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Takahara Risako







Takahara Risako

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MessageSujet: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMar 30 Oct - 3:21

Sous une pluie battante de début d’été, les chevaux fatigués mais nerveux continuaient leur route vers Suigyuu, portant sur leurs dos chargés de parures, des hommes armés et vêtus de gris. A peine visibles tant leurs tenues se fondaient parmi les nuages et les montagnes, les allures bien plus valeureuses de plusieurs d’entre eux révélaient une certaine expérience dans la cavalerie. Les autres, plus discrets dans leurs talents, n’étaient pas moins doués.

Suigyuu, capitale du Nord-Est s’élevant jusque dans les nuages, était toute proche désormais. Surplombant tout son domaine, elle semblait bien plus impressionnante et bien plus imposante vue de près. Mais la route, par son manteau sanglant, jonchée de cadavres sur toute sa longueur volait la vedette à la cité immaculée. Des victimes de tous genres et de tous âges gisaient là, dépouillées et laissées gravement blessés par les mains viles des rônins qui siégeaient par ici. Ces victimes, systématiquement attaquées, portaient les traits caractéristiques des habitants du Nord-Est, qu’ils soient Suigyuuku ou Nezumide et menaçaient par leurs morts criardes, la communication entre ces deux clans.
Il était urgent d’y mettre un terme.

D’autant plus que l’ennemi était tout proche, presque à portée de mains. Les Nezumide, dans leur longue chevauchée, avaient pu sentir leurs regards impies sur leurs nuques plus ou moins raides et s’étaient attendus à une quelconque offensive. Offensive qui n’était jamais arrivée. Ces bandits craignaient-ils la trentaine de soldats qui dévalaient les montagnes sur leurs chevaux robustes et agiles ? Après tout, ils valaient mieux pour eux ne pas révéler leurs positions exactes si facilement, ni comment ils s’employaient afin de faire tant de ravages. Jurant qu’ils payeront, les militaires avaient poursuivi leur chemin sans rien prononcer.

Ils cessèrent leur course pour se regrouper au pas lorsqu’une main blanche et féminine bien que rongée par de lourds entraînements au katana fut dressée par le cavalier de tête. Suigyuuku se situait juste à quelques pas tandis qu’une immense plaine s’offrait aux guerriers pour se reposer. Le cavalier quitta sa monture, une petite jument aubère encore endurante malgré sa vieillesse, et mit pieds à terre avant de retirer son sandogasa* qui le protégeait jusque là de la pluie.
Le capitaine allait parler. Chaque soldat regardait cette longue chevelure de feu qui, maintenant dévoilée, semblait se consumer dans le vent et s’habiller de seulement quelques gouttes de pluie. Ils burent ainsi chacune des paroles de leur meneuse avant de se réjouir d’installer le camp tandis que cette jeune femme de trente ans s’entouraient de Kazumori et de Tsuyoshi, deux de ses plus valeureux chefs de division pour entrer dans la ville tant attendue.

Ce n’était pas la première fois qu’ils voyaient Suigyuu. Et tous trois avaient plus ou moins directement participé à la lointaine guerre qui opposa, il y avait de cela seize années, les Suigyuuku et les Nezumide, asservissant vicieusement celui-ci. Il y avait de quoi se sentir mal à l’aise quand on connaissait les espoirs de conquête de son seigneur qui suintaient à même le peuple. Mais chacun des trois protagonistes étaient assez matures pour passer outre cette affaire pour le moment et profiter de l’atmosphère particulière de la capitale.

Il faisait frais, la grisaille ne s’était pas levée. Les cerisiers de la ville, simples fleurs face à la brutalité des forteresse, arboraient leurs premières feuilles en oubliant leurs tapis de pétales roses et blancs. Dans les rues, personne ne semblait craindre ni la pluie, ni la fraicheur. Faisant preuve d’une robustesse incroyable, le peuple Suigyuuku se portait à merveille, du nourrisson le plus petit au vieillard le plus vénérable. Le seigneur actuel semblait bien bon avec ses sujets, cependant le capitaine ne pouvait oublier sa soif de pouvoir et les rêves de conquêtes qu’il avait réalisés. Elle ne se laisserait pas attendrir aussi facilement.
La forteresse seigneuriale se profila à l’horizon. Aussi imposante qu’une montagne, elle paraissait toucher les nuages sur un fond immaculée de neige éternelle. Les bâtiments du château se touchait en grappe, comme un gigantesque rocher abîmé et grêleux, poli, fortifié par les intempéries. Le château en lui-même transpirait de force tranquille, calme et silencieux.

A l’intérieur, rien n’était criard, mais tout indiquait qu’il s’agissait là de la demeure d’un clan puissant et profondément guerrier. Les visiteurs ne purent s’empêcher d’admirer la discipline et le rationalisme dont s’inspirait chaque œuvre présentée. Une servante, sans prononcer un mot de trop ni faire de geste inutile, mena les trois Nezumide dans une petite salle de réception où on les pria d’attendre le Chef de Guerre. Ils s’agenouillèrent et se désarmèrent alors pour éloigner leurs armes respectives sur leur côté, de sorte qu’ils ne soient pas facile de s’en emparer et ainsi, ils se portaient garant d’un certain pacifisme. La petite salle de sept ou huit mètres carrés, était très sobre en décoration. Seul une estampe d’un bœuf fougueux, les cornes en avant, faite à l’encre de Chine avec un peu de poussière d'or sur un papier blanc se démarquait du doré du parquet et du gris des écrans.

Un peu avancée par rapport à ses deux subordonnés et portant le Haori ,paré d'un rat prêt à l'attaque ,des capitaines, Risako fixait le petit tabouret devant elle qui allait accueillir le Chef de Guerre Suigyuuku. Elle ne l’avait jamais rencontré personnellement, mais les dires qu’elle avait entendu à propos faisait de lui un guerrier strict et bienveillant, bien qu‘un peu vieux. Il y avait quelque chose d’autre aussi, elle voyait les bouches se mouvoir encore dans sa mémoire, mais elle ne parvint pas à poser le doigt dessus...

Sandogasa: Chapeau de laîche à large bord arrondi.
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Uroko Chomei







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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMer 31 Oct - 22:20

Le silence pesait lourd par ici si ce n'est la lointaine chute d'eau que l'on entendait en continu mais qui ne perturbait pas le vieil homme le moins du monde tant le son qu'elle émettait était continu et rassérénant. Cela devait faire presqu'une heure qu'il adoptait la même prestance, les jambes légèrement fléchies tels deux roseaux cédant aisément en souplesse. Quant à ces bras, ceux-ci se mouvaient de manière non moins souple, très ample, décrivant lentement des gestes grâcieux, ronds, puis parfois droits. Ses doigts oscillaient d'une lenteur presque infinie, à croire qu'il manipulait une matière invisible. Mais manipulait-il seulement quelque chose ? Était-ce simplement l'air lourd et froid qu'il semblait embrasser si... Passionnément ? Ou peut-être cette mirobolante entreprise allait plus loin. Uroko Chomei, toujours et encore sous son acoutrement blanc, qui le privait presque de personnalité tant l'on croyait avoir affaire à un Yokai par sa dégaine, ne faisait rien d'autre que de mener son entraînement personnel, en cette fraîche matinée, ceci avant de rendre des comptes en tant que chef de guerre fraîchement repromu par Suigyuuku-sama - son seigneur, qu'il appelait autrefois Mitsuru-kun. Enfin, il sembla ramener, toujours au ralenti, ses coudes vers son corps, fermant ses poings puis, une fraction de seconde suivant, les arma pour administrer une frappe brutale dans le vide, expulsant un kiai des plus vocalisés, dont la sonorité se perdit au loin dans les monts abrupts, tels des échos vombrissant venu rappeler toujours et encore la suprématie de son clan, ainsi que l'esprit guerrier qui en découlait. Certes il avait passé plusieurs années loin de ses terres natales, mais le puissant buffle qui sommeillait en lui ne s'était pas érodé les cornes pour autant. Elles étaient même bien plus pointues que des années auparavant.

Il sentit comme un vague de Ki se manifester de par sa frappe, si bien qu'il était difficile de discerner la réalité de ses propres espérances. À dire vrai, il travaillait à la confection de cet art depuis des années, et bien que les progrès étaient évidents, la technique qu'il aimerait prétendre à maîtriser était incertaine, et ses fondements pourraient paraître des plus stupides pour quiconque daignerait l'écouter. Il était plus aisé de s'arrêter lorsqu'il s'agissait d'idées et de théories farfelues comme il se plaisait à énoncer et à étudier. Il y pensait profondemment, sous son long capuchon dissimulant son visage dubitatif sans les ténèbres, alors qu'il était immobile depuis presque un quart d'heure, le poing toujours tendu, n'ayant pas bougé d'un millimètre. Mais un son autre que le flôt continu qui échouait au loin émana non loin, capté par son autre oreille. Le son d'une porte qui coulissait. Et une aura, aussi minime fusse-t-elle, qu'il ressentait pourtant si bien. Alors que la personne, qui était agenouillée, se redressa avec un entrain certain dans ses gestes, pour émerger du petit couloir d'où elle venait, s'agenouillant de nouveau pour s'incliner respectueusement, l'homme se redressa lentement à son tour, se tenant droit et faisant face à l'hôtesse qui avait accueilli les trois soldats à l'emblème du rat.


« Uroko-dono, le clan Nezumide vous demande audience, plus précisément capitaine Takahara-san. »

L'homme en blanc laissa s'échapper un son guttural détendu, suivi d'un hochement de tête, preuve de son acquiescement. Il attendit que l'hôtesse s'approche pour lui saisir le bras et par la suite de le guider à l'intérieur, marchant lentement, déambulant çà et là. Alors, comme ça, le clan du vassal était parvenu jusqu'à leur forteresse. Preuve irréfutable de leur tenacité, d'une part face aux bandits de grands chemins qui n'arrangeaient nullement la circulation aux alentours, d'autre part pour daigner supporter la faible température, s'apparentant en fait à un froid lourd et pesant pour les non-citadins. Tout le monde n'était pas friand de visites en ces lieux. Et, bien sûr, quand l'on demandait audience aux plus hautes instances du clan, Chomei se devait de faire acte de présence, de conseil, de tout ; il remplaçait temporairement son seigneur, sans n'avoir véritablement connaissance des motifs de son retrait. Aussi un seigneur reste un seigneur ; un être à qui il obéit au doigt et à l'oeil, et ce jusqu'à sa mort. Il y reprenait goût, et ce malgré les longues années passées à agir pour son libre arbitre. Deux expériences radicalement différentes, certes, mais qui n'en resteront pas moins deux saveurs appréciables... Ah. La marche se ralentissait, alors qu'il percevait trois êtres présents derrière la porte que la servante ouvrit promptement, pour laisser entrer le chef de guerre Suigyuuku dans la petite salle, qu'elle fit lentement asseoir sur le petit tabouret qui était destiné à l'accueillir à son tour. Il profita du salut des trois invités pour les sonder au possible. Trois esprits guerriers admirables, celui du milieu émanant davantage de rage de vaincre que des deux autres. La personne du milieu devait être cette fameuse capitaine, tandis que les autres étaient des chefs de bantais, tout au plus. Nezumide. Le clan responsable de sa cécité, qui se tenait fièrement devant lui. Il y pensait toujours, au fond, mais sans remord aucun : ce fut le prix a payé pour les avoir conquis, après tout. Il se demandait surtout quel sujet pourraient-ils aborder, ensemble.

« Bonjour à vous trois, guerriers de Nezumide. Je me nomme Uroko Chomei, chef de guerre de Suigyuuku. Redressez-vous... Vous êtes en bonne compagnie. »

Chef de guerre ? Sur l'instant, l'on aurait presque dit un haut moine, tant par sa prestance que de sa manière ô combien rassurante de parler, de poser les mots. Il se tenait là, les bras renfloués dans ses longues manches opposées, sans arme apparente, si ce n'est que son long capuchon privait littéralement quiconque que de discener les traits de son visage. Le tout en se tenant droit, épousant tant que faire se peut la forme du tabouret, désormais prêt à accorder audience à ses interlocuteurs.
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyJeu 1 Nov - 22:05

Le silence qui régnait au château amplifiait tous les sons aux alentours. Ainsi, Risako pouvait clairement entendre la respiration sifflante due à la vieillesse de Kazumori ainsi que celle bien plus calme et plus sereine de son autre chef de division. Des pas précipités se rapprochant dans le couloir vinrent peu à peu couvrir ces bruits des plus légers, cessant presque brusquement devant la porte de la petite salle d’audience.

Ce fut d’une révérence convenablement appuyée que les trois invités se présentèrent au chef de guerre des lieux, puis se redressèrent avec l’invitation de celui-ci. L’être sur lequel ils posèrent leurs yeux paraissait à des années lumières de l’image que l’on pouvait se faire d’un général. La qualifier de surprenante serait un doux euphémisme. Tout d’abord, il était vêtu de la tête aux pieds de blanc et cachait son visage sous un immense capuchon tombant. Impossible alors de distinguer ne serait-ce qu’un de ses traits. Et ses mains, cachées dans ses manches, ne pouvaient donc substituer la figure du personnage qui manquait si cruellement aux yeux des convives. Seule sa voix donnait un peu de contenu sincère et serviable à cette couverture si extravagante. S’il ne s’agissait pas d’un Tsukumogami venu hanter les lieux et effrayer Suigyuuku Mitsuru pour accéder au grade de Chef de Guerre, alors ça ne pouvait être qu’un homme appréciant le mystère et l’obscurité, ou un fou. Les rumeurs étaient vérifiées. Curieuse, vraiment très curieuse personne.

Cela n’était pas vraiment du gout de Risako qui avait toujours promu une certaine transparence, mais elle était assez expérimentée pour ne rien révéler. Il en allait de même pour Kazumori, mais pour Tsuyoshi, c’était une bien autre histoire. Le jeune homme semblait happé, fasciné par l’extravagant et Risako pouvait sentir sa gêne mais n’y fit rien. De toutes façons, avec une capuche vissée sur les yeux, il lui semblait évident qu’il serait impossible pour lui de les percer à jour. D’ailleurs, la guerrière demeurait assez méfiante et était même franchement surprise qu’un Suigyuuku se présente ainsi attifé devant le clan qu’il avait conquis. Cherchait-il à les provoquer ? Son seigneur se pensait si supérieur aux autres hommes qu’il avait engagé un clown pour le protéger, lui et son peuple ? C’en était presque rageant. Il ne perdait rien pour attendre ! Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

Peu importait. L’heure actuelle était à la mission. Risako choisit de passer outre le curieux accoutrement de son interlocuteur qui n’aurait fait que perdre leurs temps en remarques dangereuses et se racla la gorge pour prendre la parole en douceur.

