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 Sur la route

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Hitsujide Tenzo**







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MessageSujet: Sur la route   Sur la route EmptyJeu 15 Déc - 23:07

Les meilleures choses avaient souvent une fin. Cette petite escapade organisée dans le but de laisser croire que Tenzo n’était qu’un seigneur volage, peu intéressé par les affaires internes de son pays avait un bilan mitigé. Depuis cette victoire sur le clan Heibe, il était très difficile désormais de cacher ces réelles intentions derrière des apparences que l’on savait désormais trompeuses. Tout ce qui transparaissait de ce jeune seigneur était désormais si trouble que l’on ne savait à quoi s’attendre de sa part, s’il était sérieux ou cachait quelques projets sous un sourire doux. Tous ? Non, son bras droit et ami savait ce qui pouvait transparaitre derrière son attitude nonchalante.

Aujourd’hui, les nobles de sa cour étaient étrangement apaisés. Les Shinobis et Agents qu’il avait laissé patiemment œuvrer dans son ombre avait fait leur œuvre. Les divergences d’opinions n’étaient plus aussi tranchées et le jeune maître savait qu’ils seraient plus enclins à l’ouverture d’esprit quand il annoncerait les prochaines orientations de sa politique. Certes, il aurait pu simplement le leur imposer. Cependant il préférait de loin que toutes ces personnes qui étaient le sang et les os de son clan regardent dans la même direction que lui plutôt que s’entre déchirer pour gagner ses faveurs ou grossir honneur et fortune.

Désormais sur le chemin du retour, le Seigneur Hitsujide pointait rêveusement son regard sur le paysage au travers de son palanquin. La dizaine de suivant s’occupant de porter ses bagages et les trois samouraïs encadrant le cortège. Encore une fois, Tenzo regrettait d’avoir choisit des gens aussi peu intelligent. Par excès de prudence, il avait choisit les individus les moins qualifiés, espérant avoir plus de liberté…Confiant sa sécurité aux ninjas qui les suivaient de part et d’autre de la route. Conserver les apparences et apparaitre plus faible qu’il ne l’était réellement. Cependant, il ne c’était pas attendu à autant de bêtise et aussi peu de savoir vivre de la part de ces trois guerriers là. Le bon sens sembait avoir été remplacé par…Par quoi ? L’envie de le satisfaire et du désir de montrer sa force ?

Tout ce que Tenzo avait vu jusque là était une violence injustifié et une arrogance autant envers la populace que les serviteurs. Même le son de leurs voix lui semblait désormais insupportable. S’il n’avait pas été aussi doux de nature, cela ferrait longtemps qu’il les aurait obligés à s’ouvrir le ventre. Et la goutte d’eau qui allait faire déborder la cruche arriver sous peu. Un serviteur trop épuisé sous la chape de plomb qu’était le soleil tomba à terre et l’un des samurais déjà prêt à frapper l’individu, l’insultant copieusement…Tenzo sortit juste au moment où le sabre allait décoller la tête du pauvre homme qui c’était jeté à terre.

‘‘Je suis épuisé…J’ai besoin de prendre un peu de repos’’

La lame s’arrêta en plein élan. Le samurai se retourna, ne sachant quelle suite donner….Hésitant à rendre justice à sa manière au malheureux contre temps que le serviteur épuisé venait de créer. Il releva néanmoins sa lame.

‘‘Tout de suite Hitsujide-Sama, nous allons faire une hal…’’

‘‘Non…Je veux que vous me trouviez une auberge. Tout de suite.’’

L’homme rengaina son sabre en grommelant, avant de partir au petit trop. Tenzo regarda le bushi s’éloigner avec un léger sourire avant de reposer son regard sur le serviteur qui ne revenait toujours pas de sa chance.

‘‘Il y a une auberge à une heure de là plus loin sur la route si mes souvenirs sont bon. Suis-je bête’’

Le serviteur eut un sourire avant de s’incliner profondément devant son seigneur. Ce dernier n’était pas particulièrement pressé et avait tout son temps. A moins qu’il ne supporte tout simplement pas qu’on s’en prenne à un homme désarmé ? Difficile à dire, mais une fois reposé, le cortège repris son chemin, s’arrêtant dans une auberge comme ordonné. Tenzo ne tarda pas à louer une partie de l’établissement pour s’y retrouver quasiment seul dans l’une des pièces à l’étage par soucis de sécurité.

Il regarda les trois idiots essayer mollement de contrôler la sécurité des lieux sous le regard amusé de leur seigneur avant que ce dernier ne décide de ce détendre. Il s’empara du shamisen pour en tirer quelques accords rêveur, le regard dans le vague avant qu’une ombre sur le Shoji n’attire son attention.

‘‘Yare Yare…Est-ce que j’aurais une auditrice ?’’
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Yakei Meian







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MessageSujet: Re: Sur la route   Sur la route EmptyVen 16 Déc - 20:16

Sur la route 379074meianrpsurlaroute . . .

