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Sujet: Régents des cieux Jeu 30 Juin - 11:16
Les nuages ne sont pas libres. Ce n'est qu'une fausse idée, facilement répandue grâce à l'image que découle de ces nuées. Nous nous imaginons pour la plupart que les nuages, rois du ciel, décidaient de se déplacer où ils le voulaient, selon leur bon-vouloir. Fausse vérité, qui occupait l'esprit évasif de la jeune Wakana, observant un nuage grisé, tel un corps ayant succombé à la peste, qui couronnait la vaste et dense forêt de Saru. Son avis était tout autre : elle pensait, et assurait à qui voulait bien l'entendre, que les nuages étaient soumis à la volonté du vent, et qu'ils suivaient l'inévitable chemin de cette brise souveraine, tracé à l'encre sympathique. La Usami aimait s'imposer ce genre de questions problématiques, sur lesquelles personne ne se penchait, en raison de l'utilité moindre et factice que la réponse apportait au quotidien. Et puis, qui était mieux placé que la Stratège pour y répondre, celle dont l'esprit déambulait impassiblement sur chacun de ces vaporeux et difformes cirrus.
Atterrissant de nouveau avec douceur et lenteur à l’extérieur du château de Saru, Wakana quitta avec peine le monde des cieux et des songes, où nul besoin n'était vital, si ce n'était celui de voyager, toujours plus loin. C'était sans doute pour cette raison que la pensive Usami y était tant attachée. Venant d'aboutir à la clôture d'un dossier concernant la position agricole de la campagne jouxtant la ville de Saru, heureuse de toucher à la fin de cette affaire épineuse occupant les précédentes journées de la Stratège, celle-ci était sortie dans les rues de la ville, espérant recevoir les douces caresses de l'astre solaire. Mais ce dernier était revêtu par ce même nuage grisâtre, acteur principal des dernières rêveries de la belle Wakana. Froncement de sourcils, regard d'acier, la Stratège ne tarda pas à se mettre en route vers la forêt de Saru. Elle avait beaucoup de difficultés à le comprendre, mais elle ressentait au fond d'elle une sorte de présage, un mauvais pressentiment. Elle en profiterait pour rechercher les quelques bandits à l'origine de la menace brigande, afin de les offrir comme proies aux archers Saruha, on ne peut plus précis.
Nouvellement débarquée au sein des terres les plus vertes du Clan Saruha, Wakana emboitait ses pas d'un air pirate, et espérait bien retrouver ces brigands de pacotille, qui ne causeraient aucun problème à la Usami, bien que Stratège. De plus, cela aurait don de faire croître l'estime qu'avait le Seigneur envers sa protégée, déjà excessivement haute, elle en était persuadée. Outre ces bandits compromettants, la Pensive comptait rencontrer l'esprit de la forêt, qu'elle n'avait jamais eu la chance de dénicher, ce qui lui causait une grande peine, mélangée à une certaine excitation. Wakana sillonna une partie de la vaste forêt, partie la plus proche de la ville, avant de revenir sur ses pas. Une nouvelle fois, la chance ne lui avait pas souri, et elle rentra bredouille, sans brigands ni esprit.
Alors sur le point de franchir le seuil des grandes portes qui marquaient l'entrée de la ville de Saru, l'attention de la Stratège se porta sur un énorme cerisier, qui trônait parmi les cimes des autres arbres de la forêt. Et Wakana d'entreprendre une course afin d'arriver le plus vite possible au pied su sakura, et de bondir sur les branches qui hérissaient le tronc de l'arbre, de part et d'autre de ce dernier, et d'arriver sur la plus haute d'entre elles, mais aussi la plus fragile. De ce point, la Stratège jouissait d'un panorama fabuleux et impérial de la ville de Saru. L'occasion se présenta alors pour la Usami de rêvasser à une nouvelle interrogation complexe. Cette fois-ci, elle se demanda pourquoi était-elle si attachée et maternelle avec la ville de Saru. Lors de son arrivée, cette ville n'était qu’un lieu où allait s'enchaîner une série d'entretiens avec des prétendants, souhaitant la main de la belle Usami, afin de sauver sa mère de la misère. Et maintenant, qu'en était-il ? Elle la protégeait des brigands, s'occupait de différents problèmes relatifs à toutes circonstances majeures de la politique de Saru et de son Clan, son statut de Stratège oblige.
