Cela faisait quelques semaines qu'Eikô était de retour à Ryuu. Il avait travaillé d'arrache-pied pour rattraper son retard suite à son voyage en Ondori. Seulement les commandes se font de plus en plus rare.

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Quatre ans jour pour jour qu'il avait quitter Hagi. La mort de son père d'adoption l'avait bouleversé. Il avait pourtant envie de retourner voir son ancien Maître. Akirô lui avait tout apprit. Alors qu'il était destiné à travailler dans les rizières, le forgeron lui avait laissé sa chance. Il ne lui serait jamais assez reconnaissant.
C'est ainsi qu'Eikô quitta Ryuu trois jours plus tard. Quand il fut arrivé, Akirô l'accueillit les bras ouverts. Son ancien mentor lui fit visiter son nouvel atelier qu'il avait put agrandir grâce à son fils. C'était un bel ouvrage. Après deux jours de bons souvenirs échangés, Akirô lui présenta un commerçant de Saru. Un vieil ami à lui venu lui rendre quelques services avait-il dit.
- Tu devrais partir avec lui. Saru est une ville magnifique tu sais, et je suis sûr que tu découvriras d'autres manières de travailler le métal.
Voyant l'air sceptique du jeune homme Akirô poursuivit :
- Dans la vie on en apprend tout les jours. Je sais que tu as ta renommée maintenant, ce n'est pas une raison pour arrêter de progresser !
Après une longue argumentation Eikô se laissa séduire par l'idée, voyager encore et toujours. Saru était une ville neutre, il ne devrait pas rencontrer d'ennuis là-bas.
Akirô en parla à son ami commerçant, et le périple commença le sur-lendemain.
Après une journée entière de voyage à dos de cheval, ils rejoignirent la côte où attendait un équipage engagé par Daisuke, le commerçant. Ils partiraient aux aurores.

Eikô découvrit que la navigation n'était pas pour lui, enfant de la terre. Le mal de mer lui prit tout le long du voyage, ne lui laissant que peu de répit. Il ne put profiter pleinement des splendides paysages et de la voûte céleste qui s'étendait jusqu'à rejoindre la mer agitée. Trois longs jours de navigation pour arrimer au port des côtes du clan Saruha. Le voyage ne s'arrêta pas là, il fallait maintenant rejoindre la grande ville. Ils s'arrêtèrent dans deux villages avant d'arriver à destination. Les habitants étaient méfiants, mais Daisuke était bon parleur, son charisme lui permit de gagner la confiance de ces gens et avec, le gîte.
Au matin du troisième jours, ils arrivèrent en vu de Saru …

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La ville vit en communion avec la forêt, je n'ai jamais vu plus belle harmonie ! Ceux qui ont construit la ville ce sont servis de son relief sans le dégrader, la vie palpite, le souffle qui en émane est pur oxygène.
Eikô en était stupéfait. Ils continuèrent leur route parmi les maisons suspendus, quel beau spectacle !
Après un arrêt bien mérité à la taverne, Daisuke amena le jeune homme à l'une des forges de la ville. Ici, l'artisan travaillait le métal avec délicatesse. Il lui donnait toutes les formes, car ses créations étaient de l'art et non des outils. Il parlait à son ouvrage comme un homme peut parler à une femme. Eikô l'aurait prit pour fou s'il n'admirait pas le travail finit. Jamais telle utilisation du fer ne lui serait parvenue à l'esprit s'il ne l'avait vu. Il pourrait maintenant agrémenter ses fabrications de délicates décorations, peut-être cela plaira-t-il à la noble caste ?
Il passa trois jours de plus auprès du forgeron, tentant d'apprendre sa délicate manière de forger le métal. Jusqu'à ce que ce dernier l'envoie chercher de la matière première pour continuer son ouvrage. Eikô accepta avec joie, il visiterai ainsi la région, car l'endroit se trouvait à une journée vers l'est de Saru.

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Partie au matin, Eikô avait voyager toute la journée sur la charrette que lui avait confier le forgeron. Il lui avait même donner les Ryuus nécessaires pour rapporter le métal recherché. Quel marque de confiance ! L'artisan était un peu … Comment dire ? Ailleurs … Son travail, aussi splendide soit-il, reflétait bien son état d'esprit. Décalé, frivole, limite en marge de la société. Cela plaisait grandement au jeune homme.
Alors qu'il songeait encore à la journée de la veille, un bruit suspect le stoppa net. Il arrêta l'attelage et tendit l'oreille. Un bruit mate se fit à ses côtés, il eut à peine le temps d'esquiver une ombre s'abattant sur lui.
Se jetant au sol, il attrapa son Wakizashi et arrêta une nouvelle lame. Une vive douleur se fit derrière sa tête lorsqu'il comprit que plusieurs assaillants s'en prenaient à lui.

