L'aventure hors d'Uma avait été... mouvementée il fallait l'avouer bien qu'au final ça avait été un sacré amusement pour lui, il lui fallait à présent reprendre ses fonctions à Uma car la guerre... La guerre ne dort jamais, les flammes se propagent même lorsqu'il n'est pas là, il ne pouvait donc pas se permettre de rester plus longtemps à Ryuu en tant que touriste. Ainsi après quelques temps de voyages, il arriva à portée de vue de la magnifique citée fortifiée de Uma... Les vents commençaient déjà à souffler alors qu'il n'était pas dans la ville elle même. Il resta quelques temps à profiter de l'air qui soufflait, c'était un lieu qu'il affectionnait tout particulièrement, rien de plus normal pour un Umano du moins. Il se posa sur un rocher et sortie le dernier dango qui se trouvait dans son sac, dernier souvenir qu'il avait de Ryuu. Il le savoura, surement était-ce la dernière pause qu'il aurait avant de retourner en ville.

Ainsi comme prévu, il pénétra dans la ville fortifiée, son premier réflexe fut alors d'aller vers la garnison centrale afin d'annoncer son retour et ainsi reprendre ses fonctions de général. Cependant il ne résista pas à l'envie de faire un détour pour se balader dans la ville, histoire de pouvoir flâner encore un peu. Son regard se posait alors sur une jeune fille qui semblait rester de marbre devant un stand de dango, si disant qu'elle était un peu bizarre de ne pas acheter ce qui semblait lui faire envie, il préféra vaquer à ses occupations soudain.

" Ah ! Akechi-sama ! Vous êtes de retour
- Et bien me revoilà oui héhé
- Vous n'avez pas fait de grabuge n'est-ce pas ?
- Euh...." Fit-il en détournant la tête
" Akechi... Sama ?
-Et bien... Joker ! Je préfère fuir ! O Daiji ni ! "

Retournant sur ses pas pour ne pas avoir à expliquer qu'il avait causé du grabuge et pour ne pas se faire tirer les oreilles il repassait alors devant le magasin de dango devant lequel se trouvait toujours la jeune fille aux cheveux de Jais. Elle bavait encore sur les sucreries, riant légèrement en disant dans sa tête " Ah dango quand tu nous tiens", Akechi s'approcha du magasin et commanda plusieurs dango. Puis il approcha la jeune fille en souriant. Elle devait surement ne pas pouvoir en acheter si elle était resté là à rien faire. Toujours souriant, il lui tendait un dango.

" Plutôt que de s'imaginer les manger, autant en manger n'est-ce pas ? Allez ne sois pas timide et ne te sens pas redevable, j'aime simplement voir le gens sourire, puis... tu as l'air un peu bête au milieu de la rue à rester comme ça ahaha"

Se posant alors sur un banc non loin, il prit le temps de lui aussi dévorer un dango avant que ses hommes ne le trouvent et lui tirent les oreilles pour le trainer vers la garnison... Ah... Les dango eux au moins ne disaient et faisaient rien et étaient agréable... Enfin il fallait bien retourner au boulot tôt ou tard...

* Mais pour le moment.... D-A-N-G-O* pensa-t-il finalement

Le choix était difficile. Très difficile.
Jun était plantée devant le stand de dango depuis un bon moment. Là, devant elle, se tenait un marchand qui commençait à se lasser de la voir tergiverser. Tout cet étalage lui faisait envie. Et puis c'était de notoriété publique, Jun n'avait jamais été capable de résister aux sucreries. Son Maître le savait. Et pourtant. Elle sentait le poids de sa bourse et par conséquent le poids de son devoir.
Junji lui avait demandé de ramener du thé.
Mais il y avait ce stand de dango.
Le thé, songeait la jeune fille en tentant de peser le pour et le contre, c'est amer. Et elle n'aimait pas les choses amer. Certes, on pouvait sucrer le thé pour le rendre plus agréable à ses papilles. Mais les dango... Les dango, c'était le paradis. Mais ce n'était pas ce que le maître lui avait demandé de ramener.

Juste à côté d'elle, un homme commanda quelques dango.Sale chanceux, maudit-elle silencieusement, moi aussi quand j'serai grande je pourrai m'en acheter.`Les sourcils de Jun se froncèrent, elle s'apprêtait à repartir de mauvaise humeur vers le marchand de thé quand un miracle arriva. La servante regardait l'homme lui tendre un dango. Sans hésiter une seconde, elle l'attrapa et le regretta aussi tôt. Elle n'était pas censée accepter des sucreries des étrangers.
Jun suivit l'homme du regard, puis lorsqu'il fut assis sur un banc, elle engloutit son dango.

- Merci de votre sollicitude, fit finalement Jun en esquissant une courbette, monsieur !

Cet homme était un guerrier, remarqua-t-elle en voyant les sabres pendre à ses côtés. Mais il avait des dango, et trop de dango pour lui tout seul, jugea-t-elle. Elle lança un regard à droite, puis à gauche. Pas de Maître en vue. C'était bon ! Après tout celui-là ne devait pas être bien méchant. Sauf s'il lui trouvait l'air bête.
Elle alla s'asseoir auprès du jeune homme sans lui demander son avis, et dirigea son regard vers le marchand, soulagé de la voir enfin partie.

- Même mon Maître ne me fait jamais ce genre de présent. J'étais censée lui amener autre chose mais... L'odeur et le sucre, vous savez.

L'air mélancolique, elle posa son regard sur les dango, comme s'ils avaient été l'objet d'une histoire d'amour triste et passée. Puis elle releva ses grands yeux noirs et emplis de la gratitude la plus sincère dont elle était capable vers l'homme. Joignant ses deux mains, elle le regardait dans les yeux.

- Je vous suis infiniment redevable vous savez, je croyais qu'entre eux et moi, c'était fini !

Puis, toussant doucement, jetant des regards de-ci de-là, elle ajouta :

- Dites... Je peux en avoir un autre ?

Maintenant que la source de dango était à elle, la jeune fille les dévorait bien plus lentement. Elle fit mine de rougir légèrement à l'arrivée du soldat qui n'avait visiblement pas compris la situation, puis haussa deux sourcils surpris à l'annonce du nom de son interlocuteur. Un général, rien que ça. Elle se tourna vers Akechi, visiblement gênée. Vu son nom de famille, il devait en plus être de la branche principale du clan. Elle finit le dango qu'elle était en train de manger, puis se releva pour se présenter convenablement.