Alors qu'elle tentait de s’efforcer à répondre à cette question, un bruit nuisible arracha le silence et la tranquillité qui régnaient dans la forêt. Les prunelles couleur encre de la Usami se glissèrent vers le coin de ses yeux, et Wakana se retrouve au sol en l'espace de quelques fractions de seconde, grâce à un saut agile et furtif. Toujours en si peu de temps, elle découvrit avec stupéfaction et haine la scène. Un arbre était abattu, atterré sur le sol. Derrière le robuste, un homme. Le regard de la jeune femme devint inquisiteur, observant le corps de l'assassin qui lui faisait face.
- Qu'avez-vous fait ?
Les sourcils se froncèrent de nouveau, et le regard se voulu meurtrier. La Usami était fanatique de la nature, et avait une vision très vivante de cette dernière. Pour l'incendie d'un champ de fleurs, elle aurait cassé bras et jambes, alors pour le déracinement d'un arbre âgé de plusieurs centaines d’années... Imaginez-vous !
Dernière édition par Usami Wakana le Mer 6 Juil - 12:11, édité 1 fois
Cela faisait maintenant plusieurs jours que Nasaï voguait à travers le pays d'Hinomoto pour se ressourcer et s'entrainer. Comme à son habitude, il était parti seul et avait laisser un seul et unique mot dans sa chambre, destiné à son chef de guerre pour éviter tout inquiétude inutile de sa part. Il gloussa à l'idée qu'Isamu découvre la même lettre, encore une fois. "Je reviens dans une semaine. Je te fais confiance." Tel avait été les mots. Mori allait surement rentrer dans une rage folle, et les soldats risquaient de prendre à la place du jeune Seigneur. Mais cette idée n’empêchait pas Nasaï de faire comme bon lui semblait. Même s'il était à l'aise dans son rôle de Seigneur d'un clan au triste passé, il avait quelques fois besoin d'être seul, loin des cours rempli de riches nobles ne pensant qu'à leurs bien avant de penser au clan auquel ils appartenaient.
Il était arrivé dans une forêt, dans le centre du pays. Après avoir passé la nuit dans un calme qu'il adorait au pied dans un cerisier magnifique, son entrainement pouvait débuter. Il commença pour courir un long moment en accélérant dans un rythme régulier. Il enchaîna ensuite avec des exercices sollicitant ses biceps et abdominaux. Il prit appui sur le sol avec le bout des pieds et les paumes des mains pour commencer à monter et descendre en se servant de la force des bras. Plusieurs séries défilèrent tandis qu'il devenait rouge au bout de la dixième série. Ensuite il s'allongea sur le sol, plia les genoux, et monta le haut du corps avant de le redescendre. Il refit cette exercice plusieurs fois d'affilés. L'aube avait débuté en même temps que son sport quotidien.
Nasaï fit une pause de quelques minutes avant de saisir son arme et de débuter un nouvel exercice. Il balayait le vent avec une vitesse et une précision exemplaire. Il tournoyait et enchainait les coups d'estoc et de taille sans sourciller, la concentration au paroxysme. Le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel à mesure que le temps passait. Il combattait avec la grâce d'un Seigneur, mais avec la haine d'un Sauvage. Il semblait pouvoir tenir comme cela pendant des jours, mais il s'arrêta net.
Je dois perfectionner ma technique... Pensa-t-il.
Le Seigneur Kobutama posa alors son double Naginata sur l'herbe à ses pieds, enleva son haut, et trouva un vieil arbre au tronc robuste. Il fit quelques pas en arrière, ferma les yeux et se concentra sur un seul objectif: Détruire son ennemi. Il pensa alors à celui qui avait provoqué la fin de sa famille et de son clan. Celui qu'il rêvait tant de fois de tuer de ses propres mains. Une rage folle monta en lui. Néanmoins, la voix de son maître sonna en lui comme un avertissement. Un vieux souvenir refit surface...
N'oublie jamais Nasaï... Un bon Samurai n'est jamais aveuglé par la colère. Il dompte cette colère pour la remplacer par un profond calme. Mais malgré ce calme apparent, saches qu'il aura toujours une flamme prêt à s'enflammer au fond de son âme.
