instant à l’autre, d’un mot à un autre, d’une sensation à une autre, d’un sentiment à un autre. C’était peut-être là quelque chose de dangereux. Les sentiments sont complexes et traitres, ils ne durent pas toujours et parfois éternellement. Les sensations elles sont fugaces. A peine essaie t’on d’en comprendre une en profondeur, qu’elle a disparue pour laisser place à une autre. Quand aux mots, eux, bien souvent sont laissés échappés trop vite. Ces trois choses mélangées nous font faire des choses imprévues, inattendues.
Ce léger baiser, Sumire ne saurait dire pourquoi elle l’avait donné. Il était fort sage et innocent et pourtant il la troubla, alors que c’était elle qui l’avait donné. Là était le point étrange. Que le marchand s’en étonne serait une chose normale, elle par contre qui était à l’initiative du geste ne devrait pas l’être. Cependant, voilà, elle s’en étonnait. Il n’était pas dans ses habitudes de se montrer aussi proche d’une personne. En général, elle gardait ses distances, réfléchissait et jouait la comédie. Mais jamais, elle ne se laissait guider par ses émotions. Et pourtant plus elle passait de temps en compagnie de Jinjiro, plus il lui semblait qu’elle perdait le contrôle de ses propres façons de faire. D’une certaine façon elle se laissait aller. Et ça ne lui déplaisait pas.
Sans doute qu’une partie d’elle-même aurait dû lui dire de se méfier. Se laisser aller à faire parler ses ressentis temporaires et ses émotions premières, c’était accorder sa confiance trop vite et aveuglément. C’était oublier la prudence et s’exposer à des déconvenues douloureuses par la suite. Mais peut-être que cette petite voix, faite de méfiance et de raison, était cachée quelque part, car sinon Sumire ne s’embêterait pas de telles divagations. Cependant, il y avait dans ses entrevues avec Neko-Chan, quelque chose d’indéfini. Comme une volonté mutuelle de confiance peut-être ? Quelque chose qui faisait qu’elle laissait sa méfiance temporairement de côté. Surement que demain lorsqu’elle serait seule, elle y verrait plus clair, mais pour le moment, tout cela était loin. Peut-être y avait-il réellement quelque chose de divin dans leurs rencontres…
Sumire était tellement loin dans ses pensées et si bien en ce moment, qu’elle ne fût pas loin de sursauter lorsque la voix de son interlocuteur la ramena à la réalité.
Elle l’écouta parler, souriante, paisible. Il était proche d’elle, très proche, il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que leur visage se touchent. Ca aussi, ça revenait souvent dans leurs échanges. La proximité. Malgré le métier de la jeune femme, une telle proximité aurait pu être embarrassante ou surprenante pour deux étrangers. Mais ni lui, ni elle, ne s’en formalisait. Au contraire, à croire que tout deux la cherchait. C’est à tour de rôle qu’ils se rapprochaient l’un de l’autre. Si un s’éloignait, même inconsciemment, l’autre allait au contact, que ce soit physique, visuel ou même émotionnellement semblerait-il. C’était toujours simple, naturel, parfois étonnant, mais jamais embarrassant, toujours bienvenu. Oui c’était là une étrange relation que se concevait entre eux. Sumire se demanda brièvement quelle image d’eux ils donneraient aux potentiels témoins de leurs échanges.
S’en s’éloigner de lui, elle lui répondit, sur le ton du murmure, le seul que la proximité qu’ils partageaient actuellement pouvait tolérer.
« Pour être tout à fait franche avec vous, je ne sais pas ce que je pourrais vous montrer qui pourrait bien vous convaincre de me garder à jamais à vos côtés. Y a-t-il seulement un domaine où je puisse être exceptionnelle ? Je le voudrais, pour vous convaincre. Car moi non plus je ne veux pas m’éloigner de vous. »
La raison s’en était définitivement aller. Nul doute que demain Sumire se traiterait d’imbécile. Mais il y avait une sorte d’alchimie, quelque chose qui faisait qu’un instant, elle se fichait des conséquences. Alors qu’un instant plus tôt elle essayait encore de sauver les apparences au cas où ils seraient surveillés, voilà que maintenant, elle n’y pensait même plus. Elle d’habitude si réfléchie, semblait totalement agir sous le coup des émotions. L’envie, la simplicité, le besoin, la sérénité, le bien être, tellement de chose lui passait par la tête en ce moment que sans doute la réflexion n’avait plus sa place.
« Je veux bien tout vous dire sur moi. Tout comme j’aimerai tout savoir de vous. Nous deux, seuls un instant et pour toujours en même temps. »
Sumire eut brièvement conscience de se demander si elle devait ou non mettre fin à l’espace qui séparait leur lèvre. Elle ne savait pas quoi répondre à cette question interne, à tel point qu’elle en resta figée, toujours aussi près de lui, en silence, se demandant au fond si elle allait revenir à elle ou rester dans cette sorte de transe.
« Je ne sais pas du tout quoi faire. » avoua t’elle. Puis dans un sourire amusée, elle ajouta : « C’est bien la première fois que je suis à ce point déstabilisée. »
Des murmures encore et encore. Si quelqu’un les observait, nul doute qu’il n’entendait rien.
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Sujet: Re: Un nouveau départ Lun 16 Jan - 17:04
Ces yeux là…Cette lueur au fond de ce regard…Ce battement de cœur si lourd dans cette poitrine que je pouvais presque entendre en tendant l’oreille…Cela ne faisait pas si longtemps et pourtant cela me semblait être une éternité depuis cet instant que j’avais déjà vécu. Cette réminiscence issue d’un passé si proche que je pouvais presque toucher du bout des doigts. Quatre années. Peut être cinq depuis cette nuit fatidique où j’avais croisé cette geisha. Une renarde sous les traits d’une femme du monde qui pourtant c’était laissé approchée et toucher par les paroles d’un paysan. N’était ce pas d’un artiste raté plutôt ? A peine quatre ans et pourtant j’avais presque oublié les détails. C’était alors moi qui espionnais, me complaisant dans les ombres, avalant chacune de leurs paroles, de leurs regards, de leurs expressions.