L'aiguille s'enfonce avec la facilité des habitudes, cela fait longtemps maintenant que ce geste est devenu répétitif pourtant elle y porte toujours une grande attention, la moindre erreur lui coûterait très chère. Mais l'épingle ne la trahira pas, elle modifie légèrement quelques traits de son visage, quelques détails de son anatomie, rend le tout un peu plus menue, un peu plus banal. Pourtant en se regardant dans le miroir de sa chambre, Meian ne voit que peu le changement, comme d'habitude elle s'étonne de voir à quel point quelques détails peuvent troubler les regards. Peignant ses cheveux avec soin, elle les lisse avant de les attacher à la manière des servantes. Enfilant un yukata bleu de modeste facture, serrant l'hanhaba obi autour de sa taille elle eut comme à chaque fois la désagréable impression de s'enfermer dans un vêtement qui réduisait de beaucoup ses mouvements. Mais Chizuru n'avait pas besoin de courir à grande foulée, encore moins de sauter d'un toit à un autre, la pauvre ne grimperait jamais à un toit.

Fermant un instant les yeux Meian fit le point sur son identité diurne et se détendit peu à peu les muscles toujours tendus de son corps de shinobi, elle était servante désormais, il ne fallait pas que l'on remarque une quelconque tension dans son maintient. Dans ses manches elle glissa quelques senbons toujours très pratiques mais tout de même peu conventionnels pour une servante, elle les dissimula avec brio avant de prendre son Tessen Muji, un éventail bardé de fer qui pouvait fort bien se faire passer pour un tessen tout à fait ordinaire. Du moment qu'on ne le regardait pas de trop près, Meian n'avait pas l'intention de le sortir de son Obi de toute manière. Ouvrant une petite boite en bois, elle en retira ces pétales de cerisier blancs qui feraient illusion sur ses capacités visuelles, une fois mit en place elle ferma les yeux et régla la position de la bande de tissu grossier qui entourerait ses yeux. C'était une double précaution qu'elle n'aurait pas prise si elle allait resté au sein de Ryuu mais, aujourd'hui, alors que l'aube pointait encore timidement et que la nuit régnait encore en grande maîtresse, un petit groupe d'une dizaine de serviteurs partiraient à travers Hagi pour rejoindre Noguchi.


- Chizuru ? Es-tu prête ?

Sans attendre de réponse, la silhouette derrière le shoji repousse ce dernier et entre dans la petite pièce mal éclairée. C'est une femme d'une trentaine d'année aux cheveux noirs coincés dans un chignon strict, son visage rond et ses petits yeux noirs lui donne un air enfantin qui disparait bien vite quand sa voix sèche et autoritaire s'adresse à vous. Elle observe la pièce d'un oeil réprobateur avant de tomber sur la frêle silhouette de Chizuru assise devant un miroir..

- Il faudra qu'on t'enlève ce truc un jour. À quoi un miroir pourrait servir à une aveugle ? Ton mystérieux donateur à vraiment un drôle d'humour.

- S'il vous plait Honoka-san, je voudrais le garder..

- Très bien, ce n'est pas mon problème pour le moment. Tu veux bien te dépêcher nous sommes pret à partir.

- Hai, Honoka-san.

Elle opine du chef et agite la main en signe d'agacement avant de se détourner. Chizuru attendra qu'elle franchisse le pas de la porte et que ses pas s'éloignent pour se redresser, finissant de fixer le tissu sur ses yeux. L'obscurité totale était peuplée de ses automatismes, elle connaissait le palais Ryuuji comme personne à force de le parcourir les yeux fermés, il n'était pas encore lieu pour elle d'afficher un certain stress. Vérifiant du bout des doigts qu'elle avait bien tout ce dont elle avait besoin, elle s'accroupit sur son paquetage et le referma, attrapa un chapeau de paille, l'accrocha sous son menton et se dépêcha enfin de rejoindre les autres dans la cour. Sous la pâle lueur d'une lune ronde on pouvait discerner les silhouettes des chariots vides et des servants qui s'affairaient dans les derniers préparatifs de leur expédition. Les quatre samouraïs qui formaient leur escorte les attendaient près de la grande porte. Une petite tape sur l'épaule fit se retourner Chizuru, un jeune homme aux épaules larges et au sourire un peu bête, se grattait la tête en essayant de paraître éveillé.

- C'est une belle nuit Chizuru-chan.

Un sourire doux et un léger hochement de tête lui répondent, l'aveugle sait bien qui vient de lui adresser la parole. Elle connait si bien leur voix, à tous.

- Le vent est doux, ce sera une bonne journée, Kōhei-kun.

Il sourit d'avantage et attrape le coude de sa camarade pour l'entrainer jusqu'aux chevaux d'un des trois chariots de leur convois. Il pose la main de la jeune femme sur l'encolure de l'un d'eux et s'en va vaquer à ses occupations. Chizuru caresse la robe brune de l'animal, elle sent avec une grande acuité les poils filer sous ses doigts, l'effet de l'obscurité commence à faire ses effets, ses autres sens se réveillent de leur courte torpeur. La bête s'agite un peu, l'heure du départ est venu. La jeune femme restera à son côté, c'était sa place. Pour qu'elle marche à la même vitesse que le convoie et qu'on ne doive pas lui assigner une personne en charge de la guider, la placer près d'un cheval était une excellente idée. Un vent frais s'engouffra dans Ryuu alors que les samourais ouvraient la marche vers les vastes plaines de Hagi.