Le Seigneur n'avait pas tout saisi à l'époque, mais tout était clair à présent. Pour exécuter le coup parfait, il devait trouver le point d'équilibre entre le calme et la colère, entre ce qui déterminera sa nature d'un vengeur, ou d'un simple tueur.
Les feuilles vacillaient sous la petite brise qui venait de se lever. Des fleurs de cerisiers voletaient devant son regard clos en même temps que ses cheveux à la couleur sombre. Il contracta lentement son bras droit pendant qu'il reculait son pied droit, effleurant le sol avant de prendre appui de ses deux jambes. Ses paupières se soulevèrent, laissant place au feu de ses pupilles qui se contractèrent.
Hakai... Denka!
Ses pieds se soulevèrent sous l'impulsion, et un impact violent éclata entre son poing droit et l'arbre qui lui faisait face! Le sol trembla sous le poids du végétal qui s'écrasa lourdement sur le sol. Sa respiration était lourde et forte, ce coup l'avait épuisé. Son poing saignait au niveau des articulations de ses doigts, et le tronc avait explosé en son centre. Nasaï leva alors ses yeux pourpres et put voir une jeune femme au visage choqué par ce qu'elle voyait. Il jeta un œil à son arme favorite avant que la femme ne parle.
Qu'avez-vous fait ?
Il se détourna d'elle pour remettre son haut avant de s'assoir paisiblement sur l'arbre à terre tout en posant, d'une façon innocente, son Naginata à sa droite. Il regarda aux alentours pour vérifier qu'elle était seule, et l'observa avec un visage serein en reprenant son souffle.
Je me testais.
Il posa ses yeux émeraudes sur l'arbre déraciné. Le Seigneur pensa avec un léger sourire que le corps d'un homme n'aurait pas résisté à la puissance de sa technique de corps à corps. Si seulement la victime aurait été autre qu'un arbre...
Et vous, qui êtes-vous?
Usami Wakana*
■ Clan Saruha ■ |Stratège|
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Sujet: Re: Régents des cieux Jeu 7 Juil - 13:09
Les arbres sont vivants. La nature à elle seule représentait une infinie d’espèce de ce qu'on appelait la "vie". C'était du moins l'avis de Wakana, qui justifiait la colère dans laquelle entrait la Stratège. Qu'est-ce qui pouvait bien pousser un homme à déraciner un arbre, né bien des générations avant lui ? L'inconnu, trônant alors sur sa victime, affichait un air impassible et tranquille, comme si le crime qu'il venait de commettre était des plus banals. Cet air mesquin faisait croître de plus en plus la rage qu'éprouvait Wakana envers l'assassin, mais attisait étrangement sa curiosité.
Le regard d'acier de la tacticienne restait figé sur le visage de l'homme, qui possédait un charisme certain. S'il n'avait pas achevé le centenaire, elle l'aurait sûrement aguiché, l'incitant à le séduire. Une légère brise se leva, caressa la peau de la chétive Usami, et fit trembler les innombrables feuilles des arbres de la forêt de Saru. Une sorte de mélodie sourde résonna alors dans les terres denses du Clan Saruha, soumise aux souhaits variants du vent. Il en était de même pour Wakana et la colère qu'elle éprouvait au fond d'elle. Cette brise était caractéristique, tel le filet de vent qui s'immiscer entre deux ennemis, avant un affrontement, ce qui apportait une connotation théâtrale à la scène.
- Je me testais, dit-il, indifférent. La Usami fronça les sourcils et serra les poings, premiers signes extérieurs de ce qu'elle éprouvait. Sa solide carapace impassible rompue, Wakana essaya de canaliser sa colère, transformée en haine au fil du temps. Comment osait-il dire ça ? Des lieux, comme les dojo, étaient prévus à cet effet, mais la forêt de Saru était loin d'être un simple terrain d’entrainement. La Stratège expira un long soupir, et hésita un instant à user de la technique du Sakugami pour l'achever, ou de l'étouffer grâce aux lianes vivaces du Clan Saruha. Impulsive ? Si peu. Elle préféra ne rien dire, par peur de s'emporter, et ne plus avoir le choix.
