Griffes & Venin.

« Terre en vue ! »

Ayame sursauta et se redressa sur son siège. Son regard mordoré se braqua sur la vigie, qui pointait l'horizon ; un large sourire fendait les lèvres du marin et lorsqu'il se retourna vers ses frères, il leur adressa un signe qu'elle ne put interpréter. Elle secoua sa tête et se remit sur pieds. Le roulement des vagues contre l'embarcation la rendait somnolente et elle ne pouvait se permettre de s'endormir alors qu'ils s'approchaient des côtes au sud-est d'Hitsuji. Ses pensées se tournèrent vers les dieux, auxquels elle adressa une courte prière de remerciement : la traversée s'était faite sans incident conséquent, hormis la brusque levée des grands vents et la venue de vagues qui auraient pu les faire chavirer. Ils avaient été chanceux de ne croiser aucun navire portant les couleurs des pirates de Hafu.
L'héritière des Serpents vint se poster près de la vigie. La beauté du paysage côtier lui coupa le souffle et elle prit quelques minutes pour l'admirer. Les rayons du soleil découpaient la silhouette des montagnes et donnaient ainsi l'impression qu'elles étaient enrobées d'un halo lumineux. Elle pouvait apercevoir quelques arbres sur la rive, là où la terre était suffisamment meuble et fertile pour y accueillir leurs racines.

« Où se trouve le château d'Hitsujide-dono ? »
« Dans cette direction, ma Dame. Si nous étions plus au nord, j'aurais pu vous montrer plus précisément. »

Ayame hocha la tête, satisfaite de la réponse bien qu'elle fut peu développée. Elle aurait pu aller rendre visite au Seigneur Hitsujide, mais elle préférait limiter les haltes. De toute manière, des affaires l'attendaient à Saru. Son expression resta de marbre, mais son regard se durcit tandis qu'elle songeait à la missive qu'elle avait reçu la veille. On lui avait annoncé la mort suspecte de quelques uns de ses soldats ainsi que des marchands et des villageois qu'ils escortaient, non loin de la ville fortifiée. Une rumeur sans fondement, mais qui avait tout de même éveillé son intérêt, était ensuite parvenue à ses oreilles durant la réunion qui avait suivi l'arrivé de la macabre nouvelle. On disait que l'emblème et les couleurs du Tigre avaient été aperçus.

Une main apparue dans son champ de vision. Elle revint à elle et remarqua que la vigie la dévisageait avec une pointe d'inquiétude. Aya' lui sourit gentiment pour le rassurer puis elle pivota pour faire face au reste de sa troupe. Elle ne faisait confiance qu'à une poignée de ces guerriers seulement. Les autres, elle ne savait quoi en penser. Un claquement sec retentit au-dessus de sa tête. Elle leva les yeux et contempla la bannière de son clan, qui ondulait dans la brise. Un de ces jours, elle saurait faire honneur à son défunt père et retrouver le respect qui lui était dû.

« Hajime-san ? » Le capitaine de sa garde se rapprocha et s'inclina. « Faites préparer les chevaux. Nous arrivons bientôt, je veux que tout le monde soit prêt à partir sitôt que nous aurons le pied sur la terre ferme. »
« Bien, ma Dame. »
« Assurez-vous aussi que nous ne manquions pas de provisions. Nous n'avons pas le choix de traverser l'Hinode. Je veux minimiser les arrêts. À la rigueur, nous pourrons nous réapprovisionner dans de petits villages, mais je préfèrerais que nous soyons à Saru le plus rapidement possible. »