- Je me nomme Wakamoto Jun, affirma-t-elle d'une voix claire et en se courbant plus franchement cette fois. Je ne suis qu'une humble servante. Merci encore pour cette nourriture !

Elle se redressa et lui sourit de nouveau. Vu la façon dont il la traitait, le général ne devait pas être très à cheval sur les règles. Il était jeune, et comme elle, ne devait pas avoir beaucoup d'affection pour le formalisme borné des institutions. Mais au cas où, mieux valait garder un minimum de distance vis-à-vis d'Akechi dont l'importance surclassait la sienne et celle de son maître réunies.
Jun ne se le cachait pas : elle souhaitait passer un peu plus de temps avec ce général.

- J'accepte votre proposition avec joie, Seigneur Umano. Pardonnez à l'avance mon comportement, je n'ai pas l'habitude de côtoyer des gens de votre stature.

Le marchand de thé chez lequel elle allait d'habitude était un peu plus loin. C'était beaucoup trop près pour leur assurer une petite balade ensemble. Se pinçant les lèvres, la jeune fille sortit sa bourse de son kimono et soupesa l'argent qu'elle contenait. Elle pouvait se permettre d'acheter du thé blanc, et puis lorsqu'elle le raconterait au maître il ne pourrait pas lui en vouloir.
Jun ayant un sens de l'orientation des plus terribles, elle décida de laisser l'homme mener le chemin.

- Mon maître m'a confiée la mission de ramener du thé blanc. Le problème, c'est que très peu de marchands en font, et je dois avouer que je ne sais pas vraiment où m'en procurer. Vous saurez peut-être mieux que moi ?

Jun reporta vers le seul dango restant qu'elle attrapa et tendit à Akechi après avoir coincé sa bourse dans la ceinture qui lui enlaçait le torse. Elle n'avait manifestement pas l'habitude des voleurs.

- Je vous l'offre ! Enfin techniquement il est à vous. Mais le sentiment est là, Seigneur Umano.

Elle sortit également un carré de soie qu'elle tendit au général afin qu'il puisse s'essuyer les doigts sans prendre le temps de le faire elle-même. L'habitude de servir était plus dure à évincer qu'elle ne le pensait.

La jeune fille était maintenant incliné devant lui comme il s'y était attendu, il n'aimait pas ce genre de situations ou son statut prenait le pas sur son existence elle-même, cependant il ne pouvait pas en vouloir à la jeune fille qui avait simplement l'habitude quant à elle, de faire ça dans ce genre de situations. Souriant légèrement, il l'écoutait se présenter, Wakamoto Jun hein... Un bon nom pensait-il sur le coup. Se redressant alors, elle ajouta tout aussi rapidement qu'elle acceptait volontiers qu'il l'escorte cependant l'un des mots qu'elle avait dit fit tiquer le jeune général, Seigneur l'avait-elle appelé... Il était général mais pas noble, aussi préférait-il laisser ce titre à ses 'frères' Souriant en riant légèrement il dit alors

" C'est n'est pas grave ne t'en fait pas Wakamoto-chan, je ne comptes pas te châtier car tu ne t'adresse pas à moi comme si j'étais un seigneur féodal, de plus, je n'ai pas pas de sang noble donc ne sois pas trop formel, vois ça comme une requête ahaha"

Ainsi, laissant sa requête planer, porté par le vent, il écoutait la jeune fille lui dire ce dont elle avait besoin, elle voulait donc tu thé blanc, mais ne savait pas où en acheter... Akechi avait une idée de qui pouvait bien en vendre, un vieil homme dont la boutique se trouvait aux portes de la ville... Cependant le chemin n'allait pas être des plus court pour s'y rendre. Ne connaissant pas d'autres marchants il se dit que ce serait donc celui-là par défaut. Il ouvrait alors la marche, prenant le soin de ne pas marcher trop vite afin que la jeune fille n'ait aucun mal pour le suivre, il fallait dire que les kimonos féminins n'étaient pas fait pour marcher rapidement ou se mouvoir avec souplesse, alors avec vitesse... Ainsi il marchait sans nul autre mot dire, une main sur son Katana, l'autre le long de son corps. Il vit alors la jeune fille lui tendre le dernier dango, il fit un grand sourire et le dévora avec entrain.

" Oh, je te remercie Wakamoto-chan, hm... cependant si je peux te donner un conseil, tu ne devrais pas mettre ta bourse de cette façon... Bien qu'avec moi à tes côtés aucun voleur ne tentera quoi que ce soit... Je ne serais pas éternellement ici et il est facile de voler une bourse attaché au buste. Il vaut mieux la cacher à l'intérieur de son kimono en général, sauf si vous avez les capacités pour rattraper le voleur ahaha"

Après de longues minutes, il arrivèrent devant une boutique qui semblait très ancienne, en effet elle était tenue par un vieil homme que Akechi affectionnait tout particulièrement, il le considérait un peu comme un grand père. Il entra dans la boutique et salua l'homme en s'approchant du comptoir.

" Hey ! Kuso-Jiji !
- Oh ! sale gamin ! ça fait longtemps ! Que veux-tu de la part du vieil homme que je suis ?
- Ah vieux machin ! J'ai besoin de thé blanc ! tu en as n'est-ce pas ?
- Mais bien sur jeune primate, j'ai le meilleur thé blanc de tout Hinamoto
- Dans ce cas, vends-en moi Homme desséché"

Les des hommes se regardèrent et se mirent à rire, surement la pauvre Jun qui était non loin ne devait rien comprendre à leur façon de se parler l'un à l'autre. Payant alors le thé blanc et se préparant à subir les contestation de la servante, il sortie de la boutique en la tirant légèrement par le bras afin qu'elle ne songe pas à protester et payer elle-même. Il fit un léger sourire

" Pas de protestations, si tu n'aimes pas ça, dis toi que c'est un remerciement pour le carré de tissu ahaha... Bon trêve de plaisanteries, il serait temps de rapporter ce thé à votre maitre, je n'ai pas envie que vous vous fassiez réprimander car je vous ai prit un peu de votre temps."