- Et vous, qui êtes-vous ? Un sourcil de la belle Usami s'arqua, perdue. Ne sachant plus quoi faire, ni ce qui était juste de faire, elle regarda les feuillages qui dansaient avec la brise soufflante. Invitation au voyage. Elle n'aurait pas hésité à punir l'assassin qui aurait pris la vie à l'un des fiers arbres de cette forêt, si chère à son cœur ; mais cette fois, elle ne fit rien. Une énergie qu'elle n'arrivait pas à définir, ou encore à décrire, bloquait toutes tentatives impulsives et violentes. Elle restait pensive, ne se souciant plus de l'homme, ou encore d'où elle se trouvait. Elle était repartie dans le monde des songes. L'expression de son visage se détendit et devint beaucoup plus douce et paisible. Sa respiration se calma également. Et alors que son esprit regagnait son corps, la Usami jeta un regard curieux vers l'homme.
- Je suis Usami Wakana, une Stratège du Clan Saruha, expliqua-t-elle, comme si elle ne prêtait plus la moindre attention à ce qu'il s'était passé lors de son arrivée. Et vous ? demanda-t-elle, tenant à connaître l'identité de l'inconnu. Il devait être assez puissant, pour avoir abattu l'arbre, aux racines extrêmement tenaces et robustes, malgré la fatigue qui devait le gagner. En l’espace d'une seconde, la brise cessa, et un lourd silence régna à nouveau dans la forêt de Saru. Comprenne qui pourra.
- Et surtout, que faites-vous ici ? lança la belle Usami, en espérant qu'il ne continuerait pas à se "tester" dans la forêt de Saru. Pour cette fois, Wakana pardonna, ce qui était extrêmement rare en soi, mais la prochaine fois, elle n'hésiterait pas à sévir, à moins que l'esprit de la forêt ne s'en charge...
La femme devant lui était plutôt séduisante. Une petite silhouette fine accompagné par de jolie forme et de longs cheveux lisse, c'était tout ce qu'aimait Nasaï chez une dame. Néanmoins, il n'était pas venu ici pour séduire une demoiselle se promenant dans une forêt. De plus, il observa un brusque changement de personnalité lorsqu'il lui adressa quelques mots. Alors qu'elle était dans un état de colère évident pour cet arbre détruit par le jeune homme, elle se fit soudainement plus calme en une poignée de seconde. Ce comportement le surpris. L'avait-elle reconnu? Impossible, il n'était presque jamais venu sur ces terres en visite officielle. Puis il était sur de ne l'avoir jamais vu, et sa mémoire ne lui faisait jamais défaut. Le Seigneur l'écouta ensuite se présenter et poser des questions à son tour. Qui était-il et que faisait-il ici... La deuxième question est simple, et la réponse en sera tout autant. Mais pour la première qui paraissait tout aussi futile, la réponse en serait encore plus compliqué.
Je ne suis que de passage dans cette forêt. Je ne suis pas venu ici dans le but de passer par la cité d'où vous venez. Et pour dire vrai, je comptais repartir juste après avoir fini mon entrainement.
Il ne bougea pas pendant quelques secondes puis se leva et tourna le dos à la stratège de Saru en se dirigeant vers ses affaires. Le clan qui résidait dans cette ville était elle aussi sous la domination d'une autre famille. Mais des rumeurs racontaient que les deux Seigneurs étaient amis... Étrange relation pensa Nasaï. Comment pouvait-il être ami alors que l'un posséder l'autre? S'ils étaient vraiment amis, pourquoi le Seigneur Umano ne rendait pas la liberté au clan du Seigneur Saruha au lieu de garder cet adjectif de "dominant" en représentation? Le protégeait-il? Des tas de questions sans réponse traversèrent l'esprit de l'homme de Kobuta. Il rangea son couchage et en profita pour sortir un fruit rond de son sac qu'il croqua à pleine dent. Après avoir effectué sa technique il lui fallait reprendre des forces, et commençait par manger quelques chose de sucré était un bon départ. Il fini de manger et jeta le noyau dans l'herbe d'un geste élégant. Il saisit ensuite son sac plein et le posa, appuyer sur le tronc du cerisier au pied duquel il avait passé la nuit.
Concernant votre première question...
Le Seigneur de Kobuta remarqua que la brise avait cessé. Plus aucune feuilles ne faisaient le bruit habituel d'une forêt en mouvement, et le soleil en profiter dans son ascension. Malheureusement il ne pouvait lui révéler son identité. Un Seigneur tout seul au milieu d'une forêt était une cible facile pour des ennemis en quête de pouvoir. Certes, il n'y avait aucune querelle entre le clan Saruha et lui, ni celui de Umano d'ailleurs, mais on savait que ce clan était plus proche du clan Suigyuuku que du clan Toragi. Il valait mieux donc prioriser la prudence et méfiance malgré l'apparence innocente de la statège. L'homme posa alors son regard balafré sur Usami.