    « Vous me voyez enchantée de faire votre connaissance, Uroko-dono. Je me nomme Takahara Risako et je sers en tant que capitaine dans l’armée Nezumide. Je suis aussi la veuve de Takahara Kidô que vous appeliez autrefois le ‘Diable Rouge’. Mes deux compagnons devant vous sont des chefs de division auxquels j‘accorde toute ma confiance. »


Elle entendit ceux-ci se présenter respectueusement à leur tour avant de prendre un ton grave:

    « Je suis venue vous rendre visite aujourd’hui par intérêt pour nos deux clans. Avez-vous vu l’état des routes Suigyuuku et Nezumide, Uroko-dono ? Elles sont souillées de sang et chaque jour, nous y perdons de précieux sujets, des hommes comme des femmes et des enfants. Nous avons un peu enquêté sur ses meurtres sans raison et nous avons convenu qu’il fallait vous en avertir au plus vite. Général, une trentaine de soldats Nezumide attend de l‘aide Suigyuuku hors de ses murs afin de nettoyer nos routes respectives de toutes la crasse que les bandits ont largement étendues. »


Tandis qu’elle s’inclinait légèrement, Risako ne s’attendait pas à une réaction illisible, mais bien à une réponse qu’elle espérait aussi affirmative qu‘immédiate.  
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyVen 2 Nov - 12:55

Un nouveau silence se fit sentir après la déclaration solenelle de la capitaine Nezumide. Chomei ne bougea pas d'un cil, se tenant toujours comme les bras croisés sous la longue cape couleur neige. Et puis, l'on entendit la même servante qui avait daigné accompagner le chef de guerre dans la petite salle, prévenant de son arrivée, coulissant de nouveau la porte avec cette même délicatesse, apportant avec elle un plateau sur lequel reposait quatre modestes tasses desquelles s'échappaient une franche vapeur, contrastant définitivement avec la température des lieux. À l'ouïe de l'aimable personne qui vint se poser aux côtés du chef de guerre, non sans rester à une distance raisonnable, ce dernier glissa son bras gauche pour laisser apparaître une main ridée, couverte de cicatrice, quoique forte, dont la corne laissait définitivement penser qu'il s'agissait d'une main ayant épousé le manche d'un sabre des années durant. Une main musclée. Une main de guerrier, ni plus ni moins. Qui savait tout autant seoir la forme du récipient que la domestique lui tendait, tout en guidant la main de son chef de guerre vers celui-ci pour délicatement la refermer, lui permettant une emprise franche malgré la température élevée qui se propageait sur la tasse. Chomei la ramena lentement vers son autre main, qui s'était également découverte, suspendant son ustensile à hauteur du buste tandis que les trois Nezumides furent aussi bien servis, à même titre que Chomei, laissant planer comme une impression d'égalité en matière de traitement de faveur. La vérité, c'est que le chef de guerre n'aimait pas aborder des sujets sensibles sous l'effet de la tension. Son interlocutrice avait parlé de manière claire, sans ambages, afin que nulle ambiguïté ne s'immisce dans ses propos. La situation était grave, et pourtant, cela ressemblait presque à une cérémonie du thé improvisée. Mais une fois que les guerriers aux bannières du Rongeur furent servis, Chomei leva lentement sa tasse, sans dire mot, qui fut à demi happée par les tenèbres sous son capuchon blanc, tandis qu'il buvait avec discrétion. Il remercia d'un ton chaleureux la servante, qui quittait la pièce aussi vite qu'elle était venue. On aurait dit que Chomei n'avait cure des requêtes de Nezumide. Et pourtant...

« Votre visite ne s'est pas faite attendre, et le clan Suigyuuku vous en remercie. Ce problème concerne les deux partis, puisque vous devez assurer un délai moindre en cas de réponse à quelque incident malheureux. Et il se trouve que Suigyuuku-sama a des problèmes bien plus lourds sur les bras, ce dont je ne puis vous faire part, mais sachez que c'est pour résoudre notre problème commun que je suis ici. À vos trente valeureux, j'ajouterai l'intégralité du Jû-san Ban Tai. Ne prenez pas ceci comme un affront personnel, je tiens seulement à permettre à notre escadron le plus modeste de faire ses preuves. D'autant plus que je vous assisterai si conflit il y a. De surcroit, notre seigneur tient à préserver nos troupes coute que coute, et s'il faut accepter la perte de nos unités, c'est au moins gradés qu'il revient de s'ateler à ces tâches peu poétiques. Cela étant... »


Il porta de nouveau sa tasse, d'une lenteur exagérée, à ses lèvres, pour en boire quelques gorgées, sans émettre le moindre son. L'on aurait cru qu'il portait simplement sa tasse jusqu'à son menton, pour le plaisir de la soulever, comme pour laisser la vapeur se liquéfier sur son visage, lui procurant quelque sensation des plus agréables. Mais non, il buvait son thé, et cela se ressentait avec l'aisance progressive qu'il manifestait à manipuler sa tasse, celle-ci se vidant peu à peu de son contenu.

« ... Je doute que nous puissions faire quoi que ce soit en si grand nombre. Les bandits de zone ne sont ni idiots, ni fous. Seulement des laches. Alors, quand nous aurons creusé des tombes descentes pour tous ces pauvres gens, nous devrons réduire nos effectifs sur ces sentiers de la perdition. Je vous proposerai donc de rappatrier vos troupes à Nezumi. Et, si vous êtes enclin à penser qu'il suffit d'une poignée d'hommes pour tuer la menace dans l'oeuf, j'ordonnerai également à ma division de se retirer dans notre cité, et nous règlerons cela promptement à nous quatre. La faim attire toujours le loup hors du bois... »


Il resta immobile après ces franches paroles qui se révélaient, selon lui, être une juste réponse pour la capitaine Nezumide. À vrai dire, il était tout autant resté immobile lors de ses dires, si ce n'est quelques mouvements léger de tête qui se faisaient percevoir face aux légers mouvements de son capuchon qui tantot se lissait, tantot laissait apparaître quelques plis. Un peu sa manière de montrer sa vitalité, en fait. Pour finir, il se laissa doucement glisser de son tabouret, finissant à genoux pour ensuite se redresser lentement sur ses orteils, haussant dès lors son genoux droit puis son genoux gauche, se tenant de nouveau sur son mètre soixante. La porte coulissa de nouveau. La servante, qui avait attendu dehors, s'inséra de nouveau dans la pièce, passant son bras autour de celui de Chomei pour le guider, faisant demi-tour.

« Nous descendons au dojo du dessous retrouver l'escadron destiné à vous prêter main forte. Si vous daignez suivre ma modeste cadence... »
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptySam 3 Nov - 2:38

Uroko Chomei resta paisiblement immobile lorsque la requête fut dite, laissant seulement les sons des petits pas de la servante troubler le pesant silence de ce monde de neige, de glace et de roches. Une curieuse ambiance régnait lorsque la digne domestique apparut pour la troisième fois dans la salle, apportant du thé à ses convives et à son maître. Puis, ne se préoccupant nullement du mutisme tendu des Nezumide, elle guida la main forte et vieille du général vers la tasse remplie de liquide sucré ce qui choqua la jeune Risako. Elle qui s’était attendue à ce qu’il se dévoile enfin pour laisser tomber cette capuche ridicule, elle ne récolta que surprise.

Un aveugle ? Un guerrier, un Général, aveugle ? Elle ne comprenait plus ce qui arrivait. Le seigneur Suigyuuku devait être tombé sur la tête. Et alors que les deux mains de son interlocuteur étaient maintenant bien visibles, elle aspirait à voir son visage, à vérifier sa cécité _ s’il ne se moquait pas d’eux _, sans vraiment l’oser. Car ces éléments tout en dissimulation et sans vérité l’angoissaient. Le non-voyant Uroko Chomei rendait son public aussi aveugle que lui.

Il était extrêmement curieux de voir un Tsukumogami à l’apparence de grand manteau blanc boire du thé. Cette tasse qu’il portait à ses lèvres invisibles disparaissaient un temps sous les ténèbres de sa capuche pour réapparaître un peu vidée de son contenu sous les regards stupéfaits des invités, qui sur le coup, ne touchèrent pas à leurs tasses respectives. Seul Kazumori, en digne vétéran, daigna porter le thé à sa bouche afin d’en recueillir un peu pour se chauffer le corps.

Une fois la servante remerciée, Uroko Chomei consentit finalement à prendre la parole. Ainsi, il remercia les Nezumide pour leur avertissement et expliqua l’absence de son seigneur. Puis, le vieil homme décida d’ajouter à la trentaine de soldats Nezumide le plus inexpérimenté des escadrons de l’armée Suigyuuku. Que cherchait-il ? Risako avait regroupé et mêlé elle-même vieux et jeunes guerriers Nezumide afin de consolider les liens entre les divisions. Ces soldats allaient-ils s’abaisser à partager le même travail que les bleus Suigyuuku ? D’autant plus que certains ne portaient pas ce clan en haute estime, cela allait de soi. C’était donc là une mesure assez risquée qui, même si Risako l’approuvait, laissait place au doute quant aux réactions de l’armée vassale.

Le chef de guerre allait reprendre quand il porta à nouveau sa tasse vers ses lèvres, ce qui entraina Risako à faire de même en attendant la suite de ce qu’il avait à dire. Plus de suspicions. Omise la cécité. La jeune femme était à présent toute concentrée sur l’instant présent et l’avis de l’homme au blanc manteau. En buvant un peu du thé au gout léger si gentiment offert, tout en ne quittant pas son interlocuteur des yeux, elle l’encourageait à continuer.

Ainsi, Uroko Chomei conseilla de diminuer les rangs au maximum afin de déloger les bandits de leurs cachettes, tant et si bien qu’il assurait que quatre guerriers avertis était amplement suffisant pour éliminer un bon nombre de ces détritus, ce qui ne tarda pas à surprendre de nouveau les trois Nezumide. En effet, ceux-ci se demandèrent le temps d’une demi-seconde comment l’homme qu’ils avaient devant eux pouvait être aussi sûr de lui. Tous le prenaient pour un fou. Cependant, passée la surprise, ils ne purent qu’approuver ce plan plus que judicieux. Feinter la faiblesse était particulièrement risqué, surtout quand on s’en prenait à d’anciens samouraïs déchus. Mais il fallait tenter le coup tant il ferait gagner du temps.

Puis, le Suigyuuku regagna son immobilité quelques secondes pour se mouvoir de son tabouret et se relever. Aussitôt, la porte coulissa. La servante pénétra une nouvelle fois dans la pièce afin de prêter son épaule au vieil aveugle qui invita les Nezumide à le suivre. La destination étant un dojo où s’entrainaient les soldats du plus modeste escadron Suigyuuku. Voilà donc que les Nezumide déambulèrent de nouveau dans les couloirs immaculées aux sols de bois lumineux. Uroko Chomei, de part son manteau clair et sans tâche paraissait se fondre dans le décor tel un parfait caméléon tandis que sa domestique le guidait doucement, pas après pas, ce qui amena Risako à se demander s’il pouvait vraiment se défendre, s’il avait encore l’agilité et la force d’un général. L’esprit sûrement, mais la forme était-elle encore au rendez-vous ? Il semblait encore plus faible que Kazumori qui peinait à trouver le respect chez les plus jeunes à cause de ses réflexes, de sa vue et de son agilité abimés par les ans.

Alors qu’ils allaient dévaler les larges escaliers à une cadence plus que modeste, la guerrière s’adressa au Suigyuuku en ces termes:

    « Veuillez m’excuser, Uroko-dono, mais je dois vous dire que l’idée que vous nous avez suggérée est excellente. Cependant, et je ne fais que proposer mon avis, il vaudrait mieux s’occuper des rônins avant de trouver des sépultures aux pauvres victimes. M’est avis qu’une fois la route lavée du sang qui la salit, ces malotrus seront sur leurs gardes et nous aurons ainsi du mal à les piéger. »
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptySam 10 Nov - 17:21

La remarque de la capitaine Nezumide se fit parfaitement entendre par son interlocuteur, bien que celui-ci était visiblement trop occupé à être guidé par sa servante, qui semblait mettre de l'entrain à l'accompagner au travers des couloirs. À croire qu'il existait quelque chose entre eux bien la différence flagrante d'âge qui les séparaient, dans cet océan de divergences. Divergences sur lesquelles il serait insensé de s'étaler tant elles étaient nombreuses et évidentes. Alors qu'ils avaient plus ou moins progressé à travers la forteresse, Chomei répondit calmement et lentement à Risako.

« Oui... C'est une idée qui se vaut. Si les rônins continuent de sentir le désordre, ils continueront de se sentir puissants. Mais peut-être que notre nombre les amène à prendre du recul quant à leurs agressions. Nous devrions réfléchir à un autre plan avant que nous n'agissions de concert, Takahara-san. »


À peine eut-il finit sa phrases que ses douces paroles commençaient à être étouffées par un autre bruit, ressemblant à un brouhaha mêlé à des cris répétés et chorés. Bruit qui devenait de plus intense puisqu'ils s'approchaient d'une cloison aussi fine que celle qui séparait la petite pièce dans laquelle ils étaient quelques instants plutôt. Cloison qu'ils longèrent pour trouver une porte coulissante. À son habitude, la servante lâcha le bras de Chomei qui la suivit dès lors de son propre chef, guidé par les sons aux alentours et parce qu'il semblait avoir une parfaite connaissance des lieux. Il marchait désormais droit, du haut de sa petite taille. Sa petite silhouette disparut de la vision des Nezumide aussi vite que la porte eut glissé, laissant le son s'échapper plus facilement et otant toute hésitation quant à la nature des lieux : il s'agissait d'un dojo interne. Une dizaine d'hommes s'entraînait sur du plancher au bokken. Bokkens qui cessèrent de s'entrechoquer après le retentissant "MATTE!" de l'un d'eux, tandis que les élèves, dont les acabits étaient hétérogènes si bien qu'ils restaient globalement des hommes à la carrure imposante, se mirent calmement en ligne et faisant ainsi face à Chomei qui les avait rejoint sur l'aire d'entraînement. Les hommes s'agenouillèrent lentement, s'asseillant ainsi sur les talons et présentant leur bokken des deux mains accompagné d'une légère inclinaison du buste en guise de salut, pour le poser délicatement devant eux, à distance raisonnable. Prenant leur inspiration, l'homme le plus à droite dans la lignée prononça ces paroles solenelles :

« Shi-hai-ni-rei! »


Tous posèrent leurs poings et pouces sur le sol, devant leur genoux, puis effectuèrent un salut plus profond, de sorte à ce que leur front frôle le parquet de bois. Chomei fit face à l'individu qui avait prononcé ces mêmes paroles, et tous deux se saluèrent de la même façon. Tous se redressèrent, entamant la démarche totalement inverse qu'ils avaient empruntée lors de leur descente et, dans une synchronisation parfaite, se relevèrent. À l'exception de Chomei qui était sans arme, tous reprirent leur Bokken avec la même délicatesse dans leur levée. Un silence se fit entendre alors que tous les buffles se tenaient debout puis Chomei prononça à son tour des paroles qui, bien qu'émises par une voix grave et légère, résonnèrent dans la pièce dans le calme était subitement revenu...