Il tira légèrement la langue lançant son regard vers le palais, surement que Kenji devait lui aussi être rentré de ses déplacements... Peut-être même que Saruha-sama était là... Mais ce n'était que des spéculations, de toute façon, maintenant qu'il était aux côtés d'une jolie demoiselle, il n'avait nullement l'envie de rentrer à la garnison.

" Allons-y Belle demoiselle-chan"

Riant il prit alors le devant se dirigeant doucement vers la garnison où devait surement se trouver le maitre de la jeune fille

- M-Mais !

Sans lui laisser le temps de répliquer, le général tira Jun par le bras en dehors de la boutique du vieil homme. Ce n'était pas désagréable, mais elle n'avait pas l'habitude de ce genre de contact. Elle lui sourit timidement, tout en se disant qu'au moins, comme ça, l'argent de son maître lui permettrait d'acheter quelques confiseries plus tard. Et puis elle appréciait la compagnie de ce type, sans parler du fait que son maître serait mort de jalousie lorsqu'il rentrerait. Elle se laissa traîner sans protester, ni même lui faire remarquer qu'il ne lui avait pas lâcher le bras.

- Ne vous inquiétez pas, Monsieur Umano. Mon maître a l'habitude que je me perde en ville. Enfin, personnellement... Je ne suis pas pressée, vous savez. Ah, sauf si vous l'êtes.

Elle marchait tant bien que mal à côté d'Akechi qui, elle le sentait bien, ralentissait le rythme volontairement. La personne qui avait inventé les kimono ne devait pas être une femme, songea-t-elle en regardant avec admiration les riches tissus dont était vêtu son escorte. Ce serait tellement plus pratique si les femmes pouvaient également porter les tenues de combat des hommes sans qu'on ne lui jette des regards courroucés. Enfin, de toutes façons, elle n'avait jamais été tentée de devenir une guerrière.
Alors qu'elle portait sa main libre à sa ceinture pour récupérer la bourse laissée là pour payer le thé, Jun se rendit compte que quelque chose n'allait pas. Le poids avait disparu. Pas de tintement non plus. Elle déserra sa ceinture pour voir si la bourse ne s'était pas aventurée là. Mais rien. La servante se retourna vivement et jeta des regards affolés par terre.
Rien.

- Oh grands dieux, dit-elle simplement.

Junji n'allait pas être content, constata-t-elle en se mordant la lèvre du bas. Enfin, d'un autre côté, pour lui l'argent n'aurait pas disparu. C'était surtout l'absence de la bourse elle-même qu'elle devrait justifier. Elle sentit ses épaules s'affaisser et les larmes lui monter aux yeux.

- Je crois que vous aviez raison, lança-t-elle en tentant de se calmer, Monsieur Umano. J'aurais dû faire un tout petit peu plus attention.

Junji ne tenait même pas à cette bourse. C'était surtout qu'elle n'aimait pas perdre les affaires de son Maître. Et puis dans cette bourse, elle aurait eu assez pour se payer une petite montagne de sucreries. Et ça, elle ne l'avalait pas.
Jun tentait d'éviter le regard du général pour ne pas qu'il lise la détresse dans les larmes qu'elle retenait difficilement. elle ne pouvait pas se reposer sur lui pour lui mener la belle vie. Et força un sourire, en tentant d'oublier ses rêves de dango, de pâte de haricots rouges, de mochi et autres confiseries traditionnelles qu'elle affectionnait tant.

- Bah, ce n'est pas grave ! Rentrons, Monsieur Umano, ça me servira de leçon...

Elle lui disait de ne pas s'inquiéter, son maitre était habitué qu'elle se perde... Oui c'est sur que si elle avait un sens de l'orientation assez mauvais comme elle l'avait précisé plus tôt, ça devait arriver fréquemment en effet. Il riait intérieurement afin de ne pas donner l'impression de se moquer d'elle ce qui n'aurait pas vraiment été très polie. Marchant tranquillement, il n'avait même pas fait attention qu'il n'avait pas lâché le bras de la jeune fille depuis lors qu'il l'avait saisit. Ce fut un "Oh grand dieu" qui le fit sortir de sa bulle et lui fit lâcher le bras de la jeune fille. Il se tournait l'air interrogateur et il l'entendait dire qu'il avait eu raison, et qu'elle avait visiblement perdu sa bourse... Bien qu'elle voulait montrer le contraire, elle semblait désemparé et le général pouvait parfaitement voir ça... Souriant à sa dernière phrase il lui dit alors.

" Cet argent est celui de votre maitre non ? Comme je le disais je n'ai pas envie qu'il te passe un savon, allons chercher cette bourse elle à bien du tomber quelque part... Bien heureusement que peu de personnes ne passent dans ce vieux quartier de la ville ahaha."

Ainsi il fit marche arrière, revenant sur leurs pas afin de trouver la bourse perdu, dit comme ça, ça ressemblait presque à une aventure Indianienne dans un endroit obscur... Mais ce n'était pas vraiment ça puisqu'ils étaient encore dans la ville d'Uma... Bien heureusement. Ainsi a force de retourner en arrière, l'image d'une petite bourse bien pleine se dessina, tout comme un sourire sur le visage d'Akechi... Sourire qui laissa vite place à une expression de stupeur. Un homme qui passait par là prit alors la bourse tout en regardant les deux jeune gens en souriant.

" Oh... il vient de voler ta bourse je crois... Hey me regardes pas comme ça ! Okay okay, je vais la récupérer, attends moi ici, tu n'arriverais pas à me suivre de toute façon ahaha"

Aussitôt que ce fut dit, ce fut fait. Il prit en chasse le malheureux qui venait tout juste de voler les économies de la demoiselle. Bien évidemment, défier Akechi à la course revenait au même que défier le plus grand épéiste de Hinamoto avec un cure-dent... Qui que soit ce meilleur épéiste. Rattrapant le voleur et le mettant dans une position délicate, il lui susurrait qu'il avait de la chance et qu'en présence de Jun, il ne ferait pas jaillir de sang... Reprenant alors la bourse en soupirant et jouant avec, il la rendit à sa propriétaire tout sourire

