~La petite fleur des jardins nobles~ [PV : Miharu]

¤ Ayant été appelé par le seigneur du clan Nezumide pour faire un brin de causette mais surtout pour parler de la situation politique religieuse, Mitsuko avait fait le déplacement jusqu'à Nezumi dans ce but. Arrivant dans la ville, elle fut comme toujours accueilli par les habitants comme il se devait, bien que la jeune femme n'était pas vraiment fan de cela, mais elle ne pouvait le montrer, après tout, elle était la grande représente du temple Irawaku. Une fois dans la demeure du grand seigneur, elle fut guidé pour rejoindre l'homme le plus respecté du clan. Etant de très bon ami, Mitsuko et lui parlèrent comme le ferai des amis de longues dates. Se retirant dans une pièce extérieur, les deux personnes prirent des nouvelles de l'un et de l'autre avant de parler plus sérieusement. Des heures s'écoulèrent et au final, rien n'avait vraiment bougé dans les affaires du clan, ni dans le clan dominant puisque, qu'après tout, des prêtresses et prêtres de Suigyuuku se trouvaient aussi dans le lieu religieux. Revenant dans la salle du trône, Mitsuko demanda avec sa grande gentillesse si elle pouvait séjourner quelques temps ici. Le seigneur éclata de rire. Bien évidemment. Elle était ici chez elle. Cette ville était la sienne, pourquoi ne pourrait-elle pas. Le seigneur lui proposa donc de rejoindre une demeure non habité dans les quartier noble. Saluant son supérieur, la jeune femme fut bientôt guidé par l'un des servants du chef de clan.

¤ Rejoignant enfin les quartiers nobles, Mitsuko continua de suivre l'homme. Durant le trajet, Akimitsu avait pris l'apparence d'un petit chat qui vint se poser sur l'épaule de la jeune femme. Souriant, elle le caressa avant de continuer sa route. Une fois arrivé près de la demeure, Mitsuko remercia le servant et lui demanda de retourner dans le palais. Visitant sa nouvelle demeure sur Neuzmi, la prêtresse apprécia beaucoup, et encore plus lorsqu'elle remarqua un kôto près de la pièce qui menait dans le jardin. Cela la fit même sourire. S'asseyant, elle se prépara avant de commencer à jouer quelques notes. Les sons résonnèrent surement dans toutes les habitations proches. C'était même certain lorsque Mitsuko entendit des petites voix près de sa porte. Arrêtant ses notes, elle vit des enfants près de la porte donnant sur le jardin de la demeure. Il s'agissait d'enfants nobles qu'elle avait pu voir dans le temple pour leur éducation. Souriant, elle leur proposa de venir. Assez timide, ils vinrent tout de même, posant des tas de questions auxquelles Mitsuko répondit bien sur. Alors que la prêtresse semblait poser toute son attention sur les enfants, ce n'était pas le cas d'Akimitsu, qui était allongé près de sa maîtresse. Relevant la tête, il regarda en direction du portail de la maison. Quelque chose semblait le distraire. Alors que les enfants commencèrent à partir, la demoiselle remarqua l'attitude de son ami. Ainsi lui demandant ce qu'il se passait, Mitsuko regarda dans la même direction que lui. Une jeune fille se trouvait là, sans bouger, regardant le chat esprit. Souriant, Mitsuko prit la parole.

« Apprécierais-tu les félins, jeune fille? »

¤ Lui faisant signe de s'approcher, elle demanda discrètement à Akimitsu de prendre une apparence de félin un peu plus gros. Un tigre par exemple. La transformation se fit dans un éclat de lumière. La jeune femme pouvait voir un peu surprise sur le visage de la fillette, si cela en était. Toujours de sa voix douce et calme, la prêtresse reprit.

