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 Si seulement j'étais là pour le plaisir...

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Yagyu Jubeï







Yagyu Jubeï

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MessageSujet: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyDim 23 Oct - 13:36

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas aventuré aussi loin dans le nord. Si l’occasion n’était pas aussi importante, je n’aurais probablement jamais fais le déplacement de mon propre chef. M’appuyer sur les familles marchandes était pour moi une source non négligeable d’information à plusieurs niveaux. Alors quand je manquais de nouvelle depuis plusieurs semaines, j’étais en droit de m’inquiéter des trous dans mon réseau d’information. Ce n’était probablement rien. Plus d’une fois, une mort soudaine laissait souvent leurs familles ignorantes des accords passés. D’autres fois, l’explosions des affaires rendaient difficile la collecte d’information.

Mais le problème que je rencontrais le plus souvent était l’argent. Soit le marchand devenait de plus en plus cupide ce qui ce révélait un problème sur le long terme…Soit le marchant avait des soucis dans ses affaires ou plus couramment un souci de dette. Que ce soit du à une femme ou au jeu, c’était tout autant ennuyeux. Moins grave puisqu’il était toujours sous contrôle. Est-ce que cela valait que je me déplace en personne ? Certainement pas. Mais quand on parlait de réseau d’informateur, je ne pouvais confier cette tâche à personne d’autre.

Appelez cela de la paranoïa, mais je considère que mon efficacité à ramener des informations était une très bonne raison de me garder en vie. Si je venais à le perdre ou si une personne pouvait m’en dérober le secret, je redevenais un pion facilement saccarifiable. Une raison en soit qui me poussait à traiter en personne dans la mesure du possible. C’était aussi une bonne occasion d’avoir une meilleure idée de ce qui ce passait dans cette ville. Sans parler de m’amuser aux dépend d’un marchand ou deux. Toujours plus reposant que de ce lancer dans une mission suicidaire. Cela promettait d’être beaucoup plus reposant.

M’infiltrer ne fut pas bien difficile. La force de l’habitude travaillait pour moi et depuis le dernier rapport, rien ne semblait avoir changé. Je me retrouvais sur les toits au cœur de la nuit en un rien de temps. C’est peut être à ce moment que j’aurais du me dire que cette absence de danger était peut être significative. Je du la vie sauve qu’a mes propres habitudes qui me poussait toujours à observer une rapide reconnaissance avant de faire quoique ce soit. Ce fut la présence de ce samurai qui n’aurait pas du devant la maison du marchand que les choses commencèrent à tourner court. Je l’avais tout d’abord pris pour un garde de patrouille mais plus le temps passait et plus il restait étroitement proche de la bâtisse. Ce n’est que trop tard que mes yeux aperçurent les ombres dans la nuit.

Les Shinobis locaux avaient tendus un piège. Ne sachant pas ce qu’ils allaient prendre, la sécurité avait été renforcée. A peine cette pensée m’avait elle traversée l’esprit qu’une brusque bourrasque me déséquilibra. Me poussant dans le vide. Mes réflexes prirent le dessus, attrapant le rebord du toit. Un ninja m’attendait avec un arc sur le toit voisin. Un instant d’hésitation et j’étais un homme mort. Je profitais du balancement de mon corps pour prendre appui sur le mur et sauter. La scène se joua au ralentit…La flèche fila dans les airs suivit une demi seconde plus tard par une volée de Shuriken. La flèche mordit cruellement ma jambe quand les stylets d’acier se plantèrent avidement dans son ventre.

Je rencontrais durement le sol dans un flot de poussière. Mon épaule hurlait de douleur bientôt rejoint par un vague goût de cuivre dans ma bouche. Les années d’entrainements reprirent le dessus, m’obligeant à me relever et marcher le plus rapidement possible dans les ruelles les plus sombres. Je me traitais d’idiot en pensant que j’avais fais une erreur de débutant en n’assurant pas au moins une voie d’évacuation ou deux. Une erreur de débutant. Une mission aussi semble n’en sollicitait pas c’est vrai, mais c’était une erreur idiote tout de même.

En baissant les yeux, je remarquais les trainées de sang que je pouvais laisser. Cela semblait plus superficiel qu’autre chose et pour ce qui était de la douleur, j’avais déjà connu pire. L’histoire de quelques jours mais il fallait absolument que je m’en occupe dans l’immédiat. Au moins pour ne pas laisser autant de traces derrière moi. Quelques rues plus loin, j’étais certain de tomber sur le quartier rouge. Il était beaucoup plus facile de disparaitre dans ce genre d’endroit.

Echapper aux patrouilles en claudiquant ne fut pas une mince affaire. Surtout quand je bouillais intérieurement de laver ma vengeance dans le sang.

Ma protection est l’action juste

Je soupirais avant de hocher la tête. Je n’avais rien a craindre tant que je ne me laissais pas aller à mes sentiments. Chacune de mes actions ce devaient d’être médités et la témérité dont j’avais fais preuve plus tôt était une raison suffisante pour suivre ce précepte. Escalader un mur, tomber dans une petite cours me demanda de gros effort. La disposition des lieux me faisait penser à une Okiya. C’était ce qu’il me fallait. En général, les clients n’aiment pas faire savoir qu’ils fréquentaient un tel établissement. Les propriétaires veillaient à ce que l’intimité soit respecté et ce bien souvent grâce à la protection de généreux bienfaiteurs.

Jouer les grimpeurs jusqu'à l’étage supérieur fut une autre histoire. Trouver un endroit désert encore plus difficile alors que ma jambe m’élançait de plus en plus. Je m’arrêtais sous les appentis, commençant à me délivrer de mon équipement en faisant l’inventaire de tout ce que j’allais avoir besoin. De nouveaux vêtements, un moyen de transport, quelques bandages et si j’en avais le luxe, quelques herbes. Ma main se posa sur mon masque de chat, prêt à l’oter quand un bruit attira mon attention.

Mon autre main se dirigea vers le Chukuto, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine…
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyDim 23 Oct - 17:10

La soirée avait été joyeuse et animée, car très arrosée. La fête avait été donnée en l’honneur d’un notable influent de la ville d’Uma qui célébrait ce soir là, ses quarante et une année de vie. Cet homme là avait désiré passait sa soirée en bonne compagnie. Ses amis, tous des hommes et de charmantes demoiselles aussi. Ces demoiselles n’étaient évidement nulles autres que des geishas dépêchées de nombreuses Okiya de la ville. Sumire en faisait partie. La salle réservée pour l’occasion était grande, mais c’était bien le minimum pour pouvoir accueillir le nombre de personnes présentes, qui invités et geisha comprises, devaient bien avoisiner les soixante individus.

Sumire avait un avis mitigé sur ce genre de soirées. Plus légères que celles habituelles. Les plaisanteries, les histoires et les danses régnaient en maîtresses. On reléguait de côté les nouvelles du jour, morales philosophiques et codes moraux pour faire grande place à l’amusement. Une fois de temps en temps, cela s’avérait fort agréable. Sans compter que passait une certaine heure, ces messieurs ne faisaient guère plus attention à beaucoup de choses. Cela arrivait plus ou moins vite d’ailleurs selon les capacités des jeunes femmes à faire boire ces messieurs. La seule difficulté de ces soirées était de savoir quand il fallait se retirer. Il ne fallait pas partir trop tôt pour ne pas offusquer les invités, mais il fallait surtout éviter de vouloir quitter les lieux trop tard au risque de se retrouver coincée jusqu’à la fin de la soirée. Car il va de soi que tant qu’il y avait des invités, il fallait des geishas. Mais rester jusqu’au bout, c’était rester avec des hommes ivre mort, et il était rare qu’un quelconque bénéfice en ressorte. En effet, bien souvent les hommes en question ne se souvenaient même pas du nom de la jeune femme avec laquelle ils avaient passé une si agréable soirée. De plus, il ne résulterait rien de bon si des rumeurs dérangeantes venaient par la suite à courir. Car il ne fallait pas oublier que les Geisha ne devaient pas, pour le bon avenir de leur carrière, être assimilées à une prostituée. Mais passée une certaine heure, le choix entre la réputation et le mécontentement du client devenait inévitable. C’est pourquoi la capacité première d’une geisha dans ces soirées là était donc de savoir partir au bon moment, et selon le départ des clients.

C’est pourquoi après remplis à nouveaux quelques coupes, la jeune femme, sauta sur la première occasion qui se présenta. A savoir un invité tanguant dangereusement qui clama haut et fort qu’il rentrait chez lui. Sumire devança une de ses collègues, qui d’ailleurs lui lança un regard noir et pris le bras de l’homme lui servant de soutien et lui proposa de le raccompagner jusqu’à la sortie. L’homme acceptant lui disant qu’elle pouvait même l’accompagner jusque chez lui ce que la jeune femme déclina gentiment. L’individu la quitta donc dans l’entrée de l’Okiya où ses serviteurs prirent le relais de la jeune femme. La maîtresse de maison, venu saluer le client lui demanda si elle partait elle aussi, ce que Sumire acquiesça. La maîtresse de maison éteignit les bâtons d’encens permettant de calculer le temps de présence de la geisha et le notifia dans un carnet.

« Bien vous êtes la dernière que je laisse partir tant que cinq autres clients au moins ne seront pas sortis. »
« Bonne soirée Madame. »

Sumire se félicita d’être partis, il ne devait rester qu’une douzaine de clients et la moitié moins de geisha. La soirée devenait trop intime, il était plus que temps de la quitter. Sumire mit les zori tendus par la servante qui l’accompagnait et quitta la maison. La nuit noire et l’air frais la troublèrent. Elle avait passait ses six dernières heures dans une pièce où il faisait de plus en plus chaud et où l’alcool pullulait. Le changement d’ambiance était saisissant.

Sumire et la servante se mirent en route en silence. Sumire trouvait toujours ironique d’être ainsi accompagnée. Certes pour plus de sécurité on ne laissait pas une geisha sortir seule. Mais Sumire se demandait toujours, en quoi une simple servante, dont les capacités aux combats devait tout au plus égalait les siennes (à comprendre par là qu’elles ne devaient pas être élevée) pourrait bien la protéger en cas d’agression ? Enfin ce n’était pas comme si on pouvait se permettre de d’employer une meilleure protection. De plus il serait mal vu qu’une geisha soit accompagnée par un autre homme que son danna ou exceptionnellement un client. Voilà qui limitait sérieusement les possibilités.

Sumire et la servante ne mirent que peu de temps à rentrer. La nuit était bien avancée même si le quartier ne dormait pas encore. La jeune femme déplorait que l’Okiya soit si près des bordels, mais les quartiers de plaisir regroupaient tout ce qui touchait aux divertissements des hommes. Voilà surtout à quoi servaient les servantes. Une prostituée traînait seule, une geisha était accompagnée. Cependant Sumire ne s’attarda pas dans les rues et entra rapidement dans l’Okiya. Il fallait encore qu’elle se démaquille avant de pouvoir dormir.

Arrivée à l’étage, Sumire ne remarqua pas immédiatement que quelque chose clochait. Sans doute à cause de l’obscurité ambiante. La bougie qu’elle avait allumée au rez de chaussée n’éclairait guère loin et elle avait pesté en silence contre les marches qui grinçaient. Une fois qu’elle fût entrée dans la pièce refermant la porte derrière elle, elle déposa la bougie devant son miroir. D’un geste habituée, elle dénoua son chignon de tresse et s’assit devant la glace. La rue, dehors, était très éclairée, les lanternes et les lampions pullulaient. C’est en s’asseyant devant le miroir, alors que ces yeux s’habituaient lentement à la lumière, qui lui sembla voir un mouvement dans le reflet. Dans ces cas là, très inhabituels pour une jeune femme comme elle, on met quelques secondes à analyser les choses. Sumire avait bien compris qu’il y avait quelqu’un d’autres dans la pièce, mais ne l’avait pas vraiment réalisé, difficile à expliquer. Elle s’était un instant demandée si ce n’était pas sa petite sœur Akiko, mais non Akiko était bien plus petite. C’est quand elle réalisa pleinement qu’il y avait bien quelqu’un dans la pièce, qu’elle réagit véritablement. Elle se releva et se retourna d’un bon, faisant au passage tomber sa bougie qui par chance s’éteignit avant de toucher le sol.

Voilà que la jeune femme se retrouvait dans le noir complet. Sumire était angoissée, terrifiée. Ses yeux ne s’habituer que lentement au noir de la pièce, maudite lune qui n’éclairait pas assez. Elle guettait dans la pénombre un bruit, un mouvement, n’importe quoi. Y avait-il seulement quelqu’un ? Cette soirée l’avait elle plus fatiguée qu’elle ne le croyait, et elle s’imaginait des choses. C’était ce qu’elle espérait au fond, sans pour autant y croire. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne pensa ni à crier, ce qui aurait réveillé toute la maisonnée, ni même à attraper son tessen, bien caché dans la manche de son kimono. Etait-ce dû à la peur ? Certainement. Ce n’est que lorsque ces yeux s’habituèrent enfin à l’obscurité (ce qui en fait ne prit quelques secondes, mais tout paraît plus long quand on est paniqué), qu’elle se rendit compte qu’un homme était face à elle, un homme avec un masque ? Elle ne distinguait pas tout les détails et la peur couplée à la surprise, l’empêchèrent de faire un geste. Etait-ce là qu’elle aurait dû crier ?