~ ° ~

Le soleil était haut maintenant, cela faisait déjà près de dix heures qu'ils marchaient. Leurs seules pauses n'étaient en fait que les haltes qu'ils faisaient dans les villages dispersés dans Hagi pour acheter les diverses choses qu'ils étaient en charge de ramener à Ryuu. Le soleil se faisait assommant, intenable pour les humains comme pour les animaux. Les cheveux marchaient de plus en plus lentement et le moral de tous avait tourné vinaigre. Sous son chapeau de paille, Chizuru commençait à regretter d'avoir mit un bandeau sur ses yeux, cela lui donnait affreusement chaud. Finalement et au grand soulagement de tous, Honoka-san à la tête de la petite troupe de serviteurs indiqua qu'ils allaient s'arrêter. C'était une femme un peu forte et malgré son grand dévouement elle supportait très mal les grandes chaleurs. En avisant une auberge sur le bord de la route elle n'avait pas hésité. Pourtant ils n'étaient pas partit avec l'intention de se reposer en route et le prix d'une auberge pour eux tous seraient vraiment conséquent. Heureusement pour eux, Honoka-san était une femme d'affaire surprenante.

On mit les chevaux aux écuries et laissa à la servante en chef s'occuper des détails avec l'aubergiste. Après quelques minutes de commerce on fit entrer tout le petit monde avant de les conduire vers les larges salles des dortoirs, les lits les moins couteux. On installa plusieurs byobu pour délimiter l'espace réservé aux hommes et aux femmes. Puis on donna à tous l'autorisation de se détendre à l'abris de la chaleur écrasante du dehors. Les quelques femmes de l'expédition décidèrent d'un commun accord d'aller à la salle d'eau. Chizuru les suivit donc, cependant sur le chemin du retour on perdit sa trace. Ses camarades mirent son absence sur un changement d'humeur, n'avait-elle pas dit qu'elle irait voir les chevaux après s'être lavé ? On ne s'interrogea pas plus et la fine silhouette aux tabi silencieux qui avait légèrement bifurqué dans les escaliers. Ses sens en alertes elle savait que ce serait son seul moyen de savoir ce qui pouvait bien se passer dans cette auberge. Elle avait nettement entendu une certaine tension dans la voix de l'aubergiste quand ce dernier avait dit à Honoka-san qu'il ne fallait pas faire trop de bruit, qu'ils accueillaient un hôte de marque, leur conversation avait ensuite prit une tournure plus monétaire que Meian n'avait pas tout à fait suivis.

Un hôte de marque ? Cela expliquait peut-être les frémissements anormaux dans les arbres autour de l'auberge lorsqu'il n'y avait pas un souffle de vent et ce sentiment d'être observé qui ne la trompait jamais. Il y avait donc des shinobis qui surveillaient l'endroit, encore fallait-il savoir s'ils étaient là en tant que protection ou menace. Bien qu'il soit risible qu'un shinobi attaque en plein jour, ils pouvaient fort bien être en repérage. Tout cela intriguait Meian, après tout ils n'étaient pas loin de Ryuu, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir le devoir de contrôler cette étrange activité. Cependant son manque totale de repère dans un endroit totalement inconnu rendait sa tâche difficile, ses doigts effleuraient le mur sur son côté, elle se dirigeait au seul son du shamisen qui s'était mit à chanter quelques minutes plus tôt. Un hôte de marque et quelques geishas ? Le son se rapprochait, il devenait difficile de savoir à quelle distance l'instrument se trouvait, Meian ralentit le pas, s'arrêta net lorsque la mélodie s'éteignit mais..


- Yare Yare… Est-ce que j’aurais une auditrice ?

... trop tard. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure, une serviette autour de son cou pour empêcher ses cheveux mouiller de gouter sur le plancher, elle sentait bon la fleur de pêché et l'intrusion inexplicable. Son yukata rose pâle se froissa légèrement lorsqu'elle se rapprocha maladroitement de la paroi opposée, sa main tendue toucha le papier fin du shoji. Voilà donc pourquoi elle avait été repérée. Elle s'agenouilla, posant ses affaires à son côté avant de s'incliner.

- Veuillez me pardonner, je me suis perdue et puis entendant la musique j'ai pensé qu'elle me mènerait à mes compagnons. Toutes mes excuses pour le trouble que ..

Son oreille se tend, des pas se rapprochent rapidement.

- Hey vous ! Ecartez-vous de là !

On sort un katana, c'est un son, que l'oreille de la chef ninja reconnait parfaitement. Au bruit qu'il fait, ce n'est pas un shinobi. Il allait juste lui foncer dessus ? Apparemment. Dans ce cas, elle avait une chance de s'en sortir sans quitter les habits de Chizuru. En fait.. elle n'avait pas vraiment droit à une alternative, elle ne pouvait pas faire preuve de plus de dextérité qu'une servante tant qu'elle resterait sous le regard de celui dont elle cherchait l'identité. Aussi redressa-t-elle simplement le dos en se tournant vers le bruit de pas.

- Je suis désolée, je m'en allais, pardonnez-moi.

La voix était tremblante, Chizuru n'en était pas à sa première tragédie, elle était crédible. Enfin.. le gros guerrier d'en face n'avait pas l'air très sensible à son ton apeuré, il n'avait pas ralentit l'allure. Essayait-il de faire croire qu'il était compétent en annihilant une menace visiblement faible qu'il n'avait pas repéré plus tôt ? L'aveugle porte ses bras croisés devant son visage, montrant ses mains clairement vides, il ne s'arrête toujours pas. Est-il stupide ? Meian commence à craindre que ce garde débile n'aille essayer de lui couper la tête sans autre forme de procès, sans se départir de sa position elle se prépare à reculer rapidement.