Hajime acquiesça et s'inclina derechef, puis il s'éclipsa pour exécuter les ordres qu'on lui avait donné. La Dame de Hebie serra les poings et reporta son attention vers l'horizon. Ils se rapprochaient de la côte et d'ici quelques heures, ils se plongeraient au coeur d'un territoire qu'elle n'avait exploré qu'à deux reprises. La veille, elle n'avait pas eu à argumenter pour convaincre ses conseillers et ses généraux de prendre la route qui serpentait entre les cols d'Hitsuji et de Matsue. Tous savaient qu'il était plus prudent de prendre la mer plutôt que de se risquer près des fiefs des Seigneurs Kobatama et Toragi, tout comme il aurait été dangereux pour leur sécurité de s'engager à travers la chaîne de Shuho. Ayame savait aussi que de passer par le village de Noguchi les aurait achevé. La pluie diluvienne qui y tombait, surtout en cette saison, aurait ruiné le moral de ses hommes et aurait nuit à leur progression.

*

Ils ne devaient être qu'à une demie-journée de Saru lorsqu'ils dressèrent leur campement pour la nuit. Ayame ne sentait plus ses mains, engourdies par le froid, et ses dents claquaient. La plupart des hommes étaient eux aussi frigorifiés, en plus d'être affamés. Trois chevaux et cinq soldats avaient péri durant la première moitié de leur chevauchée. Une attaque surprise et imprévue lancée par des brigands les avait désarçonné ; ils avaient tous cru que leur nombre suffirait à rendre les voleurs hésitants, mais ils avaient bien vu que ce n'était pas le cas. Heureusement, ils avaient repris le dessus et vengé les braves guerriers tombés au combat. Dans leur hâte toutefois, ils n'avaient pu leur offrir une sépulture décente, un problème auquel la jeune Dame se promit de remédier à leur retour à Hebi. Elle demanderait à un prêtre ou à une prêtresse de bien vouloir prier pour que ces âmes vaillantes trouvent le repos.
Durant la seconde partie, peu avant qu'ils ne parviennent dans la forêt luxuriante qui s'étendait sur le territoire de Saruha, un autre soldat était mort, suite à l'infection de ses blessures. Ayame commençait à croire que la chance leur avait tourné le dos. Elle tentait de rester droite et fière, de ne pas se laisser abattre par ces événements, mais son masque de stoïcisme ne tarderait pas à éclater. L'envie de s'isoler et de pleurer lui paraissait tentante, mais elle ne pouvait s'y résoudre. Elle n'était plus une enfant.

Hajime-san organisa les patrouilles et s'assura que les tâches étaient réparties équitablement. Son frère, Akira, se chargea des feux. Au grand soulagement de la donzelle, la chaleur des flammes parvint à chasser ses engourdissements. Elle accueillit avec plaisir l'épaisse couverture qu'on lui tendit et même si celle-ci avait subi les assauts de l'humidité, elle n'en restait pas moins chaude. « Nous ne sommes pas loin de Saru, mais la missive disait que la tuerie s'est produit dans ses alentours. » Aya' décocha un regard au capitaine de sa garde, qui venait de s'asseoir près d'elle. « Tu as l'air pensif, Hajime-san. Dit-moi ce qui te tracasse. »

« Pour être honnête, ma Dame... » Il tendit un gobelet de thé fumant à son interlocutrice, puis se gratta le menton. C'était une manie qu'il avait, lorsqu'un détail le chiffonnait. « Je ne crois pas que les Tigres aient quelque lien que ce soit avec la mort de mes compatriotes. Est-ce qu'une attaque aussi petite et insignifiante lui rapporterait quelque chose ? »
« Il sait peut-être que ces coups bas me fâchent et me poussent à voir par moi-même... Quiconque s'en prend à un Serpent s'en prend à moi. »
« Non. Je pense que la menace est autre. Les Clans de l'ouest ne seraient pas assez fous pour traverser la chaîne de Shuho uniquement pour une escarmouche. À moins d'avoir des gens actifs dans les parages. Mais je continue de croire que ce serait stupide et incensé. »
« Hajime-san, je te connais depuis que je suis née. Tu as servi mon père comme tu me sers maintenant et pourtant, je ne t'ai jamais vu ainsi. »
« Ma Dame, pardonnez-moi. »