" Mattaku... ces voleurs ne savent même plus courir, c'était bien différent quand j'étais encore gamin... Enfin voilà ta bourse, fais-y attention, encore une fois je ne serais pas là pour t'aider à la récupérer ahaha... ah... je suis assoiffé à présent... Courir sous cette chaleur, vraiment, quelle tare... Oh mais ne t'en fais pas, j'ai fait ça de bon cœur ahaha"

Sortant alors de la ruelle en gardant ses mains derrière son crâne il se demandait bien quel genre de maitre la jeune fille pouvait avoir... peut-être était-elle même la servante de l'un de ses officiers... allez savoir. Tournant légèrement la tête vers Jun il lui dit alors

" Ne devrions-nous pas rentrer ? Il faut que je me désaltère et il faut que votre maitre puisse boire son thé ahaha"

Disant ceci il marchait doucement, prenant les devants.... C'était sympa de passer un peu de temps avec une fille parfois... enfin il n'avait pas fait encore de bourde due à sa maladresse... pour l'instant, donc il préférait rester prudent... Mais ce n'était pas désagréable, souriant en fermant les yeux il savourait en quelque sorte ce moment qui lui changeait les idées...

* Ah... j'ai soif....* Pensa-t-il finalement

Jun reçut sa bourse avec beaucoup d'admiration. Ce type n'était pas général pour rien, il avait de grandes capacités martiales, et dépassait de loin son maître en matière de capacités physiques. Enfin, pour sa part, Jun se limitait même à physique tout court. Elle sourit, reconnaissante, à Akechi et s'approcha de lui pour déposer un baiser sur sa joue. La différence de taille la força à se mettre sur la pointe des pieds, ce qui n'était pas vraiment confortable avec ses geta, mais elle n'en avait pas vraiment cure.
Elle sourit de nouveau à Akechi.

- Je ne saurais jamais vous remercier assez, Monsieur Umano, pour tout ce que vous avez fait pour moi aujourd'hui. Mais que diriez-vous d'un peu de thé ? Ce n'est pas la boisson la plus rafraîchissante, mais je ferai de mon mieux pour qu'il soit délicieux. Et puis vous pourriez également rencontrer mon maître.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans des rues plus abondantes de monde, la servante attrapa un bras du général aussi naturellement que si elle l'avait connu depuis toujours, et le traîna vers la demeure de Junji dès qu'elle eût reconnu des quartiers familiers. Bien entendu, ils firent un ou deux détours pas vraiment nécessaires, mais elle n'était pas vraiment perdue. En tous cas, presque pas puisqu'ils arrivèrent à bon port.
Jun salua deux ou trois autre servants, puis invita le général à entrer dans le domaine. Elle jeta des regards dans ce qu'ils pouvaient apercevoir de la demeure elle-même mais ne vit pas son maître. Il devait être sorti également, songea-t-elle en haussant les épaules. La servante emmena le général dans les cuisines désertées et après l'avoir installé à la table de service, elle fit chauffer une théière en étain richement décorée.

- Vous m'excuserez, Monsieur Umano, mais je vous épargne toute cérémonie. J'ai toujours trouvé que le thé, c'était bien meilleur chaud et dégusté sans toutes ces règles idiotes.

Jun rit, en pensant à tous ces nobles qui y voyaient tout un art, et s'installa à table également. Elle n'avait pas fait annoncer officiellement l'arrivée du général dans la maison, et si elle voulait éviter tout un remue-ménage accompagné de divers protocoles étouffants, il valait mieux qu'ils s'installent tranquillement dans les cuisines.
Occupée à regarder Akechi, et particulièrement ces longs cheveux qu'elle en venait presque à lui envier, lui vint une idée.

- Je vous sers autre chose Monsieur Umano ? Je crois que nous avons quelques mochi bien cachés pour accompagner le thé.

Sans vraiment attendre de réponse, elle se leva et entreprit de fouiller dans la cuisine pour trouver les gâteaux dont elle parlait. Elle était pourtant certaine de ne pas les avoir déjà mangés mais...
On entendit des pas précipités sur le parquet.
Soupirant, Jun s'installa de nouveau à table. Ces pas, elles ne les connaissait que trop bien. Le grand Junji venait chercher Jun.

De la paperasse. Encore de la paperasse. Toujours de la paperasse. Que de la paperasse.
Je me masse les tempes devant cette montagne de caractères et de chiffres. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour commander un bon équipement. Je dois gérer le budget, envoyer des demandes à mes supérieurs, voir les besoins des autres capitaines…
J’en ai vraiment mal à la tête.

Et cette Jun qui ne revient pas. Comme à son habitude, elle doit encore être en train de flâner. J’espère qu’elle n’est pas passée devant le magasin de sucrerie, sinon je vais encore pouvoir attendre des heures et des heures. Je devrais peut-être allé la chercher ? Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Elle sait se débrouiller seule, ça il n’y a aucun problème. Mais on ne sait jamais sur qui elle peut tomber.
Cependant, il a y a foule dehors, je ne devrais pas trop m’inquiéter. Naoko est d’ailleurs allé au marché avec notre fille pour lui acheter des vêtements et des jouets. Cette dernière a déjà trois ans. Le temps passe à une vitesse hallucinante.

"Monsieur, besoin d’aide ?"
Je lance un regard embrumé à mon majordome. Avant qu’une brillante idée ne me traverse l’esprit. Malgré son ton neutre, je ne détecte de l’agacement et une pointe d’ennuie. Il a un sourcil légèrement surélevé et une bouche pincée.

- Et bien oui Tanaka, très bonne initiative. Allez, prends ça en lui tendant une pile de parchemin.
Tu veux bien t’en occuper ?

"Mais… monsieur. Je pensais plutôt à vous préparer…"

- Oui je sais bien. Je m’essayais à l’humour. Soit. Va me chercher du thé, inutile de te préciser comment je le veux.

"Bien monsieur", dit-il avant de se courber.

J’en étais où… Ah oui. Jun. Où est-elle ? Ils devraient inventer un moyen de pouvoir contacter n’importe qui n’importe quand. Cela doit bien pouvoir se faire.
J’espère vraiment qu’elle a réussi à trouver ce thé. Je reçois notamment le vieux Wato demain, et c’est son préféré. Cela va être une réunion assez importante, il faut vraiment qu’elle soit parfaite.
Où est cette Jun ? Encore à flâner dans les rues. J’espère vraiment qu’elle a réussis à trouver ce thé. J’en ai notamment besoin pour la soirée demain avec le vieux Wato, c’est important. Sinon je vais devoir la punir. Peut-être l’obliger à porter des kimonos à l’intérieur de la maison. Mwaha. Je suis diabolique.