Dernière édition par Yakei Meian le Ven 16 Déc - 23:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur la route   Sur la route EmptyVen 16 Déc - 22:56

Les cordes continuaient de gémir leurs mélodies sous les doigts du jeune homme, n’écoutant qu’à peine les excuses de l’ombre. Des excuses, il en entendait beaucoup trop pour y porter la moindre attention. Des excuses sur le comportement, des excuses pour échapper à la sanction, des excuses pour sauver l’honneur à défaut de la face. Beaucoup de mot bien vide de sens qu’on laissant dans le vague espoir de grappiller du temps ou de la pitié. Si la jeune femme c’était perdue et avait réussi à venir jusqu’à sa porte, c’est qu’il y avait une raison particulière à cela. Tenzo aurait préféré entendre qu’elle avait suivit la musique simplement parce qu’elle l’avait appréciée et désirait en entendre plus…Il devrait ce contenter de celle du garde stupide qui n’était pas à son poste.

Le même garde qui maintenant tentait de sauver son seigneur d’une frêle servante dont le seul défaut était d’avoir un sens perfectible de l’orientation. Après tout, il fallait manquer singulièrement d’esprit pour caresser l’idée qu’un assassin utilise une méthode aussi grossière que passer par la porte principale et pénétrer dans la chambre d’une cible parfaitement éveillée. A moins qu’il ne s’agissait simplement de sa tranquillité troublée et du moyen de punir ce crime odieux ? Il était certain que Tenzo allait apprécier une bonne nuit de sommeil avec une odeur de sang tenace et le hurlement d’une femme dans le cœur.

Sans aucune hésitation, le Shoji s’ouvrit sur la jeune femme dont l’infirmité s’imposa au Seigneur. Il attrapa la servante par la main, la faisant tourner sur elle-même gracieusement pour lui faire esquiver la lame et la faire atterrir contre lui. Il posa son menton sur le haut du crâne de la jeune femme, toisant de haut le samurai aux yeux écarquillés sous le regard teinté de mépris de son maître. Dans une autre vie, il se souvenait de la manière dont il avait été lui-même traité. Plus encore, il se rappelait la haine insidieuse en voyant les faibles êtres ballotés par ces gens sans éducation. Incapable de ressentir de l’empathie. Ignorant le véritable sens du mot honneur. Tenzo n’écouta que d’une oreille les excuses présentées avant que sa voix amusée ne couvre celle de cet idiot.

‘’Je n’apprécie pas la violence gratuite. La punir pour couvrir votre erreur…Je pense que vous le ferriez bien mieux en vous ouvrant le ventre au petit jour. D’ailleurs allez le faire tout les trois. Dans la forêt là où je ne pourrais vous voir ou vous entendre. Votre vue me donnerait la nausée’’

Comme toujours, les paroles ne correspondaient pas au ton employé. Si nonchalant qu’on aurait cru à une plaisanterie. Le regard du Seigneur pourtant affirmait le sérieux de cet ordre. Encore plus lorsqu’il referma le shoji pour faire disparaitre le visage blême du bushi qui ne semblait pas en revenir. Il laissa alors filer la servante de ses bras et lui proposa de s’assoir. Sans autre forme de procès, Tenzo attrapa la serviette au cou de la demoiselle pour commencer à lui sécher les cheveux. L’odeur qu’ils dégageaient enivrait ses sens et lui rappelait sans conteste celle de sa sœur.

‘’ C’est certain. Vous ne devriez pas être ici cependant j’aurais pu pardonner à un esthète de la musique…Mais il semblerait que je sois un trop mauvais musicien. Aussi mauvais que votre sens de l’orientation ou de la responsabilité chez vos compagnons. Laisser une aveugle seule.’’

Le jeune homme gloussa en terminant de sécher une partie de la chevelure noir de jais.

‘’ Je me demande quel genre de punition je pourrais vous donner. Mmm…Peut être devrais je vous ordonner de devenir ma petite sœur pour le reste de la soirée !’’

Oui, c’était tout à fait le genre d’idée fantasque qu’on pouvait attendre d’un seigneur que l’on disait imprévisible qu’un ciel d’automne. Etait ce vraiment si imprévisible que ce parfum lui laisse un amer goût de nostalgie ? Ce qui l’était moins était la propension du Maître des Béliers à trouver des moyens de tromper l’ennui par tous les moyens possibles et imaginables.

‘’ A moins que vous ne préfériez une autre compagnie que la mienne. Mais je doute que vos compagnons soient tellement soucieux de votre retour…’’
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MessageSujet: Re: Sur la route   Sur la route EmptySam 31 Déc - 16:38

Plus que quelques secondes. La lame s'avance, elle siffle dans l'air, marque sa présence aux oreilles fines de sa cible. Une main habile se pose sur le obi, là où se cache l'éventail bardé de fer qu'elle utiliserait pour dévier le sabre de ce crétin de bushi. Elle ferait passer cela pour de la chance insolente, une servante sauvé par une arme commune chez les femmes. Bien entendu ce serait regrettable d'en venir là mais elle ne comptait pas se faire blesser par un idiot orgueilleux et inutile. Cependant, sa main se déplaça légèrement vers l'extérieur lorsqu'elle sentit le souffle du shoji qui s'ouvrait brusquement, une main se saisit de son bras et l'attira avec force. La lame trancha le vide et le tessen resta muet sous le Obi. La servante tremble légèrement, en bonne comédienne, elle pose les paumes de ses mains sur le vêtement de l'homme et attend qu'il ait finit de parler avant de s'échapper de son étreinte. Meian les connaissait, ses nobles en mal de pouvoir qui se pensent l'âme chevaleresque en envoyant des idiots loyaux s'ouvrir le ventre pour le désagrément causé à une jeune femme. Elle était loin d'être de celle pour qui un tel sacrifice puisse être fait sans démesure et ne prenait pas non plus cela comme une marque d'attention. Meian n'avait cependant que faire des vies des bushis, par contre, si le noble pouvait aussi risiblement se débarrasser de sa garde c'est qu'il n'y avait pas que des gros bras un peu stupides autour de lui. Chizuru alla sagement s'assoir sous l'invitation du noble mais elle laissa ce qui sembla sans doute être une innocente franchise quitter ses lèvres.