Ayame le toisa, une lueur d'incompréhension traversant ses iris dorés. Elle le vit déplier ses jambes pour se relever, mais elle posa une main sur son bras pour l'en empêcher. S'il voulait qu'elle lui accorde son pardon, pour quelque raison que ce soit, il lui faudrait lui dire en face ce qu'il lui cachait. Dans le cas contraire, elle serait obligée de sévir. Les traits tirés et alourdis par la fatigue et la tension, le capitaine paraissait beaucoup plus vieux. Ses cheveux grisonnaient à peine, bien qu'il fut un élément important du clan Hebie depuis près d'une cinquantaine d'années.

« Les Toragi ne peuvent pas en être la cause ni leurs alliés, car ils ont eux-mêmes subis des pertes dans cette histoire. »

Araki était en route pour Saruha car une de ses unités de soldat n'avait plus donné de nouvelles depuis un long moment et l'étendard du clan Hebie avait également été localisé dans les parages et le seigneur savait que les deux clans n'étaient pas très amicaux entre les deux du à leurs alliances respectives et les pouvoirs spéciaux du clan des serpents n'étaient pas à ignorer qui plus est ce qui expliquait pourquoi le seigneur du clan tigré était accompagné par une petite escorte de 5 hommes triés sur le volet car de toutes façons, leur boss était celui qui a l'âge de 18 ans à peine avait déja conquit un autre clan quelques mois à peine après le décès de son père comme un hommage à ce dernier même si les rumeurs disent plutôt que c'est lui qui a comploté contre son paternel afin de le tuer et prendre sa place mais personne n'oserait cependant se mettre le jeune seigneur à dos à cause du fait qu'il avait cette tendance à dégainer sa lame si facilement.

"Nous sommes bientôt arrivé aux frontières Saruha Seigneur Toragi...."
"Très bien, je me demande pourquoi ces serpents se sont opposés à nos soldat ceci dit. Même si on est pas en bon terme, c'est presque provoquer une guerre ouverte avec notre clan....."

Un homme se détacha alors du groupe sous un signe de tête du Seigneur, en effet, la base de toute missions était la prise d'informations et pour cela, il fallait envoyer un éclaireur ce qu'Araki avait fait. Il avait insisté pour se rendre seul mais au final avec 5 hommes, si il les avait, il allait les utiliser pleinement et comme des purs serviteurs, il allait leur faire toutes les corvées emmerdantes.

Pendant ce temps la, le seigneur avancait tranquillement car l'incident s'était pas produit dans Saruha mais aux frontières même de ce pays et ils discutèrent ainsi des détails qu'ils connaissaient déjà, peut être y verraient ils de quoi il s'agissait et le motif de l'attaque en elle même?

"J'avoue ne pas comprendre Seigneur, en effet en imaginant qu'ils aient en effet attaqué les notres, le motif me reste vague car je ne vois pas ce qu'ils auraient à y gagner, je veux dire le clan Hebie n'aurait rien à y gagner à nous provoquer...."
"Peut être m'attirer ici pour me tendre une embuscade, ils savent bien et ce n'est un secret pour personne: J'adore les champs de batailles et j'aime être en première ligne."

C'est alors que l'éclaireur revient, espérons qu'il avait aussi ramené des infos dans la foulée qui leur permettraient de comprendre ce qui s'était passé. Araki avait vu des ombres dans le coin sans doutes des éclaireurs et de ce fait ils savaient très bien qu'ils étaient repérés tout comme leurs ennemis potentiel l'avaient sans doutes été par son éclaireur à lui, du moins il l'espérait.

"Seigneur, j'ai retrouvé les corps de la précédente équipe, toutefois, ce qui s'est passé la bas ne peut pas être l'oeuvre d'un être humain...."
"Que veux-tu dire? Parle!"
"Les corps ont été à moitié dévorés et les armes utilisées ne sont pas de simple katanas, on aurait dit des traces de griffes. De plus, les Serpents sont hors de cause..."
"Pourquoi donc?"
"Parce que eux aussi ont des cadavres aux cotés des nôtres Seigneur Toragi."