Je m’étais enivré de chaque parcelle de son visage. Bien qu’oublié, il semblait se superposer sur celui de Sumire. Deux beautés sans aucun doute et pourtant si différente. Je me souvenais de ces traits magnifiés par l’éclat de ces lames. Je me souvenais du bond qu’avait fait mon cœur, cette pensée qui me torturait me susurrant que c’était du gâchis de la laisser entre les mains d’un homme du bas peuple. Depuis, j’avais rencontré nombre d’autre Kunoichi et pourtant elle était l’une des rares dont le souvenir me hantait. Une chose qu’elle possédait et me liait à elle par un lien dont j’ignorais tout alors. Une absence de sagesse qui m’avait rendu aveugle à ce qui la magnifiait sa beauté. Une chose que je partageais alors et ce cachait derrière chaque sourire, chaque espièglerie, chaque caresse.
Le désespoir
Une simple phrase. L’envie la plus simple qui poussait Sumire avec tant de pureté à tout savoir sur moi. Une pureté qui me poussait à me retrancher toujours plus loin dans le mensonge. Déchaînant une soudaine terreur derrière mon sourire. Une peur liée au fait…Que j’aurais pu lui avouer. Que je pourrais lui avouer n’importe quand. Sans une arrière pensée. Sans l’ombre d’un doute. Qu’il suffisait d’un rien pour me faire basculer alors que c’était contraire à tout ce pour quoi je m’étais battu. Les raisons pour lesquelles j’avais survécu tant d’année à force d’affabulation, d’illusion et même de trahison. Son expression resterait elle la même si je lui avouais que j’avais déjà tué de sang froid mes frères d’armes ? Que j’étais un homme qui pouvait tuer de sang froid malgré les liens tissés par le temps ? Que rien ne m’importait d’autre que m’accrocher à la vie ?
Je pouvais tout lui dire mais ce qui m’épouvantait réellement était probablement le fait…Hé bien…Serait ce si étrange si je disais que j’espérais presque voir son visage s’emplir d’horreur ? Cette envie de détruire ce qui pouvait me changer…Mais si j’étais capable d’honnêteté…J’admettrais peut être que c’est surtout pour protéger. La protéger. Respecter ce qu’elle avait d’innocence en cet instant. Cette innocence dans ce cœur qui me poussait au désespoir. Je n’arrivais qu’à le comprendre pleinement que maintenant. Même si j’étais capable de l’appréhender ce n’était rien comparé à ce sentiment au creux de ma poitrine. Cette chose qui me poussait à me demander si moi aussi, je serais capable un jour de faire un bien étrange choix.
Non. J’en faisais déjà et j’étais prêt à n’importe quoi pour elle. Mais je n’étais pas de ceux capable de l’avouer…‘‘ Cela serait terriblement ennuyeux si je te disais tout ce que tu aimerais savoir sur moi. Tu perdrais très vite ton intérêt pour moi à ce rythme là’’…Après tout, le mensonge était mon art de vie et il m’était impossible de me rendre. C’était mes règles, mes conditions et la défaite elle aussi y était soumise. Mes lèvres frôlèrent les siennes si bien qu’on n’aurait su dire s’il s’agissait d’un baiser fugace ou d’un souffle avant de prendre entre mes dents l’une des broches de ma compagne d’un air espiègle. Je la pris entre mes doigts, posant le bout contre la peau de son cou, la faisant lentement descendre vers sa poitrine avec une lenteur délibérée.
‘‘ Je n’aimerais pas que tu te dévalorise et que tu commence à te dire que tu n’as aucune valeur ou que tu ne mérite pas d’être à mes côtés.’’ Mon doigt remonta le long de la broche, approchant lentement des vêtements de la geisha. Nul doute que la destination finale était la peau de la jeune femme. ‘‘ Et comme tu ne sais pas quoi faire, je te propose de régler cela au jeu. Ou peut être proposerais tu un défi ? Cela m’importe peu à vrai dire. Tous les coups seront autorisés à la seule condition de ne pas se faire prendre.’’
Je tirais légèrement la langue en gloussant
‘‘ Si tu gagne, je t’autoriserais un gage. N’importe quoi et sans aucune restriction. Je devrais m’y soumettre sans aucun mensonge, ni fourberie. Que ce soit une question sur mon passé, me demander de courir nu dans les rues de la ville ou encore de me donner corps et âme à toi…et uniquement à toi. Une fidélité à toute épreuve si tu le désire.’’ Mon doigt toucha sa peau, remontant lentement sur son cou, amenant le reste de ma main. ‘‘ Si je gagne…Mettons que j’ai déjà un gage en tête. Je te demanderais une chose plus personnelle encore. Une preuve…Une marque…Un tatouage. ’’ J’ajoutais malicieusement à son oreille. ‘‘ Ainsi quoiqu’il arrive, je serais toujours sur ton corps et jamais très loin de tes pensées ? ’’ Je gloussais devant cette nouvelle épreuve. Un nouveau jeu entre nous. Un moyen de réussir à ne pas penser à mes sentiments. ‘‘ Bien sûr, j’aurais le droit d’en choisir aussi bien le motif que l’endroit où je désire qu’il soit.’’
Le cœur de Sumire battait la chamade. Il palpitait d’incertitude, d’attente et sans doute un peu d’angoisse. Que faire ? Cette phrase tournait en boucle dans sa tête et la jeune femme ne voyait pas de réponses se dessiner. Devait-elle l’embrasser ? Elle se mentirait en disant que cette idée ne flottait pas ouvertement dans son esprit. Cependant, un petit quelque chose la retenait. Un petit quelque chose qu’elle n’identifiait pas. Un soupçon de raison qui essayait de se frayer un chemin ? La crainte d’essuyer un refus ? Ou l’inquiétude que ce ne soit que le début d’un commencement. Le premier pas vers autre chose. Elle ne se maîtrisait guère plus, et même si c’était plaisant, elle ne pouvait que craindre de perdre définitivement tout contrôle…
Par chance, il reprit la parole, la forçant ainsi à laisser ses questionnements intérieurs momentanément de côté. Sumire doutait qu’il n’est guère de chose à lui raconter. Dans son idée, rien que ses voyages devaient être passionnant. Alors sans doute aurait-elle répondu quelque chose si les lèvres de son interlocuteur n’avaient pas frôlés les siennes. Un instant elle en eut le souffle coupé et avait de plus en plus l’impression d’être une idiote. Depuis quand se montrait-elle si timide ? Cependant, ce mouvement non identifié (baiser ou non ?) suffit à lui provoquer un grand sourire. D’ailleurs elle avait l’impression de ne faire que ça ce soir. Sourire. Pour de vrai. Sans comédie ou artifice. La jeune femme aurait pu protester qu’il lui prenne ainsi une de ses broches, si elle n’avait pas ardemment désirée savoir ce qu’il comptait en faire. Elle pourrait même la lui laisser tiens. Sumire frissonna légèrement, le métal de la broche n’était pas si froid pourtant. Baissant le regard pour suivre des yeux les mouvements de la broche et du jeune homme, elle se demandait ce qu’il comptait faire au final. Elle vit les doigts de Jinjiro longeait la broche, tout en ayant une petite idée de leur destination. Elle ne songea cependant pas à les arrêter. Mais rapidement, elle se désintéressa de la main de son acolyte pour en revenir à ses mots.