Dernière édition par Sumire Kuno le Lun 24 Oct - 9:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyDim 23 Oct - 23:28

Rester debout contre un mur demanda plus d’effort que je le pensais. Eviter de penser à ma jambe en feu ne fut pas aussi évidant que je le pensais. L’adrénaline passée, la douleur prélevait sa part aussi bien sur mon corps que sur mon esprit. Dire que c’était assez superficiel…Je m’en étais vraiment relativement bien sortis. J’aurais pu être vulgairement épinglé à ce mur. Pire encore, s’il avait été plus expérimenté, il aurait attendu que je touche le sol, au moment où j’étais le plus vulnérable pour me cribler de flèche. Dire que les Kami avaient été avec moi ce soir était un doux euphémisme.

Surtout quand une ravissante créature semblait rentrer dans ce qui était sa chambre. Quelle chance avais je qu’elle ne me remarque pas ? Quasiment aucune, mais je n’étais pas encore prêt à décider de la suite a tenir. Je pouvais prendre le risque de tirer immédiatement ma lame mais pour quel résultat ? Avec ma jambe, je n’étais pas certain de la tuer en moins d’une seconde. Elle aurait juste le temps de hurler ce qui ne manquerait pas d’attirer l’attention. Cependant, je n’étais pas certain que la prendre en otage soit une aussi bonne solution. Avec une mobilité réduite, elle risquait de comprendre assez vite qu’elle pouvait tenter sa chance en s’enfuyant. Sans parler du bruit que cela allait faire.

Je haussais un sourcil quand la bougie tomba au sol, laissant la chambre dans la pénombre. Avait elle déjà remarquée ma présence ? Une désagréable sensation de froid s’empara de mon corps. J’avais appris depuis longtemps à dissimuler ma présence. Comment avait elle fait pour la détecter aussi rapidement ? L’espace d’un instant, l’image d’une Usagite me revint en mémoire. Celle d’une Kunoichi infiltrée…Ma main serra un peu plus sur la garde de mon sabre en espérant que je n’étais pas tombé dans un autre repaire de ninja. Mes yeux scrutèrent son visage, à la recherche d’un quelconque indice sur sa nature profonde, mais trouvait que de la fatigue. Rien de bien étonnant pour une Geisha. Elle n’avait pas la posture ni l’attitude de l’une des notre.

Elle était peut être simplement plus réceptive que la moyenne. L’habitude d’observer et de sentir les regards sur elle, ce qui pouvait en dire long sur sa qualité de Geisha. Ma main se relaxa un peu alors qu’elle semblait enfin percevoir la nature de son invité surprise. Une lourde décision s’imposa à moi. Pour l’une des rares fois de mon existance, j’allais certainement devoir faire confiance en quelqu’un. Ou du moins en la nature humaine. Cela s’annonçait bien dans tout les cas car elle avait eu la présence d’esprit de ne pas hurler.

A moins qu’elle était terrorisée ?

L’un dans l’autre, cela me laissait pour le moment une chance de bien m’en sortir. Je devais agir comme à mon habitude et ne rien laisser voir de ma faiblesse temporaire. Je posais un doigt au niveau de ce qui aurait du être mes lèvres pour lui intimer le silence.

‘‘Il était une fois une jolie et jeune Geisha dans une belle et grande ville. Malgré son talent, elle n’était peut être pas aussi heureuse qu’elle le pensait. Tous les jours se ressemblaient sans que rien ne vienne troubler sa monotonie. Un jour, un Kami passa par là et vint la voir un soir. Il prit la forme d’un chat et lui proposa un pacte’’

La mauvaise influence de mon maitre certainement. Je commençais moi aussi à être plus mystérieux que je ne l’étais et à sortir des effets de manche pour un rien. Cependant, c’était assez décousu pour la laisser dans l’incompréhension et la pousser a réfléchir. Pendant ce temps, elle ne pensait pas à hurler ou à chercher une arme. Avec un certain amusement je continuais l’histoire avec une certaine malice dans la voix.

‘‘Une vie pour une vie. Si tu prends soin de moi, je t’accorderais une faveur’’

Joignant le geste a la parole, je sortis de l’une de mes poches secrète un Ryo d’argent. Je n’avais pas grand-chose sur moi, mais j’espérais que cela suffirait à éveiller sa cupidité. En espérant que cela ne lui donne pas l’idée de me vendre à la première patrouille venue. Avec un peu de chance, elle aurait l’intelligence de savoir que cela ne lui apporterait rien de bon. Mais parfois les gens n’apprenaient que dans l’erreur. C’était bien pour cela que je n’aimais rien devoir et ne compter que sur moi.

Cependant, j’avais une autre idée qui me trottait dans la tête depuis qu’elle m’avait remarquée sans le savoir.
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyLun 24 Oct - 10:29

Finalement la forme face à elle esquissa un mouvement. L’homme, du moins c’est ce qu’elle supposait, avait porté son doigt au devant de son visage, dans ce qui était apparemment une demande de silence, avant de lui adresser la parole. C’est une phrase bien mystérieuse qui parvînt aux oreilles de la jeune femme, mais qui eut cependant l’effet de la calmer, et de lui faire quelque peu reprendre ses esprits. Céder à la panique était bien la dernière chose à faire dance ce genre de situation, et c’était pourtant bien ce que Sumire avait faillit faire. Nous dirons pour sa défense, que c’est la première fois qu’elle se retrouvait dans une telle position, et que par conséquent sa réaction n’avait pas été contrôlée. Mais il était maintenant temps de reprendre les choses en mains, du moins en ce qui concernait ses réactions. Tachons d’éviter l’impulsivité et de lui préférer la réflexion.

Sumire se concentra avec attention sur les mots qui lui avait été adressés. Dire que cette déclaration était étrange serait un euphémisme. La geisha doutait très sincèrement avoir à faire à un Kami. Non, en fait elle en était sûre. Qu’est-ce qu’un dieu viendrait faire dans une Okiya ? Il était évident que la personne à qui elle faisait face souhaitait seulement préserver son anonymat. Cependant, cela n’enlevait rien à l’étrangeté de la situation. Sumire ne savait toujours pas à qui elle avait à faire et ni même pour quelles raisons cet être se trouvait dans sa chambre. Etait-ce un voleur ? Les Okiya n’étaient pas connus pour avoir beaucoup de liquidités, mais il est vrai qu’elles étaient fort dotées en soieries et bijoux. Le nécessaire pour habiller les filles. Cependant la phrase suivante qui brisa le silence, ne fit que la faire douter d’avantage.

Maintenant que ses yeux s’habituaient à la nouvelle obscurité, la jeune fille devina assez rapidement le Ryo que l’autre lui présenta, toujours à légère distance cependant. Un voleur ne lui proposerait pas de l’argent c’était évident. Alors bon sang mais qui était-ce ? Et que faisait-il là ?

Une vie pour une vie. Si tu prends soin de moi, je t’accorderais une faveur. Voilà une phrase qui pouvait laisser penser beaucoup de choses sans pour autant révéler quoique ce soit d’utile. Une vie pour une vie. La personne d’en face n’avait pour le moment rien fait pour tenter de s’en prendre à elle, mais maintenant Sumire s’était rendu compte qu’il était armé. Un instant. Une arme, un masque. Aurait-elle affaire à un ninja ? Il ne manquerait plus que ça. Qu’est ce qu’un ninja ferait ici ? Sumire avait l’impression de se répéter en boucle les variantes d’une même question et cela l’agaçait. Elle se sentait en position de faiblesse, et cela ne lui plaisait pas le moins du monde. Revenons-en à la phrase mystère. Une vie pour une vie. Puisqu’il savait que c’était une geisha, il ne devait pas vraiment être inquiet de se faire assassiner, du moins pas par elle. Craignait-il quelqu’un en particulier ? Ce qui l’aurait poussé à se dissimuler ici. Ce qui expliquerait qu’il lui propose de l’argent pour s’occuper de lui. Le cacher. Peut-être. Mais la seconde partie de la phrase pouvait s’interpréter de façon différente. Si tu prends soin de moi, je t’accorderai une faveur. Quelle faveur, était la première question qui traversa l’esprit de Sumire. Prendre soin d’une personne elle savait faire, en principe. Mais il était évident que ce n’était jamais gratuit. Tien on en revient à la pièce d’argent, qu’il avait sortit.

Sumire laissa filer quelques secondes. Il était temps qu’elle se décide sur la suite à donner à cette étrange visite. Visiblement l’homme ne lui avait pas mis de couteaux sur la gorge, aussi peut-être qu’avec des négociations, elle pourrait en tirer quelques avantages. La fameuse faveur. Mais il fallait être silencieux. Si jamais, Oka-San ou une de ses sœurs entraient à l’improviste, elle aurait des ennuis. Il était interdit d’être seule avec un homme si ce n’était pas « prévu », et encore plus au sein même de l’Okiya. Mais bon, elle se voyait mal mettre l’intrus dehors toute seule et elle ne prendrait pas le risque non plus de prendre un coup de sabre ou de n’importe quoi d’autre. Elle se décida alors à parler, bas évidement.

« Je vous avoue Monsieur le Chat, que je trouve vos paroles très énigmatiques, mais aussi très intéressantes. Dites moi donc qu’elle est cette faveur que vous me proposer, et je verrais en quoi je puis vous être utile. »

Elle s’agenouilla sur le sol, lentement, histoire d’être sûre que l’inconnu ne se ferait pas de fausse idée. Elle ralluma la bougie qu’elle plaça devant elle. Elle préférait avoir un minimum de visibilité. C’est là qu’elle remarqua que l’inconnu était blessé, à la jambe apparemment. C’est légèrement intrigué, qu’elle demanda :

« Aurais-je donc à faire à un fugitif ? »

Avait-elle pris la bonne décision ? N’aurait-il pas été plus judicieux de tenter le tout pour le tout et de partir en courant ? Et si elle avait à faire à un ennemi du clan ? Sumire n’était pas très au fait des rivalités entre clans. Cependant, il va de soi, qu’elle ne se risquerait pas à trahir son seigneur en venant à l’aide d’un ennemi. Question d’honneur. Voilà qui compliquait singulièrement la donne. Comment est-ce que tout cela allait-il tourner ?
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyLun 24 Oct - 19:58

Si j’avais vraiment été un chat, j’aurais volontiers battu joyeusement de la queue en voyant la jeune femme mordre à l’appât que j’avais pris soin de poser. Il était vraiment plus simple de prendre une personne au dépourvu que de la menacer. La peur n’avait qu’un temps alors que son intérêt pour la situation lui faisait mettre le caractère exceptionnel de cette dernière. Mon sourire ne fit que s’élargir, prenant une teinte carnassière sous le masque alors qu’elle demandait plus de précision tout en s’agenouillant.

Sourire qui ne tarda pas à disparaitre quand elle commença à émettre des doutes quand à mon identité. Dans ma fuite, je n’y avais pas encore réfléchit à une histoire crédible à raconter aux autorités quand à sa blessure. Cela aurait été bien plus simple si j’avais eu le temps de me déshabiller comme je voulais le faire avant cette intrusion. Je n’aurais eu qu’a trouver un mensonge sordide comme on en trouvait seulement dans les quartiers malfamés. Mais il était désormais difficile de se faire passer pour un joueur malchanceux ou un marchand victime d’une tentative de meurtre.

Mon esprit passait en revue l’éventail de mes possibilités pendant que je reprenais la parole.

‘‘Les gens du cru me nomme Bakeneko*…Mais je t’en pris, tu es libre de m’appeler Neko-Chan**. En faisant référence à moi comme un simple chaton, personne ne mettra ta parole en doute et se méprendront bien souvent sur mon compte sans que tu es véritablement besoin de mentir. Dans la confusion, un mot de trop est vite arrivé.’’

Une simple ruse qui avait depuis longtemps montrée son efficacité. Je prenais soin de me trouver un masque différent et un surnom venant d’un Youkai pour brouiller les pistes à chaque mission. Il était difficile non seulement de savoir à quoi je pouvais ressembler mais aussi à quelles tâches je pouvais être affecté. Neko-Chan ou Tama-Chan était le genre de surnom sarcastique que me donnait mon Seigneur. Je doutais d’être reconnu d’une Geisha qui n’avait probablement jamais mis les pieds dans cet univers surtout que je n’étais certainement pas le seul à user de ce genre d’euphémisme.

Maintenant que j’y pensais, il y avait peut être un moyen de tourner cela à mon avantage.

‘’Je ne sais si tu désire vraiment que je te raconte mon histoire. Considère-moi comme un chat errant…Mais si cela peut te rassurer, je ne suis pas un fugitif. Si j’ai reçu cette blessure, c’est que tout simplement j’ai baissé ma garde au plus mauvais moment et qu’un traitre m’a frappé dans le dos. Il sait maintenant que je suis sur ses traces mais les apparences sont contre moi pour le moment. S’il réussit à m’attraper maintenant que je suis blessé, il pourra continuer ses basses œuvres sans être inquiété. Si je venais à divulguer des noms ou des faits, croit bien qu’il te traquera toi aussi.’’

Je pouvais presque sentir mes yeux s’étrécirent sur la Geisha. A aucun moment je n’avais mentis, présentant simplement les faits de mon point de vue. Après tout ce marchand était un traitre à son propre pays et il était vrai qu’en ce moment, les apparences étaient contre moi. Si j’étais arrêté, ce mouchard continuerait de vendre ces informations. Malgré la douleur, je ressentais cette patience meurtrière au fond de moi. Oh oui, ce traitre de marchand mourrait de la pire des façons, cela on pouvait en être certain. Je mettrais le temps qu’il me faudrait à me remettre de cette blessure à imaginer les pires tourments. J’avais presque du mal à choisir la méthode qui le mettrait le plus a mal. Devais-je commencer par sa réputation ? Devais-je le pousser au suicide ? Détruire sa famille ?