Un adversaire qui s'en prend à tout le monde sans distinctions?, c'était assez intéressant pour qu'ils s'y intéressent de près, l'éclaireur mentionna alors que les serpents avaient déja amorcés un campement non loin d'eux aussi le Seigneur décida de faire son campement sur l'endroit même ou ils se trouvaient. Les éclaireurs des serpents devaient sans doutes avoir rapporté leur position à leur supérieurs également, ils allaient donc les attendre afin de discuter. Pour la première fois, des ennemis ont un ennemi commun, il serait peut être plus intéressant de discuter et échanger les informations plutôt que de se battre et servir apparemment de bouffe pour les vrais coupable. Une petite tente, un feu de camps et quelques carafes de Sake à cotés, les six hommes du clan Toragi attendaient leurs visiteurs désormais.....

Les épaules d'Ayame s'affaissèrent. Elle réagit à peine lorsque son gobelet lui échappa des doigts et roula sur le sol herbeux en dispersant son contenu. Son esprit restait bloqué sur l'information que venait de lui fournir le capitaine de sa garde ; si les soldats rouges du Seigneur Toragi se trouvaient parmi les victimes, qui donc pouvait avoir planifié l'attaque ? La jeune femme porta ses mains à ses lèvres, le regard perdu dans le déhanchement des flammes. Bien sûr, comme la plupart des dirigeants, elle avait eu vent de cette menace obscure et étrange qui semait la discorde sur son passage. N'était-ce pas l'une des raisons qui l'avait poussé à éviter au possible Hinode ? « Hajime-sama, Dame Ayame ! » Elle sursauta violemment tandis que son principal interlocuteur se relevait à la hâte, prêt à dégainer sa lame. Il se détendit en voyant l'un des samouraïs chargés de patrouiller dans les alentours à la recherche d'indices et de traces, mais son expression s'assombrit brusquement lorsqu'il perçut l'éclat de panique dans sa voix.

« Qu'y a-t-il, Shiro ? »
« Nous les avons trouvé, à l'ou-l'ouest de notre... campement. Le Seigneur Toragi et ses hommes. I-Ils ne sont... même pas une dizaine, mais... » Il reprit son souffle et ravala sa salive. Vue la teinte cramoisie de son visage, il s'était certainement dépêché de revenir vers les siens pour les avertir. « J'ai vu un cadavre, Hajime-sama. C'était... Hiroshi-san... Il était... » Au souvenir de sa vision d'horreur, il perdit toute couleur. Il dut même inspirer et expirer profondément pour ne pas vomir. « Aucune arme, de mon avis, ne peut causer de tels ravages sur un corps... »
« Assis-toi, Shiro. »

Le vieil homme força presque son subalterne à prendre place près du feu et il aboya un ordre. Du thé lui fut amené ainsi qu'une couverture, mais le guerrier tremblait tellement qu'il renversa une partie de sa boisson et manqua de se brûler. Pour sa part, Ayame s'était elle aussi relevée. La présence de l'ennemi à proximité ne la rassurait guère. Elle jeta un coup d'oeil nerveux aux membres de sa garde rapprochée. Elle pouvait lire la colère et la détermination sur leurs figures crasseuses et fatiguées. Plusieurs se tenaient déjà prêts, l'arme au poing, et ils attendaient le signal de départ.

« Je pense qu'une visite de courtoisie s'impose. Si le Seigneur Toragi a des explications ou des informations, peut-être serais-je en mesure de le faire parler. »

Elle haussa soudainement le ton, cachant du mieux qu'elle put sa propre peur. « Je veux une dizaine de volontaires avec moi. Le reste surveillera le camp jusqu'à notre retour. Une désobéissance entraînera un châtiment. Hajime-san, qui vient et qui reste ? » Elle lui faisait confiance. Hajime nomma les hommes qui les suivraient - il pigea quelques unes de ses préférences personnelles, des soldats dont il connaissait la valeur, mais il en laissa également, de la même trempe, pour veiller sur leurs biens. Il fallait qu'il ait des hommes fiables partout.

