Gekijou était arrivé sur le terrain d'entrainement. Il était passé par la demeure familiale pour mettre un kimono noir qui ne craignait rien. Il allait pouvoir s'entraîner correctement sans avoir peur de déchirer ou de faire des tâches dessus impossible de les enlever. Il planta son sabre dans le sol tout en le laissant dans son fourreau puis il regarda ce terrain. Il n'était jamais venu ici.
C'était une petite clairière se trouvant en lisière d'une forêt. Il se trouvait au Nord-Ouest de la cité de Tora. Il y avait une légère brise qui apportait de la fraicheur qui ne serait pas de trop une fois son entraînement fini. C'était un lieu parfait du fait que ce lieu soit relativement loin de la Cité. Il pouvait utiliser ces pouvoirs sans craindre de faire peur à la population. Les civils lambdas ne voyaient que très rarement les pouvoirs que certains combattants avaient et quand ils voyaient ces fameux pouvoirs, c'était lors des guerres. Donc les civils ne gardaient pas un bon souvenir de ces pouvoirs.

Gekijou sortit son sabre et fit quelques mouvements pour se dérouillait. Il faisait cela pour évacuer l'alcool qui se trouvait encore dans son sang. Il avait mangé quelques boulets de riz pour éponger le saké. Il savait que cela limiterait les effets néfastes et cela lui permettait d'avoir l'esprit plus clair.
Son sabre passait devant son visage et il pouvait voir le reflet de son regard dans la lame blanche. Ces mouvement allaient de plus en plus vite. Le soleil frappait plusieurs fois la lame mais cela ne semblait pas troubler le jeune Chef de Division.


Le soleil avait fait un bout de sa course dans le ciel dans Gekijou s'accorda une pause. Il prit sa gourde et but quelques gorgées d'eau. Son front ruisselait de sueur et il avait le souffle court. Il allait commencé entraînement maintenant qu'il était épuisé. Il s'était rendu compte qu'il était plus productif lorsqu'il était dans cette état. C'était ainsi qu'il avait maîtrisé le Shukun Denkou, Éclair Souverain.
Mais maintenant, il allait passer à une nouvelle technique lié aux pouvoirs que leur avait accordé Gekigami. Il allait tenter faire passer le Shukun Denkou dans son Shirotora. Cela n'allait pas être une chose facile de faire passer un courant électrique stable dans l'acier de son arme.

La théorie était très simple. Il fallait passer un courant électrique dans son arme et maintenir le flux constant dans la dite arme. Ça s'était la théorie. La pratique était tout autre chose surtout pour une personne comme le jeune Gekijou. Il avait plusieurs années pour faire un Shukun Denkou correct et encore il n'était pas capable de le faire une fois sur trois. Oui une fois sur trois les éclairs du Shukun Denkou était instable et ils se dissipaient dans la nature.
Il commença à faire passer les éclairs dans la lame de son Shirotora. Mais les premiers essais laissaient plus qu'à désirer. Les éclairs disparaissaient ou retournaient contre son créateur, l'électrocutant légèrement lui paralysant son bras droit durant quelques secondes. Plus il recommençait et plus le résultat était le même. Il était pour le moment incapable de de faire une telle technique.

Il jura contre lui-même, contre son incapacité à faire cela. Il savait que dans un duel, la victoire allait souvent à la personne qui avait le plus d'expérience ou qui avait une plus grande maîtrise de ces pouvoirs. Il n'y avait que très peu de combattant de haut rang qui avait acquis le grade uniquement avec la force pur. Tous les guerriers se basaient sur quelques techniques ou aptitudes particulière.
Gekijou savait qu'il pourrait mener à bien ces missions et vaincre ces ennemis plus facilement s'il avait cette capacité ainsi que les deux pouvoirs des deux clans soumis depuis quelques années au clan Toragi. Ces trois pouvoirs pourraient le sauver dans un futur proche. Il allait renoncer quand il entendit les pas d'une personne derrière lui. Il se retourna pour voir qui se trouvait là et il vit la personne qui venait d'arriver.

Spoiler:

Depuis le début de la journée, le général de l’armée Toragi était à la recherche d’un de ses soldats. Il avait appris qu’un samouraï de son clan venait d’être promu Chef de Division et Yuji n’avait pas pu assister à la cérémonie de promotion du jeune soldat étant en déplacement dans les campagnes avoisinantes. Il voulait donc maintenant rencontrer cet homme qu’il allait diriger sur le champ de bataille.

Après s’être rendu aux casernes de Tora, sans y trouver trace de son nouveau protégé, Yuji avait décidé de se diriger vers les terrains d’entrainement qui se situaient à l’extérieur de la ville. Pour lui il était très important de connaître ses soldats, c’était selon le vieux tigre la raison pour laquelle son armée était si efficace. Il considérait chacun des hommes qui gonflaient les rangs de l’armée Toragi comme son propre enfant et il était vitale pour lui que ses protégés se sentent en confiance pour pouvoir se concentrer uniquement sur leur mission : dévoiler au monde la puissance du tigre.

Lorsqu’il arriva finalement aux terrains d’entrainement, Yuji put constater avec plaisir que le nouveau Chef de Division était bien là. En le voyant, le général Toragi repensa à ce qu’on lui avait dit au sujet de cet homme. Il avait fait part d’une grande force lors de la guerre contre le clan Usagite et avait ainsi prouvé sa valeur aux yeux de son propre clan. Yuji était ravi de rencontrer un soldat qui comme lui avait risqué sa vie lors de cette guerre pour finalement ressentir le bonheur de la victoire au bout de sa lame. Alors qu’il observait de loin le soldat s’entrainer, Yuji ne put s’empêcher de voir en lui le jeune homme qu’il avait été il y a de cela bien des années. Travailleur, toujours à la recherche de nouvelles techniques et à perfectionner son art.

Il finit par se rapprocher du nouveau Chef de Division et ce dernier sentant sa présence se retourna vers Yuji. Le Chef de Guerre dégaina sa naginata et d’un mouvement rapide propulsa sa lame devant le visage du jeune soldat et au même moment où il poussa un grand cri, des éclairs d’une puissance incroyable vinrent danser le long de la lame du général.

«C’est cette technique que tu essayes de réaliser petit? Il te manque encore beaucoup d’entrainement soldat. »

Il avait parlé sur un ton des plus secs. Non parce qu’il voulait humilier ou blesser le soldat mais juste pour tester ce dernier. Finalement il baissa son arme et sur un ton plus neutre il reprit :

«Chef de Division Junsei je présume, dit-il d’un ton des plus neutres. Je suppose que je n’ai pas à me présenter… »

Il marqua un silence afin de laisser le temps au jeune soldat de comprendre et de se remettre de ses émotions puis il reprit d’un ton plus amical.