« Nous partons au zénith. Préparez-vous. »


... Avant de se rompre littéralement par des cris de joie et de guerre, les individus brandissant leur bokken et se frappant sur le déltoïdes de leurs camarades en guise de félicitations. Le réel message avait été clair : ils allaient combattre, d'une manière ou d'une autre. Ils allaient servir, ils allaient accomplir une mission en dehors de la forteresse, eux, le Jû-san Ban Tai. Alors que neuf des dix hommes s'en allèrent lentement, l'air heureux, par une autre porte coulissante qui semblait mener plus loin à des vestiaires, le dixième homme s'approchant lentement de Chomei et tous deux se saluèrent.


« Mamoru-kun, je vous présente Takahara-san, capitaine de Nezumide. »


L'homme salua à son tour les soldats à l'effigie du rat alors qu'il se présenta en tant que chef de l'escadron Jû-san. La servante vint s'immiscer une nouvelle fois parmi les individus pour enrouler son bras autour de celui de Chomei et le guider, tandis que tous firent demi-tour pour se diriger dans une autre salle qui ressemblait... À un lieu parfait pour élaborer une stratégie : une table, grande, avec une pile de parchemins usés et une feuille vierge qui avait été déposée la veille, prête à être peinte, griffonée, altérée sous toutes ses formes. Une enième fois, la servante, s'éclipsa de la salle et ferma doucement l'enième porte coulissante dans ce grand dédale qu'était la forteresse de Suigyuuku.

« N'étant pas un fin stratège par rapport à mes compagnons dont les os sont aussi usés que les miens, je vais solliciter la précieuse aide de chacun de vous pour ramener les idées les plus croustillantes qui soit pour en finir une fois pour toutes avec ces rônins de seconde zone qui perturbent la communication entre nos clans. »
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyVen 16 Nov - 15:48

La remarque ainsi soufflée trouva bonne oreille. Il semblait que Uroko Chomei n’était pas aussi sourd qu’il paraissait aveugle. Il répondit même à Risako qu’ils devaient trouver un autre plan avant d’agir, mais ces paroles emplies de sérénité furent bien vite couvertes par des échos guerriers, des bruits de chutes et des kiai vaillants. Après avoir descendu les dernières marches de l’escalier, ils s’approchèrent d’une cloison, la contournèrent pour découvrir une porte coulissante que la servante, fidèle à elle-même, ouvrit silencieusement. Chomei marcha seul, cette fois-ci. Parfaitement à l’aise, qui plus est. Après tout, n’était-il pas chez lui ?

A sa suite, les Nezumide trouvèrent un dojo interne parfaitement entretenu. La beauté du lieu ne semblait souffrir d’aucune poussière, ni d’aucune salissure notoire, c’était une place des plus pures pour s’entraîner aux plus violents des combats. D’ailleurs, dix hommes de bonnes carrures s’exerçaient là, des bokkens dans leurs mains de jeunes soldats. Ils se battaient avec entrain et vigueur. Oh, ils ne devaient guère avoir plus de vingt ans, mais ils paraissaient déjà bien costauds et dignes de confiance. De belles germes qui feraient trembler les rêves de vengeance des Nezumide si ces derniers n’avaient pas confiance en leurs propres talents.

Les jeunes soldats du Jû-san Ban Tai firent preuve d’une discipline exemplaire, se mouvant tel un seul homme au doigt et à l’œil de leur aîné et sous la présence de leur Chef de Guerre. Devant celui-ci, ils s’inclinèrent alors et leurs front touchèrent le sol. Mais ce qui frappa Risako ,restée en retrait, c’est la façon dont le général salua le chef de division. Uroko Chomei ne pouvait pas le traiter d’égal à égal, tout simplement parce que sa place dans la hiérarchie était bien plus haute. Alors pourquoi faisait-il cela ? Il devait avoir ses raisons, mais cela avait intrigué la guerrière qui s’efforça de passer outre ce qu’elle venait de contempler. Puis, les soldats se redressèrent doucement et reprirent leurs armes de bois. Les buffles étaient ainsi debouts. Aussi impressionnants que leur cité enneigée. Tant qu’à leur âge, Risako aurait eu l’air d’une souris effrayée.

Le silence opéra. Puis, l’annonce du chef de guerre surgit et tout le masque de maturité du Jû-san Ban Tai s’envola. Une joie de vivre outrageuse avait inondé la pièce. Ca faisait chaud au cœur, mais ce n’était pas le moment de se réjouir ainsi. Ah, pauvre jeunesse, elle devait avoir bien du mal à faire ses preuves…Le Jû-san Ban Tai quitta la pièce, ne laissant ainsi que son chef de division qu’Uroko Chomei appela afin de le présenter à Risako. Celle-ci s’inclina poliment à sa rencontre puis présenta comme il se devait ses deux assistants qui avaient fait de même avant de prononcer:

    « Ravie de vous rencontrer, Mamoru-kun. Vous avez là un escadron très prometteur, pour le peu que j‘en ai aperçu. Mes hommes et moi seront enchantés de travailler avec vous. »


Ces mots trouvèrent à peine leur destinataire que la servante se glissa dans le dojo pour s’emparer du bras du vieil homme et l’entraîner vers une autre salle bien plus petite où siégeait une table basse et vaste sur laquelle reposait une pile de documents. Quelques coussins confortables étaient posés autour de celle-ci et les cinq protagonistes y trouvèrent leurs places. La servante, après avoir installé son supérieur, lui apporta pinceaux et encrier tandis qu‘il se tenait bien droit devant une feuille large et immaculée. Elle quitta ensuite la pièce et ferma la porte, laissant la scène ainsi préparée faire son office.

Ça devait être aussi le cas pour les deux autres, mais Risako se sentait mal à l’aise dans une pièce comme celle-ci, sous les yeux des statuettes d’Itegami, le Kami bœuf. Elle avait même changé très sensiblement de teint en songeant à ce qui s’était déroulé seize ans plus tôt. Les conseillers Suigyuuku s’étaient réunis dans une pièce pareille à celle-ci pour discuter calmement du sort de Nezumi, qu’ils avaient voulu idéal. Et Chomei se trouvait sûrement parmi eux.
Cependant…il n’était plus temps de ressasser le passé. L’avenir se jouait maintenant, et ce sont les paroles du Général Suigyuuku qui rappelèrent Risako à l’ordre. Ce à quoi, elle répondit d’une voix des plus posées:

    « Permettez avant toute chose que mon humble personne vous présente clairement la situation. »


Elle s’empara alors d’une feuille et d’un pinceau et trempa ce dernier dans l’encrier prêt à l’usage. Puis traça ,en deux coups d’encre et comme pour elle-même, une forme approximative de la route reliant Suigyuu à Nezumi avant de couper celle-ci en trois parties, dont une était fortement minime comparée aux deux autres. L’échelle fut ajoutée, le nord aussi…On remarquait alors que la guerrière avait certaines connaissances sur la région.

    « Voilà. D’après nos enquêtes, les bandits sont divisés en trois groupes organisés. Le premier au centre de la carte ne nous cause plus de soucis depuis quelques jours, tout simplement parce que son leader est mort depuis peu. Ainsi, les rônins de ce groupe, violemment pressés par ceux des deux autres, se répartissent dans ces derniers ou prennent le large en solitaire. »


Risako traça alors sous chaque partie de la carte et d’une écriture cursive et rapide, des caractères assez gros et lisibles.

    « Le soucis, ce sont les deux autres qui ne cessent de grandir. Le premier, le plus proche des terres Suigyuuku, ne commet rien d’irréparable, mais pille tout ce qu’il trouve. Il est le plus dangereux pour nos accords commerciaux, qu’ils soient entre nos deux clans ou ailleurs. Le deuxième vers Nezumi, le plus grand des trois, n’a que la destruction en tête. Je vous passe les détails…»

    _ « ‘La destruction en tête’, c’est le cas de le dire ! » se révolta Tsuyoshi. « Veuillez m’excuser de m’insurger dans vos propos, mais je n’ai jamais vu un tel massacre et ce sont nos peuples, leurs cibles ! Les rônins de ce groupe haïssent les clans. Un Kamon découvert, et ils deviennent des bêtes sauva… »


Risako avait levé la main, ce qui fit taire le chef de sa cavalerie. Il fallait dire que Tsuyoshi était le plus jeune des trois Nezumide et avait encore besoin de s’assagir. Cependant, son enthousiasme et ses airs de clown en faisait un compagnon rêvé en tant de crise. De plus, il n’y avait pas plus obéissant. Mais la capitaine, au lieu d’écouter ses plaintes avait choisi de donner la parole à Kazumori.

    _ « N’oublions pas que les bandits vivent sur la route. Ils la connaissent mieux que nous, cependant nous avons tout de même l’avantage du terrain car ils n’ont pas ou très peu de chevaux. Et souvent, ces destriers ne sont pas fait pour courir de longues distances en montagnes. De plus, ils ont été estimé à une petite centaine au total, donc avec le Jû-san Ban Tai de vos troupes et nos propres forces, nous seront normalement en mesure de les mater. »

    _ « Voilà, vous savez tout si je ne m’abuse. »termina Risako, un doux sourire aux lèvres.
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyDim 18 Nov - 21:20

S'imaginant avec approximation l'allure générale des plans de la capitaine de Nezumide puisque fort d'une connaissance assez aisée des lieux, Chomei porta une enième fois sa main à son menton, happée toujours une enième fois par l'obscurité permanente que produisait l'ombre de son capuchon. Il écoutait avec entrain les informations de Takahara-san, comme captivé, se levant de sa position de Seiza et mettant à marcher autour de la pièce d'un air on ne peut plus sérieux sur son mètre soixante. On aurait dit un vieil idiot, tant il était définitivement plus petit que chacun des individus présents en ces lieux, et tant on aurait dit qu'il n'avait cure de ce qu'il pouvait bien entendre. Mais la réalité était tout autre ; d'ailleurs, il ne réagit point à l'écaért de Tsuyoshi. C'était un comportement prévisible pour les jeunes gens de son acabit, si bien qu'il n'en tint pas rigueur, faisant le tour de la pièce, le pas lour, la main gauche toujours enfouie sous sa cape tandis que l'autre soutenait le coude opposé. Il connaissait lesl ieux et ce malgré sa cécité. Il savait également où chacun se trouvait, ce qui l'empêchait naturellement de se heurter contre son camarade ou ses invités. Il les voyait même mieux qu'ils ne se voyaient eux-mêmes, d'une certaine manière... Mais enfin, revenu au point de départ, reposant calmement la main gauche dans sa main droite, adoptant cette même posture sereine.

« Kazumori-san, me souviens-je ? N'ayez crainte quant au nombre. Je reconnais que je suis mal placé pour émettre de tels propos, les effectifs militaires de mon clan étant, nous pouvons le dire, abondants, mais si j'ai bien appris une chose de mon modeste vécu, c'est que la qualité l'emporte sur la quantité. Il est couru d'avance que nous sommes facilement capables de venir à bout de cents hommes à nous cinq. Je le sens. Je le sais. Toutefois, j'ai aussi appris que se tirer une flêche dans le pied était une entreprise aussi vaine que ridicule, aussi faut-il maximiser les troupes sans pour autant donner l'impression à ces malheureux que nous avons l'avantage. Nous devons les piéger, ou c'est eux qui nous piégerons puisque, comme vous l'avez souligné, » il fit un geste de main en signe de révérence « ils connaissent la route mieux que nous. »

Il se tut un instant, croisant ses doigts, se remémorant les autres informations qu'il n'avait évoquées et qui seraient pourtant susceptible de lui fournir quelconque stratégie efficace à soumettre à approbation de ses pairs.

« Capitaine Takahara-san, vous dites que le groupe le plus proche de nos terres en veut plus à nos richesses qu'à nos vies, n'est-ce pas ? Alors la solution qui me paraît la plus évidente est de camoufler mon escadron en simple convoi de marchand. Camouflage qui pourrait perdurer jusqu'à l'arrivée au campement... Mais un autre problème s'impose. Sait-on comment les deux groupes communiquent ? Sait-on seulement s'ils communiquent ? Si le fait que nous venions à bout des pillards se répand aux alentours, le groupe proche de votre territoire restera sur ses gardes. Voilà qui devient intéressant... »

« Nous sortons de Suigyuu comme de simples marchands, après avoir emprunté une demi-douzaines de charettes de basse qualité, mettant en évidence des embargos sous lesquels nous dissimulerions les nôtres ainsi que quelques objets en perdition pour meubler le tout. On attend l'embuscade, on répond, et l'on fait des ronins nos prisonniers pour pouvoir les interroger. Non ? » surenchérit Mamoru.

Un autre silence s'installa.

« J'apprécie l'idée. Seulement, aurons-nous le temps de faire les préparatifs ? Avez-vous suffisament confiance en vos troupes pour les motiver à des tâches d'aussi base besogne ? Quoique... Moyennant quelques passes d'armes, je gage qu'ils mettront la main à la pâte avec entrain. Et il eut fallut, par le plus malheureux des hasards, que j'eusse proliféré du vocabulaire boulanger. Sans doute parce que j'ai horreur des bouchers, et nous savons tous... Pourquoi... Quoique, il y aura sûrement une boucherie, mais ce seront eux qui seront du mauvais côté du tantō, j'en conviens. »

Il avait gardé le même ton monotone malgré cette pointe d'humour qui lui-même ne le faisait pas rire. Sans doute était-ce une enième fois pour détendre l'atmosphère ; on est toujours plus efficace lorsque notre esprit s'abstrait du stress et de la fatalité. Enfin, il tourna légèrement la tête vers le trio Nezumide comme pour leur adresser ces paroles.

« Nous pourrons prévoir une seconde stratégie pour la harde destructrice qui siège chez les vôtres. Mais en attendant, est-ce que cette ligne directrice vous convient ? Je m'insurgerai contre toute mesure si nous ne sommes pas tous clairs sur les instructions à donner. Si désaccord il y a, je préfère qu'il se manifeste dès le début. »


Dernière édition par Uroko Chomei le Dim 25 Nov - 15:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptySam 24 Nov - 23:55

Une vieille habitude de Risako consistait à garder un contact visuel avec chacun de ses auditeurs, ce qui lui assurait une écoute plus ou moins attentive de leurs parts. Chomei, en se levant et en faisant les cent pas dans la salle, l’aurait surprise et gênée dans ses usages s’il n’était pas Chef de Guerre et d’autant plus concerné par ses dires. Il eut la même rengaine pour ses deux subordonnés dont Risako observait les expressions intriguées alors que Mamoru gardait une figure des plus neutres. Vrai qu’il était curieux de le voir ainsi déambuler sans cogner aucun de ses camarades. Était-il vraiment aveugle ? Rien n’était moins sûr.