« Bien. » La Dame de Hebie ajusta sa tenue et les épingles de jade qui retenaient ses longs cheveux. Elle avait porté un casque durant les derniers jours pour camoufler sa présence au sein de sa troupe, mais elle n'en avait plus besoin désormais. Dans d'autres circonstances, elle aurait enfilé ses plus belles robes, mais perdu au coeur de la forêt, l'élégance lui paraissait superflue. Elle se présenterait à l'héritier des Tigres comme son égal, dans une armure qui n'avait rien de féminin. « Il est temps. »

Akira ouvrit la marche, à l'affût du moindre bruit. Il était suivis par deux hommes presque identiques, des jumeaux de naissance, qui se complétaient à merveille sur un champ de bataille - Ayame restait dans leur ombre, entourée par deux autres guerriers dont elle ne connaissait même pas le nom. Hajime-san et trois autres guerriers fermaient la procession. Ils avancèrent ainsi, lentement mais sûrement, jusqu'à ce que leur éclaireur leur fasse signe d'arrêter. À quelques mètres, des éclats de voix résonnaient. La donzelle sentit son rythme cardiaque s'accélérer. Et si elle faisait une bêtise en allant à l'encontre du Seigneur Toragi ?

« La Dame de Hebie demande à voir le Seigneur des Toragi pour affaire personnelle. »

Akira fit signe à sa souveraine de s'approcher, ce qu'elle fit avec une légère hésitation. Elle se révéla aux yeux de son ennemi et manqua de s'étouffer avec sa salive en découvrant qu'il ne ressemblait en rien à ce qu'elle s'était imaginée. Il devait être à peine plus âgé qu'elle. C'était vraiment lui, le Seigneur des Tigres ? Avait-il été, comme elle, propulsé à la tête de son clan contre son gré, suite à de malencontreux événements ? La Dame de Hebie se pinça la lèvre inférieure et inclina la tête pour le saluer. Derrière elle, elle pouvait sentir la tension et la haine qui animait ses protecteurs.

« Seigneur Toragi. » Si sa pâle figure retrouva son stoïcisme habituel, sa voix, elle, se fit glaciale. Sa terreur initiale se mua en assurance. « Je ne pensais pas vous voir ici, en ce lieu et à cette heure. Auriez-vous oublié où se trouve votre domaine ? »

Le petit groupe du clan Toragi attendait soigneusement la venue du groupe Hebie qui sans doutes les avaient localisé avec l'aide des éclaireurs, la façon dont ils s'étaient installés était également de manière a provoquer les ennemis, montrant qu'aucunes peurs n'étaient ressenties par les membres des Toragi même en infériorité numérique. Personne ne se doutait cependant de qui était derrière les derniers évènements ou quoi que cela pouvait bien être. Le Seigneur buvait tranquillement du sake à la carafe sans utiliser de coupelle ou autres artifices tandis que les 5 autres se partagaient une carafe a eux 5 car ils étaient sans doutes moins habitué a cuver que leur seigneur.

L'éclaireur entendit alors des bruits lointains, leurs invités commencaient à se ramener et il était temps, il ne faisait aucuns doutes qu'ils n'allaient pas venir en infériorité numérique, sans doutes une dizaines d'homme avec leur leader de groupe pour négocier sans aucuns doutes. Araki n'avait jamais d'armures, préférant une simple tenue verte qui lui allait plutôt pas mal en fin de compte. Le groupe venait alors d'arriver et un homme du clan alla intercepter celui qui s'approchait et après une petite discussion, le guerrier vint rapporter que la Dame du clan Hebie souhaitait s'entretenir avec lui.