Je dus faire un effort pour me concentrer sur mon interlocutrice. A la lumière de la bougie, je remarquais combien sa beauté était mise en valeur par l’ambiance feutrée de la pièce. L’espace d’un moment, je me surpris à me demander depuis quand je n’étais pas simplement entré dans la chambre d’une femme et profiter simplement de la vie sans avoir à craindre d’être poignardé dans le dos ? J’évitais de penser à la réponse…Je n’étais pas certain qu’elle me plaise.

‘‘Une faveur…Est une faveur. Dit toi simplement que pour cette nuit, les Kamis ont été généreux avec toi. Croit tu qu’il m’est une chose impossible dans ce monde ? Y a-t-il une chose que tu es toujours désirée ? Un Objet ? Un Kimono ? Je pourrais racheter ta dette. Est-ce la liberté que tu désire ?…Je pourrais faire disparaitre quelqu’un pour toi. Une personne que tu as toujours détestée peut être ?’’

Tel le démon, je m’abaissais, prenant la pose d’un chat assis pour accentuer la ressemblance. A la lumière d’une simple bougie, j’espérais que cela devienne un peu plus impressionnant. Assez pour lui laisser le doute de ma nature ? Assez pour la convaincre de la prétendue Magie des Shinobi ?

‘‘Désire tu peux être l’amour ? Je pourrais envouter quelqu’un pour qu’il tombe amoureux de toi. Il n’est rien qui ne me soit vraiment impossible’’

Ce n’était pas totalement faux. Il n’y avait rien qu’une bonne lame ou un peu d’argent pouvait arranger. Le reste, je pouvais largement le voler. Cela ne serait simplement pas aussi immédiat que je pouvais le laisser entendre. J’observais attentivement son expression, guettant avidement un sentiment d’hésitation devant un tel choix.

‘‘Tu n’es pas obligée de choisir maintenant. Je me souviens toujours de mes dettes. Surtout envers les personnes qui sont attentionnés envers moi’’

Il était trop tôt pour penser à retourner la situation à mon avantage. Mais je venais de poser la première pierre en laissant voir une petite étendue de mes compétences ainsi que de mon influence. Je laissais aussi entendre que je serais intéressé par une relation dans le temps. Je devais me montrer patient pour le moment alors que je trépignais d’impatience à sa prochaine réaction.


*Bakeneko : Youkai à forme féline ayant deux queues. On dit qu'il s'agit de chat centenaire maitre en illusion.
**Neko-Chan : Petit chat, chaton
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyMar 25 Oct - 18:13

C’est avec appréhension que Sumire attendait la réponse à sa question. Celle-ci avait sans doute était trop directe. Il était évident que si son invité surprise était un repris de justice, il n’allait pas le lui dire. D’autant plus qu’il pourrait se révélait plus dangereux si il se sentait menacé. Sumire n’aurait peut-être pas dû poser cette question. Mais elle n’y avait pas réfléchie. Sa question n’avait été que la traduction de sa pensée momentanée. Cependant puisque le jeune homme semblait disposer à lui répondre, Sumire l’écouta attentivement. Une chose qu’elle savait parfaitement bien faire.

Des premières paroles de l’inconnu transpirèrent son souhait de garder l’anonymat. Ce qui ne gênait pas particulièrement la jeune femme. D’une part parce que si cette affaire s’avérait louche par la suite, elle souhaitait y être mêlée le moins possible. D’autre part, parce qu’elle était habituée à appeler ses clients de la façon qu’ils souhaitaient. Aussi elle l’appellerait Neko-Chan. Ce serait toujours mieux que l’inconnu, l’intrus ou le visiteur, même si tous ces termes étaient actuellement parfaitement adéquats. Sumire n’était pas très animaux. Ces derniers nécessitaient beaucoup trop d’attention. Et de l’attention, elle en prodiguait assez dans son métier, pour ne pas avoir envie de devoir s’occuper en plus d’un animal durant son temps libre. Durant ces moments, elle préférait de loin s’occuper d’elle-même. Mais à choisir, elle préférait de loin les animaux sauvages, qui indépendant, ne demandait pas beaucoup d’implication, tels les oiseaux. Quant aux créatures dont Neko Chan parlait, notamment le Bakeneko, Sumire n’en n’avait jamais rencontré. Mais elle savait parfaitement ce que c’était. Après tout, elle était originaire d’un petit village, au milieu de la campagne. Combien de chasseurs étaient rentrés en déclarant avoir vu un de ses merveilleuses créatures ? Beaucoup. Et cela amener toujours à une soirée, où les histoires de ces êtres étaient racontées encore et encore. Des moments sympathiques, qui faisaient rêver les enfants.

Sumire n’aurait sûrement pas insisté si Neko-Chan s’était arrêté là. Elle aurait jugé plus sage de ne pas jouer avec le danger, en poussant l’homme dans des confidences qu’il ne désirait pas. Par contre, s’il souhaitait entrer dans les détails, cela ne la mécontenter pas, bien au contraire. Plus elle en saurait, plus elle saurait quelle attitude adopter. Quand à l’histoire en elle-même, elle ne fit aucun commentaire. Elle n’était pas en position de juger, ou même de savoir, si l’histoire était vraie ou fausse. L’homme se faisait passer en victime. Le coupable, était l’autre. Cependant cela ne révélait rien de ses intentions ou même de son clan. N’étant pas familière des hommes de combats, ses clients étaient d’avantage des hommes de culture ou de politique, elle n’avait pas la moindre idée de la façon qu’un combattant avait de se srtir d’affaires. Aussi se contenta-t-elle de prendre pour vrai ce que son interlocuteur disait. Qui sait, le temps des questions viendrait peut-être plus tard.

Par contre le point sur lequel la jeune femme était d’avantage prête à négocier, était bien celui de la faveur qui lui serait accordée. A l’écouter, Neko-Chan avait le pouvoir de lui donner absolument tout ce qu’elle voudrait, que ce soit matériel ou non d’ailleurs. Et en y réfléchissant plus sérieusement, la jeune fille se demandait ce qu’elle voulait vraiment. Même si dans les propositions de Neko-Chan, deux trois choses l’intéressaient plus que d’autres. Racheter sa dette. Une geisha mettait plus d’une dizaine d’année à rembourser sa dette si elle se débrouillait bien et si elle se débrouillait seule. Sumire n’avait commencé que depuis trois ans, et il était évident que toutes sa carrière servirait à racheter sa dette. Cependant Sumire réfléchissait sur le long terme. Si cet homme lui fournissait l’argent nécessaire pour racheter sa dette, elle aurait forcément des ennuis. Comment expliquer d’où venait cet argent ? Ce n’était pas la bonne méthode. D’autant plus qu’elle se retrouverait à 21 ans, dans la rue, sans absolument rien d’autres que ses talents de Geisha. Les femmes n’étant pas acceptées dans les théâtres, elle n’avait aucunes envies de quitter son statut de geisha pour devenir servante ou pire, prostituée. Non il y avait un meilleur moyen. Reprenant la parole pour ne pas laisser le silence s’éterniser, elle dit :

« Eh bien Neko-Chan, vos dons semblent illimités. Me donner ce que je veux, quand je veux, c’est en effet osé. Qu’est ce qui vous fait croire que mes désirs sont réalisables ? Sans doute, me répondriez-vous que rien n’est impossible à un Kami. Et vous avez surement raison… »

Les paroles de Sumire n’avaient pas vraiment d’intérêts, mais elles lui permettaient de réfléchir tout en captant l’attention de son interlocuteur. Réaliser un vœu était rarement facile, alors le réaliser comme il le fallait…

« Ce que je désirerais, Neko-Chan. C’est un Danna. »

C’était la meilleure option pour une Geisha. Le Danna était celui qui racheter la dette de la geisha. De par se fait, elle n’était plus liée à l’okiya et pour faire simple elle devenait la maîtresse de l’homme qui était alors son Danna. Elle pouvait encore officiait en tant que geisha, en qualité d’animatrice seulement dirons nous, et l’argent qu’elle gagnait rester à elle seule. Elle gagner en général aussi l’indépendance. Les danna étant habituellement des hommes mariés et de haute fonction, la geisha obtient son autonomie complète. Une demeure, offerte par le danna, cela va de soi, la liberté de faire ce que cela lui plaît tant que ça ne contredit pas les attentes du dit monsieur.

« Vous voyez, une geisha ne choisit pas son danna, c’est lui qui la choisit. Bien sûre elle peut tenter de séduire celui qu’elle aimerait voir être son danna, mais la finalité n’est jamais certaine. C’est donc souvent le hasard ou le destin qui officie. Certaines n’ont même jamais de danna, ce qui complique et rallonge le remboursement de leur dette. Pour ma part je ne désire pas être un simple jouet du destin. Si je peux donc m’offrir la faveur d’un Kami… pourquoi la refuser… »

Sumire fit une pause. Elle n’oubliait pas que la faveur promise par l’inconnu, puisse n’être qu’un leurre, destiné à l’adoucir pour qu’elle fasse ce qu’il désirait. Cependant, s’il n’y avait même qu’une seule chance d’obtenir un peu d’aide de la part du destin, pourquoi la laisser filer ? Cependant il y avait quelques conditions. Sumire pourrait se montrer très pointilleuse sur le sujet.

« Il va de soi, que n’importe qui ne ferait pas l’affaire. Croyez-vous cela possible ? »


Malgré les apparences Sumire n’oubliait pas que Neko-Chan était blessé. Cependant, il allait de soi que tant qu’elle n’aurait pas un minimum de conviction sur la possible réalisation de son souhait, elle ne remplirait pas sa part de marché. A savoir, l’aider à se soigner. Car s’il avait tout le nécessaire pour le faire lui-même, il aurait sans doute déjà commencé à se soigner. Ce n’aurait pas été incompatible avec leur conversation. C’était donnant, donnant. Les promesses c’était bien, les actes c’était mieux. Cependant, il était évident aussi, qu’elle ne pouvait pas laisser l’inconnu continuer à perdre son sang. Premièrement, parce qu’au bout d’un moment, leur négociations risquaient de connaître des difficultés de communication, et deuxièmement, parce qu’elle aurait plus de mal à cacher le passage du visiteur, si sa chambre s’avérait pleine de sang. Elle se retourna de moitié pour attraper sur la commode sur laquelle se trouver le miroir, une écharpe. Elle l’avait laissé là en début de journée dans le but de la jeter, puis elle l’avait oubliée. Elle la tendit à Neko-Chan.

« Pour votre jambe. »

Qui sait, si la conversation continuait sur une bonne voie, elle pourrait peut-être même lui proposer un verre.
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyMar 25 Oct - 20:03

Elle…Elle était beaucoup plus intrigante qu’il ne l’aurait cru au premier abord. Je restais un moment pensif en observant les mouvements de la Geisha en me demandant si je ne devrais pas me méfier un peu plus. A vrai dire, je n’arrivais pas à déterminer si elle voyait beaucoup plus loin que le bout de son nez ou si elle désirait simplement se mettre sous la protection d’un homme riche qui lui promettait simplement une vie facile. On aurait pu dire un peu des deux mais les implications de cette différence étaient de taille.

Dans le premier cas, elle ne se contenterait certainement pas de rester simplement en arrière plan. Si elle se trouvait…Enfin si je lui trouvais une personne adéquat, elle le manipulerait jusqu’à s’immiscer dans la vie du clan. Ce qui voulait dire qu’elle réussirait peut être à terme à avoir un certain poids. Ce qui n’était pas négligeable tant au point de vue des informations que son influence dans les décisions. Dans la seconde, elle resterait simplement un ornement et ne ferrait jamais rien de sa vie. Et pas nécessaire utile.

Quelque part, je tendais à privilégier la première motivation. Après tout, elle n’avait pas hurlée, elle ne cherchait pas à savoir si son histoire était vrai ou fausse et surtout, cachait ce qu’elle en pensait. Elle préférait de loin ne pas savoir qui était son généreux bienfaiteur et même si j’étais un ennemi de son clan, profiter de cette chance qui lui était offerte pour s’offrir un meilleure avenir. Elle était prête à pactiser avec les démons avec la sagesse nécessaire pour ne pas se laisser éblouie par de vaines promesses.

C’était…Assez excitant.

Je pouvais presque en oublier ce qui ce passait à l’extérieur de ces murs. Je pris délicatement l’écharpe et retournait à la frontière entre la lumière de la bougie et les ombres de la pièce. Mes oreilles se tendirent, cherchant un bruit suspect dans les environs, essayant de ne pas détourner mes yeux d’elle pour ne pas lui donner l’impression que j’étais trop sur mes gardes avant de m’assoir. En retirant la flèche, non sans douleur, je me rendis compte à quel point j’avais été chanceux. La flèche c’était fichée proprement et la compresser me donnerait un peu plus de temps.

Mon principal souci fut alors de ne pas laisser mon esprit s’embrumer par la douleur qui m’envahissait petit à petit. J’avais cruellement besoin de réfléchir. J’étais certain qu’elle était à ma portée…Qu’elle pouvait m’apporter quelque chose de plus. Et puis, ce n’était pas comme si je pouvais simplement me permettre de lui faire mirroiter simplement une promesse si elle était aussi intelligente que je le soupçonnais.

‘‘N’ais je pas dis que tout était possible ?’’

Oui, il était toujours possible d’arriver à quelque chose. Mais je devais réfléchir précisément à mes besoins. Ce n’était pas comme si je pouvais simplement demander une faveur. Il me faudrait plus d’information sur les goûts des gens que je trouvais intéressant de mettre entre les griffes de mon interlocutrice. Après, rien de bien compliqué. Pousser la Geisha à adopter les attitudes et jouer avec les informations qu’il lui fournirait…Et lui s’occuperait de la rendre encore plus mystérieuse. Seulement…

‘‘Mais ce n’est pas comme si j’avais un prétendant pour toi qui t’attendait juste derrière ce Shoji. N’as-tu pas peur que je profite simplement de toi pour disparaitre à jamais ? Il serait beaucoup plus simple pour toi d’accepter une récompense plus rapide et certaine.’’