« Il se nomme Akimitsu. C'est un esprit de lumière, et mon compagnon depuis de nombreuses années. Souhaiterais-tu le caresser? »

¤ Mitsuko avait l'habitude d'enfants qui aimaient beaucoup Akimitsu, lorsqu'il montrait son bout du nez à d'autres personnes que sa maîtresse. Bizarrement, Akimitsu semblait attiré par la fillette, ce qui était bien étrange. Il était complètement absorbé par elle. Voyant la jeune fille s'approchait, Mitsuko prit les devants pour les présentations, plaçant son tessen devant sa poitrine, elle s'inclina légèrement.

« Je me nomme Hazama Mitsuko, Grande prêtresse du temple d'Irawaku. »

¤ Dans sa tête, la prêtresse essaya de se rappeler si elle n'avait pas déjà vu cette fillette mais apparemment, non. Son visage ne lui disait rien. Attendant une réponse, Mitsuko resta encore perturbé par l'attention qu'apporté Akimitsu à la petite demoiselle.

Je marchais dans les quartiers sans vraiment savoir quoi faire. Je venais de finir quelques peintures et j'attendais qu'elles sèchent. N'ayant pas la désir de toujours supporter le regard sombre de mes parents, j'avais préféré partir quelque temps. Je m'arrêtai. Devant moi, jouait un groupe d'enfants. Je leur enviais leur innocence et leur simplicité. Je savais que je ne pourrais jamais me mélanger à eux. La rencontre avec le Nekomata n'en était qu'une preuve supplémentaire. Je m'apprêtais à passer mon chemin quand quelque chose attira leur attention et la mienne par la même occasion. C'était un jardin et une femme venait de les inviter à entrer. Il ne me semblait pas l'avoir déjà vu, que ce soit ici ou n'importe où. Mon regard se posa sur une forme à coté d'elle que je reconnus immédiatement. C'était un chat... mais pas un chat comme les autres. Je voyais en ses prunelles autre chose que ce que les autres voient. J'avais le sentiment qu'il était différent de ce qu'il paraissait. Et s'il était un esprit félin lui aussi ? Une voix me fit sursauter :

« Apprécierais-tu les félins, jeune fille? »

Je levais les yeux sur sa " maîtresse ". était-elle au courante de la vérité sur son chat ? Bien que cela ne me paraissait que peu probable, cela restait possible. Elle-aussi n'était pas ce qu'elle semblait être. Elle n'était pas comme moi, je le savais, j'étais unique. J'hésitais à entrer. Cette personne n'était pas normal. J'eus le réflexe de toucher mon tessen à travers mon vêtement et ce contact me rassura pour un temps. Où que j'aille, je pourrais me protéger. J'allais le rejoindre quand u éclat de lumière me coupa dans mon élan. Cette fois, il n'y avait plus aucun doute. Cet éclat venait de … mais se dissipa bien vite, révélant une forme plus grande. Ce qui avait été chat formait à présent un tigre. Je n'aimais pas qu'on me surprenne. Je ne savais plus vraiment quoi faire. Je ne bougeais pas, le visage impassible, au milieu de l'entrée. Mon lien avec ce qui semblait être un esprit avait un peu diminué mais restait présent. Je le ressentais et je sentais en moi qu'il me ressentait aussi. Il me semblait que je n'aurais eu qu'à tendre la main pour qu'il vienne au près de moi. La dame recommença à parler :

« Il se nomme Akimitsu. C'est un esprit de lumière, et mon compagnon depuis de nombreuses années. Souhaiterais-tu le caresser? »

Alors elle savait... Je m'avançai maintenant, ses paroles avait rompu mon semblant de paralysie. J'hésitais encore à lui accorder ma confiance. Cette femme ne me semblait pas sûre pourtant elle n'avait pas eu la moindre attention négative à mon égard. Le tigre ne me quittait pas du regard. Bientôt je l'eus rejointe. Elle plaça son tessen contre sa poitrine. C'était un tessen bien étrange, il avait des plumes, des plumes blanches qui donnait un effet presque irréel à la scène. Elle s'inclina en se présentant :

« Je me nomme Hazama Mitsuko, Grande prêtresse du temple d'Irawaku. »