"Très bien, laisser les s'approcher un peu, ca tombe bien on les attendait."

C'est ainsi que le soldat Toragi laissa le groupe Hebie s'approcher, Araki avait entendue que la Dame Serpent était assez jeune et d'une certaine beauté mais quand elle se présenta dans cette armure qui l'entourait, il ne pouvait nullement profiter de la vue que cette dernière arborait au naturel, après tout ils étaient ici pour une tout autre raison, l'un comme l'autre. L'animosité entre les soldats était presque palpable car aucuns clans ne voulait vraiment se laisser dominer, mais chacun des deux clans se gardaient bien d'attaquer sans ordres au préalable de leur dirigeant.

La leader du clan Hebie se mit alors à parler demandant alors si il avait oublié ou se trouvait son domaine, cela ressemblait plus à un sarcasme mais en toute réponse le seigneur se releva ce qui forca les Hebies à mettre la main sur leur lame prêt à dégainer toutefois, le seigneur posa son regard sur chacun d'entre eux les forcant à relacher leur vigilance car lui ne craignait pas de les affronter si nécessaire. Il affichait un sourire en coin comme d'habitude mais aucun serpent n'osait dégainer, au contraire ils tremblaient tous tandis que les 5 soldats Toragi avaient le sourire, rien n'égalait leur chef en terme d'émanation combative et ces militaires aussi expérimentés soit il venaient de comprendre que dix hommes.... C'était peut être pas assez en fin de compte.

"Dame Hebie, je vous salue humblement. Je pense que les sarcasmes sont inutiles en ces lieux puisque je pense que nous avons le même objectif. Aussi j'aimerais éviter toute effusion de sang inutile car il y aurait beaucoup de victimes à déplorer."

Araki jouait le faux semblant, tuer tout les soldats présent ne le dérangerait pas le moins du monde et ils seraient ainsi plus tranquille pour discuter aussi bien lui que Ayame mais bon ce n'était pas dans les intérêts des deux camps de se chercher querelle actuellement.....

"Je cherche juste à trouver qui ou ce qui a tué mes hommes, nous avons bien comprit que votre clan n'était pas responsable puisque vous avez aussi perdu des vôtres dans l'affaire. Toutefois, je vous serais gré de partager les informations que vous disposer sur cette affaire et évidemment nous ferons de même. Disons qu'on peut former une alliance temporaire au moins."

Qu'elle accepte ou pas, ce n'est pas trop un problème qui que soit l'ennemi, il le pourfendrait de son katana mais si on peut se faire un allié de plus dans l'affaire pourquoi ne pas en profiter? Il regarda alors en direction de la Dame Hebie.

"Votre réponse?"

Une décision s'imposait maintenant et c'était à la seule femme présente de la prendre. Une décision qui serait capitale car un rejet pourrait mener à un combat que les deux seigneurs voudraient éviter et si elle acceptait, l'un comme l'autre, les soldats des deux clans éviteraient de montrer leur dos à ceux de l'autre clan. Une décision difficile surtout quand on connait la réputation du leader Toragi car celle-ci n'est plus à faire.

Les lèvres d'Ayame se retroussèrent en un sourire crispé. Derrière elle, elle perçut le glissement subtil des lames que l'on tirait hors des fourreaux et elle sut que ses hommes se préparaient à charger. Elle n'eut toutefois pas besoin de leur faire signe pour qu'ils rengainent ; le Seigneur Toragi exerçait sur eux un effet singulier et les força, par une astuce qui lui échappa, à lâcher leurs armes et à se tenir tranquille. Du coin de l'oeil, la donzelle crut même voir Akira reculer d'un pas. Comment pouvaient-ils tous se laisser intimider par un garçon qui ne devait avoir que la moitié de leur âge ? « Vos paroles sonnent davantage comme une menace à mes oreilles, Seigneur Toragi. Mais n'ayez crainte, personne ne lèvera la main sur votre personne. » Aya releva fièrement la tête et fixa longuement son interlocuteur. Elle usait du sarcasme pour le piquer et l'énerver, le provoquer. Même si elle ne souhaitait pas s'engager dans une guerre ouverte avec le Clan des Tigres, elle ne pouvait s'empêcher de jouer avec les mots. À quelque part, elle espérait que ses gardes calqueraient son attitude et reprendrait du poil de la bête. Ils ne devaient en aucun cas courber l'échine ou faire preuve de faiblesse.