« Je n’ai pas pu être présent lors de votre promotion mais je tenais à vous rencontrer personnellement, comme chaque homme qui s’apprête à diriger nos frères au combat. Je peux voir que vous semblez investi dans votre mission et désireux de progresser. C’est un bon début,» dit-il avec un léger sourire avant de laisser le temps à son interlocuteur de répondre.

Gekijou savait très bien qui se trouvait devant lui. C'était Yamada Yuji, le Démon de la Foudre au visage de Tengu. Il était un Héros de la dernier guerre que le Clan Toragi avait fait. Il avait survécu à une mission où les autres auraient été vaincu et trouvé la mort. Ce n'était pas pour rien qu'il était craint par ces ennemis et respectés par ces hommes. Il ne savait pas dire ou quoi faire. Il était en face de la personne la plus importante du Clan après le couple souverain des Toragi. Si Araki et Sachie Toragi venaient à disparaître ou à être dans l'incapacité de prendre des décisions, ce serait Yamada Yuji à la tête du Clan.
Gekijou prit une grande respiration et il posa un genou à terre. Son regard se posa au niveau des chevilles du Chef de Guerre. Il lui devait le respect et il lui montrait. Il reprit une grande respiration et il annonça:

'' Oui Yamada-dono. Je suis bien le jeune chef de Division Junsei Gekijou.
Ce n'est pas grave Yamada-dono. Je me doute bien que vous aviez d'autres priorités qu'assisté à la promotion d'un Chef de Division sans nom comme moi. ''

Il marqua un temps d’arrêt. Il ne savait plus quoi dire. Il ne savait pas s'il lui avait manqué de respect ou pas dans son discourt. Puis il pensa à autre chose. A la foudre qui avait parcouru son arme. C'était la technique qu'il voulait apprendre mais qu'il n'arrivait pas. Technique qui lui avait fait poussé un cri, de surpris et de peur. Peur qu'il devait réprimer à l'avenir s'il voulait devenir un chef respecté comme son supérieur. Il lui demanda avec fébrilité:

'' Yamada-dono pourriez-vous m'apprendre à faire passer la foudre dans mon Sabre?
Cela pourrait sauver les vies de plusieurs dizaines voir même centaines de nos hommes durant les prochains conflits ''

Gekijou attendait la réponse de son supérieur et son regard se posa naturellement sur le nagitana. Il observait l'arme et il pouvait voir que c'était une arme de qualité supérieur. Le métal ne montrait pas de défaut et son tranchant était parfait. La taille de la lame montrait clairement qu'il avait été créé pour un homme. La longueur du manche permettait le combat au corps à corps tout comme la possibilité de repousser les charges de cavaleries.
Ce nagitana avait été forgé par un très grand Maître Forgeron qui connaissait son métier et son art. Cette arme était parfaite. Elle démontrait aussi bien le savoir faire du forgeron que de son propriétaire. C'était une arme que tous pouvaient se servir mais que peu pouvaient maitriser complètement.

Il venait de penser comme un forgeron et non comme un Samouraï. Certes c'était une partie de lui-même mais il devait faire plus attention à cela à l'avenir. Cela risquerait de lui poser des problèmes s'il se mettait à penser comme un forgeron durant une bataille. Cela couterait la vie à lui et à ces hommes.

Aux premiers mots du Chef de Division, Yuji comprit qu'il avait affaire à un homme réfléchi et respectueux de la hiérarchie, il n'avait donc aucune raison de continuer à tester le jeune homme. La question qui suivi par contre le surpris. En tant que général des armées Toragi, Yuji n'avait plus l’occasion d’enseigner aux jeunes soldats du tigre. Comme compagnon d'entrainement, le vieux tigre pouvait compter sur ses capitaines, des hommes qu'il connaissait depuis de nombreuses années, la plupart ayant même été aux cotés du Démon de Foudre lors de la guerre contre le clan Usagite. Il leur faisait entièrement confiance et n'hésitait pas à mettre sa vie entre leurs mains, un véritable esprit de fraternité était né entre eux durant toutes ces années à la solde du clan Toragi.

C'est pour cela que la requête du Chef de Division l'amusa. Il était encore très jeune, vingt printemps séparaient Gekisou de son aîné et pourtant il avait osé demander au Démon de Foudre de profiter de son enseignement. Yuji trouvait cela courageux, il aimait voir un jeune avec du cran et désireux d'apprendre et devenir plus fort. En plus en ce moment, on ne pouvait pas dire que l'emploi du temps du Chef de Guerre était très chargé.

Il put observer que le jeune soldat semblait impressionné par l'arme que Yuji tenait entre ses mains. D'un mouvement rapide, il fit heurter le plat de la lame contre la poitrine du Chef de Division pour le sortir de ses pensées.

«Première leçon jeune soldat, que ce soit sur le champ de bataille ou sur un terrain d'entrainement, tout votre esprit doit être tourné vers un seul objectif: être le plus fort. C'est avec ce but en tête et uniquement comme cela que vous survivrai à vos ennemis»

Il marqua une pause afin que ses mots pénètre l'esprit du jeune homme. Puis se plaçant face à Gekijou, les genoux légèrement fléchis, il reprit:

«La foudre n'est pas un élément facile à dompter. Sans maîtrise ni contrôle, elle te mènera à ta perte. Le plus important est de comprendre que cette foudre circule sous forme d'énergie dans nos corps. Il ne faut jamais contrarier cette énergie, ne jamais aller à son encontre. Il faut l'apprivoiser et cela ne se fait pas un jour. Il faut être patient et savoir être à l'écoute de son corps. Seul la méditation pourra te faire réellement comprendre tout le potentiel de ce pouvoir»

Une fois les explications terminées, Yuji entama des mouvements amples des bras allant de haut en bas. Il accompagna ses gestes d'une respiration intense mais contrôlée. Il était en train de montrer les bases de l'apprentissage des techniques Toragi. Une fois le mouvement répétée plusieurs fois, le général ferma les yeux et se figea en position de garde. Subitement de l’électricité statique apparue aux niveaux de ses mains qui se fit de plus en plus intense, puis dans un mouvement rapide, Yuji fit pivoter sa naginata derrière lui, l’électricité qui se trouvait au niveau de ses mains avaient alors couru le long du manche et lorsque Yuji rabattu son arme devant lui, toute cette énergie finit sa course en heurtant le sol dans un vacarme assourdissant.