Un jeu, quel jeu ? Sumire dût s’avouer que les phrases du jeune homme éveillèrent sa curiosité. Elle n’avait aucune envie de proposer un défi, il lui avait mit l’eau à la bouche avec sn jeu où tout les coups seraient permis. Mais ce qui l’intriguait le plus, restait la fin de sa dernière phrase : à la seule condition de ne pas se faire prendre…Cela laissait supposer un jeu où il faudrait tromper les gens, ou au moins une personne. Jouer la comédie, mentir mais surtout gagner, cela lui plaisait beaucoup aux premiers abords.
Il lui tira la langue, elle rit. Voyant bien qu’il allait parler, elle le laissa faire. Elle était curieuse de savoir en quoi consisterait exactement ce jeu. Mais ce n’est pas les règles qu’il lui exposa par la suite. Elle l’écouta avec grande attention. Si elle gagnait elle avait droit de lui donner un gage. Elle sourit, et son premier réflexe comme celui de n’importe qui, fût de se demander ce qu’elle pourrait lui imposer dans ce cas là. Elle rit à nouveau, quand il lui dit qu’il pourrait même se promener nu dans la ville si elle le voulait. Nul doute que cela ferait désordre. Elle sentit sa main remontait le long de son cou. Par contre si elle perdait, elle devrait accepter un tatouage. Elle rougit quelque peu quand il précisa qu’il serait ainsi toujours sur son corps. Sumire avait l’impression qu’il était déjà gravé à jamais dans sa mémoire en seulement de rencontre.
« Je ne crois pas que vous ayez à craindre le fait que je puisse vous oublier. » En effet cela semblait impossible pour la jeune femme.
Pour en revenir au tatouage, en soit cela ne la gênerait pas plus que ça. Même si ne pas avoir son mot à dire sur le motif et le lieu, l’embêté un peu. Cependant, c’était un défi. Du moins elle le percevait ainsi et elle avait du mal à imaginer que quelque fût le gagnant, le gage puisse être gênant pour l’autre. Hormis que si c’est elle qui perdait, elle ne risquait pas de l’oublier. Il mit son pouce sur ses lèvres lui demanda si elle avait une objection. C’était le moment où elle devait se décider. Elle savait qu’elle regretterait de refuser. Ces petits jeux, ces échanges avec Neko-Chan, elle savait maintenant qu’elle adorait ça. Puis elle aimait les défis. Ca mettait son égo et ses capacités en jeu. Mais la question était, regretterai t’elle si elle perdait ? … La meilleure solution à ce problème étant bien sûr qu’elle emporte le petit jeu dont il était question.
Elle sembla hésiter un petit moment, en fait elle prit tout son temps pour donner sa réponse. De sa main droite, elle alla caresser le poignet du jeune homme qui n’était guère loin d’elle. Puis elle déclara finalement :
« Non je n’ai pas d’objection. Hormis le fait bien sûr que quelque soit la nature ou le but du jeu en question, il soit réalisable pour et par chacun de nous deux. »
Attrapant de ses deux mains, celle du jeune homme, simplement par envie, peut-être pour jouer un peu aussi, elle ajouta.
« Je t’écoute dis moi donc quel est ce jeu ? »
Elle gardait la main de Jinjiro, bien prisonnière au sein des deux siennes et attendit la réponse. L’avantage de ce petit jeu, c’est qu’il avait apparemment éloigné tous questionnements de l’esprit de la jeune femme pour éveiller à la place son goût de la compétition.
Yagyu Jubeï
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Sujet: Re: Un nouveau départ Lun 23 Jan - 23:21
Elle s’amusait. Chaque rire qui franchissait ces lèvres raisonnait en moi, laissant dériver mon esprit lentement vers une faiblesse à laquelle je consentais tacitement. Une faiblesse qui susurrait sournoisement à mon esprit de m’enivrer de cette femme. De sceller ces lèvres des miennes pour en capturer chaque soupire, chaque mot, chaque émotion qui ce dessinait sur elles…De les garder égoïstement pour moi. De déposer ma tête contre elle, de la laisser conquérir mes peurs et me faire oublier le reste. De m’offrir à l’abandon que m’offrait son corps pendant un instant d’éternité. Etrangement, je me demandais comment un moment aussi intense de sincérité pouvait être aussi teinté de mensonge.
Ma faute, mon erreur, mon mensonge. Pourtant j’avais du mal à regretter mes actes et les conséquences futurs de mes actions quand je ressentais la chaleur de ces mains ce diffusant dans la mienne. Quand je l’écoutais accepter un défi aveuglément sans pour autant connaître entièrement la portée de ce dernier. Simplement parce que je le lui avais proposé. Je me sentais si faible à cet instant. Je me sentais si faible à ces côtés. Si n’importe quel assassin tentait maintenant de prendre ma vie, je savais que je n’arriverais pas à me défendre. Etait ce si bizarre de ne pas en concevoir la moindre inquiétude ? Ou est ce que ce qui devait m’alarmer le plus était le fait qu’elle y soit arrivée aussi vite ? Si je devais un jour tuer un guerrier terrible ou le plus paranoïaque des assassins, je ne m’y prendrais pas d’une autre manière.
Pourtant je n’arrivais plus à me contenir. Lui laissant la main, j’écartais mes jambes pour l’attirer entre ses dernières. Son dos contre ma poitrine, mes bras l’enserrant…Mon visage dans son cou, laissant entrevoir une expression de quiétude que j’aurais eu bien du mal à feindre même en vivant un millier de vie. Mes lèvres laissèrent un baiser dans son cou, puis dans le creux entre ce dernier. Un long baiser avant de caresser son épaule du bout de mon nez.
‘‘J’ai bien un jeu auquel nous pourrions nous adonner librement. C’était un jeu auquel je m’adonnais enfant en compagnie d’autre. Mon professeur nous contait une histoire ou nous donnait un certain nombre d’affirmation dans lequel se dissimulaient des mensonges. Nous avions le droit de faire tout ce que nous désirions pour établir la vérité. Tant que nous nous ne faisions pas prendre. Si nous étions prit entrain d’enquêter, nous perdions automatiquement. Si nous nous trompions sur l’un des mensonges, nous n’avions plus le droit d’y revenir.’’
Ce n’était pas cela à quoi je pensais au début. Je pensais plutôt à un vol ou à placer un objet dans un lieu précis. Cependant, je ne voulais pas attirer d’ennui à ma Geisha. Et puis, cela pouvait toujours être amusant.
‘‘Tu as le droit de raconter une histoire par exemple. Pour ma part, je vais te donner cinq affirmations. Tu devras me dire si elles sont vrai ou fausse. Je ne te donne aucune limite de temps pour ma part. Mais si tu veux, tu peux aussi me dire plus simplement combien il y a de mensonge. Le but du jeu est d’être le plus proche de la vérité. Bien sûr, il n’est pas exclu que nous gagnons tout les deux… ’’
Je roulais des yeux avant de commencer le duel. Réfléchissant à ce que j’allais dire…
‘‘Jinjiro est un marchand pourtant je ne suis pas un marchand. J’aime la femme que je regarde actuellement bien que je sois borgne.’’
Je m’approcher de son oreille en souriant.
‘‘Et la dernière...Je laisserais la femme qui m’embrassera regarder au-delà du masque’’
Cela serait plutôt amusant de voir les réactions que ces phrases allaient provoquer chez elle. Combien d’affirmation elle espérait voir se réaliser. Combien de mensonge elle allait déceler. Ce qu’elle allait décider de croire ou si tout simplement elle allait abandonner la partie et accepter le gage.
Sumire avait accepté et elle était fort curieuse de découvrir le jeu qu’allait lui proposer son compagnon. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle était toujours emballée lorsqu’il s’agissait de faire un jeu. Lors des soirées, c’était toujours ce qu’elle préférait, du moment qu’elle participait. Elle n’aimait pas se contenter d’observer, elle trouvait cela ennuyant. Mais une partie de jeu pouvait être très révélateur. Rien que le choix du jeu en disait long sur celui qui choisissait. Jeux à boire, jeux de réflexion, jeux d’argent, jeux de carte, jeux de rôles… Le choix de l’un ou de l’autre laissait généralement entre apercevoir les goûts dominants du meneur de jeu. Puis ensuite on avait rapidement un petit aperçu de l’égo des joueurs. Etait-on prêt à tout faire pour gagner, même à se montrer ridicule ? Pouvait-on accepter de laisser gagner un autre alors que la victoire est proche ? Sommes-nous capable de nous résoudre à la défaite ? Oui, faire un jeu, Sumire trouvait que c’était toujours très intéressant.
Puis ensuite venait le simple fait que c’était un jeu. Le but n’était plus, en principe, de mentir ou de manipuler. Un peu de comédie tout au plus. Puis lorsqu’elle faisait un jeu, auquel elle avait joué étant enfant cela lui faisait toujours plaisir, tout simplement.
Elle se laissa attirer contre le torse du marchand sans la moindre résistance. Elle sourit de le voir si tranquille. Elle-même se sentait bien. Elle se cala contre lui et laissa sa tête reposer sur sa poitrine. Elle ne lâchait pas les mains de son compagnon et observer devant elle en attendant l’explication des modalités du jeu.
Ce jeu elle connaissait déjà mais n’y avait pas joué souvent. Elle avait toujours du mal en présence d’énigmes mais elle était obstinée, aussi elle n’abandonnait pas facilement. Elle était prête à chercher longtemps. C’est pourquoi elle était ravie, et cela même si elle ignorait encore les affirmations et mensonges dont il allait être question, qu’il lui laisse une durée de temps illimité. Au moins elle n’était pas au pied du mur, obligée de ne pas se tromper. Elle comptait bien réfléchir et prendre son temps.
Petit à petit il égraina ses affirmations (et les mensonges sans doutes aussi) qu’elle écouta attentivement, le sérieux l’ayant gagnée.
Jinjiro est un marchand pourtant je ne suis pas un marchand. La première partie lui semblait bien être une affirmation vraie. Du moins tout ce qu’il lui avait dit jusqu’à maintenant, les rumeurs qui couraient en ville, et la façon dont il lui avait été présenté confirmé ce fait. Mais la seconde partie de la phrase était un mystère pour Sumire qui en resta sceptique. J’aime la femme que je regarde actuellement bien que je sois borgne. La première partie de cette phrase relança les battements de son cœur. J’aime. C’est ce qu’il avait dit. Et étant donné qu’elle était la seule femme de la pièce, c’était forcement elle qu’il regardait. Ce pan de phrase la troubla d’avantage qu’elle aurait voulu. Elle ne pensait pas (ou ne voulait pas) que ce soit un mensonge, était-ce cependant la vérité ? Voilà un bout de phrase qui allait la remettre sur la voie de ses questionnements intérieurs si elle ne se concentrait pas rapidement sur la suite de la phrase. La seconde partie de la phrase étant évidente, cela calma la jeune femme qui fut plus attentive à la suite. Je laisserai la femme qui m’embrassera regarder au-delà du masque.
Sumire sourit et lui dit : « Je crois que vous allez être un adversaire redoutable Mr. Fujiwara. » Se sortant de l’étreinte elle se mit à genoux face à lui pour pouvoir le regarder en face. « Mais je ne vais pas me laisser faire, laisser moi réfléchir quelques minutes. »
Jinjiro est un marchand et bien que je sois borgne, lui semblait être des affirmations vraies. J’aime la femme que je regarde actuellement la troublait grandement, au point qu’elle ne se décidait pas entre mensonge er vérité (même si elle penchait sur réalité). Je ne suis pas un marchand allait nécessiter une sérieuse réflexion et probablement du temps, car elle ne voyait absolument pas du tout où le jeune homme voulait en venir avec cette partie là. Quand à la dernière affirmation, on retomber dans les eaux troubles, très trouble même. La femme qui m’embrassera, c’était facile (en théorie) à réaliser. Regarder au-delà du masque. Qu’est ce que cela voulait bien pouvoir dire. Sumire repensa au masque de chat que portait le jeune homme lors de leur première visite. Ce qu’elle ne comprenait pas c’est qu’elle avait déjà vu derrière ce masque, sans embrasser pour autant le jeune homme, cela voulait dire qu’il parlait d’un autre masque. De plus cette affirmation était au futur.
Sumire sourit de nervosité et fixa son regard dans celui du marchand pour lui dire : « Oui vous êtes redoutable. »
Elle se leva, simple manie, elle aimait réfléchir en marchant. Et tout en arpentant lentement la pièce elle continuait de réfléchir. Elle avait envie de dire pour le moment qu’il y avait deux affirmation vraie ce qui lui laissait logiquement deux mensonges (oui elle avait mit de côté temporairement le j’aime la femme que je regarde actuellement). Mais qu’est-ce qui était vraiment vrai et qu’est-ce qui relevait du mensonge ? Et surtout devait-elle l’embrasser ? Aurait-elle un indice ? Etait-ce un défi ? Un test ? Arg, c’est qu’elle allait se prendre la tête avec ces énigmes….
Et bien puisqu’elle allait devoir plancher sérieusement sur ses phrases, elle avait bien envie qu’il en fut de même pour lui. Elle alla se rasseoir face à lui et lui dit :
« Bien. Avant de vous faire part de mon premier avis, je vais vous donner mes propres affirmations. »
Elle prit quelques secondes supplémentaire pour bien réfléchir à la formulation de ces affirmations.
« Je suis la cadette de ma famille, bien que je sois une des aînées. Je vise les hautes sphères mais deux choses au moins permettront toujours de me rattacher au sol. »
De la même façon que lui quelques minutes auparavant, elle s’avança et lui dit à l’oreille :
« Je suis l’amour secret. »
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Sujet: Re: Un nouveau départ Dim 12 Fév - 23:10
Si un jour je devais atteindre l’âge de la sagesse, je devais me promettre que je déposerais les armes pour prendre le pinceau. Si d’aucun penserait légitimement que prendrait vie mes mémoires, il se tromperait lourdement. Non, si je devais coucher quelque chose sur le papier, ce serait très certainement un traité sur les secrets et les mensonges. Pourquoi ils naissaient si facilement, quels étaient leurs pouvoirs, quels fascinations ils exercent et les obsessions qu’ils entrainent. Tout au long de ma carrière j’avais vu des gens du commun jusqu’au plus haut fonctionnaire désirer si ardemment la vérité qu’elle en devenait destructrice. J’en étais bien souvent venu à croire que l’hypocrisie était une simple forme de survie. Les faux semblants un non-dit à respecter pour essayer de toucher du doigt la tranquillité nécessaire pour vivre décemment.
En énonçant mes vérités à la Geisha, je la confrontais à tout cela. Les illusions, les faux semblants…Mais plus encore à des dilemmes. Sur ce qu’elle avait envie de croire même si rien ne prouvait, ni réfutait le contraire. Sur des futurs hypothétiques. Manier le mensonge n’avait rien de très compliqué une fois qu’on n’a bien cerné la nature humaine et sa complexité. Est-ce que je devrais plutôt dire que je savais comment torturer ma pauvre geisha ? Je devais avouer que la regarder tourner et retourner mes affirmations dans sa tête me procurait une joie que je ne connaissais pas. Je pouvais presque entendre les méandres de ces pensées. Je lui avais donné plus qu’il n’en fallait pour nourrir ces fantasmes…Une chose que j’aurais peut être du faire plus tôt ? Je ricanais intérieurement en me disant qu’il fallait peut être que je continue dans cette voie là. Après tout en amour, on pouvait rapidement s’ennuyer tant qu’on n’entretenait pas la flamme.
Je levais néanmoins un œil amusé en la voyant m’opposer sa réflexion. Mon esprit avait rapidement fait le tri dans ces affirmations. A première vue, les deux premières affirmations n’était qu’un simple paradoxe. Cependant, cela restait logique si Sumire avait deux grands frères. Ce qui faisait d’elle l’aînée des filles. Le fait qu’elle visait les hautes sphères n’étaient pas un secret en soit. Elle avait été assez futée pour me montrer qu’elle saurait m’utiliser pour gagner en statut sans trop ce poser de question. Une telle ambition ne pouvait pas être neutre. Jusque là, je ne décelais aucun mensonge. Du moins jusqu’à ce qu’elle parle de deux choses qui la retenait.
Deux ?
Je me grattais l’arrière du crane. Signe de perplexité que j’exécrais laisser voir même si Sumire devait partager en partie ma vie…Je détestais laisser voir une faiblesse. Pourtant je voyais plus d’une chose qui s’opposait à sa ascension sociale. Il fallait un statut de noblesse, de l’argent et des relations. Ce qui faisait trois raisons. D’un autre côté, elle n’avait pas parlée de chose qui s’opposait à elle…Mais bien la retenait. C’était donc qu’il y avait des choses qu’elle ne voudrait certainement pas abandonner ? Si je devais me hasarder, je dirais que sa profession de Geisha devait être l’une des deux choses qu’elle ne voudrait pas abandonner. Quand à l’autre…J’aurais bien dit sa famille mais c’était improbable. Quelqu’un de l’Okiya ? L’Okiya en elle-même ? Un lieu ou une ambiance ? Une sensation ?
Et que dire de sa dernière affirmation. L’amour secret. J’avais du mal à déterminer ce qu’elle désirait dire par là. Est-ce qu’elle parlait de sa condition de Geisha ? En effet pour beaucoup d’homme, la Geisha était un amour secret. A moins qu’elle ne me signifiait qu’elle avait un autre candidat ? Pour me torturer ? Après tout, elle n’avait pas dit qu’elle était mon amour secret…Plus encore je me demandais si elle ne m’avait pas tendu un piège par rapport à l’une de mes affirmations sur la femme que j’aimais. Si je l’aimais pas, cela influencerait sa réponse qui restait après tout définitivement vague. Je ris doucement avant de plonger mon regard dans le sien. Me penchant en avant pour toucher son front du mien. Je n’arrivais définitivement pas à me passer de son contact.
‘‘C’est plutôt bien trouvé’’
Je fis une moue du bout des lèvres.
‘‘Nous pourrions rajouter une règle ? Je pourrais t’offrir une question ou deux. En échange d’un gage ? A moins que tu ne préfère savoir combien il y a de mensonge ?’’
J’avais presque envie de lui dire que j’échangerais le nombre de mensonge qu’il y avait dans mes affirmations contre un baiser. Le paradoxe viendrait la troubler encore plus mais je me ravisais. Je me reculais un peu, étendant mes bras derrière moi avant d’y laisser mon dos. Balançant mes jambes resserrées de gauche a droite en m’amusant de ces expressions.
‘‘Y a-t-il quelque chose que tu voudrais dire ou faire avant de continuer notre petit jeu ?’’
Je laissais échapper un petit rire en attendant de voir ce qu’elle déciderait de faire.