Dès que le flot de paroles et de détails cessa, le général revint s’assoir et affirma qu’il avait la certitude qu’ils pouvaient mater la centaine de rônin à eux cinq pour ensuite maximiser les troupes. Il eut cependant l’air pensif, enfin…Si rien n’était certain sous cette capuche de tissus blanc, ce n’était que l’impression de Risako. Laquelle il interpella afin de proposer une ébauche de plan. Cette esquisse reprenait ce qu’il avait affirmé bien plus tôt : dissimuler la force des troupes afin d’arriver au campement. Il lui demanda ensuite comment les groupes criminels communiquaient et s’il communiquaient seulement entre eux. Mais Risako n’avait pas de réponse à ces interrogations.

Mamoru, le jeune Suigyuuku, prit part au débat en exposant l’idée de transformer les soldats en marchands et ainsi, attirer les malfrats à eux. Tous y réfléchirent et ce fut Chomei qui posa les premières questions à son subalterne. De temps pour les préparatifs, ils n’en manquaient pas, même s’il aurait fallu les terminer le plus vite possible. Les troupes, cela était bien autre chose. Si les soldats Suigyuuku étaient jeunes et ne manquaient pas de motivation lorsqu’il s’agissait de se battre, ceux Nezumide était constitué de statut mêlés, mais les plus expérimentés devaient guider les jeunes bleus et en avaient été prévenus. Après tout, s’ils étaient là aujourd’hui, c’est qu’ils avaient confiance en Risako. Cette question était donc un faux problème. Mais peut-être que Chomei leur réservait d’autres projets ?

La pointe d’humour passa malheureusement inaperçue tellement le ton que le Chef de Guerre avait employé était monotone. Cependant, celui-ci savait bouger et donner vie à l’espace qui empêchait son discours de devenir inintéressant. Il tourna ensuite la tête vers les Nezumide et leur demanda si les résultats de ces discussions leur convenaient. C’est alors que Risako observa attentivement ses seconds qui semblèrent emballés, elle prit ensuite la parole aussi sereinement que possible. Ses yeux, ses deux pupilles pourpres, cherchaient cependant un point d'accroche dans l'absence de figure de leur interlocuteur.

    « Ne vous en faites pas. Cette direction se trouve conforme à nos attentes, Général Uroko. Nous pouvons donc continuer sur cette voie. »

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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyJeu 20 Déc - 17:45

« Sus à la bataille, supposé-je. Mamoru-kun, prépare l'escadron comme tu le peux. Nous nous retrouvons tous à la sortie Sud de Suigyuu. Takahara-san, Tsuyoshi-san et Kazumori-san, avec moi. »

Bien que d'une lenteur infinie, Chomei fut le premier à se relever. Cette phrase qu'il avait prononcée devait très certainement faire comprendre à sa servante de s'immiscer de nouveau dans la pièce pour lui faire office, une enième fois, d'escorte. Mamoru sortit sans tarder, allant faire part du plan commun à l'escadron. Et ainsi, les cinq autres personnages déambulèrent dans les couloirs jusqu'à regagner le grand hall de la forteresse. Sa domestique sortit ainsi de sa ceinture un long morceau de bois, qui s'avérait être en fait la canne de Chomei tant elle avait l'apparence soignée et polie. Instinctivement, elle serrait son bras contre le sien, visiblement déchirée de voir le vieil homme s'éloignée tandis qu'elle ne put que se résigner à joindre ses mains d'inquiétude après l'avoir lâché, le regardant avec un air inquiet. Alors que Chomei avançait seul, descendant les marches avec une grande difficulté, sa servante ne put qu'échanger un regard de chien battu, comme suppliant aux Nezumide de veiller sur le vieux qui ne s'occupait plus que d'avancer. Il n'avait aucun doute quant à l'inquiétude de ses pairs, il paraissait si confiant et si fragile. Le paradoxe par excellence. Mais ce silence trop pesant le fit légèrement se retourner pour en connaître la raison, essayer de sonder quelque émotion... Chose vaine tant la jeune servante se faisait des plus discrète.

« Oui, vous pouvez attendre encore un peu. Vous pourrez me rattraper ensuite, je pense. Je suis si long... »

Et encore une note d'humour de plus, mais sur ce ton toujours aussi neutre si bien qu'il était difficile de déterminer si le général était sérieux ou moqueur. Il continuait toujours avec cette même décadence de tortue, descendant lentement les escaliers tout en se tenant légèrement sur le côté, attendant d'avoir les deux pieds sur la même marche avant de progresser. C'était... Divertissant à voir. Un chef de guerre qui descendait comme un vieux de la vieille qui avait le dos cassé. Oui, parce qu'il se courbait légèrement sur sa canne, ce qui lui donnait encore plus un air de petit vieux râleur. Ayant descendu toutes les marches, il ne lui restait plus qu'à marcher jusqu'à la grande porte, adoptant une allure un peu plus vive, décrivant des arcs de cercles avec sa canne, marchant de travers mais aussitôt reguidé vers une sentinelle bienveillante jusqu'à la sortie. Sortie dont il s'éloignant, ressentant un peu plus chaque seconde un semblant de chaleur dans son dos ; la chaleur de l'astre solaire qui peinait à percer dans ce froid permanent, dans cet environnement glacial. Mais enfin, ils progressaient alors que le soleil atteignait bientôt son zénith, jusqu'à retrouver l'armadas de Suigyuuku plutôt bien disposés. Ils avaient l'air de parfaits marchands prêts à lancer un convoi en direction de Nezumide. Leurs effets personnels étaient tous empaquetés avec d'autres samouraïs eux aussi dissimulés, faisant passer le tout pour de grosses marchandises. Il ne faisait aucun doute que l'appât allait fonctionner.

« C'est parfait. Mamoru-kun et les Nezumide, restez tels quels, vous servirez d'escorte. Nous serons donc six en apparence - vous quatre plus deux marchands. Dissimulez-moi également, et partons... »

A ces mots, Chomei fut guidé sur la dernière caravane et ensevelit sous une grande couverture miteuse, s'adossant contre le rebord de celle-ci, l'air tranquille. Ils étaient fin prêts à quitter Suigyuuku pour en découdre.

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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMer 2 Jan - 20:26

Le Suigyuuku en chef, bien qu’il soit vieillard, fut le premier à se lever. Et malgré sa capuche qui lui mangeait une bonne partie du visage, cette attitude démontrait qu’il était au moins aussi impatient d’en découdre que ces subalternes, ce qui fit gentiment sourire Risako. Mais tout de même, qu’il avait l’air faible avec sa canne et sa lenteur…Sa domestique elle-même, le voyant si pitoyable, donnait à voir sa détresse et combien elle se faisait du soucis pour lui. Risako n’en fit pas grand cas, toute cette mascarade tomberait bien, elle en était certaine, au moment de tirer le fer. Après tout, s’il avait réussi à assujettir Nezumi à dix-sept ans, le daimyo du coin n’était pas assez idiot pour choisir comme bras droit un petit et misérable vieillard aveugle. Non, Uroko Chomei devait être bien plus que ça. Dans ses manières, dans son timbre de voix, Risako pouvait le voir et le sentir. Cette assurance n’était pas celle d’un incapable, et cette manie de se diminuer constamment, elle ne pouvait que s’en méfier.

Apprêtés, ils quittèrent donc Suigyuuku pour marcher sur la route vers Nezumi. Chomei, emmitouflé dans une couverture en haillons, était assis à côté d’un de ses hommes qui conduisait le convois chargés d’autres soldats déguisés. Les trois Nezumide et Mamoru, eux, guettaient avec insistance les environs comme toute bonne escorte. Le jour était frais, quelques traces de neige maquillaient les étendues d’herbes. On pouvait entendre la faune faisant son office au loin, un jeune lièvre passa près d’eux, ils croisèrent le chemin de trois écureuils dont les queues rousses décrivaient des arabesques dans les arbres, un renard… mais il n’y avait alors aucune trace de bandits.

C’est alors qu’ils marquèrent une pause. Une pause factice prévue afin d’attirer le mauvais œil ,ou plutôt le bon, où ils échangèrent de minces galettes de riz, que les saligauds passèrent à l’attaque. Le convois était alors sans réelle surveillance, et il suffisait à l’un d’eux de grimper aux rênes et de s’enfuir avec la cargaison vers ses copains. Risako l’avait senti en un faible frisson entre ses omoplates, et ce, bien avant qu’il ne s’en empare. Ses deux arts couplés, avaient fait que le jeune bandit n’avait vu que du feu, et il avait attendu le moment propice, lorsqu’on apportait sa ration à la trentenaire, pour claquer les chevaux et foncer au triple galop avec la précieuse cargaison.

Risako et ses deux chefs de divisions sautèrent en selle, poursuivant le criminel, tandis que Chomei se trouvait parmi la cargaison, sous-estimé.


Dernière édition par Takahara Risako le Mar 8 Jan - 23:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyJeu 3 Jan - 23:20

Les prédictions des deux clans s'avéraient parfaites au point de démystifier le dessein de la harde de bandits locale. Fort de l'expertise de Risako en matière de camouflage aussi bien que d'appréhension du danger. L'unique présomptueux chevauchait la monture, espérant éloigner autant que faire se peut l'immense fruit de son larçin. Mais bientôt le quatuor de valeureux guerriers ne tarderaient à rattraper la course de ce voleur inconscient. Et entre temps se tramait quelque chose sous ces couvertures miteuses choisies sur le pouce par les Suigyuuky. Pour quiconque essaierait de se concentrer, on entendait des petits cognements espacés régulièrement, parfois marqués de temps d'arrêts plus longs. Mais le bruit de la terre foulée par les sabots était bien plus fort pour qu'on ne puisse entendre, voire deviner, que les Suigyuuku communiquaient entre eux via un protocole de codage d'information. Et c'est ainsi que Chomei, l'air serein, transmettait les instructions, tapotant du bout de sa canne, à l'attention de chacun de ses soldats qui, attentifs au possible, pouvaient clairement ressentir les vibrations sur les planches de l'immense chariot de bois. L'embarcation ralentit brutalement sa course après que l'on entendit des hénissements de surprise, suivis de cris de rage émanant de toute part. Il ne suffisait pas d'avoir l'âge du vieux général des buffles pour deviner que les acolytes restés apparents étaient sur le point d'être pris en embuscade.

« Ne tirez pas ! Prenez tout, absolument tout ce que vous voulez, mais épargnez-nous ! Nous estimons que nos vies valent plus que de simples marchandises que nous transportions à Nezumi ! » Implora la voix de Mamoru-kun.

Requête qui laissa un indice primordiable quant à la disposition des ennemis. Le nombre de mots prononcés révélait également le nombre d'ennemis que Mamoru-kun avait perçus. Nombre qui était généralement fiable tant le chef d'escadron avait reçu cet entraînement parmi d'autres. Et l'on devinait également que les malheureux encerclaient le convoi armés d'arcs, ou d'armes permettant l'attaque à distance tout du moins. Qui sait s'ils avaient à leur disposition les bénédictions d'un ou plusieurs Kamis, en outre. Mais Chomei pouvait sentir, au milieu des innombrables pouls de ses acolytes, les archers se rapprocher du convoi ainsi que du quatuor. Ils finirent par délaisser leur arc au profit de leur katana ou wakisashi, cernant davantage Mamoru, les Nezumide et les deux autres Suigyuuku qui étaient restés "à bord" du chariot.

« Partez immédiatement si vous... »

Mais le bandit qui avait prononcé ces mots s'interpela brusquement, surpris par le soudain vacarme que causèrent les Suigyuuku dissimulés qui émergèrent brutalement, lançant des Kiai à tout va, permettant à leur chef de division ainsi qu'à ses alliés de prendre l'avantage. Des lames commençèrent de s'entrechoquer, puis certaines d'entre elles pénétraient franchement la chair des bandits au point de les mettre hors d'état de nuire ; pour la plupart de les tuer par légitime défense. Il y avait clairement un net avantage du côté des deux clans et Chomei pouvait rester tranquillement assis contre le rebord du chariot, gardant tout de même une attention particulière sur le déroulement de la petite bataille. Vingt-neuf malfrats contre Quinze - Quatorze si l'on notifiait la paresse du chef de guerre - semblait promettant du côté des guerriers assaillis. Cela laissait environ deux tête par Suigyuuku. Mais Mamoru-kun eut l'honneur de se colporter un trio désorganisé contre lequel il entrepris une sorte de randori. Par ailleurs, les attaques en chaîne des ennemis lui rappelaient les entraînements, certes, peu nombreux mais récents et frais, que Chomei avait dispensé à son bantai. Il lui était alors relativement aisé de parer des attaques voire de contre-attaquer, blessant progressivement les opposants jusqu'à les achever. Les ordres avaient été formels : les liquider puisqu'ils étaient nombreux, trop nombreux. Il put ainsi prêter main forte à ses camarades débordés. La plupart étaient blessés et commençaient réellement à ressentir de la peine à se défendre.

C'est alors qu'une sandale voltigea au beau milieu de toute cette foule de guerriers pour se heurter contre la nuque d'un bandit. Par ailleurs, lorsque ce même bandit se retourna pour observer l'auteur de cette attaque de basse efficacité, il reçut une deuxième sandale plus violente sur la pomette au point de se désiquilibrer et d'emporter deux de ses camarades dans sa chute. C'était Chomei, qui s'était redressé, se tenant sur le chariot et descendant avec difficulté, tout frêle. Cinq adversaires se dirigèrent alors vers lui pour l'encercler, l'air hésitant. La dégaine du général les intimidait quelque peu, mais il paraissait à contrario fragile et facilement prenable en otage. Et c'était sans compter qu'il n'avait aucune arme ! Il suffisait de lui retirer sa canne et voilà qu'il était sûrement perdu ! A cette pensée, un bandit chargea droit sur lui, criant de toutes ses tripes, le sabre brandit au dessus de sa tête, prêt à pourfendre l'homme en blanc. Il allait le scinder en deux, quand soudain...

Le vieux se redressa, inspirant rapidement et vivement, pivotant d'un pas harmonieux autour de son ennemi levant les bras pour éviter que ses mains ne soient fendues par l'acier tranchant de l'ennemi, assénant un violent coup de coude au milieu du dos du malfrat, en même temps qu'il avait exhalté un Kiai violent, brusquant les tympans, résonnant dans le crâne de ses opposants, faisant vibrer leurs tripes au possible et les ralentissant dès lors de quelques millisecondes tandis que le guerrier blanc exécuta, dans le même souffle, une technique digne de l'art martial du iaijutsu, en honneur à Jirocho-kun, stratège du clan Suigyuuku, avec qui il avait passé quatre décenies de sa vie. Technique qui, consistant d'une frappe entraînée par la dégaine de sa canne-sabre, suivie d'une autre en sens inverse après avoir pivoté la lame grâce à un habile geste de paume pour inverser la prise du manche, pourfendit en un éclair à travers la chair de deux autres ronins qui avaient cru judicieux de charger à deux. Mais malheureusement pour eux, le pouvoir de l'Ether, le dernier élément du wajutsu, était puissant et permettait à son pratiquant de traiter les attaques avant même que celles-ci ne soient dangereuses, voire exécutées. Un art que le vieux avait cultivé pendant près de seize années au-delà de son excellente culture du Budo et des arts martiaux. Enfin, l'aura de Chomei s'intensifiait, se prononçait davantage, véhiculait la force écrasante d'un esprit guerrier épuré au fil des âges, alors que les trois opposants restants commencèrent à trembler des membres. Ils reconnurent en sa personne un guerrier véritable qui semblait danser avec la Mort si l'on s'en référait à la couleur de son long manteau, ainsi qu'à ce ressentiment macabre qu'il insuflait à ses adversaires. Ils avaient été dupés, étaient tombés sous la supercherie du général qui paraissait faible malgré lui, mais tellement terrifiant lorsqu'on réalisait qu'il exécutait froidement ses adversaires et qu'on ne devinait aucunement ses émotions. On ne pouvait même pas lire dans son regard puisqu'il ne montrait absolument rien de son visage ! Et par conséquent, le doute et l'effroi firent aux bandits prendre leurs jambes à leur cou, si ce n'est sans compter qu'ils tombèrent dès lors nez à nez avec le trio Nezumide...
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMer 9 Jan - 0:59

Tsuyoshi, Kazumori et Risako chevauchaient derrière le chariot qui avançait de toutes les pattes des buffles qui le charriaient. Arrivé à destination, le gars qui s’était emparé de la mystérieuse cargaison bondit de son perchoir et rejoignit ses copains qui tenaient en joue le chariot et son escorte. Perdus, ces deniers auraient été perdus si certains Suigyuuku ne s’étaient pas extirpés de leur cachette pour surprendre les bandits et leurs airs satisfaits et suffisants. Voilà que les malotrus se débarrassaient de leurs arcs et de leurs flèches pour prendre le glaive. Ainsi commença la rixe.

Risako, n’ayant pas eu le temps de bondir de selle, fit cabrer sa jument qui piétina le malheureux se trouvant tout proche d’elles. Loin d’être une cavalière émérite, Risako connaissait tout de même quelques astuces liées à cette discipline. Tsuyoshi, plus loin, faisait de même mais avec une habileté et une détermination accrue. Magnifique ! Les ennemis mourraient sous les sabots de son destrier montagnard et sous le fil ensanglanté de son Kikari Yari. Il aida même Kazumori qui peinait à assurer ses arrières contre deux opposants. Risako, elle, avait fini par descendre de selle, jugeant cette méthode trop imprévisible pour ne pas toucher les Suigyuuku dans sa course. Sa jument énervée restait pourtant immobile à ses côtés, comme un chien durement dressé tandis que la jeune femme abattait son katana sur son assaillant.

Humpf. Si les irrespectueux savaient brailler, ils ne savaient pas pour autant se battre. Quelle mollesse dans leurs mouvements ! Risako comprit pourquoi ces gars-là avaient si peur d’attaquer leurs victimes et préféraient tout miser sur l’ambiance de leurs agressions. Le malotrus chuta dans une flaque de sang tandis que la guerrière partait à l’assaut d’un quatrième pour aider les jeunes Suigyuuku meurtris. Pas question de sortir blessée de cette affaire ! Elle mutila sa victime d’une taille au bras puis d’une estocade bien sentie. Pas de pitié pour les traîtres… Son Keikogi blanc et pourvu de quelques maigres pièces d’armure fut en un laps de temps très court éclaboussé, imbibé de sang. Du sang de déshonorés qui vint goutter sur son Haori gris indiquant son rang et solidement attaché à sa taille. C’était bon, si bon !

Sur ordre de la capitaine, Kazumori grimpa de nouveau en selle, là où il était le plus en sécurité, avant de barrer la route aux quelques uns qui voulaient s’enfuir. Jugeant qu’elle avait assez aidé les bleus pour le moment, la jeune femme bondit à son tour sur le dos de sa jument qui l’emmena au côté de son vieux Chef de Division. Tsuyoshi fonçait déjà sur les malheureux et d’un arc de cercle écarlate, leur sectionna en parti les nuques de leurs torses. D’autres arrivaient, effrayés par les allures et la puissance du vieux Chomei qui n’avait jamais autant ressembler à un Yokai. Ils rendirent leurs derniers soupirs, défigurés sous les sabots colériques des montures énervées de Kazumori et Risako. Seuls deux des malotrus étaient toujours en prise avec les jeunes Suigyuuku. Sûrement en proie à la transe du combat, leurs concentrations exacerbées avaient fait qu’ils étaient dans le duel, rien que dans le duel. Ils furent capturés avant même de s’en apercevoir.


Dernière édition par Takahara Risako le Jeu 10 Jan - 22:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyJeu 10 Jan - 18:20

« JETEZ VOS ARMES ET RENDEZ-VOUS ! »

La voix du chef de division avait percé jusqu'aux oreilles de deux ronins, dés lors cernés par les guerriers du treizième escadron du clan Suigyuuku. Ils étaient encore resté quelque peu valides, en état de tenir des armes, tandis que d'autres s'étaient écartés pour panser leur propre blessure ou aider leurs frères d'arme par camaraderie. Et sans doute en était-il comme ça dans chaque clan, qu'importe la réputation qu'il pouvait se faire aux yeux du monde extérieur : c'était l'unicité et la fraternité qui faisait qu'ils étaient si forts et si craints. Et les guerriers bleus, aidés de leurs précieux alliés Nezumide, avaient de ce fait surpassé de loin ces malfrats oisifs qui ne devait plus être qu'à la recherche du profit personnel, n'ayant littéralement aucune stratégie de groupe au point d'être démantelés et à se retrouvés gravement en sous-nombre. Fort heureusement, aucune perte n'était à déplorer parmi les samouraïs de Mamoru-san et de Risako. Il aurait été étonnant qu'une capitaine de ce calibre fusse étratignée le moins du monde, et leur chef de division semblaient suivre la réputation de leur supérieure de très près. Ca avait été de bonne augure depuis le début et Chomei ne s'était pas trompé. A eux quatre, ils pouvaient faire le sale travail, mais ça avait été une occasion parfaite pour l'escadron le moins gradé du clan pour faire ses preuves en situation réelles. Alors que les deux ennemis restants étaient ligotés de toute part, entourés de cordes solides par les costauds guerriers de Chomei, ce dernier s'approcha, la canne baladeuse, pour mieux se rapprocher des deux hommes qui, agenouillés, fermaient les yeux et affichaient des mines horrifiées, presque en pleurs. Chomei ne le voyait la forme mais plutôt le fond ; il sentait leur coeur battre, comme si ceux-ci se trouvaient dans la paume de sa main. Il en déduit qu'ils avaient peur, très peur.

« Est-il nécessaire de vous préciser qu'il serait de bon ton de nous dire tout ce que vous savez ? »

Il avait parlé d'un ton grave et, apparemment, effrayant si bien que ses hommes se reculèrent légèrement. Sans doute devaient-il connaître cette intonation, peut-être avaient-ils connu Chomei dans un état agacé voire colérique, ou quelque chose du genre. Par ailleurs, Mamoru-kun s'empressa de rejoindre les Nezumide pour leur faire signe de se reculer. Il ne fit aucun doute que le général était très, très contrarié.

« Nous... Nous sommes des ronins recrutés par d'anciens samouraïs Nezumide réticent à la dominance de votre clan, et avons été forcés pendant des années à dépouiller tout ce qui passait... On était menacé de mort... J'vous jure... »

Confus, le délinquant qui avait prit la parole baissa la tête, honteux, tandis que son acolyte le mimait. Le chef de guerre ne répondit rien, resta immobile, calculateur. Et il déduisit littéralement que ces hommes-là étaient bien trop sincères et peureux pour mentir. Il finit par leur tourner les talons, et fit un bref signe de main à ses hommes qui, se remettant eux aussi de ce petit moment de crainte, se dirigèrent vers les deux ligottés pour les relever et les rameuter vers les chariots, où se tassaient les samouraïs d'Itegami. Chomei s'approcha lentement, avec cette même démarche d'aveugle, de Risako-san et ses deux chefs de division, tandis que Mamoru-kun se tenait à leur côté.

« Takahara-san, ou devrais-je dire, Takahara-dono, j'apprécie la bienveillance dont vous avez fait preuve à l'égard de mes hommes... Mais je ne pourrais vous le rendre bien. Le bantai est mal en point et je vais devoir le rappatrier. Je vous suivrai donc seul jusqu'aux vôtres et... Je vous dirai à tous la suite là-bas. C'est bien, bien plus grave que je ne le pensais. »

Puis, il plongea une main sous son ample revêtement neige pour extirper un morceau de parchemin soigneusement plié, sous sceau, et le tendit à Mamoru-kun.

« Remets ceci à notre seigneur en main propre, et ramène les détenus en geôles, s'il te plaît. »

Bien que son ton s'était adoucit, il n'en restait pas moins grave. L'on dénotait une once de crainte, en fait. Quelque chose lui empêchait d'avouer une information primordiale, mais quoi ? Peut-être qu'il n'était pas sensé de dévoiler un renseignement susceptible d'effrayer les Nezumide plus qu'autre chose. Il s'éloigna alors d'eux pour inspecter ses soldats, les briefer succinctement sur ce qu'il allait se passer, les rassurant d'un timbre de voix posé et les imprégnant ainsi de tranquillité. Il n'avaient pas à boire des paroles crues, et peut-être qu'au fond Chomei débiterait des élucubrations. Mais il était si crédible et son instinct le trompait très rarement qu'il ne serait vraiment pas sage d'affoler les siens - blessés pour la plupart de surcroit - par de simples paroles. D'autant plus qu'il l'avait déjà fait brièvement en questionnant la paire de malheureux. Après qu'on lui remit ses sandales, il attendit ainsi tranquillement que le convoi se reforme, près à faire demi-tour. Il se tenait les deux mains sur sa canne, le dos légèrement courbé, adoptant de nouveau cette fausse allure de vieil homme fragile qui lui seyait si merveilleusement. Tandis que les Suigyuuku étaient entrain de repartir, Chomei se mit à marcher de sa lenteur habituelle, enjambant les quelques cadavres des malfrats, pour rafler de ses pas un chemin de tout ce qu'il y avait de plus normal. Comme si rien ne s'était passé. Il sentait derrière lui ses trois alliés trotter pour rattraper le chef de guerre.

« Navré de vous ralentir, mais je préfère marcher. Le seul bémol c'est que je risque de me perdre dans je-ne-sais-quelle-futaie si vous refusez d'être mes yeux... Pour cette fois. »
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptySam 12 Jan - 22:04

La treizième division de l’armée Suigyuuku avait vaincu, bien que celle-ci soit dans un piteuse état. La plupart de ses membres présentaient des blessures plus ou moins inquiétantes et chacun ne tardait pas à panser son voisin. Au moins, cela avait-il été une excellente expérience pour des guerriers si jeunes. Les malfrats, tremblant de peur, avaient été cueillis et solidement attachés de cordes. Le chef du groupe s’approcha alors comme un fantôme, mais pieds nus, des deux malheureux qui claquaient des dents. Leurs mines de souris effrayées faisaient presque pitié aux plus durs des cœurs présents en cette scène de victoire.

Chomei les invectiva de parler d’un ton à glacer le sang. Ce ton avait été si effrayant que les jeunes Suigyuuku reculèrent, ce geste faisant naître entre les omoplates de Risako un picotement qui lui fit presque mal tant il était vif. La rage du Chef de Guerre Uroko Chomei devait être bien redoutable… Elle ne l’avait pas remarqué, mais Tsuyoshi, lui, avait sursauté en descendant de cheval. Seul Kazumori restait parfaitement inflexible. Si on oubliait que glisser une main dans son autre manche était ,chez lui, un geste de replis. Soudainement, le jeune Mamoru, comme pousser par des impulsions de proie, leur demanda de reculer. Hé bien, hé bien…

    « Du calme, mon garçon. Il n’est pas digne pour un brave guerrier comme toi de se laisser aller ainsi à la panique. » parla Kazumori d’un ton malgré lui un brin nerveux mais qu’il voulait paternel.


Risako arqua un sourcil. Il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’un vétéran comme Kazumori, c’est-à-dire ayant pris grandement part à la bataille contre les Suigyuuku, puisse parler à l’un d’eux ainsi. C’était adorable, mais assez malvenu. C’est alors que l’un des deux délinquants prit la parole. Sa voix, déformée par la peur, raconta qu’ils avaient été recrutés par d’anciens soldats Nezumide et avaient été contraints de voler sous menace de mort. Chacun s’accordaient à dire qu’il n’y avait pas plus lâche que des rônins. Mais cette histoire dépassait toutes les notions de lâchetés que Risako s’était imaginée. La force de sa colère, par un torrent de pensées meurtrières, masqua les détails de la scène à la trentenaire qui remarqua l’état tendu de son supérieur seulement lorsque celui-ci vint vers eux.

La peur qui avait surgi dans son échine s’apaisa étrangement en le voyant balayer le sol de sa canne. C’était un peu angoissant, et assez sadique de la part du général Uroko de faire douter son entourage entre peur et compassion. La « capuche » parla alors, elle avait l’air un peu contrariée. Et entre autres, elle avait avoué que quelque chose de grave se tramait. Risako, un peu intriguée, répondit :

    « Je comprends tout à fait. (Un doux sourire pointa sur ses lèvres.) Ce fut un combat corsé pour des combattants encore inexpérimentés. Mais je vous en prie, appellez-moi plutôt Takahara-san. Je ne mérite pas d’autres suffixes honorifiques de votre part, Uroko-dono…Mamoru-kun ? Mes respects. (elle s’inclina brièvement.) Félicitez vos hommes pour moi, s’il-vous-plait. »


Chomei remit un papier à Mamoru tout en lui transmettant ses ordres. Il semblait s’être adouci depuis tout à l’heure, mais il y avait toujours cette once de crainte dans sa voix qui angoissait la trentenaire et qui faisait que son frisson ne la quittait pas d’une semelle. Puis, le Chef de Guerre couvert de blanc les quitta un moment pour partager avec ses jeunes subordonnées qui reprenaient bientôt la route et retournaient à Suigyuuku avec les remerciements des Nezumide. Soudain, le général se remit en route avec cette démarche de veillard qu’il affectionnait particulièrement. Les Nezumide furent tellement surpris de le voir repartir si vite et dans la direction contraire, que Risako mit un peu de temps à monter en selle et à rattraper le blanc manteau sous les regards amusés de ses Chefs de Divisions. Il fallait dire que la scène avait quelque chose de saugrenue. Arrivée tout proche de sa position, la jeune femme entendit le vétéran dire qu’il ne chevaucherait pas et préférait marcher.

    « Sauf votre respect, Uroko-dono, le seul et véritable bémol que j’entends ici sont les jérémiades puériles d’un vieux grincheux. Encore un sublime paradoxe de votre part, n’est-ce pas ? » Rétorqua-t-elle en essayant de ne pas se départir de son sourire.


Après tout, il valait mieux en rire. Et bien qu’elle n’avait pas vraiment envie de mettre en colère le Suigyuuku, il fallait qu’elle lui dise ce qu’elle pensait de son comportement…particulier. Sur ce, Risako fit faire demi-tour à sa jument, tout doucement, avant de mettre pied à terre.

    « Si votre intrigante majesté veut bien se donner la peine de me suivre… » fit-elle à l’intention de son supérieur.
    «   Vous deux ! Laissez tranquillement paître vos montures. Nous allons prendre notre temps pour rentrer au campement. »


Et ils se mirent en route. Les chevaux s’en donnaient à cœur joie, galopant à travers les plaines, faisant peur aux oiseaux et aux rongeurs qui avaient la malchance de les croiser, se grattant, broutant et s’abreuvant sans jamais trop s’éloigner de leurs mains apprivoisées et amies. Les hommes, quant à eux, discutaient de choses et d’autres. Tsuyoshi racontait les derniers exploits de son premier fils âgé d’une demi-douzaine d’années, puis Kazumori composait à voix haute un poème sur le temps qui passe et le soleil qui se couchait, leurs donnant des teintes surnaturelles.

Alors que celui-ci rasait de sa moitié l’horizon, ils arrivèrent au campement Nezumide où une trentaine d’hommes s’activaient. Tous furent très heureux de les voir, mais un peu peinés aux vues de leurs tenues et de leurs destriers tâchés de sang. Ceux-là furent confiés à de jeunes pages avant que Risako ne demande à ses deux chefs de divisions de briefer leurs troupes sur les derniers évènements, tandis qu’elle rentrait sous sa tente avec Chomei.

    « Uroko-dono ? C’est par ici. » le guidait-elle quand elle le croyait perdu.


La dite tente n’était pas très spacieuse. Beaucoup plus petite, son style ressemblait à celui de toutes les autres. De courtes nattes de pailles avaient été placées au sol. Et quand on savait que le trajet de la ville de Nezumi à Suigyuu prenait une demi-journée à cheval, il valait mieux installer un campement où se reposer. A peine Chomei et Risako firent quelques pas sous la bâche que la jeune femme tira un peu sur la manche immaculée de son aîné pour le guider jusqu’à un coussin.

    « Asseyez-vous, je vous prie. » prononça-t-elle d’une voix douce avant de disparaître quelques secondes et ainsi de servir le vieillard au capuchon en thé avec élégance.


Bien qu’elle soit capitaine, Risako avait toujours pour satisfaction d’accueillir et de servir elle-même ses hôtes. Ainsi, ceux-ci étaient moins tendus et acceptaient de parler avec moins de manières. Certains même se laissent aller et parlaient avec elle comme à une amie, ce qui était assez plaisant. La jeune femme gagna à son tour le coussin d’en face, un pot en terre cuite fumant posé sur la table basse devant elle.

    « A présent, Uroko-dono, vous êtes en terres amies. Et mon humble personne vous écoute. A moins que ce soit d’ordre personnel, vous pouvez absolument tout me dire. J’aviserai ensuite de comment en parler à mes soldats, si vous le voulez bien. »


La trentenaire affichait un sourire entendu. Considérant que le vieillard était maintenant parmi une trentaine de Nezumide, elle s’imaginait le trouver bien plus vulnérable qu’il ne l’avait paru au combat. C’était assez amusant. Mais elle ne comptait pas en profiter, bien décidée à lui rendre l’hospitalité qu’il lui avait si aimablement donnée. Vraiment, elle n’était pas assise ici pour laisser libre cours à son envie de vengeance.
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyDim 3 Fév - 13:26

En plus de ses méditations, de ses entraînements intensifs au dojo aux côtés de ses élèves, Chomei préférait autre chose plus que tout : la marche. A vrai dire, la marche était, en quelque sorte, partie intégrante de son entraînement. Il ne courrait jamais - enfin, très, très peu - et pour garder la forme qu'il pouvait se vanter d'exhiber à son âge avancé, il lui fallait marcher. Et puis marcher est propre à l'être humain. Pour garder l'équilibre il faut avancer, et Chomei faisait preuve permanente d'équilibre parfait. Certes parfois perturbé, mais qui ne l'était pas ? Il n'était pas encore assez vieux et avait beaucoup à apprendre. Et plus il avançait comme il le faisait, c'est-à-dire aveuglément, fiant tout son instinct à sa canne sabre, plus il se rendait compte qu'il était ignorant et cherchait moult raisons de ne plus embrasser le monde dans toute sa complexité. Pourtant ses études le menaient peut-être à quelque chose de nouveau. Il le sentait, il était si proche. Mais quoi ? Il le saurait sans doute puisque qu'il continuerait ses recherches qu'importent les démotivations temporaires. En attendant, le vieux ressentait une pointe de déception venant de la part de ses alliés, cela se ressentait au ton de la voix de Risako, et aux subreptices piques qu'elle avait disséminées dans celles-ci. Mais le chef de guerre n'en fit rien et resta silencieux. C'est eux qui étaient venus quémander de l'aide, et s'ils la voulaient vraiment, ils devraient tenir rigueur des handicaps du vieux Chomei. Ils étaient déjà à mi-chemin, et bientôt la voie serait dégagée, permettant ainsi au commerce inter-clans de prospérer de nouveau. Mais le vieux grincheux comprenait, au fond, qu'à leur âge, il était difficile de se fier à quelqu'un qui revêtait les couleurs de la mort et restait très, très ambigu dans ses propos.

Ils marchèrent. Les deux chefs de division avaient l'air bien plus enjoués - le buffle décelait une once d'innocence de surcroit - que Risako et Chomei qui marchaient presque côte à côte, ne se disant mot. Le vieil homme ne se contentait que de suivre les pas de son hôte, guidé par sons et obstacles de sa canne. Quelques temps passèrent avant que le général ne perçoive, au loin, la civilisation qu'était en fait le campement des Nezumide. Et à en juger de la température, du vent qui soufflait légèrement sur ses mains, le moment de la journée devait en être au crépuscule. C'était... Parfait. Et Chomei, par amusement ou par crainte, semblait se perdre, dès lors entouré de tentes, de guerriers Nezumide à l'air plus qu'intrigués par cet homme de blanc vêtu dont on ne voyait le visage. Il tournait légèrement le cou comme pour chercher son chemin, l'air véritablement invalide tant il se tenait sur sa canne comme pour garder appui, puis retrouvant finalement la silhouette de Risako à un trait qui la distinguait définitivement des autres : son odeur. Même si le brouhaha pouvait happer sa douce voix, l'odorat de Chomei, bien qu'un peu atténuée par les âges, restait puissante. Mais il fut finalement rappelé à l'ordre par Risako qui réussissait à démarquer sa voix, au milieu d'une joie non disséminée de la part des Nezumide que de revoir leurs trois compagnons. Accompagné dans une tente, confortablement installé par la femme et se retrouvant dès lors un thé à la main, Chomei était désormais en bonnes dispositions pour faire part de sombres nouvelles à la capitaine, sans y aller par quatre chemins.


« Takahara-dono, ou Takahara-san, qu'importe, je n'ai que faire des titres mais je sais en donner un à qui le mérite. Ce que je vais vous dire est d'une importance capitale... » Il but une gorgée de son thé, marqua un léger silence, puis se lança dans la suite d'un long récit...

« Vous ne le savez peut-être pas, mais j'étais chef de guerre bien avant votre naissance, et ce jusque il y a 16 ans quand notre clan a guerroyé avec le vôtre pour vous dérober votre cristal. J'ai participé à la conquête de votre clan et j'ai par la suite subit une blessure telle qu'il m'était impossible de faire quoi que ce soit de concret pour mon clan et qui m'a littéralement éloigné de celui-ci. J'ai ensuite survécu à ce calvaire, retrouvant ma force d'antan, errant sur les routes et j'ai observé les faits les plus horribles de la vie, ceux qui ne parviennent jamais jusqu'à nous, ceux dont ne nous soupçonnons même pas l'existence : les chemins, les voies, les routes sont entièrement infestées de bandits, de trafiquants de prostituées, de criminels en tout genre. Et il y a quelques mois, avant que les ninjas du seigneur ne viennent de nouveau à ma rencontre pour implorer mon retour, j'ai été témoin de choses horribles. Les bandits n'agissent pas seuls, non... Ils sont forcés à la tâche par des Yokaï bien plus terrifiants que les monstres que vous pouvez rencontrer. En fait, sans doute en avez-vous déjà entendu parler ; pour ma part, sans mauvais jeu de mot aucun, je les ai vus, aperçus, leur ai fait face. Ce où je veux en venir, Takahara-dono, c'est qu'il n'est pas impossible que les malfrats que nous devons neutraliser agissent sous la bannière d'un chef démon. Et si tel est le cas, qu'on se le dise : vos troupes courent un grand danger, et j'espère seulement qu'elles sont capables de se battre au milieu de la nuit si embuscade il y aura... Ou sinon je peux m'occuper de tout ça, si le coeur vous en dit. »


Ce fut une chute peu commune pour un récit. D'abord il avait en quelques sortes paru effrayant en faisant comprendre à Risako l'ampleur du danger qui pourraient les guetter, pour au final leur demander de ne pas s'inquiéter. Était-ce une moquerie ? Le vieux Chomei était-il réellement confiant au point de terminer sur une note d'ironie ? Sans doute allait-il s'attirer la foudre de ses alliés. Mais enfin, les paroles avaient disparu aussi vite qu'elles avaient atteint les tympans de son hôte. Le vieil homme fouilla sous ses habits pour extirper une espèce de nappe en forme de paille qu'il déroula et déposa, affichant trois généreuses boulettes de riz.

« Rassasiez-vous et dites-moi ce que vous en pensez. Je suis certes invalide mais je sais encore faire des rations. Vous aurez grand besoin de force pour les heures à venir. »


Le général saisit une des trois boulettes qu'il croqua à petites bouchées. Entre deux bouchées, il faisait part d'un plan à Risako, l'air de rien.

« Je peux monter la garde de nuit. Il me suffit juste d'un acolyte et d'une source de lumière ; celle-ci me permettrait d'envoyer des signaux visuels dès lors que je décelle la présence anormale de qui que ce soit dans les parages. Et à ce moment-là, nous pourrions réveiller quiconque voudrait se tenir prêt pour parer l'assaut de l'ennemi. Ils ne viendront que s'ils nous croient réellement endormis ou assoupis ; et même si nous dormons dans une position telle que nous pouvons répondre à la menace imminente, quelqu'un d'endormi a toujours un désavantage, vous en convenez. Mais vos forces alliés aux miennes et avec un peu de stratégie, nous pouvons venir à bout de tout cela et ne perdre personne en cours de route. Et comme je le disais auparavant, si vous avez à votre tour un plan, je suis toute ouïe. »


Dernière édition par Uroko Chomei le Sam 2 Mar - 9:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptySam 9 Fév - 15:30

Sirotant son thé, la jeune Risako écouta le récit du vieillard à la capuche.
Ses yeux aux éclats pourpres brillaient dans la pénombre en fixant les ténèbres de son interlocuteur. Oui, ils luisaient, car Chomei, bien que puissant, lui avait avoué son invalidité. Il n'était donc pas aussi fort qu'il voulait bien le montrer et cela était une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle même. Sur les lèvres de la guerrière s'esquissa un sourire. Cet aveu le rendait un peu plus sympathique, la trentenaire le considérant de moins en moins comme une menace. Ses oreilles aux aguets suivirent la continuité du récit. Elle ne fut pas étonnée d'entendre que l'Hinomoto était infesté de criminels, cependant, entendre que quelqu'un comme Uroko Chomei craignait les Oni la fit imperceptiblement frémir.

Risako ne l'aimait pas, ce frisson qui apparaissait entre ses deux omoplates et qui ne la lâchait plus. Comme une sangsue assoiffée de craintes. Son visage se ferma, la guerrière fronça même les sourcils. En tant que capitaine, que devait-elle dire ? Que devait-elle faire ? Le général venait de lui proposer de s'occuper de ça, mais...Elle ne savait plus comment réagir. Tentant de se donner une contenance, le regard vers l'horizon, elle respira du ventre et poussa un long soupir. C'est alors que le vieil homme ouvrit une nappe de paille sur la table remplie de trois boulettes de riz. Il proposa bien sûr à la jeune femme, qui était redevenue l'espace d'un moment, une jeune fille, de se servir. Elle arqua un sourcil. Ce comportement était de plus en plus curieux.

    « Que...? Que l'on soit d'accord, Uroko-dono. »commença-t-elle, légèrement déconcertée. « Nous sommes ici en plein campement Nezumide, il me revient donc de jouer l'hôte.
    Cependant, je veux bien accepter ce présent, mais seulement en tant qu'encas. Merci. »


Risako posa sa main sur l'un des tas de riz agglutiné mais attendit que Chomei bien commencer le sien pour l'entamer sans s'en goinfrer. Le général fit part de son plan. Il était partant pour être de garde cette nuit afin de les prévenir de l'arrivée de ce...démon.

    « Pour être tout à fait honnête, je ne vous aurais pas autorisé à être de garde en temps normal. Mes soldats sont tout à fait capables de s'acquitter de cet tâche, et vous feriez mieux de leur faire confiance pour le combat à venir... Cependant, vous êtes le seul à savoir à quoi ressemble vraiment cet Oni et vous avez l'air sûr de vous. Je ne peux pas donc m'opposer à vos décisions.... »


Un soldat s'introduisit dans la tente, deux assiettes pleines de riz, de viande chassée et de baies de saison à la main. C'était parfait.

    « Ah, le diner ! Excusez-moi. »


La combattante ponctua sa phrase d'un sourire sympathique. Risako se leva puis rejoignit son subalterne. Elle le remercia et lui souffla de ne rien dire de ce qu'il avait entendu aux autres. Bien sûr, l'officier se serait mise en colère si elle ne voulait pas que la rumeur face le tout. Ainsi,ses guerriers seront sur leurs gardes. Elle les connaissaient bien.Malgré ceci, ils parleront bas et feront mine de s'endormir, faisant profil bas devant leur capitaine et son invité. La trentenaire revint, servant en plat le général.