"Voilà monsieur", dit Tanaka en déposant un verre de thé devant moi.
Je vais enfin pouvoir reprendre ma paperasse.

- Merci Tanaka. Jun n’est toujours pas rentrée ?

"Si, elle est entrée dans la cuisine pendant que j’en sortais et… Monsieur ?"
À peine avait-il fini sa phrase que je sortais de la pièce pour marcher précipitamment vers la cuisine.

Avant même de faire coulisser la porte de la cuisine, j’entends la voix de Jun – un soupir de soulagement s’échappe de mes lèvres, puis j’y entre précipitamment, sans voir l’inconnu assis face à Jun.

- Où étais-tu passé ? Tu sais que je me suis fait un sang d’encre ? Quelques feuilles de thé, c’est pas bien compliqué à ramener…

Mon regard passe brièvement sur l’homme, avant que je ne le reconnaisse et que je mes yeux ne s’écarquille.
- Sei-seigneur Umano ?

Je suis étonné de le voir là. Ceci-dit, mes automatismes reviennent vite. Je fais la courbette devant lui, et lorsque je me relève, un sourire éclatant s’affiche de chaque coin de mes joues.
- Mais quelle surprise ! Qu’est-ce que vous faites ici ? lui demandé-je en jetant un coup d’œil à Jun. La petite ne vous a pas trop importunée ?

Assit tranquillement à une table, Akechi n'avait plus rien à faire mis à part attendre à présent. La servante virevolté dans toute la cuisine, tout en disant qu'elle ne ferait pas de cérémonie du thé. Il était tout à fait d'accord, le thé était meilleurs chaud et sans cette étrange cérémonie venue d'ailleurs que l'on faisait communément avec... Portant le thé chaud tout en souriant encore en pensant à cette cérémonie, il entendit alors la jeune fille lui proposer autre chose avec le thé, comme du mochi. A cette appellation, ses oreilles bougèrent seules, elle avait bien dit mochi ? Grand sourire affiché sur le visage, il fit un oui en hocha la tête, aaaah les sucreries, surement la meilleure invention qui fut inventée. Cependant la jeune fille revint vite s'asseoir et des bruits de pas se firent plus proche, était-ce son maitre ? L'homme entra alors en disant qu'il s'était fait du souci pour elle, ce qui fit légèrement sourire Akechi, puis ce dernier le remarquait enfin, faisant une courbette et en demandant ce que diable il faisait ici.

" Oh, elle ne m'a pas causé de soucis ne t'en fais pas Jiji-kun, c'est surement l'inverse, je m'ennuyais et je l'ai trainé un peu partout en ville. Désolé de l'avoir emprunté sans nul autre mot dire ahaha. Tu as une magnifique servante, mais tu ne m'en avais jamais parlé ! Cachotier !"

Faisant signe au capitaine de venir s'asseoir il était pensif. Il ne savait pas que l'un de ses capitaines avait une servante tel que Jun, décidément il fallait qu'il se mette à rechercher ce genre de personnes... Quoi qu'il était difficilement possible de le suivre partout. Puis il était chanceux de n'avoir commis encore aucune maladresse devant la jeune fille. Il portant la tasse à sa bouche et bu une gorgé en soupirant d'aise. Il était bon d'être assit et de boire un bon thé préparé par une servante y mettant du cœur. Reprenant une touche de sérieux en présence de l'un de ses officiers il dit alors

" C'est donc ici que se trouve ta demeure Jiji-kun... Je n'y avais jamais prêté attention jusque-là. Bon soyons sérieux un instant, il n'y a pas eut de soucis pendant mon absence ?" Il fit mine de prendre un visage on ne peut plus sérieux " Oh et... tu me donnes la main de ta servante ? Je l'aime bien !" Il fixa l'homme et se mit à rire " Non je plaisante ne t'en fais pas ahaha. Ce thé est vraiment excellent d'ailleurs Jun-chan !"

Continuant de rire légèrement, il finit alors sa tasse, soupirant devant la montagne de travail qui allait l'attendre. Surtout le fait qu'il allait devoir expliqué les raison de son combat contre l'Ossan de Ryuu... Mais il fallait dire que c'était un adversaire coriace... Revenant dans la réalité, il se redressa et demanda à visiter la demeure puisqu'il y était à présent... La vrai raison étant qu'il n'aimait pas rester sur place... Il détestait cela au plus au point, Surement Junji devait-il le savoir. Ainsi, tout en souriant, il se mit à marcher avec les deux personnes afin de visiter la grande maison que possédait son capitaine.

" Oh ! Je veux voir la chambre de Jun ! ... Non ? Je dois arrêter mon humour douteux hein ? Ahaha d'accord, je ne ferais plus de blagues douteuses !"

Souriant toujours, presque sur d'avoir déconcerté les deux personnes il continuait à marcher et lança son regard sur Jun qu'il commença à fixer...

* Hmmmmm.... Je me demande bien comment elle a finit servante, une fille si jolie devrait parfaitement arriver à devenir Geisha ou dame... Bah... ça ne me regarde pas*

Souriant en coin, il détourna le regard continuant de suivre l'officier afin de découvrir les endroit intéressants de la demeure.

Dès que son maître eût le dos tourné, Jun lui tira la langue. Ramener quelques feuilles de thé, c'était compliqué. Surtout quand il y avaient de fourbes marchands de dango sur le chemin. Et puis elle a avait ramené quelque chose de bien mieux que son stupide thé. Jun était contente d'elle, et malgré ce qu'il en disait, Junji le reconnaîtrait bien assez tôt.
Après tout, Jun faisait toujours très bien son travail. Enfin, sauf en présence de confiseries. Elle espérait d'ailleurs qu'Akechi ne lui fasse pas part de l'épisode où elle s'était laissée appâter aussi facilement par quelques dango.

"Oh ! Je veux voir la chambre de Jun !"