…Oui, il voyait aussi une autre solution. Beaucoup plus difficile à mettre en œuvre mais cela se révélerait tout aussi intéressant. Du moins, tant qu’il garderait ce masque sur le visage.

‘‘Aurais tu assez confiance en moi ?’’

Je ne faisais que gagner du temps pour pousser la réflexion. Mais c’était aussi une très bonne remarque. Quelque part, elle me confiait sincèrement son avenir et la réciproque était vrai. Du moins, tant que je n’étais pas capable de me déplacer avec plus d’aisance et coupé de mes voies de ravitaillement. Je manquais de glousser en reprenant la parole.

‘‘Cela ferrait de nous deux plus que des complices non ? Quels genres de lien désire tu avoir avec moi ? Jusqu’où pourrions nous nous faire confiance ? Quels garanties avons-nous ? As-tu une idée sur la question ?’’

Ce n’était pas tant pour semer le doute dans son esprit que de faire preuve de sincérité. Après tout, elle pouvait s’attendre à ce qu’un Shinobi lui mente pour survivre. En lui donnant l’occasion de resserrer nos liens de la manière qu’elle choisirait, j’étais certain que je ne serais pas trahi. Du moins pas sans une raison valable.

‘‘Cependant, tu peux toujours me dire quel genre de Danna tu désire…Mais plus les exigences sont grande, plus la difficulté sera grande. Sans parler du temps que je pourrais mettre’’

J’étais curieux de connaitre le portrait qu’elle allait faire…
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyJeu 27 Oct - 10:51

Sumire n’aurait jamais pensée que sa soirée évoluerait ainsi. A l’origine, elle pensait simplement rentrer chez elle, se démaquiller, se déshabiller et dormir. Mais voilà qu’elle se trouvait finalement en pleine conversation sur son avenir avec un inconnu potentiellement ennemi de son clan. Bon, il est vrai que Sumire n’était pas au centre des affaires politiques du royaume. Elle était bien plus proche des petites gens que des grands hommes dans ce domaine. Cependant, la jeune femme n’en restait pas moins ambitieuse, et quand une opportunité s’offre à soi il faut la saisir. On regrette moins une tentative qui échoue qu’une opportunité non saisie. Du moins du point de vue de Sumire.

Elle avait formulé un souhait, quelque peu compliqué à réaliser, elle le savait bien. C’était une idée qui lui était venue ainsi, mais qui était cependant réfléchie. Cela faisait bien longtemps déjà, qu’elle cherchait parmi ses clients, un homme sur lequel elle jetterait son dévolu. Il n’était pas question qu’elle reste sous l’autorité de la maîtresse de l’Okiya, dix à vingt ans de plus ! Lorsqu’il lui dit que tout était possible, elle laissa apparaître un sourire amusé. Elle doutait vraiment, en fait elle n’y croyait pas, d’avoir à faire à un être aux pouvoirs surnaturels. Cependant, il était d’avantage possible qu’elle est affaire à quelqu’un d’influent ou de riche. Ou alors elle se faisait arnaquer en beauté. Ce qui était aussi tout à fait probable. Mais Sumire ne comptait pas se laisser faire facilement. Elle avait un avantage essentiel. C’est que se révélait ne pouvait lui nuire. Toutes les geishas voulaient un Danna. Elle n’avait rien à cacher, contrairement à son inconnu. C’était à lui de faire attention à ce qu’il disait, elle n’avait guère à craindre de ce qu’elle pourrait dire.

Sumire ne fut pas étonné, qu’il lui dise qu’il n’avait pas, pour elle, un prétendant caché derrière le shoji. Ca elle s’y attendait, c’était évident. Elle n’était guère intéressée par une récompense plus matérielle et plus rapide. Il lui avait dit pouvoir tout réaliser, elle attendait qu’il lui prouve que ce soit possible. Il faut faire attention avec les promesses, elles sont plus faciles à faire qu’à tenir. Et même si il n’avait jamais dit qu’il jurait de réaliser « la faveur » qu’elle demanderait, c’est ainsi qu’elle l’avait prit.

La flopée de question qu’il lui posa ensuite la laissèrent quelques peu perplexe. Elle ne s’attendait pas à ce que des mots tels que la confiance ou la complicité n’apparaissent dans cette conversation. Après tout, elle parlait à un inconnu, ils n’étaient liés par rien (pour le moment du moins) et elle ne comptait pas donner sa confiance.
Il en revînt ensuite au portrait du Danna qu’elle désirerait avoir. Une question plus simple, ou pas. Sumire voulut y réfléchir un peu. Pour se donner un peu de temps pour penser, elle se leva et alla prendre dans un coin d’une pièce une bouteille. Elle dit en même temps :

« Voulez vous un verre ? »

Elle ramena la bouteille et des coupes avec elle. La dite bouteille était empaqueté, c’était sensé être un cadeau pour un client. Enfin si il fallait qu’elle l’ouvre, elle en rachèterait une ce n’était pas gênant. Elle reprit la parole :

« Il me semble difficile pour moi que nous puissions parler d’une quelconque confiance. Nous ne nous connaissons pas, ne savons rien l’un de l’autre et nos échanges actuels sont bien contingents je trouve. Ils ont autant de chance de se réaliser vraiment que de ne pas se réaliser du tout… Il est évident que si vous décidiez de réaliser mon souhait, nous serions surement amener à reprendre contact, il est évident alors qu’une relation se créerait entre nous. Cependant je ne crois pas que l’on puisse parler de complicité pour autant. Quand au lien qui pourrait nous unir, je n’y vois pour le moment rien d’autre qu’une utilité mutuelle. Je vous aide, vous m’aidez. Cependant il est nécessaire que les services rendus et demandés soient à peu près équivalents si nous voulons que notre accord ait une chance de tenir. Nous en venons donc aux garanties. Pour l’instant, je n’ai aucunes certitudes que ce que vous me dites depuis le début n’est pas une simple ruse destinée à me tromper afin de vous assurer l’abri dont vous semblez avoir besoin. D’un autre côté, je pense que vous vous êtes rendu comptes que je ne vous aiderai vraiment que lorsque j’aurais des certitudes. »

Voilà pour l’essentiel. Sumire avait au moins mis au clair ce qu’elle pensait de la situation. Elle avait reprit un visage neutre, sérieux. Pour elle ce n’était plus une conversation, mais une véritable négociation. Elle avait peut-être des avantages à tirer de cette visite, mais il était hors de question qu’elle soit abusée.

« Je ne pourrais me contenter de simples paroles, cependant la nature de mon souhait ne vous permet pas sur l’instant de me donner une quelconque preuve de votre bonne foi. »

Sumire savait exactement où elle voulait en venir. Mais bien qu’elle essayât de le cacher, sous l’apparence de la réflexion, elle se demandait si l’exigence qu’elle s’apprêtait à demander ne serait pas de trop. Après tout, cette homme pouvait s’avérer dangereux, peut-être. Mais quelle autre solution pouvaient-ils trouver ? Elle reprit :

« Il me semble trop tôt pour parler de confiance… Je n’accorde pas la mienne aisément, et surtout pas à un inconnu se présentant chez moi sous les traits d’un chat. Je veux bien passer un accord. Vous cacher ici le temps nécessaire à vos yeux. Mais à selon moi, cet accord ne peut que se placer sous le signe de la méfiance mutuelle et non sous celui de la confiance. »


Est-ce qu’elle faisait bien ou pas ? Telle était la question. Ou elle allait dépasser les limites ou leurs négociations prendraient un nouveau tournant.

« Après tout, rien ne me garantit qu’en quittant ces lieux, après votre guérison, qu’en plus de ne point tenir votre parole, vous mettiez à mal ma réputation. Soyons clair. Je ne veux aucunement préjuger de votre nature profonde. Vous êtes peut-être quelqu’un de très bien, et de parole. Cependant je ne me contente pas de peut-être. Vous savez où je vis, à quoi je ressemble et je doute que vous ne mettiez longtemps avant de connaître mon nom. Une simple rumeur de votre part pourrait mettre à mal ma réputation et ma carrière, et je pense que vous pouvez avoir suffisamment d’influences pour m’attirer de vrais ennuis, même si je n’en vois pas l’intérêt. »


Mais prudence est mère de sureté. Alors prenons le pire des cas et tentons d’y trouver une solution.

« De plus, il se pourrait bien que rien qu’en vous parlant, je m’attire des ennuis avec les autorités de mon propre clan. J’ai donc la sensation d’être en plus mauvaise posture que vous. Puisque même si je criais à l’aide maintenant, je pense que vous aurez assez de force pour me maîtriser, et il n’y a personne dans cette maison qui se risquerait à vouloir vous arrêtez. Bien sûr il se peut que vous soyez arrêté par la suite, cependant je vous avoue que je n’ai guère envie de prendre un tel risque… Pour en revenir donc à la garantie que je veux de vous. Je ne vous demanderai ni votre nom, ni votre clan ou votre histoire rien ne m’assurerai que vous diriez la vérité. Ce que je voudrais par contre connaître…C’est votre visage. »

Après une courte pause elle ajouta :

« Nous en reviendrons peut-être à la description de mon éventuel Danna un peu plus tard. »
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyJeu 27 Oct - 15:27

Voir mon visage. Cela ne m’étonnait pas plus que cela. J’avais amené sciemment la conversation sur le terrain de la sincérité et je n’avais pas été déçu. La jeune femme avait sans nul doute ouvert aussi bien son cœur que ces pensées vis-à-vis de cette conversation et des diverses conséquences qui pouvaient en découler. Elle était assez intelligente pour savoir que je pouvais très bien lui donner une fausse identité qui serait plus que difficile à vérifier alors que je n’avais jusqu’à preuve du contraire qu’un seul visage.

Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Bien des années durant, je m’amusais devant la curiosité maladive des gens. Alors qu’ils n’auraient en aucun cas fait attention à moi dans une rue, la fascination que provoquait le masque poussait toujours les gens à vouloir en savoir plus. Je me demandais bien pourquoi…Je portais ce genre de masque pour entretenir mon goût de la mise en scène et des mystères. Ce qui m’avait bien souvent facilité la tâche. Je ne cache pas qu’il était beaucoup plus difficile de mettre un nom ou un surnom sur un visage mais j’avais plus d’un tour dans mon sac pour éviter d’attirer le regard ainsi que l’attention des gens.

J’aurais pu la laisser voir mon visage…Mais c’était totalement exclu pour le moment. Pas tant que cela risquait de me mettre des bâtons dans les roues.

‘‘Voir mon visage ?’’

Je gloussais doucement.

‘‘Pour le moment, je suis un Kami…Si quelqu’un venait à venir ici ou à t’interroger, ta sincérité restera entière si tu admet avoir été visité par un Kami. Ou par un Youkai. Après tout, tant que tu n’as pas la preuve que je suis humain, tu ne ment pas. Ton honneur reste sauf dans tout les cas de figure. Qui oserait dire le contraire au vue des récents évènements ?’’

Ce qui restait vrai. Tant que j’étais un Youkai, je n’étais pas un Shinobi. Ce qui enlevait toute trace de culpabilité voir justifiait pleinement les actes de la Geisha. S’il lui arrivait malheur, il était toujours plus simple de se réfugier sous un pieux mensonge. Même s’il était apparent, il serait difficile de prouver le contraire surtout si la Geisha jouait les filles naïves et ce avec plus de conviction que si le doute était réellement levé sur mon identité.

‘‘Si tu en éprouve le désir. Tu n’as qu’à tendre tes mains pour m’ôter ce masque si tu y tiens vraiment. A vrai dire, il n’y a rien de particulier sous ce masque. Rien qui ne me ferrait défaut. Mais serais tu prête à le voir ? Peut être y a t’il une raison à ce masque. Est-ce que je cache une vilaine blessure ? Suis-je horriblement défiguré ? Je m’en voudrais de te causer des cauchemars.’’

Il est vrai que je portais un cache œil sous ce masque laissant entendre que j’étais borgne. Une blessure pour laquelle j’avais toujours fais en sorte de laisser planer le doute quand à sa véracité. Mais je ne faisais que m’amuser aux dépends de la jeune femme en montrant ma nonchalance. Laissant là aussi le doute quand à l’utilité d’une telle démarche.

‘‘Qui sait…Peut être qu’avec mes pouvoirs, c’est un Danna qui ce cache sous ce masque ? Voudrais tu essayer ?’’

Je tendis le cou dans un mouvement plus que félin. Laissant entrevoir la couleur de mon œil jaune à la lueur de la flamme.

‘‘Mais si j’étais toi, je prendrais une meilleure garantie. Peut être devrais tu plutôt prendre une arme que je possède, me mettant plus facilement à ta merci ? ’’

Chose tout à fait risible en somme. Cacher une arme dans une chambre de geisha était presque un aveu de culpabilité. Voir même de méprise quand à l’identité de la jeune femme qui pouvait dès lors se révéler être une Kunoichi. Cependant, même sans arme, je n’étais pas sans ressource mais cela, peu de gens pouvait s’en douter. Du moins pas sans en avoir fait l’amer expérience.

‘‘A vrai dire, je pense que te prêter un bien précieux pourrait être une meilleure idée. Néanmoins quand je parlais des liens entre nous, il y avait toujours la possibilité de creuser cette confiance. La confiance entre un maitre et son élève. Celle entre un frère et une sœur. Celle d’un pacte de sang. Celle entre deux amants…Il y a bien des possibilités bien plus efficace non ?’’

