[hrp : soyez libre de critique si cela ne vous plaît pas, ou si ça ne colle pas ]

La chaleur était à son comble en ce jour, difficile à supporter, transformant la moindre parcelle de métal en arme brûlante, transformant les armures en four, transformant la moindre parcelle d'ombre en un eldorado salvateur.

C'est pourquoi Araki avait choisi ce jour là pour aller inspecter les rangs de ses soldats. Il les voulait prêts à tout, endurcis et ne redoutant rien, surtout pas les éléments. Lui même subissait les affres du soleil ardant mais s'efforçait de masquer la lassitude qui le gagnait, la fatigue que la lutte contre les éléments engendrait en son esprit. S'il demandait à ses soldats d'être forts et solides, lui se devait de se montrer exemplaire, même s'il devait sortir de cet exercice lessivé. Il en allait de sa crédibilité, il en allait de l'ardeur avec laquelle les soldats se battraient pour lui.

Il avait tenu, ils avaient tenus. Tous pouvaient être fiers ; l'armée des Toragi avait encore une fois montré qu'ils n'usurpaient pas le titre de plus redoutable armée de l'empire.

Qu'on m'apporte un baquet d'eau fraîche !

L'ordre avait fusé, entraînant la mise en action d'une partie de l'armée des serviteurs.

Choisissant un endroit ombragé de la cour interne de la forteresse, le seigneur des Toragi commence à se dévêtir, en prévision du bain qu'il allait s'offrir. Se dénuder ainsi au milieu de tous ne le gênait pas, au contraire ; de cette façon il pouvait exhiber le corps sculpté par l'exercice dont il n'était pas peu fier. La nature avait décidé que sa musculature serait exubérante et il s'en satisfaisait largement. Pourquoi ne pas être fier de se montrer à son avantage ?

Il entre dans l'eau dont la température contraste avec celle de l'air ambiant. Sa peau réagit au contact frais, frissonnante, hérissée. Cette sensation, il l'adore, très semblable à celle qu'il ressent lorsque son arme tranche ses ennemis, très semblable à ce qu'il ressent lorsque sa dague personnelle pénètre en le corps de son amante alanguie.
Il se laisse conduire pas ses sens, s'immergeant totalement dans le liquide qui déjà ne lui procure plus ce frisson.
Les yeux fermés, il fait signe aux musiciens de s'activer, d'accompagner son délassement par quelques notes qui apaiseront son esprit.

Un froncement de sourcil vient interrompre la grâce de l'instant. Il sent cette présence, il pressent que la suite ne sera pas en harmonie avec l'instant présent, il se doute que son aisance va bientôt être perturbée.
A contre-coeur il ouvre les yeux qu'il pose sur le serviteur qui, par sa posture, signifie qu'il requiert l'attention du maître des lieux.

Et bien parle ! Tu as choisi de troubler mon repos, que cela ne soit pas pour rien ! Ou bien....

L'expression sadique qui se dessine sur son visage affole le serviteur qui s'empresse de parler.

Toragi-senpai, votre... votre épouse demande audience. Une affaire d'importance m'a-t-elle rapporté qui ne peut souffrir d'attendre. Sinon je n'aurais pas eu l'outrecuidance de vous déranger, vous le savez bien !

S'il avait pu s'incliner plus bas que le sol, sans doute l'aurait-il fait.

En réaction à cette demande, Araki soupire. Il l'avait pressenti, cet oiseau était de mauvais augure. Son épouse, Sachie-chan ! Sans doute l'une des dernières personnes qu'il souhaitait voir pendant qu'il se délassait. Celle-ci avait le don de l'exaspérer et il n'était pas sûr de se sentir la force de supporter ses jérémiades.

A contre-coeur il se décide d'accéder à la requête.

Et bien soit, dis-lui que j'accepte de la rencontrer séance tenante, ici-même. Mais qu'elle fasse vite, j'ai une tonne de choses à régler, de bien plus important que ses requêtes ridicules !

Devant la mine étonnée de l'homme, il s'esclaffe.

Et bien quoi !? Tu penses peut être que ma tenue ne sied pas à cette rencontre ? Crois-tu que je sois toujours habillé lorsque je lui rend visite ? Ne t'inquiète pas, elle ne verra rien qu'elle n'a déjà vu !

Son rire sonore accompagne le serviteur qui s'éloigne pour prévenir Sachie. Il se dit qu'après tout, cela pourrait être une façon de s'amuser que cette rencontre impromptue. Et surement un nouvelle occasion de pouvoir la railler et la ridiculiser, chose dont il ne se lassait jamais.