Le noir, je ne vois que du noir. Le goût du fer, du sang … J'ai du me mordre la langue lorsque l'on m'a assommé … Le moindre mouvement me tire une douleur aigüe dans le crâne. Je me rendors.
L'odeur d'un feu me réveille, je ne sais depuis combien de temps je comate, les voix assourdissantes de mes agresseurs résonnent. Je vois leur ombre, ils sont quatre. Ils ne prêtent plus attention à moi.
- Quand est-ce qu'ils nous rejoignent ?
- Ils ne devraient plus tarder, répondit une voix bien plus rauque.
Ils marmonnèrent entre eux jusqu'à ce que d'autres pas se firent entendre.
- Ah vous voilà ! Le plan n'a pas changé ?
- Pourquoi devrait-il changer, tu veux abandonner ? La voix, puissante, était sans équivoque.
Le silence se fit, glacé. L'homme reprit :
- Aoi Nezumide mourra d'ici peu, et on assiègera son Clan. Suigyuuku sera tellement surprit et affaibli qu'il ne tiendra pas longtemps. Les Kamis seront à nous !
- Hum, Maître, nous avons un prisonnier, il pourrait nous entendre.
- Et tu ne pouvais pas le dire plus tôt !
Un coup se fit entendre, le corps chuta dans un craquement. L'homme gémit, Eikô l'entendit ramper pour s'écarter. Des pas lourds se dirigeant vers lui l'alerta, il feignit l'inconscience.
Il se sentit soulever par une main puissante.
- Et que voulez vous que je fasse de ça ? Tonna le chef.
- Il se promenait avec une charrette vide, on s'est dit qu'il pouvait être un messager, ou un espion, glapit un autre.
Le supérieur grogna.
- Tuez le, je n'ai que faire de lui. Et fais le plus loin, ne souille pas ma tente !
On le détacha et le traîna un peu plus loin.
- Vas-y tue le, je rejoins les autres. Et grouille toi, le chef est de mauvais poil ! Tu sais ce que ça peut nous valoir …
Les pas s'éloignèrent.
- T'es mal tombé mon p'tit gars, lui déclara l'autre. En tout cas tu as une belle arme, je vais te faire Seppuku, si l'on te trouve on croira à ton déshonneur.

Alors qu'il s'apprêtait à enfoncé la lame dans le corps alors inerte du jeune homme, Eikô se leva d'un coup et asséna un coup de pied dans la mâchoire de l'assassin. Ce dernier, surprit, reprit néanmoins contenance et apporta un coup mortel dans l'abdomen du forgeron. La lame entama la fine armure qu'il portait sous son vêtement.
Eikô se jeta en arrière, cassant la lame de son arme plantée dans sa protection. Son adversaire jeta la garde du Wakizashi brisée et attrapa un Tantô à sa ceinture. Eikô se jeta sur la poignée de son arme et, dans un acte désespéré, fit appel à son pouvoir Kaifuku. La lame se ressouda devant les yeux ébahis du truand, avant de s'enfoncer lugubrement dans sa poitrine. Le corps tomba lourdement. Sans plus réfléchir Eikô partit en courant à travers la végétation. Il ne savait où il était, la forêt était dense; les branches le blessaient, peu importait tant qu'il s'éloignait du camps des mécréants; de la mort. L'adrénaline le tint debout, le repoussant dans ses retranchements. Il fuyait, courant plus vite que ses muscles ne le lui permettaient.
C'était la première fois de sa vie qu'il utilisait son pouvoir dans de telles circonstances, il courrait depuis un moment lorsqu'il s'effondra près d'une route.

~
Le bruit des sabots sur le sol pavé le réveilla. Eikô se leva, la tête lui tournait. Il était au milieu de sacs de riz dans une carriole couverte. Un pansement entourait son abdomen, la blessure n'était que superficielle, sa protection avait joué son rôle. Il s'approcha du cocher, un paysan, pas très épais avec un chapeau de paille sur la tête. Il sourit en pensant à son père qui avait le même.
- Bonjour, dit-il en s'inclinant, où allons-nous ?
- Dans un lieu sûr, répondit le vieil homme en souriant.
Eikô se laissa porter, trop fatigué pour contester le choix de l'homme. Il lui avait probablement sauvé la vie. Le décor avait changé, la forêt s'était dispersé, la montagne leur faisait face.

Le forgeron se rendormit. Il se réveilla lorsqu'ils arrivèrent aux portes d'une ville. De hautes bâtisses dépassaient de la fortification. Le paysan descendit de l'attelage et parla aux gardes qui le laissèrent entrer avec la charrette.
Quelques lieux plus loin il s'arrêta de nouveau et glissa au jeune homme :
- Attendez moi là.
Il revint accompagné de deux hommes qui attrapèrent Eikô sans ménagement et le traînèrent vers un bâtiment. Ce dernier ce débattit, lançant un regard furibond à l'agriculteur.
- Je suis désolé, je ne sais qui vous êtes, si vous n'avez rien à vous reprocher ses hommes ne vous ferons rien.
Sur ces paroles le vieil homme partit.
Eikô se retrouvait seul, affaibli, entre deux gardes décidaient à ne pas le laisser s'échapper.

Le temps lui parut long, les Samouraïs ne le lâchaient toujours pas, Eikô avait peur qu'au moindre mouvement ceux ci lui broient les bras. Il osait à peine respirait.
Enfin un homme arriva et prit les choses en mains. On le libéra, mais il restait sous la surveillances des guerriers. Le regard inquisiteur du nouvel arrivant, grand, et à l'apparence musclée, le figea sur place. Un silence interminable se fit avant que la voix calme, trop calme, ne l'interroge.
- Peut-on savoir quel est votre nom, étranger ?
- Pour quel raison vous êtes ici ?
Le jeune home inclina légèrement la tête :
- Je suis Eikô, Eikô San, forgeron dans la ville de Ryuu.
Était-ce une bonne idée de révéler sa ville de résidence, et donc le clan auquel il appartenait ? Il ne savait qui se tenait devant lui. Trop tard, il ne pouvait que continuer.
- Pour vous dire la vérité je ne sais même pas où nous sommes. J'étais à Saru, venu apprendre d'autres techniques de forge. L'artisan de cette ville m'a envoyé chercher du métal pour continuer son ouvrage. Sur la route on m'a agressé, j'ai réussi à m'échapper et un agriculteur m'a mené à vous.
Eikô espérait de tout cœur que la réponse conviendrait au guerrier. Il avait conscience que cette histoire était rocambolesque. Il hésita avant de continuer :
- Pourriez-vous je vous prie m'indiquer où nous sommes ? Je n'ai jamais voyagé si loin, ces terres me sont inconnus.
Au fond de lui Eikô espérait être de nouveau dans le clan Saruha, sa neutralité lui garantissait une chance de partir libre et sans autre dommage.
Il regardait les gardes postaient de chaque côté de la pièce. Non, vraiment, il ne pouvait espérer une quelconque fuite, il serait découpé en pièce avant d'avoir esquissé le moindre mouvement.
Que faire à part attendre la décision de l'homme qui se tenait en face de lui ?