«Ta lame n'est que le prolongement de ton corps et ton âme. Elle fait parti intégrante de toi au même titre que tes bras. Lorsque tu parviendra à totalement maîtriser cette énergie, alors la faire parvenir jusqu'à la pointe de ton katana ne sera qu'une simple formalité.
Maintenant montre moi de quoi tu es capable.»

Gekijou savait très bien que la foudre faisait partie des éléments les plus dur à dominer. Il avait passé deux années pour faire un Shukun Denkou correct. Comme il savait qu'il n'aurait pas du penser comme un forgeron en voyant l'arme de son Chef de Guerre. Et puis il avait toujours considérait Shirotora, son sabre, comme un fragment de lui. Cela ne changerait pas.

Mais quelques choses troublaient Gekijou lorsqu'il regardait et fixait Yamada-dono. Il dégageait de puissantes auras. L'une était facilement reconnaissable comme une aura de combattant. Il avait ressentit ces auras sur les champs de bataille durant la dernière guerre et les deux fois où il avait croisé le Seigneur Araki Toragi. Cette aura prouvait la puissance du guerrier et cela permettait de sentir la différence entre un jeune guerrier comme Gekijou et un combattant expérimenté comme le Chef de Guerre Yamada Yuji ou le Seigneur Araki Toragi.
Mais c'était l'autre aura qui troublait le jeune Junsei. Elle lui faisait penser à celle d'un père parlant à son fils. Une Aura rassurante et bienveillante qui donnait confiance aux personnes qui était proche de Yamada-dono.

Il venait de comprendre pourquoi les soldats du Clan Toragi avait un respect sans faille pour lui des plus anciens ou plus jeunes. Les anciens ressentaient son aura de combattant et ils savaient qu'il était suffisamment puissant pour mener ces hommes au combat sans craindre la mort et la défaite ne faisait pas parti de ces options.
Les plus jeunes ressentaient l'aura paternel et ils faisaient confiance à cette figure qui ressemblait à un père pour eux. Ils avaient suffisamment confiance pour aller le cœur léger sur les champs de batailles sachant que certains d'entre-eux ne reviendraient sûrement pas de ce conflit sanglant.


Gekijou décida de faire les exercices de méditations que lui avait montré son Maître provisoire. Il cala sa respiration sur ces mouvements de mains et il fit des mouvements lent, tout en gardant les yeux ouvert. Il avait retenu la leçon de restait concentré sur un seul objectif, être le meilleur et être le plus fort. Après tout, il avait laissé son honneur et sa fierté de côté lorsqu'il avait demandé de l'aidé à son supérieur en reconnaissant son incapacité à faire circuler la foudre dans son sabre.
Faire marche arrière maintenant serait contre productif. Il avait demandé de l'aide et s'il refusait, il passerait pour un couard et une personne qui risquerait de fuir devant le dangers. Ce qui n'était pas dans la nature de Gekijou.
Il se stoppa et positionna ces mains comme le faisait certains prêtres lorsqu'il était dans la posture du lotus. Ces doigts se touchaient et avec ces pouces il formait une sphère. Il laissa la foudre et sa puissance passaient en lui sans aller contre sa volonté. Il sentit quelques éclairs d'électricité statiques passaient entre ces doigts puis plus rien.


Il recommença plusieurs fois l'exercice sous le regard sévère de son Sensei mais il n'arrivait pas à faire mieux que ces petits éclairs de rien du tout entre ces doigts. Il était incapable de faire quelque chose que le reste des Chef de Divisions et des Capitaines maîtrisaient.
Il se demandait si sa promotion à ce rang n'était pas prématuré, s'il n'aurait pas été préférable de promouvoir une autre personne à ce poste de plus expérimenté que lui. Il aurait pu mettre d'autres combattants à ce poste donc certains contrôler les pouvoirs des Usagite et des Kobutama, que lui ne contrôlait pas et ne maîtrisait même pas les bases.
Il était encore à se demandait à quoi pouvait bien servir le Tsukiyo sur le champs de bataille. Cela rendait la personne invisible. C'était une technique plus pour l'espionnage et l'assassinat non pour les samouraïs comme lui et Yamada-dono. Ils étaient des combattants.

Il tomba à genoux, frappant de ces poings le sol de rage. De rage contre son incapacité à faire des choses que les autres savaient déjà faire. Il était beau le jeune Chef de Division fraîchement promu. Il se demandait s'il avait fait le bon choix de devenir un samouraï du Clan Toragi. Il aurait peut-être dû rester un simple forgeron comme l'avait été son père et son grand-père avant lui.
Il ne serait pas tombé amoureux de Dame Sachie Ondorie-Toragi lorsqu'il la vit le première et unique fois de sa vie. Il était amoureux d'elle depuis cinq ans alors qu'il l'avait vu une seule fois de toute sa vie et il l'avait vu pas plus de dix minutes. S'il était généreux, il aurait dit vingt minutes au grand maximum. Oui, il était amoureux d'une personne qui ne lui avait jamais adressé le moindre regard, ni la moindre parole ou ni le moindre geste prouvant qu'elle savait qu'il existait et encore moins qu'elle savait les sentiments qu'il avait pour elle. Une personne qui était la femme de son Seigneur et la sœur du Seigneur Ichiro Ondorie.
Gekijou était vraiment pathétique et il murmura en oubliant que Yamada Yuji était encore là:

'' Dire que je suis amoureux d'une femme qui ne doit même pas savoir que j'existe et qui appartient à une autre caste que la mienne. Je suis pathétique d'être tombé amoureux de la Dame Sachie Ondorie-Toragi.
Dire que je suis le Chef d'une Division mais je suis incapable de faire parcourir la foudre dans on sabre et de faire un Shukun Denkou correct. Sans parler de mon incapacité à utiliser le Tsukiyo du Clan Usagite et le Jin'iteki du Clan Kobutama. ''

D'autres larmes coulèrent le longs des joues de Gekijou. Il laissait sa peine l'envahir. Il n'avait pas pleurer lors de la disparition de ces parents et maintenant, sous cette pression qu'il se mettait lui-même, il venait de craquer et il pleurait comme un enfant en bas âge.

Yuji était resté impassible devant les tentatives de son élève pour maitriser la foudre. Il avait regardé d’un œil sévère le jeune soldat tenter désespérément de faire jaillir la foudre de ses mains. Il n’avait dit un mot durant cette démonstration, laissant Gekijou se concentrer sur son objectif. Mais l’issu de cet entrainement fut des moins surprenant pour le général. Il avait vu devant lui, le Chef de Division se couvrir de honte en éclatant en sanglot de frustration. Mais ce qu’il lui annonça à demi-mot eut le don de faire perdre son sang-froid à Yuji.

