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Depuis quelques jours, le jeune Hirohito était sur la route. Chassé de son foyer, renié par sa famille, il avait pris la direction de la forteresse du clan Toragi : Tora. Ce voyage était pour lui l'occasion d'en apprendre plus sur la mentalité belliqueuse du clan et d'en discerner au mieux les faiblesses. Le voyage ne prendrait pas plus d'une semaine et le jeune garçon ne sera pas embêter par les forces de sécurité : appartenant à un clan vassal, il ne pourra être suspecté d'espionnage.

La première étape de ce voyage jusqu'à Tora sera Kusahara. Et pour rejoindre cette ville, le jeune garçon dû surmonter une difficulté inattendu : le soleil.

Il avait souvent entendu parlé de cet astre qui baignait de ses rayons chauds et mortels l'ensemble de l'îles, mais jamais il ne l'avait vu à l’œuvre. Si les yeux de Yakuza s'étaient peu à peu acclimatés à cette forte lumière, la chaleur qu'il sentaient sur sa tête était comme un coup de massue. Tant et si bien qu'il ne marchait que très peu le jour - se limitant à l'aube - et accomplissait la majeur partie du trajet de nuit. Les sens accrus que lui accordé la bénédiction de son clan rendaient le trajet d'autant plus plaisant qu'il pouvait s'imprégner de chaque chose qui l'entourait, comme la caresse du vent ou encore le son des criquets.
Peu avant d'entrer dans la cité, Hirohito croisa la route d'un commerçant ambulant du clan Usagite qui rentrait en terre natale. Ce dernier, voyageant aussi de nuit, lui donna quelques conseils pour limiter l'influence du soleil sur sa forme. Il lui donna gracieusement une écharpe afin que le jeune garçon puisse s'en couvrir la tête et se protéger do soleil. Cette étoffe de piètre qualité ne coutait rien aux marchands, mais elle sera d'une aide précieuse pour Hirohito qui promit en retour d'aider ce commerçant la prochaine fois qu'il se rencontrerait.

C'est donc avec son écharpe sur la tête que le vagabond entra à Kusahara. Le soleil venait tout juste de se lever et les rues de la ville commençaient doucement à s'animer. Manquant d'argent pour s'acheter une chambre à l'auberge, il décida de prendre place à l'ombre des murailles. Le coin semblait isolé, et cela convenait très bien au garçon qui ne voulait être pris en "délit de mendicité".

Il commença là sa méditation quotidienne, prenant une respiration lente et régulière et sans s'en rendre compte, il tomba peu à peu dans un sommeil profond...

Comme tout les rêves, le début de celui-ci fut chaotique et confus. Les évènements des derniers jours apparaissaient successivement sans réellement prendre forme dans l'esprit du jeune commerçant, se mêlant les un aux autres avant de disparaître dans les brumes de son esprit aussi vite qu'ils en étaient sortis. Cette bouillie primaire ne laisserait aucun souvenir chez le jeune homme, comme la plupart des rêves du commun des mortels.Petit à petit, des signes plus forts firent leur apparition. Les images du passé et du présents, déformées et exagérées, laissèrent place à des rires, de douces voix et une subtile sensation de bien être. Des visages souriants se présentaient à lui et il émanait de l'ensemble de son esprit une grande joie.

Le jeune Hirohito se rappela alors qu'il était en voyage, sans pour autant que les détails de se voyage ne lui reviennent en mémoire précisément. Regardant autour de lui, il vit qu'il marchait sur une route pavée d'or sous un grand soleil. Étrangement l'astre du jour ne lui causait aucun désagrément, il brillait sans éblouir et réchauffait le cœur sans l'accabler d'une chaleur lourde et écrasante. Au fond de lui, le commerçant pouvait sentir que la destination de son voyage était face à lui, au bout de cette route dorée et que cette destination ne pouvait être qu'idyllique et merveilleuse.

Pourtant, un instinct venant du plus profond de son être et de son âme le poussa à se retourner et à regarder en arrière. La route dorée disparaissait dans une brume épaisse que rien ne semblait pouvoir traverser. Malgré le brouillard on pouvait distinguer une faible lueur, venant sans doute de la fenêtre d'une petite maisonnée située au bord de la route.

Sans qu'il ne soit possible de l'expliquer, l'attrait pour cette chaumière était aussi présent que l'attrait pour la route dorée. Cependant ce premier attrait, cette curiosité, semblait venir de plus profondément en lui et puis se diriger vers cette petite maisonnée ne serait qu'un léger détour sur son chemin, tandis que s'il s'en éloignait il ne pourrait jamais y revenir.