Aujourd’hui était une journée un peu différente des autres. Sumire ne passerait pas sa journée dans une maison de thé pour divertir la clientèle ni même à se préparer pour un la soirée d’un client important. Non aujourd’hui la jeune femme allait servir de guide. Elle allait devoir faire visiter Uma à trois riches étrangers désireux de découvrir cette si belle cité. C’était là sans doute un challenge de choix, car cela nécessitait de bien connaître la ville mais aussi de réussir à gérer trois clients à la fois. L’oka-San avait bien insisté pour être sûre que Sumire s’en sentait capable. Mais au-delà du fait que depuis qu’elle était enfant elle vivait dans cette ville qu’elle aimait temps. La geisha voyait là un moyen de se démarquer de ses consœurs et rivales et de gagner des points auprès de son Oka-San ce qui était toujours un plus. Bien sûr cela signifiait aussi et surtout de ne pas échouer en cours de route. C’est pourquoi la jeune femme était tout de même un peu inquiète. Mais habituée à dissimuler ces émotions elle tenta de ne rien en montrer à qui que ce soit.

Ignorant tout de la nature réelle de ses clients hormis le fait qu’ils étaient fortunés, la jeune femme avait tenté de s’habiller au mieux de la situation. Elle avait opté pour un kimono moins lourd que d’habitude et plus adapté à une sortie en ville. Il était jaune orné de motifs rouges et orangés et ceinturé par un obi rouge. Ses longs cheveux noirs étaient noués par un ruban jaune en une queue de cheval basse.

Une fois prête la jeune femme se dirigea vers le lieu de rendez-vous vers l’entrée de la ville. Sumire avait prévu de partir assez tôt pour pouvoir accueillir les visiteurs aux portes d’Uma. Sumire s’inclina dans une courbette respectueuse pour les accueillir.

"Soyez les bienvenus à Uma Messieurs. C'est un plaisir pour moi de vous servir de guide durant votre séjour."

Tu proposes d'aller leur présenter le nouveau marchant de masques de yokaï faits de rouge équivoque -
ou
Tu proposes d'aller à la taverne, halte des voyageurs -

Le père de famille, qui s’adresse à Sumire en premier, semble amical ce qui permet à la jeune femme de taire quelque peu ses angoisses intérieures. Les choses sont toujours plus simples quand les clients y mettent du leurs ce qui est bien plus fréquent quand ils s’avèrent amicaux. Cependant, amicaux ou non, quand les envies divergent, les choses se compliquent. Et il ne fallait pas être un as de l’observation pour s’apercevoir que tous les membres de la famille n’avaient pas les mêmes priorités. Au vu des paroles qui avaient été énoncées deux possibilités apparurent à l’esprit de Sumire. Se rendre à la taverne, qui permettrait à tout le monde de se reposer et de prendre un petit rafraichissement. Ou alors se rendre auprès du nouveau marchand de masques de Yokai.

Sumire hésita vraiment, la taverne avait l’avantage de satisfaire Madame en lui permettant de reposer ses jambes, et le jeune Yoshio pourrait certainement se divertir dans la contemplation des autres clients. Il y a toujours un peu de tout dans les tavernes. Parallèlement, rien dans une taverne ne permettrait à Monsieur de trouver un cadeau pour sa mère et il y avait toujours le risque de tomber sur quelques clients mal lunés. Quant au marchand il avait l’avantage de la nouveauté, mais de là à savoir si ce qu’il vendait pourrait plaire à la mère de Monsieur c’était une autre histoire. Sinon, on pouvait supposer que le marchand aurait des histoires à raconter, en accord avec ses masques, ce qui pourrait s’avérer à la fois divertissant et peut-être même instructif quand au folklore de la ville.

« Puis-je vous proposer de vous conduire auprès d’un nouveau marchand arrivé en ville récemment ? Il propose à la vente de nombreux masques de Yokai fort bien réalisés. »

... propose de continuer par la visite de l'hôpital.
ou
... propose de continuer en allant aux onsen (sources chaudes).

Les trois visiteurs venaient du clan Saruha, celui qu’avait conquis Umano des années auparavant. De ce qu’en savait la jeune femme, les deux clans ne souffraient pas d’une mauvaise entente. Mais sans doute les affaires politiques étaient-elle plus compliquées et au-delà des compétences actuelles de la jeune femme. Ce qu’elle aimerait avoir plus de connaissances dans les domaines de la politique et des armées afin de mieux cerner les affaires essentielles du clan, peut-être cela lui permettrait-elle d’élargir ses connaissances et de développer son influence. Mais là n’étaient pas ses préoccupations pour le moment.

Accordant toute son attention à ses visiteurs, Sumire guida ses invités jusqu’au fameux marchand de masques. Elle écoutât attentivement l’histoire du marchand se demandant tout de même s’il disait vrai. Ces masques pouvaient-ils vraiment protéger des mauvais esprits ? Sans doute le père de famille dû-il le croire car il fit l’acquisition d’un de ces masques. Cela enchanta Sumire qui se dit qu’elle n’avait pas fait un mauvais choix en préférant le marchand à la taverne.