Pardon ? Elle était la prêtresse du rongeur, grand prêtresse même. Je ne l'aurais jamais imaginé ainsi. Je l'aurais plutôt imaginé étant un homme à l'air sournois. Je jetais un regard d'incompréhension à l'esprit félin. Le Tatchigami avait menti aux neko, il les avait trahi. Aucun félin ne l'ignorait. Pourquoi la servait-il ? Il... il n'aurait pas du. Nous trahissait-il lui aussi ? Je me fermai entièrement, laissant échapper un regard comme un longue supplique pour le tigre. Remarquant alors que je ne m'étais pas incliner à mon tour et que le silence planait depuis un moment. Essayant d'avoir l'air naturel, je me présentai à mon tour à la prêtresse :

« Je suis Yamaneko Miharu, Unique fille de la famille Yamaneko. »

Je savais que j'aurais du partir mais je refusais d'abandonner le tigre sans apprendre ce qu'il se passait. Ne sachant pas vraiment que faire, je restais debout devant elle, ne réussissant pas à me décider pour quoi que ce soit. Un coup d'œil vers le reste du jardin lui fit finalement prendre le choix de s'assoir pour en apprendre plus sur l'esprit. Elle ne fit pas dans la dentelle et demanda directement à la haute prêtresse :

« Quel est le lien qui vous relie à cet esprit de la lumière ? »

¤ Ainsi donc, cette jeune fille faisait parti des Yamanekos, famille qui ne voit que par les esprits félins. Mitsuko comprenait pourquoi la fillette était si intrigué par Akimitsu sous cette forme. Pourtant, quelque chose dérangeait la grande prêtresse. Malgré son air si enfantin, elle pouvait à l’intérieur de Miharu une certaine noirceur, comme une haine envers un dieu, surement le Tachigami, car Mitsuko n’est pas sans savoir que le dieu rat avait trahi la famille Yamaneko par le passé. Voila surement pourquoi, après sa présentation, la fillette était devenu plus sombre d’un coup.

¤ Fixant la demoiselle qui en faisait de même avec Akimitsu, Mitsuko ne savait pas vraiment quoi penser des intentions de la fillette. Devait-elle lui faire la leçon sur les agissements de Tachigami, ou la convaincre que ce dernier n’a jamais rien fait de mal et qu’il ne voulait pas trahir la famille vénérant les chats. Apparemment, il n’y avait rien à dire car Miharu s’approcha de la prêtresse et vint s’asseoir près de la prêtresse. Quant à Akimitsu, il reprit l’apparence d’un chat, mais de la taille d’un chien puis il passa derrière sa maîtresse et il s’assit. On ne pouvait voir que le devant de l’animal. Regardant ce dernier avec interrogation, Mitsuko s’intéressa à nouveau à la petite demoiselle qui venait de poser une question.

¤ Quel lien relie Mitsuko et Akimitsu ? Il fallait remonter dans l’enfance de la jeune femme pour le savoir. Réfléchissant tout en soutenant le regard froid de la fillette, la prêtresse ne tarda pas à tourner son regard vers le cerisier en fleur qui se trouvait dans le jardin.

« Akimitsu est… devenu une partie de moi. Bien que de nombreuses personnes souhaitent le voir disparaître à cause de ces origines, il reste pour un ami bien plus important que n’importe qui. Tu me demandes quel lien il y a ? Je dirais celui de l’eau avec la terre, du vent avec les pétales de cerisier, de la sagesse avec la force. »

¤ Les explications pour Miharu était peut être un peu difficile à comprendre, mais c’était la meilleur manière de décrire cette relation qu’avait Mitsuko et Akimitsu. D’ailleurs ce dernier se releva et reprit une taille normale. Il vint se placer près de Miharu, plus exactement sur ses genoux et plaça sa tête dans ses pattes. Contemplant son ami, la grande prêtresse pouvait entendre dans sa tête les paroles de l’esprit. Elle les transcrit à la demoiselle avec une sérénité et un calme hors du commun.