« Nous avons également conclu que vous étiez innocents dans cette affaire et nous croyons qu'une trêve serait aussi nécessaire que bienvenue en cette sinistre journée. Je jure sur mon honneur qu'aucun soldat du clan Hebie ne portera atteinte à un soldat du clan Toragi lors de cette enquête. »

Elle continua de le dévisager, détachant chacun de ses mots avec une lenteur calculée. Dans une situation pareille, elle ne pouvait faire autrement que de jouer la carte de la diplomatie. Et en se portant garante des agissements de ses guerriers, elle venait consolider leur alliance. Ayame s'avança de quelques pas. Ce geste suffit à faire croître la nervosité chez Hajime, qui craignait à une attaque mesquine de la part des rouges. Il déglutit et porta la main à la garde de son katana.

« Néanmoins... Ne croyez pas, Seigneur Toragi, que je vous laisserais mener. Bien que je sois une femme... » Elle appuya davantage sur ce mot, tout en le foudroyant de son regard mordoré. Elle tenait à ce que les choses soient claires. « ... Nous sommes égaux, vous et moi. Essayez de me donner un ordre et vous verrez que la Dame des Serpents possède des crocs, elle aussi. »

Elle lui offrit son plus beau sourire, avant de faire signe à son escorte de s'avancer et de prendre place parmi leurs alliés provisoires. Aya s'installa près du feu, invitant le jeune Tigre à la rejoindre. Dans un soupir, elle retira les épingles de jade qui retenaient ses cheveux et les laissa finalement retomber en cascade sur ses épaules. La pression sur sa tête s'estompa en grande partie et sa migraine s'apaisa. La prochaine fois qu'elle partirait pour un tel voyage, elle utiliserait des lanières de cuir plutôt que ses précieuses aiguilles.

« Je n'ai pas vu les corps, mais l'un de mes hommes m'a fait un rapport court, mais troublant à ce sujet... Que pouvez-vous me dire là-dessus ? Vous êtes certainement un chasseur réputé : ne connaissez-vous aucune bête sauvage qui aurait pu causer de telles blessures ? »

Le jeune Seigneur continuait d'attendre une réponse de son interlocutrice et celle-ci ne se fit nullement trainer davantage car comme eux, ils avaient rapidement conclu que les Toragi n'avaient pas attaqué les leurs, ils allaient donc gagner du temps à ne pas devoir se prouver mutuellement quelques choses qu'ils n'avaient pas commit. Elle déclara ensuite accepter la trêve que leur proposait le seigneur tigré, de ce fait, l'alliance était signée de manière vocale entre les deux leader de clan. Elle déclara alors qu'aucun serpent ne posera la main sur un tigre ou plutôt les crocs.

"Très bien, dans ce cas, j'ordonne de même à tous mes hommes: Aucunes main ou arme ne devra être posée sur les membres du clan Hebie et ce jusqu'à la fin de cette chasse qui semble prendre une tournure intéressante."

Evidemment, le seigneur ne faisait que répondre de manière adéquate afin qu'enfin la pression entre les deux clans se relache. Elle dévisagea alors son interlocuteur qui n'hésitait pas à lui rendre le regard, lui qui possède un regard si dur et sévère. Elle comprenait sans doutes désormais pourquoi quelqu'un comme lui est a la tête du clan qui en a aujourd'hui deux autres sous sa coupe car oui, le clan Toragi était le seul qui actuellement avait réussit l'exploit de conquérir deux clans. Il remarqua alors qu'elle s'avancait et un des soldats sembla être sur le point d'attaquer mais Araki fit un mouvement rapide et bloqua le katana qui restait dans son fourreau, un mouvement simple et silencieux qui était dut aussi au fait qu'il ne portait aucunes armures.... Il se contenta de sourire en regardant le militaire et leva son index le faisant aller de gauche a droite lui faisant ainsi comprendre que cela ne servait à rien. Il s'inclina ensuite d'une courbette devant la Dame Hebie pour s'excuser de ce petit incident.

En guise de réponse, elle s'affirma alors en tant que leader daignant ne recevoir aucuns ordres du seigneur Toragi bien que c'était une femme et déclara que elle aussi possédait des crocs.

"Oh mais je ne compte pas donner des ordres, en fait ca m'ennuie donc cela m'arrange complètement, sachez cependant que cela est du donnant-donnant car les tigres n'ont pas que des crocs, leurs vraies armes sont celles qui font de lui un prédateur, ses crocs, ses griffes et son instinct animal."

Ils se sourirent alors car chacun ne voulait pas perdre pied face à l'autre, c'était logique qu'aucun des deux ne s'efface devant l'autre seigneur car leur fierté ne leur ferait pas courber l'échine si facilement. Elle fit alors avancer son escorte et ceux-ci se mêlèrent non sans une certaine aux hommes d'Araki et Ayame alla s'asseoir près du feu avant d'inviter le jeune tigre à faire de même, ce qu'il fit car oui c'était quand même son campement après tout. Alors qu'elle enlevait ses épingles, les hommes commençaient enfin à sympathiser avec le Sake notamment et oui, souvent ce qui rapproche les gens était bien la boisson et tout les militaires aimaient le sake un minimum. Ayame se mit ensuite à discuter des infos qu'elle avait avec le seigneur vu qu'apparemment aucuns autres militaires ne semblait vouloir les déranger. Il fallait dire que la pression d'Araki n'avait guère diminuée et la demoiselle y résistait de bien belle manière faut dire une fois qu'on s'y habitue.

"Selon mon éclaireur, lui non plus n'a jamais vu des traces pareilles sur un corps humain, je n'ai que deux hypothèses, soit un groupe d'animaux sauvage qui est plutôt bien organisé, soit quelque choses qui pourrait en effrayer plus d'une: Un gentil démon amateur de chair humaine. A moins qu'on aie affaire à un mix des deux a savoir, la pire des options: un groupe de démons mangeurs de chair. En tout cas il est évident que de simples soldats n'ont pas fait le poids."

Voila les trois choix possibles et autant que faire se peu, le premier choix était le meilleur et pourtant le moins probable vu les traces sur les corps, le second choix était moins emballant car face à un démon, même un combattant expérimenté se doit d'être attentif sous peine d'y laisser la vie. Le dernier choix à savoir un groupe de démon était celui qui avait le taux de mortalité le plus élevé parmis les hommes qui composaient le groupuscule Tora-Hebie car il n'était pas certains que même un guerrier comme Araki s'en sorte sans égratignures dans ce cas la.

"Nos options sont limitées mais nous pouvons éviter des pertes si on réussit à se coordonner voila ce que j'en pense, évidemment la nature de l'ennemi reste inconnue et il serait davantage conseillé de rester prudent et de monter des tours de garde la nuit tombée sachant que c'est la nuit qu'on serait le plus en danger."

Bref voila les consignes de base à adopter en présence d'un ennemi inconnu, il restait plus qu'a voir si la demoiselle serait d'accord d'écouter et d'appliquer ou si elle ajouterait quelque chose a ce que le seigneur venait de dire, ce dernier cependant prit sa carafe de Sake et en servit une coupelle qu'il tendit à la Dame Hebie se servant finalement d'une coupelle aussi pour lui même pour la peine. En présence d'un autre leader de clan il valait mieux faire preuve d'une certaine politesse.