- Monsieur je vous en prie rappelez vos hommes, cet incident est de ma seule faute..

Elle avait à peine finit sa phrase que l'homme prit sa serviette, levant une main à son cou pour constater son absence, Chizuru allait la chercher sur le sol la pensant tombée quand le linge retourna sur ses cheveux. Ne comprenant pas, la servante resta muette et interdite lorsqu'on se mit à lui frictionner la tête. Cette fois, Meian ne reconnaissait pas l'attitude habituelle des nobles insouciants. Quel homme de bonne famille se serait mit à sécher les cheveux d'une servante ? Si encore elle était de sa suite et qu'il escomptait lui demander quelques faveurs.. ou bien une fantaisie ? Une simple gaminerie sans raisonnement. Se laissant faire docilement, Meian n'en était pas moins tendu, elle n'aimait pas particulièrement qu'on la touche mais la tête.. c'était un endroit sensible parce que précieux. Sous les traits de Chizuru elle ne pouvait cependant pas être brusque, aussi se contenta-t-elle d'attendre que vienne son temps de parole. Elle s'était décidée à défendre ses compagnons lorsque le jeune homme les traita d'irresponsables mais il enchaina trop vite et avec de surcroit une autre fantaisie. Faire d'elle sa petite soeur ? Etait-ce un nouveau nom pour quelques sortes de geishas ? Perplexe Meian se demandait si elle avait bien fait de céder à sa curiosité. Il ne semblait pas vraiment être quelqu'un de sérieux, cela ressemblait plus à un fils d'homme influent, puéril et gâté. Mais alors pourquoi des shinobis ? S'ils étaient là pour le tuer ils avaient eu nombre d'occasions, le souci était là. Un noble n'engage pas des shinobis pour protéger un fils qui court la campagne. C'était encore trop louche pour qu'elle s'en aille.

- Ne blâmez pas mes compagnons Monsieur, il est des tâches plus importantes que de surveiller une aveugle tête en l'air comme je le suis.

Le menton baissé Chizuru laisse le temps à ses mots d'atteindre leur destinataire puis, levant un bras, elle posa une main de velours sur la serviette, arrêtant les gestes du jeune homme par la même occasion. Retirant le linge de ses cheveux désormais plus en secs mais aussi plus en bataille que jamais, elle y passa ses doigts, tentant ainsi de les amadouer. Les amenant sur le devant de son épaule droite elle les lissa encore un instant avant de poursuivre.

- Vous pouvez me punir Monsieur, mais devenir votre soeur cela je ne le puis. Même par jeu je ne saurais faire honneur à votre famille, je n'ai que l'éducation d'une modeste servante.

Un petit mensonge noyé dans un grand bain de vérité, si elle n'avait que son éducation de servante, elle ne se serait pas aventuré par ici et quand bien même, elle se serait sauvé en courant de cette situation embarrassante. C'était dangereux, un noble assez preste à tuer ses propres gardes ne ferait pas de cas d'une servante aveugle qui n'avait aucune valeur. Cependant, tant qu'il ne savait pas aux ordres de qui elle était il ne pouvait pas se permettre de la malmener, si elle appartenait à une famille noble cela ferait bien des embêtements dont les nobles se passaient. Enfin, celui ci avait l'air assez impulsif pour ne pas se soucier des conséquences. Il avait beau être tout miel pour l'instant, elle ne lui prêtait aucune confiance.

- Votre musique était ravissante, je serais heureuse de l'entendre à nouveau si cela n'amène pas quelques nouvelles lames auxquelles je ne peux échapper.

Pour une servante elle était plutôt bavarde et ironique, peut-être un peut trop assurée mais ne connaissant pas le rang de son "hôte" improvisé, il était tout à fait plausible qu'elle se permette quelques inconsciences. De plus Meian voulait savoir à qui elle avait affaire, si c'était juste un jeune noble impulsif et vaniteux il tiquerait surement sur le ton un peu trop naturel de cette dernière phrase et la rabrouerait. Il n'aurait plus alors que peu d'intérêt et elle saurait s'en aller de cette pièce. Quant aux shinobis, elle aurait sans doute plus de renseignements en allant les cueillir eux et non leurs proie ou maître. Tâtant légèrement autour d'elle, la jeune femme cherchait du bout des doigts la serviette qu'elle avait posé un peu plus tôt et ses vêtements de voyage ne sachant trop s'ils étaient resté à l'extérieur ou si elle les avait piétiner en entrant. Elle préférerait qu'ils soient dans le couloir même si cela faisait un peu désordre au moins ce n'était pas étalé dans la chambre du noble. Les joues encore roses de son émoi passé, Chizuru effleure les sol avec minutie, donnant à Meian quelques informations sur les éléments l'entourant.
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MessageSujet: Re: Sur la route   Sur la route EmptyDim 1 Jan - 15:33