Certes il était un général toujours à la disposition de ses hommes qu’il chérissait plus que tout mais il ne fallait pas oublier qu’il était avant tout le général de la plus grande armée de l’Hinomoto, une véritable machine de guerre qui obéissait aux ordres les plus fous de conquête de son seigneur. Pour parvenir à maintenir l’ordre dans les rangs des soldats Toragi, il leurs enseignait à être toujours irréprochables dans leur fonction comme dans leur vie et demandait toujours plus. Il aimait les pousser dans leurs derniers retranchements, tester leur force de caractère, leur courage et leur volonté. Si ce soldat était incapable d’apprendre à maitriser les dons offert par Gekigami alors Yuji allait lui montrer l’autre voie qui mène à la puissance de la foudre : par la colère et l’abandon de soi. Cette méthode était plus risquée car la foudre est dure à dompter et si ce soldat parvenait à faire littéralement exploser la colère en lui alors il risquait de ne pas pouvoir contrôler cette puissance. Mais vu l’état moral dans lequel était ce jeune homme, il serait facile de le faire craquer, ou du moins c’était ce que Yuji pensait.

Alors que le jeune homme était genoux à terre, en larme, le général l’attrapa par le col de son kimono. Avec la force qui était sienne, il le souleva à quelques centimètres du sol et le plaqua contre un des mannequins de bois présent sur le terrain d’entrainement.

« Que viens-tu de dire ?! Un pauvre soldat qui tombe amoureux de Dame Toragi, ah ah, quoi de plus pitoyable ! Si notre cher seigneur entend même la moindre rumeur à ce sujet, je ne donne pas cher de ta peau ! Pour connaître Toragi sama, je suis sûr qu’il prendrait un malin plaisir à te faire découvrir les pouvoirs de Gekigami et leur efficacité... »

Il relâcha son étreinte, envoyant le jeune soldat au sol. Puis il fit quelques pas dans la direction opposée avant de finalement se retourner, naginata dans les mains. Son visage avait changé du tout au tout, même s’il avait un air sévère en regardant son apprenti d’un jour s’entrainer désespérément, son visage était maintenant défiguré par la colère. Il fusillait du regard le pauvre Chef de Division avant de reprendre :

« Mais avant ça, je vais t’apprendre qu’un soldat Toragi ne laisse jamais ses sentiments outrepasser sa mission. Tu te dis soldat de mon armée mais tout ce que je vois devant moi, c’est un homme perdu et pleurnichard qui n’a pas une once du tempérament des vrais tigres ! »

Ces mots étaient durs. Le Démon de Foudre était réapparu sous sa forme la plus terrifiante. Il voulait pousser ce Chef de Division dans ses derniers retranchements, il voulait voir ce que ce soldat avait réellement en lui et pour ça il devait laisser sa rage et sa colère reprendre le dessus, laisser cet instinct animal, l’instinct du tigre s’éveiller pour pouvoir enfin dévoiler sa véritable puissance.

« Je ne te laisserais pas bafouer le nom de mon clan une minute de plus ! En garde ! »

A peine Yuji eut-il fini sa phrase qu'il s'élança sur le Chef de Division, sa naginata au dessus de lui pour asséner un coup vertical.

Duel: tour 1/3

Gekijou avait vu le regard et le comportement de Yamada-dono changeait. Il ne rigolait pas et si sa première attaque n'avait pas touché c'était uniquement pour ne pas le tuer dès le premier coups. Ce n'était pas un combat amicale qui allait se dérouler entre eux deux. Cela ne faisait aucun doute dans l'esprit du jeune chef de division. Il essuya les larmes qui restaient aux coins de ces yeux d'un revers de manche de son kimono et alla chercher son arme qui se trouvait à quelques mètres de lui. Il la prit et se mit en position de combat.
Son regard aussi avait changé depuis qu'il avait Shirotora dans les mains. Il allait se battre pour sa survie car Yamada-dono n'allait pas lui faire de cadeau. Il lui avait clairement dit qu'il subirait les foudres de leur Seigneur s'il apprenait que le jeune Junsei avait des sentiments pour son épouse même si ces dires étaient des rumeurs qui courait dans les couloirs du Palais.

Il chargea son supérieur et enchaîna les coups de sabres qu'il avait apprit durant sa formation. Ces même coups qui avaient tranché ces ennemis ne trouvait d'ouverture contre l'adversaire qui se dressait devant lui. Yuji-sama esquivait ou paraît les attaque avec une grande facilité sans montrer la moindre trace de faiblesse ou fatigue.
Non le Démon de la Foudre montrait que son surnom n'était pas usurpé. Il était dégagé une puissance qui ne vacillé pas. Il dominait ce champs de bataille sans le moindre problème. Pour le moment, il se contentait juste de parer ou d'esquiver, signe qu'il voulait évaluer la puissance de Gekijou. Une fois qu'il aurait fini son analyse, il passerait à l'attaque.


Ce moment arriva rapidement. Cela devait faire quelques minutes que Yamada-dono faisait simplement de la figuration dans ce combat quand il décida de passer à l'action. Sa maîtrise de son arme était de très loin supérieur à celle de Gekijou. Ces attaques visaient clairement les points vitaux. Ces mouvements amples et rapides ne laissaient peu de possibilité au jeune Junsei qui paraît avec grand mal les attaques.
Bien entendu, Gekijou ne se laissait pas faire comme s'il était un mannequin d'entraînement. Il plaçait bien plusieurs attaques sur son supérieur qui avait de plus en plus de mal à les parer facilement. Mais ces attaques n'étaient pas encore assez puissantes ou assez rapide pour poser des problèmes vraiment sérieux à son Chef de Guerre.

Il fit plusieurs bond en arrière pour pouvoir reprendre son souffle et il se disait qu'il se débrouillait pas trop mal pour le moment. Mais quand il sentit le vent frais caresser sa peau ainsi que quelques choses coulaient le long de ces membres qu'il comprit. Il n'avait pas esquivé entièrement les attaques de Yamada-dono.
Il avait touché plusieurs fois le jeune chef de division et lui avait fait plusieurs blessures plus ou moins importantes. Il avait coupé le kimono et la chair facilement sans que Gekijou s'en rend compte. Il imposait sa volonté sur le champs de bataille comme il le faisait actuellement.

