Le soleil venait à peine d’effleurer l’horizon, offrant ces rayons paresseux aux rares hommes pour les réchauffer dans la fraicheur de l’aube. Les bannières d’Hebi s’offraient à tous les vents dans l’harmonie de ce moment entre ténèbres et lumière. Rien n’aurait pu troubler un moment aussi précieux…Si ce n’était cette galère qui entrait dans le port. La longue embarcation aux innombrables rameurs brisait les flots sur son passage et la clameur des galériens sortaient de leurs torpeurs les pêcheurs qui s’écartaient du passage respectueusement.

Personne n’avait vu semblable embarcation…Personne depuis au moins cinq années…Car même s’il lui arrivait de rendre de temps en temps une visite, peu de gens avait revu l’une des terribles embarcations de guerre marqué du clan du Bélier qui ne freina pas sa course. Alors qu’elle percuta avec violence la terre ferme, les voix vive d’une vingtaine d’homme se mêlèrent bientôt à celle de chevaux…Les curieux s’approchèrent pour ce jeter soudainement de côté quand la monture du Seigneur Brumeux apparut, fonçant à vive allure vers la forteresse du Serpent bientôt suivit des cavaliers de son escorte qui peinaient à le rattraper.

Ils ne furent que peu de personne à pouvoir ne serait ce qu’entrevoir Tenzo car ce fut l’alarme de la ville qui annonça la venu du Maître Hitsujide. Le son de cette cloche qui rappelait tant de mauvais souvenir annonçait maintenant sa venue aussi impromptue qu’inattendue. Les portes du palais s’ouvraient alors à peine quand il pénétra la cour du palais. La monture aussi fougueuse que son mettre piaffait toujours d’impatience, frappant la terre de son sabot pour signifier que cette chevauchée ne lui avait pas suffit. Son maitre n’en n’ayant cure se jeta à terre alors que des soldats commençaient à s’agenouiller devant lui.

‘‘Hitsujide-Sama’’

Il eut à peine un regard pour les soldats. Sans se retourner, il lacha la bride de son cheval, laissant ce dernier l’occasion de s’épuiser comme il le souhaitait. Les soldats blêmirent un moment, ce lançant pour certain à la poursuite du destrier alors que Tenzo pénétrait dans le palais, ce délestant au passage de vêtement trop chaud ou encombrant qu’il avait prit pour ne pas avoir froid.

‘‘Ayame-chaaaaaaaaaaaaan ’’

Aucune réponse mais déjà des courtisant qui se ruèrent sur lui pour lui présenter leurs hommages. Mais il ne semblait pas les remarquer. Bien au contraire, il continuait d’appeler la maitresse des lieux avec l’espièglerie d’un enfant au grand dam des serviteurs qui courraient dans tout les sens, provoquant un chaos comme seul lui arrivait à créer dans la cîté. Avec une certaine ironie, Tenzo se disait que c’était devenue une habitude…Que certain jugerait parfaitement exécrable. Il aurait pu envahir cette forteresse encore et encore rien que pour le plaisir. Un plaisir qu’un des nobles de la cour ne tarda pas à gâcher.

Bien qu’il ne l’écoutait d’une oreille, il l’entendit à demi mot vomir sa vision des choses vis-à-vis d’Ayame et sa manière de faire les choses. De son manque d’expérience et probablement de son manque de loyauté quand lui pourrait redonner a Heibe sa gloire d’antan et combattre de toute ses forces les ennemis du Seigneur. Les promesses de gloire et d’éternelle gratitude fusaient dans toutes les bouches jusqu’à ce que la coupe soit pleine et que Tenzo s’arrête au beau milieu d’un couloir. La célérité quasi surnaturelle dont il fit preuve pour dégainer le sabre de l’un des gardes provoqua un blanc dans la salle et s’il n’y avait eut un pilier de bois, la tête de l’homme aurait été tranchée sans nul doute.

Tenzo prit le visage du noble entre ses mains avec un sourire presque malsain dans son attitude nonchalante. ‘‘Gomen, Gomen…Viens là que je te serre dans mes bras pour m’excuser’’ Dans un éclat de rire, il prit l’homme dans ses bras et lui murmura à l’oreille. ‘‘Si je viens à entendre encore une fois parler de toi, j’irais brûler ta maison. Je veillerais à ce que ta femme et tes enfants terminent comme esclave ou comme catin de troisième classe dans le plus sale des quartiers de plaisir…Je veillerais à ce qu’on te coupe les jambes et je te ferrais planter à l’entrée de ce même quartier pour que tu puisse contempler tout les jours l’immensité de ton erreur. Apprend à connaître ta place petit homme. S’il arrivait quelque chose a Ayame, je ferrais en sorte de brûler cette ville jusqu’à ces fondations et l’eau sera rouge sang. Par tout les Kami je jure de le faire’’ Au teint blême du noble, Tenzo eut un léger rire avant de lui tapoter contre la joue.

‘‘ Yare Yare…Prenez un peu le soleil, vous êtes bien pâle.’’

La malheureuse victime encore choquée tomba à genoux alors que Tenzo continuait son chemin dans les coursives. Il fini par faire un geste aux gardes qui arrêtèrent la foule de noble et serviteur quand il rentra sans plus de cérémonie dans la salle du conseil. Une silhouette féminine dans la pièce attira son attention. A pas de loup, le Seigneur d’avança, certain de son coup avant de sauter sur sa proie, l’enserrant dans ses bras et posant son menton sur l’épaule de la jeune femme. Il papillonna des yeux en remarquant qu’il ne s’agissait pas d’Ayame mais d’une tout autre personne. Dans un grand sourire, il garda sa prisonnière ainsi.

‘‘ Gomen neh ?’’

Il déposa un baiser sur la joue en guise de compensation avant de continuer d’un air joueur…