Il allait sans dire que je m’amusais à la tourmenter ainsi. Je pouvais presque sentir ces pensées se dérouler lentement dans son esprit. Je la laissais réfléchir, dédaignant le saké. L’alcool était mauvais pour les réflexes. Mais c’était plus pour des raisons pragmatiques que je le délaissais dans son emballage. La principal étant que malgré mes paroles, il était hors de question de laisser mon esprit sombrer. Je devais rester alerte et ce, même avec la geisha. La confiance que je pouvais avoir en elle était toute relative. Surtout pour une personne aussi intelligente qui avait certainement l’habitude de souler ces clients. Je n’aurais été qu’une proie facile après cela.

‘‘Veux tu que je fasse la promesse sur mon honneur de ne blesser aucune personne dans cette maison ou parlerons nous de ton futur ?’’

C’était certainement idiot…Mais il était vrai qu’à un aucun moment, je n’avais promis de laisser quelqu’un en vie après mon départ ou même durant mon séjour. Je me demandais si elle allait blêmir à cette idée…
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyLun 31 Oct - 11:54

Cette conversation était très intéressante aux yeux de la geisha. Pas évidente, mais intéressante. Chacun tentait de tirer son épingle du jeu et Sumire doutait de pouvoir prendre l’avantage à un moment ou un autre. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle arrêterait d’essayer. Elle était obstinée. Cependant, elle ne voulait pas perdre de potentiels avantages à cause d’un entêtement démesuré et idiot. Aussi elle ne se formalisa pas du refus de Neko-Chan à montrer son visage. Bien sûr elle aurait tiré un grand ravissement du fait qu’il cède à sa requête. Toutes les femmes étaient heureuses lorsqu’elles obtenaient ce qu’elles voulaient d’un autre. Mais n’ayant pas l’avantage physique, elle n’allait pas, comme l’avait proposé son visiteur, se jeter sur lui pour lui ôter son masque. Et elle n’allait pas non plus risquer de le pousser à bout en insistant. Depuis le départ il cherchait à cacher son identité, rien d’ahurissant à ce qu’il continu dans cette voie.

Sumire avait parlé de garanties pour tenter d’obtenir d’avantage d’informations. Pour voir si l’inconnu se laisserait aller aux confidences et aux révélations. C’était une habitude qu’elle avait. Tenter de tout savoir de ses clients, c’était tellement plus simple après de savoir comment se comporter pour finir par avoir ce qu’elle voulait. Un brin manipulatrice ? Peut-être. Mais elle avait encore énormément beaucoup à apprendre. Mais c’était beaucoup plus amusant quand elle n’avait pas tout en main dès le début. Parfois frustrant aussi. Mais cela faisait partie du jeu.

De plus si un problème venait à se présenter à elle. Il était bien plus prudent de feindre l’ignorance. Plus facile aussi. Mais il y avait peu de chance qu’un quelconque problème se pose un jour. Qui pourrait savoir que la jeune femme avait reçu une visite suspecte ? Si quelqu’un avait eu suivit l’intrus, il aurait déjà frappé à la porte de l’Okiya (ou serait aussi passé par les toits peut-être). Se sœurs semblaient dormir bien profondément vu qu’aucunes d’entre elles n’étaient encore venu lui demander pourquoi elle avait une chandelle allumée au milieu de la nuit.

« Alors oublions cette histoire de visage. Vous avez raison, quels besoins aurais-je de mettre un visage sur un être surnaturel ? Absolument aucuns. »

Sumire fronça un instant les sourcils en signe de surprise. Comprenait-elle bien ce qu’il insinuait. Il se proposait en tant que Danna. Dans un sens c’était assez surprenant. Car si cela venait un jour à être le cas, il serait bien forcer de lui montrer son visage. Oui un jour. Quand la confiance serait creusée, comme il disait. Confiance. Pour elle il était bien trop tôt pour parler de cela, elle avait déjà dit. Seul le temps pourrait permettre la création d’un tel lien. Mais était-ce seulement possible ? Pour parler de confiance, il fallait plus que quelques rendez-vous. Il fallait des intérêts communs, ou au moins des façons de pensée semblable sur certain points…Sumire était bien trop occuper à penser aux conséquences probables qui découleraient du fait que Neko-Chan devienne son Danna pour s’intéresser à nouveau aux histoires de garanties, qu’elle avait pourtant elle-même amenée sur le sujet. Elle se contenta de répondre.

« Cela ira, gardez vos armes. Je n’en n’aurai aucune utilité et cela attire bien trop l’attention. »

La jeune femme fût plus que surprise par la dernière phrase de son interlocuteur. Elle avait bien envisagé que son visiteur nocturne puisse être dangereux, mais elle n’avait pas pensé qu’il puisse l’être pour une autre personne qu’elle. Avait-elle pris cette conversation trop à la légère ? Ou ne disait-il cela que pour l’inquiéter ? D’un côté sa dernière phrase maintenait un ou. Elle ne savait pas vraiment s’il fallait accorder beaucoup de crédit à tout cela.

« Vous ne gagneriez rien à vous en prendre aux femmes d’ici. A part le risque que l’une d’entre elles ne se sauve et n’alerte les autorités. Revenons en plutôt à nos accords. »

Elle porta son regard sur la bouteille en face d’elle. Elle ne comptait pas l’ouvrir. Il était tard, elle était déjà fatiguée donc inutile de se verser un verre par-dessus le marché. Visiblement, Neko-Chan n’en voulait pas non plus. Elle demanda :

« Envisagez-vous vraiment la possibilité d’être mon Danna ? Qu’y gagneriez-vous ? Et surtout qu’attendriez-vous au juste de cette alliance ? »

Elle fixa à nouveau son regard sur Neko-Chan. Elle ne savait pas du tout quel genre d’homme cela pouvait être en réalité. Ni même d’où il pouvait venir. Il y avait beaucoup de zones d’ombres. Certes elles pourraient certainement s’éclaircir avec le temps. Après tout un tel accord nécessiterait des rencontres plus formelles. Des soirées publiques. Ici, sur les terres du clan Umano. Cela signifiat-il donc que Neko-Chan n’était pas un ennemi de son clan ? Car même si Sumire n’était pas très au fait des rivalités entre clan. Elle ne comptait pas abandonner le sien pour autant. Mais là n’était pas la question.

« Vous parliez de confiance. Il peut en effet s’en créer une entre une geisha et son Danna. Mais j’ai du mal à voir en quoi un tel accord pourrait vous être bénéfique. Ce que j’attends de mon Danna, c’est qu’il me laisse mon autonomie et de la liberté. Je serais certes disponible pour lui. Mais je ne désire pas pour autant qu’il devienne le centre de mon univers. Je suis jeune et j’ai bien l’intention de continuer mon travail, ou alors il faudrait que mon Danna puisse me trouver une occupation qui me conviendrait. Sachez que je ne prévoit absolument pas de m’occuper seulement d’une maison. »

L’avantage de son métier, que Sumire aimait beaucoup, c’était qu’elle pouvait croiser beaucoup de monde. Faire et obtenir à peu près tout ce qu’elle voulait, pour peu qu’elle s’y prenne bien. Elle voulait un Danna pour ne plus dépendre de l’Okiya. Mais il n’était absolument pas question qu’elle troque une prison dorée contre une autre. C’est un Danna qu’elle voulait pas un mari. Ni même un homme qui suivrait ces faits et gestes dans les moindres détails. Bien sûr avoir un Danna signifiait faire quelques concessions. Se montrait respectueuses et fidèle avec lui. C’est pourquoi un homme puissant mais occupé était ce qu’il y avait de mieux.
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyLun 31 Oct - 16:18

La conversation prenait une tournure pour le moins intéressante car plus elle avançait et plus j’avais une meilleure idée de la personnalité de ma compagne d’un soir…Ou peut être d’une vie si cette négociation arrivait à déboucher sur ce que je désirais. L’intelligence de la geisha n’était plus à prouver, elle était capable de comprendre où était son intérêt sans trop s’attarder sur l’honneur. Du moins, tant que cette question n’était pas clairement tranchée car si j’avouais maintenant que j’étais la principale menace qui pesait sur son clan, je n’étais pas certain qu’elle ne me dénonce pas dans la foulée.

Cependant, il était vrai que les problèmes financiers des Ondorie soit un problème plus pressant pour la famille Umano que la susceptibilité des Toragi…Mais c’était qu’une question de rhétorique à vrai dire.

Mis le point qui attirait définitivement mon attention était le fait qu’elle n’avait vraiment jamais eu le moindre contact avec les guerriers de l’ombre. Sans quoi, elle n’aurait jamais clamée à la légère d’une éventuelle survivante qui aurait pu me causer du tord. Dans son esprit, il ne faisait certainement aucun doute que je me serais comporté comme un Bushi en attaquant de front…Une idée qui m’aurait volontiers fait éclaté de rire. Devant son visage horrifié, j’avais du mal à savoir si je désirais enfoncer le bouchon ou si je voulais jouer l’innocence en lui réservant une mauvaise surprise un de ces jours.

Une disparition ou un empoisonnement était si vite arrivé…Neh ?

A vrai dire, si j’avais du m’occuper de toute l’Okiya, le poison aurait eut ma préférence bien que j’aurais volontiers pris mon temps pour enlever plusieurs jeunes femmes en pleine nuit. Du moins si la douleur dans ma jambe n’était pas aussi lancinante. J’avais connu bien pire au court de toutes ces années et j’arrivais presque à en faire abstraction. Mais elle restait toujours présente non loin, me faisant grincer des dents quand elle m’élançait.

Fort heureusement, son expression à l’annonce que je serais un probable Danna me fit rapidement oublier cette mauvaise farce du destin. Je m’étais attendu à ce qu’elle rejette en bloc cette idée. Après tout, je n’étais qu’un étranger et il n’y avait toujours aucune preuve que je sois une personne de son clan. Manque de scrupule ? Autojustification morale ? Loyauté et Honneur à louer ? Sur ce dernier point, j’étais dubitatif. Depuis quand une Geisha se souciait elle de l’honneur tant qu’elle n’avait pas de statut privilégié à défendre ?

Et c’était bien le plus intéressant. Si je pouvais établir…Mettont...Une identité écran.. .J’étais certain que la Geisha défendrait sa situation ainsi que la mienne bec et ongle. Ce n’était pas la première fois que j’usais d’alias ou que je changeais de nom selon les circonstances. Mais je le faisais toujours au nom du clan pour des missions clairement définies. De ce fait, qu’il soit stratège ou chef de guerre, ces derniers savaient à quoi s’en tenir. Même s’ils ne l’apprenaient qu’a posteriori. De ce fait, c’était vraiment une question de survit que de garder son réseau d’information secret. Le fait d’avoir une nouvelle source d’information que j’infiltrerais lentement dans les hautes sphères étaient un fait…Je le faisais pour le bien du clan, c’était indéniable. Que je maintienne une identité secrète en usant de l’argent du clan pour entretenir une maison ainsi qu’une geisha…C’était tout autre chose. Quand à utiliser de l’argent obtenu dans un cadre autre que le clan était un tabou. Même si dans ce cas, c’était moralement justifiable.

En un mot comme en cent, si la situation serait dangereuse pour elle, elle l’était tout autant pour moi. On aurait pu croire que j’essayais de m’enfuir à Umano qui restait un territoire relativement neutre aux relations diplomatiques proche de nos ennemis. Ce qui pouvait ce révéler exact s’il devait m’arriver malheur et que pour une raison ou une autre, je devais fuir mon clan. Une voie de sortie possible et une identité que je pouvais endosser pleinement...Tout cela grâce à l’argent du clan. C’était dangereux mais dans le même temps extrêmement intéressant dans les deux cas.

Tellement de réflexion m’avait fait oublier le reste de la conversation. En fait, je me rendais soudainement compte que je n’avais pas de mensonge crédible à lui offrir quand à la contrepartie. Dire qu’il désirait avoir des yeux et des oreilles parmi les grands de son clan n’était pas ce qu’il y avait de plus…intelligent à faire. Pourtant, je devais trouver un moyen d’extraire ces informations sans attirer son attention dessus.

‘‘Ce que j’attend ? Voyons qu’est ce qu’un homme pourrait attendre d’une Geisha qu’il aurait prise sous son aile ?’’

Un léger rire passa sous le masque. Il était vrai qu’être au centre de l’attention d’une Geisha qui vous étais dévouée était loin d’être déplaisant. Mais ce n’était pas comme si j’attendais spécialement quelque chose d’elle. N’importe quel homme en aurait été heureux, qu’il soit ou non un shinobi. Je remerciais le fais qu’elle est abandonnée l’idée d’emporter mon masque sans quoi elle aurait pu voir sans nul doute une ombre passer sur mon visage. L’inconvénient d’être paranoïaque, de n’avoir confiance et de ne compter sur personne. Cela me rappelait que ce n’était qu’un jeu pour moi et que si je devais perdre, cela ne représenterait rien.

Et cela devrait continuer, quelque soit la relation entretenue avec elle.

Cette idée avait du mal à faire son chemin jusqu’à mon cœur. Après tout, j’étais excité de part les perspectives et j’étais prêt à m’investir sur le long terme pour que ce plan fonctionne. Cependant il y avait cette douleur dans ma jambe qui me rappelait que parfois tout ne se déroulait pas pour le mieux. Après tout, est ce que j’étais prêt à sauver mon interlocutrice si cela devait arriver ? Ou du moins la protéger pour qu’il n’y est aucune retombée ? Je ruminais une réponse mitigée au fond de moi…Une chose qui me frustrait sans que je puisse vraiment mettre le doigt dessus.
‘‘Je pensais qu’il s’agissait d’une faveur. Une vie pour une vie. Si tu décide de prendre soin de moi pour une période beaucoup plus longue que celle que tu escomptais au départ, dit moi comment je pourrais te demander quelque chose de plus ?’’