Pitié, voilà le mot que ne connaissait pas Yamada Yuji dans un combat. Il n'était plus le père protecteur qu'il pouvait l'être hors des combats. Il n'était plus une personne qui aidait et protégeait ses subalternes lorsqu'ils en avaient besoin d'eux.
Compassion, ce sentiment ne trouvait pas égo dans le regard du Démon de la Foudre du clan du Tigre. Il n'avait pas de compassion pour ces ennemis. Ces personnes qui se dressaient contre les dessins du Seigneur Toragi Araki.
Loyauté, ces coups prouvaient sa dévotion envers son clan et les ordres de son Seigneur. Il était un des plus armes du Clan. Il dévastait les rangs ennemis sans le moindre problème et sans le moindre remords.


Gekijou était très mal. Il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir contre la fureur de Yamada-dono. Ces sentiments de peur et de terreur firent monter la colère dans le regard du jeune chef de Division. Il savait que s'il ne faisait rien, il allait mourir. Il n'avait qu'une seule chose à faire foncer tête baisser et remettre son destin entre les mains de Gekigami.
Il chargea son supérieur, hurlant toute sa rage et sa colère. Colère qui fit égo avec la foudre qui se trouvait en lui. Il venait de réaliser ce qu'il n'avait pas pu faire jusqu'à maintenant, faire passer la foudre dans son arme. La lame arriva rapidement vers le Chef de Guerre entouré par un halo bleu-électrique.

Yuji connaissait parfaitement les katas et les combinaisons qu’on apprenait aux soldats pour être lui-même passé par là et l’avoir enseigné à de nombreuses recrues avant de monter dans la hiérarchie du clan. Les techniques de bases du Tigre n’avaient aucun secret pour lui et il parvenait donc à contrer facilement les attaques du jeune Chef de Division. Sa naginata fendait les airs permettant de tenir son adversaire à bonne distance. Il profitait de se temps calme pour observer et décortiquer chaque mouvement de son élève. Ses attaques étaient solides, pour sûr Gekijou savait se battre mais il lui manquait encore à maitriser les dons de Gekigami.

Pour le pousser encore plus loin dans ses derniers retranchements, Yuji décida de passer à l’action. Subitement, le Démon de Foudre qui ne s’était contenté pour l’instant que de défendre passa à l’offensive. D’un mouvement rapide, il écarta son adversaire du jour afin de pouvoir enfin se servir pleinement de sa naginata. Avec des mouvements amples et puissants, le général Toragi ne mit pas longtemps à épuiser le jeune soldat en face de lui. Son adversaire se contentait maintenant de tenter de contrer les attaques de son supérieur et plusieurs fois les coups d’estocs du général atteignirent leur cible.

Et alors que Yuji voyait son adversaire reculer pour pouvoir respirer, il se dit que peut être ce soldat n’était pas si fort que ça et qu’il ne méritait pas sa promotion de Chef de Guerre. Mais alors qu’il pensait le voir s’agenouiller pour quémander la clémence, chose que Yuji lui aurait évidemment refusée, ne tolérant aucun lâche dans les rangs de l’armée du Tigre, il se produisit tout le contraire. Tel le tigre blessé, le jeune Chef de Division s’en remettait maintenant à sa colère et à ses instincts les plus primitifs. Et lorsque qu’il chargea subitement, libérant sa colère dans un long cri, Yuji eut à peine le temps de voir sa lame se charger en électricité statique, un halo bleu s’installant le long de la lame. Il parvint à esquiver in extremis l’attaque du soldat, mais la lame atteignit un pan de son long kimono, déchirant le tissu de sa manche gauche et l’électricité de la lame vint bruler le bras du général. Il avait beau maitriser totalement les pouvoirs de Gekigami, la foudre n’était pas un élément qui s’apprivoisait et sa morsure était toujours aussi douloureuse.

Surpris mais pas vaincu, Yuji voulait maintenant voir jusqu’où il pouvait pousser ce soldat qui s’avérait finalement plein de ressource. Même s’il ne maitrisait pas encore totalement les dons mis à sa disposition par le Tigre Blanc, Gekijou avait montré qu’il possédait en lui la force et l’esprit combattif des plus grands guerriers Toragi. Il aurait aimé pouvoir lui montrer la grande puissance de Gekigami avec le Kaminari no Genbatsu, mais le général Toragi se refusait à utiliser un si grand pouvoir sur un des siens. La Foudre du Châtiment était le don ultime offert au clan Toragi et sa puissance était tout simplement dévastatrice.

Son bras gauche maintenant inapte à manier une arme et sa naginata si imposante ne pouvant se manier à une main, Yuji lâcha l’arme et se saisit de son katana, qui était resté dans son fourreau. Même si c’était la première arme que le général Toragi avait appris à manier, son katana restait pour la plupart du temps dans son fourreau, Yuji lui préférant de loin l’allonge et la puissance de sa naginata. Son épée à la main, il chargea immédiatement son adversaire ne lui laissant que peu de temps pour réagir. Autant la naginata était une arme taillée pour la carrure très imposante de son porteur, autant entre ses mains, le katana semblait tout de suite moins impressionnant. Mais il ne fallait pas se fier aux apparences et bien que le katana ne fût pas l’arme de prédilection de Yuji, il restait quand même un redoutable adversaire avec.

Sa stratégie de combat changea du tout au tout, le rythme du combat s’accéléra encore plus. Maintenant il n’était plus question de rester hors de portée de l’arme adverse, ce qu’il pouvait faire avec les deux mètres d’allonge que lui procurait la naginata. Le combat devint plus rapproché, les tintements du métal s’entrechoquant devenant plus nombreux. Les gestes de Yuji devinrent plus précis et rapide qu’avec la naginata au détriment de la puissance. Il voulait totalement déborder son adversaire pour le pousser encore plus loin. Malgré son bras gauche endolori, il voulait en voir plus.

«Alors, c'est tout ce dont tu es capable ?!»

D'un mouvement rapide, il écarta la lame de son adversaire et le chargea avec son épaule pour le déstabiliser. La technique de combat de Yuji avait changé du tout au tout depuis qu'il avait dû changer d'arme. Maintenant, ce soldat lui avait montré qu'il était un adversaire de taille et Yuji comptait bien lui montrer ce qu'était un véritable tigre. Alors que le jeune Chef de Division était déstabilisé, Yuji attaqua d'estocs, son adversaire ne pouvant contrer le mouvement seulement en reculant et en tombant. Et c'est ce qui arriva. Voyant son adversaire au sol, le général Toragi se jeta sur lui, son coude atterrissant contre le foie du jeune soldat. Maintenant il n'allait plus le lâcher, tel le tigre, il ne laisserait aucun répit à sa proie.

Duel: tour 2/3

Gekijou était au sol subissant les assauts de Yamada-dono. Il ne pouvait rien faire d'autres que d'encaisser les coups pour le moment. Il était acculé et il ne pouvait rien faire. Il avait perdu Shirotora en tombant au sol et son arme se trouvait hors de porter de sa main.
Il savait que s'il restait là, ce serait sa fin. Il rentrerait dans l'histoire du Clan comme le Chef de Division ayant eu ce titre qu'une seule et unique journée. Il devait se dégager de l'emprise s'il tenait à sa vie.

Il arme son poing droit qui alla se loger dans la mâchoire de Yuji Yamada. Le Chef de Guerre fit quelques pas en arrière, suffisamment pour permettre au jeune Junsei de se remettre sur ces pieds. Il passa le revers de la manche de son kimono au niveau de sa bouche pour essuyer le sang qui avait légèrement coulé.
Bien entendu, Gekijou savait très bien qu'affronter un ennemi armé d'un sabre était de la pure folie lorsqu'on n'avait soit-même pas d'arme pour se défendre. Il se souvenait aussi d'un des écrits que son ancêtre avait laissé. Il avait dit qu'il fallait quelques foi sacrifiés quelques choses pour obtenir la victoire.

Il frappa de toutes ces forces visant le point près du cœur. Il voulait se servir du Taigābijon même s'il savait parfaitement que son supérieur connaissait cette technique.
Il avait clairement arrêté de penser normalement comme il le faisait avant. Sinon il n'aurait pas utilisé une arcane du clan au tigre contre un de ces confrères. Mais il ne pensait plus qu'à la victoire, ne se souciant même plus de sa propre survie lorsque la lame du sabre de Yamada-dono rentra dans sa chair.
Il bloqua la lame pour frapper son adversaire, mais celui vit la stratégie et frappa le jeune Junsei dans le ventre avec son genou pour s'échapper de son emprise.
Mauvaise idée, très mauvaise idée, car maintenant Gekijou était au niveau du nagitana de son supérieur. Il le prit et se jeta arme dans les mains dans le but de fendre en deux son Chef de Guerre.

Bien sûr Gekijou n'avait pas la maitrise de cette arme comme pouvait l'avoir Yuji Yamada. Il s'en servait comme s'il s'était un sabre, ne prenant pas en compte l'allonge du nagitana lui offrait. De plus ces mouvements étaient devenus plus brouillons, plus primaires, plus bestiales.
Il était devenu comme ces bêtes sauvages qui se lançaient tête baisser sur des adversaires sachant pertinemment qu'ils n'avaient peu de chance de survie. Poussé par l'instinct de survie ou tout autre instinct, mais c'était bien un instinct qui poussait Gekijou à combattre son adversaire sans retenu.

Gekijou commençait à ressentir la fatigue de ce combat et le fait qu'il perdait un peu de sang n'était pas vraiment une aide dans sa situation. Il était clairement désavantagé, mais demander pitié ou tout autre signe de faiblesse devant le Chef de Guerre était à exclure. Il avait sa fierté et il ne pouvait pas le faire.
Yamada-dono fit un mouvement de sabre qui fit voler le nagitana qui se planta loin d'eux. Le jeune Gekijou se retrouvait sans arme de nouveau. Il tenta d'aller reprendre son arme, mais comment pouvait-il passer le Démon de la Foudre qui se dressait entre lui et son Shirotora.

Il fonça droit devant lui et glissa lorsqu'il vit la lame de son supérieur fonçait sur lui pour lui ôter la vie. Mais la lame se planta près lui. Il en profita pour passer derrière lui pour récupérer Shirotora. Maintenant qu'il avait son sabre en main, il allait combattre à arme égale. Enfin presque à arme égale, il avait l'impression que Yamada-dono soit fatigué ou à bout de force.

Il se lança sur Yamada-dono et arma son coups. La pointe de sa lame frottait le sol créant une quelque étincelle le long de sol. La vitesse de son arme augmenta lorsqu'il arriva vers son supérieur. Il n'avait plus la foudre sur son arme mais cela ne changeait plus rien. C'était peut-être sa dernière attaque contre son chef.

Les deux hommes ressentaient déjà la fatigue du combat, le jeune Chef de Division donnait plus de fil à retordre à Yuji qu’il aurait pu le penser en début de combat. Il était allé puiser dans ses dernières ressources et pour ça il avait déjà acquis le respect de son supérieur. Le général Toragi savait maintenant qu’il pouvait compter sur un nouvel officier de qualité avec Gekijou.

Mais le duel n’était pas terminé pour autant et Yuji ne pouvait pas se permettre d’être battu par un de ses hommes, c’était tout simplement inimaginable. Que penserait-on en ville si on apprenait que le Démon de Foudre, pilier de l’armée Toragi avait été battu en duel par une nouvelle recrue ? S’en serait fini de lui et de sa glorieuse carrière, tous ses haut-faits seraient balayés par la honte de la défaite. Et pire, Toragi-dono se chargerait lui-même de sa mise à mort pour avoir manqué à son devoir et s’être montré faible. Hors de question ! Cela n’arrivera jamais !

Alors que le soldat se jetait sur lui armé de son katana, Yuji était bien décidé à le faire payer pour lui avoir autant résisté. D’un mouvement rapide, le Démon de Foudre se prépara à contre attaquer. Lorsque Gekijou arriva à son niveau, il profita de la vitesse que son adversaire avait prise pour le contourner d’un tour sur lui-même rapide et vint planter son arme dans la cuisse du jeune soldat. Cette attaque était risquée car Yuji s’opposait quand même à l’attaque de son ennemi pendant une fraction de seconde et malheureusement pour lui le katana de Gekijou avait trouvé la faille et était venu entailler la chair de son flanc gauche. Après l’attaque, le général Toragi posa un genou au sol, un spasme de douleur le parcourant. Mais il en fallait plus pour vaincre le vieux tigre, maintenant son adversaire était bien blessé, sa cuisse sanglante entravant ses mouvements. Au final les deux hommes étaient bien amochés et seule la volonté de vaincre leur permettait de toujours se tenir debout et combattre.