    « Voilà qui sera plus nourrissant que vos Onigiri. Si vous avez besoin d'autre chose, demandez moi...Mais revenons plutôt à cette stratégie. Y a-t-il quelque chose que mes hommes et moi pourrions faire pour vous aider à part nous assoupir bien sagement ? Dans une situation comme celle-ci, mieux vaut s'y prendre à l'avance. »
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyLun 4 Mar - 17:58

Un "présent" ? Trop d'humilité que de considérer un simple onigiri comme un présent. Chomei avait l'habitude de faire ce genre de petit geste, mais qui pourtant se révélait grand pour l'âme ; à la fois pour celui qui donnait, mais aussi celui qui recevait. Cette manie éternelle de se montrer confiant, de prendre soin de l'autre, devait indéniablement mettre à l'aise ses compagnons d'arme. Alors, pourquoi parler de présent ? Mais qu'importe, il finit sa boulette de riz tandis qu'il humait une odeur bien plus alléchante, au loin. Quelques instants plus tard, un garde entrait, des plats conséquents à offrir aux deux officiers. Décidément, l'hospitalité qu'offrait Takahara-dono au vieux général buffle était plus qu'agréable, à son sens. Mais lui qui n'avait nullement l'habitude d'être aux petits soins, pour ne pas faire montre de la moindre offense, se saisit des deux baguettes posées sur le support, et commença à se nourir après avoir très poliment remercié les Nezumide. Il était lent, très lent, car il ne pouvait s'en empêcher de réfléchir aux dires de la capitaine entres ses bouchées.

    « Oh... Eh bien... Vous savez comme moi qu'un samouraï doit occuper intelligemment son esprit lorsque celui-ci est libre ; s'enseigner à la calligraphie, ce genre de chose... Ceci étant je doute que les conditions actuelles ne le permettent présentement. Mais la patience n'est-elle pas une vertu qui forme l'esprit d'un guerrier ? Je crains qu'ils ne doivent... »


Il fut interrompu. Comme une étincelle qui vint heurter les méandres de son esprit. Il leva une main pour demander le silence même s'il avait monopolisé la parole. Après un court instant, il discernait plus facilement, parmi le brouhaha des guerriers de Tachigami, des cris de guerres au loin, qui se rapprochaient, lentement... Ni une, ni deux, le vieux reposa habilement son plat à côté pour se saisir de sa canne et, en un éclair, de bondir de sa position assise en seya, voltigeant à côté de Risako qui se tenait prêt de l'entrée, puis de faire une roulade et de se relever au dehors de la tente.

    « Aux armes ! »


Un ordre clair, concis, simple, formel. Certes il n'était pas de sa responsabilité de les donner, mais il fallait réagir au plus vite. Lui qui pensait qu'ils seraient attaqués de nuit, voilà déjà que des ronins approchaient dangereusement, certains à pied, d'autres à chevaux qui commençaient déjà à infester le camp et à frapper sur tout ce qui bougeait. Les hostilités avaient déjà commencé, et le vieillard n'avait d'autre choix que d'éviter les quelques frappes de naginata qui lui étaient destinées de temps à autre ; soit en s'élevant au-dessus par quelques acrobaties périlleuses, soit en se laissant tomber comme une masse, en-dessous donc. Puis, bien sûr, de se relever dans l'instant d'après en pontant sur le sol pour se retrouver de nouveau en garde. Lui n'osait pas réellement s'en prendre aux chevaux, sans doute les Nezumide trouveraient l'idée ingénieuse de s'en acaparer. De ce fait, les cavaliers lui étaient hors de portée, lui qui ne tirait pas à l'arc et qui ne chevauchait pas. Il lui fallut attendre l'arrivée de fantassins, alors qu'il percevait de plus en plus une présence malsaine aux environs, pour qu'il se montre réellement utile. Les bruits de leur pas, leur manière de se mouvoir, leur aura était clairement discernable de ses alliés Nezumide. Il se déplaçait lentement au travers du camp, et lorsque l'un des ronins vint à sa rencontre pour tenter de lui porter un coup circulaire droit sur son flanc, le vieil Uroko cria de tout son Kiai pour venir s'adapter à l'offensive du malheureux. Uroko vint saisir le bras attaquant sur le poignet et vers le coude, comprimant le méridien du gros intestin de deux emprises et obligeant, dans le même mouvement circulaire, son adversaire à choir sur le sol. Mais l'impitoyable guerrier buffle ne lui laissa aucun répit. Dans le même souffle, alors qu'il eut désarmé son opposant, jetant le katana de celui-ci au loin pour aller le planter dans un autre ronin qui avait tenté de s'en prendre à Kazumori-san de dos, Chomei attrapa la corne de la main de son adversaire au sol, jouant cette fois sur le méridien de l'intestin grêle et le pressant pour obliger la victime de son emprise à s'élever si elle voulait minimiser sa peine. Mais ce dernier fut littéralement estoqué par un de ses alliés qui croyait pouvoir empalé le vieux guerrier Suigyuuku par derrière.

Le général s'éloigna, bondissant pour rouler sur l'épaule à terre, se déplaçant de manière plutôt bizarre, destabilisante. Il venait parfois à se faufiler par-dessus les épaules de ses alliés, parfois en-dessous de leurs jambes ; il donnait des coups de canne çà et là pour repousser les offensives environnantes. Sa démarche la plus drôle était de se mouvoir sur quatre pattes de temps en temps, comme s'il allait plus vite ainsi. Mais c'était l'histoire de deux élancements, ni plus ni moins. Ceci pour mieux bondir sur un ennemi, lui tordre subitement le cou, et toujours d'exécuter une roulade parfaite pour se retrouver de nouveau sur ses membres postérieurs, faisant face à n'importe qui irait à sa rencontre. Mais ce petit jeu ne dura qu'un temps ; temps éphémère qui s'arrêta lorsque l'apparition de ce fameux Oni se fit ressentir. Se matérialisant près de Chomei, ce premier lui porta un coup vif et puissant que l'aveugle n'eut d'autre choix d'encailesser, gémissant légèrement et s'éloignant, à l'aide de quelques pirouettes, le plus possible du Démon. Ce dernier avait la peau légèrement assombries, une tenue noire des plus sinistres, des pupilles dilatées et cernées d'une couleur carmin qui faisait penser au sang. Deux petites cornes ornaient son visage d'être fou furieux tandis qu'il porta sa lame vers sa bouche lécher lentement le sang du général Suigyuuku, appréciant un peu plus chaque seconde le goût de l'hémoglobine sans doute mêlé à celui du métal froid. C'en était macabre mais le buffle ne se décontenança point, malgré son torse légèrement entaillé. Chomei passa un bras le long de la plaie mi-profonde, qui aurait pu être bien plus conséquente si le vieux général n'avait l'habitude de ces bêtes-là.


    « Tu es la première vermine d'être humain qui survit à mon assaut disséminé. Je t'offrirai la mort la plus honorable qui soit pour te récompenser de cette prouesse, l'Écaille Blanche. »

    « Prends garde, démon. Les rats ont faim et tu les connais ; ils dévorent sans pitié ! Et étant d'un naturel partageur, je n'hésiterai pas une seconde à ce que mon alliée prenne part à l'affront. Décime un seul de nos soldats et je te ferai regretter toute ton existence ; tes uniques adversaires seront Takahara-dono, capitaine du clan Nezumide, et moi-même. »


Était-ce une franche erreur que d'avoir impliqué la capitaine du clan des Rats dans ce duel à trois ? Il ne le pensait pas réellement. Sa blessure lui empêcherait de venir seul à bout de ce vil commandant des ronins, et s'il y a bien quelqu'un d'autre qui pouvait tenir tête à un ennemi d'un tel calibre, ça n'était personne d'autre que la guerrière aux cheveux dont la couleur se confondait avec le sang souillant les terres du campement. Mais qu'importait la situation ; il fallait y mettre un terme au plus vite maintenant que les alliés avaient été surpris en pleine élaboration de stratégie.
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyLun 11 Mar - 17:49

Après avoir servi le général, Risako s’installa, munie de sa propre assiette et attendit patiemment sa réponse tout en se restaurant. Celle-ci finit lentement par sortir de la capuche du vieux guerrier, il n’avait d’ailleurs pas beaucoup touché à la viande et au riz qu’on lui avait offert tandis que Risako s’apprêtait à terminer la dernière bouchée du plat. Soudain, le vieux au manteau immaculé se tut et leva une main, comme pour exiger le silence le plus complet. Risako se demanda ce qu’il se passait encore dans les ténèbres de sa capuche mais, obéissant aux ordres tel le bon soldat qu’elle était depuis quinze ans, elle ne dit rien et patienta…Une attaque !

La trentenaire fut un peu honteuse de remarquer que, au moment où elle avait compris ce qui se tramait, Chomei, lui, mettait en garde ses propres hommes. Mais l’heure n’était pas à ces épreuves ridicules. La guerrière sortit de la tante en toute hâte, lame au clair. Alors que le soleil rasait l’horizon, offrant une visibilité toute relative, Risako vit la prochaine force ennemie, toute proche. Et tout à coup, ils furent sur eux. Les rônins assénaient avec frénésie des coups de naginata du haut de leurs chevaux ci et là, féroces. Ceux à pieds avaient trop peur de leur chef pour reculer. De leurs mains traîtresses , ils incendièrent les tentes, firent s’enfuir les chevaux. Tout était fait pour abattre ou terroriser les guerriers Nezumide.

Déjà le katana de Risako se trempait dans le sang de ses ennemis. Elle ne pouvait pas laisser ses hommes se battre en restant dans sa tente. Il n’en était pas question. Ses cheveux de feu commençaient une danse effrénée parmi le sang, les cris et les flammes. Son regard acéré menaçait les ennemis qui avaient la prétention de la prendre pour une faille de l’armée, puis son arme frappait et déchirait avec impatience. D’aussi faibles combattants ne tenaient pas longtemps devant la femme capitaine Takahara Risako. Humpf, leur entrée avait été impressionnante mais ils ne valaient pas grand-chose une arme au poing.

Un énième rônin tué, un énième magnifique éclair de sang surgit, elle aimait voir lentement chuter. Le rouge était si beau quand il s’agissait de la vie de ses victimes qui glissaient avec volupté vers la mort. Holà ! Il fallait qu’elle se calme…mais Risako aimait tellement ça. Les bains de sangs. Cette sensation de puissance alors qu’elle n’était rien de plus qu’une faible femme….Soudain, alors que son visage et ses vêtements s’étaient de nouveau imbibés de sang, elle aperçut au loin Chomei émettre un très furtif signe de faiblesse. Il avait beau faire le dur, personne n’était invincible. Mais les battements de cœur de Risako s’accélérèrent lorsqu’elle vit le démon.

Persuadée que le vieillard ne pouvait pas tout faire tout seul, la trentenaire alla à sa rescousse. S’il mourrait ici, la réputation de la jeune femme en prendrait un coup. Elle ne voulait pas que son fils en souffre. Cependant, son frisson d’appréhension devint tout à coup extrêmement vif et l’empêcha même de mettre un pied devant l’autre. Ceci couplé à la soudaine disparition du démon, Risako sut à quoi s’attendre. Elle se retourna immédiatement, tranchant en oblique les airs et sa crainte grandit quand il l’empoigna par la base de sa tresse et lui fit perdre pied.

Son coup ne l’avait pas touché, elle n’avait fait que brasser l’air. Risako ne se savait pas si légère. Cette créature était si forte. Les mâchoires de la jeune femme se crispèrent de douleur. Risako ne pouvait pas voir le monstre car il se tenait derrière elle. Une sueur froide commençait à couler sur la peau de son dos. De quoi était-il capable ? Allait-elle mourir alors qu’elle était à sa merci ? Elle respirait fort, étouffait presque. Le démon passa alors la tête au-dessus de l’épaule de Risako . Elle put ainsi remarquer sa peau foncée, presque grise, se longs cheveux argentés, ses yeux rouge, cernés, dilatés et ses cornes de part en part sur son front. Si la guerrière devait donner un visage à la mort, ce serait celui-ci.

    « Ooh…Une femelle portant les armes ? Je n’en avais encore jamais rencontré. » souffla-t-il de sa voix dédoublée, faussement intéressé.


Elle était sa proie. Risako fronçait les sourcils mais ne dit rien. Le démon savait que tant qu’il tenait la guerrière entre ses griffes, Chomei ne pourrait rien tenter de peur de la blesser grièvement.

    « Mais même si ‘Takahara-dono’ sait se battre, elle ne pourra rien contre moi puisque ce n’est qu’un insecte comme toute son espèce. Hé ! Tu sais ce que je leur fais aux femelles ? »


Une horrible expression de satisfaction orna ses traits. Il porta ses longues griffes avec lesquelles il se battait entre les bandages de Risako, sur sa poitrine. Le geste était audacieux mais ne fit pas ciller la guerrière. Qu’attendait-elle pour réagir ? Qu’il coupe net ces bandes de tissus ? Ses bras ne répondaient pas. Elle était paralysée par la peur.

    « Les femmes sont de loin mes victimes favorites. J’aime les voir pleurer de peur et rougir de honte devant leurs compères masculins, leur peau blanche et leurs magnifiques courbes à la vue de tous…Souvent, elles se tuent d’elles-mêmes tant elles se sentent impuissantes quand je les dévisages ou quand je les lè… »»


Risako avait enfin réagi pour enfoncer son sabre dans le ventre du monstre. Celui-ci ne broncha qu’après coup tandis qu’un sang noir coulait comme un fleuve de la plaie. Il cracha une insulte avant de la relâcher et sourit quand Risako voulut reprendre son sabre. Elle ne comprenait pas, la lame s’était pourtant enfoncée avec aisance…

    « Oooh, c’est coincé ? Un peu d’aide, peut-être ? »


La guerrière prit soudain la garde de sa propre arme dans le plexus solaire avec une puissance incroyable. Elle se tordait devant le monstre, presque en pleurant, quand il perdit un bras. Il ne s’y était pas attendu, mais le don Lame Divine était bien plus efficace contre un ennemi vantard. La guerrière rit et lui offrit un regard insolent.

    « Chienne ! »


En plissant une narine, il l’empoigna par le cou, enfonça ses griffes dans son ventre et la jeta sans ménagement au plus près des cavaliers ennemis. Risako glissa sur le sol rugueux avant de se redresser douloureusement.

    « Broyez la ! Qu’elle crève ! »


Elle esquivait les lances malgré son état lorsqu’une monture la prit de vitesse. En effet, Risako avait trébuché sur une racine. Cependant, alors que les sabots allaient s’abattre sur elle, elle roula vers le ventre du cheval, attrapa les attaches de la selle et grimpa jusqu’au cavalier pour le désarçonner. Celui-ci ne faisant plus le fier, il succomba de quelques coups de sabots.

Soudain, une corde s’enroula autour de son cou et la tira hors de la selle. Risako tomba lourdement à terre en suffoquant avant qu’on ne la traine sur la surface rugueuse. Une autre corde s’abattit sur son pied, se tendit brusquement et commença l’écartèlement de la jeune femme avec cruauté. Un hurlement de douleur inaudible sortit de la gorge de Risako, au bord de l’évanouissement. Elle avait l’impression qu’elle allait imploser tandis qu’elle tentait de desserrer de ses deux mains vaines la corde qui lui coupait la respiration. La situation faisait qu’elle ne pouvait pas se concentrer pour lancer ses dons et se libérer. Au loin, elle entendait ses soldats s’inquiéter et lancer des « Taisho, Taisho » choqués. La guerrière avait beau s’agiter, elle ne parvenait à rien et son cœur s’épuisait doucement. La blessure à son ventre s’étirait, innodant sa peau de sang chaud. Était-ce la fin ?