« Il dit que tu ne dois pas douter de la confiance qu’il a pour moi. C’est lui qui a choisit de venir vers moi et de rester avec moi. »

¤ Voyant que le regard de Miharu s’était abattu sur l’esprit avec une certaine colère. Akimitsu regarda ensuite sa maîtresse qui fut surprise, aussi bien par ce regard que par le message qu’il faisait passer. Effaçant sa surprise pour un sourire, Mitsuko se leva et adressa une dernière parole à Miharu.

« Il souhaite te parler seul à seul. Je vais donc me retirer dans ma demeure. Prends le temps qu’il te faut. En partant d’ici, il serait peut être préférable que tu es les réponses à tes questions. »

¤ Avant la moindre réponse de la fillette, Mitsuko continua en disant qu’elle n’avait qu’à se concentrer sur l’esprit pour entendre ses paroles. Après quoi, elle salua les deux personnes et rejoignit sa chambre. Là, elle s’assit et observa l’horizon, tout avec ce visage si détendu et reposant.
¤ Après le départ de sa maîtresse, Akimitsu se retira des genoux de la fillette afin de lui faire face. Prenant l’apparence d’une panthère, l’esprit se déplaça doucement vers l’entrée de la demeure. Jetant un regard vers la fillette, il voulait qu’elle le suive, et surtout qu’elle monte sur son dos, afin qu’il puisse l’emmener où il voulait. Ce petit voyage avait pour but de faire comprendre à la fillette les sentiments de l’esprit, puisque, apparemment, c’est ce qu’elle voulait.

Sa réponse fut assez étrange :

« Akimitsu est… devenu une partie de moi. Bien que de nombreuses personnes souhaitent le voir disparaître à cause de ces origines, il reste pour un ami bien plus important que n’importe qui. Tu me demandes quel lien il y a ? Je dirais celui de l’eau avec la terre, du vent avec les pétales de cerisier, de la sagesse avec la force. »

De nombreuses personnes souhaitent le voir disparaître à cause de ses origines ? Que voulait-elle dire par là ? Il était peu courant que des personnes veillent la fin de la lumière. Pouvait-on vraiment le considérer comme un esprit si ce n'était que l'incarnation d'une partie d'elle-même. Je m'en voulais presque pour m'être approchée. Je n'allais rien gagner à tout cela. Je voulais partir mais un regard sur l'esprit d'éclat m'en empêcha. J'avais beau savoir que cette forme féline n'était qu'une de ses apparences. Une attraction me retenait à lui. Il vint se placer sur mes genoux. Je ressentais presque son essence lumineuse quand il était si près. Pourtant, il avait l'odeur d'un chat. Que pouvait-il bien se passer ? Je voyais dans ses yeux une certaine confiance. La grande prêtresse voulut transcrire :

« Il dit que tu ne dois pas douter de la confiance qu’il a pour moi. C’est lui qui a choisit de venir vers moi et de rester avec moi. »

Avec une certaine froideur, je le regardais. J'avais pensé... Il était plus scintillant que félin. Le regard de l'esprit se tourna vers sa maîtresse. N'importe qui aurait pu penser que c'était une sorte de fidélité envers celle-ci mais moi, il me sembla ressentir autre chose. Je me tournais à mon tour vers l'amoureuse du Grand Rongeur et pus percevoir une surprise sur ses traits. Celle-ci fut vite effacer par un sourire alors qu'elle se levait. Il n'était peut-être pas entièrement acquis au Rat après tout. La femme me dit avant de partir :

« Il souhaite te parler seul à seul. Je vais donc me retirer dans ma demeure. Prends le temps qu’il te faut. En partant d’ici, il serait peut être préférable que tu es les réponses à tes questions. »

Elle ajouta que je n'avais qu'à me concentrer sur l'esprit pour recevoir ses paroles. Savait-elle seulement que j'arrivais presque déjà à entendre leurs conversations. Il quitta mes genoux et pris une forme plus massive après le départ de sa " maîtresse ". Il se dirigea vers l'entrée, voulant que je le suive. Je m'approchait de lui. Sautant avec souplesse, j'atteins facilement son dos. J'étais prête à voir ce qu'il voulait que je vois.