La servante faillit s'étouffer en entendant cette demande. Jun partageait d'ordinaire sa chambre avec d'autres servantes. Mais la plupart avaient supplié le maître de leur en donner une autre. Ce n'était donc pas par privilège que Jun avait une chambre individuelle. Non, c'était plutôt qu'elle avait su faire régner l'ordre. Son ordre... Qui était plus que désordonné. C'était un capharnaüm des plus aboutis, mais dans lequel elle arrivait, par on se savait quel miracle, à se retrouver.
Elle sourit néanmoins à Akechi qui, pour son grand bonheur, abandonna l'idée aussi vite qu'il l'avait formulée. Heureusement.
Alors qu'elle menait les deux hommes dans la maison en expliquant à leur invité la nature de chacune des pièces devant lesquelles ils passaient, Jun observait avec attention les interactions de son maître et du général. Junji avait repris ses réflexes de sous-fifre aussi vite qu'à son habitude. Le général quant à lui ne tarissait pas d'éloges sur la petite servante. Cela la fit sourire à maintes reprises, son possessif maître n'appréciait certainement pas.

- Messieurs, nous avons fait le tour de la maison principale, annonça-t-elle en se retournant vers les deux hommes. Les quartiers des servants, que je ne vous ferais pas visiter aujourd'hui, sont de l'autre côté du jardin. Je vous propose de vous installer ici et d'admirer la beauté de nos carpes pendant que je vais chercher quelques rafraîchissements. Et les mochi que je vous ai promis.

Jun leur lança un salut en agitant la main, jugeant qu'il valait mieux les laisser discuter de choses sérieuses tandis qu'elle repartait vers les cuisines. Elle y croisa Tanaka à qui elle demanda où étaient passés les mochi qu'elle avait si bien caché. On l'informa qu'ils avaient été rangés, et qu'elle ferait mieux de ne plus cacher les gâteaux que l'on achetait pour pouvoir les manger quand tout le monde les avait oublié. Chouinant, elle s'empara d'une théière qu'elle remit à chauffer et dans laquelle elle disposa un peu de thé blanc.
Enfin, elle attrapa les mochi qu'elle disposa sur un plat en cercle et mit le tout sur un plateau accompagné de deux tasses en porcelaine. Elle attendit patiemment que l'eau soit chaude, et retourna vers les deux hommes avec empressement, en s'assurant bien de ne pas tout faire tomber.

Elle sourit à cette pensée. C'était arrivé une fois, à ses débuts. Elle avait renversé un plateau et tout son contenu sur un invité qui avait tendance à laisser son kimono trainer un peu trop bas. On avait vite fait de trébucher dessus quand on ne voyait pas bien loin avec tout ce qu'il pouvait y avoir sur un plateau de service. Elle s'était faite sévèrement gronder ce jour-là, mais la tête de son maître et de son invité l'avaient tant fait rire qu'elle s'en souvenait avec beaucoup d'amusement.
Finalement, elle arriva derrière les deux hommes.

- Voici votre thé et vos gâteaux, Maître, Monsieur Umano. Je me suis permise d'utiliser un peu du thé que j'ai ramené.

« Jiji-kun » ?
Un rictus se forme quelques secondes sur mon visage. Je ne prendrai décidément jamais l’habitude de ce genre de familiarité. Le général considère toujours ses hommes, qu’ils soient capitaines ou jeune recrues, comme ses amis. C’est déstabilisant. Très déstabilisant, surtout lorsque depuis tout petit, on côtoie toutes les commodités et autres rituels sociaux quotidiens. Malheureusement, j’ai peur que son manque de convenances lui joue des tours un jour ou l’autre.

- Il y avait intérêt à ce qu’elle reste sage. J’espère qu’elle n’était pas encore à la confiserie. Quelques fois, j’ai l’impression qu’elle n’a que ça en tête.

Le général désire ensuite découvrir notre demeure. Je lui dis qu’il peut faire comme chez lui et que Jun va lui faire visiter. Je le suis et lui parle d’affaire interne sérieuse concernant le clan.
Cependant, il me semble distrait. En l’observant, je remarque la rougeur de ses joues alors qu’il lance des regards à Jun. Son sourire ne le quitte pas de toute la visite. De plus, il n’arrête pas de faire des blagues « douteuses » comme il le dit si bien. Ce que je n’aime pas énormément, et Junjun le sait. Je ne veux pas qu’on touche à mes affaires. Quoi qu’il en soit, je ris à chacun de ses traits d’humour pour ne pas le mettre mal à l’aise. Avec tous les nobles et autres « Grandes Personnes » que j’ai pu rencontrer, j’ai fini par m’habituer à rire sur commande.

Junjun nous laisse ensuite dans un coin du jardin, pour aller nous faire du thé. Alors qu’elle rentre dans la maison, je vois le général la suivre du regard. Je lui propose de s’assoir pour discuter plus posément.

- Pour finir, pour les problèmes mineurs, mes troupes ont repérés une garnison Toragi non loin de nos frontières. Selon mes espions, ils n’ont fait que passer, mais ils continuent de les surveiller. Quelques problèmes diplomatiques avec les Usagite, mais rien de grave.

J’en termine donc avec les problèmes militaires, pour finalement prendre un ton moins cérémonieux, plus convivial. Je sais qu’il est plus à l’aise sur ce terrain.

- Je suis vraiment fort aise de voir que vous vous plaisez chez nous. Sachez que vous pouvez passer quand bon vous semble… Ceci dit, j’ai bien l’impression que ce n’est pas pour moi, ni la beauté de mes appartements que vous appréciez. Sérieusement, ma servante vous plait, n’est-ce-pas ? J'ai vu vos regards. Sans vouloir vous manquer de respect, vous savez qu’elle m’appartient ?

Ainsi marchant à ses côtés, il parlèrent légèrement de Jun, le capitaine avait peur que la jeune fille se soit laissé attirée par des confiseries. Riant de vive voix, il ne disait rien attendant le rapport de l'homme, ce dernier lui disait alors qu'une garnison Toragi avait été vu non loin des frontières, mais surement n'était-ce que des manœuvres, bien qu'il était fortement probable qu'ils en profites pour jeter un oeil aux terres des Umano. Un léger accident diplomatique avec les Usagite avait aussi pu être réglé, dans ce cas tout allait pour le mieux dans le meilleurs des Hinamoto enfin à quelques détails près. Assit en voyant la jeune fille s'en aller pour rapporter du thé et du mochi il fit un léger sourire avant d'aborder à son tour les quelques causes politiques que son capitaine avait énoncé.