Un silence accueillit sa question. Un soldat s'approcha dangereusement, prêt à le brusquer. Par réflexe Eikô se protégea derrière ses mains, cependant aucun coup de lui parvint. Le Samouraï à la grande stature s'était interposé. Le jeune forgeron lui en était reconnaissant, il avait déjà était assez brutalisé à son goût.

Le guerrier, qui semblait être le chef, l'observa longuement avant de le questionner sur son agression.
- Vous disiez avoir été agressé sur la route... Qui était-ce ? Avez-vous des noms à me dire ou bien quelque chose qui a été dit tout haut ? Une pensée ou un plan par exemple...
Malheureusement Eikô n'avait vu ses agresseurs, à part celui qu'il avait tué. Celui-ci portait un bandeau noir sur la tête. Il avait quelques cicatrices sur son visage, cela ne révélait pas pour autant son identité. Il le décrivit au Samouraï, lui précisant qu'il s'était défendu avec un Tantô.

Le jeune homme s'arrêta puis ferma les yeux, tentant de se souvenir d'un maximum de détails. Dans son esprit, il revit la scène de son agression au ralentit, le premier coup esquivé, il voyait à présent un bout de bras. Au niveau du poignet, un dessin … Un tatouage ! Il ne distinguait pas ce qu'il représentait. Quand il y réfléchissait, celui qui lui avait asséné un coup d'épée quelques secondes après avait également une tâche sur le poignet …
Il en revint à la scène final, celle du meurtre. Eikô eu un haut le coeur en se remémorant le bruit lugubre de la lame s'enfonçant dans le corps de son ravisseur. Il revoit le corps s'effondrer. Il se focalise sur le poignet. Il s'agissait d'une flamme, oui d'un feu ! Tatoué à l'intérieur du poignet !
Eikô ouvrit les yeux et en informa le chef Samouraï :
- Ils étaient quatre au début, puis dans leur campement, au moins trois autres les ont rejoint, dont leur chef. Je peux affirmer qu'au moins sur trois d'entre eux un tatouage en forme de flamme ornait leur poignet intérieur. Eikô avança son bras pour montrer avec précision où se trouvait le tatouage sur les scélérats.

Quant à parler de l'attentat qu'ils présageaient de faire … Le problème était simple. Le forgeron ne savait dans quelle ville il se trouvait, donc dans quel Clan. Si jamais il se trouvait dans celui qui avait commandité l'attaque, il se ferait tout simplement tué pour ce qu'il savait. Il réfléchit un instant. Il était du côté Est de l'Himonoto. De ce qu'il se souvenait, de ce côté du continent il y avait les clans Suigyuuky, Nezumide et Saruha. Donc des alliés qui, normalement, ne devait pas se tirer dans les pattes comme disait le dicton. Après, les guerres politiques dépassaient largement le jeune homme.
Après une longue hésitation il se lança :
- Ce n'est pas tout … Quand leur chef est arrivé, il a parlé d'assassinat. Le Seigneur Nezumide … Aoi. Eikô laissa l'information pénétrer dans chaque homme avant de poursuivre. Ils ont l'intention d'assiéger le Clan Nezumide pour récupérer son Kami, et avec, celui du Clan Suigyuuky …
Il stoppa, un silence pesant planait dans la petite salle. Son regard pénétra celui du chef Samouraï, sa vie dépendait de lui, et du crédit qu'il accorderait à ses paroles.

Le capitaine stoppa ses questions pour l'instant, à écouter ce qu'il a lui dire. Le forgeron ferme les yeux pour essayer de revoir les visages ou bien la scène de son agression. Chaque détail a une importance aux oreilles du capitaine qui va essayer de tout retenir sans erreurs. Un silence s'installe dans la pièce jusqu'à ce que le forgeron lui décrit ce qu'il a vu ou entendu. Quatre hommes, dont le chef et surement deux de ses compères. Etant donné qu'ils sont pas bien loin pour le clan dominant de Nezumi, ça réduit de beaucoup le champ de recherche.
- Continue...
demande Shuhei au forgeron avec un air totalement sérieux et curieux. A ce mot, le forgeron Eikô lui dévoile une mauvaise nouvelle... Très même selon lui ! Un assassina ? Lui et le seigneur en personne ?!
A ces mots, les soldats sont surprit et ne le cache pas, contrairement au capitaine, qui essaie de cacher le plus possible sa colère.
Il s'arrête, ayant finit de tout lui dire avant d'attendre quelque chose de Shuhei Yamamoto.
Le capitaine lâche un soupire avant de fermer les yeux un instant pour se concentrer sur une stratégie à prendre. Premièrement, cette personne sera libéré et il aura quelques pièces pour sa bonne conduite. Des preuves ? Il avait cité un tatouage sur le poignet intérieur, et ce détail sera très précieux !
Enfin, Shuhei place toutes son attention sur ce "chef rebelle"... Le capitaine Yamamoto opta en premier pour plus de surveillance la nuit. Ils ne penseront jamais, à attaquer en plein jour le clan Nezumi... ça serait de la folie ! Puis, de son côté, Shuhei fera une vérification dans ses armées à la recherche de ce genre de tatouage. Il est tout simple en plus ; une flamme sur le poignet.
Et finalement, il termine sur une ronde avec l'invité surprise du nom de Eikô. Dans le but de repérer une personne qui aurait la même voix que celui du chef rebelle. Eikô sera précieux à ce moment et Shuhei souhaite que celui-ci soit concentré dans ce qu'il entendra.
Le capitaine ouvre les yeux avant de remercier le forgeron de sa bonne tenue en premier, mais également pour cette révélation :

- Je t'en remercie Eikô.... Libérez cet homme soldats ! ordonne t-il à ses hommes qui s'exécutent aussitôt.

- J'aimerais que tu me prête main forte pour histoire de reconnaître ce chef si tu veux bien... En attendant, je t'offre ceci. s'exprime le capitaine avec le sourire et en s'approchant de lui. Il attrape sa bourse d'une main pour lui en donner une somme raisonnable. Et oui, plus l'information est importante et plus cet homme sera récompensé. Normal !
Il attend tout de même un instant que le forgeron avant de demander à ses hommes de partir. Dans l'intimité, le forgeron pourra alors mieux se confier et surtout apprendre où il est tombé.
- Je ne vais pas plus te cacher le nom de mon clan à présent. Tu es a Nezumi et la situation ici est assez tendu... Mais cette "petite" menace sera vite écartée avec ton aide. Puis-je placer ma totale confiance sur ta discrétion ainsi que ton aide ?

A sa grande surprise le Samouraï le remercia avant d’ordonner qu’on le libère. Il lui demanda son aide tout en le récompensant pour sa coopération.
Eikô était gêné par une telle générosité, mais ne refusa néanmoins les pièces. Elles remplaceraient celles qui lui avaient été volé lors de l’agression. Quand ce serait finit, il irait acheter du métal comme le forgeron de Saru le lui avait demandé. Il se demandait bien ce qu’il se passait dans la ville, comment sa disparition avait été interprétée. Croyait-on qu’il s’était enfui avec la bourse et la charrette de l’homme ? Peu importait, il reviendrait avec sa bonne foi et sa dignité.

Le jeune homme s’apprêtait à partir quand il comprit que le chef congédia les gardes pour rester seul avec lui :
- Je ne vais pas plus te cacher le nom de mon clan à présent. Tu es à Nezumi et la situation ici est assez tendue ... Mais cette "petite" menace sera vite écartée avec ton aide. Puis-je placer ma totale confiance sur ta discrétion ainsi que ton aide ?
Confus, Eikô bredouilla :
- Bien sûr Nezumide-Sama, ne connaissant ni le nom ni le prénom du guerrier il le nomma par son clan. Je ferai tout pour vous aider.
Satisfait de sa réponse, le Capitaine le laissa partir. Il était convenu qu’il vienne le chercher au besoin. En attendant Eikô logerait dans l’auberge « Chat Foin », non loin du bâtiment.

Il profita de ce qu’il restait de la journée, vu la hauteur du soleil dans le ciel, l’après-midi était bien entamé. Il se promena aux alentours, s’arrêtant à une échoppe spécialisé dans le Soba. Une quantité astronomique de préparations différentes était au choix. Eikô hésita longuement avant de commander. Il ne s’était pas rendu compte du creux dans son estomac, cela devait faire peut-être une journée qu’il n’avait pas mangé.
Après ce repas bien mérité, il se dirigea vers une écurie qu’on lui avait indiqué et se renseigna des prix pour l’achat d’un cheval et d’une petite charrette. Le montant était élevé, surtout qu’il devait garder de l’argent pour régler la chambre de l’auberge et acheter du métal …
Il verrait avec le Samouraï s’il pouvait l’aider à financer tout cela, bien que cela l’embarrassait de quémander.
Le soir venu, Eikô retourna à l’auberge se reposer.

On vint le chercher juste avant l’aube, entouré des deux gardes de la veille. On le mena jusqu’au Samouraï, l’opération de repérage pouvait commencer.
Ce dernier le présenta aux Shinobis encore présents en ville, Eikô se concentra sur leur voix et tentait discrètement de repérer un quelconque tatouage sur leur poignet. Il apprit indirectement que le Samouraï qui lui faisait confiance était le Capitaine Shuhei. Après ces furtives salutations, le Capitaine l’emmena sur le chemin de la ronde, où le rituel continua. Ils passèrent la matinée entière à se diriger d’un bâtiment à l’autre, rencontrant de nombreux soldats. Et rien … Eikô ne reconnut aucune des voix qu’il avait entendu. Aucune des personnes rencontrés ne présenter un tatouage sur l’avant-bras.
Ils retournèrent dans la pièce principale pour discuter de la conduite à tenir. Eikô commençait à douter qu’un quelconque traitre faisait partie du Clan Nezumide. Le Capitaine devrait peut-être se concentrer sur la protection de son Seigneur.
*Que dis-je, cet homme sait bien mieux que moi les actions à mener*. Il était fatigué et commençait à désespérer de pouvoir aider le Samouraï. Soudain, une porte s’ouvrit à la volée, un grand gaillard entra. Ses cheveux long encadrés un visage fort, carré. Ses petits yeux d’aigles étaient perçants. Il s’égosilla, fusillant u regard le Capitaine :
- Qu’est-ce que cette mascarade ? Vous comptez inspecter tous nos subordonnés ?
Cette voix ! Eikô su qu’il s’agissait du chef de la mutinerie. L’homme posa son regard sur lui, et sans aucun doute le reconnut. Sa bouche resta entre-ouverte quelques secondes avant qu’il ne reprenne contenance et darde son Capitaine d’un regard profondément noir.
Eikô pour sa part lui lança un regard pressant.

Le capitaine sourit sous l'accord de son interlocuteur. Ainsi dit, il reste plus qu'à passer à l'acte... Mais pas tout de suite !
Le capitaine lui conseil de bien se reposer et de manger quelque chose, car demain la journée sera longue et éprouvante. En tout cas, son aide sera plus que précieuse et lorsque tout ceci sera terminé, Shuhei pourra alors avoir un sommeil léger et tranquille.
Le capitaine le laissa partir, libre comme l'air, sachant bien qu'il peut très bien s'enfuir comme un voleur, sans les aider. Après tout, nous somme dans une époque de guerre et on n'est pas obliger de négocier avec l'ennemi.
Pourtant, Shuhei pense que ce forgeron est un homme bon et fidèle à ses principes. Alors, de son côté, le capitaine Yamamoto retourne voir sa camarade Risako, qui n'était plus dans ses quartiers. Aurait-elle fait une balade sans son ami ?! Qu'importe !
Le capitaine avait autre chose à faire et celui-ci préféra se taire auprès de son seigneur pour ne pas le perturber ou même l'inviter à prendre part à ce si petit danger. Cependant, le samouraï fait un tour dans les quartiers de ses hommes pour leur informer d'une petite annonce spéciale, puis demande une surveillance plus pointue que la précédente. Seul eux seront au courant et personne d'autres... Si une fuite arrive aux oreilles de ce dernier, alors il devra donner une punition exemplaire. Pourtant, sa confiance est assez fiable et il vaut mieux guérir que prévenir.
Lorsque le soleil commence sa déclinaison dans le ciel bleu tiré peu à peu dans le sombre, il ne peut s'empêcher de penser au lendemain. Son ventre le résonna alors soudainement et de façon indiscrète. Il rentre à la maison pour préparer à manger, puis passe à table.
Puis, le capitaine sort un moment dans son jardin, pour profiter un peu de cette nuit étoilée ainsi que du calme relaxant. Enfin, il rentre au bout d'une heure à regarder le ciel, le paysage plongé dans la nuit pour aller dormir. Demain, un nouveau jour se lève et il verra plus clair à son problème.

Au matin, comme d'habitude, Shuhei mange un peu, puis s'habille et attrape son katana avant de partir au travail. Ce dernier rencontre sur son chemin deux gardes, les mêmes, et leur demande d'aller chercher le forgeron d'hier. Pendant ce temps, ce dernier grimpe les étages du bâtiment avant de s'arrêter pour profiter de la vue sur une partie du village. Son regard se balade doucement de maison en maison, ainsi que sur les passants, les habitants de la ville. Chaque personne avait une tâche à faire, et comme dans une fourmilière, tous s'activent pour travailler d'arrache pieds pour satisfaire la ville, le seigneur.
Puis, après avoir jugé que le moment est arrivé, il descend pour aller voir les samouraïs et qui sait, il rencontrera surement à nouveau son partenaire Eikô. Effectivement, il est sur place, à attendre celui-ci et lorsque le capitaine se montre il salut poliment le capitaine au voyageur par une courbette avant de se mettre à côté de lui. Ils font alors une balade, pour chercher des indices, des personnes qui pourront être des suspects. Dans cette première, les résultats sont une échec. Alors, ils rentrent, en direction des campements de ses hommes.
-Bien le bonjour Eikô San !
salut poliment le capitaine au voyageur par une courbette avant de se mettre à côté de lui. Ils font alors une balade, pour chercher des indices, des personnes qui pourront être des suspects. Dans cette première, les résultats sont une échec. Alors, ils rentrent, en direction des campements de ses hommes. Son armée forme les rangs lorsqu'ils arrivent. Leur loyauté est leur arme principale et ça se voit.Dans le calme, Shuhei Yamamoto s'explique clairement à son armée avant de s'avancer et de commencer à analyser certains de ses hommes... Pourquoi ? Certains n'ont pas besoin d'être fouillé, observer étant donné que ce sont soit des anciens camarades, soit des personnes qu'il voit très souvent. Inutile de préciser que cette recherche est également une échec. Pourquoi Shuhei Yamamoto n'y avait-il pas pensé plus tôt ! Il est impossible que ce soit un simple samouraï, mais une personne du même statut que Shuhei... ou presque.
L'un comme l'autre montrait un peu de l'agacement de ne rien avoir trouvé jusqu'à maintenant. Ils se regardent, quand soudain, une porte s'ouvre brutalement avant qu'une personne en sorte, l'air énervé d'entendre ce bordel qu'ils font. L'homme en question a un grade plus élevé qu'une soldat et pour finir le tout, c'est un homme de grande taille... Surement l'un des rares à mesurer plus qu'un mètre quatre-vingt.
Shuhei Yamamoto s'avance d'un pas après avoir observé discrètement le regard du voyageur. Serait-ce lui ?
- Quel est le problème ? Un capitaine n'a-t-il plus le droit de voir ses hommes pour une petite vérification ? questionne Shuhei sur un ton calme et innocent. Son regard pourtant exprime le contraire, de la froideur.
Son regard vacille sur ses mains et aussitôt, Shuhei voit ce qui serait le tatouage d'une flamme.
Ses hommes eux, ne bronchent pas et d'ailleurs, ils ne bougent pas d'un pouce...

Le grand gaillard se tourna vers lui, le regard haineux.
- Et que fait un civil dans ces lieux, sors d’ici de suite.
Il s’approcha et voulut attraper le bras du forgeron. Ce dernier esquiva son geste et protesta :
- Je suis ici sous les ordres du Capitaine Shuhei ! Je n’obéis qu’à lui.
- Petite vermine, tu vas le payer, susurra le traitre.

Eikô ne réfléchit pas davantage à la suite des événements, le Capitaine était dans la salle ainsi que trois autres gardes. Bien que le scélérat parut indestructible, quatre hommes aguerris devaient venir à bout de ce morceau-là.
Le forgeron se jeta sur la porte pour couper toute retraite au guerrier tatoué, et cria :
- Capitaine, c’est lui le félon ! Il tuera votre Seigneur !
L’homme en question se jeta sur lui et lui asséna un coup à la tête. Eikô s’écroula, à demi-conscient. Il resta malgré tout appuyé contre la porte pour empêcher toute fuite. Le sang cognait contre ses tempes, il ne voyait que du noir. La tête lui tournait, il entendit le bruit des lames s’entrechoquer. Maintenant sa tête entre les mains, il ouvrit les yeux. Il vit deux hommes à terre, incapable de se relever. Le troisième vola contre un mur. Le colosse avait une force démesurée. Il était en prise avec le Capitaine qui lui tenait tête. Eikô voulu se lever mais retomba sur ses genoux. Du sang se mit à couler de son nez. L’essuyant du revers de la main, il se releva non sans mal en s’appuyant sur le mur. Il devait faire quelque chose. Aucun des deux hommes n’avait l’air de prendre l’avantage sur l’autre, mais la rage du renégat ne faisait qu’augmenter.

Eikô dégaina son Wakizashi. Reprenant l’équilibre sur ses deux jambes il se dirigea vers le parjure qui lui faisait dos. Il leva sa lame et coupa la chair au niveau des articulations du genou. L’homme tomba devant le Capitaine, il ne pouvait plus se relever, ses ligaments étaient déchirés. Eikô ne vit pas le coup de coude qui l’envoya valser un mètre plus loin. Le souffle coupé il tenta désespérément de faire entrer de l’air dans ses poumons.
Il vit un autre garde reprendre connaissance et se jeter sur le renégat, aidant son Capitaine. Maintenant qu’il ne pouvait plus se mouvoir, il n’avait aucune chance face au Samouraï. Eikô rampa contre un mur, s’éloignant de la lutte. Il observa le Capitaine, rapide dans ses mouvements, précis.

La porte s’ouvrit sur deux gardes, le forgeron aurait voulu leur dire que leur chef avait les choses en main, sauf que leur chef était l’homme à genou en train de capituler. Oui, ils avaient une flamme sur leur poignet … Ils devaient attendre depuis le début dans le couloir. Le forgeron fit un croche pieds au premier mercenaire qui s’étala de tout son long avant de crier à l’attention de Yamamoto :
- Ils sont avec lui attention !
Il esquiva la lame du deuxième qui lui affligea quand même une estafilade sur l’épaule avant que le garde qui aidait le Capitaine ne se jette sur lui. Avec l’adrénaline Eikô se releva, il vit que le Capitaine maîtrisait le colosse et s’apprêtait à affronter le premier des scélérats qui s’était relevé de sa chute. Eikô prit le partit du garde, sachant pertinemment que le Samouraï viendrait à bout de l’autre homme. Le forgeron détournait plus l’attention du traitre qu’il ne combattait, cela suffirait au garde à prendre le dessus.

Après ses dires, le traître était démasqué. Il s'était lui même vendu, ne voulant pas répondre aux questions de son supérieur et à son comportement impardonnable. Ce dernier bondit alors sur le forgeron pour l'attraper et le frapper, mais il le rate. Eikô en profite pour fermer la porte où il en vient avant de crier tout haut à Shuhei que c'est lui le traître. Puis soudain, il s'en prend une et s'écroule inconscient pendant un moment.
L'ennemi profite pour sortir son katana dans son élan tout comme le capitaine Shuhei. Le métal froid des deux lames se croise brutalement. L'ennemi dévoile alors sur le coup son véritable visage ; un visage dur, sans peur ni crainte. Une colère immense se révèle au grand jour avant d'exploser pour ne laisser place qu'à de l'avarice. Un pêcher qui peu coûter cher !
Shuhei lui, reste transparent, ne laissant pas voir le chagrin de voir un traître dans ses rangs... Un sentiment de trahison lui fait mal au coeur pendant quelques secondes, et où un noeud se forme dans sa gorge. Le capitaine donne alors quelques coups de revers ainsi qu'à la verticale et horizontale tout en restant fluide. Il contre tous les coups du capitaine, reculant parfois d'un pas. Jusqu'à ce que le capitaine soit un peu plus sérieux et se met à lui envoyer un coup puissant. Ce coup bloqué par l'ennemi annula le reste.
L'un comme l'autre se regarde dans les yeux avec sa propre colère dans les yeux.
Autour d'eux, les soldats de Shuhei regarde le spectacle impuissant. Ils voulaient venir en aide à son capitaine, mais ce dernier serait contre toute aide. Que pouvaient-ils donc faire ?...