HRP:

Regardant à travers l'une des fenêtres qui se trouvaient à l'étage, Mitsuko pu apercevoir la fillette qui semblait avoir une totale confiance en son compagnon de toujours. Heureuse de voir la demoiselle dans cet état, la grande prêtresse la laissa au soin d'Akimitsu.

Miharu bien installé sur son dos, la forme de panthère qu'avait pris l'esprit commença de se diriger d'un pas lent dans les rues de la ville. Ici, la plus part des villageois le connaissait. Il n'avait donc aucune crainte à avoir. Après avoir rejoins la grande allée principale, Akimitsu prit la direction de la sortie de la ville, d'un pas un peu plus rapide. Bientôt, les deux personnes ne tardèrent pas à quitter le village, et cette fois, l'animal prit plaisir à courir à travers l'herbe qui entouré Nezumi. Durant le trajet, il n'adressa aucun mot à la jeune femme. A vrai dire, il ne faisait que la ressentir : la peur et l'inquiétude qu'elle avait eu un peu plus bientôt avait inquiété l'esprit mais à présent, elle était plus sereine.
* Rejoignant bientôt un paysage dont Akimitsu avait la recette, il arrêta sa course vers une arbre qui se trouvait sur une colline proche de la ville. S'approchant du végétal, le paysage se dévoila devant leurs yeux : la ville de Nezumi, parfaitement éclairé par la lueur de la lumière du soleil. La brise de l'après-midi apporte dans l'air un doux parfum en plus des pétales des différentes fleurs et arbres de la saison. Les animaux semblaient en total harmonie avec cet environnement qui se faisait rare en ces périodes de conflit. Observant un instant ce qui se trouvait sous ses yeux, l'animal ne tarda pas à déposer la jeune fille à terre et à venir s'allonger de son long près de l'arbre. La tête toujours tourné vers ce qui était ses origines, il prit ensuite la parole, sans pour autant montrer de signe de la bouche.

*Ce n'est pas uniquement Mitsuko que je protège depuis des années, mais Nezumi tout entier. Et tu en fais parti Miharu.*

Tournant enfin ses yeux rempli de scintillement et de lumière vers la demoiselle, il voulait montrer à cette dernière que l'esprit ne s'était pas uniquement attaché à la grande prêtresse mais à tous les habitants. Quant Akimitsu dirigea à nouveau son regard vers la ville, il se releva et poussa un grand rugissement. Le vent se mit à souffler alors que la lumière du soleil était encore plus grande.

Entendant le son mélodieux du hurlement de son ami, Mitsuko observait elle aussi les environs de Nezumi par delà la grande fenêtre de sa demeure. Les mains dans ses manches de kimono, elle était heureuse de voir que le paysage qu'elle connaissait depuis des années n'avaient pas changé. Mais pour combien de temps...

Ce rugissement commença peu à peu à s'atténuer au fur et à mesure du temps. Bientôt, Akimitsu posa une question à Miharu.

*As-tu changé d'opinion? A propos de ce qui t'entoure en permanence? Crois-tu toujours qu'il n'y a que des malheurs dans ce village?*