" Hm et bien je suppose que les Toragi se contentaient de faire quelques manœuvre, même eux n'attaqueraient pas un pays de façon aussi subite et avec seulement une seule garnison, ça ne leur ressemblerait pas je suppose. Pour les Usagite, si le problème est réglé, dans ce cas rien à craindre, je pense que Kenji aurait pu régler ça d'une main de maitre d'un façon ou d'une autre."

Puis le sujet dévia à nouveau et le ton se fit moins professionnel. L'homme lui disait qu'il qu'il était content que son général aime les lieux, rapidement, il concluait que l'homme ne venait ni pour lui, ni pour les appartements mais pour la servante. Il ajouta sans vouloir manqué de respect qu'elle lui appartenait, ce qui provoqua un certain tique. Ce fut avec un ton des plus autoritaires et des plus mauvais qu'il dit alors à son capitaine.



" Les personnes ne sont-ce-t-elles que des objets à vos yeux ? Prenez garde Kuriyama Taisho, l'avidité attire l'avidité, plus vous voudrez posséder, plus votre perte s'approchera. Vous ne saurez point le nombre de nobles que j'ai vu rongé et mourir par avidité. A l'avenir je vous prierez d'être prudent lorsque vous parlez de vie humaine en ma présence...." Il prit un ton moins sévère avant d'ajouter " Mais je dois avouer que ta servante ne me laisse pas indifférent et que je comprend ton point de vu. Mais tu sais aussi que moi et les femmes... ahahaha"

Voyant ladite servante arriver, il stoppa donc cette conversation qui n'était au finale qu'une réprimande pour le capitaine. Il prit alors le thé et le mochi avec un grand ravissement et faisant un grand sourire comme si cette discutions n'avait pas eu lieu. Il remercie la jeune fille et porta la boisson à ses lèvres avant de soupirer d'aise.

" Aaaaah ! C'est ça la vie ! Nous devrions partager le saké un jour Jiji ! Bien sur tu pourras venir Jun, si ton maitre n'y voit aucun inconvénient ou si je ne meurs pas avant ahaha"

Laissant sa tête tomber en arrière il ferma les yeux quelques secondes, se demandant comment allaient évoluer les choses avec les autres pays... et si ce pacte de non-agression allait durer longtemps, il espérait que ses frères allaient travailler en vu de cette éventualité, mais ce n'était pas une chose qu'il pouvait aborder avec un simple capitaine. Se redressant, sans savoir quoi dire, il se contenta de regarder les carpes.

" N'ont-elles pas l'air heureuses ? Si nous pouvions nous aussi baigner dans une eau emprunte d'un air de paix... si nous n'avions pas connu cette époque, je me demande ce que nous serions aujourd'hui... Oh mais je m'égare dans le sentimentalisme ! Buvons ! Tant que nous le pouvons !"

Mordant alors a pleine dans dans du mochi en s'extasiant presque, il attendait de voir l'évolution des choses.

*ce mochi est vraiment bon ! *pensa-t-il finalement

"Mais tu sais aussi que moi et les femmes... ahahaha"

Jun haussa un sourcil en tendant sa tasse au général, mais ne fit pas de commentaire sur cette dernière phrase. Soit la servante avait un esprit sacrément tordu sous ses longs cheveux de jais, soit Akechi venait d'avouer à son maître qu'il penchait vers l'autre bord. Vu tous les regards qu'il lui lançait, elle ne l'aurait jamais deviné. Enfin encore une fois, elle n'était peut-être qu'en train de mal comprendre. Peut-être demanderait-elle à son maître plus tard.

En attendant Jun se contentait d'observer, assise sur ses genoux, les deux hommes discuter. Elle ne put s'empêcher de voir le regard étrange que lança Junji à son supérieur lorsque ce dernier s'emporta sur une hymne à la carpe. La servante quant à elle retint un sourire malicieux. Non, ce général avait beau s'illustrer par ses capacités physique, il était également très... doué dans la philosophie de comptoir.
Remarquant la tasse vide de son maître qui devait certainement s'empêcher de tirer une grimace trop voyante, Jun haussa la théière devant le nez de Junji.

- Je vous ressert, Maître ?

Sans vraiment attendre de réponse elle resservit machinalement le capitaine aigri. Elle n'avait pas à prendre part aux discussions tactiques et milliaires, c'était le domaine des hommes. Mais elle ne put s'empêcher de trouver le général un peu... Nonchalant ?
Des mouvements de troupes ennemies n'étaient pas vraiment quelque chose que l'on pouvait ignorer. Surtout près de la frontière. Peut-être étaient-ils en train de tester leur patience ? Peut-être étaient-ils en train de faire du repérage ? Il y avait des milliers de possibilités qui auraient pu leur nuire. Et ne rien leur répondre témoignait d'une stagnation et d'une faiblesse de l'armée. Ils étaient puissants, et ils devaient le montrer au moins pour dissuader toute attaque future. Râler un bon coup suffirait à montrer qu'ils étaient toujours là.
Mais elle n'en dit rien.

Voulant se relever pour s'approcher d'Akechi, Jun coinça tout à fait malencontreusement son pied sans son kimono. Première pensée ? Elle savait bien que ces fichus habits étaient habités par des démons. Seconde pensée ? Voilà qui lui rappelait justement un certain incident. Troisième ? Au moins, elle ne souffrirait pas puisqu'elle tomberait sur Akechi.
Un petit cri aigu retentit, et alors que Jun reposait de tout son long sur le parquet de bois, il y eut un grand plouf juste à côté.

- Oh grands dieux !

A bien y réfléchir, c'était la seconde fois dans la même journée qu'elle prononçait ces mots.
Elle se releva, s'excusa en à peu près trente "Je suis désolée Monsieur Umano !" et disparut aussitôt dans la maison pour crier après Tanaka. Il lui fallait une serviette, et un servant.
Et vite.