Tandis que l’homme et le marchand échangeaient masque au motif de cerf contre argent, Sumire songea à la prochaine destination de son petit groupe. Non loin, il y avait l’hôpital qui donnerait à la visite un côté ludique, mais cela ne serait guère passionnant à moins qu’au passage ils y rencontrent quelques personnes intéressantes qui donnerait un vrai souffle à cette visite. Sumire se dit que c’était peut-être un peu trop risqué. Elle tenait à satisfaire ses clients et à ne pas commettre d’impairs. L’autre possibilité était celle des onsen. Sans doute y en avait-il aussi dans la ville natale des visiteurs. Ce ne serait dont pas une découverte. Cependant, une visite aux onsen était toujours agréable et se rappelant que la seule femme du groupe que constituait ses invités avait dit avoir mal aux jambes. Il y avait de fortes chances que cet arrêt lui plaise. Rien de mieux que l’eau chaude pour détendre les muscles. Puis il y avait toujours du monde aux onsen, c’était peut-être l’occasion de faire des rencontres intéressantes.

Sumire se tourna donc vers ses invités pour leur dire :

« Je suis ravie que cette première étape vous ait plus. Si vous voulez bien me suivre, je vous conduirez aux onsen, où nous pourrons faire une halte bien agréable. »

Proposer un spectacle de Kabuki en plein air sur le thème de la guerre et d'un amour impossible -
ou
Foutre ce sale mioche dehors à gros coups de pied au cul. S'il veut "quelque chose qui bouge", il n'y a qu'à demander -

Les premiers achats terminés Sumire propose de conduire la petite famille jusqu’aux Onsen afin que tout le monde puisse se détendre. Au moment où elle eut cette idée, c’était seulement dans le but de reposer leurs jambes et surtout celle de Tomoka qui s’était déjà plainte de douleurs à ce niveau-là, d’autant plus qu’Uma était une ville de montagne où les rues étaient bien souvent en monté. Mais bien rapidement, Sumire sût que ce serait bon pour les nerfs aussi. Elle n’avait pas pour habitude de devoir supporter des adolescents et encore moins des enfants et là, elle ne savait trop dans quelle catégorie classé Toshio…Ah ! Si dans les insupportables.

La route qu’elle choisit pour aller aux onsens n’était pas la plus difficile et même si elle pouvait concevoir que pour des gens non habitués à la montagne pouvait s’avérer difficile, le comportement de Toshio était à ses yeux très exagéré. Que l’on fasse une halte était envisageable, mais s’arrêter toutes les cinq minutes s’était trop. De la part d’un adolescent qui devait être au meilleur de sa forme physique c’était quand même assez incroyable et/ou exaspérant. Quoi qu’il en fût Sumire ne pouvait rien y faire et elle se plia à la volonté des parents qui supportaient celle de leur fils. Au final le trajet leur prit une bonne heure, trois fois plus de temps qu’il n’en faudrait habituellement ! Sumire n’en fit cependant pas la remarque, ce n’était pas le moment de vexer qui que ce soit. Cependant quand elle vit apparaître les infrastructures des Onsen, c’est avec soulagement et un large sourire qu’elle signifia leur arrivée au petit groupe.

Le père et le fils allèrent du côté des hommes tandis que Sumire accompagna la mère du côté des femmes. Elle le fit d’une part parce qu’elle avait bien envie de se reposer aussi, plus les nerfs que les jambes d’ailleurs, mais aussi pour ne pas laisser Tomoka seule dans un lieu qu’elle ne connaissait pas, même si elle se serait certainement très bien débrouillée seule. Les deux femmes profitèrent d’une vue exquise, les onsen d’Uma était réputés pour cela, mais elles eurent aussi une conversation très agréable. Tomoka parla des voyages qu’ils faisaient en famille et s’excusa du comportement de son fils. Sumire la trouva absolument charmante, à vrai dire son époux et elle lui faisait plutôt bonne impression. La première heure passa sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais il lui fallut bien une heure supplémentaire pour convaincre la mère de famille qu’il était temps d’y aller.

A peine étaient-elles sorties et avaient elles retrouvés le père et son fils que déjà Toshio recommençait à se plaindre. Si Sumire était très tentée de lui en mettre une elle devait bien admettre que cela aurait fait sans aucun doute un très mauvais effet. Elle prit donc sur elle et se rappelant de la conversation qu’elle avait eue avec une de ses sœurs à l’Okiya elle dit :

« J’espère alors vous faire changer d’avis avec cette dernière activité jeune homme. » Puis à l’attention du groupe entier elle ajouta : « Je sais qu’une représentation d’un spectacle de Kabuki va bientôt commencer. Le sujet porte sur les thèmes de la guerre et d’un amour impossible. Si vous voulez bien me suivre. »

Le petit groupe se remit en route. Il n’y avait plus qu’à espérer que ce spectacle ravirait l’adolescent. Sinon qu’il aille au diable