Il était vrai que je n’avais pas mis une date d’échéance à notre accord. Cela pouvait être aussi bien un jour qu’une semaine ou une vie. Après tout n’avais je pas dis une vie pour une vie ? Cela pouvait aussi bien signifier que si je devais mourir je l’emporterais avec moi que si elle me sauvait la vie, je pouvais très bien lui offrir une nouvelle vie…A vrai dire, j’aimais cette expression qui était pourtant responsable de mon malheur. Mais d’un point de vu pragmatique, c’était très pratique.

‘‘Je pense pas que tu puisse comprendre tout ce que j’ai a gagner.’’

Je penchais la tête sur le côté en souriant intérieurement des mots que j’allais prononcer. Une demie vérité comme toujours.

‘‘Ou disons plutôt que tu veuille le comprendre. Si tu imagine un tant soit peu ce que pourrais être ma vie, est ce vraiment si extraordinaire de vouloir un havre de paix ? Un semblant de vie normal loin des ombres et du sang ? Imagine tu un instant quels actes j’ai bien pu commettre dans ma longue existence ? La possibilité de tout oublier dans les bras d’une jolie damoiselle prête à t’accueillir dans ses bras sans poser la moindre question, le moindre reproche ? En restant loyale et disponible à tout moment ? ’’

Je gloussais à cette idée. Totalement inconcevable dans ce métier et ce même entre shinobi. J’en étais la preuve incarnée…Ne mettais je pas servis des corps agonisant de mes frères des ombres comme marchepied vers mon statut actuel ? Et je comptais bien aller plus haut encore si la possibilité m’était donnée. A ce titre, la confiance était un réel luxe quand avoir une langue trop délié pouvait attirer le spectre de la mort sur soit.

‘‘Tout au plus, je te demanderais de m’écrire régulièrement quand je ne serais pas présent. Cela me changera de lire quelques histoires amusantes ou même grivoises. Et puis je serais rassuré que tu passe du temps en bonne compagnie. Je t’encouragerais même à ce que tu participe aux meilleures soirées de la capitale’’

Un léger rire nonchalant passa mes lèvres.

‘‘Il serait bien bête que ma présence vienne a te manquer, n’est ce pas ? ’’

Humour, demi vérité, sens caché et contrepartie obscure. Un mélange qui laissait bien souvent entendre ce que l’on désirait sans jamais chercher trop loin. Du moins, je l’espérais.
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyMer 2 Nov - 12:57

Sumire écoutait en silence les propos de son interlocuteur. Elle était attentive à chacun des ses mots et observait fixement son visage, bien que cela soit inutile, puisque le masque porté par l’inconnu empêchait la jeune femme de déceler les traits de son visage. Mais maintenant, la jeune femme n’accordait plus aucunes importances au visage qui lui était caché, c’est l’homme en lui-même qu’elle essayait de cerner. Pouvait-elle le croire ? Devait-elle accepter ou refuser son offre ? Après tout, en cas d’acceptation, la jeune femme s’engager sur le long terme, avec un parfait inconnu. Mais était-ce vraiment un souci ? Il était rare qu’un Danna et sa Geisha se connaissent depuis longtemps lorsqu’ils se liaient définitivement. Tout au plus quelque rendez-vous. Et la Geisha n’avait pas à savoir quoique ce soit sur l’homme qui se proposait, tant qu’Oka-San acceptait l’offre. La Geisha devait se comporter comme avec n’importe quels autres clients, avec seulement plus d’attention et d’exclusivité. Cela ne dérangeait pas Sumire, elle le savait. En fait ne rien savoir de son Danna ne l’aurait en principe pas déranger le moins du monde, puisqu’il en était ainsi au début pour toutes les Geishas. Elle pouvait parfaitement cesser de poser des questions d’ordre personnel si son Danna le souhaitait. C’était la règle de base. Respecter les désirs de l’autre pour que les siens soient respectés. Mais Sumire ne pouvait cependant pas oublier les conditions de cette première rencontre qui sortait largement des chemins battus. Qui était cet homme ? Voilà la question primordiale. Si Sumire voulait se placer à égalité avec n’importe quelle autre Geisha qui s’apprêter à se lier à son Danna dans le cas où seules les informations minimalistes ont été échangées, alors la situation du Danna pouvait être la seule chose connue de la Geisha. C’est ce que ce demander de plus en plus la jeune femme. Un homme blessé qui apparaît au milieu de la nuit avec un masque de chat. Elle avait du mal à le comparer au commun des hommes qu’elle rencontrait. Qu’il souhaite lui cacher des choses, elle le comprenait et pouvait l’accepter, mais cela ne l’empêcherait pas de se questionner pour autant.

Parallèlement, son potentiel futur Danna, semblait être assez en accord avec ce qu’elle voulait. Il l’incitait à participer aux grandes soirées. Pourrait-il l’aider à y entrer ? Si tel était le cas, c’est qu’il était un tant soit peu influent, que ce soit dû à la réputation, au mérite ou seulement même à l’argent. Ecrire des lettres lors de ses absences n’était pas contraignant, c’était une chose à laquelle elle pourrait se plier aisément. Quand au fait de prendre soin de son Danna, cela ne poserait pas non plus de soucis. Cela faisait déjà plusieurs années qu’elle savait comment s’y prendre.

La seule chose qui pouvait encore inquiéter la jeune femme, c’était l’allusion à la vie pleine de violence et de sang dont parlait Neko-Chan. Avait-elle à faire à un homme de guerre comme cela lui était venu à l’esprit un peu plus tôt ? Bien sûr, en principe, Sumire n’avait pas à être mêler à cette vie là, du moins pas directement. Même indirectement, Neko-Chan ne semblait pas du genre à s’étendre sur ces activités, étant donné le peu de chose qu’elle avait bien pu tirer de lui au cours de leur conversation. Mais avec les années qui sait. Elle ne serait qu’une maîtresse. Avec les années, comment savoir en quelles manières les choses évolueraient ? Les deux personnes pouvaient en venir à s’apprécier, à développer une sorte de confiance, comme en parler précédemment Neko-Chan. Ou cela pouvait être tout le contraire. Et Sumire ne perdait pas de vue, qu’elle avait à faire à une personne qui savait visiblement se servir d’une arme, savait aussi se faire des ennemis et avait apparemment une vie tumultueuse. C’était peut-être son instinct de conservation qui parlait, mais Sumire ne voulait pas se retrouver face à des situations auxquelles elle ne pourrait faire face et dont elle ne pourrait se tirer.

Après ce n’était que la version pessimiste de l’histoire. Du côté optimiste, on pouvait aisément imaginer le luxe et des cercles « d’amis » différents. Des gens puissants et influents.
Il ne fallait pas perdre de vue non plus, qu’en ayant un Danna, la jeune femme s’engager dans une voie de fidélité. Ne risquait pas t’elle au fil du temps, de voir son ambition décupler, la poussant à des erreurs qui la mettraient à cause d’elle-même dans l’embarras ?

Accepter ou refuser ? Même en pesant le pour et le contre, en imaginant tous les scénarios possibles, des plus banals aux plus excentriques, la décision ne paraissait pas plus simple à prendre.

Sumire savait qu’il fallait composer avec le hasard, on ne peut pas tout prévoir ou arranger comme on le souhaiterait. Ce serait trop simple. Il faut composer avec l’incertain, la volonté, le désir et la puissance des autres. La meilleure des solutions, c’était d’être attentifs et réactifs pour pouvoir tirer au mieux son épingle du jeu. Sumire avait là l’occasion, d’avoir un Danna. Même si Sumire se pensait capable d’en dénicher un par elle-même. Pourquoi repousser à plus tard ce qui peut-être fait maintenant ? A elle de se montrer prudente, de profiter d’une occasion, tout en se montrer attentive à l’évolution des choses. En cas de problème, la carte de la naïveté et de l’ignorance pouvait être jouée. Sa réputation en prendrait peut-être un coup. Mais bon. Puis pourquoi imaginer d’office le pire ?

Sumire dit alors :

« Je souhaiterez vous poser une seule autre question. Si j’accepter votre offre, devrais-je quitter Uma ? Ou même les terres du clan Umano ? Ou pourrais-je rester vivre dans cette ville ? »


La préférence de Sumire était bien évidement de rester sur Uma. Elle avait son petit réseau de connaissance ici. Puis elle pouvait continuer à grimper les échelons avec sa réputation et ses compétences. Ailleurs, la seule basse qu’elle aurait serait qu’elle serait la maîtresse d’un homme dont elle ignorait tout. Si il lui disait qu’elle devait partir, nul doute, qu’elle devrait y réfléchir encore, mais surtout il lui faudrait plus de renseignements qi son interlocuteur voulait un oui. Ne serait-ce que l’endroit où elle devrait s’installer, dans quelles conditions elle vivrait, qui il comptait lui présenter et surement deux ou trois autres choses.

« Si notre accord ne nécessite pas mon départ, j’accepterais avec plaisir votre offre. Dans le cas contraire, il me faudrait réfléchir d’avantage. »


Vu que visiblement la bouteille de Saké ne semblait attirer l’attention d’aucunes des deux personnes présentes dans la pièce, Sumire la reprit en main, se leva et alla la ranger, elle reprit en même temps :

« Savez-vous ce qu’il faut faire pour votre jambe ? Il serait peut-être temps que nous y accordons d’avantage d’importance. »

Par une simple phrase, Sumire signifiait que leurs accords allaient, peut-être, bientôt trouver une finalité. Pour elle sa décision définitive n’allait dépendre que du fait qu’elle doive ou non quitter Uma. Elle revînt face à son interlocuteur et se rassit en attendant sa réponse. Nul doute cependant, qu’elle devrait se relever pour trouver de quoi soigner la jambe de Neko-Chan. En admettant qu’elle aurait tout le nécessaire sous la main. Elle ne connaissait pas grand-chose aux blessures. Elle-même ne s’était jamais blessée que ce soit avant ou après son arrivée à l’Okiya. Elle ne savait pas non plus juger de la gravité de la blessure de son interlocuteur. Sans doute que cela ne devait pas être très grave, sinon, sans doute qu’il se serait d’abord intéressé à sa jambe et ensuite ils auraient négociés. Quoi qu’il en soit réellement, Sumire attendait quelques indications, sinon elle ne serait pas d’une grande aide.
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyMer 2 Nov - 22:31

Aussi longue que fut ma vie, je devais bien avouer que ma vie côtoyait allégrement l’inhabituel au point de la faire passer comme une norme. J’avais vu des gens défier l’imagination des gens du commun pour conquérir le pouvoir ou leurs désirs. J’avais vu des choses qui aurait glacé d’effroit tout honnêtement devant ce que ces mêmes personnes étaient capable d’accomplir pour conserver ce qu’ils avaient acquits. Moi-même, j’éprouvais le malin plaisir de ne jamais rien faire comme tout le monde.

Cette soirée en était le plus merveilleux exemple. Qui aurait pu prédire que j’aurais pleinement réussi non seulement à me tirer d’un piège potentiellement mortel ? Qu’en plus, j’aurais réussi à convaincre une geisha d’être si peu regardante vis-à-vis d’un généreux Danna dont elle ne savait rien ? Ou plutôt que le peu qu’elle savait aurait pu la rendre suspicieuse ?

Pour un homme du commun, cela ressemblerait peut être à de la magie. Pour moi ce quotidien ne m’étonnait guère plus depuis bien des années. Mais je devais bien avouer que ma jeune Geisha réussit le tour de force par sa question à provoquer chez moi une stupéfaction et un émerveillement que je n’avais pas ressentis depuis…Par tout les Kami, cela devait remonter au moins à mon enfance !

L’emmener loin d’Umano ?

Mes entrailles eurent du mal à contenir la folle hilarité au point que mes côtes commencèrent à me faire mal. Je me pliais littéralement, mordant mes lèvres pour ne pas réveiller la maisonnée alors que des larmes roulaient sous le masque. L’obliger a vivre ailleurs qu’ici….Et pourquoi pas lui avouer tout de suite que j’étais un ninja du clan Toragi ! Et lui révéler mon vrai nom ! Je roulais ivre d’amusement sur le dos me retenant à grand peine avant de réussir à me calmer. C’était honteux de ma part mais je pouvais presque deviner le cheminement de ces pensées. Commençait elle vraiment à ce demander si je n’étais pas un ennemi de son clan ?

C’était admirable quelque part. Ou incroyablement egoiste. A vrai dire, cela ne m’importait pas vraiment de savoir vers quoi tendait son esprit tant qu’elle m’était raisonnablement acquise. Mais à vrai dire, sa question leva chez moi un léger doute. Dans un mouvement félin, je me glissais vers elle…Et laissa ma tête sur ces jambes, le masque face à elle. J’avais rarement l’occasion de m’accorder un pareil luxe qui pouvait presque s’apparenter à de la tendresse venant de ma part. Plus pragmatiquement, étendre ma jambe me causait moins de douleur me diriez vous.

La question que je me posais ? En mon fort intérieur, je me demandais si elle n’émettait pas l’hypothèse que mes actions viennent à la mettre en danger et l’obliger à fuir son clan. Cela, je ne pouvais pas lui promettre qu’il ne lui arriverait jamais rien, mais dans la mesure du possible, je la protégerais. Enfin je protégerais ma couverture ce qui revenait au même car je doutais qu’une personne s’en prenne physiquement à elle. De plus, si j’étais découvert, elle n’était qu’une Geisha qui avait été achetée…Ce n’était pas comme si elle débarquait de nulle part comme mon futur alter égo. Non, je doutais que cela arrive si elle savait jouer de l’innocence et de la persuasion. Les deux principales qualités d’une Geisha à mon sens.

De manière plus simple, si elle parlait de voyage…Avais je vraiment l’utilité de la faire voyager dans le monde quand j’avais uniquement besoin d’information sur Umano ? Je n’en voyais pas l’intérêt. Du moins rien qui me venait à l’esprit pour le moment. Avais je besoin de présenter une épouse à Mon Seigneur ? Ce n’était pas comme si j’avais une vie publique non plus à Tora. Du moins pour le moment. Si je venais à monter dans la hiérarchie et devenir un stratège ou un chef de guerre…Ne serait il pas plus avisé que je prenne une femme du clan qui me permette de créer une alliance pour conforter ma position ?

A vrai dire le fait même que je puisse aller aussi loin dans la réflexion m’étonnait. Etais je vraiment sincère avec cette femme ? Il fallait que je me reprenne ! Je tendis une main vers son visage, essayant de trouver une mèche avec laquelle jouer.

‘‘Tu ne quitteras cette cité uniquement si tu le désire. Si tu veux voyager, tu pourras voyager. Si tu veux voir d’autres personnes en dehors de ces murs, je t’en présenterais si tu le souhaite. Si tu fini par avoir l’envie de vivre ailleurs, je t’emmènerais ailleurs’’

Voilà qui était dit et qui ne l’engageait à rien. Il doutait fortement qu’elle désire s’enfuir avec lui au bout du monde après tout. Quand à la possibilité d’être découverte et complice d’un ninja ennemi…Il se doutait qu’elle désirerait vivre, ce qui impliquait un changement de ville. Cela rentrait donc dans la même catégorie au détail près que c’était plus une obligation. Mais elle était assez intelligente pour s’en douter. Si non, cela serait rangé dans les mauvaises surprises qui apparaitront plus tard…ou non.

‘‘Mais dis moi…Tu ne m’as pas dis si tu préférais que je te prenne en temps qu’épouse ou en temps que maitresse. Que préfère tu ? Aucun de ces deux statut ne me dérange et ne sont incompatible avec ce que tu désire faire. Ce n’est qu’une question de prestige pour toi.’’

Encore un moyen de détourner l’attention pendant que je réfléchissais. Je devais mettre au point une nouvelle stratégie. Penser à ma future identité. Un marchand ou un artiste…Peut être le marchand. Un marchand pouvait faire rapidement fortune quand il savait y faire. La soie ? De l’importation et de l’exportation de bien me semblait convenable. Je devrais y réfléchir plus posément pendant ma convalescence. Restait aussi à trouver des fonds mais aussi un nom. Un nom…Cette mention me mettait souvent mal à l’aise.

Depuis si longtemps j’avais perdu mon nom. Celui qui m’avait été offert par mes parents. Mais je n’arrivais à savoir si je devais en éprouver du regret ou m’en réjouir. Après tout, j’avais été vendu…Sacrifié…Mon nom actuel correspondait qu’à un pseudonyme là encore. Pendant un instant, je songeais à laisser ma nouvelle amie l’opportunité de me baptiser. Un nom qui aurait un sens au moins pour quelqu’un. Mais une idée plus amusante me traversa l’esprit.

‘‘Comment désire tu sceller notre pacte ?’’

Allait elle me retirer le masque ? Simplement l’écarter pour me demander un baiser ? Lui offrir quelque chose ? A vrai dire, j’émettais le désir secret qu’elle laisse le masque en place. Ne connaissant pas mon visage, elle aurait certainement toujours le doute quand un étranger dont elle ne savait rien viendrait la réclamer. J‘aurais tout le loisir de jouer l’innocence et feindre l’ignorance pour la pousser douter.

Bien plus amusant !

Mais je la laissais choisir. Après tout, cela n’avait guère vraiment d’importance pour moi. J’étendis légèrement ma jambe, imposant toujours la charge de ma tête sur elle. Une légère somnolence commença à ce faire sentir. La journée avait été riche en émotion…Ou j’avais perdu plus de sang que je ne le pensais.

‘‘Pour la blessure…Du repos me suffira. D’autres vêtements. Si par hasard tu vois un cataplasme chez un alchimiste, un baume cicatrisant cela m’irait aussi.’’

Je laissais un doigt sur les lèvres de la jeune femme. Mon œil jaune ne quittant pas son regard.

‘‘Mais le sanctuaire de tes bras sera largement suffisant. Me protègera tu ?’’

C’était certainement cruel de ma part de poser cette question aussi nonchalamment après avoir éveillé son avidité. Mais je devais avouer que j’étais curieux de voir quel genre de lueur pouvait apparaitre dans son regard maintenant que tout ce qu’elle pouvait rêver était à sa portée…Jusqu’où serait elle prête à aller…Oui, une réponse que j’étais impatient d’apprendre.
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyDim 6 Nov - 11:01

Les négociations approchaient de leur fin. Sumire avait laissé son accord en suspens avec pour seule condition de rester vivre à Umano. Pourquoi cette condition ? Tout simplement pour assurer ses arrières.

Elle l’écoutât alors qu’il s’installa sur ses genoux. Elle lui sourit et ne fit rien pour l’en empêcher. Cela ne la dérangeait pas. De plus bientôt il serait lié pour un temps encore indéterminé mais peut-être très long.

« Parfait alors j’accepte votre offre et ainsi que vous deveniez mon Danna. »

Sumire voulait absolument quitter l’Okiya ! Afin de gagner sa semi-liberté. Semi parce qu’elle serait dorénavant liée à un Danna. Mais s’en serait finit de sa dépendance vis-à-vis de l’Okiya. Elle ne devrait à cette maison plus d’argent, elle pourrait officier pour son propre compte. Bien sûr elle ferait de temps en temps quelques visites de courtoisies à Oka-San. En théorie pour lui montrer le respect qu’elle avait pour elle, en pratique ce serait pour ne pas se brouiller avec les maisons de thé avec lesquelles l’Okiya avait des accords. L’Oka-San d’une maison est puissante dans la vie des geishas y compris dans celle qui ne lui appartiennent plus. Il faut donc rester en bon termes avec elles. Qui sait, peut-être que pour faire bonne impression elle prendrait une « petite sœur » de l’Okiya, qu’elle pourrait former. Ce pourrait être intéressant.

On pourrait se dire qu’elle n’était pas très regardante envers celui qui se proposait d’être son Danna. Et dans la réalité des choses c’était vrai. Mais pourquoi devrait-elle le faire ? Chercher à savoir trop de choses pourrait lui faire perdre la possibilité d’accomplir ses désirs et en plus la mettre dans des situations embarrassantes. La vérité c’est qu’aux yeux de Sumire cette soirée n’aurait jamais existé si on le lui demandait. Il n’aurait pas de trace de la visite nocturne de Neko-Chan ni même de son séjour à l’Okiya, puisqu’il allait devoir rester quelques jours. Elle allait y veiller. Ce n’était pas gagné d’avance, il faudrait être prudente mais elle se sentait capable de le faire. De plus dès qu’il viendrait demandait à Oka-San que Sumire devienne sa Geisha, elle feindrait l’ignorance, ce qui était la partie la plus simple de l’histoire. Mais surtout si on venait un jour à lui apprendre que Neko-Chan n’était pas celui qu’il lui avait dit être, elle feindrait l’ignorance et la naïveté. Elle n’avait jamais été formée dans les cercles militaires et très légèrement aux cercles politiques. Elle connaissait les rangs et les noms des gens importants de son clan, le nom des seigneurs des autres clans, se souvenait en gros des rivalités. Mais on ne pouvait lui reprocher de ne pas tout connaître des affaires de clans, c’était comme demander à un paysan pourquoi il ne savait pas lire. Elle ne le savait pas parce qu’elle ne l’avait jamais appris tout simplement. De plus, leurs accords n’ayant jamais été écrits, il n’y avait qu’à dire que c’était lui qui avait désiré qu’elle vive à Umano, voilà pourquoi donc elle ne saurait rien du véritable lieu de vie de son Danna, puisque c’est lui qui lui rendrait visite.

Enfin quoiqu’il arrive Sumire saurait, du moins elle y veillerait s’arrangerait pour que les choses tournent à son avantage. Dans l’ombre en secret, avec surtout aucunes traces de son implication dans quoi que ce soit qui puisse être louche. Une geisha n’avait pas à connaître quoique ce soit de son Danna avant d’être lié à lui. Et après…elle serait libre devoir comment les choses évolueraient. Après tout peut-être que tant de précautions étaient inutiles. Peut-être que Neko-Chan était simplement quelqu’un d’extravagant, ayant un goût prononcé pour le mystère et les mises en scène théâtrales. Mais voilà, Sumire ne savait pas. Donc mieux valait jouer la prudence sous couvert de l’ignorance.

A la question suivante, la jeune femme n’hésita pas :

« En tant que maîtresse. Le statut d’épouse bien que plus « légitime » impliquent des inconvénients non négligeables. »

Elle pensait notamment au fiat qu’on attendait d’une épouse des enfants. Ce qui n’était pas du tout dans ses intentions. De plus en tant qu’épouse elle avait la charge, en principe de la maison principale. Est-ce que cela voulait dire que sa demeure principale était à Umano ? Car si ce n’était pas le cas, il y avait une incohérence dans ses propos. Pourquoi lui demander de devenir son épouse tout en lui disant de rester vivre à Umano si ce n’était pas là qu’il vivait ? Ce serait étonnant pour tout le monde. Voilà un point qui était à retenir. Car c’était bien la seule incohérence véritable qu’elle relevait depuis le début de leur conversation, à moins peut-être qu’il ait une raison valable, qu’elle ne devinait absolument pas.

« De plus, personne ne s’étonnera qu’une Geisha n’est que le titre de maîtresse. Dois-je en déduire de votre proposition que vous n’avez pas d’épouse ? Si tel est le cas, vous trouverez certainement un meilleur parti pour ce rôle. »

Elle pencha son visage vers son masque pour être plus près de lui avant d’ajouter :

« Je préfère porter toutes mon attention à celui à qui je l’ai promise et à moi-même, plutôt qu’à une maison ou des enfants. »

Elle se ré éloigna lentement avant de reprendre, toujours souriantes, avec peut-être un brin d’espièglerie dans la voix et dans son regard.

« Enfin Neko-Chan, c’est évident non ? Nous scellerons ce pacte lors de la cérémonie officielle. Mais bien sûr avant, il va falloir suivre un petit procédé. Faire les choses comme il faut. Vous ne pouvez décemment pas venir à l’improviste un jour et demander à ce que je sois votre geisha. » Elle fit une pause, pour le regarder et mettre sa main dans les cheveux de son futur Danna dans un geste tendre et reprit : « Il va falloir que l’on se revoit. Au moins deux fois. Une première fois dans une soirée où il y aura du monde. Ou nous ferons connaissance pour la toute première fois mais où je n’accorderais pas mon attention qu’à vous. Puis une seconde fois, dans une soirée peut-être plus privée où nous ferons d’avantage connaissance et où je m’intéresserais d’avantage à vous parce que vous l’aurais demandé. Et enfin pour finir vous viendrez racheter ma dette à mon Oka-San et règlerez avec elle les formalités de la cérémonie officielle qui nous liera alors définitivement. »

Puis enfin elle en revînt aux choses plus matérielles et surtout plus urgentes de la blessure du jeune homme et surtout de la meilleure manière de le cacher.

« Bien sûr que je vais vous protéger Neko-chan, mais il va falloir être prudent. »

Où le cacher ? Deux possibilités s’offraient à elle. Dans sa chambre ou ailleurs. Sa chambre semblait être le lieu le plus sûr. En principe personne ne pénétrait dans sa chambre sans son autorisation ou en son absence. Mais voilà si il venait à être découvert dans sa chambre, lorsqu’une des servantes ou apprenties geisha venait l’aider à s’habiller comme c’était le cas tout les matins (c’est bien la première fois qu’elle en vînt à maudire la complexité des kimonos et des obis !), elle n’aurait pas d’échappatoire et tout ses talents d’actrices ne l’aiderait pas à se sortir d’une telle situation. Mais le cacher dans une autre pièce, c’était prendre d’avantage de risque qu’il ne soit découvert. Bien sûr dans ce cas là, on ne ferait pas le rapprochement avec elle et quand bien même on le lui demanderait, elle nierait, mais il était évident alors, que toutes leurs négociations tomberaient à l’eau et ça c’était hors de question.

« Vous allez rester dans ma chambre durant ces quelques jours. » Son sourire s’effaça et son visage se fit plus sérieux, plus dur. « Mais attention vous devez être invisible ! » Elle ne doutait pas des capacités de Neko-Chan à ne pas se faire remarquer. Mais mieux vaut avertir que guérir. « Lorsque je serais présente, le seul risque véritable qu’il y ait que vous soyez découvert, c’est le matin, lorsqu’une apprentie geisha viendra m’aider à m’habiller. Cela dure plus d’une heure ! Donc vous devrez être silencieux et immobile. Je vais vous installer derrière le paravent là-bas. » Elle lui désigna l’objet non loin de la fenêtre. « Il est suffisamment opaque, on ne devinera pas votre forme et aucunes des petites ne se rendra là-bas. Par contre en mon absence, il se peut que d’autres geisha entrent, là je compte sur vous pour vous cacher si elle décidait de faire le tour de ma chambre.» Il n’était pas rare qu’une des filles aillent emprunter un bijou ou un accessoire à une autre sans son autorisation en espérant le ramener avant que la propriétaire ne s’en rende compte. « Si on venait à vous découvrir en mon absence, je nierai vous connaître. Je vous ferais passer pour un voleur, quitte à devoir annuler tout nos accords ! Votre sécurité implique aussi que vous viviez à mon rythme ces quelques jours. Vous vous réveillerez et coucherez en même temps que moi. Nous rangerons votre couche tous les matins. Je m’assure de vous apporter la nourriture, le baume pour votre jambe et ce qu’il vous faudra pour votre toilette. Pour les vêtements on verra ce que je peux faire, mais je ne garantie rien. »

Il va de soi qu’il n’y avait pas de vêtement d’homme dans cette maison. De plus elle ne prendrait pas le risque d’en acheter. Comme elle ne pouvait sortir faire ces achats qu’en journée et jamais seule, on se demanderait quelle utilité elle pourrait bien avoir de faire de tels achats. On soupçonnerait immédiatement l’existence d’un amant. Et on fouillerait sa chambre à la recherche d’éventuelles lettres ou autres preuves. Donc non, ce serait stupide et dangereux. Elle allait chercher une autre solution.