Jun eut beau courir un peu partout dans la maison, elle ne trouva pas Tanaka. Ce vieillard n'était décidément jamais là quand elle en avait besoin, soupira-t-elle en regardant pour la seconde fois dans la même pièce. Elle se dirigea finalement vers l'un des placards près des bains et en extirpa deux serviettes blanches. Elle les étendit puis les replia sur son bras après avoir vérifié qu'il s'agissait d'une des serviettes attitrées de son maître. Un sourire malicieux sur les lèvres, elle se dirigea vers le bassin des carpes
Elle remarqua que quelques paires de chaussures s'étaient ajoutées à l'entrée de la maison, mais que celles de Tanaka avaient disparu. Madame et la jeune Dame devaient être rentrées. Elle irait les saluer plus tard. En attendant, le devoir l'appelait.

Mais elle ne trouva personne au bassin. Un sourcil se haussa. Où donc étaient-ils passés ?
Ah.
Elle suivit des yeux l'eau qui laissait des traces sur le parquet avec une mimique peu amusée. Et qui allait devoir nettoyer tout ça, hein ? Oui, Jun. Elle soupira de nouveau, et se lança sur la piste mouillée des deux hommes pour arriver dans les cuisines où se tenait son maître... Et Akechi. Torse nu.

- Q-Q-Que... Qu'est-ce que vous faites ?

La servante détourna immédiatement le regard. Son visage prenait la couleur écarlate de son kimono. Elle n'était pas censée voir d'autres hommes que son Maître - et encore, elle s'en passait de plus en plus, ces temps-ci. Alors un type qu'elle venait juste de rencontrer, même mouillé, ce n'était pas décent. Jun se dirigea vers Junji en prenant bien soin de ne pas poser les yeux sur le général, s'arrêta devant lui, plongea son regard dans le sien avec beaucoup d'insistance, et lui tendit les serviettes qu'elle portait.

- M-M-Maître. Je crois que ça ne relève pas de mes fonctions. Et Tanaka n'est pas là.

Elle lui fourra les serviettes dans les bras sans lui demander son avis. C'était le maître, après tout, il avait la responsabilité d'assumer toutes les gaffes de sa servante si celle-ci n'était pas en mesure de le faire. Et justement, Jun ne se sentait pas d'essuyer elle-même le jeune homme. Lui adressant un dernier regard sévère, elle se retourna vers Akechi en fixant cette fois le sol trempé avec grand intérêt.

- Je suis ravie d'avoir fait votre connaissance, Monsieur Umano, et vous remercie encore pour tout ce que vous avez fait pour moi aujourd'hui. Permettez moi de m'excuser pour les ennuis que je vous ai apportés. Si vous voulez bien, je vais prendre mon congé pour nettoyer tout ce que ma maladresse vient de provoquer. Portez-vous bien !

La servante s'en alla aussi tôt, sans prendre le temps de reprendre son souffle après cette tirade précipitée. Elle disparut dans le dédale des couloirs de la maison, certainement à la recherche d'un chiffon.

Voilà qu’Akechi s’est mis torse nu. Certes, si c’est sa volonté… J’espère que ce n’est pas une nouvelle tentative de charmer Jun. D’ailleurs, en entrant dans la maison, je ne la trouve pas du regard. Elle a dû aller chercher des serviettes. Du moins, je l’espère, ce n’est pas son genre de se défiler.
Le général se sert de son Don pour commencer à se sécher, aidé par le foyer qu’une de mes autres servantes, Kora, a démarré. Je me doutais qu’il ne le prendrait pas mal que Jun le pousse accidentellement dans une mare, mais je ne peux m’empêcher d’être quand même mal à l’aise. Cette Jun ne fait pas beaucoup d’effort avec la haute gente. Elle a un très gros potentiel, mais elle n’est pas toujours concentrée.

J’entends quelqu’un entrer dans le hall, puis aperçoit la silhouette de ma femme, ainsi que celle de ma fille Tsukimi à côté d’elle. Tiens, elles sont déjà là. Je ne m’attendais pas à les voir si tôt. Tant pis, elles vont faire la connaissance de mon patron.
"Je suis rentré !" annonce Naoko.
"Moi aussi !" lance la deuxième.

- Content que vous soyez arrivés ! lancé-je avec ton chaleureux.

"Nous avons un invité ? demande ma femme. Qu’est-ce que tu fais avec un homme à moitié nu dans notre cuisine ? ajoute-t-elle en entrant dans la pièce.
Je toussote et présente solennellement le guerrier.

- Voici le Général Umano, chef des armées du clan.

Ma femme entre et salue alors avec courtoisie Akechi, suivie de Tsukimi, bien qu’elle soit beaucoup plus timide. Ce dernière n’a pas l’habitude de voir d’autre gens en dehors de nous et des servants.
"Enchanté. Je suis à votre service. Soyez le bienvenu dans notre humble demeure", dit Naoko à l’intention du général. "Je serai à l’étage avec Tsukimi", ajoute-t-elle à mon égard cette fois.

Alors qu’elle sort de la cuisine après avoir salué Akechi, je remarque un autre son, celui des pas maladroit de Jun qui arrive dans notre direction, qui a du mal à marcher rapidement avec son kimono. Ma servante entre dans la salle, puis rougit instantanément en voyant le général à moitié nu.

Je vois un service sur son bras, qu’elle tend sans une once d’hésitation, avant que je l’attrape machinalement. Jun disparait aussi vite qu’elle est entrée, après un discours que je lui ai fait apprendre sur le bout des doigts. Je suis tenté de lui rappeler que la servante ici, c’est elle, mais ce serait inutile.
J'alterne plusieurs fois mon regard entre la serviette et Akechi, puis lui tend.

- Si vous voulez bien… De plus, Seigneur Umano. Si je puis me permettre, il est temps pour moi de prendre congé. Je ne veux pas vous paraitre rustre, ni vous semblez fuyant, mais beaucoup de travail m’attend. Sachez que votre visite a été vraiment une bonne surprise et qu’il sera toujours possible pour vous de venir quand bon vous semble. J’aimerai que Jun puisse me ramener des gens aussi plaisant à la maison. Je vous souhaite sur ce, une très agréable fin de journée. Mon servant va vous raccompagnez.

Ensuite, je m’approche tranquillement de Kora pour lui donner une consigne.
- Je monte dans mon bureau pour aller travailler. Est-ce que tu peux aller voir Jun et lui demander à Jun de m’apporter le même thé que d’habitude s’il te plait ?


[Suite ici : Et pendant ce temps là]