Qu’elle était étrange cette jeune femme aux yeux voilés…Amusante par sa manière d’être, douce de corps et d’esprit, capable de tenir tête à n’importe quel homme que celui-ci soit noble ou non. M’empêcher d’espérer que ma sœur pouvait posséder les mêmes qualités auraient été plus futile que de ne pas me divertir avec la jeune servante. Mais qu’acquiesçait sur le principe que si je devais avoir une sœur, il serait mieux qu’elle soit aussi éduquée et douce que la femme présente devant moi que ressembler à son propre frère. Le palais n’aurait supporté la présence de deux êtres au caractère si fantasque qu’il risquerait de mettre en péril la pérennité du clan.

‘‘Yare Yare…Tu remet en question mon jugement vis-à-vis de ces hommes, tu décline une nuit riche en occasion qui pourrait illuminer ta vie et qui plus est tu fais preuve d’une nouvelle ironie envers les bushi que tu essaye tant de sauver ?’’

Je penchais ma tête sur le côté en éclatant d’un rire cristallin.

‘‘Si pour toi l’honneur est un concept qui m’empêche de penser, d’aimer ou de faire preuve de générosité…C’est une chaîne dont je me débarrasserais volontiers sans le moindre regret. Tu devrais laisser les questions d’honneur à ceux que cela intéresse. Ils sont bien assez nombreux dans ce monde. Une personne de plus ou de moins ne ferra aucune différence.’’

Je m’approchais d’un plateau de thé que j’avais fais monter, prenant sur moi de commencer à me servir une tasse. Bien conscient que cela heurterait nécessairement la jeune servante que je dévisageais ouvertement des yeux. Mon regard détailla chaque parcelle de son corps, ne pouvant m’empêcher d’imaginer quel réconfort j’aurais pu en tirer…Et quel gâchis de voir qu’elle n’était en rien intéressée par ma proposition. Je ne pouvais pas lui en vouloir mais je regrettais amèrement de manquer de ces mots qui attiraient les gens talentueux à soit. Car pour moi, il ne faisait aucun doute qu’elle était une pierre précieuse attendant d’être polie pour devenir un véritable joyau. A moins qu’elle ne l’était déjà pour quelqu’un ?

‘‘Quand à ceux dont tu essaye d’épargner la vie, cela me rappelle une histoire. Un jour, un homme sage rencontre deux personnes. Une forte et une médiocre. Le fort énonce la vérité suivante : Je suis. Le sage acquiesce « En effet, tu es ». La médiocre énonce aussi sa vérité : « Je suis » . Là encore le sage acquisse : « En effet, tu suis ».’’ Haussement d’épaule ‘’Quand un homme trouve refuge dans la force pour pallier à toutes les situations de sa vie, il n’est qu’un incompétent. Plus encore, je ne supporte pas de voir des personnes ainsi abuser de leur force contre des personnes qui ne peuvent se défendre. Si c’est là la conception de l’honneur, ce serait une joie crois moi de t’accueillir dans ma famille. De toute manière, il n’y aurait personne pour s’opposer à ma volonté.’’

Une vérité à plus d’un titre. Même si des nobles se seraient soulevés contre cette idée pour le moins fantasque, il n’y avait qu’une personne qui pouvait trouver à y redire. Une personne qui avait actuellement disparue et qui me manquait terriblement. Enfin, ce n’était pas totalement vrai. On ne pouvait regretter ce que l’on n’avait pas connu. De plus les évènements étaient tels que j’aurais certainement été obligé de la marier pour en retirer quelques avantages stratégiques. Même si je brûlais de désir pour elle…J’espérais sincèrement qu’elle était heureuse où qu’elle se trouve.

Pendant un instant je repensais à mon père. La raison de cet éloignement qui m’avait montré le monde sous une lumière si différente. Peut être était ce la raison profonde qui me rendait capable d’empathie envers le peuple et non si indifférent à la manière dont ils étaient traités. La manière dont les bushis brutalisaient les servantes ou faisait sentir leur statut social pour en tirer un avantage m’avait toujours révulsé. Ce n’était pas cette vieille rancune qui m’avait poussé à punir ces trois là. Quelque part, j’espérais que leur bêtise mette à jour quelque chose ou me donne une occasion quelconque. Dans le même temps, séparé des autres gardes et livré à eux même j’avais caressé l’idée qu’ils montrent le meilleur d’eux même. Au contraire, ils c’étaient engorgés de cet honneur dont la fierté les avaient rendu aveugle au reste.

En d’autres termes : des idiots

‘’Je préfère de loin la compagnie d’une personne aussi tête en l’air que toi. Après tout ne dit on pas que la fantaisie est un perpétuel printemps ?’’

Je lui tendis une tasse, me laissant surprendre par sa pauvre qualité qui laissait la chaleur brûler mes doigts. Dans un réflexe, je relâchais cette dernière…
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Yakei Meian







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MessageSujet: Re: Sur la route   Sur la route EmptyMar 3 Jan - 16:46

Dis moi enfin.. qui es-tu ?