« Est-ce que cela vous convient Neko-Chan ? Avez-vous des questions ? »
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyDim 6 Nov - 23:15

D’aussi loin que je me souvienne, j’avais du mal à me souvenir de la dernière fois que je m’étais permis un instant de détente. Même si je m’étais a moitié entendu sur elle pour m’amuser, la main qu’elle tendit dans mes cheveux était étrangement apaisante. Presque aussi réconfortante que les endroits sombre et difficile d’accès que je trouvais pour me reposer. Les seuls instants où je pouvais baisser un tant soit peu ma garde.

Mais là c’était tout autre chose. Ce n’était pas seulement sa main…Ces paroles détournaient mon attention sur un hypothétique futur, remuant des questions que je n’avais pas envie d’aborder. Une maison, des enfants, une épouse…Depuis les forêts sombres où j’avais côtoyé la mort de bien trop près…Depuis mes jeunes années d’assassin et d’espion où j’avais du faire et voir des choses pouvant glacer le sang des honnêtes gens…Depuis que je m’étais servis de mes frères d’armes comme marchepied vers la gloire…Je n’avais jamais vraiment envisagé d’avoir une maison.

Bien entendu, j’espérais pouvoir en faire assez pour me mettre à l’abri. Que ce soit par un mariage politique ou simplement en gravissant encore les échelons, je n’avais vu cela que comme un moyen de survivre à mon monde. Cette simple caresse dans mes cheveux…J’en venais presque à me demander ce que pouvait donner une vie normale. Un endroit où revenir. Un endroit où l’on vous attendait. Une femme qui aurait le désir de vous avoir à ces côtés. De partager des instants privilégiés. Des enfants qui porteraient vos enseignements, votre nom, votre souvenir.

Ma maison est mon corps

Je secouais légèrement la tête. Le code raisonnait dans mon esprit. Cela ne pouvait être qu’une illusion. M’attacher me rendrait faible, me ferrait commettre des heures et irait cause ma mort. Et puis, cela ne me ressemblait pas ! J’étais à l’image d’un chat ou d’un oiseau migrateur. J’étais sans attache, j’allais où je voulais et quand je le désirais. Si cette main était étrangement attirante…C’était certainement parce qu’au fond de moi, je me demandais ce que pouvait donner une autre vie. Mais au fond, j’aurais simplement fini en artiste ou en samurai de basse condition comme la majorité de la population. Bienheureux dans mon ignorance, satisfait de ce que j’avais, incapable de me montrer ingénieux ou ambitieux. Une vie bien triste alors que je m’amuse bien plus en étant ce que j’étais aujourd’hui.

‘‘vraiment ?’’

Je pouvais presque sentir mon regard ciller. Mes lèvres avaient à peine murmuré ces mots que j’essayais déjà d’oublier. Un instant, je me demandais si bien plus qu’une trahison, ce n’était pas ce vague sentiment de paix qu’elle procurait dont j’aurais le plus à me méfier. Je ne voulais pas devenir aussi pathétique en acceptant volontaire ce fantasme qu’elle m’offrirait…Et dans le même temps, j’avais du mal à ne pas succomber à cette ironie de la vie. Avoir une parodie de ce que j’aurais pu vivre. Cela me semblait tellement drôle, amusant et intéressant…Dangereux aussi. Est-ce que je risquais de me prendre à mon propre piège ?

Je tendis mes mains vers le visage de la jeune femme, lui caressant les joues avec beaucoup de tendresse.

‘’Si j’ai toute ton attention…Je pense que je saurais me passer d’une épouse ’’

Cela aurait été trop simple si j’avais avoué être marié ou non ? Certain disait que le secret de toute relation était d’entretenir le mystère et la magie. Bien sûr de temps en temps j’aurais à me découvrir mais il était certain qu’après m’avoir fait réfléchir à tant de chose sur ma vie et mes désirs, elle n’allait pas s’en tirer de la sorte.

Heuresement, la suite de la conversation ne me ramena pas vers ces étranges pensées que j’avais eut. Bien au contraire, la Geisha continua de me faire sourire et si je ne m’étais pas retenu à me faire éclater de rire une nouvelle fois quand elle parla de me faire passer pour un voleur. Je trouvais cela…Touchant. Elle avait une manière d’être à la fois si déterminée, si honnête et si intelligente dans sa manière de faire qu’elle arrivait littéralement à me faire fondre. Si nous nous étions rencontré en d’autres temps et en d’autres lieux…Je lui aurais volontiers proposé d’être ma disciple.

Dans tous les cas, cela me confortait dans l’idée que la jeune femme était bien trop intelligente pour rester dans une Okiya de ce genre. Elle était bien trop vive d’esprit, bien trop amusante et bien trop intéressante pour simplement servir d’ornement à un crétin qui finirait par la briser elle et ces aspirations. Non, j’étais bien décidé à la garder pour moi et pour moi seul.

‘’Tu n’aura pas besoin de faire tout cela tu sais. Je me contenterais d’une poutre sous la toiture au dessus de ta chambre. J’aurais juste besoin de temps à autre d’un peu de nourriture quand il n’y aura aucun danger…Si cela risque d’attirer l’attention, inutile de m’en donner. Je peux rester quelques jours sans manger et parfaitement immobile ’’

Ce qui était parfaitement vrai et constituait certainement le moyen le plus sûr pour ne pas me faire repérer. Je n’avais pas besoin de le préciser, mais j’avais juste envie de voir si son expression allait être outrée de me laisser ainsi dans une position inconfortable pendant plusieurs jours. Non le plus dur pour moi serait de rester parfaitement calme et de ne pas aller semer la mort en ville pour nettoyer dans le sang mon orgueil blessé. Cependant j’allais peut être apprécier les longues heures de méditation qui allait me permettre de préparer mes futurs plans.

Je m’étirais encore un peu, appréciant d’être aussi proche d’elle.

‘’Mais si tu te sens trop seule une fois la nuit tombée, je veux bien descendre te rendre une petite visite ’’

Je gloussais m’attendant à ce qu’elle décline l’offre mais ne pu m’empêcher de caresser sa main…Et même de soulever légèrement mon masque pour lui permettre de caresser ma joue. C’était bien plus chaud que je ne l’aurais cru. Plus doux aussi que dans tous les souvenirs que j’avais pu garder d’une telle marque d’affection. Principalement ceux de ma mère ce qui m’horripilait au plus haut point. A vrai dire, ce n’était pas désagréable d’être ainsi touché bien que cela me laissait une impression…Etrange là aussi. De laisser quelqu’un me toucher alors que j’étais faible et pas en état de me défendre totalement. Sans parler que la confiance entre nous était encore toute relative.

Je laissais échapper un soupire

‘’J’ai une vrai question cependant. Comment désire tu que je t’appelle ? Je suppose que tu as divers noms. Y a-t-il un nom que tu souhaite que je prononce plus qu’un autre ?’’

Une manière comme une autre de sceller notre accord…
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyMar 8 Nov - 18:38

Sumire avait beaucoup parlé, mais son unique but c’était de ne prendre aucuns risques. Il ne fallait pas qu’elle se fasse prendre, c’en serait fini d’elle. La chute aux enfers. Si on découvrait un homme plus que suspect dans sa chambre, il était évident et ceux malgré ce que la geisha avait dit un peu avant, qu’on aurait énormément de mal à la croire. Et ne serait-ce que pour l’exemple, Oka-San serait sévère. Sumire y laisserait sa réputation et tous ses rêves de liberté et de richesses. Dans ce pays du moins. Et surement dans les autres.

Mais en cas de réussite, c’est un véritable tremplin qui s’offrait à elle. Bien sûr beaucoup de choses restaient cachées dans l’ombre. Mais elle espérait pouvoir jouer avec. Se mettre à la frontière des évènements. Jouer l’ignorance, voir l’aveuglement. Elle avait beaucoup de corde à son arc pour cela, la crédulité, la comédie et l’ambition étaient ses principales.

Aussi Sumire tentait le jeu. Au niveau actuel des choses, elle n’avait rien à perdre. Même si il était évident maintenant qu’elle ne ferait pas marche arrière. Elle n’en n’avait pas envie et douter même que cela fût possible.

A tel points que lorsque Neko-Chan lui dit qu’il pourrait se contenter d’une poutre sous les toits plutôt que d’un lit, elle n’en vit que les avantages. Inutile de sortir des affaires supplémentaires. Ainsi aucunes servantes ne trouveraient étranges que des draps supplémentaires soient froissés. Et cela limitait les risques en cas de visite surprise d’une de ses consœurs. Quand à la nourriture, bien que son futur Danna lui avoua pouvoir s’en passer quelques jours, elle pourrait tout de même lui en ramener. Ses manches étaient longues, y faire disparaître sans que quiconque ne s’en rende compte du pain ou un fruit n’était pas dur. Et encore, bien souvent la jeune femme prenait ses repas seule dans sa chambre alors…Bien que maintenant on puisse supposer qu’elle ne les prendrait pas si seule que ça.

Pas seule. En effet Neko-Chan serait toujours là dorénavant. Caché dans l’ombre, au dessus de sa tête. Lorsqu’elle s’habillerait, se déshabillerait, se laverait, mangerait ou dormirait. Etrangement, cela la mettait quelque peu mal à l’aise. Il faut avouer que cela dépassait la simple intimité qu’elle développait parfois avec ses clients. Ses clients, eux, n’étaient pas là à la regarder vivre. Et il n’y a rien de pire qu’une habitude pour trahir sa nature. La jeune femme se demanda comment cette cohabitation secrète allait bien pouvoir se passer. Mais, bizarrement, elle n’appréhendait pas tant que cela. Au contraire cela l’intriguait, l’amusait peut-être aussi.

C’est peut-être pour cela aussi qu’elle sourit à la remarque suivante du jeune homme, quand il proposa de descendre lui tenir compagnie si jamais elle venait à s’ennuyer. Elle lui répondit d’un ton taquin.

« Qui sait. Peut-être bien. Ou pas. »

Il porta la main de la jeune femme à sa joue. Celle-ci fût légèrement étonnée. Pouvait-elle en profité pour voir son visage ? Il lui en laissait là l’occasion. Et à la façon dont s’était déroulée leur négociation, Sumire ne pensait pas que c’était là une négligence. Devait-elle céder à sa curiosité ? Ou allait-elle patienter pour découvrir le visage de son futur Danna ? L’un ou l’autre ? Puis au diable la surprise ! Elle en profita alors pour lui enlever le masque et l’observer un instant. C’était assez surprenant de mettre un visage sur ce masque de chat, mais loin d’être désagréable. Si Sumire se demanda un instant l’origine et la raison du bandeau de l’œil droit, elle plongea son regard dans l’autre œil et dit simplement :

« Vu. »

Elle lui sourit. Lui rendit son masque et posa un léger baiser sur sa joue. Avant de s’éloigner. Mine de rien, il était tard. Elle serait fatiguée demain, et elle pouvait compter sur ses sœurs pour lui faire remarquer sa mauvaise mine.

Quand à la dernière question de la soirée, elle se contenta de répondre :

« Je ne suis pas aussi mystérieuse que vous Neko-Chan. Je m’appelle Sumire. Sumire Kuno. Tout simplement. Il est maintenant temps d’aller au lit je crois. Vous là haut. » Dit-elle en désignant la poutre. « Et moi ici. » Ajouta-t-elle en désignant son lit. Puis elle finit : « Et rassurez-vous j’ai assez de choses dans la tête pour ne pas m’ennuyer ce soir. »
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MessageSujet: Re: Si seulement j'étais là pour le plaisir...   Si seulement j'étais là pour le plaisir... EmptyMar 8 Nov - 20:29

Dire que c’était ainsi que s’achevait cette nuit. Sur un simple baiser et des promesses futures. Nul doute qu’en cette nuit fatidique c’était la mort qui devait me cueillir de ces bras. Une erreur qui aurait pu me couter cher mais encore une fois, la chance, l’adaptation et le sens innée de la situation m’avait permis de retourner cette situation désespérée à mon avantage. Rien n’était encore fait, mais mes chances de survie venaient d’augmenter très nettement ce qui n’était pas rien quand on était blessé dans une ville qui vous était globalement hostile.

Dans un dernier sourire, je jouais de mes bras pour grimper sous le faux plafond, remettant la dalle en place avant de m’installer comme je le pouvais sur une poutre. Je pouvais deviner les formes et les mouvements de la jeune geisha malgré cette douce séparation rendant presque sensuel la situation que nous vivions. Il allait m’être très difficile de me concentrer sur les prochaines semaines et tout ce qui allait m’attendre. Tant de chose à penser, à mettre en place et surtout à méditer pour qu’on ne remonte pas jusqu’ici.

Cet endroit allait devenir un sanctuaire pour moi.

J’allais tout faire pour qu’il en soit ainsi

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