C’est donc titubant et haletant que Yuji se releva péniblement, son katana à la main. Son adversaire ne semblait pas être en meilleur forme que lui et les deux hommes se faisait maintenant face pour ce qui semblait être le dernier acte de leur duel. Car même si le général Toragi ne voulait pas utiliser le pouvoir ultime de Gekigami sur un de ses hommes, il pouvait cependant lui montrer la véritable puissance du Shukun Denkou. Fermant les yeux pour se concentrer, Yuji respira calmement puis rapidement il rouvrit les yeux, les posant immédiatement sur le katana du Chef de Division. Les jambes du général se fléchirent, faisant fi de la douleur, son bras gauche levé vers son adversaire. Puis poussant un grand cri, il créa un jet d’électricité qui partit de sa main pour venir s’abattre sur la lame de Gekijou. Le métal étant conducteur, l’électricité se propagea jusqu’à la main du porteur de l’arme, ce qui eut pour effet immédiat de faire lâcher prise à Gekijou, provoquant au passage des brûlures sérieuses à sa main. Cette attaque coûta énormément d'énergie à Yuji et il manqua de s’effondrer après son utilisation. Mais voyant son adversaire une nouvelle fois désarmé, Yuji trouva la force de s'élancer à nouveau à l’attaque du jeune soldat, voulant mettre un terme définitif à ce duel qui avait déjà duré bien trop longtemps au gout de Yuji.

Duel: tour 3/3

Gekijou se retrouvait une nouvelle fois dans une situation délicate. Il avait la main meurtrie par la foudre de Yamada-dono, son sabre était bien trop loin pour qu'il puisse le prendre rapidement, ces blessures lui faisaient de plus en plus mal et il se demandait comment il faisait pour tenir debout ou simplement conscient.
Certes on lui avait apprit à se battre à mains nues mais contre un adversaire armée et qui avait expérience et des nombreuses batailles derrière lui; il ne ferait pas le poids longtemps. Ce combat se résumer en peu de chose; tuer ou être tuer!

Il arracha un bout de manche de son kimono et fit un pansement de fortune pour calmer un peu la douleur qui lui rappelait que le métal était conducteur de la foudre, chose qui était sorti de son esprit mais que le Chef de Guerre Yamada Yuji lui avait rappelé.
Le souffle court et ne sachant plus quoi faire; Junsei se rendit compte que sa vue se troublait. C'était sûrement lié à son sang qui se trouvait sur le sol. Mais cela ne le découragea pas. Il devait trouvait une solution pour vaincre son supérieur s'il souhaitait resté en vie.

Il eut une idée risqué, voir mortelle si elle échouait. Il savait qu'elle ne pourrait pas fonctionner deux fois sur son Yamada-dono, mais il devait la tenter. S'il le Chef de Guerre voyait le piège, Gekijou trouverait la mort. Mais s'il ne voyait pas le piège, il aurait une chance de le vaincre. Il tenta le tout pour le tout.

Gekijou fit croire qu'il tomba à genou et augmenta le bruit de sa respiration saccadé. Il pria pour que son supérieur ne voit pas le piège tout en fixant le sol pour voir les pieds de son adversaire. Au bout de quelques secondes il les vit.
Yamada Yuji s'approchait d'un pas lent et sa lame pointé vers le sol. Il avait baissé sa garde pensant que le combat était fini. Il allait pouvoir donner le coups de grâce à son subalterne et tout le monde connaîtrait Junsei Gekijou comme le plus faible et celui qui resta le moins longtemps chef de Division dans la puissante armée de Seigneur Toragi Araki.
Seigneur qui récompenserait surement le Chef de Division Yamada d'avoir tuer un soldat aussi faible et d'avoir fait passer un message fort et clair au reste de ces hommes. Les faibles n'ont pas leurs places dans les forces du Tigre et si on voit votre faiblesse, c'est par l'acier que vous payerez votre faute.

Le jeune Chef de Division compta les pas qui restait entre son supérieur et lui. Quand Yamada-dono fut à porter, celui-ci commença à dire quelque chose mais Gekijou ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. Il plaça un puissant coups de coude dans le creux de l'estomac de son adversaire qui hurla sous le choc.
Même s'il ne restait plus beaucoup force au Chef de Division, il savait très bien qu'un coups dans cette partie du ventre ferait mal surtout si on était blessé. Durant les quelques secondes où Yamada Yuji fut déstabilisé par le choc, Junsei profita pour mettre de la distance entre eux. Il devait trouver un plan pour le vaincre car sa ruse ne fonctionnerait pas deux fois.

Il put voir qu'il était près de Shirotora et il reprit. Mais son sabre n'était plus dans sa main droite, celle qui maniait son sabre en temps normal. Elle était dans la main gauche alors qu'il s'était servi de ce même bras comme un bouclier contre certaines des attaques de son supérieur.
Il était vraiment très mal parti. Sa main droite ne pouvait plus prendre son sabre et son bras gauche lui faisait horriblement mal, mais il se refusait de montrer le moindre signe de douleur devant son adversaire.
Adversaire qui ne semblait pas vraiment souffrir des attaques qu'il avait subit jusqu'à maintenant. Le seul moment où il ne cacha pas sa douleur fut quand il eut le coude dans le ventre, mais Yamada-dono semblait ne plus avoir mal et il fonçait pour faire payer cette affront au Chef de Division.


Les coups de sabres pleuvaient dans tous les sens et aucun des deux ne semblaient prendre l'avantage. Le temps qui était l'allier de Yamada-dono ne semblait plus l'être maintenant. Même s'il restait insensible à la douleur, il n'avait plus la même force et vitesse qu'avant.
Mais c'était aussi le cas de Gekijou qui semblait parer plus les attaques de son supérieur que de tenter une contre offensive. La fatigue et le sang perdu étaient un poids qu'il devait trainer derrière lui dans sa course à la victoire.

Pour le moment les lauriers de la victoire se trouvait sur la tête du Chef de Guerre et ne voulait pas changer de position pour venir sur le sommet du crâne de Gekijou qui ne savait pas s'il allait ressortir vivant de cette bataille.
Il sentit la douleur de sa main droite et il se dit qu'il serait juste de faire subir la même chose à Yamada-dono. Au moins il aurait un souvenir de lui après sa mort. Mort qu'il voyait imminente.

Junsei concentra sa puissance dans sa main droite. Il laissa la puissance qui restait en lui allait dans sa main meurtrir espérant faire un Shukun Denkou suffisamment puissant pour assommer quelques secondes son supérieur et pouvoir placer sa lame sur son cou, signe de victoire de la part du Chef de Division.
Il relâcha sa puissant dans un mouvement de bras droit et ces doigts claquèrent; lui faisant pousser un hurlement de douleur et lui tira une larme tellement la douleur fut grande à se moment là. Mais le pire fut qu'il n'eut pas d'éclair qui partir vers son supérieur.

Non la foudre n'était pas présente mais une multitude de petites explosions eurent lieu autour de Yamada Yuji. C'était clairement une arcane du Clan Kobutama. Gekijou venait d'utiliser, de façon purement inconsciente, le Jin'iteki Hi; le Feu Artificiel.
Maintenant une seule question était dans l'esprit de Gekijou, avait-il vaincu son supérieur? Ou Yamada Yuji, le Démon de la Foudre sortirait sans problème de ces explosion? Pour le moment il ne savait pas. Le nuage de poussière qui s'était levé ne lui permettait pas de répondre à ces interrogations.
Mais il gardait son arme à la main au cas ou il devrait combattre encore contre son adversaire. Même si son visage trahissait la douleur qui lui parcourait tout le corps suite à l'utilisation du pouvoir de Dieu Bakugami. Il ne pouvait plus taire sa douleur maintenant qu'elle s'était réveillé.

Mais quelle était cette technique ? Yuji ne comprenait pas, il était entouré de fumée et de poussière et ses oreilles sifflaient ne laissant passer aucun son de l’extérieur. Il était étendu sur le sol, face vers le ciel et tout mouvement semblait lui extirper une douleur profonde. Le monde semblait tourner au ralenti et il était difficile de discerner où se trouvait Gekijou. Sa lame n’était plus dans ses mains et quand bien même elle y serait, elle n’aurait plus d’utilité. Quand il comprit finalement au bout de quelques secondes ce qui s’était passé, il ne put retenir un rire à gorge déployée. Ce jeune soldat venait de s’élever aux pouvoirs du sanglier et son Feu artificiel était puissant. Heureusement pour le général, il ne maitrisait pas encore totalement ce pouvoir, sinon il ne serait plus là pour en témoigner.

Mais en le confrontant et en le poussant dans ses derniers retranchements, Yuji avait réussi à faire de Gekijou un guerrier fort et puissant. Lorsqu’il posa ses yeux vers le jeune Chef de Division, il n’avait plus en face de lui ce jeune braillard qui était tombé en larme il y a de cela quelques instants. Non, maintenant, se tenant en face de lui, toujours debout malgré les nombreuses blessures apparentes, il voyait un véritable tigre, un soldat de qualité de l’armée Toragi et avant tout un nouveau frère d’arme.

Yuji se releva difficilement en s’appuyant sur son katana. Des blessures il en avait connu beaucoup, souvent il était passé près de la mort et pourtant il était toujours là, au sommet de la hiérarchie de la plus grande armée de l’Hinomoto. Décidément Gekigami devait l’avoir en bonne estime pour que malgré toutes les blessures et les cicatrices, il soit toujours en vie.

Il se dirigea alors vers son jeune disciple. Le masque de colère et de haine qu’il avait pu voir sur le visage de son supérieur avait disparu et maintenant que le Démon de Foudre était parti, il ne restait que le général fier de sa nouvelle recrue.

« Et bien dis-moi, pour quelqu’un qui ne maitrise pas les dons offert par les kamis, c’est un très bon début. Mais ton Jin'iteki Hi est encore trop faible, sinon je ne serai plus là pour en témoigner. Tu m’as prouvé ta valeur aujourd’hui et je suis fier de te compter officiellement parmi mes hommes. L’armée Toragi est fière d’avoir un nouvel officier digne du Tigre.»

Il posa alors sa main sur l’épaule de Gekijou et tout en souriant, il reprit :

« Les médecins du clan vont encore me détester. A chaque fois que je viens les voir, ils en ont pour plusieurs heures à tout rafistoler. Aller, aide moi à ramasser mes armes et partons d’ici.»

Au final, la journée se terminait pour le mieux. Alors qu'en arrivant au terrain d'entrainement plus tôt il pensait qu'il aller devoir abattre un jeune Toragi encore perdu, chose qui n'était jamais facile à faire, il se retrouvait maintenant avec un soldat redoutable sur le champ de bataille sous ses ordres.

Gekijou était surpris par les gestes et les dire de son supérieur. Le Démon de la Foudre avait quitté le champs de bataille pour laissait place au légendaire Chef de Guerre qui protégeait ces hommes. Yamada Yuji le patriarche de l'armée de Toragi qui était un modèle et un père pour les hommes de cette armée.
Mais le plus étrange c'était qu'il avait vaincu le Démon de la Foudre. Il venait de vaincre le bras droit du Seigneur Toragi Araki. Il venait de passer sous la loi des arts martiaux disant qu'un disciple avait une chance de vaincre un Maître avec de la chance, la bonne technique et le bon timing. C'était ce qui venait de se passer sur ce terrain d'entrainement et aujourd'hui. Normalement, il n'aurait eu connu chance de vaincre et de survivre contre la puissance contre laquelle il venait de s'opposer.

Ce combat lui avait permit de s'éveiller au premier pouvoir du clan du Sanglier. Il avait pu utiliser, certes inconsciemment, le Feu Artificiel. Son Jin'iteki Hi était peu puissante mais elle avait permit d’assommer son adversaire. Cela lui ouvrait une nouvelle voie. Il allait pouvoir utiliser ce pouvoir dans les combats ou pour couvrir la retraite de ces hommes s'ils venaient à rebrousser chemin.

Mais il avait aussi comprit quelques choses durant ce combat. Il était amoureux de Dame Toragi-Ondorie Sachie mais c'était un amour impossible qu'il avait choisi pour ne pas avoir à s'affronter à ces sentiments. Comme cela, il n'était pas obligé d'écouter les sentiments qui l'habitait.
En restant dans ces illusions, il ne s'autorisait pas à aimer d'autres personnes. Il ne s'autorisait pas à avoir une vie de famille et s'autoriser à être heureux comme le fut ces parents. Pourquoi il ne s'autorisait pas à être heureux? Il ne le savait pas pourquoi mais maintenant il allait pouvoir avancer.


Il regarda le Chef de Guerre quittait le champs de bataille. Son combat contre Yamada Yuji l'avait fait grandir et devenir un meilleur combattant. Il avait fait un grand pas pour devenir un chef de valeur. Tel un père qui guidait ces enfants sur la voie qu'ils avaient choisi.
Maintenant il savait qu'il aurait des conseilles s'il allait le voir avant de partir au combat. Junsei Gekijou avait juré fidélité au clan Toragi depuis toujours mains il venait de jurer fidélité à Yamada Yuji comme un fils le ferait envers son père.

Les douleurs de son corps lui rappela qu'il devait aller voir la doyen de son quartier pour qu'elle lui pense ces plaies. Elle allait lui hurler dessus et lui disant que le suicide n'était pas une solution. Dire qu'elle avait presque un siècle et qu'elle avait toujours sa tête.
Il allait passé un mauvais quart-d'heure mais bon c'était la seule personne en qui il avait confiance pour le soigner même les médecins de l'armée le voyait uniquement lorsqu'il ne pouvait pas faire autrement.