Meian reste interdite. Voila un noble qui dispense vie et mort, ce fiche de l'honneur de ses protecteurs, qui se baisse pour ramasser les pauvres servantes tombées devant son palier. Il la défend, lui donne une valeur plus grande que celle de ses bushis, ose lui dire à elle qui ne possède rien que sa vertu qu'elle pourrait être de sa famille. Chercherait-il à la perdre dans de fantasques rêveries ? Il est homme de pouvoir, gamin inconscient, gentil homme et maître intransigeant. Il dit avoir toute autorité en sa maison, il n'a donc plus à craindre de père et est l'ainé. Se comportant comme un petit prince gâté et un homme sans pitié. La chef ninja avouait ne pas suivre ce comportement ambigu, quelque chose clochait elle le sentait. Une chose qui sonnait faux. À vrai dire il y aurait pu y en avoir plusieurs tant il y avait d'incohérence avec ce qu'elle connaissait de la bonne société mais c'était autre chose, un grain de sable que seul son instinct pouvait sentir. Le menton bas, attentive aux mots du noble, Meian essayait d'entendre où se trouvait la dissonance. Le seul bruit qui vint dissoner fut celui d'une théière que l'on déplace, et cela ne sonna faux que pour la petite servante qui s'empressa de signaler sa présence.

- Laissez moi f..

Il ne l'écoutait pas du tout, en tout cas il ne l'avait pas entendu, prit dans son histoire de fort, de faible, de sage. Meian aurait sourit en lui rétorquant que le meilleur moyen de tuer quelqu'un, c'est de le suivre. Mais il ne voulait pas en venir là, il expliquait la médiocrité de ceux qu'il avait envoyé mourir. C'était intéressant, peu de noble aurait prit la peine de justifier aussi minimaliste que cela soit, leurs gestes et leurs actes. À l'énoncé de son intégration à la famille, Chizuru se raidit.

- Vous me prêtez trop de qualité Monsieur. Votre famille serait fâchée que vous teniez en si haute estime une servante aveugle. Les vôtres valent bien plus que mes compagnons et moi-même. Cependant je suis très heureuse qu'un homme de noble rang comme vous prête une si grande attention au bien-être de ses domestiques.

Si ce ne sont pas que de belles paroles.. Chizuru avait beau avoir la voix douce et délicate d'une jeune fille aussi naïve que tendre, Meian ne se laissait pas duper par de jolis mots. Même si elle devait bien avouer qu'il n'y avait rien de mensonger dans la voix de l'homme. Il semblait sincère. À vrai dire, Meian n'avait pas décelé de mensonges dans ses paroles depuis qu'ils parlaient. Un noble qui n'essaie pas de tromper une naïve petite servante, soit la chef ninja avait très mauvaise opinion de la noblesse soit elle avait définitivement raison de trouver suspect ce jeune homme. Elle allait essayer d'en savoir plus sur lui et sa famille quand un le bruit d'un liquide clapota à son oreiller, le froissement du tissu d'un bras qui se tend, le trouble d'une présence près d'elle, la vapeur chaude qui glisse jusqu'à ses joues, elle comprend que le noble lui tend une tasse de thé. Son esprit modélisa immédiatement l'objet dans sa tête, le faisant s'imbriquer dans sa toile spatiale. Sa main était sur le chemin quand eut lieu le glissement, une fraction de seconde trouble, un malaise propre à l'imprévu, une émotion que connait Meian, une situation à laquelle son corps à apprit à répondre. Le réflexe est rapide, précis, sans accroc dans un monde qui aurait voulu de l'hésitation. La tasse est rattrapée. Presque aussi vivement elle semble se dérober un peu, vaciller, le liquide déborde, se déversant sur le poignet de la servante. Une seule seconde s'est écoulée. Dans un esprit normalement constitué, toutes les actions de cette seconde ne sont pas dissociables, le verre et tombée, une main à tentée de le rattraper, un demis succès.

Pourtant Meian rage. Car son esprit lui est vif et à décortiqué toutes les actions. Elle avait bien rattrapé la tasse et c'est elle même qui l'a fait basculé, se blessant volontairement pour camoufler son geste trop précis pour une servante. Elle doutait fortement que le jeune homme ait pu remarquer quoi que ce soit, en fait, elle n'aurait pas douté du tout si elle n'avait pas été si étrange. Un simple noble ne verrait rien à la rapidité des gestes de la chef ninja. D'une manière ou d'une autre cela s'est passé. Et si Meian rage, c'est bien parce qu'elle s'est brulée. Une blessure de ce type n'était pas très importante mais cela l'handicaperait très certainement pour les quelques jours à venir. La douleur est intense, Meian s'en serait accommodée mais Chizuru repose vivement la tasse, sans brusquerie toutefois puisqu'elle doit prendre soin de poser l'objet sur une table qu'elle devine et sans en renverser sur le jeune homme. Une fois cela fait, elle ramène prestement son poignet contre elle et.. souffle dessus. C'était totalement inutile, mais cela sembla naturel pour une servante qui ne connaissait pas grand chose à la médecine.

- Atsui! Atsui-!

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MessageSujet: Re: Sur la route   Sur la route EmptyJeu 5 Jan - 15:43

Le temps…N’a aucune importance

La peur…C’est la première chose à laquelle j’avais du goûter avant même de caresser le siège de mes ancêtres. Une sensation enivrante engourdissant vos autres sens au point de vous rendre aveugle au jugement le plus simple. Une simple émotion qui vous empêche de respirer et de vivre autant que vous le devriez. Une chose à laquelle j’ai décidé de renoncer bien tardivement pour endosser correctement le rôle que le destin m’avait définit. Il ne s’agissait plus de la cacher derrière un sourire ou la noyer dans une attitude excessive. De longues heures ennuyeuses à méditer parmi des moines pour faire mien le Wabi-Sabi et la pensée ZaZen. Accepter que parfois, on ne puisse rien faire contre le destin même avec la plus grande des déterminations.