Akimitsu, toujours en panthère se leva après cela. Il leva une patte avec la grâce des félins et sans manifester la moindre gène par rapport à mon poids sur lui. Il sortit de la bâtisse d'un pas paisible. Si paisible même, que la seul sensation de ce mouvement suffisait à me rassurer. Tout cela était beaucoup top étrange, aussi je me concentrais pour rester vive et pouvoir faire face à la moindre éventualité. Cela gâchait assez le masque imperturbable que j'affichais d'habitude. Je ne pouvais être sûre d'avoir réellement le droit de lui faire confiance. Malgré tout je sentais mon esprit bercé par cette paix. Il fallait que je me ressaisisse avant de me demander pourquoi. Pourquoi ne pouvais-je pas me contenter de cette paix ? Je remarquais que peu faisaient attention à notre présence dans la rue. Il devait y être habitués. Un tigre qui se balade devant chez vous est si banal après tout. Peu à peu, la ville s'éclaircit autour de nous. Pour finir, nous débouchâmes dans une prairie d'herbe verte. Le vent semblait former des vagues dans le sol. Le paysage était beau, si beau, trop beau. Ce n'était qu'un paysage illusoire reflétant une fausse sérénité. L'esprit éclatant se mit à courir joyeusement. Je n'avais pas le cœur à rire. En moi, régnait un certaine gravité, totalement invisible sur mon visage et mon corps.
Un colline. Un arbre. Tout semblait trop bien calculé. Des pétales volaient dans les airs. L'air embaumait de toutes sortes de senteurs sublimes. Avait-il compris quoi que ce soit dans mes paroles ? Il s'arrêta devant ce seigneur de la terre. Le paysage s'ouvrit alors, nous révélant le ville entière. La lumière du Soleil éclairait l'endroit d'une aura irréelle. C'est cela, tout n'était qu'une fausse image destinée à tromper, à endormir dans une fausse quiétude. L'ensemble était trop idyllique pour n'être que vérité. Un sombre secret pesait dans les maisons par des ombres épaisses. C'était si éparse, si caché. Les animaux en harmonie avec l'endroit, des animaux qui erraient plus qu'autre chose mais qu'un ravissant rayon de Soleil idéalisait au maximum, rendant presque sa condition misérable attrayante. La guerre n'avait pas seulement fait de dommage visible. La plus grande douleur est dans le cœur des hommes. Ce qui me laissait le plus surprise, c'était que l'esprit éclatant ne remarque absolument rien. Après tout, les illusions et mirages venaient surtout des variations de la lumière. L'animal me déposa sur le sol et s'allongea près de moi. Je m'assis. Plus que de émerveillement devant cela, c'était plus de la compassion qui m'enserrait l'âme.

*Ce n'est pas uniquement Mitsuko que je protège depuis des années, mais Nezumi tout entier. Et tu en fais parti Miharu.*

Il tourna ses beau yeux, si apaisés vers moi. Je ne percevais pas la moindre tromperie en lui. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien signifier ? La lumière s'accrochait à lui, le parsemant d'éclats et de magnificence. Il se releva et poussa un énorme rugissement. Le vent souffla plus fort. La lumière m'éblouit d'avantage. Pauvre créature, handicapé par ses propres illusions. Je ne pus réprimer un mouvement qui me fit tourner la tête se le coté, essayant vainement et stupidement d'échapper à cette vision.

*As-tu changé d'opinion ? A propos de ce qui t'entoure en permanence ? Crois-tu toujours qu'il n'y a que des malheurs dans ce village?*
« J'ai changé d'avis. Plus que tu ne saurais l'imaginer. Mais ce n'étais malheureusement pas à sujet. Je ne puis me reposer ainsi. J'ai réfléchit, l'illusion s'est refermée. Pour le malheur, il faudrait le bonheur. On ne peut penser vivre autrement quand cette situation si stupide semble tellement légitime. Tu es resté trop longtemps esclave du Rat. Je doute que quoi que ce soit puisse jamais te révéler la vérité par delà le mensonge. Je pars. Ne cherche pas à me retenir. »

Sur ces mots, je pris tendrement sa tête entre mes mains, eu un sourire triste. Je scellais mes tristes paroles d'un léger baiser sur son front et me retournais, m'arrachant à l'attraction qu'il me faisait. Si tout pouvait être comme il l'avait décrit. C'est ce genre d'endroit que je voudrais créer plus tard. Je nous retirais en dehors de la guerre, isolés dans une paix parfaite. Un rêve éveillé.

HRP: