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 Le corbeau et le ninja

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Kuzuki Kakyo







Kuzuki Kakyo

■ Clan Toragi ■
|Le Fils de la Lame|

Sexe : Masculin ; Age : 38
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Statut : Chef de Guerre
Gekigami Sabre

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MessageSujet: Le corbeau et le ninja   Le corbeau et le ninja EmptyJeu 25 Oct - 17:26

Alors que l’aube pointait à l’horizon, Kakyo éteignait sa dernière bougie dans un souffle fatigué. Depuis quelques temps, certains clans ennemis semblaient s’être mis en mouvement d’une manière peu commune. Même si un calme paradoxal s’était installé depuis peu aux alentours de Tora, les espions envoyés aux quatre coins du pays ramenaient tous les même résultats : quelque chose se préparait dans les citées ennemies. Non pas que celle de Tora soit facilement prenable, néanmoins, un guerrier adapté aurait eu tôt fait de se glisser derrière les murailles afin de récolter quelques informations. Posant sa plume l’homme aux cheveux d’or, prit le parchemin dans sa main droite et récita une invocation apprise par ses aïeux.

- Shiki shukudosho hiku !

Le morceau de papier s’enflamma dans un brasier noir, et un oiseau aux ailes d’ébène apparu sur le bras de Kakyo. Frottant son bec en signe d’obéissance sur la main de ce dernier, le corbeau prit dans son bec un parchemin scellé par le sceau du clan Tora : une larme de cire, marqué par la forme d’un tigre rugissant.

- Apporte ça à nos conseillers et stratèges. Nous devons dépêcher quelques membres de notre clan dans les différents villages alentours.

Sans des informations directement puisées au cœur du problème, jamais ils ne sauraient ce qu’il en est réellement. Et si rébellion il y a, plus tôt sera-t-elle étouffée, mieux ce sera pour les membres du clan Tora. Kakyo s’étira sur sa chaise, dévoilant des bras musclés par des années d’entrainement intensif. Sa chaise racla le sol de pierres polies et le chef de guerre se leva avec douleur. Poussant un juron choisi, il rejeta quelques mèches de cheveux derrière sa tête et prit la direction de la sortie de son bureau.

La pièce n’était en rien comparable avec celles, bien plus nombreuses, qui servaient de chambres dans le bâtiment réservé aux stratèges et chefs militaire. Le sien était sobre, seul un bureau de bois, et une chaise le meublait. Un coffre rempli de parchemins vierges, d’encre et de plumes avait été la seule chose et une chose rajoutée. Une petite fenêtre barrée de tiges de fer offrait une lumière extérieure. Kakyo descendit les quelques escaliers qui l’emmenèrent à l’entrée du bâtiment. Il croisa quelques serviteurs, plusieurs stratèges forts étonnés de le voir debout malgré l’heure matinale. L’un d’eux, un homme d’âge mûr dont le visage était traversé par les années lui adressa les paroles.


- Mes respects Kuzuki-sama… Puisse le grand Kami vous venir en aide en ce jour.
- Puisse t’il vous l’être tout autant Kusanagi-sama.


Laissant le vieil homme à ses affaires, Kakyo disparu dans les larges ruelles qui menaient du centre de Tora à ce était le lieu de vie des serviteurs et des civils. Il avait prit l’habitude de se rendre dans une échoppe assez loin de son lieu de travail pour y noyer sa solitude. Depuis la disparition de sa femme, seule une bouteille de saké pouvait lui tenir compagnie. Même les geishas qui se présentaient parfois à sa demeure étaient rapidement remerciées et retournaient tout aussi vite chez elles qu’il fermait sa porte.

Plusieurs personnes le saluèrent, ici tout le monde connaissait la prestance du Chef de Guerre Kuzuki. Certains marchands lui demandaient même sa bénédiction avant de partir sur les routes. Bien que gêné, et passablement agacé par ces suppliques, il obtempérait avec bonté.
Quelques lieux plus tard, il se retrouva face à l’échoppe où il se rendait régulièrement. Aux aurores peu étaient ceux qui s’y rendaient. La majorité des tables étaient effectivement vides. Seuls quelques érudits échangeaient leurs idées sur tel ou tel nouvelle chanson inventée par les musiciens de la cour des Toragi ; un ou deux marchands prenant un dernier verre avant de prendre la route ; et bien entendu, le tenancier manchot qui braillait des ordres à tout rompre dans son établissement. Lorsqu’il vit Kakyo son regard prit une lueur plus heureuse, et il s’approcha de lui avant d’exécuter une humble salutation d’usage. Rapidement imitée par le jeune homme.


- Kuzuki-san, c’est un véritable plaisir que de vous voir ici.
- Comme tous les jours Igarashi-san. Comme tous les jours…
- Je vous sers votre commande de suite ? Ou préféreriez-vous avoir une gente compagnie avant de commencer.
- Le verre suffira. Laissez la bouteille par contre, la nuit fut longue.


Acquiesçant d’une salutation entendue, Igarashi s’éclipsa quelques minutes. Kakyo s’approcha d’une table non loin d’une fenêtre qui donnait sur la ruelle adjacente. Cette dernière commençait à voir ses étals du marché matinal se mettre en place, proposant diverses choses, épices du sud, riches tissus du Nord et bien entendu, fruits et légumes provenant des champs cultivés aux alentours de Tora. Igarashi revint, et en silence posa un verre de cuivre brillant, et une bouteille en terre cuite remplie de saké devant Kakyo. Tout en le remerciant, il déposa plusieurs pièces sur la table. Le manchot laissa apparaître un sourire satisfait, prit les pièces, et sans rien ajouter se retira vers les cuisines. Une poignée de secondes plus tard, sa voix résonnait à nouveau dans l’auberge.

*Encore une journée comme les autres… Il ne me reste plus qu’à attendre des nouvelles du shiki…*

Se frottant les yeux d’une main, il se servit un verre de saké qu’il vida d’un trait. Le verre de cuivre donnait au saké une saveur amère, mais ô combien agréable lorsqu’il était bu en solitaire.
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Shûzô Akio







Shûzô Akio

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le ninja   Le corbeau et le ninja EmptyJeu 8 Nov - 19:04

Cela faisait maintenant plusieurs semaine que je préparais cette mission. J’ai envoyé plusieurs de mes ninjas dans le Clan Ondorie et Toragi. Les bruits courent, soufflent sur les terres de l’Hinomoto. Certains disent que l’ennemi se prépare, la guerre va reprendre. La guerre pour quoi ? Les Kamis ? Le pouvoir ? Par peur ? Après tout la meilleure défense est l’attaque. Seulement il me faut vérifier ses dires, on ne fait pas entrer un pays tout entier en guerre comme cela, avec les alliances ils se pourraient être un vrai massacre, et les forces sont inégales, nos pouvoirs en sont conscients. Il nous faut cependant nous préparer à défendre notre liberté, nos vies. En aucun cas je n’accepterai de voir les miens crouler sous le plus fort sans rien faire.

Mes ombres ont bien travaillé, elles m’ont confirmé de l’agitation, mais n’atteste pas une préparation de guerre. Cependant les faits rapportés sur le Clan Toragi m’inquiète, je préfère rendre compte par moi-même des événements. « Munajiroten », la fouine, m’a rapporté une lettre cachetée de la main du chef de guerre d’Ondorie, autorisant un de ses émissaires à se rendre à Tora pour discuter des plans d’alliance des deux armées dans un futur proche. Il ne put en tirer davantage, au risque d’éveiller les soupçons sur sa couverture m’a-t-il dit. L’affaire commence à devenir épineuse, je préfère prendre la relève. Bien sûr mes petites ombres ne vont pas chômer pendant ce temps-là, il y a tellement à faire …

Dernière journée à Hitsuji, je suis au palais, je rapporte les derniers événements à Murasama-sama, stratège et conseiller de mon Seigneur. Pour ma dernière nuit avant ma mission j’ai droit à une chambre. Une bougie éclaire le petit bureau de bois raffiné. Je peaufine mon identité, ma nouvelle vie. Une feuille soufflait par le vent frotte à la fenêtre avant de disparaître. Je me lève et regarde dehors. La brume envahit la ville, comme toujours. Celui qui n’est pas habitué n’y verrait pas plus loin que le bout de son nez. Moi je vois les contours des bâtiments, la charrette posée là en attendant le lever du soleil, le pavé cassé … J’étouffe un bâillement, il est temps pour moi de dormir, le voyage va être long. Je n’ai pas longtemps à attendre, à peine posé sur le lit mon esprit sombre.

Je me réveille quelques heures avant le soleil, heureusement peu de sommeil me suffit à tenir une longue journée. Me voilà arrivé à Tora depuis 4 jours. Je m’informe avant de rentrer totalement dans la peau de mon personnage et je repère les lieux. Toujours penser à l’échappatoire avant tout.

Je me renseigne tout particulièrement sur Kuzuki Kakyo, Chef de guerre du Clan Toragi. Presque par hasard j’apprends qu’il a une habitude bien particulière pour un homme de son rang : il se rend dans une échoppe en ville très régulièrement. Souvent les hauts gradés restent entre eux pour boire. Il est donc proche de son peuple …

C’est ainsi que je me retrouve dans cette échoppe fréquenter par l’homme qui m’intéresse. Il est tôt encore, il n’y a pas grand monde, quelques commerçants qui mangent avant d’ouvrir leur boutique. Les voix des clients m’informe de l’arrivée du chef de guerre, je ne m’attendais pas à le voir à cette heure si matinale. Je l’observais, il était jeune. Peut-être deux ou trois ans de moins que moi. Les cheveux clairs, longs. Un visage à l’image du corps, chétif. La vie m’a appris à me méfier des apparences … Le regard dans le vague il part s’assoir sur une table près de la fenêtre. Quelle meilleure occasion de prendre contact ?

Je me lève, prenant mon bol de thé avec moi. C’est un de mes rituels, un thé chaud pour réveiller mon corps et mon esprit. Je me place près de chef Toragien, attendant qu’il me regarde.
- Je vous prie de m’excuser Kuzuki-sama, je me présente, Chigiru Dai, émissaire du Clan Ondorie. Je ne pensais pas vous rencontrer ici, puis-je m’assoir vous présenter ma requête ?

La fouine que j’avais envoyée en Ondorie avait vraiment bien travaillé car ce Chigiru Dai existait réellement. Il faisait partie du conseil de guerre du Clan, si Kuzuki Kakyo voulait se renseigner, je ne serais pas découvert. Le temps de faire ses recherches je serais sûrement déjà reparti de Tora.

- Je suis venu ici pour parler avec vous des Clans ennemis, chuchotai-je pour que personne ne puisse entendre. Tayake-sama m’a envoyé ici. Ayant peur d’une fuite, il n’a pas envoyé de messager pour vous prévenir et vous prie de l’excuser.

Tayake Chin était le chef de guerre du clan Ondorie, ayant toute les cartes en main j’espérais que mes mensonges passeraient. La lettre cachetée était dans un repli de mon vêtement s’il demandait une quelconque preuve. Je m’assis face à lui, attendant sa réaction.
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MessageSujet: Re: Le corbeau et le ninja   Le corbeau et le ninja EmptyDim 11 Nov - 14:17

A peine le second verre avait été vidé qu’une présence se fit sentir aux abords de son lieu de recueillement personnel. Une voix masculine sonna à ses oreilles. Encore une matinée sans pouvoir être au calme… D’habitude les trouble-fête se dévoilaient plutôt sous des atours de kimonos couverts de dorures et autres joyeusetés burlesques des riches marchands de la ville. Ces derniers avaient prient l’habitude de venir le voir dès le lever du soleil, et bien entendu, ils tentaient en vain de lui faire acheter pour le compte du Seigneur Toragi toutes sortes de tentures et autres décorations à l’effigie du clan de Tora.

Mais non, là il s’agissait plutôt d’un énième émissaire du clan Ondorie. Aussi étrange que cela pouvait être, l’émissaire de ce clan avait une aura d’assassin. Depuis quand les membres d’Ondorie envoyaient des shinobis faire ce genre de besogne ? Bah ! Quoi qu’il arrive, Kakyo savait plutôt bien se défendre, et ninjutsu ou pas ninjutsu, après quelques verres de saké un ennemi potentiel devenait aussi facile à vaincre qu’attraper une plume. Kakyo l’invita à s’asseoir en poussant la chaise en face de lui du pied.