    « Héhéhé…HA HA HA HA ! Oui…C’est ça que je veux voir ! Le supplice et le désespoir !»s’exclama le Yokai aux prises avec le vieillard. « Alors, l’Ecaille Blanche ? Content du sort de ta prétendue alliée ? »
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMer 13 Mar - 18:47

    « Alors, l’Ecaille Blanche ? Content du sort de ta prétendue alliée ? »


La canne s'enfonçait quelques centimètres dans la terre, servant d'appui au petit vieux qui se remettait lentement mais sûrement de ses émotions. Il la sentait, cette incroyable guerrière qui faisait face tant bien que mal face à cet Oni. Sur l'Hinomoto, ils devaient être quelques centaines seulement à pouvoir y prétendre. Il fit quelques expirations pour relancer la locomotive interne, celle de tout son être ; s'engourdir n'était pas bon en cet instant précis. Il revenait déjà, cet être démoniaque dont le bras tranché par le pouvoir divin de la capitaine Nezumide avait déjà repoussé d'une traite. Leur pouvoir de guérison était impressionnant, c'en était à se demander si eux aussi ne jouissaient-ils pas des louanges de Yomigami et si les cristaux n'étaient qu'en fait qu'une infime preuve de la puissante magie qui régissait tout l'Hinomoto. C'était plausible, surtout pour Chomei qui appréhendait le Ki sans nécessairement disposer de quelconque fragment jalousement gardé par un seigneur. Et il allait le prouver, dans les instants qui vont suivre. En effet, même si le plus petit des buffles peine à impressionner, ses cornes sont fines ; et plus l'aiguille est fine, plus la souffrance est grande. Ceci sans compter son apparence macabre lui laissant le bénéfice du doute quant à ses émotions et sa nature. Bien des individus l'ont considéré comme un Yokai, après tout. Et ce Yokai d'apparence, pourtant, s'élançait à la rescousse d'une aliée sur le point d'étouffer. Mais sa course fut ralentie par une apparition qu'il avait préssentie grâce au Ki. L'Oni allait, dans une fraction de seconde, se matérialiser sur son flanc et l'empaler. Mais Chomei était averti ; les flux vitaux parlaient, ses spasmes lui procurait de dangereux frissons, l'esprit de son ennemi était limpide et clair. Alors, dans un Kiai, il se stabilisa, saisit sa canne sabre et dégaina d'une coupe pile à l'instant où l'ennemi apparut, tranchant à ce dernier net la main griffue qui voulait s'enfoncer droit dans le plexus du général.

    « IPPON KEN ! »


Un combo des plus remarquables, toujours dans le même souffle ; le buffle avait hurlé de tout son ara tandis qu'il portait la phalange de son index droit dans le plexus du démon. Un coup rapide, précis, sans détour en réponse au danger imminent, qui fit la bête se propulser à des mètres, s'écrasant contre le rônin qui maintenait la corde servant à étouffer Risako. Mais par précaution, l'homme en blanc s'était également élancé, pirouettant, sautillant, roulant, pour aller fendre la corde, malgré sa cécité, près de son alliée qu'il sentait évidemment à bout de souffle. Se redressant et tournant la tête en direction de l'Oni qui venait d'avoir exécuté le rônin sur lequel il avait chut, littéralement hors de lui, et alors qu'il préparait une autre attaque de sa main repoussée, se volatilisant dans un bruit sourd puis apparaissant près de Chomei. Mais une fois ce plus, ce dernier avait prédit sa position bien, bien à l'avance.

    « IPPON NUKITE ! »


La main ouverte, le vieux piqua la pomme d’Adam de l'Oni et, dans le même souffle, pivota pour lui administrer un coup de coude puissant toujours dans le plexus en criant par la suite un "HIJI!". Le démon se rétama de nouveau à terre presque jusqu'à s'enfoncer, laissant une trace de son dérapage suite au coup du buffle. Mais Chomei avait beau lui administrer des frappes mortelles, l'Oni inhibait aussitôt la douleur. Ce dernier, riant de plus belle, se releva.

    « Tu es doué, très doué, Humain. Mais tu te fatigues, et tu ne pourras contrer toutes mes offensives. Je te briserai les os et donnerai la femelle que tu protèges en pâture au Maître... »

    « J'en ai vu des bien pires, tu n'es qu'un ver de terre comparé à d'autres que j'ai abattus, ou simplement comparé à des humains contre qui j'ai fièrement guerroyé. Je vais te montrer qui de nous deux est réellement un Démon... SHIN-NO-IPPOU ! »


Chomei porta sa main libre droit devant lui, imitant un geste de renfermement de la paume, comme étouffant le démon à distance. Son hypnose avait commencé. Toutes ses pensées les plus noires et les plus malveillantes pouvaient se ressentir aux alentours. L'Oni, prit d'un sentiment se peur, se serra la gorge, à genoux, comme pour hurler de rage mais rien n'en sortait. Il grimaçait, montrait les crocs, ne pouvait plus bouger d'un cil si ce n'est trembler. Oui, parce qu'il était vantard et son esprit était faible. Ainsi, dans un dernier souffle avant de sombrer littéralement dans une transe démoniaque, Chomei lança à l'attention de la capitaine, qui devait sûrement s'être rétablie grâce à l'adrénaline qui devait inhiber bien des douleurs :

    « Risako-dono... La tête... Tue-le... »


Sa voix ressemblait comme un appel à l'aide. A croire que le buffle n'aimait pas ôter la vie par le biais de cette technique qui causait plus de maux qu'autre chose. Peu à peu il semblait son âme se noircir, tandis que le démon étouffait lentement, essayant coûte que coûte de surpasser la force d'esprit du vieux. Ce qui était peine perdue.
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Takahara Risako







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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMer 20 Mar - 18:21

N’ayant pu assister aux prouesses du vieillard et des Nezumide tant elle était pleine de souffrances, la face tournée vers le ciel, Risako tomba les fesses les premières sur le sol lorsque le Yokai percuta le rônin qui perdit ensuite la vie dans un cri à glacer le sang. La jeune femme avait beau encore en pâtir, les quelques secondes de répits d’alors lui permirent de sectionner la corde à son pied pendant que le cheval fou du rônin encore vivant se préparait à cabrer et à foncer de toute la puissance de ses pattes. Risako était libérée.

Agenouillée, presque prostrée de fatigue alors que son souffle court lui faisait mal aux poumons et à la gorge, la guerrière vit ce déshonoré qui lui avait attaqué le pied dans le but de disloquer sa jambe, peiner à contrôler sa monture. Il perdit la vie, criblé de six flèches par les mains vengeresses des Nezumide qui se jetèrent aussitôt dans la bataille. Rassurée, Risako reprit son rôle de capitaine et scruta le champ de bataille. Ce qu’elle y vit ranima quelque peu son envie de vaincre.

Les rônins n’avaient pas le niveau. Non, loin de là. Ils étaient nombreux, cependant ils leur manquaient à tous des entrainements quotidiens et des techniques que seuls les fiers et volontaires guerriers de clan maitrisaient. Touts proches des tentes se consumant dans les flammes, ils étaient frileux, presque blafards, bien qu’ils se battaient la peur au ventre. Ainsi, trois hommes pour un était encore supportable pour les vaillants combattants de Tachigami qui se teintaient encore de rouge, qui se salissaient encore et encore les mains pour leur patrie chérie. Et ce, sans relâche.

Risako esquissa un sourire satisfait. Elle se releva et les douloureux appuis de sa jambe meurtrie filèrent jusqu’à sa hanche associée comme un éclair, ce qui lui arracha un gémissement de douleur. Elle inspira profondément et fronça les sourcils de volonté aveugle. Au même moment, Chomei envoyait sa deuxième offensive sur l’Oni qui s’abattit au sol. La puissance était telle que le démon laissa une trace au sol en tombant. C’en était impressionnant…Elle qui n’avait pu que difficilement lui tenir tête, ne pouvant compter que sur la confiance en soi du monstre, elle était soufflée de voir que ce petit vieux d’apparence fragile pouvait si aisément le mettre à terre. Cela lui paraissait tellement incroyable que ça lui faisait froid dans le dos. Mais le Démon se riait des coups. Le bras qu’elle lui avait pris avait repoussé, sa main aussi. Il n’avait plus de trace de plaie à l’abdomen. Non. Il était intact.

Mais il étouffait. Du moins, il paraissait étouffer à distance tandis que le vieux à la capuche immaculée mimait un étranglement de sa main marquée par les temps. Tout à coup, Risako poussa un cri de douleur tant son frisson avait été douloureux. Son visage déjà pâle devint tout blanc, comme celui d’un mort. Et ses yeux s’écarquillèrent devant la scène. La pression avait radicalement changé, elle le sentait sans pouvoir en comprendre la cause. Elle avait envie de fuir. Immédiatement.

Cependant, Risako ne trouva pas la force de bouger tandis qu‘elle fixait la créature. L’Oni avait l’air de lutter contre une force invisible beaucoup trop puissante pour lui. Il souffrait horriblement. Soudain, quelques mots sortirent du capuchon. Quelques mots plaintifs qui mirent quelques secondes avant que Risako ne les comprennent et qui la happèrent totalement vers la garde de son wakizashi. Comme si son esprit de la jeune femme était en décalage avec son corps, l’arme glissa de son fourreau avec une rapidité et une légèreté extraordinaires.

Honnêtement, bien que Risako voyait son ennemi en baver, elle ne savait comment elle pourrait le tuer. Elle se sentait impuissante après ce qu‘il lui avait fait subir, persuadée de son incapacité à lui faire mal. La jeune femme tituba désespérément vers le Démon agenouillé et leva son arme dans l’espoir de le trancher en deux. Malheureusement, celui-ci parvint à bouger à la dernière minute et se téléporta pas bien loin.

    « Assez ! »lança-t-il d’une voix si sifflante qu’on aurait dit celle d’un petit garçon. « Assez… Je ne ris plus, mais je reviendrais, humains. Oui, je reviendrais ! Et alors, le désespoir engourdira touts vos êtres répugnants." 


Et il disparut, abandonnant là les quelques subalternes déshonorés aux incisives acérés des rongeurs. Cependant, Risako n’était pas tranquille. Non seulement elle avait échoué à donner le coup de grâce à la créature, mais elle sentait cette fabuleuse pression qui n’était pas tombée. Les soldats aux ennemis morts se méfiaient eux aussi , mais dans une moindre mesure, scrutant les horizons pour certains d‘entre eux.

    « Dépêchez vous d’aller éteindre l’incendie ! » ordonna Risako comme s’il n’y avait rien à craindre, et ils s’activèrent.


Les derniers rônins tombèrent. D’autres cherchaient à fuir quand ils furent abattus sans pitié. La jeune femme aux cheveux de feu, exténuée, alla à la rencontre du vieux guerrier. Il était effrayant, elle ne pouvait se le cacher, elle avait peur de lui. C’était un fait. Elle percevait qu’il avait basculé vers une bizarrerie inconnue, qu’il dégageait une dangerosité quasiment palpable. La guerrière comprenait à présent la panique dans les yeux des jeunes guerriers Suigyuuku.

    « Uroko-dono ? Tout va bien ? Veuillez m‘excuser pour mon incompétence…»


Elle n’eut pas le courage d’en dire plus, et comme absorber par cette étrange ambiance, elle posa la main sur l’une des épaules de Chomei.
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MessageSujet: Re: S'entraider.    S'entraider.  EmptyMer 27 Mar - 19:48

    Le désespoir est passé ; il a fui.

    La lumière du soleil couchant illuminait la vaste clairière, telle une rangée de flambeaux brûlant d'un feu sans matière, dominant les mortels de son éclat divin impénétrable et d'une lueur de renouveau.

    Un nouveau jour mourait en beauté, mettant un terme à de nouvelles péripéties riches en souffrances et en éclats de sang.

    Je pouvais sentir se découper la silhouette d'une troupe de ronins qui tentaient de fuir en désordre à l'horizon, subitement rattrapés et punis par des guerriers qui donnaient le restant de leur force pour mettre un terme définitif à cette bataille. Le plus courageux des ennemis ne pouvait rester sans frémir face à notre volonté inébranlable.

    Je voulus brandir ma fidèle canne sabre, qui m'a tant de mois sauvé la vie et avec qui j'ai vécu tant d'aventures, en signe de triomphe, mais je sentais mes bras trembler. Mes jambes, pouvant à peine me porter, fléchirent sous mon poids et je tombai à genoux sur un sol poussiéreux et ensanglanté, à bout de forces, hagard et épuisé. Ma folie destructrice m'avait quitté aussi vite qu'elle m'était venue.

    La bataille avait fait rage tout le jour durant, d'une férocité et d'une violence rarement égalées. A défaut de crier ma victoire - non, notre victoire - au monde entier, je me contentai d'un léger sourire à l'attention de mes compagnons d'armes qui accouraient, saisn et saufs et affichant un air réjoui, tout autour de moi.

    D'un revers de la main, je parcourus le long de l’égratignure qui me barrait le long du torse. Une de plus. Puis je tournai la tête, comme pour jeter un regard à la ronde comme j'avais l'habitude de le faire autrefois.

    Je pouvais deviner ce spectacle d'horreur qui s'offrait à la vue de tous. Les dépouilles de dizaines de victimes baignant dans leur propre sang, et sans doute une expression d'intense terreur gravée à jamais sur le visage, s'étendaient çà et là sur le campement grignoté par les flammes que les nôtres peinaient à éteindre. Une fois de plus, je me rappelai la sauvagerie dont l'homme pouvait faire preuve. Une fois de plus, le fait de me dire que j'avais pris part à ce massacre impitoyable fit naître en moi une nausée.

    Sentant une main sur mon épaule, je sentis comme un soutien des plus précieux. Ainsi je me relevai, non sans peine, rengainant ma fidèle canne sabre après m'être assurée que le sang ne la souille pas au point de l'émécher à long terme.

    [...]

    Uroko Chomei, Mémoires de guerre


« Son esprit a fini par surpasser le mien. Comprenez à quel point l'instinct de survie est plus grand que jamais... Même chez les Démons. Votre incompétence ? Mais enfin... De quoi parlez-vous...? »


Le vieil homme posa à son tour une main sur celle de Takahara-dono, qu'il empoigna d'un geste protecteur, la serrant comme pour la remercier, et l'éloigna paisiblement de son épaule alors qu'il commençait déjà à marcher sur le chemin du retour. Le crépuscule lui indiquait tout bonnement la direction. Puis, un léger instant après, il s'arrêta.

« Votre don, Lame Divine, est impressionnant. Et c'est par respect par les vôtres que je refuse de me l'accaparer. D'autant plus qu'il est à l'origine d'une de mes plus profonde séquelles... »


Et puis il disparut dans la nuit devenue presque noire. Il ne risquait plus rien. Après tout, la nuit on est tous aveugle.
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