Cela revenait à dire que je jouais une partie dangereuse dont personne ne connaissaient véritablement les règles et ne maitrisaient complètement les conséquences. Voilà ce qu’était L’Hinamoto pour moi.

Je n’étais pas moi-même certain si j’étais l’homme le plus fou ou le plus perspicace pour continuer de poursuivre la partie après avoir comprit cette vérité. Mais définitivement, je commençais à croire que je n’étais pas si dément que cela. Un dément ne connait pas la peur. Or pendant une simple seconde, je la sentis poindre dans mes intestins. Les tordant dans une étreinte gelée au point d’en accélérer mon rythme cardiaque. Je n’étais pas certain de ce que j’avais vu. Du moins pas complètement. Etait ce si difficile à croire qu’une servante aveugle puisse, ne serais ce, qu’effleurer une coupe qu’elle ne peut pas voir ? Chance ? Entrainement ? Avait elle quelques dispositions pour les arts martiaux ? Ma peur chuchotait à mon oreille qu’il s’agissait d’un assassin tandis que mon corps hurlait sa volonté de retrouver une arme dans ma main.

Il n’y eut aucun geste, aucune autre réaction de ma part qu’un simple sourire reconnaissant. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressentis une émotion de ce genre. Je me faisais l’effet d’un idiot trop sûr de lui…Quel arrogance venant de ma part. Je devais être un bien mauvais garçon.

‘‘Gomen Gomen…Il faut tremper cela dans de l’eau fraîche. Ils en ont certainement dans la cuisine’’

L’attrapant délicatement par la manche, pour la mener dans le couloir à une allure mesuré pour ne pas la gêner. Quel était déjà le proverbe déjà ? Quand tu te trouve dans l’antre du dragon, évite de lui marcher sur la queue ? Mmm…Ce devait être quelque chose dans ce goût là. Encore est il que je n’avais aucune envie de voir une autre surprise ce déclencher si la jeune femme était effectivement une étudiante en art martial. Quand à la probabilité qu’elle soit là pour me tuer était risible. Cela aurait pu être fait depuis bien longtemps avec des réflexes pareils. Du moins, si elle les possédait. De toute manière, j’étais déjà responsable d’une frayeur ainsi que d’une brûlure, ma réputation n’étant pas des plus brillantes, je ne pouvais pas laisser dire que je maltraitais des femmes ?

‘‘Pour répondre à ta question, je ne prête pas une grande attention au bien être de mes servants. A vrai dire, je n’en n’éprouve aucune envie.’’

Le ton n’était pas particulièrement glacial bien qu’il semblait ce fondre dans l’atmosphère sombre du couloir interminable. Cependant, je me doutais de la réaction de la jeune fille derrière moi. Plus encore de l’expression de son visage que je pouvais deviner aisément. Ils réagissaient tous de la même manière quand ils entendaient ces mots là. Les nobles acquiesçaient sans comprendre le véritable sens de ces mots. Les plus faibles me prenaient pour un individu cruel et sans cœur que mes actions pourtant déconcertaient au quotidien. J’avais pris sur moi de m’envelopper dans cette brume que j’avais tissé autour de moi…Eternellement incompris…Peut être haït. Cela m’importait peu au final. Il y avait un but. Un sens. Une espérance pour tous les membres de mon clan. Quelque chose qui mettrait tous ceux qui le désiraient à l’abri du temps.

‘‘Mais dis moi, toi qui semble posséder une si bonne capacité de jugement à décider ce qui doit être ou non…Si un jour tu tombais sur une perle, déciderais tu de la laisser dans la rivière où tu l’as trouvé ?’’ Léger rire ‘‘Une jeune femme élégante, qui ce retrouve seule à seul avec un inconnu dans un lieu inconnu sans éprouver la moindre peur, d’une grande loyauté pour avoir par deux fois décliné une offre pourtant avantageuse, douce…’’ Je baissais les yeux, décidant de ne pas parler de ces éventuelles capacités ‘‘Si je te donnais l’éducation que tu voudrais. N’importe laquelle. Je suis certain que tu brillerais. Quand au reste, je mentirais s’il le faut en te présentant comme une noble dame d’ancienne lignée. Qui ce soucis tant des apparences ?’’ Je haussais une épaule ‘’Mais ne t’inquiète pas. Je comprends que je perd mon temps. Ton maître est un idiot s’il ne se rend pas compte de la chance qu’il possède’’

Chance ? Le mot reste en suspend dans mon esprit. Non. Quel…Chance…Y avait il pour que je rencontre ainsi l’une de ces subordonnées dans une auberge au milieu de nulle part ? Je secouais la tête en arrivant dans la cuisine. Mes yeux s’adaptant lentement à l’obscurité pour découvrir ce dont j’avais besoin. Glissant la main dans le baquet d’eau fraîche, j’usais de mon autre main pour en laisser couler lentement sur la brûlure.

‘‘Si quelqu’un te reproche quoique ce soit, tu pourras toujours dire qu’il s’agit de la faute du Maître des Béliers.’’
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