Sumire ferma les yeux au moment où le front du jeune homme toucha le sien, elle rompit de ce fait le contact visuel, mais elle voulait profitait de ce moment, en oubliant momentanément tout ce qu’il y avait d’autre autour. Elle ne rouvrit les yeux que lorsqu’elle entendit la voix de son vis-à-vis s’élevait dans l’air. Il lui dit que ces affirmations étaient bien trouvées.
« Je crois pourtant qu’elles seront plus simples à élucider que les votre. » Sauf peut-être la dernière. Mais elle se garda bien de le lui préciser. Sa dernière phrase faisait référence à une chose bien particulière et elle n’était pas sûre qu’il y pense de sitôt.
Il proposa de rajouter une règle. Donner le droit à des questions contre un gage. D’un côté c’était tentant, elle avait déjà une petite idée des questions qu’elle lui poserait. Mais parallèlement, s’il lui laissait ce droit, elle devrait par pure principe d’égalité (et surtout afin que leur petit jeu soit équitable) le lui accorder aussi. Et elle savait que son camarade de jeu était redoutable, il risquait très vite de faire s’effondrer ces petites phrases et elle perdrait le jeu. Même si échouer avait des chances de ne pas être trop désagréable, son égo lui interdisait de se faire battre et surtout pas aussi rapidement…Mais c’était diablement tentant. D’autant plus qu’elle avait elle-même une idée de gage, rien de méchant bien sûr, mais peut-être troublant. Pourquoi est-ce cela qui lui venait à l’esprit ? Des jeux elle en avait fait beaucoup lors de soirées précédentes, et des gages elle en avait donné, mais jamais de ce genre-là. Il faut un début à tout se dit-elle. Puis son camarade et elle ce n’était pas comme les autres fois. Oh, non, c’était bien différent…
Il se recula quelque peu pour s’appuyer sur ses bras étendu derrière lui. Il lui demanda si elle voulait faire ou dire quelque chose avant que leur petit jeu ne continue. Elle soupira pour montrer qu’elle ne savait pas encore.
« J’y réfléchis. »
Elle se mit à ses côtés et s’allongeant sur le dos. Pourquoi ? Pour réfléchir tout simplement. Au diable les plissements des habits ou la coiffure défaite, qu’elle songeait de plus en plus à défaire elle-même. Les chignons étaient la coiffure règlementaire, mais Sumire avait une masse de cheveux tout de même conséquente, ce qui faisait que contrairement à la plupart de ses collègues, elle ne dormait pas avec.
Ses yeux foncés fixèrent le plafond tandis que son esprit vagabondait à droite à gauche. Puis sans changer son regard d’horizon, elle dit :
« Je suis assez tentée par les questions. Nous pourrions dire deux questions pour un gage, mais il ne faut pas évidement que les questions permettent d’établir directement la réalité ou non des affirmations, mais que cela donne seulement des indices. Que cela nous permette de savoir vers où chercher sans pour autant nous donner la réponse. Bien sûr rien n’interdirais de répondre par une devinette ou même juste un mot. Vous voyez ce que je veux dire ? Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Avec sa dernière question, elle reporta son attention sur lui. Elle aimait bien le regarder sans trop savoir pourquoi. Leurs échange lui plaisait tout simplement. Elle avait déjà son idée des questions et du gage, mais elle attendait après lui. Il était malin. Comme elle l’avait déjà compris, c’était un adversaire redoutable. Mais elle n’avait pas envie de perdre. Même si elle ne savait pas ce que gagner lui apporterai.
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Sujet: Re: Un nouveau départ Dim 15 Avr - 22:04
Quelque chose flottait dans l’air…Quelque chose qu’on n’aurait jamais pu sentir…Du moins pas en ce genre de lieu. Pas avec une Geisha. Encore moins avec l’envoyé d’une puissance étrangère dont le passe temps était de faire croire qu’il n’existait pas. Ce parfum si particulier qui tombait entre nous ressemblait étrangement à de l’honnêteté. Il n’y avait qu’à observer la façon qu’elle avait de s’allonger sans la moindre gêne, se révélant loin du faste de la maison de thé, loin de l’image de la geisha.
Bien sûr, il y avait longtemps que cette barrière c’était effondré entre nous. Mais les apparences venaient désormais de tomber comme si plus rien ne comptait autour d’elle que ma présence, notre jeu dangereux de révélation et les non dits qui flottaient autour de notre relation qui n’avait rien de classique…Aurais je du la qualifier de romantique peut être ? L’excitation du secret était un puissant aphrodisiaque qui excitait l’imagination, pour preuve cette jeune femme qui en oubliait les oreilles braquées vers nous…Ou ce Ninja qui était non loin de trahir le code de sa confrérie par ses petits jeux.
Je savais que cela pouvait me jouer un horrible tour. Ivre de cette sensation grisante qu’était d’avoir l’attention de cette femme à nulle autre pareille, d’être au centre de ces pensées jour après jour…Pourquoi me serais je arrêté ? Captiver son cœur, la révéler à mes yeux tout en essayant de me protéger…C’était ce qui rendait les choses excitantes…Même si au final elle risquait de m’exposer et de se révéler un danger pour ma propre sécurité. Et cela était une entorse à mon propre code d’éthique. Ma survie primait…
‘‘Deux questions hum ?’’
Il y avait de grande chance pour qu’elle sache déjà ce qu’elle voulait poser comme question. Le fait d’en diminuer le coût montrait qu’elle était étonnamment calculatrice. A moins qu’elle ne marchandait uniquement pour le plaisir ? Pour montrer qu’elle n’était pas si facile ?
‘‘Est-ce que se soumettre à mes demandes seraient si désagréable que tu n’éprouve le besoin de négocier ? Je pourrais m’en offusquer !’’
J’essayais de ne pas rire sous ma remarque taquine.
‘‘Je ne verrais aucun inconvénient à me plier plus d’une fois à toutes tes envies…Mais soit, cela ne changerait pas grand-chose. Quoique, je pourrais me montrer moins clément et te donner des indices moins évidant.’’
Je me grattais le menton en souriant, me rasseyant en tailleurs pour lui faire face plus facilement. Des gages, j’en avais plein derrière la tête mais je savais déjà ce que je voulais en faire.
‘‘Si tu me donne une pièce de ton vêtement, je veux bien te laisser poser tes deux premières questions. Tu peux aussi énoncer ce que tu souhaite et me laisser commencer…Cela m’importe peu à vrai dire.’’
« Oh mais non, je n’ai pas la moindre envie de vous offusquer, je veux seulement faire durer la partie plus longtemps. » lui dit-elle sur un petit air mutin.
Elle lui sourit et attendit la réponse définitive du marchand qui accepta rapidement. Elle décida de garder dans un coin de sa tête le fait qu’il accepterait de se plier plus d’une fois à ses envies, cela pourrait être utile un jour. Quant à la suite de la phrase, cela ne faisait que confirmer les possibilités que Sumire avait envisagées avant même de lui préciser ses conditions sur la nature de la réponse à ces questions bonus.
Sumire espérait ne pas commettre une erreur en préférant les questions supplémentaires à la révélation du nombre de mensonges. Après tout connaître le nombre de mensonges aurait peut-être permit de faciliter le jeu en donnant au moins une certitude à l’autre joueur. Cependant, plus elle y pensait et plus elle se disait que cela faciliterait peut-être un peu trop la tâche à son compagnon de jeu. Mais choisir la possibilité des questions risquait de le compliquer sérieusement et rien ne garantissait que cela soit, au final, à l’avantage de la jeune femme.
Elle avait eu une idée des questions qu’elle souhaitait posée mais maintenant elle n’était plus si sûre de leur efficacité, elle allait devoir réfléchir. Au final deux questions c’était à la fois beaucoup et trop peu. Il fallait touchait juste, tout en anticipant les réponses que l’autre pouvait donner. Plus elle y réfléchissait et plus elle se disait qu’il fallait poser des questions fermées. Après tout elle avait elle-même autorisée la possibilité de répondre par énigmes. Alors une réponse qui ne peut-être que oui ou non semblait diminuer les risques.
Elle le vît se gratter le menton et devina de ce fait qu’il cherchait le gage à lui imposée. Elle était assez curieuse de savoir ce qu’il allait lui demander. Finalement il lui demanda une pièce de son habit. Un gage étant un gage, elle se demanda ce qu’elle pourrait bien lui donner. Il était évident qu’elle ne pouvait décemment pas lui laisser son obi ou son kimono, sinon elle risquait d’être très embêtée. Mais cela à mis part, il ne restait que les accessoires. Elle réfléchit quelques secondes puis elle trouva. Portant ses mains à sa coiffure, elle retira délicatement son épingle décorative ornée de fleurs en soie rose. Elle défit ensuite le lacet vert qui ornait son obi et l’attacha autour de l’épingle qu’elle porta ensuite devant son visage pour y déposer un léger baiser. Elle sortit ensuite un mouchoir d’une de ces grandes manches et y déposa l’épingle. Elle referma ensuite le mouchoir et le présenta à son camarade comme l’on fait un présent à une personne importante.
« Est-ce que cela vous conviendra ? » demanda-t-elle.
Elle préférait attendre de savoir s’il jugeait son don suffisant pour lui poser ses questions. Parallèlement c’était à elle de lui donner un gage. Il lui avait demandé quelque chose qui lui appartenait, une chose avec laquelle il allait pouvoir repartir à la fin de la soirée, mais elle se demandait un instant ce qu’elle allait lui imposer. Puis se disant que tout ceux-ci n’étant après tout qu’un jeu, elle pouvait s’amuser un peu. L’une des affirmations qu’il avait prononcées l’avait troublée. Elle avait bien envie d’essayer d’en faire de même via la gage qu’elle allait proposer.
« Pour votre gage, j’aimerai que vous me montriez comment vous demanderiez en mariage la seule et unique femme qui aurait assez de valeur à vos yeux pour que vous puissiez lui sacrifier votre propre vie. »
Sumire se rappelait que lors de leur première rencontre il lui avait laissé le choix entre devenir son danna ou son mari. Elle avait choisi la première possibilité car devenir une épouse lui paraissait trop contraignant. Cependant si elle avait choisi la seconde hypothèse, il est évident qu’elle aurait voulu une demande en bonne et due forme. C’était l’occasion d’avoir cette demande sans pour autant se marier. Ce qu’elle voulait donc c’était une demande en mariage, le reste de ses paroles ce n’était que pour le jeu.
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Sujet: Re: Un nouveau départ Mar 10 Juil - 13:12
Mon oeil borgne considéra un moment l’épingle posée avec raffinement devant moi. Bien que j’avais espéré la voir réfléchir longuement à se sortir de cette situation et de la voir gênée à l’idée de m’offrir une pièce de vêtement…L’épingle était un présent qui me contentais. Elle était représentative de la jeune femme et je ne doutais pas que nombre de client l’avait déjà admirée dans sa chevelure. Du moins s’ils avaient eut le temps de voir autre chose que les magnifiques yeux de Sumire ainsi que ces magnifiques courbes. S’il m’arrivait quelque chose, le bijou serait un bon indice pour remonter jusqu’à la Geisha.
A qui devais je laisser une piste ? Ma seule idée était qu’il n’arrive rien à la jeune femme et qu’on prenne soin d’elle si la mort devait me faucher silencieusement. Je n’avais confiance en personne dans le clan. Pas même dans les rangs de mes frères d’ombres. Devrais je plutôt dire : Encore moins parmi les Shinobis du clan ? Laisser un indice a Toragi était hors de question. Pourtant, je ne voulais pas que la Geisha soit démunie du moindre soutien financier. Il me fallait une autre femme. Une marchande ou un eunuque qui pourrait se charger de cette mission.
Pourquoi pas une noble endettée ? Ce n’était pas ce qui manquait en général. Une mentor pour Sumire qui pourrait s’élever comme elle le désirait. Oui, c’était un plan de secours que je savais apprécier. Simple a mettre en place et qui ne me laisserait aucun regret si je venais a disparaitre de manière plus définitive. Une éventualité que je savais être possible…N’était ce pas moi qui avait tramé et ourdit des complots pour arriver à la place qui était la mienne ? Sans compter qu’ils devaient être légion ceux qui désirait ma mort sans connaître mon vrai visage ou mon nom.
Je tendis sa main vers l’objet, désireux de laisser mes doigts jouer avec l’accessoire avant de me raviser. Ma main se contracta dans le vide, reculant légèrement avant de reprendre sa position initiale sur mon genou. Une habitude que j’avais du mal à perdre ces derniers temps. Un besoin de toucher que j’arrivais de moins en moins à contrôler, le besoin de sentir un poids dans le creux de ma main, d’éprouver les formes et les contours pour les graver dans ma mémoire. Une habitude qui pourrait me faire repérer un jour. Une habitude pourtant que j’aurais aimé laisser prendre toute sa mesure avec la jeune femme. Bien que mes yeux s’en soient réjouit, ma main brûlait toujours de la connaitre. De l’explorer jusqu’à la graver dans mon corps et mon esprit.
‘‘Cela suffira’’
Après une petite moue du bout des lèvres, je recouvrais la broche de son enveloppe de tissu pour la faire disparaitre dans l’une des poches secrète de mon kimono. Je levais mon œil vers la jeune femme, attendant son gage…Et devais avouer qu’il me laissa pour le moins surpris. Je papillonnais de l’œil, éprouvant pour l’une des rares fois de ma vie une émotion que j’avais pourtant appris à délaisser et à me désintéresser. Je détournais le regard en me demandant ce qui était passé par la tête de la jeune femme qui avait pourtant refusée de devenir la femme du marchand.
Etait ce l’un de ces grands mystères féminin de la vie que nul homme ne parviendrait à comprendre ? J’avouais que je n’y avais jamais vraiment cru…Mais force était de reconnaitre que j’avais été pris de court par cette demande. Je n’avais jamais pensé à faire une demande un jour. Pour moi, il ne s’agissait que d’un contrat entre deux parties…C’était ma manière de voir la vie. Non, il était plus juste de dire que je n’avais jamais pensé à aller jusqu’à ce point. Que ce soit de manière personnelle ou pour l’un de mes nombreux avatars. Si j’avais du le faire, j’aurais pris le temps d’étudier la situation pour créer une ambiance adaptée au caractère de ma cible.
Néanmoins, je n’en n’avais jamais fais et j’ignorais totalement comment m’y prendre.
‘‘Hé bien…’’
Je détournais le regard vers l’extérieur. Essayant d’assujettir mes pensées à cette demande si particulière pour la traiter rapidement. Devais je le faire en tant que Marchant ou en temps que Shinobi ? Ou peut être comme je l’avais toujours fais ? En Shinobi sous un masque de Marchant ? Je croisais les bras, profondément dépassé par la situation que je ne contrôlais plus.
‘‘…Je n’ai jamais demandé quelqu’un en mariage. Je ne sais pas vraiment comment l’ont peut faire.’’
Un peu de sincérité ne faisait pas de mal de temps à autre. Surtout lorsque j’étais pris un peu au dépourvu et que je ne contrôlais pas les expressions de mon visage. Une des raisons pour lesquelles j’aimais à arborer un masque en permanence.
‘‘…Je supposerais que je commencerais par l’ambiance et le cadre. De disparaitre un jour sans laisser de trace, de laisser l’inquiétude prendre une place assez importante. A cet instant j’userais d’un indice pour l’amener dans un endroit très spécifique. Mais avant, je ferrais en sorte qu’elle passe dans des lieux qui m’ont beaucoup marqués. J’y laisserais un journal de ce qui s’y est produit. Je n’y cacherais absolument rien, bonne ou mauvaise chose, je la laisserais découvrir tout ce qu’elle doit absolument voir. Les bonnes comme les mauvaises choses. Celles qui m’ont fait rire ou qui m’ont étreinte de chagrin.’’
Léger rire
‘‘…Cela risque de prendre quelques jours pour remonter toute la piste. Mais c’est une chose qui me tiendra à cœur. Si je me suis trompé, elle n’ira pas jusqu’au bout. A moins qu’elle ne soit trop terrifiée pour le faire ? Dans ces deux cas, je n’aurais pas à avoir de regret et ce sera une bonne chose. Mais si elle venait à persister, je la laisserais arriver jusqu’à cet endroit que moi seul connait.’’
Mon œil se fit plus rêveur alors que je déterminais l’endroit en question.
‘‘C’est l’un des rare endroit où je me sens particulièrement en paix. En sécurité. L’endroit où je peux être moi-même sans crainte d’être jugé ou d’être trouvé. Inutile de dire que si j’y invite cette personne, cela aura un fort impact sur ma vie. Si on peut me trouver dans cet endroit, je ne pourrais plus me sentir serein. Je devrais avoir une parfaite confiance en elle.’’
Je croisais les bras en regardant la lune dans un sourire doux.
‘‘Un monastère abandonné dans les montagnes sur un parterre de nuage. L’herbe y est toujours verte, l’air frais et vivifiant, je ne l’ai jamais connu sous la pluie et l’odeur des fleurs…Enfin je ne vais pas tout dévoiler non plus. Ce que je lui dirais à ce moment là ? ’’
Je restais un moment songeur, essayant d’imaginer cette situation. Je me voyais portant ma panoplie complète de Shinobi, prêt à me faire démasquer une nouvelle fois. Ou non, je l’aurais étalée sur le sol, y ajoutant les déguisements, les lettres, les autres identités que je pouvais porter. Je l’aurais attendu assis, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine.
‘‘Qu’elle est la femme la plus belle, la plus intelligente et la plus courageuse sur laquelle j’ai pu poser les yeux…Enfin l’œil…Que les épreuves qu’elle a passée était nécessaire, m’en excusant car il s’agissait de quelque chose à laquelle je tenais. Ma vie est emplit de danger, d’ennemi tapis dans l’ombre prêt à tout pour me faire du mal. Je ne peux pas épouser n’importe qui. Cela m’est interdit sans quoi je ferrais du mal à ceux qui m’entoure. Je ne peux épouser qu’une femme aussi forte que moi. Un cœur qui ne s’emplit pas de peur à la vue de quelques mots, de quelques actions. Un courage qui ne me ferra pas craindre de me montrer tel que je suis, me dépouillera des artifices dont je peux m’entourer pour me protéger. Qu’elle est la seule femme qui me permettra d’être simplement moi-même. Je lui avouerais que je l’aime. Bien au-delà de tout ce qui peut être lu dans les contes. Bien plus que tout ce que les hommes peuvent inventer. Jusqu’à en inventer de nouveau mot juste pour elle. Chaque jour, je ferrais en sorte de l’aimer d’une nouvelle manière. Qu’elle ne soit jamais triste. Qu’elle ne se sente jamais délaissée. Qu’elle habiterait chacune de mes actions ou de mes pensées. Je serais fou d’elle et m’escrimerais à la faire sourire tous les jours. Même la mort ne serait assez puissante pour me séparer d’elle. J’en reviendrais pour elle si elle me le demandais.’’
Je levais l’œil vers la geisha, emplit d’une détermination à la fois froide et brûlante.
‘‘Bien plus que mourir pour elle, je serais prêt à bien pire. Je serais prêt à vivre pour elle. Abandonner clan, famille, amis ou collègue. Mettre à bas ma réputation et mon honneur pour simplement pouvoir vivre avec elle. Si elle m’accepte tel que je suis…Qu’il soit Kami, Démon, Seigneur ou Homme…Rien ne me barrera la route. ’’