... Je suis un homme qui n'a pas de nom.
Le silence s’alourdit.
Usami Wakana*
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Sujet: Re: Régents des cieux Lun 1 Aoû - 14:20
En attendant que l'homme lui réponde, Wakana observa le site environnant, faiblement éclairé par les rares rayons de soleil qui arrivaient à percer l'épais feuillage des centenaires. Le chemin par lequel elle était arrivée était recouvert par la végétation. A certains endroits, il disparaissait complétement, se confondant à la densité de la forêt de Saru. De nombreuses et mythiques légendes étaient répandues aux quatre coins de l'Hinomoto, contant comment d'innombrables brigands ou Samouraï envoyés par des Seigneurs aux envies conquérantes disparurent, après avoir pénétré dans cette vielle forêt. Pour certains, leur conviction les menait à penser qu'une malédiction pesait sur les bois ; et pour d'autres, comme Wakana, elle était un havre de paix, où la nature ne pouvait pas assister à des scènes sanglantes, protégée par un voile naturel. Mais toute protection cache une faille. Le preuve vivante faisait face à la Usami.
Elle se demande pourquoi elle lui avait pardonnée, en tournant et retournant quelques hypothèses, avant d'abandonner l'idée de comprendre. L'imprévisibilité, une des nombreuses facettes de la Stratège. Parfois pensive, séductrice, réfléchie, ou dynamique, se retrouver parmi ces personnalités était complexe. Seulement, Wakana avait toujours su ce qu'elle voulait, ce qui lui permit de trouver un certain équilibre, entre ces chemins qui divergeaient les uns des autres. Même s'il en résultait un caractère lunatique, la Stratège savait qui elle était, pourquoi elle vivait, restant perpétuellement fidèle à ses principes et ses objectifs. Elle écoutait la réponse d'une oreille attentive. Tous ses sens étaient en alerte, redoutant une attaque d'éventuels alliés de l'homme, cachés dans la verdure abondante. Il s’entrainait donc, seul. Wakana fut rassurée, bien qu'elle ne lui faisait qu'à moitié confiance. La Stratège ne répondit rien sur l'instant, espérant simplement que son entraînement prenne fin.
- Je suis un homme qui n'a pas de nom.
Ces quelques mots résonnèrent. Comment ne peut-on pas avoir de nom ? Était-ce un orphelin, ou avait-il simplement peur ? Mais, dans le cas échéant, quel sentiment le poussait à cacher son identité ? Une multitude de questions de ce genre fleurissaient et monopolisaient l'attention de Wakana, qui finit par penser qu'il se voulait prudent. Ces pensées attisèrent la curiosité de la Stratège, qui voulait connaître le nom du guerrier, qu'elle trouvait mystérieux, de par son comportement. Elle opina de la tête, et le regarda.
- Ne pas révéler son identité à une femme ? Piètre preuve de galanterie, insista-t-elle, sur un fond de provocation, je suis de confiance, alors ne jouez pas à ce petit jeu avec moi. Le ton employé était doux et calme, même si Wakana avait horreur qu'on lui cache quoique ce soit. Il n'arrivait que très rarement que la Stratège s'emporte, cédant à la colère, à moins qu'elle ne se calme très rapidement, exactement comme à son arrivée. La Stratège, mains jointes, restait droite et ne bougeait pas, en continuant de regarder l'inconnu,et arrêta de se poser des questions inutiles, préférant attendre qu'il lui fournisse une réelle réponse.
La forêt silencieuse les protégeait du vent cinglant. A ce moment, le visage de Wakana était on ne peut plus neutre, et aucune expression ne pouvait trahir sa méfiance qu'elle éprouvait. Seuls les clignements réguliers de ses yeux, ainsi que sa calme respiration, représentaient des signes de vie apparents. Aucun sentiment n'entachait son attitude grave. Habituellement impatiente au plus haut point, elle prit son mal en patience, et continua à attendre.
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Régents des cieux
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Jeu 30 Juin - 11:16