Shuhei Yamamoto vit alors soudain bondir le forgeron avec une arme, par derrière l'ennemi. Sans attendre plus longtemps, Shuhei le repousse avec son katana. L'ennemi subit alors un coup dans le dos de la part du voyageur. Puis le voyageur s'occupe de son cas pour l'handicaper. C'est à ce moment-là que Shuhei baisse sa garde, regardant le traître ramper à lui comme un verre de terre.
Un nouveau rebondissement fait son entrée ! Des mercenaires entrent dont un qui se dirige vers Shuhei Yamamoto pour aider son chef.
Et soudain, avant même que son ennemi arrive face à lui, dans un mouvement fluide et d'une telle vitesse, le capitaine le découpe en deux.
Pour faire simple, Shuhei a eu un bref instant pour se mettre en garde, puis utiliser une technique de combat ; le Hienken.
En se déportant d'un petit bond sur le côté avant de lui cerné un simple mais très jolie coup dans le ventre. Un simple coup à l'horizontal, où son bras produit un demi arc de cercle. Le mercenaire tombe alors directement au sol, pendant que Shuhei se redresse doucement. Ce dernier remarque que dans la chute de l'ennemi, celle-ci était laide comme le mercenaire.
Le danger n'était plus qu'à un détail prêt et cette histoire s'achevait enfin...
Le chef en question resta là, ne pouvant plus vraiment combattre, mais supplier de le laisser en vie. Pourquoi ? Aurait-il peur de mourir ?
-Pourquoi fais-tu tout ceci ? Est-ce la haine qui te pousse à agir ainsi ? J'aimerais le savoir avant d'en finir avec toi. demande le capitaine tout en lui passant le tranchant de son sabre sur sa gorge. Un silence s'installe pendant un instant. Mais quoi qu'il en soit, cet homme dangereux ne doit en aucun cas rester en vie, vivre à Nezumi. Il sera tué par la lame froide et trempée de sang du capitaine Shuhei Yamamoto. Son regard lui, a changé. Le sentiment d'être trahit n'était plus, mais à présent ce fût du sérieux, un qui soit inébranlable.

Le deuxième traître tomba. Lorsqu’il se retourna, Eikô vit le chef de la mutinerie sous la lame menaçante du Capitaine.
- Pourquoi fais-tu tout ceci ? Est-ce la haine qui te pousse à agir ainsi ? J'aimerais le savoir avant d'en finir avec toi.
Un rictus sauvage déforma le visage du mécréant. Il cracha aux pieds du Samouraï.
- Je te hais Yamamoto, c’est moi qui devrais être Capitaine ! Nezumi tombera. Je suis le seul qui peut t’aider, ne me tue pas. Son visage si cruel quelques secondes plus tôt se fit suppliant. Tu n’as pas idée de ce qui se trame, vous tomberez tous. Une pointe d’arrogance reprit le dessus. Toi aussi tu mourras Capitaine Shuhei.
Un filet de sang coula de son cou, lui tirant une grimace de supplice.
- Je ne veux pas mourir ! Arrête je t’en prie.
Il était lamentable … Eikô avait honte pour lui, il n’avait aucun honneur. Il le dégoûtait.
Le forgeron s’approcha de lui, tout le dédain du monde dans son regard.
- La pitié ? Pourquoi ? As-tu hésité avant d’ordonner ma mort ?
Il se pencha sur lui, le regardant droit dans les yeux :
- Tu n’es rien.

Eikô se retourna et sortit de la pièce, laissant le traître aux bons soins du Capitaine. Il ne voulait assister à ce qui allait suivre. Shuhei-Dono obtiendrait sans aucun doute ce qu’il voudrait, et le mercenaire ne ferait pas long feu.
Il marchait dans le couloir, quand les douleurs du combat se réveillèrent. Il se posa contre le mur, sa côte le lançait. Il ne savait où aller pour soigner ses blessures. En attendant, il repartit dans l’auberge se reposer.

Tous les regards se tournèrent vers lui. Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre sa chambre le tavernier l’attrapa par le bras :
- Que vous est-il arrivé ? Attendez, ma femme va vous soigner. Il suivit l’homme qui l’amena dans l’arrière-boutique.
- Je ne sais ce qu’il s’est passé mais je ne veux pas d’ennuis ici. Surtout ne vous faites pas remarquer.
Eikô acquiesça et se laissa faire lorsque la jeune femme pansa ses blessures.
Le forgeron se demandait bien ce que faisait le Capitaine et espérait que celui-ci ne laisserait pas la colère diriger ses actes.
*S’il veut me voir, il saura sûrement où me chercher*

Il avait chaudement remercié la femme du tavernier de l’avoir soigné tant bien que mal avant d’aller se coucher. Eikô n’arrivait pas à dormir, incapable de se retourner dans son lit à cause de la douleur. Il préféra se lever, et sortir, non sans mal.

Un groupe de passants surexcités marchait d’un pas décidé. Dans leur conversation ils pointèrent du doigt un agroupement qui se formait plus loin. Le forgeron s’y dirigea et aperçut avec surprise et joie une troupe de Nô. Cet art souvent réservait aux Samouraïs et Seigneurs était interprété exclusivement par des hommes était haut en couleur et souvent plein de sagesses. Eikô aimait l’art, la musique, la sculpture, la peinture, mais jamais il n’avait assisté à un Nô. D’après ce qu’il se soufflait ci et là, la pièce de théâtre qui allait se jouer était offert par un Seigneur dont le nom restait inconnu. Quelle générosité !

Cette agitation lui fit oublié tout ce qu’il venait de se passer plus tôt, et le spectacle commença. Des êtres maquillés, haut en couleur, commencèrent leur danse et mimiques, accompagnés d’un petit orchestre et d’un chœur. Il s’agissait d’un drame mettant en scène un vieux guerrier que l’on reconnaissait par ses habits raffinés et surtout son masque. Un démon le tourmentait alors il fit appel à un prêtre. Malheureusement le démon, puissant, eut raison du vieux guerrier. Sa femme éplorée, ne put rester dans ce monde de vivant et rejoint son époux dans l’au-delà.