L’émissaire lui expliqua à messes basses que sa présence ici n’était pas fortuite. Il était sous la couverture d’une discussion qui partirait sur une possible rébellion d’un clan soumis, voir même d’une attaque d’un clan ennemi. Le verre remplit de saké se vit vidé d’une traite avant d’être à nouveau rempli de cet alcool si agréable. Ecoutant les paroles de ce « Chigiru Dai », Kakyo buvait lentement, étudiant en même temps les fluctuations dans la voix de cet homme. Tout autour d’eux la salle se remplissait de clients, et Igarashi-san recommençait à hurler ses ordres dans la cuisine.


*Tayake… Ca fait bien longtemps que je ne l’ai vu celui-là… Il semble moins se préoccuper de ses subordonnés que moi…*

En parlant de subordonnés, Kakyo en avait presque fait passer son interlocuteur pour invisible. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas réellement fait attention que l’homme attendait une réponse de sa part. L’histoire du messager qui n’avait pas été envoyé passait encore… Mais le fait qu’un émissaire débarque sans prévenir à Tora, et qui plus est dans une auberge où il avait prit l’habitude de s’arrêter le matin… Là par contre ça devenait une insulte contre son intelligence. Mais bon, Kakyo jouerait le jeu tant que l’homme en face de lui ne tenterait rien. A croire que tous les espions sous-estimaient les chefs de guerre. Même si leurs capacités d’investigations frôlaient le zéro pointé, eux au moins avaient appris à déceler le moindre mensonge dans les paroles d’une personne.

- Bienvenue à Tora Chigiru-san. Je suis content de voir que Tayake-sama prenne de nouvelles têtes dans ses rangs. Comment va ce vieil apothicaire ? Pas trop ivre de pouvoir ?

Le harcelant de questions aussi inutiles qu’improbables, Kakyo menait lentement l’espion sur son terrain. A un moment ou à un autre, il ferait une erreur… Et là, leur discussion deviendrait des plus intéressantes ! Continuant à boire, Kakyo fit signe à Igarashi-san de venir avec une seconde bouteille et un autre verre. Quelques secondes plus tard, une des serveuses de l’auberge vint à leur table et y déposa la demande de Kakyo. La jeune femme était des plus voluptueuses, comme toutes les serveuses de l’auberge. Une longue chevelure rougeoyante cascadait en fines vagues sur ses épaules, quelques mèches tombaient quand à elle nonchalamment sur une poitrine qui débordait sommairement de son kimono bleuté. N’importe quel émissaire ayant passé plusieurs jours sur la route aurait perdu son regard sur le corps de la serveuse, mais là, il semblait que ce ne soit pas le cas…

- Hitomi-chan, dès lors que tu auras fini ton travail, rejoint-nous chez moi. Je tiens à te présenter Chigiru-san. Il vient d’Ondori… Et comme tous les hommes qui viennent de cette citée, il est aussi fougueux qu’un étalon.
- Si tel est votre désir Kuzuki-sensei.


La serveuse qui la table après avoir salué les deux hommes, non sans être passée d'une belle couleur rose à un rouge vermeil aux joues qui lui alla fort bien d’ailleurs. La balle était désormais dans le camp de cet émissaire litigieux. La prochaine étape consistait à savoir de quels clans ennemis il allait parler. Ne cachant pas sa joie, Kakyo posa ses coudes sur la table avant de lier ses mains devant lui.

- Et d’après ce cher Tayake-sama, quels seraient les clans les plus enclins à nous attaquer ? Voyez-vous Chigiru-san, voici déjà plusieurs années que la majorité de nos ennemis se cantonnent à envoyer des espions qui repartent les pieds devant. Néanmoins, si le chef de guerre du clan Ondorie envoi un émissaire jusqu’à Tora, c’est qu’il doit avoir des informations…

La sagesse était une vertu qui s’obtenait avec l’âge, mais la vivacité d’esprit en était une qui se perdait en vieillissant. Kakyo possédait une partie de l’une, et la totalité de l’autre. Et peut-importait qui était en face de lui, le chef de guerre finirait par le découvrir. Sortant un morceau de parchemin de la doublure de son kimono, Kakyo le fit glisser entre ses doigts. Le dit papier arborait les inscriptions qu’utilisaient les membres de la famille Kuzuki pour invoquer leurs shiki. Même s’il était en mauvaise posture, l’animal, quand à lui aurait eu tôt fait de prévenir le Seigneur Toragi de la présence d’un espion dans ses murs. Et même s’il mourrait, rien ne sortirait de Tora…
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