Ce fût un beau spectacle, entraînant une foule d’émotions. Le monde se dispersa, chacun retournant à son occupation. Quelle était celle d’Eikô ? Il décida de se diriger vers le bâtiment militaire sans pour autant y entrer. A peine fut-il arrivé sur place qu’on l’apostropha :
- Nous vous cherchions partout Eikô-san. Notre Capitaine veut vous parler, il vous a cherché en ville sans succès. Attendons-le dans la salle de garde.
Eikô avait attendu cette nouvelle rencontre, et pourtant il la craignait. Comment tout cela se finirait-il ? Il en oubliait jusqu’à ses obligations, la raison de son départ. La forge à Saru, l’artisan, sa « mission ». Tout cela balayé par un complot inimaginable auquel il avait mis, en partit, terme. Qui l’eut cru ? Un simple forgeron. Et pourtant …

Il s’installa sur la chaise, sa côte lui coupant légèrement la respiration. Il attendit patiemment le retour du Samouraï.

Le capitaine Shuhei Yamamoto rechercha sans succès le forgeron, passant à quelques minutes prêt de lui. Jouait-il au chat et à la souris ?
Ce dernier soupira après être passé à l'auberge où il passait la nuit. Puis, il retourne à la caserne pour retourner à son travail, car il a d'autres tâches à exécuter et surtout sur de la paperasse.
L'homme entre dans son bureau tout en ouvrant les portes coulissantes, avant de s'installer derrière sa table. Le capitaine enlève à sa ceinture son arme blanche, puis aussitôt se plonge dans son travail.
Ce dernier avait réussit un devoir et c'était une réussite totale. Toutefois, les paroles de l'ennemi le met en garde contre d'autres ennemis.... Des ennemis du futur qui seront soit plus fort, soit plus malin.
Finalement, avec le temps, le forgeron rentre à la caserne et où le capitaine serait informé de son retour.
Dans les couloirs les bruits de pas résonnent rapidement, comme si une personne pressée a un message urgent à annoncer. Et soudain, la porte coulissante de son bureau s'ouvre à la volé et un homme s'incline devant le capitaine pour lui dévoiler un message.

- Capitaine Yamamoto, j'ai des nouvelles du jeune forgeron Eikô San.
- Je t'écoute. répond aussitôt le capitaine en relevant la tête pour l'écouter attentivement.
- Eikô San se trouve dans le hall. Il vous attend.
Sur cette bonne nouvelle, le capitaine le remercie et le laisse disposer avant de finir rapidement de ranger son bureau puis de se lever et de partir, katana en main. Ce dernier descend les escaliers avant d'arriver dans la même salle où celui-ci l'a rencontré pour la première fois.
A son arrivé, le capitaine Yamamoto croise le regard du forgeron avant qu'il s'approche de lui d'un pas cool. Il s'arrête face à lui pour lui adresser la parole en premier.
- Je te remercie de nous avoir aidé à éliminer cette menace. Tu peux à présent quitter notre ville pour rejoindre les tiens. J'ai été ravis de faire ta connaissance en tout cas. Si tu le souhaite, j'ordonnerais à deux de mes hommes de t’escorter... Je ne tiens pas à ce qu'il t'arrive encore malheur sur la route.
Le capitaine sourit amicalement au forgeron avant de finir pour lui demander sa main, paume ouverte bien sûr. Et soudain, le capitaine lui offre une bourse remplit de pièces. Pourquoi ? Pour s'offrir un nouveau équipement pour le voyage du retour, voyons ! C'est cadeau... En plus, il a été d'une grande aide, alors le capitaine lui donne une bonne récompense.
- Prend ceci et achète toi nourriture et matériaux pour que ton voyage soit moins éprouvant et long mon ami.

Spoiler:

La Capitaine Yamamoto ne tarda pas à faire son apparition. Alors qu’Eikô s’apprêtait à s’excuser de s’être ainsi volatilisé la Samouraï le devança :
- Je te remercie de nous avoir aidés à éliminer cette menace. Tu peux à présent quitter notre ville pour rejoindre les tiens. J'ai été ravi de faire ta connaissance en tout cas. Si tu le souhaite, j'ordonnerais à deux de mes hommes de t’escorter... Je ne tiens pas à ce qu'il t'arrive encore malheur sur la route.
Touché, le forgeron s’inclina.
- Cela a été un honneur pour moi de vous avoir aidé, Yamamoto-Dono.
Le Capitaine lui demanda de tendre la main, paume ouverte. Eikô s’exécuta, se demandant bien ce qu’il allait faire. Une bourse bien remplie atterrie dedans.
Le forgeron resta sans voix face à une telle générosité.
- Prend ceci et achète toi nourriture et matériaux pour que ton voyage soit moins éprouvant et long mon ami.
Le jeune homme s’inclina profondément, cet argent lui permettrait d’honorer la mission que lui avait confié le forgeron de Saru, et bien plus encore.
- C’est moi qui vous remercie Yamamoto-Dono, pour votre confiance et votre générosité. Je vais pouvoir rentrer sain et sauf tout en honorant les attentes du forgeron de Saru. Je vous suis reconnaissant.
Il s’inclina avec tout le respect qu’il éprouvait pour cet homme et s’en alla, laissant le Capitaine à ses occupations.

Il retourna à l’auberge y passer sa dernière nuit. Le lendemain, il alla en ville acheter tout ce dont il avait besoin pour le retour. Une charrette et deux chevaux, les métaux dont avait besoin le forgeron de Saru, et des vivres pour trois. Il y passa une bonne partie de la journée. Il partit le soir, le cœur serré. Les deux soldats l’attendaient à l’entrée de la ville. Enfin, à la sortie en ce qui le concernait. Après un dernier regard en arrière, il quitta Nezumi.

[Fin du rp]